La commission marocaine de vérité - Human Rights Watch
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III. Historique : Le bilan <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’Homme au Maroc<br />
<strong>La</strong> reconnaissance par le Maroc <strong>de</strong>s violations du passé<br />
Les progrès du Maroc en matière <strong>de</strong> droits humains ont commencé au cours <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> règne <strong>de</strong> Hassan II, qui a duré trente-huit ans. Ces progrès se<br />
poursuivent <strong>de</strong>puis que Mohammed VI a succédé à son père sur le trône, à la mort <strong>de</strong> ce<br />
<strong>de</strong>rnier en juillet 1999.<br />
Les progrès ont été enregistrés dans plusieurs domaines. Les élections sont <strong>de</strong>venues<br />
plus transparentes. Les Marocains bénéficient d’une plus gran<strong>de</strong> liberté pour critiquer<br />
ceux qui les gouvernent, tant dans la presse que lors <strong>de</strong> rassemblements publics. A la fin<br />
<strong>de</strong>s années 80, Hassan II avait commencé à libérer la plupart <strong>de</strong>s prisonniers politiques<br />
dont les présumés responsables du coup d’Etat <strong>de</strong> 1972, détenus <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années et<br />
bien après avoir accompli leurs peines <strong>de</strong> prison, dans le célèbre bagne secret <strong>de</strong><br />
Tazmamart. Ainsi, en 1991, le roi libère 270 personnes que les services <strong>de</strong> sécurité<br />
avaient fait « disparaître » près <strong>de</strong> dix-neuf ans auparavant. 1 En 1994, il amnistie plus <strong>de</strong><br />
400 prisonniers politiques 2. De nombreuses personnalités <strong>de</strong> l’opposition rentrent au<br />
Maroc après plusieurs années d’exil ; l’un d’entre eux, Ab<strong>de</strong>rrahmane Youssoufi est<br />
nommé Premier ministre par le roi Hassan II et accomplit, <strong>de</strong> 1998 à 2002, une<br />
législature complète. En 2000, le roi Mohammed VI libère le lea<strong>de</strong>r du mouvement<br />
islamiste non reconnu Justice et Bienfaisance (al-`Adl wal-Ihsan), assigné à rési<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> dix ans.<br />
En 1993, le Maroc ratifie la Convention contre la torture et autres traitements cruels,<br />
inhumains ou dégradants (CAT), la convention sur l’élimination <strong>de</strong> toute forme <strong>de</strong><br />
discrimination à l’encontre <strong>de</strong>s femmes (CEDAW) et la convention sur les droits <strong>de</strong><br />
l’enfant (CRC). Il émet toutefois un certain nombre <strong>de</strong> réserves sur chacune. 3<br />
Au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années, les autorités ont montré une plus gran<strong>de</strong> tolérance à<br />
l’égard <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s ONG <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits humains locales et internationales.<br />
Elles ont également ouvert les prisons à <strong>de</strong>s missions d’enquête <strong>de</strong> l’Observatoire<br />
Marocains <strong>de</strong>s Prisons, une organisation indépendante qui publie chaque année un<br />
rapport critique sur les conditions d’incarcération.<br />
1<br />
Amnesty International, “les disparus au Maroc”, (Londres, Amnesty International, Avril 1993) MDE<br />
29/001/1993 [online] http://web.amnesty.org/library/In<strong>de</strong>x/FRAMDE290011993?open&of=FRA-394<br />
2<br />
Jacques <strong>de</strong> Barrin, « L'amnistie royale pourrait décrisper la vie politique, » Le Mon<strong>de</strong>, 23 juillet 1994.<br />
3 Pour plus <strong>de</strong> détails sur les réserves émises par le Maroc, voir http://www.ohchr.org/english/countries/<br />
7 HUMAN RIGHTS WATCH VOL. 17, NO. 11(E)