Oral History of Europe in Space - European University Institute

faire. Je sais que quand le bâtiment a été presque fini, il a dit que cela lui rappelait les toilettes
de Waterloo Station. Il avait grand tort : bien qu’il date de 1976, le bâtiment est toujours très
convenable ; il n’a pas trop vieilli. En tout état de cause, tout le monde disait qu’il serait
impossible de finir, qu’on ne serait jamais prêt pour le 1 er octobre ; on était prêt le 1 er
septembre ! Bravo à l’architecte et bravo à Nichols qui s’en est beaucoup occupé ; je m’en
suis aussi beaucoup occupé. On a pris une approche projet. Et on n’a pas rencontré trop de
problèmes avec l’entrepreneur. Après, beaucoup de choses se sont passées. On a fait la
cantine ; il a fallu creuser en-dessous des fondations du bâtiment dans lequel on travaillait
déjà. Cela a marché. J’en étais fier. Au moins un projet de l’Agence qui était prêt à temps,
dans les délais et comme il faut !
NT : Le déménagement, c’était une grosse affaire ?
GvR : On a fait cela direction par direction.
NT : On avait déjà un nombre de fenêtres par nombre de barrettes ?
RO : Vous parlez de l’attribution des bureaux… lorsque j’étais Chef du Personnel et des
Services du Site, seuls les A6 avaient trois fenêtres. Après mon départ, la mesure a été
étendue aux A5, avec le résultat qu’il n’y a plus de bureaux disponibles au Siège !
NT : On peut peut-être parler des responsabilités du Directeur de l’Administration. On a bien compris
que vous n’étiez pas un homme de micro management. Qui étaient les hommes autour de vous ?
J’avais une équipe extraordinaire ! Tous les chefs des différents départements étaient
compétents et efficaces. Je ne peux pas les mentionner tous et me limite à ceux qui étaient le
plus près de moi : Winfried Thoma, qui gérait les contrats, domaine qui me tenait à cœur ; il
était bien, et avait aussi appris son métier avec moi, à l’ESTEC. Herbert Frank, aux Finances,
était là depuis le début de l’ESRO. C’était la base de la structure, deux personnes sur
lesquelles je pouvais m’appuyer à cent pour cent. Gwyn Nichols, au Personnel, qui manipulait
cela d’une manière très anglo-saxonne. Pierre Levade, c’était le bâtiment. Il dépensait
beaucoup d’argent mais le faisait très bien. C’est à peu près cela. Hans Kaltenecker puis
Michel Bourély pour les Affaires juridiques. Roy Gibson avait gardé pour lui les Affaires
internationales. C’était important pour l’Agence d’avoir des contacts avec les autres
organisations spatiales, et un peu partout dans le monde. Avec la NASA, on en avait déjà
vaguement avant Gibson, mais c’est lui qui est arrivé à avoir de bonnes relations avec la
NASA, tout en ayant de grandes bagarres de temps en temps, mais en général on avait de
bonnes relations avec la NASA, avec les Indiens, les Japonais plus tard avec les Chinois.
NT : Etiez-vous du voyage en Chine, en 1979 ?
GvR : Non.
NT : Vous vous souvenez de cette délégation ?
GvR : Je crois qu’il y avait René Colette, Marius Le Fèvre… Je m’en rappelle vaguement
parce que les types sont venus nous dire que le voyage était formidable ! A partir de là, on a
eu des contacts avec les organisations chinoises qui s’occupaient de l’Espace. 28
NT : C’étaient de simples contacts ou il y avait déjà des axes de coopération ?
28 La visite en Chine, à l’invitation de la Chinese Electronics Society, a eu lieu du 12 au 19 février 1979. La
délégation a également rencontré des représentants de l’Académie des Sciences et de l’Astronautics Society,
ainsi que le vice-Premier ministre. Cette délégation était composée de Roy Gibson (DG), René Collette
(Communications par satellites), Peter Creola (Président du PB-Ariane), Raymond Fife (Affaires
internationales), Prof. Preben Gudmandsen (Délégué au PB-RS), Marius Le Fèvre, (délégué à l’AFC), Edmund
Mallett (Président du JCB), Raymond Orye (Ariane), Donald Ting (Science), Prof. Massimo Trella (Directeur
technique). Cf. ESA/C(79)28.
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