DOSSIER Ce - Gouvernement du Québec
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<strong>DOSSIER</strong><br />
Photo : Denis Garon<br />
L’ÉCOLE BON SÉJOUR<br />
Maurice Plante, directeur de<br />
l’école Bon séjour à Saint-Pie<br />
« Il faut éviter de leur donner<br />
des modes d’emploi ou des solutions<br />
tout de suite. »<br />
Maurice Plante se réjouit que, au<br />
moment où elle s’apprêtait à<br />
recevoir un grand nombre de<br />
nouveaux enseignants et enseignantes,<br />
sa commission scolaire<br />
ait élaboré une politique d’insertion<br />
professionnelle, les rôles<br />
devenant clairs lors <strong>du</strong> remplacement<br />
de la moitié de son personnel.<br />
La responsabilité d’accueillir<br />
les nouvelles recrues dans l’école,<br />
de leur présenter le code de vie et<br />
les documents de référence, de<br />
leur donner l’information sur les<br />
services de l’école, les comités<br />
existants, etc., relève de l’école. Il<br />
l’a partagée avec son adjointe<br />
parce que les élèves sont répartis<br />
dans deux pavillons. C’est aussi le<br />
directeur de l’école qui organise,<br />
en septembre, le jumelage des<br />
nouveaux et nouvelles avec les<br />
mentors. <strong>Ce</strong>s derniers peuvent, à<br />
leur choix, jouir de deux jours et<br />
demi de libération de tâche ou<br />
reconnaître leur professionnalisme,<br />
ce sera différent », assure<br />
Diane Provençal.<br />
Les participants et les participantes<br />
à notre table ronde exercent une<br />
gestion qu’on peut qualifier de<br />
porte ouverte. Ils sont présents dans<br />
leur école, font connaître leur<br />
emploi <strong>du</strong> temps et se rendent<br />
disponibles pour écouter les enseignants<br />
et enseignantes et participer<br />
à leur réflexion. Pas pour leur donner<br />
des solutions toutes faites,<br />
cependant. « Il faut éviter de leur<br />
donner des modes d’emploi ou<br />
des solutions tout de suite, affirme<br />
Maurice Plante. Les jeunes enseignantes<br />
veulent parler de la situa-<br />
recevoir une somme forfaitaire en<br />
guise de reconnaissance pour<br />
jouer ce rôle.<br />
La supervision pédagogique étant<br />
bien en place dans l’école, elle<br />
s’applique pour les nouveaux<br />
comme pour les anciens. L’opération<br />
commence dès le début de<br />
l’année par une rencontre indivi<strong>du</strong>elle,<br />
où l’on présente à chacun<br />
et à chacune le portrait de sa<br />
classe : la situation des élèves, les<br />
services offerts, etc. Puis, à chaque<br />
bulletin, on tient une autre rencontre<br />
indivi<strong>du</strong>elle pour faire le<br />
point sur la situation de chaque<br />
classe et des élèves. Pour les<br />
novices, Maurice Plante fait une<br />
rencontre particulière afin de les<br />
préparer à la première rencontre<br />
collective avec les parents au<br />
début de l’année et à la première<br />
remise des bulletins. Il y a aussi<br />
des rencontres liées aux projets<br />
d’implantation des nouvelles technologies.<br />
Une personne-ressource de la<br />
commission scolaire, de son côté,<br />
organise une rencontre de tous<br />
les mentors et de tous les novices<br />
pour leur présenter les services<br />
offerts, leur expliquer le fonctionnement<br />
de la commission scolaire<br />
et convenir avec eux des rencontres<br />
qui auront lieu dans l’année. Il y a<br />
deux rencontres pour les mentors<br />
et autant pour les novices. Par la<br />
suite, on réunit les deux groupes.<br />
Ils ont des activités à réaliser dans<br />
l’école et une évaluation a lieu à la<br />
fin de l’année. Dans ce milieu,<br />
l’insertion professionnelle a été<br />
prévue et structurée puisque les<br />
deux partenaires, école et commission<br />
scolaire, y contribuent de<br />
façon cohérente et efficace.<br />
tion qu’elles vivent, voir avec toi<br />
si elles ont bien fait le tour, si leur<br />
lecture est juste, mais ne veulent<br />
pas qu’on leur donne les solutions.<br />
Il faut sauvegarder cela.<br />
Elles arrivent avec beaucoup<br />
d’idées ; aussi faut-il agir comme<br />
un miroir, mais pas comme le<br />
miroir de la méchante reine dans<br />
Blanche-Neige. Il faut être un<br />
miroir le moins déformant possible.<br />
Comme cela, on les aide<br />
davantage et on leur permet de<br />
conserver et de développer leur<br />
autonomie sur le plan professionnel.<br />
»<br />
Évidemment, le directeur ou la<br />
directrice ne peut pas être partout,<br />
tout le temps, c’est pourquoi il lui<br />
faut avoir une gestion qui favorise le<br />
travail d’équipe, autant en ce qui<br />
concerne l’équipe de direction que<br />
le personnel enseignant. « La meilleure<br />
façon de survivre dans l’enseignement,<br />
c’est de vivre en<br />
équipe, soutient Gilles Archambault.<br />
D’ailleurs, dans son école,<br />
grâce au budget alloué pour le soutien<br />
à l’école montréalaise, il mène<br />
actuellement un projet d’expérimentation<br />
<strong>du</strong> travail d’équipe<br />
soutenu par un accompagnateur,<br />
que l’école a choisi.<br />
Il faut dire que les jeunes enseignants<br />
sont très ouverts au travail<br />
d’équipe. Ils se regroupent assez<br />
spontanément entre eux, cherchant<br />
à s’intégrer dans une équipe d’une<br />
même matière ou d’une même<br />
classe et, selon Huguette Martin,<br />
s’ils ne sentent pas d’ouverture de<br />
la part des collègues de leur matière,<br />
ils vont chercher de l’aide auprès<br />
de collègues d’autres matières en<br />
qui ils ont confiance. De toute<br />
façon, ils n’ont guère le choix parce<br />
que, comme le dit Denis Legault :<br />
« Quand ils ont leur classe, après<br />
Germain Lamothe,<br />
directeur adjoint de l’école<br />
Saint-Ambroise à Montréal<br />
« C’est parfois difficile de convaincre<br />
les enseignants qu’on<br />
est là pour les aider. »<br />
Comme cette école primaire a<br />
opté pour une approche de gestion<br />
de classe participative, il est<br />
bien certain que les nouveaux<br />
enseignants et enseignantes doivent<br />
s’y initier. C’est pourquoi, dès le<br />
début de l’année, on les invite à<br />
participer à un atelier de formation<br />
sur cette approche, après,<br />
bien sûr, avoir rencontré tout le<br />
personnel de l’école au cours<br />
un certain temps ils ont besoin de<br />
partager avec les autres leurs difficultés<br />
et leurs bons coups. »<br />
UNE CRÉDIBILITÉ À ACQUÉRIR<br />
Pour pouvoir jouer un rôle d’accompagnement,<br />
il est nécessaire<br />
que les enseignants, jeunes ou<br />
anciens, reconnaissent la compétence<br />
des directeurs et directrices<br />
et leur accordent une crédibilité<br />
certaine. <strong>Ce</strong>la suppose que ces derniers<br />
doivent se ressourcer continuellement<br />
afin de se tenir à jour<br />
sur le plan pédagogique et qu’ils<br />
consacrent suffisamment de temps<br />
à soutenir leur personnel.<br />
La lecture reste le moyen d’information<br />
privilégié de même que les<br />
échanges d’idées et d’expériences<br />
avec les collègues <strong>du</strong> même milieu<br />
ou d’ailleurs. Marie-France Dussault<br />
ainsi que Maurice Plante s’occupent<br />
des dossiers de la formation <strong>du</strong><br />
personnel de direction pour la Fédération<br />
des directeurs et directrices<br />
d’établissement scolaire. Ils<br />
ont donc des contacts avec les universités.<br />
Selon Marie-France Dussault<br />
: « Quand on commence à<br />
faire partie d’un réseau, d’autres<br />
d’une activité sociale et avoir reçu,<br />
au cours d’une rencontre indivi<strong>du</strong>elle<br />
avec la directrice et Germain<br />
Lamothe, un dossier contenant<br />
tous les renseignements utiles, y<br />
compris de l’information sur la<br />
gestion de classe participative.<br />
Un conseiller pédagogique étant<br />
présent à l’école deux jours par<br />
semaine, les jeunes enseignantes<br />
et enseignants ont pu le rencontrer<br />
pour discuter avec lui de<br />
l’approche retenue, dire s’ils se<br />
sentent à l’aise de l’appliquer et<br />
s’ils réussissent à le faire. De plus,<br />
ils sont jumelés à un enseignant<br />
ou à une enseignante d’expérience.<br />
Ils ont une rencontre<br />
hebdomadaire pour travailler<br />
ensemble. Les cours donnés par<br />
des spécialistes sont organisés de<br />
façon à permettre cette rencontre.<br />
S’ajoute à cette aide celle <strong>du</strong><br />
directeur adjoint, qui est toujours<br />
prêt à les recevoir, à aller les<br />
observer en classe, à les encourager,<br />
et qui les rencontre pendant<br />
les journées pédagogiques.<br />
Compte tenu <strong>du</strong> projet pédagogique<br />
de l’école, l’insertion professionnelle<br />
des jeunes est axée<br />
sur la mise en œuvre de l’approche<br />
choisie.<br />
VIE 22 Vie pédagogique 111, avril-mai<br />
1999<br />
Photo : Denis Garon<br />
L’ÉCOLE SAINT-AMBROISE