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Cardio et Sport - msport.net

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les sollicitations cardiovasculaires trèsvariables selon les postes (gardien oumilieu de terrain en football, barreurou wincher en voile…). Enfin, les sportsque nous conseillons le plus souvent ànos coronariens (vélo, natation, ski defond…) sont les sports les plus formellementcontre-indiqués en compétitionpour les suj<strong>et</strong>s à haut risque. Aussi,tout est, bien sûr, question d’intensité,de durée, de répétitivité… élémentssouvent non pris en compte dans cesrecommandations générales.> Le cas des coronariensConcernant plus spécifiquement lescoronariens, les plus récentes recommandationsdémembrant les anciennes“menaces d’infarctus” en syndromecoronarien aigu (SCA) ne sont absolumentpas reprises ici. Au contraire,angor stable, instable, infarctus oupatients revascularisés sont mis dansle “même panier” des coronariens avéréssans distinction. L’évolutivité <strong>et</strong> lerisque à court <strong>et</strong> moyen termes sontpourtant très différents. Les débatsmédiatisés récents sur les stents actifsne trouvent ici aucun écho. C<strong>et</strong>te distinctionest pourtant fondamentalepour la pratique sportive, pour laquellele risque de thrombose de stent à longterme est un suj<strong>et</strong> préoccupant. Parsouci d’uniformité <strong>et</strong> de simplification,mais probablement excessive, les coronarienssont très grossièrement classésen haut <strong>et</strong> faible risque selon la fractiond’éjection, l’ischémie résiduelle oul’arythmie présente… Le risque intermédiaireancien a disparu au profit descoronariens dits “potentiels” basés uniquement,parfois, sur un score calciqueen imagerie, dont le pronostic restescientifiquement encore à établir !A l’autre bout de la “chaîne” des coronariens,le consensus est loin d’êtreclair en matière de reprise du sportchez les revascularisés (pontés oudilatés : faut-il attendre 1 mois, 6 mois,1 an… ?). Il est vrai que toute la difficultéen matière de coronaropathie,reste celle de cerner le risque évolutif,non pas tellement des sténoses avérées,en fait stabilisées par un traitementmédical bien conduit… <strong>et</strong> uneactivité sportive régulière, mais surtoutdu génie évolutif des plaquesjeunes, naissantes ou à venir, dont larupture brutale <strong>et</strong> ses conséquencessur la vascularisation myocardique nepeuvent être prévenues par le développementde la collatéralité salvatrice…elle-même initiée par uneactivité physique régulière.Ce dernier point est peut-être d’ailleursle plus débattu : en matière d’angiogenèse,d’artériogenèse <strong>et</strong> peut-êtrede vasculogenèse, des conditionsd’ischémie relative <strong>et</strong> répétée sont desfacteurs favorisants. Limiter ainsi uncoronarien en terme de performance<strong>et</strong> de fréquence cardiaque près de sonseuil ventilatoire est peut-être unefausse protection à long terme. Demême, assimiler le seuil ventilatoire àune frontière à ne pas dépasser enterme de risque rythmique est méconnaîtr<strong>et</strong>otalement les conditions dedéclenchement d’une arythmie graveventriculaire (notion de fenêtre dutrigger, de seuil d’activation du substrat,d’évolution chronotrope selon lesactivations respectives des composantesdu système nerveux autonome).BibliographieDossier> En conclusionLes critiques sont donc nombreuses,sans compter les situations cliniquesnon évoquées (Tako-Tsubo, dissectioncoronaire…). On pourrait ajouter lesrisques d’une dysfonction endothélialelimitante pour le sport après stenting <strong>et</strong>,semble-t-il, plus particulièrement en casde stents actifs ; les eff<strong>et</strong>s hypotensifsiatrogènes des médications conjuguéespréconisées par le traitement classique(IEC, bêtabloquants…), voire le déclenchementplus fréquent de myalgies <strong>et</strong>,surtout, de risque iatrogène musculaire<strong>et</strong> tendineux chez les coronariens traitéspar statine.Enfin, il faut bien reconnaître que,pour la majorité des pathologiescoronariennes, en tout cas en compétition,seuls les sports IA demeurentautorisés. En loisirs, lesautorisations ne sont guère plus élargiesqu’aux stades IIB ou IIA. Mais ilest vrai que la tâche était rude <strong>et</strong> l’entreprisea au moins le mérite d’avoirété débutée. Ces recommandations,dans lesquelles le principe de précautionprévaut largement, ne doiventpas constituer un frein <strong>et</strong> unelimitation à la pratique, sinon dusport de compétition, du moinsd’une activité de loisirs régulièrementpratiquée tant que les donnéesscientifiques sont ici largement <strong>et</strong>anciennement reconnues. ■1. Maron BJ, Zipes DP. Introduction: eligibility recommendations for comp<strong>et</strong>itive athl<strong>et</strong>eswith cardiovascular abnormalities-general considerations. J Am Coll <strong>Cardio</strong>l2005 ; 45 : 1318-21.2. Pelliccia A, Fagard R, Bjornstad HH <strong>et</strong> al. Recommendations for comp<strong>et</strong>itive sportsparticipation in athl<strong>et</strong>es with cardiovascular disease: a consensus document fromthe Study Group of <strong>Sport</strong>s <strong>Cardio</strong>logy of the Working Group of Cardiac Rehabilitationand Exercise Physiology and the Working Group of Myocardial and PericardialDiseases of the European Soci<strong>et</strong>y of <strong>Cardio</strong>logy. Eur Heart J 2005 ; 26 : 1422-45.3. Pelliccia A, Saner H. Participation in leisure-time physical activities and comp<strong>et</strong>itivesports in patients with cardiovascular disease: how to g<strong>et</strong> the benefits withoutincurring risks. Eur J <strong>Cardio</strong>vasc Prev Rehabil 2005 ; 12 : 315-7.Dossier23 <strong>Cardio</strong>&<strong>Sport</strong> • n°14

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