vingt ans apres - Fédération Internationale des professeurs de français
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Inutile <strong>de</strong> calomnier les francophones, ces <strong>de</strong>rniers sont<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> algériens à part entière, <strong><strong>de</strong>s</strong> citoyens progressistes, mais qui ne<br />
voient pas la mo<strong>de</strong>rnité comme un épouvantail. Oui à l'ouverture, oui<br />
au progrès, oui à la mo<strong>de</strong>rnité. La jeunesse étouffe, elle a besoin<br />
d'air nouveau, elle a horreur du nationalisme, du paternalisme, et du<br />
terrorisme<br />
linguistique.<br />
Si mon vieux père souhaite aller à la Mecque, cela ne peut<br />
m'empêcher d'aller à Paris pour voir la Tour Eiffel ou visiter le<br />
Louvre. L'Algérie est un pays <strong>de</strong> diversité et <strong>de</strong> contrastes. S<strong>ans</strong><br />
tolérance, il n'y aura pas <strong>de</strong> vrai patriotisme. Les tentatives<br />
réductrices et totalisantes ne feront qu'accentuer les tensions.<br />
D<strong>ans</strong> le domaine linguistique par exemp1e,les Algériens aimeraient que<br />
le statut du <strong>français</strong> soit bien défini et renforcé, et que la langue<br />
berbère soit reconnue et enseignée. Ils aimeraient aussi pouvoir<br />
étudier les autres langues internationales et trouver <strong><strong>de</strong>s</strong> débouchés,<br />
une fois dip18més. ~<br />
Nous laissons bien entendu à notre correspondant l'entière<br />
responsabilité <strong>de</strong> son opinion sur la manière dont ses concitoyens<br />
d<strong>ans</strong> leur majorité, per~oivent la situation linguistique en Algérie.<br />
EGYPTE<br />
D<strong>ans</strong> son bulletin du mois d'octobre, l'Association<br />
Egyptienne <strong><strong>de</strong>s</strong> Professeurs <strong>de</strong> Fran~ais fait le point sous la plume <strong>de</strong><br />
Sawsan KORRA, sur la situation globale <strong>de</strong> l'enseignement du fran~ais<br />
d<strong>ans</strong> ce pays.<br />
Nous y retrouvons un "cercle vicieux" qui n'est hélas pas<br />
particulier à l'Egypte:<br />
- Les <strong>professeurs</strong> <strong>de</strong> l'université se plaignent <strong>de</strong> recevoir<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> élèves au niveau insuffisant à la sortie <strong>de</strong> l'enseignement du<br />
secondaire.<br />
- Ce<br />
incombe aux<br />
l'université<br />
<strong>de</strong>rnier rétorque que, si c'est le cas,<br />
enseignants qui sortent insuffisamment<br />
la faute en<br />
formés <strong>de</strong><br />
Il faut bien admettre que d<strong>ans</strong> la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> pays du<br />
mon<strong>de</strong>, hémisphère Nord inclus bien entendu, la poussée démographique<br />
<strong>de</strong> l'après-guerre doublée <strong>de</strong> ce que l'on a appelé "la démocratisation<br />
<strong>de</strong> l'enseignement", a provoqué au niveau universitaire <strong><strong>de</strong>s</strong> remous qui<br />
ne sont pas prêts <strong>de</strong> s'apaiser. En effet, là où, il y a 30 <strong>ans</strong> le<br />
recrutement universitaire se faisait parmi une élite sérieusement<br />
triée et sélectionnée par les examens <strong>de</strong> l'enseignement secondaire,<br />
les millions <strong>de</strong> jeunes qui passent maintement le bac ou son<br />
équivalent chaque année forcent les portes <strong>de</strong> l'université: la<br />
question reste posée <strong>de</strong> savoir si leur compétence est équivalente à<br />
celle <strong>de</strong> leurs aînés d'il y a trente <strong>ans</strong>.<br />
Ainsi, lorsqu'à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 50, à l'université le<br />
"savoir" du professeur avait plus d'importance que le "savoir<br />
tr<strong>ans</strong>mettre" car il s'adressait à un public réduit et sélectionné, la<br />
tendance s'inverse maintenant <strong>de</strong>vant les foules qui envahissent les<br />
amphithéâtres !<br />
C'est pourquoi nos collègues <strong>de</strong> l'A.E.P.F. <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que<br />
les universitaires consentent à <strong><strong>de</strong>s</strong>cendre <strong>de</strong> leur pié<strong><strong>de</strong>s</strong>tal pour<br />
accepter <strong>de</strong>:<br />
22.