02.07.2013 Views

MASSACRE À HUIS CLOS

MASSACRE À HUIS CLOS

MASSACRE À HUIS CLOS

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 7<br />

L’ACTUALITÉ<br />

LE PRÉSIDENT DE LA LADDH <strong>À</strong> PROPOS DES PROJETS DE LOI<br />

DE «LA RÉFORME POLITIQUE»<br />

«Le régime veut consacrer<br />

le statu quo»<br />

L<br />

Suite de la page 1<br />

e président de la Laddh,<br />

Mostefa Bouchachi, en est<br />

même convaincu : «Il n’y<br />

a pas de volonté de changement<br />

chez le régime algérien»,<br />

déclare-t-il.<br />

M e Bouchachi affi rme qu’il n’y<br />

a aucune illusion à se faire. «Les<br />

nouveaux projets de loi présentés<br />

comme étant des textes de<br />

réformes politiques consacrent,<br />

en réalité, un recul dangereux<br />

par rapport aux acquis des Algériens»,<br />

tranche-t-il.<br />

En se référant aux analyses faites<br />

par les conférenciers Amar Belhimeur<br />

(journaliste et enseignant<br />

à l’université d’Alger), Mohamed<br />

Iouanoughen (rédacteur en chef<br />

du quotidien Wakt El Djazaïr) et<br />

Ali Brahimi (député) sur les différents<br />

projets actuellement en<br />

débat à l’APN, le président de la<br />

Laddh se dit «affl igé» : «Le nouveau<br />

projet de loi sur l’information<br />

ne présente aucune avancée.<br />

L<br />

M<br />

Même chose pour les projets de<br />

loi sur les associations et celui<br />

sur les partis politiques. Pour la<br />

création d’un journal, d’une association<br />

ou d’un parti politique,<br />

le dernier mot revient toujours<br />

à l’administration. Ce sont des<br />

textes qui ne répondent à aucune<br />

des attentes de la société algérienne.<br />

Même les propositions du<br />

e Mostefa Bouchachi<br />

CNES sur le mouvement associatif<br />

n’ont pas été prises en compte,<br />

alors que cet organisme est proche<br />

du pouvoir.» Et d’interroger<br />

: «Pourquoi les tenants du pouvoir<br />

s’entêtent-ils à maintenir le<br />

statu quo, même s’ils savent que<br />

leur entêtement mettra en danger<br />

l’Algérie ?»<br />

«LA LUTTE PACIFIQUE DOIT<br />

SE POURSUIVRE»<br />

Ce constat renforce la conviction<br />

du président de la Laddh quant à<br />

la nécessité de la mobilisation et<br />

de la poursuite de la lutte pacifi -<br />

que pour la réalisation du changement.<br />

«Pourquoi le régime totalitaire<br />

algérien accepte-t-il, de<br />

son propre gré, de nous donner<br />

la démocratie ? Il ne le fera pas<br />

sans une mobilisation permanente<br />

de la société civile. La dictature<br />

est comme un cancer, si on ne<br />

le traite pas, il prolifère», lancet-il.<br />

L’examen des projets de loi<br />

qui sont actuellement sur le bureau<br />

de l’APN renforce le constat<br />

«LA PEINE DE MORT EST UTILISÉE<br />

POUR TERRORISER L’OPPOSITION»<br />

e président de Ligue algérienne pour la défense<br />

des droits de l’homme (Laddh), Mostefa<br />

Bouchachi réitère l’appel de son organisation à<br />

l’abolition de la peine de mort en Algérie.<br />

S’exprimant lors d’une conférence-débat sur les<br />

projets de loi de «réformes politiques», animée hier<br />

à Alger, il affi rme que malgré la suspension de l’application<br />

de cette peine depuis le début des années<br />

1990, les juges continuent de la prononcer. «Des<br />

centaines de condamnations à mort sont pronon-<br />

PHOTO : M. SALIM<br />

cées annuellement. C’est une torture quotidienne<br />

pour les condamnés», déclare-t-il, précisant que<br />

plus de 100 pays au monde ont abrogé cette peine.<br />

Analysant les textes législatifs, M e Bouchachi relève<br />

que «pas de moins de 15 articles évoquent la peine<br />

de mort».<br />

«95% de ces articles condamnent des faits à caractère<br />

politique. La peine de mort est donc utilisée<br />

pour terroriser l’opposition en Algérie»,<br />

dénonce-t-il. M. M.<br />

fait par M e Bouchachi. Les projets<br />

de textes sur les associations<br />

et sur les partis politiques consacrent,<br />

selon les conférenciers,<br />

les pouvoirs de l’administration.<br />

Ayant déjà réalisé une étude sur<br />

le mouvement associatif en Algérie,<br />

Amar Belhimeur soutient<br />

que le nouveau projet de loi sur<br />

les associations ne répond pas<br />

aux attentes de la société civile :<br />

«Lors des assises de la société<br />

civile organisées par le CNES,<br />

cinq aspirations ont été notées.<br />

Parmi elles, il y avait l’élimination<br />

de l’agrément et le retour au<br />

régime déclaratif pour la création<br />

des associations. Il n’en fut<br />

rien. Le projet présenté par le<br />

ministère de l’Intérieur impose<br />

à nouveau l’agrément pour les<br />

associations.» Selon lui, le foisonnement<br />

d’associations (plus<br />

de 80 000) répond à un enjeu qui<br />

vise «la théâtralisation de la vie<br />

politique».<br />

Le projet de loi sur l’information,<br />

explique pour sa part Mohamed<br />

Iouanoughen, «n’a apporté<br />

aucune nouveauté». «Tous les<br />

ministres de la Communication<br />

que nous avons connus, ne gèrent<br />

pas réellement ce secteur. Ils<br />

n’ont aucune responsabilité sur<br />

les imprimeries publiques, sur<br />

la publicité et sur les journaux.<br />

Les décisions viennent toujours<br />

d’ailleurs», note-t-il.<br />

La création d’une autorité de régulation<br />

pour la presse n’a, dit-il,<br />

aucun sens : «N’aura un sens que<br />

si elle a été créée pour gérer uniquement<br />

la publicité», conclutil.<br />

M. M.<br />

● Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se réjouit du bon déroulement des élections en Tunisie, où plus<br />

de 4 millions de Tunisiens étaient appelés à élire leurs représentants pour la rédaction de la future Constitution du pays, donnant<br />

de facto naissance à la 2 e République tunisienne.<br />

PHOTO : H. LYÈS<br />

L<br />

RENCONTRE<br />

RÉGIONALE<br />

<strong>À</strong> BOUMERDÈS<br />

Défection<br />

et remous<br />

à l’UGTA<br />

a centrale syndicale UGTA semble au bord<br />

de l’implosion. Et pour cause, des dizaines<br />

de cadres syndicaux ont boycotté, avant-hier,<br />

la rencontre régionale qui a eu lieu à l’Institut de<br />

tourisme de Boumerdès. La rencontre a regroupé<br />

des dizaines de syndicalistes des wilayas du<br />

Centre, à savoir Alger, Tipasa, Boumerdès, Tizi<br />

Ouzou, Bouira, Médéa et Blida.<br />

Elle a été présidée par M. Telli, le secrétaire national<br />

chargé des conflits sociaux et de la législation<br />

au sein de la centrale syndicale.<br />

Elle a été tenue dans le but d’expliquer aux travailleurs<br />

«les bons résultats obtenus à l’issue de<br />

la tripartite».<br />

Mais les travaux ne se sont pas déroulés comme<br />

l’auraient souhaité les organisateurs. Ainsi, dès<br />

l’entame de la rencontre, de nombreux syndicalistes<br />

de la wilaya de Tizi Ouzou ont vivement<br />

critiqué le responsable de la centrale syndicale.<br />

Dans une déclaration remise à leurs collègues<br />

des autres wilayas, les cadres syndicaux de Tizi<br />

Ouzou ont dénoncé la tenue d’une telle rencontre,<br />

qui vise à «faire admettre l’inadmissible aux<br />

travailleurs».<br />

«Nous dénonçons avec vigueur cette mascarade<br />

de tripartite qui a ignoré l’effort consenti par les<br />

syndicalistes pendant des mois pour la préparation<br />

de l’ordre du jour», lit-on dans le document.<br />

Les syndicalistes sont sortis de la salle en manifestant<br />

leur colère à Sidi Saïd et les autres responsables<br />

de la centrale syndicale.<br />

«Ils veulent coûte que coûte faire d’une défaite<br />

une victoire», affirme un employé d’Algérie<br />

Poste. Les autres syndicalistes restés dans la<br />

salle disent avoir été «déçus par le discours de M.<br />

Telli, qui a essayé d’expliquer les points positifs<br />

de la tripartite en s’attardant sur les propositions<br />

de l’UGTA et les hypothèses soumises au gouvernement».<br />

Ce qui a fait réagir un syndicaliste qui<br />

s’est dit «très indigné quant aux lenteurs constatées<br />

pour la satisfaction des revendications des<br />

retraités et l’abrogation de l’article 87 bis».<br />

R. Koubabi<br />

LE RCD <strong>À</strong> PROPOS DES ÉLECTIONS EN TUNISIE ET LA VICTOIRE D’ENNAHDA<br />

«L’amalgame du système algérien»<br />

e RCD salue cette avancée dé-<br />

Lmocratique dans son organisation<br />

et son expression et souhaite<br />

au peuple frère de Tunisie une<br />

évolution qui le conforte dans la<br />

voie de la paix, de la justice, de<br />

la liberté et du progrès», est-il<br />

noté dans un communiqué rendu<br />

public hier, sous le titre «Alger se<br />

fait peur». «Pour des raisons historiques<br />

et géopolitiques, chaque<br />

changement survenant dans un de<br />

nos pays provoque des répercussions<br />

immédiates sur ses voisins»,<br />

observe le RCD.<br />

Toutefois, la victoire d’Ennahda,<br />

qui a remporté 90 sièges<br />

sur 217, crée, selon le RCD, des<br />

confusions. «Depuis le début des<br />

révolutions qui se succèdent dans<br />

notre région, le pouvoir algérien<br />

n’a eu de cesse de spéculer<br />

sur les suites chaotiques que ne<br />

manqueraient pas d’engendrer<br />

des mouvements de libération qui<br />

ne sont en fait que la réparation<br />

Saïd Sadi, président du parti RCD<br />

historique des détournements des<br />

sacrifices consentis par nos peuples<br />

pour venir à bout du colonialisme.<br />

C’est avec un cynisme non<br />

dissimilé que les relais du système<br />

se sont saisis de la victoire du<br />

parti islamiste Ennahda pour<br />

essayer de relancer la rengaine<br />

dictatoriale qui veut que seul<br />

l’autoritarisme permet d’assurer<br />

la stabilité d’un pays ou d’une<br />

région», analyse-t-on.<br />

En revanche, le RCD tient à<br />

préciser que «les islamistes ne<br />

pourront pas disposer de plus<br />

du tiers des sièges à l’Assemblée<br />

constituante». Mieux, expliquet-il,<br />

«sentant la précarité de leur<br />

succès, que d’aucuns assimilent à<br />

un hold-up électoral, les responsables<br />

du parti vainqueur ne cessent<br />

de jurer qu’ils ne remettront<br />

pas en cause le statut de la femme<br />

et qu’ils n’attenteront pas aux<br />

libertés publiques». Ceci étant,<br />

le RCD pense que «l’amalgame<br />

dont joue le système pour assimiler<br />

la Tunisie post-révolutionnaire<br />

à l’Algérie de 1991 n’est pas<br />

pertinent». Pour la formation de<br />

Saïd Sadi, «le régime algérien<br />

devrait être le seul acteur à se<br />

réjouir de la victoire d’Ennahda<br />

dès lors qu’il a anticipé depuis<br />

longtemps tout ce qu’il feint de redouter<br />

pour la Tunisie et la Libye<br />

; autant de restrictions que, pour<br />

l’heure, les islamistes tunisiens<br />

s’interdisent de commettre». Pour<br />

conclure, le RCD indique que «le<br />

chantage à l’islamisme, dont les<br />

dirigeants algériens inondent les<br />

médias, est obscène. Le système<br />

FLN a administré la preuve qu’en<br />

étouffant les voix des démocrates<br />

et en offrant les institutions à l’islamisme,<br />

la dictature mène inévitablement<br />

à la théocratie». Enfin,<br />

au lendemain des déclarations du<br />

président du Conseil de transition<br />

national libyen, Mostefa Abdeljalil,<br />

pour l’application de la charia,<br />

«le comble, selon le RCD, serait<br />

que le régime algérien se saisisse<br />

de ces secousses pour pousser<br />

l’outrecuidance jusqu’à se présenter<br />

comme l’ultime rempart<br />

contre l’intégrisme, lui qui en fut<br />

le précurseur dans la région».<br />

B. M.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!