Collection Pierre Pruvost - 4e partie - Tajan
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185. GUITRY Sacha (1885-1957) Acteur, cinéaste et écrivain talentueux — Trois pièces autographes,<br />
formats divers. Pièce jointe. 250/300<br />
Sacha et les femmes !<br />
Pièces évoquant chacune le nom de l’une de ses compagnes «officielles» (il ne manque que celui de Charlotte Lyses) :<br />
1) Feuille avec ébauche de dédicace («A mes amis... Je vous offre ce livre auquel je travaille depuis six ans») ; au verso il est<br />
question d’ «une pièce nouvelle - une reprise...», etc., qui seront jouées par «Y. et moi», soit Yvonne PRINTEMPS (1894-<br />
1977), sa compagne de 1919 à 1932, et lui-même.<br />
2) Dédicace de six lignes, en vers, à Jacqueline DELUBAC (1907-1997), compagne de Sacha de 1932 à 1938 : «A Jacqueline<br />
je dédie, hommage infime, / Ces notes griffonnées / Au cours d’une tournée / Qu’à l’automne tous deux nous fîmes...», etc.<br />
3) Enveloppe autographe, datée «1945», annotée de la main de Sacha «Madame Geneviève Guitry» et destinée à Geneviève<br />
de SEREVILLE (1914-1963), l’actrice qu’il épousa en 1939 et dont il divorça dix ans plus tard après cinq années de<br />
séparation.<br />
Joint : carte autographe, signée «Lana », de l’actrice d’origine roumaine, Lana MARCONI (morte en 1990). Dernière<br />
compagne de Sacha Guitry, elle créa sept pièces composées par lui, en reprit deux autres et interpréta douze de ses films.<br />
186. GUIZOT François (1787-1874) Homme d’Etat et historien — Dossier de 5 pièces (1 L.A.S.,<br />
3 L.S. et 2 P.S.) datant des années 1827 à 1843. 200/250<br />
Les documents signés par Guizot en tant que ministre des Affaires étrangères se rapportent à la carrière du diplomate<br />
Alphonse BARRÈRE, consul de France à Santo-Domingo (Haïti), à sa nomination et celle de son chancelier. En mai 1843,<br />
il donne l’ordre de différer leur départ à la suite des «... événements qui viennent de se passer en Haïti...» ; une insurrection<br />
avait en effet éclaté en 1843 et le Président Boyer, contraint à la démission, avait quitté le pays le 16 mars...<br />
La lettre autographe (1827) a pour destinataire le Conseiller d’Etat de Gérando. Visiblement démoralisé, Guizot lui écrit :<br />
«... je me supporte, je marche, j’agis... ; c’est la vie, sans soleil et sans chaleur. Je resterai ici [à Broglie] longtems ; j’y suis plus<br />
seul, plus libre, plus calme que partout ailleurs. J’y reprendrai mes travaux...», etc.<br />
187. HAHN Reynaldo (1875-1947) Compositeur français né au Vénézuela. Grand ami de Massenet,<br />
il fut un intime de Proust — 3 L.A.S., 8 pp. in-8 ; Zone de guerre, 1917. 400/500<br />
Intéressante correspondante relative à des concours d’admission au Conservatoire de Paris et à l’obtention d’un poste de<br />
membre permanent du jury.<br />
Dans sa première lettre, Hahn demande à l’un ses anciens élèves, devenu Secrétaire du Conservatoire, «... d’appeler l’attention<br />
des juges sur (deux)... concurrentes qui méritent d’éveiller... ou de réveiller leur intérêt. Je vous demande au nom de l’admirable<br />
enseignement que je vous donnai jadis et qui vous fut si profitable...».<br />
La très longue et importante missive du 22 mai 1917 (5 pp., en-tête d’un hôtel toulonnais) nous révèle les réelles ambitions<br />
de Reynaldo Hahn, désireux de devenir membre permanent du jury et ainsi d’augmenter le nombre de ses élèves... «... Bien<br />
que ma qualité d’élève de cette école – peu brillant peut-être aux concours, mais en somme pouvant être classé parmi ceux qui<br />
ont le mieux réussi dans ces dernières vingt années, me donnât... le droit de faire <strong>partie</strong> du Comité des Etudes... je suis mis à<br />
l’écart...». Il s’étonne de voir qu’on y admet certaines personnes «... éminentes, je ne le conteste pas...» dont la tendance et les<br />
écrits sembleraient hostiles au Conservatoire ; en outre, «... parmi les compositeurs actuels, je suis... l’un des seuls qui ait du<br />
chant, pour ne parler que de cela... M. Fauré, entre autres grands artistes, a parfois bien voulu l’attester en me confiant l’interprétation<br />
de ses œuvres...», etc.<br />
Quelques semaines plus tard, n’ayant reçu aucune réponse précise, le musicien offre ses services en des termes moins<br />
déguisés : «... Si vous comptez sur moi pour quelque concours, soyez assez aimable pour me le faire savoir, car je suis obligé de<br />
prendre certaines dispositions. J’attends donc un mot de vous disant oui ou non...», etc. [Voir aussi les lots 247, 248 et 249]<br />
188. HAHN Reynaldo — 2 L.A.S., 3 pp. in-8 ; Paris, 1923 et sans date. 100/150<br />
Il sollicite auprès du directeur du Théâtre de l’Athénée «... 2 places pour ce soir ou Lundi...» .<br />
De Cannes, en 1923, il explique les raisons qui l’ont empêché d’accepter l’invitation de sa jeune correspondante et amie.<br />
189. HENRI III de France (1551-1589) Roi dès 1574, dernier des Valois. Il s’entoura de mignons<br />
et fit assassiner le duc de Guise en 1588 — P.S. sur vélin, 1 p. in-folio obl. ; Chenonceaux, 4.VI.1577.<br />
Défraîchie. Pièce jointe. 350/500<br />
Signé dans le célèbre château de Chenonceaux construit sur un pont au-dessus du Cher, anciennement occupé par Diane de<br />
Poitiers et devenu l’une des résidences préférées de la reine Catherine de Médicis, ce document donne ordre au Trésorier<br />
du roi de payer 35 500 livres tournois à «... notre très cher et aimé cousin le Comte de Segondigny Mar[éch]al de France...»,<br />
Artus de COSSÉ (1512-1582), ancien Surintendant des Finances.<br />
Joint : pièce signée par HENRI III, datée du 21 novembre 1582. Vélin. Trois sceaux (brisés).<br />
190. HENRI III de France — P.S., 1 p. in-f˚ obl. sur vélin ; Paris, 29.XII.1584. Défraîchie. 250/300<br />
A la veille de la huitième guerre de religion, le souverain mande au trésorier de son épargne d’avoir à verser entre ses<br />
mains 6000 écus sols pour régler certaines affaires importantes dont il ne veux pas révéler la teneur. «... Henry, par la grâce<br />
de dieu Roy de France et de Pologne, A n.re amé et féal... Mr Jacques Le Roy salut. Nous voullons et vous mandons que...<br />
vous ayez à mectre comptant en nos mains la somme de Six mil Escuz sol pour emploier en certaines affairs importans au bien<br />
de n.re service donc ne voullons estre cy faict aulcune mention ni déclaration...». De même, aucun renseignement relatif à<br />
l’emploi de ladite somme ne devra apparaître dans les livres de ses trésoriers parisiens «... ny de ce que par nous en a esté<br />
faict et déposé...». Et le roi d’ajouter, conscient que cet ordre va à l’encontre de toute règlemention : «... nous avons dérogé<br />
et dérogeons par ces dictes présentes [lettres], car tel est notre plaisir...».<br />
La lutte entre le parti des Guises et celui de la Cour, encline à se rapprocher du futur Henri IV, était alors particulièrement<br />
tendue. La maison de Lorraine ayant ourdi une intrigue afin de changer l’ordre de succession en sa faveur, Henri III<br />
se voyait, en ce tournant d’année (1584-1585), non seulement contraint de prendre des mesures pour la défense de Paris,<br />
mais de choisir également 45 gentilhommes qui, à la solde de cent écus par mois, devaient veiller sur lui jour et nuit. En<br />
outre, il envoyait en grand secret recruter des Suisses dans les cantons catholiques dans l’espoir qu’ils arrivent à temps à<br />
Paris... Pour battre les Guises, il fallait en effet de l’argent, beaucoup d’argent...<br />
Document d’un grand intérêt historique, contresigné par le fidèle secrétaire d’Etat du roi, <strong>Pierre</strong> BRULARD († 1608).<br />
191. HENRI III — L.S., 1 p. in-folio ; Paris, 17.I.1587. Adresse. 400/500<br />
Longue lettre au cardinal Prosper de SAINTE-CROIX (1514-1589), ancien nonce en France, lui ordonnant d’intervenir<br />
auprès du pape SIXTE V en faveur des «... filles du deffunct Comte de Montaffié et de ma cousine la princesse de Conty...».<br />
Il est également question de son ambassadeur Pisany et de la nécessité qu’il y a, dans cette même affaire, à contacter le<br />
cardinal Jérôme RUSTICUCCI († 1603), secrétaire intime du pape et protonotaire apostolique, etc.<br />
192. HENRI III (Un des «mignons» de) — P.S. «R. Villeguier», 1 p. in-4 obl., parchemin ; Paris,<br />
16.XI.1585. Rare. 200/250<br />
Quittance pour la somme de 500 écus d’or soleil «... à nous ordonnés par Sa Majesté pour nos gaiges à cause dud. estat de<br />
Gouverneur de Paris et d’Isle de France...», signée par René de VILLEGUIER, Baron de Clairvaux, l’un des favoris<br />
d’Henri III qui, en 1574, avait suivi le roi en Pologne.<br />
En septembre 1577, au château de Poitiers (où le roi venait de sanctionner la paix de Bergerac), Villequier avait poignardé<br />
sa femme enceinte, Françoise de La Mark, sous le prétexte de la jalousie, ou plutôt, comme on le crut à l’époque, pour<br />
satisfaire les rancunes du roi contre elle. Villequier ne fut point condamné pour cet acte criminel ; il fut au contraire<br />
compris en 1578 dans la première promotion des chevaliers du Saint-Esprit et nommé le 20 janvier 1579 Premier Gentilhomme<br />
de la Chambre du roi ; en 1580, Henri III le fit même Gouverneur et Lieutenant général de Paris et de l’Ile de<br />
France à la place du maréchal de Retz...<br />
193. HENRI III (Un des «mignons» d’) — P.S. «Charles de Balsac-Dunes», 2 pp. in-folio ; Paris,<br />
14.XI.1598. Pièce jointe. 250/300<br />
Obligation dressée par Charles de Balsac pour Daniel de Pelaret, Sieur de Montigny en Beauce, actuellement à Paris, pour<br />
une somme de 83 écus un tiers de rente, assise sur leurs biens, à condition de rachat. La rente à constitution a été faite<br />
moyennant 1000 écus soleil et a été reçue par le Sieur de Montigny pour l’employer à ses urgentes affaires et, pour confirmer<br />
cet emprunt, il a élu domicile rue de la Harpe, près de la porte Saint Michel.<br />
Chevalier des ordres du roi, conseiller et lieutenant général du duché d’Orléans, Charles de BALZAC († 1599), dit «le bel<br />
Entragues», était l’oncle de la marquise de Verneuil, la belle et dangeureuse maîtresse d’Henri IV Henriette d’Entragues.<br />
C’est lui qui en 1578, ayant pris querelle avec Quélus, fut la cause du fameux duel des mignons dont il réchappa seul avec<br />
Livarot.<br />
On joint une P.S. «De Renauldie», 1 p. in-4 obl., vélin ; 24.XII.1589. Reçu délivré par cet autre «mignon» d’Henri III au<br />
«Trésorier de l’Extraordinaire de la guerre» pour les 40 écus que le duc de Mayenne lui accorde «... pour faire meubler et<br />
tapisser et accomoder le logis de Monsieur le Légat...», etc.<br />
194. HENRI IV de Navarre (1553-1610) Roi de Navarre, il succéda en 1589 à Henri III assassiné.<br />
Sous son règne, la France connut une prospérité inouïe, ce qui fera de lui un monarque légendairement<br />
populaire mais n’empêchera pas son assassinat par la main du fanatique Ravaillac — L.S., 2/3 p.<br />
in-folio ; «Au Camp de d’Arnetal» (devant Rouen), 11.XII.1591. Adresse au dos. Défraîchie. 600/800<br />
Roi de France depuis deux années, Henri IV n’a pas encore gagné la bataille qui lui permettra d’arriver jusqu’à Paris. Aidé<br />
par Elisabeth I d’Angleterre, il entreprend fin novembre 1591 le siège de Rouen d’où il partira le 20 janvier 1592 pour ce<br />
qui sera en réalité sa dernière campagne militaire d’envergure avant son abjuration et son entrée dans la capitale.<br />
Il écrit ici aux membres «... de Nre Court et Parlement...» siégeant à Tours, pour que procès soit fait au Sieur de VAU-<br />
CELLES, emprisonné dans cette ville pour avoir livré Mirebeau aux Ligueurs. «... Si les gens de bien ne recoivent q.que<br />
honneur et récompense de leurs mérites et les méchans la poene qu’ils ont desservis, il ne fault pas espérer que les aff.res<br />
succèdent heureusement et que ceulx qui sont adonnez au mal, vivans sans reprehension de chastiment, ne se laissent aller à<br />
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