Voyages d'affaires
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Les stratégies des agents de voyages<br />
Proximité, services et technologie pour les acteurs nationaux<br />
Une innovation majeure, les self booking tools (SBT), a bouleversé leur activité. Liés aux<br />
technologies en ligne, ces outils de réservation en ligne, couplés à des solutions d’ordre de<br />
mission (OM) et de notes de frais (NDF), ont un temps été présentés comme susceptibles<br />
d’“éjecter” les TMC et les agences de voyages du marché, au profit d’une relation directe<br />
entre fournisseurs et entreprises, via un intermédiaire purement technologique. Un certain<br />
nombre de compagnies aériennes ont d’ailleurs tenté de prendre cette voie.<br />
Pragmatiques, les TMC ont réagi en construisant des partenariats avec les éditeurs de solutions<br />
(Get There, Traveldoo, Concur, E-travel, KDS, mais également Dimo Gestion, Etap<br />
Online…) pour toujours mieux accompagner leurs clients dans l’optimisation de leur politique<br />
voyages. La technologie est devenue un apport essentiel, nécessaire, dans leurs relations<br />
avec leurs clients. Certaines agences de voyages d’affaires, à l’instar d’Egencia, ont<br />
même développé leur propre technologie de réservation.<br />
Les TMC (de type CWT, BCD Travel, HRG ou American Express) ont réussi leur reconversion,<br />
avec un nouveau business model centré autour d’un apport de services auprès de<br />
multinationales et de très grandes entreprises. Forte d’une grande expertise de leur secteur<br />
au niveau mondial, disposant d’un “catalogue” de solutions pour gérer une politique voyages<br />
(self-booking tools, solutions ordres de mission, solutions notes de frais, outils de reporting),<br />
et proposant un appui pour la négociation de “tarifs firmes” en plus de leurs<br />
propres tarifs négociés, elles tentent d’englober l’ensemble des activités liées au voyage (MICE<br />
et conseil opérationnel, à l’instar de Solution Group de CWT…). Elles sont à même de répondre<br />
aux besoins des travel managers des grands groupes en se positionnant en tant qu’interlocuteur<br />
unique.<br />
Ces grands réseaux ont pourtant échoué à intégrer la clientèle des PME-PMI dans leur portefeuille<br />
clients. Des TMC comme Egencia, qui ciblaient au départ une clientèle de PME-<br />
PMI, se tournent aujourd’hui de plus en plus vers une clientèle de type “grands comptes”.<br />
American Express renonce indirectement au marché des PME-PMI en créant une entité<br />
indépendante, Avexia, tandis que CWT envisage de constituer un réseau de TMC estampillées<br />
Carlson pour un maillage le plus efficace possible sur le marché, en rachetant des<br />
agences de voyages d’affaires traditionnelles. Est-ce un échec des grands réseaux intégrés<br />
à séduire une clientèle de type PME-PMI ? Quelles en sont les causes ?<br />
LES PME-PMI,<br />
UNE CLIENTÈLE COMPLEXE<br />
La clientèle des PME-PMI est tout aussi complexe à satisfaire que celle des grands<br />
comptes. Très variée et diverse, elle n’est pourtant segmentée que sur son seul budget voyage.<br />
Appliquer la même offre, sans nuance, à des entreprises aux statuts, aux métiers, aux habitudes<br />
de voyages très différentes ne peut permettre une couverture optimale du marché.<br />
Alors que les TMC construisent des offres sur mesure pour les grands comptes, prenant<br />
le temps de traiter leurs spécificités, les PME-PMI doivent se débrouiller par elles-mêmes.<br />
Elles utilisent les services des TMC pour certaines prestations, comme les tarifs négociés<br />
aériens, tandis qu’elles se fournissent directement auprès des hôteliers (via des programmes<br />
de type HRS) et des loueurs.<br />
Il suffit pourtant de lire les appels d’offres rédigés par les entreprises ayant des budgets voyages<br />
allant de 150 000 euros à 500 000 euros pour constater qu’elles ont les mêmes préoccupations<br />
(de réduction de coûts, de rationalisation, de bien-être de leurs collaborateurs, de<br />
sécurité, de développement durable…) que les entreprises de taille plus importante.<br />
Voyage d’affaires • novembre 2008 • CAHIER ESPACES 99