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Soins douloureux aux urgences - Infirmiers.com

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pourquoi on lui faisait les choses <strong>com</strong>me ça, on lui disait pas que ça allait lui faire mal, on<br />

ne répondait pas toujours à ses questions.<br />

Maintenant, c’est toutes les équipes qui le font, qui répondent <strong>aux</strong> questions, qui parlent,<br />

même les petits bébés. On ne pique pas un bébé qui a quelques jours ou quelques mois sans<br />

lui dire qu’on va le piquer.<br />

c) Analyse de l’entretien<br />

Sa prise en charge de l’enfant lors du soin <strong>douloureux</strong> est plus globale puisqu’elle y<br />

inclut les antalgiques et la notion de vérité au petit patient dans les nombreuses explications<br />

qu’elle estime nécessaires.<br />

A priori, elle a été influencée par la période Dolto, dit-elle, période où elle acceptait les<br />

parents lors du soin.<br />

Pourtant, maintenant elle en est revenue et préfère les faire sortir s’ils n’insistent pas pour<br />

rester. Elle explique ce revirement par la surcharge de travail et par le <strong>com</strong>portement<br />

inapproprié des parents qui peuvent discréditer le soignant en mentant à leur enfant ou gêner<br />

le soin.<br />

Elle confie en soupirant, qu’intégrer les parents au soin est une perte de temps et<br />

d’énergie énorme et que c’est trop lourd pour elle. On <strong>com</strong>prend qu’au bout de 32 ans de<br />

carrière, l’épuisement se fasse sentir et l’enthousiasme des débuts laisse place au<br />

renoncement.<br />

Mais malgré tout, elle est bien consciente que les parents sont utiles et ont leur place. Elle<br />

avoue que leur présence dérange tout simplement le soignant et que c’est par facilité qu’elle<br />

exclut les parents de la salle de soin. Elle ne veut pas avoir à se "battre" (terme fort) avec<br />

eux en quelque sorte pour les responsabiliser. Elle cite deux soins particuliers, les méchages<br />

et les pansements de brûlé, où le regard parental lui semble inopportun.<br />

Elle introduit la notion que le parent présent devient, <strong>aux</strong> yeux de son enfant, <strong>com</strong>plice du<br />

geste <strong>douloureux</strong> puisqu’il permet au soignant de lui faire mal. Il vaut mieux qu’il soit<br />

uniquement le parent consolateur surtout quand l’enfant a moins de deux ans puisque après,<br />

il peut plus facilement <strong>com</strong>prendre.<br />

Elle considère que les rôles doivent être clairement définis de sorte que les parents<br />

rassurent et consolent tandis que les soignants soignent et font mal. Elle pense que le parent,<br />

contrairement au soignant n’a pas eu le temps de prendre du recul par rapport à l’acceptation<br />

de la douleur et que le mettre face à face avec la douleur de son enfant n’est pas forcément<br />

un bien. De la même façon, elle insinue que le soignant ne doit pas se prendre pour le parent<br />

et consoler l’enfant.<br />

Cette façon de concevoir les choses est toute nouvelle pour moi, mais alors le soignant<br />

sera uniquement synonyme de douleur et dans ce cas, <strong>com</strong>ment lui demander de ne pas<br />

craindre les blouses blanches lors d’un futur contact avec le milieu hospitalier.<br />

Elle continue en expliquant que le rapport à trois, parent–enfant–soignant, est ambigu car<br />

le parent ne nous accorde pas toujours toute sa confiance et met en nos capacités, ce qui crée<br />

une situation floue et non structurante pour l’enfant. Elle dit que le regard des parents est<br />

gênant et que du coup notre façon de travailler est différente quand le parent est présent.<br />

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