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Mammifères, Amphibiens et Reptiles prioritaires en ... - Webissimo

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sont dénombrés lors des comptages, les<br />

départem<strong>en</strong>ts de Maine-<strong>et</strong>-Loire <strong>et</strong> de Loire-Atlantique<br />

se « partageant » les 3/4 de<br />

c<strong>et</strong> effectif régional.<br />

À noter cep<strong>en</strong>dant des fluctuations parfois<br />

considérables <strong>et</strong> inexpliquées : ainsi, 297<br />

Grands Murins ont été rec<strong>en</strong>sés durant<br />

l’hiver 2007-2008 dans les sites de Loire-<br />

Atlantique alors qu’<strong>en</strong> 2004-2005, ce sont<br />

seulem<strong>en</strong>t 170 individus qui y avai<strong>en</strong>t été<br />

observés aux mêmes dates.<br />

En 2007-2008, les effectifs régionaux ont<br />

probablem<strong>en</strong>t dépassé les 1 200 individus,<br />

dont 227 notés <strong>en</strong> Sarthe sur un seul site !<br />

Dans ces conditions <strong>et</strong> <strong>en</strong> raison égalem<strong>en</strong>t<br />

d’une sous-prospection notable, spécialem<strong>en</strong>t<br />

durant les périodes actives du<br />

cycle biologique de l’espèce, il est difficile<br />

de dégager une t<strong>en</strong>dance d’évolution des populations départem<strong>en</strong>tales <strong>en</strong> Pays de la Loire.<br />

Toutefois, le suivi de 5 caves du réseau régional Natura 2000 montre une baisse supérieure à<br />

10 % des effectifs durant ces 10 dernières années ! Ce constat rejoint celui dressé plus généralem<strong>en</strong>t<br />

par L. Arthur <strong>et</strong> M. Lemaire <strong>en</strong> 1999 : « dans presque toute l’Europe, le Grand Murin<br />

est considéré comme m<strong>en</strong>acé <strong>et</strong> son aire de distribution t<strong>en</strong>d localem<strong>en</strong>t à se restreindre. »<br />

M<strong>en</strong>aces <strong>et</strong> mesures de conservation<br />

Les principales m<strong>en</strong>aces se rapport<strong>en</strong>t aux gîtes d’hibernation <strong>et</strong> d’été non protégés, <strong>et</strong> par<br />

conséqu<strong>en</strong>t constamm<strong>en</strong>t exposés à de possibles dérangem<strong>en</strong>ts, altérations ou destructions<br />

qui pourrai<strong>en</strong>t s’avérer dramatiques pour l’espèce <strong>en</strong> Pays de la Loire. À titre d’exemple, le<br />

principal site d’hibernation (<strong>et</strong> de swarming actuellem<strong>en</strong>t connu) du Grand Murin <strong>en</strong> Loire-<br />

Atlantique, découvert <strong>en</strong> 1992, n’est toujours pas protégé malgré son appart<strong>en</strong>ance au réseau<br />

Natura 2000 du départem<strong>en</strong>t ! La conservation de l’espèce passe donc, de façon urg<strong>en</strong>te, par<br />

la protection <strong>et</strong> l’amélioration des gîtes (grilles, chiroptières, <strong>en</strong>clos, <strong>et</strong>c.). D’autre part, la réfection<br />

des ouvrages d’art, dont nombre d’<strong>en</strong>tre eux peuv<strong>en</strong>t, dans leurs interstices <strong>et</strong> microcavités,<br />

accueillir des Grands Murins, devrait systématiquem<strong>en</strong>t faire l’obj<strong>et</strong> d’inspections chiroptérologiques<br />

préalables aux travaux. Ces visites préliminaires perm<strong>et</strong>trai<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>visager les<br />

dates <strong>et</strong> les modalités d’interv<strong>en</strong>tion les moins problématiques pour les chauves-souris.<br />

En raison de son régime alim<strong>en</strong>taire <strong>et</strong> de son comportem<strong>en</strong>t de chasse, le Grand Murin est<br />

aussi particulièrem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible aux traitem<strong>en</strong>ts antiparasitaires du bétail qui m<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t indirectem<strong>en</strong>t<br />

les insectes coprophages. Il est recommandé à ce suj<strong>et</strong> d’utiliser les molécules les<br />

moins toxiques pour la faune non-cible (coléoptères <strong>et</strong> diptères des déjections animales) :<br />

moxidectine, b<strong>en</strong>zimidazoles, lévamisole, par exemple, moins dangereuses que les avermectines…<br />

<strong>et</strong> de bi<strong>en</strong> choisir les dates de l’administration de ces traitem<strong>en</strong>ts toxiques (éviter notamm<strong>en</strong>t<br />

la période de la mise à l’herbe du bétail). Par ailleurs, il est nécessaire de maint<strong>en</strong>ir <strong>et</strong> de<br />

développer la qualité des terrains de chasse du Grand Murin. On se reportera à ce suj<strong>et</strong> au numéro<br />

spécial (1999) de la revue internationale de chiroptérologie, Le Rhinolophe, consacré aux<br />

« Habitats <strong>et</strong> activités de chasse des Chiroptères m<strong>en</strong>acés <strong>en</strong> Europe », <strong>et</strong> dans lequel de nombreuses<br />

préconisations sont exposées au suj<strong>et</strong> de l’utilisation des insecticides, des pratiques de<br />

labour, de la gestion des prairies, des futaies <strong>et</strong> des lisières forestières, <strong>et</strong>c.<br />

Sources<br />

Didier Montfort<br />

ANONYME, 2002 [3] ; ARTHUR & LEMAIRE, 2005 ; BARATAUD & ROUÉ, 1999 ; FAUVEL <strong>et</strong> al., 2004 ; GROUPE CHIROPTÈ-<br />

RES DES PAYS DE LA LOIRE, 2000 à 2006 ; MONTFORT, 2007 [1] ; VIRLOUVET, 2007.<br />

Communications personnelles : Dominique BERGEAL, Marek BANASIAK, Emmanuel DOUILLARD, Laur<strong>en</strong>t GOURET,<br />

B<strong>en</strong>jamin MÊME-LAFOND, Willy MAILLARD, Franck NOËL <strong>et</strong> Juli<strong>en</strong> SUDRAUD.<br />

57<br />

Mammifère prioritaire Priorité régionale élevée (note = 2)

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