Dimension 3 n° 2012/5 - Belgium

dimension3
Toute crise trouve
son issue
Récoltes de maïs affectées par
la sécheresse au Mali.
© Oxfam
Périodique bimestriel de
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Coopération au Développement
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Dimension 3 paraît 5 fois par an tous les
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Sahel : crises alimentaires, crises humanitaires. Il fallait parler de ces
crises qui se passent dans l’indifférence publique ; c’est pourquoi les
sujets traités dans ce numéro spécial “Sahel” sonnent durs et nous
voudrions presque nous en excuser. Quiconque en effet s'est rendu là-bas
vous dira que de telles crises ne sont qu’une des facettes du Sahel. Mais
qu’il faut surtout rendre hommage au sourire et à l’énergie des populations ;
aux femmes et aux hommes admirables qui peuplent la région.
Nous sommes loin des années ‘70 et des images misérables d’enfants
maigres, aux ventres ballonnés, encerclés par les mouches. L’horreur.
L’indignation d’un Occident qui se mobilise, parfois maladroitement (avec
souvent un brin de paternalisme), pour “aider” les pauvres qui meurent
de faim. C’est aussi le point de départ d’actions durables et sérieuses,
comme la création du Fonds belge de survie par le Parlement belge en
1983, devenu à présent le Fonds belge pour la sécurité alimentaire.
Quarante plus tard, tout et rien n’a changé. À dire la vérité, les “famines”
sont plus fréquentes. L’opinion publique, désormais “habituée”, ne s’en
indigne plus. Le mot “Sahel” évoque détresse et pauvreté. Entre-temps, les
actions humanitaires se sont organisées, tant au niveau des gouvernements
concernés qu’au niveau des agences : système d'alerte précoce pour
détecter et prévenir les crises, prise en charge des cas de malnutrition,
synergie des différents acteurs. Mais les causes endémiques, elles, se sont
multipliées : il faut compter désormais avec le changement climatique et
une pluviométrie déréglée ; avec l’instabilité politique, comme celle qui
secoue le Mali pour l’instant ; avec des nuées de criquets, et un marché
de denrées alimentaires qui ne bénéficie pas aux agricultures familiales
- première et principale occupation des populations sahéliennes…
Autre cause encore. Au Sahel, comme dans la majorité du monde en
développement, et maintenant ici chez nous, la dette souveraine peut
occasionner de sérieux préjudices à la capacité des États à financer les
services à leurs populations. Alors que la Belgique commence à son tour à
éprouver le goût amer de l’austérité, la dette des pays du Sud pose question.
Il est aussi des petits gestes, que nous, consommateurs, pouvons aisément
poser pour contribuer à un monde plus juste. Consommer ‘fair trade’ en
fait partie. Cantonnés il y a 20 ans à quelques aliments et à certains clients
éclairés, les produits du commerce équitable sont maintenant dans tous les
rayons des supermarchés et appréciés par la majorité des consommateurs.
Mais surtout, n’oublions pas le sourire et la dignité…
édito
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La rédaction
dimension 3 I novembre-décembre 2012 3