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Thèse Mfegue - Montpellier SupAgro

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Encadré 2. Les Phytophthora<br />

Le genre Phytophthora comporte des agents pathogènes très agressifs et responsables d’attaques sévères sur<br />

de nombreux végétaux sauvages et cultivés. L’identification de P. infestans, à l’origine de la grande famine<br />

irlandaise du 19 e siècle, est considérée comme le point de départ de la pathologie moderne (Attard et al.,<br />

2008). Etymologiquement, Phytophthora signifie « destructeur de plante » (de Bary, 1876). (Gregory,<br />

1983)) établit une analogie entre les Phytophthora et « une armée en période de guerre ». De manière<br />

générale, les Phytophthora ont un cycle de vie très flexible et une grande capacité d’adaptation aux<br />

variations des conditions environnementales (Tahara and Islam, 2005) ; (Jeger and Pautasso, 2008). Ils sont<br />

de ce fait impliqués dans de nombreuses maladies émergentes des plantes cultivées et sauvages. Leurs<br />

gammes d’hôtes sont variables et peuvent se limiter à une espèce connue chez des espèces spécialistes<br />

comme P. sojae, P. colocasiae et P. megakarya, à quelques espèces chez P. infestans, ou englober plusieurs<br />

genres et familles de végétaux chez les généralistes P. capsici, P. ramorum et P. cinnamomi (Blair et al.,<br />

2008). Parmi les Phytophthora pathogènes du cacaoyer, P. palmivora est capable d’infections croisées entre<br />

différentes espèces végétales dans les systèmes agroforestiers. Des attaques simultanées sur le durian et le<br />

cacaoyer ont ainsi été observées dans des plantations au Vietnam, causant des dégâts plus importants encore<br />

((McMahon and Purwantura, 2004) ; (Purwantara et al., 2001).<br />

Certaines espèces comme P. megakarya et P. ramorum ayant récemment émergé sur leur hôte connu actuel,<br />

causent des épidémies dévastatrices et infligent des dégâts sévères à leurs hôtes respectifs. Une<br />

caractéristique relativement répandue chez les Phytophthora est l’aptitude à l’hybridation interspécifique.<br />

C’est le cas du complexe P. alni (Brasier et al., 2004) ; (Ioos et al., 2007).<br />

Le séquençage du génome complet de 3 espèces de Phytophthora d’importance économique, à savoir P.<br />

sojae (95 Mb), P. ramorum (65 Mb) et P. infestans (240 Mb) (Cambareri et al., 1989) a ouvert des<br />

perspectives dans la compréhension des mécanismes moléculaires impliqués dans la virulence de ces agents<br />

pathogènes. Ces études ont permis de révéler chez les Phytophthora 2 grandes familles d’effecteurs (RXLR<br />

et CRN), pouvant impliquer des dizaines voire des centaines de gènes, et à l’origine de nouveaux<br />

mécanismes d’interaction avec leurs hôtes (Tahara and Islam, 2005) ; (Jiang et al., 2006).<br />

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