SPMS SOS - Université de Bourgogne
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compétence, se référent à <strong>de</strong>s standards externes (la performance réalisée et l’effort<br />
fourni par les autres). Il s’agit d’un processus <strong>de</strong> comparaison normatif qui s’appuie<br />
sur un groupe social <strong>de</strong> référence (Dweck, 1986). Dans ce <strong>de</strong>uxième cas, l’attention<br />
<strong>de</strong> l’individu se porte sur la démonstration d’une habilité supérieure et/ou sur<br />
l’évitement d’une habilité inférieure à celle <strong>de</strong>s autres.<br />
Certains chercheurs soulignent que les individus expliquent leurs résultats en<br />
termes d’effort, d’aptitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong> la tâche à réaliser ou encore <strong>de</strong> chance<br />
(e.g., Weiner, 1986). Cela suppose que ces notions soient différenciées <strong>de</strong> façon claire<br />
les unes <strong>de</strong>s autres. Pour Nicholls (1984), ces différences dans la manière <strong>de</strong> se<br />
représenter la compétence peuvent s’expliquer par une capacité acquise<br />
progressivement à se représenter les concepts <strong>de</strong> chance, <strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong> la tâche et<br />
d’effort. En effet, certaines recherches démontrent que les enfants possè<strong>de</strong>nt à<br />
l’origine une conception indifférenciée <strong>de</strong> l’habileté (e.g., Miller, 1985 ; Nicholls,<br />
1978 ; Nicholls & Miller, 1983). Ces recherches indiquent que les enfants associent<br />
l’habileté ou la compétence avec l’apprentissage par effort et croient qu’elle dépend<br />
<strong>de</strong> l’effort fourni. En d’autres termes, ces enfants considèrent celui qui déploie le plus<br />
d’efforts comme le plus compétent. Ces enfants s’engagent dans un processus <strong>de</strong><br />
comparaison sociale auto-référencé. Ce n’est que vers l’âge <strong>de</strong> douze ans que les<br />
enfants accè<strong>de</strong>nt pleinement à une conception différenciée <strong>de</strong> la compétence et <strong>de</strong><br />
l’effort, qui les amène à considérer la compétence comme une capacité qui leur<br />
permet d’être meilleurs que les autres (e.g., Nicholls, 1978 ; Nicholls & Miller, 1984).<br />
Autrement dit, les enfants <strong>de</strong> douze ou <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 12 ans s’engagent dans un processus<br />
<strong>de</strong> comparaison sociale référencé à autrui (Nicholls, 1989 ; Thill, 1999).<br />
Même si les enfants <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> douze ans peuvent différencier le concept <strong>de</strong><br />
chance, <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> difficulté ou d’effort, ils n’adoptent pas nécessairement cette<br />
conception différenciée. Pour Nicholls (1989), un comportement d’accomplissement<br />
induit par une conception indifférenciée <strong>de</strong> la compétence conduit à un état<br />
d’implication dans la tâche, tandis qu’un comportement initié par une conception<br />
différenciée <strong>de</strong> la compétence amène à un état d’implication <strong>de</strong> l’ego. En effet, la<br />
théorie <strong>de</strong> la motivation à l’accomplissement postule généralement que l’individu peut<br />
être considéré comme un organisme intentionnel, dirigé par un but et qui agit <strong>de</strong> façon<br />
rationnelle (Nicholls, 1984). Ainsi, l’utilisation d’une conception différenciée ou<br />
indifférenciée <strong>de</strong> la compétence par les individus ou leur manière <strong>de</strong> manifester leur<br />
compétence leur permet <strong>de</strong> se fixer <strong>de</strong>ux buts. Dans le cas d’une conception<br />
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