12.07.2015 Views

Cardio et Sport - msport.net

Cardio et Sport - msport.net

Cardio et Sport - msport.net

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Analyse d’articlemaintenant porteur d’un défibrillateurautomatique implanté.> DiscussionC<strong>et</strong>te étude rapporte les résultats del’utilisation du DSA dans le cadre particulierde la mort subite de suj<strong>et</strong>sjeunes survenant pendant une activitésportive. Même si elle ne rem<strong>et</strong>pas en cause l’intérêt du DSA <strong>et</strong> de ladéfibrillation précoce, elle interrogequand même sur la prise en chargede l’ACR sur le terrain de sport.La physiopathologie de l’ACR comporte3 phases (9) :1. une phase dite “électrique” dudébut de l’événement à la 4 e minuteenviron ;2. une phase “circulatoire” de la 4 e àla 10 e minute ;3. une phase “métabolique” au-delàde la 10 e minute.La défibrillation est optimale dans lapremière phase. Au-delà de la 4 e ou5 e minute, il est actuellement recommandéde réaliser une courte périodede massage cardiaque externe efficacependant 1 à 2 minutes pour optimiserla perfusion myocardique <strong>et</strong>cérébrale avant d’utiliser le défibrillateur.L’efficacité du choc électriquesemble alors être meilleure dans desétudes animales (8, 11), mais aussichez l’homme (4, 10). Dans tous lescas, la défibrillation doit être immédiatementsuivie de manœuvres deréanimation. Dans c<strong>et</strong>te étude, laprise en charge semble avoir été optimale,puisque le délai entre l’ACR <strong>et</strong>la délivrance d’un choc électriquen’était que de 3 minutes environ.L’échec de la défibrillation précoceimplique que, dans ce contexte,d’autres facteurs peuvent interférer.Pour expliquer le faible taux de réussite,différentes hypothèses peuventêtre proposées :● la rar<strong>et</strong>é de l’événement : l’arrêtcardiaque du sportif, heureusementrare, reste un événement auquel on adu mal à croire <strong>et</strong> même les secouristesformés semblent m<strong>et</strong>tre plus d<strong>et</strong>emps à réagir dans ce contexte particulier(5), ce qui ne semble cependantpas être le cas d ans c<strong>et</strong>te étude ;● l’existence d’une cardiopathie (icisurtout des CMH) ; la présenced’anomalies du myocarde est un facteurde mauvais pronostic ; la défibrillationprécoce semble ainsibeaucoup plus efficace en cas decommotio cordis (46 % dans la sériede Maron) (7) ou de QT long (3) ;● la durée <strong>et</strong> l’intensité de l’exercicequi ont précédé l’ACR avec uneconcentration plasmatique en catécholaminesélevée, une acidose métabolique,une hypoxémie tissulaire <strong>et</strong>,sur le plan hémodynamique, desrésistances vasculaires initialementbasses, une hypovolémie plus oumoins importante (déshydratation),tous ces facteurs contribuant à unmauvais “rendement” des manœuvresde réanimation cardiorespiratoire.La prise en charge plus spécialisée, parles services de secours, devrait donctenir compte de ce contexte particulier<strong>et</strong> quelques règles sont connues :● oxygénation la plus précoce possible ;● pas de dose importante d’adrénalineinitialement ;● remplissage vasculaire systématique ;● éviter l’utilisation de sérum glucoséqui peut aggraver l’acidose métabolique.Bibliographie1. Guidelines 2000 for <strong>Cardio</strong>pulmonaryResuscitation and Emergency <strong>Cardio</strong>-vascularCare (Part 4). Circulation 2000 ;102 : I60-76.2. American College of <strong>Sport</strong>s Medicine andAmerican Heart Association. Med Sci <strong>Sport</strong>sExerc 2002 ; 34 : 561-4.3. Berger S, Utech L, Hazinski MF. Pediatr ClinNorth Am 2004 ; 51 : 1463-78.4. Cobb LA <strong>et</strong> al. Jama 1999 ; 281 : 1182-8.5. Drezner JA <strong>et</strong> al. Clin J <strong>Sport</strong> Med 2007 ;> ConclusionSans rem<strong>et</strong>tre en cause l’intérêt <strong>et</strong> l’apportdu DSA dans la prise en charge de lamort subite du sportif survenue au coursde l’effort, c<strong>et</strong> article nous rappelle quec’est une mesure peu efficace lorsqu’elleest isolée. Dans les recommandationsaméricaines récentes sur la prise encharge de l’ACR dans ce contexte particulier(5), la défibrillation précoce estmise en avant, au même titre que lareconnaissance rapide de l’ACR <strong>et</strong> de lamise en œuvre immédiate du massagecardiaque externe, qui ne doit être interrompuque brièvement pour la défibrillation<strong>et</strong> repris immédiatement après.C<strong>et</strong> article nous rappelle aussi combienil est important de dépister lessuj<strong>et</strong>s à risque de mort subite par uninterrogatoire, un examen physique<strong>et</strong>, selon les recommandations européennes,un ECG de repos avant lasignature d’un certificat de non contreindicationà la pratique sportive.Enfin, si l’on ne peut qu’encouragerla mise en place de défibrillateursaccessibles pour les sportifs <strong>et</strong> pour lepublic sur les terrains de sport, elle nedoit pas nous rassurer outre mesure<strong>et</strong> ne doit pas constituer un laissezpasserpour la pratique du sport dessuj<strong>et</strong>s à risque. ❚MOTS CLÉSEntraînement, Mort subite,Troubles du rythme ventriculaire17 : 87-103.6. Drezner JA, Rogers KJ. Heart Rhythm 2006;3 : 755-9.7. Maron BJ <strong>et</strong> al. JAMA 2002 ; 287 : 142-6.8. Niemann JT <strong>et</strong> al. Circulation 1992 ; 85 : 281-7.9. Weisfeldt ML, Becker LB. JAMA 2002 ; 288 :3035-8.10. Wik LT <strong>et</strong> al. JAMA 2003 ; 289 : 1389-95.11. Yakaitis RW <strong>et</strong> al. Crit Care Med 1980 ; 8 :157-63.<strong>Cardio</strong>&<strong>Sport</strong> • n°14 38

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!