12.07.2015 Views

Cardio et Sport - msport.net

Cardio et Sport - msport.net

Cardio et Sport - msport.net

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

par des épreuves d’endurance (32, 33),avec des résultats d’ailleurs parfoiscontradictoires (34). Des montées souventsignificatives de troponine ontnéanmoins été objectivées, sansconfirmation IRM de nécrose, cependant(35). S’il est tout à fait envisageableque ces montées de troponinene signifient pas obligatoirementnécrose myocardique, ne peut-oncependant envisager la constitutiond’infarctus myocardiques microscopiques,indétectables par nos techniquesd’imagerie, mais éventuellementà l’origine de micro-foyers arythmogènes,susceptibles de générer destroubles du rythme ventriculairesmortels lors d’efforts ultérieurs ?Le dopageAbordons, enfin, l’épineux problèmedu dopage. Comme les praticiensimpliqués dans la prise en charge dessportifs ne l’ignorent pas, ce fléau neconcerne pas que le haut niveau. Et laFrance n’est évidemment pas épargnéepar les comportements addictifs,même à des niveaux modestes (36).Des substances comme l’EPO (37), lesanabolisants (38), la cocaïne (38) onttoutes fait l’obj<strong>et</strong> de publications soulignantleurs eff<strong>et</strong>s hautement délétèressur le plan cardiovasculaire à l’effort,de par leurs eff<strong>et</strong>s prothrombotiques,vasoconstricteurs <strong>et</strong> pro-arythmiques.Mais comment en apprécier précisémentles mécanismes puisque cessubstances, interdites pour certaines àla consommation, sont égalementcontre-indiquées en association <strong>et</strong> n’ontjamais été étudiées en condition destress physiologique ? Quelle est laréponse de l’endothélium coronaire àces produits en conditions catécholergiquesmajeures, en état de déshydratationrelative ? Personne ne peut,aujourd’hui, apporter de réponse clairedans ce domaine. Mais une chose estcertaine, la consommation de substancesdopantes dans la population sportivegénère un biais non négligeable dansnotre compréhension des différentsmécanismes étiologiques en causedans les accidents.> Comment obtenir unediminution des accidentscoronariens à l’effort ?Améliorer la qualitédes bilans de dépistageIl s’agit d’une approche complexe, surtoutdans le domaine de la coronaropathie.En eff<strong>et</strong>, si plusieurs enquêtesréalisées au sein de populations sportivesfrançaises, ces derniers semestres,soulignent le taux insuffisant de bilanscardiologiques, la médiocre valeur prédictivede l’épreuve d’effort vis-à-vis dela rupture de plaque incite surtout àm<strong>et</strong>tre l’accent sur le contrôle des facteursde risque pour limiter les accidents.Quant à l’anomalie de naissancedes coronaires, l’échographie transthoraciquepeut être contributive, à lacondition que le problème soit spécifiquementrecherché lors de l’examen.Sensibiliser la populationAméliorer la sensibilisation d’unepopulation sportive pas assez informéedes comportements à risque <strong>et</strong>des symptômes suspects avant-coureurs(8) semble susceptible d’apporterun bénéfice plus appréciable enterme de prévention, <strong>et</strong> ce, pour uncoût bien moindre. C’est, par exemple,tout le sens de la campagne “Cœur <strong>et</strong><strong>Sport</strong> : Absolument, pas n’importecomment” menée par le Club des<strong>Cardio</strong>logues du <strong>Sport</strong> <strong>et</strong> visant à lapromotion des “10 règles d’or” de labonne pratique sportive.Améliorer la prise en chargeEnfin, quels que soient les niveaux desbilans de dépistage <strong>et</strong> le degré de sensibilisation,les accidents resteront uneréalité inévitable pour certains. Améliorerleur prise en charge dans l’urgencedoit également faire partie de “laDossierpanoplie anti-mort subite”. L’engouementpour la diffusion des défibrillateursdans les salles de sport <strong>et</strong> au borddes terrains doit, à notre sens, susciterquelques réserves sur leur efficacitélors des accidents survenantpendant l’effort, comme le suggèrentplusieurs publications récentes (39, 40).Il est possible que, vu le contexte de leursurvenue, ces accidents nécessitent desmodalités de réanimation spécifiques.Dans tous les cas, la multiplicationéventuelle de ces appareils ne doit pasocculter la nécessité de militer, dans lapopulation sportive (arbitres, entraîneurs,paramédicaux, dirigeants, participants…),pour l’apprentissage àgrande échelle des manœuvres basiquesde réanimation, dont la réalisationa toujours prouvé son efficacité.> En conclusionLes accidents coronariens sont donc responsablesde nombreux infarctus <strong>et</strong>décès dans la population sportive de toutniveau. Nous venons de voir que les différentsmécanismes incriminés demandentencore leur lot de travaux afin d’endéterminer plus précisément les ressortsintimes <strong>et</strong> les prévalences respectives ausein des différentes tranches d’âge.A l’instar de certaines autres anomaliescongénitales extra-coronariennes, ledépistage par un bilan adéquat peut éviterune part de drames. Mais la plupartdes événements coronariens survenantlors de l’activité sportive restent des accidents,par essence difficilement prévisibles.Aussi, la prévention demeure,nous en sommes persuadés, une armeessentielle dans notre combat contre ceproblème de santé publique. Luttercontre le tabagisme, contrôler les tauxde LDL cholestérol, marteler les“règles d’or”, promouvoir les formationsde secourisme, voici, nous l’espéronsdu moins, comment la communautécardiologique peut apporter sa contributionà la pratique plus sereine dusport à grande échelle. ■Dossier13 <strong>Cardio</strong>&<strong>Sport</strong> • n°14

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!