Une structure anti-douleur - CNRD
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10.2. Les explorations psychologiques<br />
La société depuis trente ans, a intégré dans ses pratiques, dans sa conception, un grand nombre d’éléments<br />
psychologiques issus de la théorie freudienne. Il semble que le mode de la <strong>douleur</strong> avec une plainte<br />
algique sur le corps, procède d’une modification de la souffrance existentielle des populations, qui ne<br />
s’exprime pas uniquement sur des décompensations psychiques exclusives mais intègre une perturbation<br />
somatique à ces troubles existentiels.<br />
Dans ce sens, la théorie psychologique, psychanalytique, doit être reformatée à la lumière de cette nouvelle<br />
vision sociologique par les patients de la souffrance.<br />
Toutes les maladies organiques intègrent maintenant une dimension existentielle, culturelle et sociale<br />
qui, grâce à la prise en charge de ces éléments, explique aussi l’efficacité du traitement médical ou chirurgical<br />
standard, qui lui, n’a que peu été modifié.<br />
Si l’on veut donc optimiser la prise en charge de toutes les pathologies et diminuer leur coût, l’essentiel<br />
est de faire passer ces informations psychologiques tant diagnostiques que thérapeutiques chez tous les<br />
professionnels même s’ils ne sont pas à la base des spécialistes de psychologie, de psychiatrie ou de sociologie.<br />
Tous le chaînon de la prise en charge des patients, du pharmacien au chirurgien, du radiologue à l’assistante<br />
sociale, d’une secrétaire médicale à un kinésithérapeute, doit intégrer un discours psychologique<br />
nouveau et pouvoir échanger sur ces éléments psychologiques pour le même patient qui leur est confié.<br />
C’est ce challenge qu’il est actuellement donné de relever pour les professionnels recherchant à mieux<br />
comprendre la <strong>douleur</strong> psychologique.<br />
Dans ce sens, la mise au point de colloques multidisciplinaires ou de recherche d’outils nouveaux,<br />
simples, pédagogiques et compréhensifs par le patient sont à développer. Malheureusement, il y a des<br />
freins dogmatiques de la part du monde médical classique ou du monde psychologique classique pour<br />
faire qu’un lieu d’échange et de remise en question commun voit le jour. Les centres de la <strong>douleur</strong> sont<br />
souvent nés de ce manque de communicabilité et de ce manque d’apport théorique des disciplines séculaires.<br />
Cette technique d’échange des outils d’une discipline à l’autre en philosophie se nomme l’épistémocritique.<br />
Elle demande une grande humilité et amnégation puisque le spécialiste le plus performant d’une matière,<br />
pour sortir de l’impasse que certains patients lui procurent, doit par principe, utiliser des éléments de<br />
prise en charge issus d’une discipline qui n’est pas la sienne, voire même avoir la grande humilité d’envoyer<br />
un patient rebelle à sa spécialité, chez un professionnel qui n’est pas spécialiste comme lui, pour<br />
traiter pourtant ce cas difficile de sa spécialité. Par exemple, un médecin de la <strong>douleur</strong> anesthésiste soigne<br />
parfois des patients migraineux rebelles aux traitements des équipes neurologiques.<br />
Ceci n’est pas une perte de compétences pour le neurologue mais juste l’application de ce dogme épistémocritique<br />
bien utile par ailleurs dans le monde de l’industrie, de l’assurance qualité et de la gestion<br />
des systèmes complexes.<br />
Créer<br />
organiser et développer<br />
une <strong>structure</strong> <strong>anti</strong>-<strong>douleur</strong>