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Oral History of Europe in Space - European University Institute

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cela n’a pas été difficile car curieusement, moi au mo<strong>in</strong>s, je trouvais que c’était une bonne<br />

idée et qu’il fallait le faire. C’était assez nouveau à ce moment-là car nulle part dans le monde<br />

il y avait une société disons privée – elle l’était plus ou mo<strong>in</strong>s – qui lançait des fusées ; c’était<br />

toujours des Etats : aussi bien aux Etats-Unis, qu’en Russie, qu’en Inde, enf<strong>in</strong> partout c’était<br />

l’Etat qui était le maître d’œuvre de tout lancement. Et venir avec une société privée, car<br />

Arianespace était une société privée – enf<strong>in</strong>, c’est ce que l’on prétendait – cela venait un peu<br />

comme un choc pour la plupart des pays à qui les Français s’adressaient et eux ont <strong>in</strong>sisté<br />

pour qu’au mo<strong>in</strong>s on en discute à l’<strong>in</strong>térieur de l’ESA et que l’on fasse les Accords dans le<br />

cadre de l’ESA. Ce qui a été fait.<br />

NT : C’est votre Service juridique qui s’est occupé du dossier ? C’était Monsieur Bourély 39 à<br />

l’époque ? Kaltenecker ?<br />

GvR : Côté juridique, dans quel sens ?<br />

NT : Pour les Accords.<br />

GvR : Non, c’est moi qui ai négocié les accords avec Arianespace sur ce qu’ils pouvaient faire<br />

et ne pas faire, comment avoir une certa<strong>in</strong>e répartition entre les pays membres, etc. Les choses<br />

habituelles…<br />

NT : Vous savez qu’à <strong>in</strong>tervalles réguliers on doit ré<strong>in</strong>jecter de l’argent dans Arianespace. Récemment<br />

encore, à cause de la parité dollars/euros qui n’est pas favorable à Ariane. Les délégations<br />

régulièrement mettent en question le tour de table Arianespace, avec les <strong>in</strong>dustriels qui sont tout de<br />

même les premiers <strong>in</strong>téressés... Cela vous a-t-il dès le début semblé pouvoir poser problème – ou on<br />

n’avait pas le choix ?<br />

GvR : Aucun, non. Je ne vois pas le problème. Il y avait une chose : il y avait deux prix,<br />

même si Arianespace l’a toujours nié. En pratique, il y avait un prix pour l’ESA et un prix<br />

pour les clients commerciaux. C’était <strong>in</strong>évitable, si vous voulez. On ne pouvait commencer à<br />

demander pour des lancements commerciaux les prix qu’ils pouvaient demander à l’ESA.<br />

NT : C’est un peu ce que les América<strong>in</strong>s vous ont reproché dans l’affaire TCI [Transpace Carriers<br />

Inc] – même s’il ressort que l’affaire TCI était une histoire <strong>in</strong>terne américa<strong>in</strong>e.<br />

GvR : Oui. TCI, qui était une firme privée voulait lancer des Thor-Delta. Leur cible, en<br />

attaquant Ariane, était mo<strong>in</strong>s Ariane que le Shuttle qui faisait des prix absolument aberrants,<br />

au début. Cela ne coûtait rien. Cela a f<strong>in</strong>i évidemment avec la tragédie du Shuttle qui a eu un<br />

<strong>in</strong>cident, en 1986, Challenger. Et [la cible] de TCI était beaucoup plus la NASA que l’ESA et<br />

les pays membres d’Arianespace.<br />

NT : Vous n’étiez pas obligés sur le plan juridique de répondre puisque la Section 301 devant le<br />

Congrès est une affaire <strong>in</strong>terne. Vous avez pris la décision de répondre… ?<br />

GvR : Oui, il fallait répondre parce que l’on était attaqué. On a réfléchi. Orye était [très<br />

impliqué] dans cette affaire. On a dit : on n’a rien à cacher donc on va jouer jeu ouvert, on<br />

montrera tout et on donnera tous les renseignements que l’on veut, etc.<br />

NT : Les América<strong>in</strong>s ont-ils été aussi ouverts ?<br />

GvR : Non. La négociation avant l’accident de Challenger était assez curieuse : j’étais le chef<br />

de la Délégation européenne et j’avais tous les pays membres qui envoyaient quelqu’un pour<br />

venir voir comment cela se passait. Mon ‘adversaire’ était l’USTR [United States Trade<br />

Representative] et c’était une dame, Madame Archibald, une dame charmante qui avait TOUS<br />

les départements du gouvernement américa<strong>in</strong> y <strong>in</strong>clus l’Agriculture qui faisaient partie de sa<br />

délégation. Il y a eu des moments où Jane Archibald et moi allions déjeuner ensemble et<br />

39<br />

Michel Bourély a quitté l’Agence le 31 décembre 1982. Gabriel Lafferranderie lui a succédé à la tête du<br />

Service juridique.<br />

26

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