Une structure anti-douleur - CNRD
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Pour aider au fonctionnement du logiciel affectivo-motivationnel, il faut posséder une bonne technique<br />
de communication et quelques bribes de connaissances en psychologie du sujet souffrant d'abord<br />
mais surtout de soi-même, le thérapeute.<br />
Pour renforcer le logiciel cognitivo-comportemental, il faut développer une lucidité accrue du patient<br />
à travers des programmes pédagogiques et du temps d'explication de tous les aspects de la souffrance à<br />
celui qui est en train de la vivre. Le but de cet effort, est que le patient devienne un partenaire dans la<br />
prise en charge thérapeutique. Ce patient partenaire ne sera plus un client revendicateur mais un aide<br />
incontournable pour qu'il trouve lui-même les voies de sa guérison.<br />
1.3. Le traitement de la <strong>douleur</strong> autant éthique qu'économique<br />
Il est de bon ton de dire que soulager la <strong>douleur</strong> est un acte noble. Le premier à avoir rapporté ce sentiment<br />
est Hippocrate qui écrivait déjà il y a 25 siècles divinum est opus sedare dolorem, c'est-à-dire<br />
divine est l'oeuvre de soulager les <strong>douleur</strong>s. S'il voulait signifier qu'il existe toujours une part de mystère<br />
dans cette expérience humaine douloureuse, il pensait aussi qu'elle serait peut être une constante<br />
de l'humanité dépendant beaucoup des dieux.<br />
De nos jours, l'éthique, la déontologie et même la science médicale nous commandent de soulager le<br />
plus possible les <strong>douleur</strong>s. Mais il faut dépasser ces simples voeux pieux et s'apercevoir qu'il y a derrière,<br />
une motivation économique non négligeable et qui pour une fois, va de pair avec la motivation<br />
éthique.<br />
Le marché de la <strong>douleur</strong>, notamment chronique est énorme. Il représente 20 % des consultations en<br />
médecine générale en moyenne en Europe. En parallèle, il faut rappeler les études américaines qui<br />
montrent que 13 ans après n'importe quelle prise en charge des patients douloureux chroniques, il n'y<br />
a aucune modification du niveau de plainte algique. Face à ce constat, devons-nous rester paralysés<br />
Non, car s'il est vrai qu'un sujet qui rentre dans la <strong>douleur</strong> chronique n'en sort pratiquement jamais,<br />
il faut éviter trois choses :<br />
- que son entourage en soit trop perturbé,<br />
- que le sujet ne puisse trouver aucune adaptation à son handicap douloureux,<br />
- que la société n'use trop d'argent à prendre en charge ce patient douloureux chronique sans qu'il n'y<br />
ait aucun gain pour cette société.<br />
Les études américaines ont montré que le déterminant économique pour le développement de la prise<br />
en charge de la <strong>douleur</strong> était majeur. L'exemple vient de la lombalgie chronique où une année de<br />
consommation de soins pour un patient lombalgique chronique revenait à 200.000 $ s'il était confié à<br />
un service de neurochirurgie, à 120.000 $ s'il était confié à un service de rhumatologie, à 80.000 $ s’il<br />
était confié à un service de prise en charge de la <strong>douleur</strong>; les résultats en terme de bien-être individuel<br />
étant dans les trois cas identiques.<br />
On comprend pourquoi les assurances américaines investissent dans les centres <strong>anti</strong>-<strong>douleur</strong>s.<br />
Créer<br />
organiser et développer<br />
une <strong>structure</strong> <strong>anti</strong>-<strong>douleur</strong>