L'AMEII ème PARTIE - Le déploiement progressif de la conscienceCOMMENT ALLERVERS LA VISION DEL’AMEToute forme est le produit de lapensée et du son. Toute forme voileou dissimule une idée ou un concept.Toute forme n’est que le symbole d’uneidée. Un des objectifs de l’en traî nementest d’arriver à deviner ce qui gît à l’arrière-plande toute forme dans l’un desrègnes de la nature. C’est un travail quipeut être fait aussi sur des personnesde son entourage. Ce travail amène àse poser trois questions :1. Vers quels objectifs tendent tousles désirs et aspirations de monâme ?2. Ma nature intérieure tout entièreest-elle placée par moi sous ladomination d’Ishvara ou Christintérieur ?3. Au centre de mes contacts quotidiens,Dieu est-il vu par moi àl’arrière-plan de toute forme etde toute circonstance ?II 2 « Le but de ces trois questionsest de provoquer la vision de l’âme etd’éliminer les obstructions. »La vision vient en ces momentsd’exaltation et de haute aspirationdont sont susceptibles la plupart desfils des hommes, et cette vision produitle stimulant voulu pour susciter en euxla détermination et la persévérancequ’exige l’élimination de l’obstruction.Les obstacles sont l’ignorance, lesens du désir, le sens de la personnalité,la haine et le sens de l’attachement.Ce sont les cinq idées ou conceptserronés qui, pendant des âges sansnombre et à travers maintes et maintesvies, empêchent les fils des hommes deprendre conscience de leur filiationdivine. Ce sont ces concepts qui incitentles hommes à s’identifier ave ce qui estinférieur et matériel et à oublier lesréalités divines.Les enveloppes de la personnalitésont porteuses de graines provenantdes vies antérieures, de la vie présente,y compris celles provenant de la couleurraciale, du cercle familial, de laToute douleur et toute peine sontcausées par l’homme spirituel s’identifiantà ses formes objectives dans lestrois mondes. Quand il peut se détacherdu royaume des sens et se connaîtrecomme « celui qui n’est pas ce qui estou touché ou entendu », l’homme peutalors se libérer de toutes les limitationsrésultant des formes et se tenir à l’écarten tant qu’entité divine percevante etagissante. Il peut utiliser les formes augré de son désir, dans l’intention deparvenir à certaines fins particulièresmais il ne sera pas entraîné à s’illusionnationetc… Trois choses résultent dela destruction de ces graines : le karmaest épuisé, la libération est réalisée, lavision de l’âme est parachevée.COMMENT DEPASSERLES OBSTACLES ?C’est le premier travail de l’aspirantau yoga. Il doit se rendre compte de lanature des obstacles et se mettre à lessurmonter en accomplissant ce travaildepuis le plan mental.II 10 « Lorsque ces cinq obstaclessont subtilement connus, ils peuventêtre surmontés par une attitude mentaleopposée. »L’ignorance doit être supplantéepar la véritable connaissance qui, selonla philosophie hindoue, repose sur lesquatre Vidyas ou éléments majeurs dela Sagesse spirituelle 1 . Il faut ajouter lesquatre nobles vérités du Bouddha et lesquatre éléments tels que décrits dans laDoctrine secrète de H.P.Blavatsky.Les activités des obstacles doiventêtre éliminées par la méditation quifait intervenir les trois facteurs : lePenseur l’âme, le mental-intellect etle cerveau physique.II 13 « Tant que les racines (samskaras)existent, leurs effets seront lanaissance, la vie et les expériences d’oùrésultent plaisir et douleur. »Ce sutra fait tout d’abord référenceà la métaphore de l’arbre renversé pourexpliquer le fonctionnement de la personnalité.Les racines sont en haut, auxplans mental concret et émotionnel, leseffets en bas, dans le corps physique.Le mental inférieur, nous dit A.A.B.,est le facteur fondamental de la pro-1 Voir les paragraphes 140 et 141 de LaLumière de l’Ame de A.A. Bailey p.f 129/ 130duction du corps éthérique, soulignantla relation profonde entre mentalintellectet vitalité. Le mental-intellecttourné vers l’extérieur engendre unevitalité physique. Le Mental-intellect,relais de l’énergie de l’âme, engendreune vitalité rayonnante d’énergied’amour. Quant à l’énergie de Kamaou désir, c’est celle, nous dit A.A.B., quiest en relation avec le corps physiquedense.Deuxième idée de ce sutra, la relationavec la notion de karma. Il estindispensable pour l’étudiant en RajaYoga, de porter la hache à la racine del’arbre, autrement dit, d’avoir raisondes pensées et des désirs que produitle corps physique. Il doit pénétrer dansle domaine subjectif s’il désire venir àbout de ce qui continuait à le retenirsur la route de la renaissance.II 17 « L’illusion faisant de celui quiperçoit et de ce qui est perçu une seuleet même chose est la cause (des effetsproduisant la douleur) dont il faut segarder. »Ce sutra nous ramène directementà la grande dualité fondamentale dela manifestation : l’union de l’esprit etde la matière. C’est leur jeu réciproquequi engendre toutes les modificationsproductrices de formes ou activités surles divers plans et qui cause les limitationsque la conscience pure s’estelle-même imposée.Il est important de bien saisir la hiérarchie des triples rapports :Celui qui perçoit La perception Ce qui est perçuLe Penseur La pensée Les formes-penséesLe spectateur La vision Le spectacleP. 32 - Le Son Bleu - N° <strong>18</strong> - Septembre 2012
L'AMEII ère PARTIE - Le déploiement progressif de la consciencener en les considérant comme étantlui-même.L’objectif majeur du Raja Yoga estd’affranchir le Penseur des modificationsdu principe pensant (le mental-intellect)afin qu’il ne soit plusimmergé dans le grand nombre despensées illusoires et ne s’identifie plusà ce qui est purement phénoménal.Il se tient debout, libre et détaché,usant du monde des sens comme d’unchamp où se déploient ses activitésintelligentes et non plus en tant quechamp d’expérimentation destiné àses entreprises personnelles.LES IDEES OFFERTESIl y a trois étapes essentielles dansl’évolution humaine conduisant à lalibération des trois mondes (physique,émotionnel, intellectuel) :a) l’être humain, spectateur, s’identifieavec les formes dans les troismondesb) Puis il devient graduellementconscient de ce qui a causé leurprésence et du type de forcesqui leur a donné naissance. Desraisons karmiques essentiellementlui apparaissent. Toutes cesformes existent en fonction delui et pour lui.c) Plus tard il découvre l’idée quileur est incorporée. Il passe ainsidu domaine de l’objectivité audelàdes trois mondes pour entrerdans le domaine de l’âme, causesubjective de la triple manifestationdes formes dans les troismondes.II 20 « Le voyant est pure connaissance(Gnosis). Bien que pur, il considèrepar l’intermédiaire du mental,l’idée offerte.• Le voyant est celui qui regardeet considère (de son point de vuedivin) ce monde, cette grandemaya de l’illusion. Il utilise lemental-intellect pour percevoirles idées offertes.• Idée offerte, cela veut dire quechaque forme qui passe devantle spectateur du grand panoramade la vie dans les trois mondesest une « idée », une pensée ducorps mentalIl y a trois groupes principauxd’idées offertes :a) celles relatives au NON-SOI- les formes objectives tangiblesdu monde physique quotidien- les humeurs, sentiments et désirsdu monde émotionnel- les myriades de formes-penséesqui peuplent le mental-intellectb) celles liées à toutes les formes depar nature dans les trois règnessub-humainsc) les formes-pensées- que le voyant peut lui-mêmecréer après avoir appris à maîtriserle mental-intellect età discriminer entre le mondeillusoire du NON-SOI et les réalitésqui constituent le mondede l’esprit.- Les idées offertes par le mondede la vie de l’esprit.MOYEN I :LES CINQ COMMANDEMENTSNous nous contenterons de mentionnerquelques sutras des cinqmoyens, les trois autres seront commentésdans la 3 e partie de notre étude.Nous rappelons que ces cinq premiersmoyens concernent la transmission,au cerveau physique, des pensées, desvœux et de la volonté de l’âme.II 30 « L’innocuité, la vérité enverstous les êtres, l’abstention de vol, d’incontinenceet d’avarice constituent lescinq commandements. »L’innocuité a trait aux actions physiquesde l’homme en corrélation avectoutes les formes de la manifestationdivine. L’homme n’offense aucun êtreet ne nuit à personne.L’abstention d’incontinence relèvede la nature émotionnelle. C’est l’absencede désir. Elle régit la tendance àse porter à l’extérieur, vers ce qui n’estpas le soi. C’est l’impulsion vers l’extérieur,forme qui apparente de très prèsl’homme au règne animal. Toute impulsionconcernant les formes et l’hommeréel, et tendant à relier celui-ci à uneforme et au plan physique, est considéréecomme un aspect de l’incontinence.La tendance à rechercher le plaisir et lasatisfaction qui en résulte sont considéréescomme de l’incontinence.« Lorsque vous vivezd’instant en instant le iciet maintenant, chaqueinstant est un miracle,un moment où la paix, lebonheur et le contentementexistent. Ce n’estpas l’arrivée ni le butque vous recherchez,c’est chaque instant, chaquepas que vous faitesqui est un pas de paix,et chaque moment partagéavec des gens quiest un moment de paix.Lorsque vous partagezvotre amour, votre sympathie,votre empathieet votre humanité, c’estcela la paix. La paix n’estpas pour demain, la paixn’arrivera pas lorsquele Kremlin et la MaisonBlanche, l’Irak et l’Amérique,ou encore l’Indeet le Pakistan déclarerontla paix. La paix estlà à chaque instant lorsqueles gens sont prêtsà s’écouter les uns lesautres. »Satish KumarLe Son Bleu - N° <strong>18</strong> - Septembre 2012 - P. 33