La commission marocaine de vérité - Human Rights Watch
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Attributions et missions <strong>de</strong> l’IER<br />
Trois documents servent <strong>de</strong> référence légale à l’IER, tel qu’indiqué sur leur site internet :<br />
la recommandation du CCDH au roi pour créer l’IER, en date du 16 octobre 2003 ; le<br />
discours du roi installant l’IER, le 7 janvier 2004 et le Dahir royal du 10 avril 2004<br />
portant approbation <strong>de</strong>s statuts <strong>de</strong> l’Instance. C’est ce <strong>de</strong>rnier qui définit le mandat <strong>de</strong><br />
l’IER, ses missions et ses structures. 24<br />
Le Dahir spécifie que l’IER est directement rattaché au roi. Elle n’est pas une instance<br />
judiciaire et « ne peut désigner les responsabilités individuelles » (article 6). Elle doit<br />
mener à son terme le travail entrepris <strong>de</strong> 1999 à 2003 par l’ancienne Instance d’Arbitrage<br />
Indépendante, chargée <strong>de</strong> déterminer les in<strong>de</strong>mnisations au profit <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> la<br />
« disparition forcée » et <strong>de</strong> la « détention arbitraire » et <strong>de</strong> leurs ayants droits (article 7).<br />
En <strong>de</strong>ssinant le mandat <strong>de</strong> l’IER, le dahir fait référence aux « violations graves » qu’il<br />
définit uniquement comme les «disparitions forcées » et les « détentions arbitraires »<br />
commises <strong>de</strong> 1956 – date <strong>de</strong> l’Indépendance du Maroc - à 1999 – date <strong>de</strong> la mort du roi<br />
Hassan II et <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> l’IAI (article 8).<br />
Le Dahir invite l’IER à « établir la nature et l’ampleur <strong>de</strong>s violations graves <strong>de</strong>s droits<br />
humains commises dans le passé, examinées dans leur contexte et à la lumière <strong>de</strong>s<br />
normes et valeurs <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme ainsi que <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> la démocratie et <strong>de</strong><br />
l’Etat <strong>de</strong> droit » (article 9.1). Dans son rapport, l’IER doit déterminer « les<br />
responsabilités <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> l’Etat ou <strong>de</strong> toute autre partie dans les violations graves<br />
<strong>de</strong>s droits humains » (article 9.3). Les recherches menées par l’IER doivent aboutir à « un<br />
rapport officiel qui énonce les conclusions <strong>de</strong> ses enquêtes, investigations et analyses<br />
effectuées aux sujets <strong>de</strong>s violations et <strong>de</strong> leurs contextes » (article 9.6).<br />
Le Dahir définit la direction à donner au travail <strong>de</strong> l’IER : elle doit « enquêter, recueillir<br />
les informations, consulter les archives officielles et collecter auprès <strong>de</strong> toute partie,<br />
informations et données utiles à la révélation <strong>de</strong> la <strong>vérité</strong> » (article 9.1). L’IER doit<br />
« poursuivre les recherches sur les cas <strong>de</strong> disparition forcée dont le sort <strong>de</strong>meure<br />
inconnu, déployer tous les efforts pour enquêter sur les faits non encore élucidés, révéler<br />
24 Les <strong>de</strong>ux autres textes fournissent la philosophie générale et les orientations <strong>de</strong> l’IER. <strong>La</strong> recommandation du<br />
CCDH n’a pas <strong>de</strong> valeur légale mais le roi l’a approuvée le 6 novembre 2003, faisant d’elle un texte <strong>de</strong><br />
référence pour l’IER. Le discours royal du 7 janvier 2004 a été adopté par les membres <strong>de</strong> l’IER comme un<br />
texte <strong>de</strong> référence, « Ce discours royal historique <strong>de</strong>meurera la référence d’orientation <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> l’IER et<br />
constitue d’ores et déjà le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’approche adéquate pour promouvoir l’équité et la réconciliation ».<br />
Déclaration <strong>de</strong> l’IER du 11 janvier 2004, [online] http://www.ier.ma/_fr_article.php?id_article=222. Dans la<br />
même veine, le Dahir du 10 avril 2004 considère le discours royal comme « une référence pour l’Instance<br />
Equité et Réconciliation, dont la démarche et les travaux visent à renforcer et consoli<strong>de</strong>r les acquis et à<br />
parachever le règlement extrajudiciaire équitable <strong>de</strong>s violations graves <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’Homme survenues dans<br />
le passé ».<br />
19 HUMAN RIGHTS WATCH VOL. 17, NO. 11(E)