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Oral History of Europe in Space - European University Institute

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aux Français, aux Anglais, etc., mais enf<strong>in</strong>, rien. Mon autre <strong>in</strong>térêt était la politique – pas au<br />

niveau belge car cela ne m’a jamais <strong>in</strong>téressé et encore la plupart du temps je ne savais même<br />

pas qui était le Premier m<strong>in</strong>istre en Belgique – ce n’était pas toujours très clair ! J’ai donc<br />

décidé que j’allais faire des Sciences Politiques. Monseigneur Van Wayenberg, ami de mon<br />

père et recteur de l’Université de Louva<strong>in</strong>, m’a dit : « Si vous faites cela, faites aussi le<br />

Droit. » […] J’avais juré que je ne serais jamais avocat !<br />

NT : Pour quelle raison ?<br />

GvR : Je trouvais cela idiot ; c’est un métier qui ne m’<strong>in</strong>téressait pas du tout.<br />

NT : Votre père n’était pas avocat ?<br />

GvR : Non. Mon père était commissaire de police. […] j’ai donc fait [un Doctorat en] Droit<br />

avec une particularité : Droit maritime, ce qui m’<strong>in</strong>téressait le plus, et en quatre ans. J’ai<br />

également suivi les cours de Sciences politiques, notamment à Paris. […]<br />

NT : Vous avez rencontré alors des gens qui vous ont servi par la suite ?<br />

GvR : Non. Je n’ai pas présenté l’examen ; je m’y rendais occasionnellement, quand un cours<br />

m’<strong>in</strong>téressait. Une fois Docteur en Droit, on me dit : « Si vous n’avez rien, vous pourriez<br />

quand même faire le stage d’avocat au barreau ! » Je l’ai fait chez un grand spécialiste,<br />

comme il y a en quatre ou c<strong>in</strong>q grands à Anvers, de Droit maritime. Je passais donc mon<br />

temps à aller écouter le témoignage des capita<strong>in</strong>es de bateaux qui avait fait une bêtise quelque<br />

part ; c’était vraiment sans <strong>in</strong>térêt. En plus, sans aller dans trop de détails, parmi les avocats<br />

quelques-uns connaissaient leur métier mais les juges n’y connaissaient rien de rien. […] Et<br />

puis, c’est un monde dans lequel il est très difficile d’entrer ; c’est très fermé, presque<br />

familial. Bon, c’était ma carrière d’avocat…<br />

NT : Comment avez-vous sauté le pas ?<br />

GvR : Je m’<strong>in</strong>téressais beaucoup à l’<strong>Europe</strong>, et à la politique européenne. J’étais grand<br />

admirateur – pas tellement de [Paul-Henri] Spaak ; plutôt de [Alcide] de Gasperi, [Robert]<br />

Schuman, [Jean] Monnet.<br />

NT : Pourquoi ?<br />

GvR : Ecoutez, on sortait de la Guerre, il ne faut pas l’oublier ! Je n’en ai pas particulièrement<br />

souffert, au contraire ; j’étais un réfractaire, j’ai même une médaille ; cela m’amusait plus<br />

qu’autre chose, soyons sérieux ! D’un côté, j’étais fasc<strong>in</strong>é par la politique <strong>in</strong>dustrielle<br />

[lapsus], pardon, européenne et de l’autre côté beaucoup <strong>in</strong>téressé par les avions, toujours.<br />

J’avais déjà vu plusieurs fois quelqu’un que René [Oosterl<strong>in</strong>ck] connaît bien, qui était au<br />

m<strong>in</strong>istère [des Affaires étrangères] chargé du recrutement des Belges qui voulaient faire une<br />

carrière, ou qui voulaient travailler dans une organisation <strong>in</strong>ternationale – c’était de Reuse 7 –<br />

en lui disant que cela m’<strong>in</strong>téressait si jamais il avait quelque chose. Puis un jour, je n’étais pas<br />

là mais ma sœur, qui était comme moi avocate et avec laquelle je partageais un bureau, reçoit<br />

un coup de téléphone de M. de Reuse : « Est-ce que [George] serait prêt à aller en Allemagne<br />

travailler à l’OTAN ? C’est très urgent, je dois avoir la réponse tout de suite » – « Il n’est pas<br />

ici et ne reviendra pas avant dema<strong>in</strong> » – « Que dois-je répondre ? » – « Ecoutez, dites qu’il<br />

accepte. »<br />

NT : Elle vous connaissait bien alors…<br />

GvR : Evidemment que j’étais d’accord ! Je me présente à Coblence où il y avait le NASMO.<br />

Il y avait là un colonel belge qui était très impressionné par le fait que je parlais quatre ou<br />

c<strong>in</strong>q langues, etc. « Vous pouvez commencer ma<strong>in</strong>tenant ? » – « Donnez-moi 15 jours ». Et<br />

7 Joseph de Reuse qui de 1976 à 1980 était Chef de la Propriété <strong>in</strong>tellectuelle à l’ESA.<br />

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