Collection Pierre Pruvost - 4e partie - Tajan
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310. SIEYÈS Emmanuel-Joseph (1748-1836) Abbé, conventionnel, membre du Directoire. Bonaparte<br />
le nomme Consul provisoire au soir du 19 brumaire, mais il est rapidement évincé — P.A.S., 1 p.<br />
in-4 ; (Paris), 4.VI.(1791). 300/400<br />
Depuis le 1 er janvier 1791, la dîme étant supprimée, les curés sont pris en charge et payés par l’Etat, cela en application de<br />
la Constitution civile du clergé votée en juillet 1790 par l’Assemblée Nationale.<br />
Alors administrateur du département de Paris (févr./oct. 1791), Sieyès adresse à l’Assemblée Nationale une pétition officielle<br />
en tant que membre du directoire local : «Le directoire instruit que son mémoire ou requête officielle concernant les<br />
frais de culte dans les 33 paroisses de Paris... adressé le 26... n’a pas encore été communiqué à l’Ass.blée n.ale, arrête qu’attendu<br />
la nécessité pressante de la loi...» une nouvelle démarche soit faite auprès de son président.<br />
Lorsque Sieyès rédige cette lettre, Paris est au bord d’une guerre civile religieuse ; la foule voit dans les prêtres insermentés<br />
des ennemis de la Nation. Le 9 avril, trois sœurs du couvent de Saint-Vincent-de-Paul sont fouettées à mort. Le directoire<br />
parisien est hostile à ces violences et une minorité soutenue par Sieyès et l’ancien évêque Talleyrand souhaite le<br />
maintien d’une église libre à côté de celle constitutionnelle. Les «patriotes» ne l’entendaient pas de cette oreille et l’Assemblée<br />
Nationale, de son côté, craignant d’être désavouée par ces mêmes «patriotes», traînait les pieds – ainsi qu’en témoigne<br />
notre document – pour concrétiser les décisions prises, notamment en ce qui concernait les frais de culte dans les<br />
33 paroisses de Paris. Le 18 avril suivant, lors d’une séance très animée de l’Assemblée Nationale, Sieyès soutiendra la<br />
défense de l’arrêté du directoire du département de Paris, autorisant les particuliers à louer des bâtiments pour y pratiquer<br />
le culte de leur choix ; l’examen de cet arrêté sera renvoyé au comité de constitution...<br />
311. SIEYÈS Emmanuel-Joseph — L.A.S., 1 p. in-4 ; Paris, 19.XI.1802. En-tête à son nom, avec<br />
vignette. Adresse sur la IV e page. 200/250<br />
Jolie lettre amicale à Agathon FAIN (1778-1837), futur secrétaire-archiviste de l’Empereur.<br />
De retour de la campagne, le Sénateur Sieyès avertit Fain, alors chef des Archives du gouvernement, que «... l’échange de<br />
gravures dont vous m’avez parlé ne tient plus qu’à vous...».<br />
312. SOIRÉES DE MÉDAN (Les) par Zola, Maupassant, Huysmans, Céard, Hennique et Alexis.<br />
Paris, chez Charpentier, 1880 ; in-12. Demi-chagrin rouge d’époque, dos à nerfs, petits fleurons dorés<br />
aux entre-nerfs, titre doré ; 3 ff. nch, 395 pp. Pâles jaunissures au titre, sinon très bon état. 3000/4000<br />
Edition originale de ce célèbre ouvrage portant sur le premier feuillet blanc un envoi signé d’Emile ZOLA et de ses<br />
cinq coauteurs, offerte à l’actrice de la Comédie-Française Jenny THÉNARD (1847-1920), grande admiratrice de Zola<br />
dont elle monta en 1879, à ses propres frais, Thérèse Raquin, aventure qui lui coûta 7000 francs de pertes...<br />
Pendant l’été 1880, Zola s’adressa à Jenny Thénard, qui était devenue son amie, afin qu’elle l’aide à trouver une actrice<br />
captable de tenir le rôle de Nana dans l’adaptation dramatique du roman. C’est probablement lors de l’une de leurs rencontres<br />
de 1880 que cet exemplaire des Soirées – parues en librairie le 14 avril 1880 – fut présenté à l’actrice. Rare !<br />
313. SOULT Nicolas (1769-1851) Maréchal d’Empire, Premier ministre du roi Louis-Philippe I er —<br />
L.S., 2 1/2 pp. in-4 ; Paris, 22.VIII.1835. 150/200<br />
Intéressante correspondance à son ancien subordonné, le futur Maréchal de France Boniface de CASTELLANE, alors en<br />
poste à Perpignan. Le «M.al Duc de Dalmatie», Président du Conseil depuis 1832, lui fait part des préoccupations de la<br />
France quant aux événements tragiques qui secouent l’Espagne (guerres carlistes). «... Il doit vous être pénible de voir partir<br />
pour l’Afrique trois régiments... Ce qui se passe en Espagne... démontre la nécessité [que Castellane reste à Perpignan], et en<br />
vue de circonstances aussi fâcheuses, il ne se pourrait que nos frontières fussent laissées dégarnies. Quels tristes événements sont<br />
survenus en Catalogne, à Valence et à Murcie ! N’est-il pas à craindre qu’ils ne se propagent et que bientôt toute l’Espagne ne<br />
soit livrée aux horreurs de l’anarchie...», etc. Le choléra semblant se propager, Soult n’a nulle envie de s’éloigner de Paris.<br />
314. SOULT Nicolas — L.S., 2 1/2 pp. in-4 ; Paris, 22.IX.1835. Adr. et sceau en IV e page. 200/250<br />
A Boniface de CASTELLANE, lui signalant à deux reprises le caractère très confidentiel de cette importante lettre et lui<br />
rappellant assez vertement qu’il est très fâcheux que, par son comportement et ses propos imprudents, il ait montré une<br />
attitude contraire à la politique très prudente de la France dans le bourbier espagnol !<br />
«... Ce que vous me mandez sur ce qui se passe en Catalogne, Valence, Murcie, Aragon est en fait plus qu’un épisode de la<br />
grande conflagration qui a éclaté dans toute l’Espagne, alors que les troupes de la reine, réunies aux Anglais, venaient d’éprouver<br />
un échec devant Bilbao...» et qu’un nouveau gouvernement se formait à Madrid. «... Tout cela est bien grave... et maintenant<br />
vous devez sentir combien il aurait été à déplorer qu’aucune troupe française se fût trouvée... sur aucun point de cet<br />
immense théâtre de perturbation...», etc. C’est un conseil d’ami qu’il lui donne, l’engageant à s’ «... abstenir de faire de semblables<br />
allusions...» contraires à la politique de la France, désireuse d’être présente dans la péninsule ibérique ; «... Mais...<br />
ceci doit rester très confidentiel...», etc.<br />
La mort du roi d’Espagne Ferdinand VII, en 1833, avait déclenché une lutte de succession entre la reine Isabelle II, sa fille,<br />
et le frère du feu roi. La régente Marie-Christine, qui gouvernait au nom de l’enfant âgée de quatre ans, sollicita l’aide de<br />
la France et de l’Angleterre afin de contrer l’avance des Carlistes. Les deux puissances adoptèrent une attitude dilatoire,<br />
car Louis-Philippe était contre une intervention officielle.<br />
315. SOULT Nicolas — L.S., 1 1/2 pp. in-folio ; Paris, 27.I.1843. En-tête imprimé. 100/120<br />
De retour au pouvoir (1840-1847), le duc de Dalmatie accuse réception des différents rapports que Boniface de CASTEL-<br />
LANE lui a transmis sur la situation espagnole. Il a notamment lu avec plaisir «... ce que vous me dites de la démarche des<br />
Rédacteurs du Journal L’Impartial auprès de M. de Lesseps. L’accueil que vous avez fait à ces réfugiés, ainsi qu’à tous les<br />
autres habitans de Barcelone pendant les événements dont cette ville a été le théâtre, a été convenable et vous méritez bien<br />
quelque témoignage de reconnaissance. Pour mon compte, je donne une entière approbation à la conduite que vous avez tenue<br />
evers les Espagnols de toutes les nuances qui sont venus chercher un refuge à Perpignan...».<br />
316. SULLY PRUDHOMME René-Fr.-Armand (1839-1907) Poète, prix Nobel en 1901 — Manuscrit<br />
A.S. et L.A.S., 2 pp. in-8 ; Paris, 12.IX.1882. 300/400<br />
Elégiaque de la nuance intimiste, Sully-Prudhomme exprima sa mélancolie et ses angoisses amoureuses dans ses poèmes,<br />
dont nous avons ici, transcrit de sa main, l’un des plus beaux : Les Yeux. En voici le premier quatrain :<br />
«Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,<br />
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;<br />
Ils dorment au fond des tombeaux,<br />
Et le soleil se lève encore...», etc.<br />
Extrait du recueil La vie intérieure, ce poème est accompagné d’une lettre où Sully-Prudhomme avoue être «... sensible à ce<br />
témoignage flatteur de votre sympathie pour mes poésies, je le suis plus encore à la satisfaction très douce d’avoir pu apporter<br />
quelque soulagement à un cœur éprouvé...».<br />
1882 est l’année où Sully-Prudhomme fit son entrée à l’Académie Française.<br />
317. SULLY PRUDHOMME René-Fr.-Armand — Ensemble de 34 lettres autogr., 9 brouillons de<br />
lettres autogr. et 10 cartes de visite autogr., en tout plus de 100 pp. ! Années 1893/1902. 400/500<br />
Importante correspondance avec Madame Léopold ALBERTI et avec ses fils, Rodolphe et Gaston. Admiré, adulé plus<br />
qu’aucun homme de lettres, le poète vieillissant était alors devenu une sorte de divinité tutélaire des Lettres. Madame<br />
Alberti s’ouvre à lui des problèmes que lui pose l’éducation de ses deux grands fils. Devant leur désir de quitter le toit<br />
paternel, Sully Prudhomme conseille plus de liberté, l’autorisation de sortir le soir deux fois par semaine jusqu’à minuit, et<br />
recommande de les guider dans le choix d’une carrière future.<br />
De sa retraite de Chatenay, à la Vallée aux Loups, il compose une poésie que Mounet-Sully doit déclamer au Théâtre<br />
Français et un discours de distribution des prix pour la Maison d’Education d’Ecouen, pour lequel il éprouve bien des<br />
difficultés «... à approprier ses idées à de jeunes cerveaux féminins...» ; quand il veut être gracieux, il ressemble à un âne qui<br />
imite un petit chien. «... Captif de ses maux à la campagne...», il envie ceux qui peuvent voyager et rêve à l’Italie. Ceci ne<br />
l’empêche pas d’intervenir auprès du Président de la République en faveur de Madame Jules Simon dans la gêne et à qui le<br />
Président songe à attribuer un bureau de tabac, etc., etc.<br />
318. TALLEYRAND, Charles Maurice de (1754-1838) Prince de Bénévent, diplomate et ministre.<br />
L’un des plus brillants hommes politiques de son siècle — L.S. «Ch. Mau. Talleyrand», 2/3 p. in-4 ;<br />
(Paris), 4.VII.1798. 150/200<br />
Il remercie son correspondant du zèle qu’il a mis «... à l’impression de la Constitution romaine traduite en anglois. Je vous<br />
prie de me faire parvenir les trois mille exemplaires aussitôt qu’ils seront reliés...», etc.<br />
Depuis le 16 juillet de l’année précédente, Talleyrand dirigeait le ministère des Relations extérieures. La France ayant<br />
occupé Rome (9.II.1798) et proclamé la République romaine (19.II.1798), elle imposa une nouvelle Constitution, comme<br />
elle l’avait fait ailleurs. Talleyrand en fit alors imprimer une traduction en anglais, destinée aux étrangers qui visitaient la<br />
Ville Eternelle, ainsi qu’en témoigne le présent document. Rare, de cette époque !<br />
319. TALLEYRAND, Charles Maurice de — L.S. «Le p.ce de Talleyrand», 1 p. in-4 ; Paris, 3.IV.<br />
1838. Pièce jointe. 150/200<br />
Une des toutes dernières lettres du célèbre diplomate qui mourut le 17 mai suivant.<br />
Il rappelle à M. Conte, directeur général de l’administration des Postes, l’intérêt qu’il porte au Sieur Favier «... qui désirerait<br />
obtenir une place de courrier... lorsqu’il y aura quelque vacance. Son intelligence, sa bonne conduite et son activité me<br />
donnent la confiance qu’il justifierait entièrement la faveur que je sollicite pour lui...».<br />
Joint : lettre autogaphe du secrétaire de Talleyrand. Le diplomate le charge d’inviter «... Madame de CASTELLANE...<br />
chez lui mardi prochain. En cas qu’elle ne le puisse pas, il sera à ses ordres le même jour à 4 heures – Paris, 12 Ventose»<br />
(3 mars 1798 ?). Adresse et cachet de cire («République Française») sur la IV e page.<br />
Gabrielle de SAULX-TAVANNES (1764-1826), avait été l’épouse du Vicomte de Castellane dont elle était séparée ; ancienne<br />
dame de palais de la reine Marie-Antoinette, Talleyrand aimait l’inviter à ses fêtes...<br />
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