Collection Pierre Pruvost - 4e partie - Tajan
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21. BRETON André (1896-1966) Ecrivain et poète. Dadaïste puis surréaliste, il célébra la femme en<br />
des termes d’une ferveur quasi religieuse — L.A.S., 1 p. in-4 ; New York, 29.III.1944. 600/800<br />
Après l’interdiction de son Anthologie de l’humour (1940), Breton avait quitté la France pour les Etats-Unis où il avait fait<br />
la connaissance d’un couple d’amateurs d’art, Bernard et Rebecca REIS, propriétaires d’un cabinet de conseil en finances<br />
dont Chagall, Grosz, Lipchitz, les Guggenheim et Mark ROTHKO étaient également les Clients.<br />
Breton annonce ici à Madame Reis l’envoi d’une liste d’adresses auxquelles faire parvenir une revue : «... je suppose qu’entre<br />
temps vous avez déjà remis ou expédié le numéro à ceux de nos amis qui ne l’avaient pas encore... Bernard... m’excusera<br />
encore de lui transmettre un nouveau papier du fisc que je ne sais comment remplir... C’est grâce aussi à vous deux que<br />
nous aurons pu faire sortir les quatre numéros d’une revue qui... sera sans doute la principale curiosité artistique<br />
de cette guerre et le meilleur témoignage de ce qui... a pu s’y accomplir en matière de création...», etc.<br />
En 1942, à New York, les Surréalistes, dispersés par la guerre, se rencontrent et un groupe se constitue autour d’André<br />
Breton : Tanguy, Matta, Ernst, Duchamp, Masson, Man Ray, Carrington et Kay Sage. Un des premiers effets de cette<br />
réunion, après la rencontre avec Césaire, est la fondation de la revue «VVV » où l’on accordera une place aux recherches<br />
surréalistes, mais aussi sociologiques et ethnologiques. C’est à cette revue que Breton fait allusion dans cette lettre !<br />
Notons encore que le peintre Mark ROTHKO (1903-1970, suicide), dont les œuvres se vendent de nos jours à des millions<br />
de dollars, fut très influencé par les Surréalistes venus d’Europe entre 1941 et 1945, et notamment par André Breton.<br />
22. BROUSSAIS François (1772-1838) Médecin et chirurgien célèbre — P.A.S., 3/4 p. in-4 ; Paris,<br />
31.XII.1824. 200/300<br />
En tant que premier chirurgien ordinaire du Roi, Broussais délivre un certificat médical à un officier «... atteint d’un catharre<br />
pulmonaire avec palpitations fréquentes et déjà anciennes...» qui nécessite le repos, l’emploi de saignées, l’usage de<br />
médicaments, etc.<br />
23. BUGEAUD Thomas (1784-1849) Maréchal de France, duc d’Isly après sa victoire de 1844 sur<br />
les Marocains. Vainqueur en 1836 et 1837 d’Abd el-Kader en Algérie où, très populaire auprès de la<br />
troupe, il est immortalisé par la chanson «As-tu vu la casquette du père Bugeaud» — DEUX L.A.S.,<br />
3 pp. in-4 ; Exideuil, 29.VIII. et 7.IX.1833. Adresses et marques postales. Fentes réparées (scotch<br />
ayant laissé des taches). Pièce jointe. 100/150<br />
La première missive est adressée à la veuve d’un de ses capitaines, mort en Espagne en 1832 ; Bugeaud lui promet d’intercéder<br />
en faveur de son fils, «... un brave qui marchera sur les traces de son père...».<br />
Dans sa lettre du 7 septembre, le maréchal donne copie de son message au ministre de la Guerre rappellant que le capitaine<br />
Mazard est «... mort... des suites de plusieurs blessures reçues sous mes yeux... On ne vit jamais un officier plus intrépide,<br />
plus dévoué à son pays et à l’honneur...», et autant admiré par les «Carlistes» français, les partisans du roi Charles X exilé<br />
lors de la Révolution de juillet 1830.<br />
Joint : L.A.S. du même à un officier qui avait semble-t-il remplacé le général Valée à un poste convoité par Bugeaud<br />
(1 1/2 pp. in-4 ; Exideuil, 12.VII.1838).<br />
24. BUGEAUD Thomas — L.S., 1 p. in-8 ; Alger, 27.VIII.1844. En-tête : Gouvernement Général<br />
de l’Algérie. 150/200<br />
Treize jours après sa brillante victoire d’Isly sur l’armée marocaine commandée par le fils – et futur Sultan – de Moulay<br />
Abd er-Rahman, le maréchal Bugeaud s’adresse au colonel BARRAL, à Tlemcen, et donne aux vaincus un premier<br />
signe de bienveillance en accordant la liberté à l’un des leurs. «... J’ai promis aux Mokhasins qui sont venus me trouver à<br />
Aïn-Tinzi, porteurs d’une lettre de Sidi Mohamet – fils de l’empereur du Maroc – de mettre en liberté... Mohamet ben Zeir<br />
qui était à lella Maghrnia prisonnier... Un des marocains nous a accompagné [depuis Isly] et part avec les escadrons pour<br />
Tlemcen ; vous pourrez lui faire remettre le prisonnier...», etc.<br />
Le 10 septembre suivant on signait avec le Maroc la convention de Tanger qui mettait fin aux tentatives d’occupation de<br />
territoires algériens de la part du Sultan.<br />
Dans la marge supérieure, note A.S. du colonel Barral qui renvoie l’ordre à l’un de ses subalternes : «Faites... mettre<br />
l’homme en liberté et gardez la lettre...».<br />
25. [Révolution de 1848] BUGEAUD Thomas — L.S., 2 pp. 4˚ ; [24.II.1848]. Pièce jointe. 350/400<br />
SUPERBE LETTRE HISTORIQUE au général Tallandier renfermant ses consignes sur la manière de réprimer l’insurrection<br />
de février 1848. «... Vous êtes informé que le Roi [Louis-Philippe] m’a nommé Commandant en chef des<br />
troupes..., en même temps il a appelé Mr Thiers et Mr Barrot pour former un cabinet... Vers six heures, le g.al Sebastiani...<br />
se dirigera de votre côté, en traversant les quartiers de la Pointe St Eustache et des Halles. Attaquez vous même de votre<br />
côté toutes les barricades... N’employez que 25 ou 30 hommes pour attaquer une barricade, en ayant soin de faire charger les<br />
fusils avec deux balles, et de ne faire feu sur l’ennemi qu’après avoir pris la barricade à la course. Un peloton formé sur deux<br />
rangs marchera derrière le peloton d’attaque... faisant feu, s’il est nécessaire... Si vous avez à attaquer des masses compactes<br />
[d’insurgés parisiens !] n’hésitez pas... à les aborder après une décharge à deux balles faites de près...», etc. Et Bugeaud de<br />
conclure : «... Agissez beaucoup autour de vous... C’est par l’action incessante et vigoureuse que nous triompherons de tout...».<br />
[Suite du lot 25, Bugeaud] Au bout de quelques heures d’effort, le roi Louis-Philippe s’étant enfuit des Tuileries, le<br />
vieux maréchal de France dut se résigner à quitter ses fonctions, et dès le lendemain, 25 février, la république était proclamée.<br />
Entre-temps hélas, le général Tallandier avait si bien exécuté les ordres reçus qu’un épouvantable massacre s’en était<br />
suivi et pour la seule barricade du boulevard des Capucines, la fusillade fit 52 morts et des centaines de blessés...<br />
On joint une L.S. où Bugeaud recommande un professeur au ministre Duchâtel. En-tête imprimé : Maréchal Duc d’Isly (1<br />
p. in-8 datée 18 février 1848).<br />
26. CABANIS, <strong>Pierre</strong> Jean Georges (1757-1808) Médecin et philosophe de l’école sensualiste.<br />
Ami, collaborateur et médecin de Mirabeau, il le fut aussi de Condorcet à qui il fournit le poison dont<br />
celui-ci fit usage pour se donner la mort — L.A.S., 1 p. in-4 ; Auteuil, 5.IV.1805. Pièce fortement tachée<br />
dans sa <strong>partie</strong> droite. 200/250<br />
Au futur duc de Gaëte, Gaudin, alors ministre des Finances, pour lui recommander chaudement Michel ROCHETTE qui<br />
sollicite «... la place de percepteur à vie pour la ville de Sarlat. Le préfet de la Dordogne l’a porté sur son tableau, et l’esprit de<br />
justice qui l’anime est trop connu pour que je ne joigne pas avec empressement ma voix à la sienne...», etc. Une note, tracée<br />
au bas de la page par une autre main, nous informe que «Rochette est nommé».<br />
Cabanis exerça une influence considérable sur les idées et les moeurs du début du XIXe siècle.<br />
27. CAFFAREL Louis Charles (1829-1907) Officier de l’Etat major nommé par Boulanger, il fut<br />
impliqué dans un trafic de décorations qui porta à la chute du président Jules Grévy — L.A.S., 1 p. infolio<br />
; Paris, 26.XI.1887. Pièce défraîchie. 250/300<br />
Important document, étroitement lié à la célèbre affaire dont le député Daniel Wilson, gendre du président de la République,<br />
était le vrai coupable. Mis en non-activité, puis arrêté (oct. 1887), Caffarel avait comparu devant le Tribunal correctionnel<br />
le 9 novembre ; l’audience avait révélé que plusieurs lettres écrites par Wilson avaient disparu du dossier.<br />
Suite à la parution «... sur les journaux de ce matin [de] la déposition de Monsieur le Général Ferron devant la commission<br />
d’Enquête...», Caffarel s’insurge contre les propos du ministre de la Guerre [Ferron] qui semble l’accuser de trahison :<br />
«... Monsieur le Ministre a dit qu’il avait la conviction d’un lien entre l’affaire Aubanel et l’affaire Caffarel. Il a dit aussi... : J’ai<br />
appris depuis que le Général Caffarel avait tenté de rendre certaines notes au Génie Belge. Je ne puis rester sous le coup d’une<br />
pareille accusation...», s’exclame le général qui tient à adresser cette lettre au Président du Tribubal – ainsi qu’à la Presse<br />
car «... la publicité de l’accusation appelle la publicité de la protestation...» – afin de se faire entendre du ministre et se<br />
confronter à lui : «... si vous le jugez convenable... On a pu m’enlever ma croix d’honneur, mais on n’arrachera jamais de mon<br />
coeur l’amour de mon pays...».<br />
Le 19 mars 1888, Caffarel est condamné dans l’affaire des décorations alors qu’une semaine plus tard la cour d’appel de<br />
Paris acquittera Wilson ! Décorations, Boulangisme, Panama, la porte était ouverte à l’«affaire» du siècle, celle du capitaine<br />
DREYFUS...<br />
28. CALMETTE Albert (1863-1933) Bactériologiste, collaborateur de l’Institut Pasteur — L.A.S.,<br />
2 pp. in-8 ; Sanatorium de Bligny, 21.V.1914. 150/200<br />
A propos du procès de Madame CAILLAUX qui avait assassiné son frère, le journaliste Gaston Calmette.<br />
Le savant prie le président (d’un tribunal) d’intervenir afin d’empêcher qu’Albanel soit «... nommé Président de la session<br />
d’assises à laquelle doit comparaître Mme Caillaux, en raison de ce fait qu’il est un ami personnel de son mari...», le ministre.<br />
Selon Calmette, ce serait «... un scandale de plus à celui qui m’a rendu si malheureux...».<br />
La requête de Calmette eut une suite positive, ce qui n’empêcha pas Madame Caillaux d’être acquittée...<br />
29. CARAN D’ACHE, Emmanuel Poiré, dit (1859-1909) Célèbre dessinateur humoristique et illustrateur<br />
aux opinions antidreyfusardes — P.S., 2 pp. in-4 ; Paris, 3.VIII.1899. 100/120<br />
Contrat passé avec les Editions Plon, par lequel l’illustrateur cède «... le droit exclusif d’imprimer, de publier et de vendre un<br />
ouvrage intitulé Gros et Détail, qui formera un album de la série populaire à 3 F 50 et sera composé de dessins ayant pour la<br />
plupart déjà paru...», etc. Pour le prix de la cession, Plon, Nourrit et Cie paieront un droit d’auteur «... qui pour la première<br />
édition est fixé à forfait à la somme de quatre mille cinq cents francs... Pour les éditions ultérieures le droit d’auteur sera de<br />
soixante quinze centimes par exemplaire...», etc.<br />
30. CARAN D’ACHE, Emmanuel Poiré, dit — Réunion de 15 P.A.S. ou P.S. des années 1897 à<br />
1906. Quatorze pièces jointes. 150/200<br />
«Bons à payer» entièrement autographes de Caran d’Ache ou simplement signés, parfois avec rajout de lignes autographes.<br />
Le dessinateur y reconnaît devoir divers montants à des fournisseurs à des prêteurs contre «marchandises» ou «espèces»<br />
reçues.<br />
On joint 14 lettres, dont plusieurs de sa veuve, concernant les affaires restées en suspens après la disparition de l’artiste.<br />
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