09.09.2014 Views

Collection Pierre Pruvost - 4e partie - Tajan

Collection Pierre Pruvost - 4e partie - Tajan

Collection Pierre Pruvost - 4e partie - Tajan

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

120. FEYDEAU Georges — 7 L.A.S. (dont une sur carte de visite), 12 pp., divers formats ; Paris,<br />

1913/1915. Enveloppe. 400/600<br />

Intéressante correspondance adressée à Abel DEVAL, directeur du Théâtre de l’Athénée. Il lui recommande en des<br />

termes élogieux son confrère l’écrivain Gluck («... il doit certainement couler en lui de ce beau sang d’artiste qui chez son<br />

aïeul fut un sang de génie...»), demande une forte avance «... sur une valeur à trois mois ; en plus de laquelle je vous remettrai<br />

une délégation... sur un quart de mes droits d’auteur...», sollicite une aide urgente de la part de son correspondant : «... Je<br />

suis emmerdé, emmerdé, emmerdé ! Je vous en prie, désemmerdez-moi...», etc.<br />

Quelques mois plus tard, la France est en guerre. Du Grand Hôtel de Biarritz où son fils Jacques, blessé de guerre, est en<br />

convalescence, Feydeau fait à nouveau appel à son ami afin de «... toucher intégralement...» ses droits et demander la suspension<br />

des prélèvements «... jusqu’à la fin des hostilités...» ; puis, dans une autre lettre : «... Que diable, faites un effort,<br />

ayez le beau geste... j’espère que je vous revaudrai cela par quelque pièce à venir... ne me laissez pas dans cette situation qui me<br />

paralyse...», etc.<br />

121. FLAHAUT, Auguste de (1785-1870) Diplomate, fils naturel de Talleyrand. De sa relation avec<br />

la reine Hortense nacquit le célèbre duc de Morny, demi-frère et ministre de Napoléon III — L.A.,<br />

non signée, 3 pp. in-8 ; Paris, janvier 1831. 150/200<br />

Très intéressante lettre au contenu historique et volontairement énigmatique, datant du retour d’exil de Flahaut, au tout<br />

début du règne de Louis-Philippe I er .<br />

Le problème de la séparation de la Belgique et de la Hollande empoisonne les relations franco-anglaises et Flahaut juge<br />

que l’affaire est grave. «... je ne prévois pas de conséquence de la démarche des 4 puissances pour obtenir que la note à<br />

Bresson soit regardée comme non avenue...». Cette note de Lord Ponsonby et de M. Bresson au comité diplomatique de<br />

Bruxelles sollicitait du gouvernement provisoire belge l’envoi de commissaires à Londres. Flahaut est d’avis qu’il serait plus<br />

opportun de rappeler les deux diplomates : «... cela arrangerait tout. Ici on m’y paroit disposé... J’ai parlé comme nous le<br />

faisions chez vous, mais je ne vous cache pas que le Roi et la majeure <strong>partie</strong> de son Conseil sont dans la plus grande erreur sur<br />

les dispositions de l’Angleterre. On... les croit malveillantes pour la France...» ; Sébastiani fera de son mieux dans le sens<br />

voulu par le destinataire de cette lettre, etc.<br />

Le 21 janvier 1831, le Comte Sébastiani, ministre des Affaires étrangères français, écrivait à Bresson, son plénipotentiaire à<br />

Bruxelles, que le roi n’aurait pas consenti à la réunion de la Belgique à la France et que le duc de Nemours n’acceptait pas<br />

la couronne. Le 4 juin 1832, celle-ci allait donc revenir à un prince de la maison de Saxe-Cobourg-Gotha, Léopold I er , dont<br />

la première femme était anglaise mais qui allait plus tard épouser une fille de Louis-Philippe...<br />

122. FLAUBERT Gustave (1821-1880) L’illustre écrivain — L.A.S. «Votre vieux géant», 1 p. in-8 ;<br />

«Nuit de Lundi» (Croisset, 10 ? août 1874). 1000/1200<br />

«Mon Bon, – écrit Flaubert à son ami Edmond LAPORTE – On me charge de vous demander quel jour... vous viendrez ?<br />

Jeudi ? – par exemple...» ; il lui conseille d’apporter son caleçon car ils iront se baigner. Son travail littéraire (la rédaction<br />

de «Bouvard et Pécuchet»), n’avance pas : «... Je ne vous lirai rien parce que j’ai peu écrit. Raison de plus p.r m’amener votre<br />

oeuvre - & de la copie, s’il y en a de faite...», etc.<br />

Le texte de cette missive publié dans la Pleïade en 1998 comporte quelques imperfections, de même qu’une erreur de<br />

lecture : «Apprêtez» au lieu d’ «Apportez votre caleçon». Ex-collections J.-V. Pellerin et Sickles.<br />

123. FLAUBERT (Une tendre amie de) — L.A.S., 1 p. in-12, de Louise COLET (1810-1876, femme<br />

de lettres) ; «18 mai» [Paris, 1853]. Adresse et cachet postal sur la IV e page. 100/150<br />

122. Flaubert<br />

Elle prie le libraire-éditeur parisien Adolphe DELAHAYS – qui avait publié entre 1843 et 1877 des textes de Balzac,<br />

Lafontaine, Michelet, etc. – de repousser au 5 juillet l’envoi d’une petite facture : «... Je solderai positivement ma petite<br />

note. Vous m’obligerez beaucoup d’attendre d’ici là...».<br />

Louise Colet traversait alors une période critique. Flaubert l’avait dissuadée de lancer sa propre revue ("La Revue française")<br />

où, lasse de quémander une petite place au soleil des publications, elle espérait imprimer ses écrits. Les fonds<br />

servant à ce projet étaient difficiles à réunir et de plus Victor Cousin, dont elle avait une fille, Henriette, n’envoyait plus sa<br />

pension. A quarante trois ans, elle se sentait vieille, son loyer venait d’augmenter et elle était criblée de dettes. Quant à<br />

Flaubert, cet amant perpétuellement absent, il paraissait vouloir enfin venir s’établir à Paris. Le 9 mai 1853, Louise Colet<br />

était allée le rejoindre à Mantes pour six jours de bonheur parfait, et c’est de retour à Paris, toujours aussi désargentée,<br />

qu’elle damande à Delahays de reporter d’un mois et demi le paiement de sa facture, espérant sur quelque entrée d’argent,<br />

qui ne viendra cependant pas, Sainte-Beuve ayant fait un mauvais accueil à La paysanne, et le Théâtre-Français ayant<br />

le 2 juin définitivement refusé ses Lettres d’amour.<br />

– 34 – – 35 –

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!