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DOSSIER Ce - Gouvernement du Québec

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<strong>DOSSIER</strong><br />

Pour la rencontre formelle, Jean<br />

Archambault préparait un véritable<br />

atelier sur des questions de gestion<br />

de classe ainsi que sur des thèmes<br />

plus fondamentaux liés à l’apprentissage,<br />

à la motivation ou à la métacognition,<br />

par exemple.<br />

Après chaque rencontre, il rédigeait<br />

un bulletin dans lequel il rappelait<br />

aux jeunes enseignants ce qui avait<br />

été vu à la dernière réunion, signalait<br />

l’existence d’autres ressources<br />

pédagogiques, leur donnait de l’information<br />

dont ils avaient besoin et<br />

les encourageait à mettre à l’essai<br />

certaines pratiques pédagogiques.<br />

... DANS UNE ÉCOLE EN PROJET<br />

Jean Archambault trouve important<br />

de travailler sur les représentations<br />

que les jeunes enseignants ont de<br />

l’apprentissage parce qu’il a remarqué<br />

que même si ces jeunes sortent<br />

de l’université où ils ont enten<strong>du</strong><br />

parler de diverses approches pédagogiques,<br />

leur conception de l’apprentissage<br />

n’est pas tellement différente<br />

de celle des enseignants<br />

d’autrefois. Les connaissances<br />

acquises ne les ont pas amenés à<br />

modifier la conception de l’apprentissage<br />

que leur a inculquée leur<br />

propre scolarité.<br />

De plus, à l’école Bienville, l’équipe<br />

est engagée dans un processus<br />

de changement commencé depuis<br />

la parution des données de la<br />

recherche sur le décrochage et le<br />

redoublement, processus qui mène<br />

peu à peu l’équipe-école dans des<br />

voies qui rejoignent celles qui sont<br />

promues par la réforme. En ce<br />

sens, on peut dire que l’équipe se<br />

prépare à mettre en œuvre cette<br />

réforme. En effet, les enseignants<br />

travaillent déjà en équipe par cycle<br />

et les jeunes profs, bien sûr, y<br />

prennent une part très active.<br />

D’ailleurs, il leur a été assez facile<br />

de s’engager dans le travail en<br />

équipe parce qu’ils n’avaient pas<br />

encore acquis le réflexe de se retirer<br />

dans leur classe et d’en fermer<br />

la porte. La démarche effectuée<br />

dans cette école pour transformer<br />

la pratique pédagogique et l’organisation<br />

de l’enseignement étant<br />

exemplaire, nous aurons certainement<br />

l’occasion d’en parler dans un<br />

autre numéro de Vie pédagogique.<br />

Compte tenu <strong>du</strong> processus de<br />

changement entrepris dans l’école,<br />

le directeur, André Hallé, et Jean<br />

Archambault ont proposé aux<br />

jeunes enseignants de rédiger leur<br />

rapport de probation selon un<br />

canevas qui tient compte des réalités<br />

propres à l’école. On y trouve<br />

donc trois points à traiter : leur conception<br />

de l’apprentissage et <strong>du</strong><br />

rôle de l’enseignant ; leur point de<br />

vue sur l’état de leur développement<br />

professionnel (forces et faiblesses),<br />

leur perception des changements<br />

à venir. C’est sur ce dernier<br />

point qu’ils ont à se situer par rapport<br />

au fonctionnement par cycle et<br />

aux effets que ce mode d’organisation<br />

aura sur leur pratique pédagogique.<br />

Si le souci d’aider les jeunes enseignants<br />

à entrer dans la profession et<br />

dans l’école est bien présent à<br />

l’école Bienville, la conviction que<br />

cet accompagnement est incontournable<br />

ne l’est pas moins. En effet,<br />

même si les jeunes enseignants sont<br />

plus audacieux que leurs aînés<br />

lorsqu’il leur faut mettre à l’essai<br />

des approches pédagogiques dont<br />

ils ont enten<strong>du</strong> parler (pédagogie<br />

<strong>du</strong> projet, apprentissage coopératif,<br />

DU MÉTIER À L’ENSEIGNEMENT DU MÉTIER :<br />

UNE FORMATION APPROPRIÉE<br />

par Guy Corriveau<br />

Paul-Émile, 38 ans, a été<br />

contremaître pendant des<br />

années avant d’accepter, il y<br />

a cinq ans, un poste d’enseignant en<br />

ébénisterie. Il considère que son<br />

entrée au <strong>Ce</strong>ntre de formation professionnelle<br />

24-Juin de Fleurimont<br />

constitue un cas heureux. Engagé<br />

d’abord à temps partiel, il a pu à<br />

petites doses faire le passage <strong>du</strong><br />

métier à la profession, accompagné<br />

par un professeur d’expérience et,<br />

selon ses dires : « très généreux de<br />

sa personne et de son savoir ».<br />

Claude, 36 ans, n’a pas eu la même<br />

chance à son arrivée en charpenterie-menuiserie<br />

il y a deux ans.<br />

Poursuivant un temps l’exercice de<br />

son métier pour arrondir les fins de<br />

mois, peu à l’aise avec les programmes<br />

d’études, ne pouvant<br />

bénéficier d’un héritage de préparation<br />

de cours aussi riche, il a vite<br />

été submergé. « Je pense, dit-il, que<br />

ceux qui deviennent enseignants<br />

à la formation professionnelle<br />

aiment profondément leur métier,<br />

ils sont tous perfectionnistes dans<br />

leur métier et ont le goût de le<br />

montrer. Moi, je n’étais jamais<br />

capable d’avoir le cours que j’aurais<br />

voulu donner. Il fallait toujours<br />

que j’improvise, mais moi, il<br />

faut que je sache où je m’en vais.»<br />

Par-dessus le marché, comme tout<br />

nouvel enseignant, il consacrait<br />

quelques fins de semaine à des<br />

cours universitaires pour obtenir<br />

Photo : Denis Garon<br />

Photo : Gilles Rivard<br />

son certificat d’études en formation<br />

pédagogique, condition essentielle<br />

à son engagement. Pour lui, ce fut<br />

l’exacerbation, expérience que le<br />

bienheureux Paul-Émile n’évoque<br />

pas en des propos plus tendres.<br />

Avant ma rencontre avec eux et quelques<br />

autres collègues qui attendent<br />

de s’exprimer, M. Daniel Gélineau<br />

m’avait prévenu de leur amertume à<br />

l’égard de la formation universitaire.<br />

Comme conseiller pédagogique<br />

dans ce qui est l’un des plus<br />

gros centres de formation professionnelle<br />

au <strong>Québec</strong> (une cinquantaine<br />

de programmes offerts à<br />

2 600 élèves), il connaît tous les<br />

grincements de l’insertion professionnelle.<br />

Avec ses deux autres collègues<br />

conseillers – ils ont déjà été<br />

douze –, il a dû soutenir ces der-<br />

etc.), ils ne sont pas nécessairement<br />

prêts à assumer la gestion<br />

quotidienne de la classe et ils n’ont<br />

pas toujours non plus les attitudes<br />

et les savoir-faire qui conviennent<br />

pour mettre en œuvre les approches<br />

qui les intéressent. <strong>Ce</strong>pendant,<br />

après une année d’enseignement,<br />

remarque Jean Archambault,<br />

ils se débrouillent bien et commencent<br />

à se poser des questions<br />

semblables à celles que se posent<br />

les enseignants qui ont plus d’expérience.<br />

Ils s’engagent dans le<br />

processus de changement en cours,<br />

n’hésitent pas à inviter leur collègues<br />

dans leur classe et on peut<br />

dire qu’ils sont très bien intégrés<br />

dans une école où les projets foisonnent<br />

et où la pédagogie est une<br />

véritable et constante préoccupation.<br />

CLAUDE BEAUDOIN, PAUL-ÉMILE VINCENT, DANIEL GÉLINEAU<br />

niers temps l’arrivée de 60 nouveaux<br />

enseignants et enseignantes<br />

sur les 200 que compte le centre. Il<br />

sait bien que la plupart sont parachutés<br />

dans l’action <strong>du</strong> jour au<br />

lendemain, comme ce fut le cas<br />

d’Éric, 29 ans, qui, pour une<br />

méprise administrative, s’est retrouvé<br />

devant ses élèves d’ébénisterie<br />

dès le deuxième jour de son arrivée.<br />

Sans aide immédiate.<br />

En général, selon ce qu’explique<br />

Daniel Gélineau, transposer le métier<br />

en enseignement <strong>du</strong> métier<br />

consiste à surmonter l’urgence de<br />

préparer des cours dans le respect<br />

des programmes d’études officiels :<br />

comprendre un guide pédagogique,<br />

des tableaux d’analyse de spécifications<br />

pour faire des examens, les<br />

examens eux-mêmes, les règles qui<br />

VIE 34 Vie pédagogique 111, avril-mai<br />

1999

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