revue 18 - Institut Alcor

L'AMEII ère PARTIE - Le déploiement progressif de la consciencevaleur. Dans la friction de nos relations,nous apprenons progressivement lanature d’un amour qui ne nous emprisonnepas et laisse aussi l’autre libre,nous prenons nos propres points derepère, notre propre direction. Notreconscience se différencie de celle desautres, nous intégrons notre personnalité.De la conscienceindividuelleà l’unité deconscienceQuand la conscience individuelleenfermée dans la personnalité, commenceà devenir sensible à l’âme spirituellequi est demeurée hors de laforme, un grand bouleversement commencecar le centre de la conscienceva se déplacer de la personnalité versl’âme spirituelle elle-même.Ce bouleversement conduira l’êtrehumain à articuler sa conscience individuelle,sa perception égocentriquede lui-même et de ses intérêts surla conscience universelle et donc laperception des intérêts d’un systèmeplus grand que lui-même, dont il n’estqu’une partie. La conscience individuellede la personnalité va s’intégrerdans la conscience universellede l’âme spirituelle et ne faire qu’unavec elle, tout en restant individuelle,comme l’étincelle qui ne fait qu’unavec le feu, tout en restant étincelle.Ce rapprochement entre le fragmentd’âme incarné et l’Âme sur son propreplan est l’objectif désigné par nombred’approches, qu’elles soient philosophiques,religieuses ou spirituelles.Nous l’avons vu précédemment dansla Bhagavad Gîta. Nous le retrouvonsaussi représenté dans la sculpturesacrée du Moyen Âge par la métaphoredu retournement du corps humain ;symboliquement « la tête rejoint lespieds ». Lorsque par le travail intérieur,les énergies sont montées des piedsjusqu’à la tête, la boucle est boucléeet les extrêmes se rejoignent dans uneforme d’achèvement 2 . Il va de soi quece processus va être lent, il va nécessiterbeaucoup de réajustements qui2 Pierre-marc ANTHONIOZ, Paroles depierres, Les éditions de l’Aire Libre,1990, p 177La tête rejoint les pieds. Pare-close de stalle.Lautenbach (Haut-Rhin).vont être causes d’autant de troublesde la conscience.Là encore, l’être humain est écartelépar le processus d’expansion deconscience qui attire son attention surla dissonance entre le fragment d’âmeet la Source qui l’a émané. Là encore,la lumière révèle l’ombre. Toute aspirationspirituelle, provoque immédiatement,le contrepoids de la résistancepersonnelle. Cette fois-ci, il est tenduvers les valeurs de son âme spirituellequi prône le bien du Tout et il est lestépar ses désirs personnels. La fluctuationde ces deux courants crée des tourbillonsdans sa conscience et il lui estbien difficile de s’y retrouver. C’est lecomportement caractéristique de l’individuqui croit œuvrer dans l’intérêtde tous, alors qu’en réalité, ce sontdes motifs personnels souvent inconscientsqui le poussent à agir. Quandnous sommes pris dans cette interactionentre les motifs spirituels que nouscroyons servir et les motifs personnelsqui sont à l’œuvre, le moment vient oùnous allons devoir prendre consciencede notre réalité. Ce moment est unmoment de crise et de conflit, car lesvaleurs opposées sont exacerbées,jusqu’à ce que nous puissions les voiret choisir en conséquence.N’est-ce pas ce qui se joue actuellementou niveau de l‘humanité ? La criseéconomique et financière mondialedans laquelle nous nous débattons faitindéniablement partie du processusd’intégration entre l’âme et la personnalitéde l’humanité. Du fait decette crise, les conflits de valeurs enjeu sont rendus plus visibles et plusconscients. Chaque nation fait appelplus ou moins explicitement à la miseen jeu de valeurs supérieures telles quela solidarité, l’équilibre mondial, la justesseou la justice, le droit des nationsEn réalité, c’est une grande occasionpour toutes les parties en cause, etpour chaque individu en particulier, dediscerner un peu plus finement entreses motivations égoïstes et ses motivationsplus impersonnelles : Sommesnousprêts à partager nos richesses ouexigeons-nous seulement que les autresle fassent ? Agissons-nous en vertu d’unvéritable intérêt planétaire, ou pourprotéger nos intérêts nationaux ouindividuels ?Il n’est pas du tout facile d’y voirclair car les oscillations de la conscienceentre l’aspiration spirituelle et le désirpersonnel, génèrent autant de péripétiesde conscience.Nous avons vu que la reconnaissanceet l’acceptation de notre limitationest nécessaire pour que notreconscience s’individualise et du mêmecoup libère notre capacité créatrice.Mais il est bien difficile d’accepternotre « limité ou lesté par » d’autantplus que de son côté, l’aspiration spirituellevient activer notre idéal deperfection. C’est pourquoi, dans sesdébuts, la démarche spirituelle estsouvent une nouvelle tentative de lapersonnalité d’échapper à sa limitation.Nous sommes tendus vers l’âmespirituelle et nous avons tellement demal à accepter la réalité de nos imperfections! Paradoxe, c’est pourtant,leur acceptation qui nous permettrade trouver notre juste place pour servir! 3 Mais nous pouvons facilement fuirdans l’imaginaire pour éviter de nous3 La loi de service qui est la 3 ème grandeloi de l’Âme nous enseigne que le serviceest un instinct de l’Âme et que pourservir en tant qu’Âme, nous devons nouslimiter – Traité sur les 7 Rayons, vol. 2, §118, p. f 116.Le Son Bleu - N° 18 - Septembre 2012 - P. 25