SOMMAIREÉVÉNEMENT P. 5Cœur <strong>et</strong> espace : entr<strong>et</strong>ien avec Philippe Perrin,astronaute de la mission 111 (NASA, Juin 2002)Dr Marc Ferrière (Département de <strong>Cardio</strong>logie, CHU de Montpellier)p. 9DOSSIERCORONAIRES ET SPORT - 2 E PARTIEIntroductionPr Hervé Douard (Hôpital cardiologique, Pessac) Accidents coronariens <strong>et</strong> activité sportiveDr Laurent Chevalier (Clinique du <strong>Sport</strong>, Bordeaux-Mérignac) Le seuil angineux est-il augmenté chez le coronarien sportif ?Dr Richard Brion, Dr Robert Poy<strong>et</strong>, Dr Sylvain Guérard(Service de <strong>Cardio</strong>logie, HIA Desgen<strong>et</strong>tes, Lyon) Endoprothèses coronaires <strong>et</strong> activité sportiveDr François Passard (Polyclinique de la Louvière, Lille) Les recommandations officielles sont-elles adaptées ?Pr Hervé Douard (Hôpital cardiologique, Pessac)MISE AU POINT P. 25Apport des nouvelles techniques échocardiographiqueschez le sportifDr Stéphane Lafitte (Hôpital <strong>Cardio</strong>logique du Haut-Lévêque,CHU de Bordeaux)Pr Hervé Douard (Hôpital cardiologique, Pessac)LE POINT SUR... P. 31Les troubles conductifs du sportifDr Marc Ferrière (Département de <strong>Cardio</strong>logie, CHU de Montpellier)CAS CLINIQUE P. 33Hypertension artérielle <strong>et</strong> force athlétiqueDr Jean-Michel Guy (Centre de Médecine du <strong>Sport</strong>, CHPL, Saint-Etienne)CONGRÈS P. 35Libre propos en direct de l'ESCDr Marc Ferrière (Département de <strong>Cardio</strong>logie, CHU de Montpellier)ANALYSE D’ARTICLE P. 37Les limites du défibrillateur semi-automatiqueDr Stéphane Doutreleau (Service de Physiologie <strong>et</strong> d’ExplorationsFonctionnelles, Pr B. Geny, CHU de Strasbourg)éditoLa tête dans les étoilesou les pieds sur terreA l’heure où les nations les plus développéesenvoient régulièrement dans l’espace leursastronautes, où des sommes considérables sontdépensées pour faire avancer la recherche dansde nombreux domaines, ces mêmes pays restenttoujours incapables de fournir des chiffresfiables sur la prévalence des accidents cardiovasculairesliés à la pratique sportive. Curieuxparadoxe, qui n’a rien de spécifiquement françaisc<strong>et</strong>te fois-ci. Les modestes terriens, spécialistesde la cardiologie du sport que noussommes, savent que ces accidents se comptentpar centaines chaque année sur notre territoirenational. Le problème étant désormaisidentifié, il y a urgence à le prendre en charge.Les moyens à employer pour obtenir une diminutionsignificative de ces accidents toujoursdramatiques sont connus de la communautémédicale. Traiter l’accident grâce à la multiplicationdes défibrillateurs semi-automatiquesaux abords des aires de jeux est un moyen quisauvera des vies, mais sûrement moins souventchez les sportifs que chez les sédentaires.Eviter l’accident plutôt que le prendre en chargeest évidemment le moyen le plus sûr d’abaisserle nombre des infarctus du myocarde <strong>et</strong> desdécès. Dispenser sans relâche les règles d’or dela bonne pratique sportive auprès du corpsmédical <strong>et</strong> des sportifs est une tâche à laquellese consacre le Club des <strong>Cardio</strong>logues du <strong>Sport</strong>depuis plusieurs semestres maintenant. Mais ilfaudra bien que les tutelles prennent égalementen compte les preuves apportées par nosamis italiens de l’efficacité d’un bilan de dépistage,simple, incluant interrogatoire adéquat,examen clinique <strong>et</strong> ECG de repos. Alors, mêmesi le basique ECG de repos est moins high-techque la station spatiale internationale ou l’échocardiographie,restons simples <strong>et</strong> agissonsefficacement.Dr Laurent ChevalierClinique du <strong>Sport</strong>, Bordeaux-Mérignac<strong>Cardio</strong>&Sp rt• Rédacteur en Chef : Pr François Carré. • Rédacteur en chef adjoint : Pr Hervé Douard.• Comité de rédaction : Dr Laurent Chevalier, Dr Sonia Corone, Dr Stéphane Doutreleau,Dr Marc Ferrière, Dr Robert Franck, Dr Jean-Michel Guy, Dr Jean-Claude Verdier.• Comité scientifique : Dr Jacques Tricoire, Dr Pascal Poncel<strong>et</strong>, Dr Richard Brion,Dr Alain Ducardonn<strong>et</strong>, Dr Elisa Pedroni, Dr Jean-Michel Chevallier, Dr ThierryLaporte, Pr Dominique Midy, Dr Pierre Dumoulin, Pr Philippe Mabo, Dr CatherineMontpère, Dr Philippe Vernoch<strong>et</strong>, Dr Sonia Corone, Pr Alain Cohen-Solal, Pr PatriceVirot, Dr François Marçon, Pr Jean-Paul Broust<strong>et</strong>, Dr Vincent Lafay, Dr Jean Gauthier,Dr Dany Marcad<strong>et</strong>, Dr Richard Amor<strong>et</strong>ti.• Edition Expressions Santé S.A.S. • Directeur de la publication : Dr AntoineLolivier • Chef du Service Rédaction : Odile Mathieu • Rédacteur : MarjorieAndrès • Secrétaire de rédaction : Annaïg Bévan • Chef de Production <strong>et</strong>Fabrication : Gracia Bejjani • Chef de Studio : Laurent Flin • Maqu<strong>et</strong>te : ChristineLecomte • Photo de couverture : NASA/2002 • Impression : Imprimerie deCompiègne, 60205 Compiègne • ISSN : en cours.3<strong>Cardio</strong>&<strong>Sport</strong> • n°14
Cœur <strong>et</strong> espaceEntr<strong>et</strong>ien avec Philippe Perrin,astronaute de la mission 111(NASA, juin 2002)Evénement© NASA/2002L’exploration de l’espace a débuté il y a maintenant 50 ans. Philippe Perrin faisait partiedes 7 membres de l’équipage de la nav<strong>et</strong>te qui a séjourné 14 jours dans l’espace enjuin 2002. Il a ainsi dû effectuer trois sorties pour participer à l’assemblage de la stationspatiale internationale.Propos recueillis par le Dr Marc Ferrière (Département de <strong>Cardio</strong>logie, CHU de Montpellier)Lorsque l’on n’est pas journaliste,que l’on n’a jamais “interviewé”une personnalité, que l’on doitparler “cœur” (le viscère, l’organe) avecquelqu’un qui a pris de la hauteur surnotre bas monde, on prépare desquestions, on se prépare, <strong>et</strong> puis toutchange. Philippe Perrin prend laparole, il vous passionne, il vous livredes informations, des anecdotes étonnantes.Alors on ne parle pas, on nepose plus de questions, on écoute, onaimerait tout r<strong>et</strong>ranscrire, tant il estincongru de ne rapporter que les proposconcernant la médecine, l’activitéphysique <strong>et</strong> le cœur.> Une poussière de vieCommençons par sa conclusion : cequi ressort d’un tel vol, aboutissementd’un rêve d’enfance que nous avonstous eu, c’est que la terre est une“poussière” de vie, entourée d’un finliseré bleu, au sein d’un noir intense.Quel décalage avec les “terriens” quandon a vécu, senti cela, la fragilité de c<strong>et</strong>tepoussière, <strong>et</strong> que l’on r<strong>et</strong>rouve le journaltélévisé avec ces nouvelles “impor-tantes”, ces résultats sportifs “majeurs”,ces futilités, sans aucun rapport avecl’enjeu réel, primordial, ressenti làhaut.Mais… parlons des aspects médicaux.Médicaux, plus que cardiaques,car ceux-ci sont loin d’apparaître aupremier plan. De plus, quand on estastronaute, avant le vol, on n’y pensepas <strong>et</strong> on ne vous y fait pas penser.Philippe Perrin est pilote de chasse, ila donc bénéficié du bilan de santé d<strong>et</strong>out pilote. Il s’est préparé physiquementà raison de 2 heures d’activitéphysique par jour, endurance <strong>et</strong> plongéesous-marine, pendant 5 ans.> Le séjour dans l’espaceLe mal de l’espaceAu début du séjour dans l’espace, lescontraintes barométriques exercéessur l’oreille interne sont modifiéesdans leur intensité <strong>et</strong> leur répartition.Elles induisent fréquemment, lors dela période d’adaptation, le mal de l’espace,très proche du mal des transports: vertiges, nausées <strong>et</strong> fatigue trèshandicapants. Il peut s’installer aprèsune heure de vol en apesanteur <strong>et</strong>dure rarement plus de 24 heures, sansréelle accoutumance, théoriquement.Pour le prévenir <strong>et</strong>/ou détecter lessuj<strong>et</strong>s les plus sensibles, les Russes,qui ont une approche médicale trèsstricte, font passer l’épreuve dite “dutabour<strong>et</strong>”. Elle consiste à faire tournerle candidat, yeux fermés <strong>et</strong> tête inclinée,à 33 tours par minute. Il faut tenir10 minutes pour être éligible, sachantqu’un quidam moyen ne tient pas5 minutes sans vomir ! A l’opposé,un cosmonaute français restaitimperturbable après 30 minutes dansc<strong>et</strong>te centrifugeuse. Les Américains,© NASA/2002La terre est une “poussière” de vie, entouréed’un fin liseré bleu, au sein d’un noir intense.5<strong>Cardio</strong>&<strong>Sport</strong> • n°14