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DOSSIER Les - Gouvernement du Québec

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limitée. Néanmoins, elles permettent<br />

déjà de prendre conscience de<br />

l’intérêt que suscitent les retombées<br />

de telles démarches et suggèrent<br />

l’idée que les efforts de recherche<br />

pour soutenir la réforme en cours<br />

soient accentués.<br />

Michel Carbonneau est consultant<br />

auprès de la Direction de<br />

la formation générale des jeunes<br />

<strong>du</strong> ministère de l’É<strong>du</strong>cation.<br />

1. À ne pas confondre avec le mouvement<br />

américain Competency Based E<strong>du</strong>cation<br />

des années 60.<br />

ÉVÉNEMENT<br />

À VENIR<br />

Colloque national<br />

francophone sur<br />

la formation à distance<br />

Pour une francophonie<br />

canadienne réseautée…<br />

Un des principaux mandats <strong>du</strong> Réseau<br />

d’enseignement francophone<br />

à distance (REFAD) concerne la<br />

possibilité de réseautage et de collaboration<br />

entre ses membres et les<br />

agents d’é<strong>du</strong>cation pancanadiens.<br />

C’est donc sous le thème « Pour une<br />

francophonie canadienne réseautée…<br />

» que la création d’un colloque<br />

de deux jours, soit les 10 et<br />

11 mai 2001, permettra à tous les<br />

intervenants <strong>du</strong> Québec et des communautés<br />

francophone et acadienne<br />

<strong>du</strong> Canada qui sont rattachés au<br />

monde de l’é<strong>du</strong>cation et à la formation<br />

à distance de se rencontrer afin<br />

d’échanger et de pousser encore<br />

plus loin les différentes possibilités<br />

de collaboration. Ce colloque aura<br />

lieu à l’hôtel Gouverneur Place<br />

Dupuis, à Montréal.<br />

Renseignements :<br />

REFAD<br />

4750, avenue Henri-Julien<br />

Bureau 100 (local 0058)<br />

Montréal (Québec)<br />

H2T 3E4<br />

Tél. : (514) 284-9109<br />

Téléc. : (514) 284-9363<br />

Courriel : refad@sympatico.ca<br />

Site Web : http://www.refad.ca<br />

lus, vus et enten<strong>du</strong>s<br />

DELANNOY, CÉCILE. ÉLÈVES À<br />

PROBLÈMES, ÉCOLES À SOLUTIONS?,<br />

PARIS, ESF ÉDITEUR, 2000, 236 P.<br />

(COLLECTION PÉDAGOGIES).<br />

Ce livre traite d’une question qui se<br />

pose à tous aujourd’hui : pour bien<br />

répondre aux besoins de tous les<br />

jeunes, la société doit-elle privilégier<br />

une offre d’é<strong>du</strong>cation<br />

réellement diversifiée à l’intérieur<br />

<strong>du</strong> système é<strong>du</strong>catif public<br />

ou bien doit-elle favoriser<br />

une offre alternative extérieure<br />

et en soutenir le développement?<br />

L’auteure part <strong>du</strong> constat que le système<br />

é<strong>du</strong>catif public où elle a long-<br />

Vie pédagogique 118, février-mars<br />

2001<br />

lus,<br />

vus<br />

et<br />

enten<strong>du</strong>s<br />

temps travaillé fait face à un double<br />

échec : celui d’un nombre croissant<br />

de jeunes « qui ne parviennent pas<br />

à réussir à l’école, ne l’aiment pas,<br />

ne s’y plaisent pas, n’y travaillent<br />

pas, et y rendent le climat de vie<br />

très pénible » et son propre échec<br />

de ne pas savoir comment gérer<br />

cette population scolaire qui a cessé<br />

d’être « socialement invisible » et<br />

qui est de plus en plus jeune.<br />

Refusant d’en prendre son parti,<br />

Delannoy est allée à la rencontre<br />

d’« écoles différentes », tant privées<br />

qu’« aux marges <strong>du</strong> public », qui<br />

« savent faire peu ou prou ce que<br />

l’école ordinaire ne sait pas faire »<br />

et qui mettent en œuvre des solutions<br />

originales devant la montée <strong>du</strong><br />

malaise et parfois de la violence<br />

chez des jeunes qui ne savent pas<br />

où ils en sont. Son objectif est d’« apprendre<br />

de ces institutions » en vue<br />

d’une diversification de formules et<br />

de parcours scolaires qui puissent<br />

coexister et être compatibles entre<br />

eux, pour que les jeunes ne restent<br />

pas bloqués quelque part.<br />

Le livre comprend trois parties. La<br />

première partie décrit le fonctionnement<br />

d’une quinzaine de types<br />

d’institutions assez différents les uns<br />

des autres qui reçoivent les enfants<br />

qui n’ont pas été intégrés aux établissements<br />

ordinaires. Voici des<br />

exemples : les Maisons familiales<br />

rurales (60 000 enfants répartis dans<br />

450 maisons); les Orphelins apprentis<br />

d’Auteuil (4 600 enfants répartis<br />

dans 32 « maisons d’accueil »); les<br />

écoles Waldorf (680 écoles dans le<br />

monde); plusieurs lycées expérimentaux<br />

(environ 200 élèves chacun);<br />

les cycles d’insertion professionnelle<br />

par alternance (CIPPA)<br />

(de 3 à 10 par département, un an<br />

de mise à niveau avec la définition<br />

d’un projet professionnel crédible<br />

pour des groupes de 20 à 24 jeunes<br />

dont la moitié effectuent des stages<br />

à tour de rôle); les Compagnons <strong>du</strong><br />

devoir (environ 14 000 jeunes en<br />

France qui acquièrent une formation<br />

d’apprenti en alternance dans<br />

un centre de formation et chez un<br />

compagnon, puis qui font un « tour<br />

de France » <strong>du</strong>rant cinq ou six ans<br />

chez différents compagnons).<br />

La deuxième partie est consacrée à<br />

une analyse approfondie. Quels<br />

points communs permettent à ces<br />

établissements, aux prises avec des<br />

difficultés égales à celles des écoles<br />

ordinaires et souvent plus grandes,<br />

d’avoir un taux de réussite supérieur?<br />

a) L’auteure relève d’abord<br />

des caractéristiques d’ordre organisationnel<br />

: des structures de petite<br />

taille qui facilitent la surveillance<br />

(d’où la ré<strong>du</strong>ction de l’insécurité et<br />

de la méfiance mutuelle) et qui permettent<br />

de combler le déficit dont<br />

ces jeunes souffrent sur le plan de<br />

la reconnaissance ainsi qu’un traitement<br />

indivi<strong>du</strong>alisé de leurs problèmes<br />

— une école « maison » et<br />

non un simple lieu d’enseignement<br />

— l’alternance, qui fournit une<br />

pulsation <strong>du</strong> temps scolaire et permet<br />

au jeune de satisfaire son<br />

besoin d’être un acteur et d’agir<br />

efficacement; de véritables marges<br />

de manœuvre motivant les équipes<br />

dirigeantes et permettant une liberté<br />

d’action et d’invention pour<br />

s’adapter aux problèmes rencontrés.<br />

b) L’auteure relève ensuite des<br />

points communs touchant les attitudes<br />

é<strong>du</strong>catives envers les jeunes,<br />

qu’elle illustre par des exemples<br />

(p. 143 à 168) : acceptation <strong>du</strong><br />

jeune tel qu’il est à son arrivée;<br />

qualité de la relation et confiance<br />

dans ses possibilités d’évolution positive;<br />

exigence comme signe d’estime<br />

et de respect; accompagnement psychique<br />

<strong>du</strong> jeune sur plusieurs<br />

années; prise en compte <strong>du</strong> corps,<br />

qui est mieux reconnu et mieux<br />

traité. <strong>Les</strong> jeunes trouvent, dans ces<br />

établissements, une rupture avec<br />

leur passé, un changement d’identité<br />

et la possibilité de s’identifier à<br />

une école fière d’elle-même. Quant<br />

aux a<strong>du</strong>ltes, leur engagement indivi<strong>du</strong>el<br />

et collectif dans leur métier<br />

est très fort en tant que personnes;<br />

ils sont exempts de mépris pour ces<br />

jeunes et se sentent collectivement<br />

responsables de ce qui se passe.<br />

D’autres points communs portent<br />

sur les façons de régler les tensions<br />

et les conflits (qui existent peut-être<br />

là même davantage qu’ailleurs) et<br />

sur les caractéristiques des chefs<br />

d’établissement. c) Enfin, l’auteure<br />

dégage de son analyse quelques<br />

aspects qui posent problème (p. 169<br />

à 180) : articulation famille-école,<br />

développement de la liberté <strong>du</strong> jeune<br />

et groupes d’appartenance multiples<br />

ou restreints, fonction critique et<br />

émancipatrice de ces écoles qui<br />

visent l’insertion dans la société,<br />

etc.<br />

Dans la troisième partie, chiffrée et<br />

documentée, l’auteure repose sa<br />

question de départ : ces établissements<br />

« alternatifs » extérieurs sontils<br />

imitables et repro<strong>du</strong>ctibles?<br />

Quelles pistes peuvent-ils fournir<br />

pour « une politique plus massive<br />

et plus cohérente touchant le mal<br />

qui ronge l’institution scolaire »?<br />

Et quelle politique adopter : diversification<br />

interne offrant réellement à<br />

tous les jeunes une place dans le<br />

système public ou diversification<br />

extérieure favorisée et financée?<br />

L’auteure indique quatre principaux<br />

points tirés de son analyse précédente,<br />

qui devraient être travaillés<br />

par le système public (p. 207 à 218).<br />

En conclusion, elle souligne que la<br />

manière d’inventer des solutions<br />

dans ces écoles lui a paru encore<br />

plus instructive que les solutions<br />

elles-mêmes. <strong>Les</strong> expériences alternatives<br />

remettent en question le système<br />

é<strong>du</strong>catif selon deux axes : sa<br />

capacité de souplesse, c’est-à-dire<br />

apprendre à gérer les problèmes<br />

cas par cas plutôt que prétendre<br />

pérenniser tous les dispositifs et<br />

tous les fonctionnements, et sa relation<br />

aux jeunes comme a<strong>du</strong>ltes en<br />

devenir.<br />

Marthe Henripin<br />

PÉDAGOGIQUE 57

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