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une approche globale des dangers et menaces - La Tribune

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1 - Penser dans la perspective large<br />

les <strong>menaces</strong> sur les réseaux ferroviaires<br />

Quiconque entreprend aujourd’hui de réfléchir à la sécurité d’un réseau critique comme<br />

nos chemins de fer nationaux bute immédiatement sur deux pièges conceptuels d’autant<br />

plus dangereux, que la démarche conduisant à y tomber semble banale <strong>et</strong> allant de soi :<br />

- Le premier piège est celui de l’oubli de l’ennemi : il consiste à occulter la menace, à<br />

la tenir pour bien connue <strong>et</strong> donc, à passer illico aux contre-mesures techniques ou ad-<br />

ministratives. Or aujourd’hui sur le continent européen, pour la première fois depuis<br />

presque un millénaire, l’ennemi ne va pas de soi. Qui il est n’est ni clair, ni indiscuta-<br />

ble. Aujourd’hui, les gouvernements, les états-majors, les médias <strong>et</strong> l’opinion peinent à<br />

imaginer, à concevoir, à nommer <strong>et</strong> à désigner un ennemi qui s’attaque à <strong>des</strong> Etats mais<br />

n’est ni de même nature, ni à la même échelle qu’eux.<br />

Etablissons ici la nature indécidable de l’ennemi dans la période présente. Qu’il y ait<br />

<strong>une</strong> guerre en Irak, chacun le sait, mais qui les Etats-Unis d’Amérique combattent-ils<br />

dans ce pays ? Quel est leur ennemi ? Qui sont les belligérants tués par l’armée améri-<br />

caine, <strong>et</strong> qui tue les G. I.’s ? Fondamentales, ces questions restent en fait sans réponse :<br />

« <strong>La</strong> première <strong>et</strong> la plus basique <strong>des</strong> questions auxquelles la CIA doit répondre est : qui<br />

combattons-nous [en Irak] ? Sauf erreur, il n’existe auc<strong>une</strong> réponse officielle à c<strong>et</strong>te<br />

question ; juste de rares réponses anecdotiques, (...) qui, au hasard, qualifient nos adver-<br />

saires de baathistes acharnés, de <strong>des</strong>perados <strong>et</strong> de derniers fidèles de Saddam Hus-<br />

sein. » 1 . Ainsi, <strong>et</strong> de façon un peu effarante en <strong>une</strong> époque portant aux nues la<br />

« communication », on en sait moins sur un ennemi, qui (en janvier 2007) a déjà tué au<br />

combat plus de 2 500 soldats américains, qu’on en savait au XIII e siècle sur les Huns ou<br />

les Mongols.<br />

- Le second piège est celui du douill<strong>et</strong> cocon franco-français. Il consiste à ne pas pren-<br />

dre pour horizon la mondialisation criminelle ou terroriste – effectuée bien plus tôt, plus<br />

vite <strong>et</strong> complètement que l’autre, celle <strong>des</strong> gens honnêtes <strong>et</strong> <strong>des</strong> activités licites. A ne<br />

pas chercher plus loin que « ce qui est de prime abord familier » ou que « ce qui s’offre<br />

immédiatement au regard » ; à ne pas dépasser « ce qui ne fait que se trouver là au-<br />

1 « Secr<strong>et</strong> intelligence and the war on terror », New York Review of Books, 16/12/2004.<br />

Etude RFF - 6

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