La commission marocaine de vérité - Human Rights Watch
La commission marocaine de vérité - Human Rights Watch
La commission marocaine de vérité - Human Rights Watch
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
l’IER, cette <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>vra appliquer les mêmes fon<strong>de</strong>ments arbitraux que ceux <strong>de</strong> l’IAI :<br />
« En vue <strong>de</strong> statuer sur les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s qui lui sont soumises », l’IER doit « poursuivre<br />
l’action <strong>de</strong> l’Instance d’Arbitrage Indépendante (…), sur la base du même fon<strong>de</strong>ment<br />
arbitral et <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> justice et d’équité ». Cependant, les réalisations accomplies<br />
dans ce domaine par l’IAI ont été vertement critiquées par les victimes et les associations<br />
<strong>de</strong> droits humains pour leur manque <strong>de</strong> transparence et <strong>de</strong> logique claire dans<br />
l’attribution <strong>de</strong>s montants d’in<strong>de</strong>mnisations. 28<br />
L’article 7 <strong>de</strong>s statuts <strong>de</strong> l’IER établit qu’elle doit « procé<strong>de</strong>r à une évaluation globale du<br />
processus du règlement du dossier <strong>de</strong> la disparition forcée et <strong>de</strong> la détention arbitraire,<br />
en concertation avec le gouvernement, les autorités publiques et administratives<br />
concernées, les organisations <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme, les victimes, leurs familles et leurs<br />
représentants ». Le préambule du Dahir stipule que l’IER doit prendre en compte « les<br />
mémorandums d’organisations nationales <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s<br />
victimes, <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s barreaux du Maroc et <strong>de</strong> toutes les instances nationales<br />
concernées, faisant état <strong>de</strong> leurs conceptions et propositions quant aux modalités <strong>de</strong><br />
règlement juste et équitable <strong>de</strong>s violations graves <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme survenues par le<br />
passé ».<br />
L’IER a publiquement déclaré son désir <strong>de</strong> travailler avec les victimes <strong>de</strong>s violations<br />
graves du passé, la société civile <strong>marocaine</strong>, y compris les associations <strong>de</strong> droits humains.<br />
Elle a tenu <strong>de</strong>s rencontres <strong>de</strong> travail avec différents groupes <strong>de</strong> la société civile. Elle a<br />
également reçu l’ai<strong>de</strong> du Centre International <strong>de</strong> Justice Transitionnelle (CIJT - New-<br />
York) dans différents domaines, qui comprennent <strong>de</strong>s formations pour le<br />
développement <strong>de</strong> base <strong>de</strong> données, l’organisation d’auditions publiques, la préparation<br />
<strong>de</strong> son rapport final et la comparaison, en matière <strong>de</strong> réparation, <strong>de</strong>s différentes<br />
pratiques existantes.<br />
V. Les contraintes <strong>de</strong> l’IER<br />
Impunité<br />
Le Maroc a <strong>de</strong>s obligations au regard du droit international concernant les exactions<br />
passées. Ce qui comprend <strong>de</strong> s’assurer que les responsables <strong>de</strong>s violations graves soient<br />
28<br />
Voir par exemple, FIDH, « Les disparitions forcées au Maroc : répondre aux exigences <strong>de</strong> <strong>vérité</strong> et <strong>de</strong><br />
justice », pages 13-14, [online]<br />
www.fidh.org/magmoyen/rapport/2000pdf/fr/dispmar.pdf+communiqu%C3%A9+<strong>de</strong>+l%27OMDH+du+16+octobr<br />
e+1998&hl=fr.<br />
23 HUMAN RIGHTS WATCH VOL. 17, NO. 11(E)