Port de Volos à l'horizon 2030

Podepro 2009/2010
parcours des navires. Un processus de reproduction de l’administration est à l’œuvre avec
l’intégration des capitaines suite à quelques années de service on board.
Leur connaissance du terrain (infrastructures, administration des différents ports,
spécificités locales) leur permet une planification fiable et une organisation réaliste des
opérations. De plus, la connaissance du terrain et leurs possibilités financières permettent aux
cadres des armements d’investir et créer de nouvelles petites entreprises. Ces nouvelles
entreprises apparaissent à l’initiative de personnes possédant déjà un savoir faire. Ces
entreprises ont pour vocation d’établir des collaborations avec leurs sociétés de provenance et
vont constituer des réseaux spécifiques d’organisation à l’origine de la création de valeur
ajoutée. 53
Il faut sans nul doute louer, avec modestie, l’action des nombreuses personnes qui,
dans les milieux politiques et économiques, s’efforcent de contrer, au nom du bien public
européen, la mécanique internationale de destruction de ce même bien public par les marchés.
Ceux-ci se sont attaqués à la Grèce, avant de s’attaquer au Portugal, à l’Espagne, et, peut-être
bientôt, à l’Irlande, à la France et à l’Italie.
Mais il faut aussi être réaliste et il y a les faits qu’une sociologie élémentaire
enseigne : la crise actuelle n’est économique, monétaire et financière qu’en surface. Le
problème de fond est vraisemblablement ailleurs. Ne tiendrait-il pas davantage dans l’absence
d’un espace de discussion entre les peuples de l’Union européenne à propos de la solidarité ?
La « crise grecque » est l’autre nom de la crise de ce que nous pourrions appeler crise
de « l’Europe sociale ». Elle présente un avantage paradoxal : elle politise, à l’échelle de
l’Europe, les questions de la justice sociale, en les faisant sortir de leur cadre purement
national. Le grand gouffre au-dessus duquel se déroule l’échange confus actuel est celui d’un
débat jamais mené, à savoir celui de la possibilité de solidarité entre les peuples de l’Union
européenne (non pas entre les banquiers ni les banques, ni les élites intellectuelles et
politiques, mais entre les citoyennes et les citoyens européens) : quelles sont les conditions de
ce débat démocratique ? Il ne s’agit pas d’une question économique d’abord, mais d’une
question politique. Pourquoi laissons-nous en effet aujourd’hui, nous Français ou nous
53 Le transport maritime, un avenir pour l’Europe
70