DOSSIER Ce - Gouvernement du Québec
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nous appelons notre « coin tapis »<br />
et où nous discutons et racontons<br />
des histoires.<br />
•Une seconde salle de classe est<br />
nécessaire pour l’enseignement<br />
des notions de base en français et<br />
en mathématique. Elle permet de<br />
recevoir la moitié <strong>du</strong> groupe et est<br />
aussi utilisée (à notre école) par<br />
les élèves d’un autre échelon (par<br />
exemple, ceux de deuxième<br />
année).<br />
3. CELA NE FAIT-IL PAS BEAU-<br />
COUP D’ÉLÈVES ENSEMBLE ?<br />
C’est vrai, beaucoup d’élèves à la<br />
fois se trouvent dans une même<br />
classe. Nous devons nous apprivoiser<br />
et arriver à former un seul<br />
groupe. C’est pour cela que nous<br />
établissons, dès les premières journées,<br />
les règles de vie à l’intérieur<br />
de notre classe.<br />
Malgré le grand nombre d’élèves,<br />
chacun a sa place. Les meneurs qui<br />
prennent parfois trop de place (ne<br />
lèvent pas la main, parlent tout le<br />
temps) apprennent à obtenir le<br />
droit de parole seulement quand<br />
c’est le temps. Le grand groupe aide<br />
ces jeunes. En effet, il est impressionnant<br />
pour eux de voir une<br />
cinquantaine d’amis qui disent qu’ils<br />
dérangent, qu’ils ne respectent pas<br />
les autres élèves de la classe.<br />
En ce qui concerne les enfants<br />
plutôt timides qui, eux, n’osent pas<br />
parler, par un moyen d’émulation<br />
(les « plumes de courage »), nous<br />
valorisons chacun de leurs gestes<br />
d’affirmation de soi. C’est très<br />
agréable d’être reconnu par plus de<br />
50 amis lorsqu’on ose prendre la<br />
parole, lorsqu’on se propose<br />
comme chef au ballon, etc.<br />
<strong>Ce</strong> type d’encadrement est difficile à<br />
maintenir dans les premières<br />
semaines de l’année scolaire, mais<br />
nous établissons rapidement un climat<br />
de confiance et de respect.<br />
Chaque élève a près de lui deux<br />
a<strong>du</strong>ltes. Ainsi, il peut, au cours des<br />
mois, se rapprocher d’eux, se confier<br />
à l’un ou à l’autre et même aux<br />
deux, ce qui arrive très souvent.<br />
<strong>Ce</strong>la aussi, c’est une richesse !<br />
Dans cette grande famille, chacun<br />
peut vivre, apprendre et évoluer.<br />
4. EST-CE PLUS DE TRAVAIL ?<br />
Nous avons plus de travail et surtout<br />
plus d’échanges de vues dans les<br />
premières années. Mais peu à peu,<br />
avec une organisation qui respecte<br />
la quantité de travail (planification,<br />
animation, correction) dévolue à<br />
chacune, tout s’équilibre. Il est<br />
important de tenir au principe<br />
d’équité des tâches. Un grand<br />
groupe étant plus exigeant, il faut<br />
donc accorder <strong>du</strong> temps à la planification<br />
et à la correction des<br />
travaux à l’intérieur même de son<br />
horaire de la semaine, quand cela<br />
est possible.<br />
La rotation des groupes dans les<br />
matières de base, et même dans les<br />
autres matières parfois, permet<br />
d’enseigner à la moitié de la classe.<br />
Nous pouvons alors procéder de<br />
façon plus indivi<strong>du</strong>elle qu’avec le<br />
grand groupe. C’est ainsi que les<br />
activités d’une journée sont variées :<br />
tout le monde ensemble pour l’enseignement<br />
religieux, puis on se<br />
sépare en deux groupes pour les<br />
mathématiques et on revient ensemble<br />
pour terminer la journée<br />
avec les sciences naturelles. C’est<br />
très vivant !<br />
5. ET MOI DANS L’ÉQUIPE ?<br />
Savoir prendre sa place dans<br />
l’équipe est un art. Il faut apprendre<br />
à se respecter comme enseignant et<br />
comme personne, à entretenir une<br />
relation professionnelle, mais surtout<br />
humaine, avec un autre a<strong>du</strong>lte.<br />
On doit aussi apprendre à parler de<br />
soi, à s’inquiéter de l’autre, à s’encourager<br />
et à s’émerveiller à deux.<br />
Il faut dire à l’autre ce que l’on vit,<br />
ce que l’on ressent, bref être vrai.<br />
C’est exigeant, mais emballant, surtout<br />
après 23 ans d’enseignement.<br />
Vie pédagogique 111, avril-mai<br />
1999<br />
6. ON NES’ATTEND PAS<br />
ÀCEQUE...<br />
•Les petites manies de l’autre ou<br />
des petits détails de fonctionnement<br />
nous énervent.<br />
•<strong>Ce</strong>rtains jours, ce n’est pas la<br />
grande forme pour l’une ou pour<br />
l’autre.<br />
•Parfois, nous nous estimons moins<br />
que d’habitude. C’est alors plus<br />
difficile d’établir une relation.<br />
•<strong>Ce</strong>rtains élèves nous comparent<br />
l’une avec l’autre : « Susy m’a dit<br />
que je pouvais... »<br />
•<strong>Ce</strong>rtains parents, avec beaucoup<br />
de « tact », nous confient : « C’est<br />
normal que Danny soit meilleur<br />
en français : il aime mieux<br />
Francine... »<br />
Mais on ne s’attend pas non plus à<br />
ce que :<br />
•Une discussion à trois (l’élève et<br />
deux professeurs) ait lieu sur un<br />
problème de comportement et<br />
entraîne très souvent une amélioration<br />
importante.<br />
•Un encouragement de la part de<br />
deux a<strong>du</strong>ltes ait plus d’effet sur<br />
l’élève.<br />
On ne s’attend pas... à encore aimer<br />
cela après 23 ans !<br />
Susy LeBrun et Francine Tanguay<br />
enseignent à l’école Du<br />
Boisjoli de Rock- Forest.<br />
PÉDAGOGIQUE 51