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Cardio et Sport - msport.net

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en Europe <strong>et</strong> aux Etats-Unis, une proportiongrandissante de quinqua,sexa <strong>et</strong> septuagénaires, des chargesd’entraînement de plus en pluslourdes pour des objectifs toujoursplus relevés, tout concourt, dans “lasociété du jeunisme” qui est la nôtre,à l’augmentation inéluctable des accidentscardiovasculaires à l’occasion dela pratique sportive.Que nous disentles études publiéesdans les pays occidentaux ?Que le nombre de décès est infimelorsqu’il est rapporté aux nombresd’heures de pratique… chez les trèsjeunes du moins, avec des chiffresallant de 0,46 à 2,6 décès à l’effort/100 000 jeunes sportifs/an (1, 2). Maisles travaux menés sur des populationsplus âgées ne font plus le mêmeconstat. Ne tenons pas compte decertains travaux menés outre-atlantique,désormais obsolètes <strong>et</strong> devenustrop décalés en termes sociologiques.R<strong>et</strong>enons plutôt qu’en France,comme ailleurs, l’augmentation phénoménaledu réservoir de sportifsamateurs amène inévitablement àune augmentation de la prévalencedes accidents. C’est en tous les casce que semblent confirmer les résultatsde 2 études prospectives réaliséesen Dauphiné (3) <strong>et</strong> en Aquitaine(4), à 10 ans d’intervalle. Rapporté aunombre d’habitants, le nombre globald’infarctus du myocarde non mortelslors d’une activité sportive a augmenté,passant de 2,17/100 000 hab/an à2,4/100 000 hab/an, avec un pic defréquence pour la tranche d’âge 45-64 ans. De même pour le nombre dedécès, avec des valeurs de l’ordre de0,85/100 000 hab/an en Dauphinéversus 1,74/100 000 hab/an en Aquitaine.Pour finir, gardons bien à l’espritque les vétérans sont certes plusexposés, mais que la moyenne d’âgedes décédés en Aquitaine n’était quede 42,8 ans.La frontière des 35 ansDans l’étude menée en Aquitaine,46 des 47 infarctus non mortels recenséssont survenus chez des suj<strong>et</strong>s deplus de 35 ans, confirmant donc la trèsn<strong>et</strong>te prédominance de ce phénomènechez les sportifs vétérans. Cela est aussiconfirmé par une étude autopsiqued’envergure menée chez nos voisinsgermaniques (5).Par contre, dans un registre physiopathologiquedifférent, il faut impérativementgarder en mémoire quel’anomalie de traj<strong>et</strong> des coronaires estconsidérée comme la deuxième causede décès à l’effort chez les jeunes athlètes(6, 7).Tous les travaux menés sur les accidentscardiaques du sportif soulignentla surexposition masculine dans cedomaine, avec un sex ratio global de9/1. Comme dans le domaine de lacoronaropathie conventionnelle, lagent féminine bénéficie d’une protectionhormonale puissante <strong>et</strong> là réside,probablement, le mécanisme essentiel.Mais un réservoir de sportifs fémininsmoins important (8), ainsi quedes pratiques sportives souvent moinsextrêmes, surtout dans la tranche d’âgedes plus de 35 ans apportent égalementleur part d’explication. Pourmémoire, notons que le sex ratio desdécès chez les sportifs jeunes pourlesquels, nous venons de l’évoquer, lacoronaropathie n’est pas l’étiologiemajeure, est bien différent, aux environsde 4/1 seulement (2).Ainsi, la classique frontière des35 ans chez les patients de sexe masculin,au-delà de laquelle on assisteà une n<strong>et</strong>te augmentation des accidentscoronariens athéromateux,semble donc toujours devoir êtrer<strong>et</strong>enue.Que savons-nous donc ?Que les pratiquants occasionnels ounovices sont beaucoup plus exposésque les suj<strong>et</strong>s entraînés (9-11) <strong>et</strong> quela présence des classiques facteurs deDossierrisque s’accompagne d’un risque accrud’accidents également à l’effort (12).En outre, nous soupçonnons que larépartition des accidents n’est pashomogène au fil de la journée, de lasemaine <strong>et</strong> de l’année. Par contre, lesrésultats de la littérature sont divergentsquant aux périodes les plus àrisque (4, 13-15). Il faut cependantconsidérer que ces travaux ont étudiédes populations différentes, en âge,en capital génétique, <strong>et</strong> évoluant dansdes conditions climatiques elles aussispécifiques. D’où des habitudes sportivesdifférentes, des pics de pratiquedifférents, ce qui rend parfois assezparticuliers, <strong>et</strong> donc difficilementcomparables, certains des résultatsobtenus.A l’avenir, il faudra également intégrer,dans notre réflexion <strong>et</strong> dans nosdémarches de prévention, un paramètreparaissant majeur : la pollutionatmosphérique, si présente dans certainesde nos concentrations urbaines,exacerbée à l’occasion des variationsclimatiques. Son r<strong>et</strong>entissement surles accidents cardiovasculaires estdésormais prouvé (16-18).Après 35 ans, les accidents coronariensathéromateux augmentent.Dossier11 <strong>Cardio</strong>&<strong>Sport</strong> • n°14

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