Soins douloureux aux urgences - Infirmiers.com
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c) Analyse de l’entretien<br />
Quand il énonce "j’ai pour principe de garder ou le père ou la mère", on <strong>com</strong>prend que<br />
pour lui, c’est une règle de conduite d’intégrer au moins un des deux parents au soin. Il<br />
précise que souvent, il garde le père parce qu’il supporterait mieux l’agressivité du soin que<br />
la mère. Ne serait-ce pas une projection par rapport à sa propre situation familiale ?<br />
Cette attitude projective est reprise plus tard quand il explique son positionnement quant<br />
à la présence parentale par la phrase : "voilà, je me <strong>com</strong>porte <strong>com</strong>me j’aimerais qu’on se<br />
<strong>com</strong>porte avec mes enfants".<br />
Pourtant certaines situations ne lui permettent pas de respecter ce principe qu’il s’est fixé.<br />
Il cite la surexcitation et l’angoisse de l’enfant, l’angoisse des parents, le malaise parental et<br />
l’urgence réelle. D’ailleurs, lors de l’urgence vraie, il dit "on fait évacuer". L’emploi de ce<br />
terme rappelle les champs de bataille ou en tout cas les situations catastrophes où la<br />
confusion et le désordre règnent.<br />
Il a bien <strong>com</strong>pris que collaborer avec les parents est un atout pour les soignants même si<br />
"dès fois, ils ne vont rien nous apporter". Surtout, s’ils ne sont pas capables d’admettre qu’il<br />
est inévitable que leur enfant souffre et pleure car l’infirmier n’est jamais amené à faire<br />
d’actes indolores ou atraumatiques.<br />
Il donne des conseils <strong>com</strong>me parler à l'enfant, sans mentir, le câliner…<strong>aux</strong> parents qui<br />
sont à même de <strong>com</strong>prendre. Mais, il refuse de jouer son rôle éducatif envers les parents qui<br />
risqueraient de lui opposer une certaine résistance.<br />
Soigner les enfants n’est pas son choix puisque c’est un poste qui tourne. Pour lui, la<br />
pédiatrie, c’est difficile et stressant à cause de ce qui est renvoyé au soignant. Ce sont les<br />
pleurs, l’angoisse et l’agressivité des parents.<br />
Il considère qu’il n’y a pas de consensus d’équipe pour accepter les parents lors du soin<br />
car c’est une démarche personnelle.<br />
Selon lui, les <strong>com</strong>portements ont changé à cause d’une prise en <strong>com</strong>pte de la psychologie<br />
de l’enfant dont la place au sein de la famille a changé. Mais, il affirme qu’il y a des progrès<br />
à faire encore, surtout en ce qui concerne la prise en charge de la douleur, que la surcharge<br />
de travail ne facilite pas.<br />
8. Entretien n°6<br />
a) Présentation de l’interlocuteur<br />
Il s’agit d’une infirmière de 52 ans, sans enfant, diplômée en 70 ayant travaillé en service de<br />
neurochirurgie, cancérologie et hématologie adulte et travaillant depuis 74 en pédiatrie dont<br />
la chirurgie infantile.<br />
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