Soins douloureux aux urgences - Infirmiers.com
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• La peur que les parents transmettent leurs angoisses au lieu de rassurer ou qu’ils ne<br />
réagissent pas <strong>com</strong>me il faudrait avec leur enfant (agressivité face <strong>aux</strong> pleurs de l’enfant,<br />
par exemple).<br />
Toutes ces craintes sont réelles et non négligeables, mais avec le temps et la pratique,<br />
elles tendent à s'effacer. Les équipes ont alors la satisfaction de travailler dans de meilleures<br />
conditions, tout en répondant <strong>aux</strong> attentes et <strong>aux</strong> besoins des familles.<br />
En effet, les parents connaissent leur enfant mieux que quiconque et sont donc des<br />
partenaires indispensables.<br />
Leur place est auprès de leur enfant, et la grande majorité d'entre eux souhaite être<br />
présente. Pour une prise de sang ou la pose d'un cathéter court, il faut parfois s'y reprendre à<br />
plusieurs fois et, dans ce cas-là, il n'est pas toujours confortable d'avoir un témoin de notre<br />
échec.<br />
Certains parents, désemparés de voir souffrir leur enfant, peuvent aller jusqu'à l'agresser<br />
verbalement parce qu'il ne se calme pas. Ils passent pour de "mauvais parents" alors qu'ils<br />
ne font que montrer leur détresse.<br />
En fait, il semble que nous acceptions plus facilement le regard des parents lorsqu'il y a<br />
une bonne préparation, un savoir-faire, une prise en charge de la relation et de la douleur.<br />
L'attitude des parents dépend donc, en partie, de notre propre attitude.<br />
Pour <strong>com</strong>prendre le langage de la douleur exprimée par l’enfant, quel traducteur plus<br />
habile que le parent attentif, habitué <strong>aux</strong> réactions de son enfant, saura mieux décrypter<br />
l’attitude insolite, l’humeur différente, le calme excessif, le désintérêt inhabituel ?<br />
L’observation de l’enfant par le soignant est facilitée si l’enfant est en confiance, s’il<br />
rencontre des visages connus dans son entourage familier. Les sentiments qu’il exprimera<br />
alors ne seront pas perturbés par le stress, l’angoisse, la peur de l’inconnu.<br />
Le parent présent, s’il a été préparé au geste thérapeutique, le vivra mieux, aura le<br />
sentiment réel d’être utile, collaborera avec les soignants.<br />
Quoi de plus angoissant que d’entendre derrière une porte les cris et les pleurs de son<br />
enfant ?<br />
Ensuite l’expérience acquise, la relation instaurée, permet d’accepter la présence<br />
parentale ; celle-ci est alors possible pour le thérapeute qui se sent soutenu, encouragé et<br />
non pas "surveillé".<br />
Les relations triangulaires parents–enfant–soignants constituent la base des soins d’un<br />
enfant.<br />
Pourtant le sentiment de dépendance et d’infériorité dans ce milieu inconnu apparaît très<br />
rapidement. Cette relation est un équilibre fragile qui repose principalement sur la confiance<br />
que les parents ont dans la capacité des soignants à s’occuper de leur enfant, et sur leur<br />
propre capacité à déléguer une partie de leur fonction parentale.<br />
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