Rapport quadriennal 2002 - Laboratoire d'Astrophysique de l ...
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<strong>Rapport</strong> d’activité 1999-2001<br />
LAOG<br />
1.4.2 Cinétique<br />
notamment entretenir une couronne ; cette extension a permis d’élargir considérablement le champ <strong>de</strong>s<br />
possibilités d’accrétion-éjection au prix malheureusement d’un paramètre libre supplémentaire. Il est<br />
important <strong>de</strong> souligner que notre équipe est l’une <strong>de</strong>s rares à traiter vraiment le lien entre le disque<br />
d’accrétion et la formation du jet ; la plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réalisées sur les jets dans la communauté<br />
internationale font l’hypothèse <strong>de</strong> conditions aux limites en surface du disque d’accrétion.<br />
Ces étu<strong>de</strong>s sont intéressantes non seulement pour les objets compacts, mais également pour les objets<br />
stellaires jeunes, qui offrent <strong>de</strong> riches possibilités d’investigation. Cette aspect <strong>de</strong> notre activité est donc en<br />
contact étroit avec la recherche effectuée par les autres équipes du LAOG, notamment l’équipe « EJDJ ». La<br />
complication majeure avec les étoiles jeunes provient <strong>de</strong> l’importance du champ magnétique propre <strong>de</strong><br />
l’étoiles dont l’intensité suffit à tronquer le disque d’accrétion ; l’accrétion se termine alors par <strong>de</strong>s nappes<br />
convergeant vers les pôles magnétiques. L’interaction entre le disque d’accrétion et l’étoile est<br />
particulièrement difficile à décrire et doit être responsable du ralentissement <strong>de</strong> l’étoile (on constate en effet<br />
que les étoiles T-Tauri ont une rotation lente). Cette étu<strong>de</strong> a été amorcée (Ferreira & al 2000). Plus tangibles<br />
sont les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> diagnostics <strong>de</strong>s écoulements d’accrétion-éjection (Cabrit 1999, Garcia 2001a et 2001b) qui<br />
à la fois confortent l’ossature <strong>de</strong> la théorie et suggèrent <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>ments visant à contraindre les<br />
développements récents mentionnés précé<strong>de</strong>mment (Casse et Ferreira 2000a et b). Ces diagnostics sont<br />
réalisés à travers l’analyse <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s raies interdites. Cette confrontation aux<br />
observations a nécessité un calcul détaillé du transport <strong>de</strong> l’énergie dans les jets en tenant compte du<br />
chauffage produit par la diffusion ambipolaire, <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la fraction d’ionisation en fonction du flux<br />
UV et <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s “observables synthétiques” (images, diagrammes position-vitesse, rapports <strong>de</strong> raie).<br />
L’extraction du moment angulaire d’un disque d’accrétion par un champ magnétique ayant <strong>de</strong>s lignes<br />
ouvertes semble être affranchi du problème épineux du manque <strong>de</strong> viscosité <strong>de</strong>s disques standard à la<br />
Shakura–Sunyaev. Cependant une résistivité turbulente est nécessaire, ne serait ce que pour permettre<br />
l’écoulement d’accrétion vers l’objet central (la MHD idéale empêche la matière <strong>de</strong> traverser les surfaces<br />
magnétiques). En outre nous venons d’indiquer qu’un partage <strong>de</strong>s rôles entre viscosité et magnétisme était<br />
souhaitable pour obtenir <strong>de</strong>s structures d’accrétion-éjection plus flexibles. Le grand problème du transport<br />
turbulent dans les disques d’accrétion reste donc primordial, mais <strong>de</strong>s résultats importants ont été obtenus<br />
récemment sur ce problème par Jean-Paul Zahn et ses collaborateurs, et par notre équipe. En particulier, une<br />
origine purement hydrodynamique <strong>de</strong> la turbulence est maintenant assez fermement établie, et certaines<br />
propriétés du transport turbulent induit élucidées sur le plan phénoménologique (Longaretti, soumis). De fait,<br />
l’instabilité magnéto-rotationnelle (Velikhov, Chandrasekhar, Balbus, Hawley) est considérée jusqu’à<br />
présent comme le moteur essentiel <strong>de</strong> la turbulence dans les disques d’accrétion. Nous avons également<br />
abordé cette question sur le plan numérique. L’implantation à cet effet du co<strong>de</strong> Zeus 3D sur notre site<br />
informatique a été réalisée grâce à la venue <strong>de</strong> David Clarke, principal créateur <strong>de</strong> ce co<strong>de</strong>, en année<br />
sabbatique dans notre équipe au cours <strong>de</strong> l’année 2000-2001. Une version nouvelle, incorporant la technique<br />
“Adaptative Mesh Refinement” est ainsi mise à notre disposition et ouvre <strong>de</strong>s perspectives scientifiques<br />
intéressantes. Un premier résultat important a été obtenu (Longaretti & Clarke <strong>2002</strong>).<br />
Nous avons engagé une exploration systématique <strong>de</strong>s instabilités MHD dans ces écoulements avec <strong>de</strong>s<br />
premiers résultats sur les instabilités d’interchange dans les jets (Kersalé, Longaretti, Pelletier 2000 ;<br />
Longaretti et Baty, en préparation). Le résultat principal <strong>de</strong> ces travaux est que le cisaillement magnétique<br />
n’est pas systématiquement stabilisant, et que <strong>de</strong>s instabilités rapi<strong>de</strong>s peuvent se produire dans les jets issus<br />
<strong>de</strong> disques ; le rôle <strong>de</strong> ces instabilités comme source d’énergie dans la production du rayonnement issu <strong>de</strong>s<br />
jets reste à éluci<strong>de</strong>r.<br />
Pour l’essentiel, l’aspect cinétique <strong>de</strong>s problèmes que nous abordons concerne le transport, l’accélération et<br />
la formation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s particules relativistes. Ces questions sont à peu près maîtrisées<br />
lorsque le milieu porteur est un plasma non relativiste, siège <strong>de</strong> perturbations et <strong>de</strong> chocs non relativistes.<br />
Elles ne le sont pas du tout lorsque le plasma dans son ensemble est relativiste. En particulier, les instabilités<br />
cinétiques, les excitations non linéaires, les chocs et l’accélération <strong>de</strong> Fermi en régime relativiste sont <strong>de</strong>s<br />
champs d’investigation encore très ouverts sur lesquels nous avons progressé (Pelletier & Marcowith 1998,<br />
Pelletier 1999). Pour que les protons atteignent le seuil d’énergie GZK (Greisen, Zatsemin, Kusmin) <strong>de</strong><br />
3x10 20 eV dans certains AGNs et GRBs, l’accélération <strong>de</strong> Fermi doit nécessairement être en régime<br />
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