Une structure anti-douleur - CNRD
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Ce discours, c'est par la théologie qu'il allait aider l'homme à traverser ses souffrances.<br />
C'est là où la notion de Rédemption prenait tout son sens dans la mesure où elle donnait un sens spirituel<br />
donc humain à une expérience corporelle dégradante et bestiale.<br />
On retrouve les stigmates de cette pensée à travers tous les tableaux dont le plus célèbre est celui présent<br />
aux hospices de Beaune. En effet, ce magnifique polyptyque montre comment les individus de la<br />
société du XVème siècle se représentaient les expériences douloureuses qu'ils traversaient.<br />
Dans ces représentations, la logique était grande : en haut Jésus, en bas l'ange Gabriel, à droite l'enfer,<br />
à gauche le paradis. Loin de croire à la naïveté de ces représentations, il faut surtout se référer à la puissance<br />
évocatrice de ces images et à leur impact sur chaque individu en <strong>douleur</strong> pour stimuler ses systèmes<br />
de contrôle affectif (par une foi sincère) et cognitif (en donnant un sens logique pour l'époque<br />
à la souffrance vécue).<br />
1.2. <strong>Une</strong> prise en charge thérapeutique pour aider chaque logiciel de contrôle<br />
Les médecins spécialistes de la <strong>douleur</strong> nous ont appris qu'il y avait trois briques élémentaires pour<br />
construire une <strong>douleur</strong> totale.<br />
La première brique est celle de l'hypernociception, c'est celle qui est habituellement comprise immédiatement<br />
par le patient. Toute blessure corporelle visible est susceptible d'entraîner un stimulus douloureux<br />
perçu immédiatement par le cerveau.<br />
La deuxième brique plus difficile à analyser est la part neurogène de la <strong>douleur</strong>. Elle se définit comme<br />
le fait que toute altération d'un filet nerveux périphérique ou central est susceptible d'entraîner par luimême<br />
un stimulus douloureux. Là, cette <strong>douleur</strong> n'est plus visible.<br />
Elle n'a qu'un ressenti spécifique (brûlure de fond, décharge électrique associée à des signes d'allodynie<br />
et d'hyperalgésie ).<br />
La troisième brique toujours présente, souvent réfutée, est la <strong>douleur</strong> psychogène. Elle n'est plus ce<br />
qu'on appelait auparavant une <strong>douleur</strong> sine materia, sans fondement fonctionnel quasiment "inventée".<br />
Elle est en effet issue d'un dysfonctionnement du système nerveux central qui peut aller de la<br />
moelle épinière jusqu'au dernier neurone cortical. La nouveauté actuelle est que ces dysfonctionnements<br />
commencent à être visibles au même titre que les lésions nociceptives grâce aux caméras à positons<br />
et à l'IRM fonctionnelle.<br />
Ces deux derniers examens complémentaires permettent de voir en temps réel le dysfonctionnement<br />
du système nerveux central en relation avec un perçu douloureux d'origine psychologique.<br />
Le médecin clinicien se doit devant chaque situation algique de faire la pondération de chacune de ces<br />
trois causes élémentaires de <strong>douleur</strong>s.<br />
Créer<br />
organiser et développer<br />
une <strong>structure</strong> <strong>anti</strong>-<strong>douleur</strong>