18.01.2015 Views

Une structure anti-douleur - CNRD

Une structure anti-douleur - CNRD

Une structure anti-douleur - CNRD

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

14<br />

Ce discours, c'est par la théologie qu'il allait aider l'homme à traverser ses souffrances.<br />

C'est là où la notion de Rédemption prenait tout son sens dans la mesure où elle donnait un sens spirituel<br />

donc humain à une expérience corporelle dégradante et bestiale.<br />

On retrouve les stigmates de cette pensée à travers tous les tableaux dont le plus célèbre est celui présent<br />

aux hospices de Beaune. En effet, ce magnifique polyptyque montre comment les individus de la<br />

société du XVème siècle se représentaient les expériences douloureuses qu'ils traversaient.<br />

Dans ces représentations, la logique était grande : en haut Jésus, en bas l'ange Gabriel, à droite l'enfer,<br />

à gauche le paradis. Loin de croire à la naïveté de ces représentations, il faut surtout se référer à la puissance<br />

évocatrice de ces images et à leur impact sur chaque individu en <strong>douleur</strong> pour stimuler ses systèmes<br />

de contrôle affectif (par une foi sincère) et cognitif (en donnant un sens logique pour l'époque<br />

à la souffrance vécue).<br />

1.2. <strong>Une</strong> prise en charge thérapeutique pour aider chaque logiciel de contrôle<br />

Les médecins spécialistes de la <strong>douleur</strong> nous ont appris qu'il y avait trois briques élémentaires pour<br />

construire une <strong>douleur</strong> totale.<br />

La première brique est celle de l'hypernociception, c'est celle qui est habituellement comprise immédiatement<br />

par le patient. Toute blessure corporelle visible est susceptible d'entraîner un stimulus douloureux<br />

perçu immédiatement par le cerveau.<br />

La deuxième brique plus difficile à analyser est la part neurogène de la <strong>douleur</strong>. Elle se définit comme<br />

le fait que toute altération d'un filet nerveux périphérique ou central est susceptible d'entraîner par luimême<br />

un stimulus douloureux. Là, cette <strong>douleur</strong> n'est plus visible.<br />

Elle n'a qu'un ressenti spécifique (brûlure de fond, décharge électrique associée à des signes d'allodynie<br />

et d'hyperalgésie ).<br />

La troisième brique toujours présente, souvent réfutée, est la <strong>douleur</strong> psychogène. Elle n'est plus ce<br />

qu'on appelait auparavant une <strong>douleur</strong> sine materia, sans fondement fonctionnel quasiment "inventée".<br />

Elle est en effet issue d'un dysfonctionnement du système nerveux central qui peut aller de la<br />

moelle épinière jusqu'au dernier neurone cortical. La nouveauté actuelle est que ces dysfonctionnements<br />

commencent à être visibles au même titre que les lésions nociceptives grâce aux caméras à positons<br />

et à l'IRM fonctionnelle.<br />

Ces deux derniers examens complémentaires permettent de voir en temps réel le dysfonctionnement<br />

du système nerveux central en relation avec un perçu douloureux d'origine psychologique.<br />

Le médecin clinicien se doit devant chaque situation algique de faire la pondération de chacune de ces<br />

trois causes élémentaires de <strong>douleur</strong>s.<br />

Créer<br />

organiser et développer<br />

une <strong>structure</strong> <strong>anti</strong>-<strong>douleur</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!