Alternatives : Var et Alpes-Maritimes Alternatives - Silence
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DR<br />
L’auteur<br />
Diplômé en histoire contemporaine,<br />
il se lance dans la presse, fin 1980,<br />
sans passer par la case école de<br />
journalisme. Très vite accro aux<br />
suj<strong>et</strong>s « de société », il quitte Politis,<br />
en 90, <strong>et</strong> enchaîne les collaborations<br />
(de Profs Mag à Charlie-<br />
Hebdo, de L’Evénement du jeudi<br />
au Canard enchaîné) <strong>et</strong> les expériences<br />
(TV, radios). Il souhait<br />
désormais utiliser les « outils du<br />
journalisme pour mieux ancrer la<br />
BD dans le réel ». Le prix Tournesol,<br />
décerné à la BD « Amiante ».<br />
Chronique d’un crime social en<br />
2006, à Angoulême, a visiblement<br />
conforté sa motivation…<br />
Albert Drandrov.<br />
Avalanche de procès au civil<br />
« C’est grâce à l’action de l’Andeva, l’Association<br />
nationale des victimes, que le dossier est<br />
désormais devant les tribunaux. Les malades osent<br />
enfin demander des comptes <strong>et</strong> les procès pour<br />
“faute inexcusable” de l’employeur se comptent par<br />
milliers. Mais à côté des avocats en robe noire, on<br />
trouve aussi quelques rares ouvriers, des syndicalistes<br />
r<strong>et</strong>raités, qui vont devant les juges — au civil,<br />
c’est possible — défendre les copains malades.<br />
C’est le cas de ce Louis, en Lorraine. Un personnage<br />
que j’ai trouvé dans la presse. Le plus dingue,<br />
c’est c<strong>et</strong>te histoire de menace de mort qu’il a reçue<br />
à son domicile, pour qu’il arrête les recours en justice.<br />
Il m’a raconté ça comme un vieux routier qui<br />
ne s’étonne plus de ce genre d’intimidations, pourtant<br />
d’un autre âge. »<br />
La marche des veuves<br />
« L’idée des femmes de Dunkerque était de faire comme ces mères de la place de Mai, en Argentine, qui défilaient tous les mois pour<br />
leurs disparus. Au départ, elles étaient 140 à lancer “l’appel des veuves” pour un procès pénal. Pour que la justice dise enfin quels<br />
sont les responsables <strong>et</strong> les coupables de la mort de leur mari, <strong>et</strong> ce, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Très vite, un élan de solidarité<br />
s’est constitué autour d’elles. Tous les mois, plusieurs centaines de personnes ont défilé à leur côté. Et les médias, toujours<br />
avides d’images marquantes, ont commencé à parler un peu plus de l’affaire <strong>et</strong> de ces plaintes qui traînent au pénal depuis bientôt<br />
dix ans. Ce sont les mots de ces femmes que j’ai tenté de restituer dans ces planches. »<br />
SILENCE N°342 57<br />
Janvier 2007<br />
Un lobby aux mains libres<br />
« Si l’affaire de l’amiante a duré aussi longtemps,<br />
c’est aussi parce que le lobby des industriels a su<br />
manœuvrer efficacement face à l’aveuglement ou à<br />
la lâch<strong>et</strong>é des autorités <strong>et</strong> même des syndicats, dont<br />
certains préféraient défendre l’emploi plutôt que la<br />
santé. Ce lobby savait depuis le début que l’amiante<br />
était dangereux <strong>et</strong> il a organisé le mensonge pour<br />
continuer à faire du profit. Heureusement, grâce à<br />
quelques journalistes teigneux, des avocats obstinés,<br />
<strong>et</strong> à Henri Pezerat, un toxicologue sur le<br />
“front” de l’amiante depuis 40 ans, on sait maintenant<br />
comment ce lobby est parvenu à neutraliser<br />
les ministères du travail <strong>et</strong> de la santé jusqu’au plus<br />
haut niveau. »