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RappoRt annuel - Autorité de contrôle prudentiel - Banque de France

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SommaireÉditorial <strong>de</strong> Christian Noyer, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ ACP et gouverneur <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> 4Interview <strong>de</strong> Danièle Nouy, secrétaire général <strong>de</strong> l’ ACP 8chapitre 1Présentation <strong>de</strong> l’ ACP 131. Missions et organisation <strong>de</strong> l’ ACP 142. Le secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP 243. L’ action du collège <strong>de</strong> l’ ACP 294. L’ évaluation <strong>de</strong> l’ action <strong>de</strong> l’ ACP 365. Deux enjeux majeurs pour l’ ACP : la loi <strong>de</strong> séparation et <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>s activités bancaireset l’ Union bancaire européenne 38Focus sur les principales actions <strong>de</strong> communication <strong>de</strong> l’ ACP en 2012 40chapitre 2Contribuer à la stabilité du système financier 431. Les agréments et autorisations 442. Les principaux risques auxquels le système financier a été exposé en 2012 573. Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel 65chapitre 3Protéger la clientèle <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance 971. Le contrôle du respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle 982. Le traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la clientèle 1083. Les recommandations <strong>de</strong> bonnes pratiques 1124. Les activités du pôle commun ACP/AMF 114chapitre 4La lutte contre le blanchiment <strong>de</strong>s capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT) 1171. Les contrôles <strong>de</strong> l’ ACP en 2012 1182. Les constats effectués 1203. Les décisions générales en matière <strong>de</strong> LCB-FT 124chapitre 5Sanctionner les manquements : l’ activité <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s sanctions 1271. L’ activité disciplinaire 1282. Autres faits marquants <strong>de</strong> l’ année 2012 137chapitre 6Être un acteur influent <strong>de</strong> l’ évolution du cadre réglementaire international, européen et français 1391. L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales 1402. L’ évolution législative et réglementaire au niveau national 162chapitre 7Budget et suivi <strong>de</strong> la performance 1671. Budget 1682. Suivi <strong>de</strong> la performance 176Glossaire 1882 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Sommaire <strong>de</strong>s encadréschapitre 1Présentation <strong>de</strong> l’ ACPUne communication renforcée 16Composition du comité d’audit <strong>de</strong> l’ acp 20Composition <strong>de</strong> la commission consultativeAffaires pru<strong>de</strong>ntielles 20Composition <strong>de</strong> la commission consultativePratiques commerciales 21Composition <strong>de</strong> la commission consultativeLutte contre le blanchiment 22Composition du comité scientifique <strong>de</strong> l’ acp 23Le recrutement <strong>de</strong>s profils scientifiques 25Intégration <strong>de</strong>s commissaires contrôleurs<strong>de</strong>s assurances au corps <strong>de</strong>s ingénieurs <strong>de</strong>s Mines 26La formation : une action essentielle pour intégrerles nouveaux collaborateurs et assurer leur montéeen compétences 26Les décisions <strong>de</strong> portée générale adoptées en 2012 30Les pouvoirs du collège <strong>de</strong> l’ ACP en matière<strong>de</strong> police administrative 32chapitre 2Contribuer à la stabilité du système financierServices <strong>de</strong> paiement et prestataires <strong>de</strong> services<strong>de</strong> paiement 49L’ activité du comité scientifique <strong>de</strong> l’ ACP en 2012 63Stress tests FSAP du FMI 64Le contrôle <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> paiement 66L’ analyse du risque <strong>de</strong> contagion 68Les groupes bancaires systémiques 69L’ exercice <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong>s fonds propresmené par l’ Autorité bancaire européenne 70Conclusion du rapport Liikanen 72Les travaux <strong>de</strong> l’ ACP sur la pondération<strong>de</strong>s crédits immobiliers 77Le pilier 3 <strong>de</strong> Solvabilité II : les avancées 2012 82Les résultats <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième enquête<strong>de</strong> préparation à Solvabilité II 83Une coopération européenne dans le cadredu suivi <strong>de</strong>s précandidatures modèles internes<strong>de</strong>s groupes internationaux 85L’ analyse <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> revalorisation en assurance vie 87Des actions renforcées pour obtenir les documents<strong>annuel</strong>s dans les délais 88Une conférence sur le contrôle <strong>de</strong>s systèmesd’information dans les banques et les organismesd’assurance 90L’ i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s organismes d’assuranced’importance systémique 91Flux d’épargne <strong>de</strong>s ménages et inci<strong>de</strong>ncesur les bancassureurs 93chapitre 3Protéger la clientèle <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banqueet <strong>de</strong> l’ assuranceL’ enquête <strong>de</strong> l’ ACP sur les contrats d’assuranceliés aux téléphones portables 102L’ innovation financière et l’ ACP 107Les travaux <strong>de</strong> la commission consultativePratiques commerciales en 2012 113chapitre 4La lutte contre le blanchiment <strong>de</strong>s capitauxet le financement du terrorisme (LCB-FT)Adoption <strong>de</strong> l’ instruction n o 2012-I-04 :définition <strong>de</strong>s nouveaux questionnaires LCB-FT 118Un point <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l’ ACP : la mise en œuvre<strong>de</strong>s obligations en matière <strong>de</strong> LCB-FTpar les organismes implantés outre-mer 119Bilan <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle sur placesur le respect <strong>de</strong>s obligations <strong>de</strong> LCB-FTdans le domaine <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> fortune 123L’ activité <strong>de</strong> la commission consultativeLutte contre le blanchiment en 2012 125chapitre 5Sanctionner les manquements :l’ activité <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s sanctionsComposition <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s sanctionsà la fin <strong>de</strong> 2012 131chapitre 6Être un acteur influent <strong>de</strong> l’ évolutiondu cadre réglementaire international,européen et françaisL’ architecture <strong>de</strong> la supervision européenne 140Point d’étape sur Omnibus II 143L’ action <strong>de</strong> l’ ACP en faveur du renforcement<strong>de</strong> la LCB-FT au niveau international 148L’ activité <strong>de</strong> la commission consultativeAffaires pru<strong>de</strong>ntielles 153L’ évaluation <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> Bâle III 156La consolidation <strong>de</strong>s entités structurées :application aux entités du shadow banking 158chapitre 7Budget et suivi <strong>de</strong> la performanceÉvolutions en matière <strong>de</strong> contributionspour frais <strong>de</strong> contrôle 171ACPRapport <strong>annuel</strong> 20123


ÉditorialChristian NoyerPrési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ ACP et gouverneur<strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>4 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


En 2012, la stagnation <strong>de</strong> l’activitééconomique en <strong>France</strong> et sa baissedans le reste <strong>de</strong> la zone euro ont pesésur les résultats <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>sorganismes d’assurance français. Lesconditions <strong>de</strong> leur refinancement sesont néanmoins nettement amélioréeset le niveau <strong>de</strong> leur solvabilité s’estglobalement renforcé.)(Les six principaux groupes bancaires français 1ont dégagé en 2012 un résultat net part du groupe<strong>de</strong> 8,4 milliards d’euros, contre 14,5 milliardsd’euros en 2011, soit une baisse <strong>de</strong> 42 % par rapportà 2011. Ces résultats sont cependant marquéspar <strong>de</strong>s éléments exceptionnels importants,notamment l’enregistrement <strong>de</strong>s moins-values<strong>de</strong> cession <strong>de</strong>s filiales étrangères en Grèce et <strong>de</strong>sdépréciations <strong>de</strong> goodwill.Le revenu agrégé <strong>de</strong> ces groupes bancaires, mesurépar le produit net bancaire, est en baisse <strong>de</strong>7 %, à 135 milliards d’euros mais il est impacténégativement par la réévaluation à la hausse <strong>de</strong>la <strong>de</strong>tte propre qui, paradoxalement, reflète uneamélioration <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>sbanques françaises par les marchés.Le coût du risque baisse <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 29 % sur unan, mais l’année 2011 avait été marquée par l’enregistrement<strong>de</strong>s dépréciations sur titres grecs.Si l’on fait abstraction <strong>de</strong> cet impact, l’année2012 s’est en réalité traduite par une montée graduelledu coût du risque, reflet d’une situationéconomique difficile.Les mesures <strong>de</strong> restructuration prises par lesbanques françaises ont également pesé sur leurrentabilité, mais elles <strong>de</strong>vraient leur permettre<strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r leur situation et leurs performances,limitant ainsi leurs risques dans unenvironnement qui reste incertain.Si l’année 2011 avait été marquée par <strong>de</strong>s modalités<strong>de</strong> refinancement du système bancaire françaistendues, en 2012, la situation <strong>de</strong> liquidité <strong>de</strong>sbanques françaises s’est nettement améliorée :le ratio crédits/dépôts s’est fortement réduit, lastructure <strong>de</strong>s passifs s’allonge progressivementet le coefficient <strong>de</strong> liquidité réglementaire s’estsensiblement amélioré.En matière <strong>de</strong> solvabilité, les mesures engagéespar les banques françaises pour renforcer leursfonds propres (essentiellement par la mise enréserve <strong>de</strong> résultats) et opérer un ajustementciblé <strong>de</strong> leurs bilans leur ont par ailleurs permis<strong>de</strong> respecter sans difficulté l’objectif fixéau 30 juin 2012 par l’EBA (European BankingAuthority – Autorité bancaire européenne) d’unratio Core Tier One <strong>de</strong> 9 %. Les banques françaisessont aussi en mesure <strong>de</strong> respecter leursannonces au marché d’atteindre <strong>de</strong>s ratios <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 9 % en 2013 en appliquant les nouvellesrègles Bâle III.Dans le secteur <strong>de</strong> l’assurance, les résultats <strong>de</strong>sprincipaux groupes actifs sur le marché français 2sont en hausse, après une année 2011 marquéepar d’importantes dépréciations <strong>de</strong>s placements,liées à la crise <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes souveraines.La rentabilité du secteur <strong>de</strong>meure globalementsatisfaisante avec une progression du chiffred’affaires en assurance non-vie et un accroissement<strong>de</strong>s produits financiers en assurance vie.En non-vie, la progression du chiffre d’affairesrésulte à la fois <strong>de</strong> hausses tarifaires et d’unebonne maîtrise <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion. L’assurancevie a connu, pour la première fois, une décollectenette <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 6 milliards d’euros. Néanmoins,cette décollecte, amorcée au second semestre <strong>de</strong>l’année 2011, s’est atténuée au cours <strong>de</strong> l’année2012 et les premiers chiffres <strong>de</strong> l’année 2013indiquent un retour à une collecte nette positive.Enfin, les marges <strong>de</strong> solvabilité ont poursuivileur progression par rapport à fin 2011, principalementsous l’effet <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong>s taux d’intérêtsur les titres obligataires qui a généré unehausse <strong>de</strong>s plus-values latentes.1. BNP Paribas, Société Générale, groupe Crédit Agricole, BPCE, groupe Crédit Mutuel, la <strong>Banque</strong> Postale.2. Allianz, AXA, CNP, Generali.ACPRapport <strong>annuel</strong> 20125


Dans cet environnement incertain,l’ ACP se <strong>de</strong>vait <strong>de</strong> maintenir unhaut niveau <strong>de</strong> vigilance. Son action,ainsi que la résilience du systèmefinancier français à <strong>de</strong>s conditionsmacro-économiques et financièresparticulièrement dégradées, ont étéreconnues par le Fonds monétaireinternational (FMI).)(L’ activité <strong>de</strong> l’ ACP s’est en effet exercée en 2012dans une conjoncture difficile pour le secteur financier,qui a continué à subir les conséquences<strong>de</strong> la crise et <strong>de</strong> l’aversion croissante aux risques<strong>de</strong>s agents économiques. Le ralentissementconjoncturel a conduit l’ ACP à approfondir sasurveillance <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> crédit sur les entrepriseset les particuliers.L’ ACP a orienté ses actions <strong>de</strong> contrôle à partir<strong>de</strong> ses analyses qui visent à i<strong>de</strong>ntifier les principauxrisques auxquels le système financier estexposé. De ce point <strong>de</strong> vue, elle a été particulièrementattentive aux plans d’action développéspar les banques pour respecter les futurs ratiosréglementaires.L’ ACP a veillé à ce que les organismes d’assurancegèrent avec pru<strong>de</strong>nce la situation actuellemarquée par un niveau historiquement bas<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments. Par ailleurs, grâce à sa situationd’autorité intégrée, supervisant à la fois lesbanques et les assurances, elle a porté une attentionparticulière aux expositions croisées entreles <strong>de</strong>ux secteurs d’activité et, plus largement,aux liens qui les unissent.Le suivi du comportement d’épargne et <strong>de</strong> placements<strong>de</strong>s ménages et leur inci<strong>de</strong>nce sur la situationpru<strong>de</strong>ntielle <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>s organismesd’assurance a également été un sujet d’attentionpour l’ ACP en 2012. Il est encore trop tôtpour faire le bilan <strong>de</strong>s hausses <strong>de</strong>s plafonds dulivret A et du livret <strong>de</strong> développement durable,dont les flux <strong>de</strong> collecte proviennent, à ce sta<strong>de</strong>,essentiellement <strong>de</strong>s autres produits bancaires.L’ ACP poursuivra ses analyses en 2013.L’ ACP a poursuivi ses actions et ses contrôles enmatière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle ; elle a privilégiéune approche ciblée, portant sur le droitau compte, la conformité <strong>de</strong>s documents remisà l’emprunteur, le traitement <strong>de</strong>s réclamations,ainsi que sur la commercialisation <strong>de</strong> contratsd’assurance vie et la gestion <strong>de</strong>s contrats d’assurancevie non réclamés.Il convient également <strong>de</strong> souligner l’importancedu pôle commun ACP/AMF qui, après trois ansd’existence, s’est imposé comme un dispositif<strong>de</strong> coordination actif entre les <strong>de</strong>ux autorités.Preuve en est l’action conjointe sur le recueil<strong>de</strong>s informations relatives à la connaissance<strong>de</strong>s clients dans les domaines <strong>de</strong> l’assurancevie et <strong>de</strong>s instruments financiers. Mais aussi,l’enrichissement du site d’information au publicAssurance <strong>Banque</strong> Épargne Info Service.L’ ACP inscrit également ses actions, dans ledomaine <strong>de</strong>s pratiques commerciales, dans lecontexte international puisqu’elle a adhéré àFinCoNet (International Financial ConsumerProtection Network), réseau qui vise à instituerune collaboration internationale pour la protection<strong>de</strong> la clientèle bancaire.Toutes ces activités rapprochent le superviseur<strong>de</strong>s consommateurs et participent au renforcement<strong>de</strong> la confiance <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers dans l’actionpublique.Dans l’exercice <strong>de</strong> ses missions, l’ ACP s’attacheà renforcer la résilience du système financier. Lejugement positif porté par le FMI, dans les conclusions<strong>de</strong> sa mission d’évaluation <strong>de</strong> la stabilité dusystème financier français (FSAP – Financial SectorAssessment Program), conforte les actions mises enœuvre par l’ ACP pour atteindre les objectifs qui luiont été fixés.Le FMI a estimé que le système français <strong>de</strong> régulationet <strong>de</strong> supervision était d’un très hautniveau, soulignant notamment que les autoritésfrançaises ont une connaissance particulièrementapprofondie <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong>s banques.Cette évaluation a mis en évi<strong>de</strong>nce la capacité <strong>de</strong>résistance <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>s assurances à <strong>de</strong>sscenarii <strong>de</strong> stress intense. Il n’en reste pas moinsque les banques doivent poursuivre la consolidation<strong>de</strong> leurs financements <strong>de</strong> marché (wholesalefunding), même si elles disposent d’importantes6 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


En matière <strong>de</strong> lutte contre le blanchiment etle financement du terrorisme, la révision <strong>de</strong>srecommandations du GAFI (Groupe d’action financière),qui concerne non seulement le contenumais également la structure <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>sstandards internationaux, a largement mobiliséles équipes en charge <strong>de</strong> ce domaine.Quels sont les autres projets<strong>de</strong> l’année 2013 ?)(Dans la conjoncture <strong>de</strong> crise financièrepersistante, la vigilance <strong>de</strong> l’ ACP doit continuerà s’exercer <strong>de</strong> façon particulièrement intense.Cela implique <strong>de</strong>s contacts très fréquents avecles établissements et les organismes contrôlésainsi que <strong>de</strong>s collectes d’information avec <strong>de</strong>sdélais <strong>de</strong> réponse et <strong>de</strong> traitement rapi<strong>de</strong>s.• En matière pru<strong>de</strong>ntielle, grâce à la mobilisation<strong>de</strong>s équipes, nous continuerons notresuivi assidu <strong>de</strong> tous les organismes et établissements,tant par le contrôle permanent quesur place. Des contrôles sur place thématiquesseront appuyés par <strong>de</strong>s enquêtes dirigées parla direction <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s sur les conséquences<strong>de</strong>s dispositifs réglementaires.• Il sera également nécessaire <strong>de</strong> continueret <strong>de</strong> développer notre contribution à l’évolution<strong>de</strong>s normes pru<strong>de</strong>ntielles internationalesavec Bâle III et Solvabilité II.Cela implique <strong>de</strong> suivre la mise en œuvre, parle secteur bancaire, <strong>de</strong>s nouvelles dispositionsnationales et son adaptation à l’environnementéconomique et financier français. Les approchesrelatives aux exigences <strong>de</strong> fonds propres <strong>de</strong>vrontêtre validées. Enfin, le travail au sein <strong>de</strong>s collèges<strong>de</strong> superviseurs sera approfondi.Dans le secteur <strong>de</strong> l’assurance, concernantSolvabilité II, les missions <strong>de</strong> contrôle surplace <strong>de</strong>s modèles internes seront poursuivies ;l’étu<strong>de</strong> d’impact sur les branches longues etles stress tests <strong>de</strong> l’EIOPA seront suivis par leséquipes <strong>de</strong> l’ ACP.La protection <strong>de</strong> la clientèle va <strong>de</strong>meurer une <strong>de</strong>spriorités <strong>de</strong> l’ ACP. Les sujets ne manquent paset sont variés. Les thématiques déjà engagéesseront poursuivies et enrichies <strong>de</strong> nouveauxthèmes, tels que l’intégration <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>protection <strong>de</strong> la clientèle dans le dispositif <strong>de</strong>contrôle interne, le contrôle <strong>de</strong>s intermédiairesen opérations <strong>de</strong> banque et services <strong>de</strong> paiement(IOBSP) ainsi que le contrôle <strong>de</strong>s associationssouscriptrices.Cette année 2013 est l’année<strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> l’Union bancaire.Quel sera l’impact sur lefonctionnement <strong>de</strong> l’ ACP <strong>de</strong> cemécanisme <strong>de</strong> supervision unique ?)(En 2013, il nous faut effectivement préparer lefonctionnement <strong>de</strong> l’Autorité au sein <strong>de</strong> l’Unionbancaire européenne. Les directions <strong>de</strong> contrôlebancaire sont fortement impliquées en 2013 dansleur organisation et leur fonctionnement par lapréparation du superviseur européen, puis parla mise en œuvre effective <strong>de</strong> l’Union bancaire.Cela va générer une charge <strong>de</strong> travail élevée et<strong>de</strong> nombreux déplacements, ainsi que <strong>de</strong>s détachementsà Francfort en nombre significatif.L’ objectif <strong>de</strong> l’Union bancaire est <strong>de</strong> renforcerla stabilité financière dans la zone euro et <strong>de</strong>minimiser, pour les citoyens européens, le coût<strong>de</strong>s défaillances bancaires. La première étape– avant la résolution et la garantie <strong>de</strong>s dépôts –concerne la mise en place d’un superviseurbancaire européen.La création <strong>de</strong> l’Union bancaire est une belleopportunité pour l’ ACP. Ce schéma va faciliteret enrichir notre travail. Réussir la mise enplace – puis contribuer au bon fonctionnement –du système <strong>de</strong> supervision unique ne pourra sefaire sans la mobilisation, tant à Francfort quechez les superviseurs nationaux, <strong>de</strong>s meilleurstalents, dont l’ ACP ne manque pas ! Cette réussitepasse par la forte motivation <strong>de</strong>s personnes quivont participer à cette « belle aventure », ainsi quepar les actions que nous allons mener, à l’ ACP et10 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


à la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, pour susciter <strong>de</strong>s candidaturessur les postes créés à Francfort et préparerles intéressés au processus <strong>de</strong> sélection.Pour la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> et l’ ACP, la mise enplace <strong>de</strong> l’Union bancaire sera facilitée par le faitque notre organisation, qui repose sur une supervisionadossée à la banque centrale, s’inscritparfaitement dans la ligne du projet européen.L’ ACP restera, <strong>de</strong> toute façon, fortement engagéedans la préparation <strong>de</strong>s décisions et l’instruction<strong>de</strong>s dossiers, à l’instar <strong>de</strong> ce qui sepasse pour la politique monétaire. La mise enœuvre <strong>de</strong>s décisions et l’exécution <strong>de</strong> la supervisioncontinueront <strong>de</strong> relever principalement<strong>de</strong>s autorités nationales. Les dossiers « remonteront» au niveau central, comme ils remontentaujourd’hui vers le collège <strong>de</strong> l’ ACP. Notre travailau quotidien sera enrichi par sa dimensioninternationale et par notre participation à lagouvernance <strong>de</strong> l’ensemble du mécanisme.Comment la BCE (<strong>Banque</strong> centraleeuropéenne) et les superviseursnationaux se partageront-ilsla tâche en pratique ?et les questions liées à la collecte d’informationssont également étudiées. Des représentants <strong>de</strong>l’ ACP participent à ces travaux.Le recrutement <strong>de</strong>s effectifs nécessaires à lasupervision constitue un enjeu capital pourla BCE, aussi bien sous l’angle quantitatif quequalitatif. Des superviseurs, issus <strong>de</strong>s différentesautorités <strong>de</strong> contrôle nationales, y serontdétachés et nous ferons en sorte <strong>de</strong> susciter <strong>de</strong>svocations parmi nos meilleurs agents.Quelques mots <strong>de</strong> conclusionsur la résolution ?)(L’ ACP va bientôt laisser sa place à l’ ACPR (Autorité<strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel et <strong>de</strong> résolution),dotée <strong>de</strong> pouvoirs étendus en matière <strong>de</strong> résolution.Construite sur <strong>de</strong>s bases très soli<strong>de</strong>s,l’ ACPR se distinguera <strong>de</strong> nouveau, j’en suissûre, dans la réussite <strong>de</strong> ses missions.)(La répartition opérationnelle <strong>de</strong>s tâches n’est pasencore totalement finalisée, mais la BCE sera dotée<strong>de</strong> l’entière responsabilité <strong>de</strong> la supervisionbancaire pour la zone euro, avec une compétencedirecte sur les banques « les plus significatives». Les critères retenus pour i<strong>de</strong>ntifier cesbanques donnent à penser qu’une part importante<strong>de</strong> notre système bancaire sera concernéepar la supervision directe <strong>de</strong> la BCE. Les autresbanques continueront à être supervisées parl’ ACP, mais avec un droit <strong>de</strong> regard <strong>de</strong> la BCE.Pour la BCE, il s’agit évi<strong>de</strong>mment d’un grandchangement organisationnel car elle se trouveradotée <strong>de</strong> nouvelles missions. Afin <strong>de</strong> préparercette évolution, un groupe <strong>de</strong> travail coordonneles travaux visant à la mise en œuvre opérationnelledu mécanisme <strong>de</strong> supervision unique. Unecartographie du secteur bancaire européen estactuellement à l’étu<strong>de</strong>. L’ organisation juridiqueACPRapport <strong>annuel</strong> 201211


1Missions et organisation<strong>de</strong> l’ ACP1.1 Les missions <strong>de</strong> l’ ACPLes missions <strong>de</strong> l’ ACP sont définies dans l’ articleL. 612-1 du co<strong>de</strong> monétaire et financier.L’ Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel est ainsi chargée<strong>de</strong> « veiller à la préservation <strong>de</strong> la stabilitédu système financier et à la protection <strong>de</strong>s clients,assurés, adhérents et bénéficiaires <strong>de</strong>s personnessoumises à son contrôle ».Ses missions portent sur le respect, par les personnessoumises à son contrôle, <strong>de</strong>s dispositionslégislatives et réglementaires prévues par cetarticle.L’ ACP a ainsi pour mission :ıı<strong>de</strong> délivrer les agréments et autorisationsprévus par la loi et la réglementation ;ııd’exercer une surveillance permanente <strong>de</strong>la situation financière et <strong>de</strong>s conditionsd’exploitation <strong>de</strong>s personnes soumises à soncontrôle, notamment le respect <strong>de</strong>s exigences<strong>de</strong> solvabilité et <strong>de</strong>s règles relatives à la préservation<strong>de</strong> la liquidité. Pour le secteur <strong>de</strong>l’ assurance, elle s’assure que les organismessont en mesure <strong>de</strong> tenir, à tout moment,leurs engagements pris envers leurs assurés,adhérents, bénéficiaires ou entreprises réassuréeset qu’ils les tiennent effectivement.L’ ACP veille également à ce que les modalités<strong>de</strong> constitution et <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>sorganes dirigeants et délibérants <strong>de</strong>s organismesd’assurance soient conformes auxtextes qui les régissent ;ıı<strong>de</strong> veiller au respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>stinées à assurerla protection <strong>de</strong>s clientèles. Ces règlesrésultent notamment <strong>de</strong> dispositions législativeset réglementaires, <strong>de</strong> co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conduiteapprouvés à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’une associationprofessionnelle ou <strong>de</strong> bonnes pratiques <strong>de</strong>la profession constatées ou recommandéespar l’ Autorité. Elle veille aussi à l’ adéquation<strong>de</strong>s moyens et procédures que les personnescontrôlées mettent en œuvre à cet effet. Pourcette mission, elle coopère au sein d’un pôlecommun avec l’ Autorité <strong>de</strong>s marchés financiers(AMF).L’ ACP représente la supervision française dansles instances internationales et européennes <strong>de</strong>l’ assurance et <strong>de</strong> la banque, en étroite coopérationavec la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> et les servicescompétents <strong>de</strong> l’ État. Elle contribue ainsi à laréalisation <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> stabilité financièreen Europe et au rapprochement <strong>de</strong>s pratiquesnationales et européennes <strong>de</strong> supervision.1.2 Le champ <strong>de</strong> compétence<strong>de</strong> l’ ACPL’ article L. 612-2 du co<strong>de</strong> monétaire et financierdéfinit le champ <strong>de</strong>s personnes soumises aucontrôle <strong>de</strong> l’ ACP.Dans le secteur <strong>de</strong> la banque, <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>paiement et <strong>de</strong>s services d’investissement :1) les établissements <strong>de</strong> crédit ;2) les entreprises d’investissement autres que lessociétés <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> portefeuille ainsi queles entreprises <strong>de</strong> marché, les adhérents auxchambres <strong>de</strong> compensation, les personnes habilitéesà exercer les activités <strong>de</strong> conservationou d’administration d’instruments financiers(mentionnées aux 4 o et 5 o <strong>de</strong> l’ article L. 542-1du co<strong>de</strong> monétaire et financier) ;3) les établissements <strong>de</strong> paiement ;4) les compagnies financières et holdings mixtes ;5) les changeurs manuels ;6) les organismes mentionnés au 5 o <strong>de</strong> l’ article14 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L. 511-6 du co<strong>de</strong> monétaire et financier (associationset fondations dites <strong>de</strong> microcrédit) ;7) les personnes morales mentionnées à l’ articleL. 313-21-1 du co<strong>de</strong> monétaire et financier (sociétésretenues pour contribuer à la création d’activitésou au développement <strong>de</strong>s emplois dans lecadre d’une convention passée avec l’ État) ;8) les établissements <strong>de</strong> monnaie électronique.L’ ACP peut également soumettre à son contrôletout intermédiaire en opération <strong>de</strong> banque et <strong>de</strong>services <strong>de</strong> paiement.Le contrôle <strong>de</strong> l’ Autorité s’exerce sur l’ activité <strong>de</strong>prestation <strong>de</strong> services d’investissement <strong>de</strong>s personnesmentionnées aux points 1) et 2), sous réserve<strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong> l’ AMF en matière <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> bonne conduite et autresobligations professionnelles.Aux fins <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> paiement,l’ ACP peut solliciter l’ avis <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong><strong>de</strong> <strong>France</strong>, au titre <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> surveillancedu bon fonctionnement et <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s systèmes<strong>de</strong> paiement qui lui sont conférées par leI <strong>de</strong> l’ article L. 141-4 du co<strong>de</strong> monétaire et financier.La <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> peut porter dans cecadre toute information à la connaissance <strong>de</strong>l’ Autorité.L’ ACP assure, <strong>de</strong>puis 2010, le contrôle <strong>de</strong>s associationset fondations <strong>de</strong> microcrédit, dès lorsqu’elles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à être habilitées à se financerpar emprunt selon une réglementation pru<strong>de</strong>ntielleadaptée aux caractéristiques <strong>de</strong> cespersonnes. Un décret du 11 avril 2012, publiéau Journal officiel du 13 avril 2012, a prévu queces associations sans but lucratif et fondationsreconnues d’utilité publique, sont désormaishabilitées par l’ Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel,sur avis d’un comité spécial placé auprès du ministrechargé <strong>de</strong> l’ économie 1 .Enfin, le décret n o 2010-411 du 27 avril 2010 a prévules modalités spécifiques du contrôle confiéà l’ ACP <strong>de</strong>s activités bancaires et financières dugroupe <strong>de</strong> la Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations,pour le compte <strong>de</strong> sa commission <strong>de</strong> surveillance,sur la base notamment d’un modèle interne (dit« modèle pru<strong>de</strong>ntiel »), préalablement déterminépar la commission <strong>de</strong> surveillance.Dans le secteur <strong>de</strong> l’ assurance :1) les entreprises d’assurance (exerçant une activitéd’assurance directe mentionnée à l’ articleL. 310-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances) ;2) les entreprises exerçant une activité <strong>de</strong> réassurancedont le siège social est situé en <strong>France</strong> ;3) les mutuelles et unions régies par le livre IIdu co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutualité, les unions gérant lessystèmes fédéraux <strong>de</strong> garantie et les unionsmutualistes <strong>de</strong> groupe (UMG) mentionnées àl’ article L. 111-4-2 du même co<strong>de</strong> ;4) les mutuelles et unions du livre I er qui procè<strong>de</strong>ntà la gestion <strong>de</strong>s règlements mutualisteset <strong>de</strong>s contrats pour le compte <strong>de</strong>s mutuelleset unions relevant du livre II, pour les seulesdispositions du titre VI du livre V du co<strong>de</strong>monétaire et financier (obligations relatives àla lutte contre le blanchiment <strong>de</strong>s capitaux,le financement <strong>de</strong>s activités terroristes et lesloteries, jeux et paris prohibés) ;5) les institutions <strong>de</strong> prévoyance, unions et groupementsparitaires <strong>de</strong> prévoyance régis par le titreIII du livre IX du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité sociale ;6) les sociétés <strong>de</strong> groupe d’assurance et les sociétés<strong>de</strong> groupe mixte d’assurance mentionnéesà l’ article L. 322-1-2 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances ;7) le fonds <strong>de</strong> garantie universelle <strong>de</strong>s risques locatifs(mentionné à l’ article L. 313-20 du co<strong>de</strong><strong>de</strong> la construction et <strong>de</strong> l’ habitation) ;8) les véhicules <strong>de</strong> titrisation portant <strong>de</strong>s risquesd’assurance (mentionnés à l’ article L. 313-20du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la construction et <strong>de</strong> l’ habitation) ;9) l’ ensemble <strong>de</strong>s personnes mentionnées ci<strong>de</strong>ssusexerçant en <strong>France</strong> en libre prestation<strong>de</strong> service ou libre établissement, pour le respect<strong>de</strong>s dispositions qui leur sont applicables.1. Deux associations l’ ADIE (Association pour le droit à l’ initiative économique) et CREASOL sont actuellement soumises à la surveillance <strong>de</strong> l’ ACP. Le contrôle s’appuie sur laremise <strong>de</strong> documents financiers ad hoc, retraçant les activités et la structure financière <strong>de</strong> ces organismes. L’ ACP a prononcé, en 2012, la reconduite <strong>de</strong> l’ habilitation <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux organismes <strong>de</strong> microcrédit.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201215


1 PRÉSENTATION DE L’ ACP1 ) Missions et organisation <strong>de</strong> l’ ACP1.2 Le champ <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong> l’ACPL’ ACP peut aussi soumettre à son contrôle :ııtoute personne ayant reçu d’une entreprisepratiquant <strong>de</strong>s opérations d’assurance unmandat <strong>de</strong> souscription ou <strong>de</strong> gestion ;ııtoute personne souscrivant à un contrat d’assurance<strong>de</strong> groupe ;ııtoute personne exerçant, à quelque titre quece soit, une activité d’intermédiation en assuranceou en réassurance ;ııtoute personne qui s’entremet, directementou indirectement, entre un organisme mentionnéau 3) ou au 4) et une personne quisouhaite adhérer, ou adhère, à cet organisme.Une communication renforcéeL’ ACP informe régulièrement les organismes qu’ellecontrôle et le grand public <strong>de</strong>s actions qu’elle conduit,et <strong>de</strong>s points sur lesquels elle porte son attention.❫❫Les conférences <strong>de</strong> l’ ACPEn 2012, l’ Autorité a organisé quatre conférences afind’échanger avec le marché. Ces événements permettent<strong>de</strong> renforcer le dialogue avec les professionnels <strong>de</strong> labanque et <strong>de</strong> l’ assurance et <strong>de</strong> les informer sur <strong>de</strong>s sujetsclés liés à leur activité.❫❫Les différentes publicationsL’ ACP diffuse, tout au long <strong>de</strong> l’ année, plusieurspublications afin d’informer le marché <strong>de</strong>s travauxqu’elle mène.ııLa Revue <strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel, publiée àun rythme bimestriel, est <strong>de</strong>stinée aux professionnelsdu marché. Elle traite <strong>de</strong>s différentes activités du collège<strong>de</strong> l’ ACP ainsi que <strong>de</strong>s évolutions réglementairesrelatives au secteur financier.ııLes étu<strong>de</strong>s réalisées par les services <strong>de</strong> l’ ACP font l’ objetd’une publication 2 sous la forme <strong>de</strong>s Analyses etSynthèses (documents d’analyses et <strong>de</strong> commentairesd’enquêtes menées sur les risques dans le secteurbancaire et <strong>de</strong> l’ assurance), complétée, à partir <strong>de</strong> 2013,par les Débats économiques et financiers (articles invitantà une réflexion sur <strong>de</strong>s questions d’économie bancaireou d’assurance, <strong>de</strong> réglementation ou <strong>de</strong> politiquepru<strong>de</strong>ntielle).❫❫Les sites InternetııL’ ensemble <strong>de</strong>s textes, revues, publications<strong>de</strong> l’ Autorité est disponible sur son site Internet :www.acp.banque-france.frııL’ année 2012 a été marquée par le lancement d’unenouvelle version du site Assurance <strong>Banque</strong> Épargne InfoService, dans le cadre du pôle commun avec l’ AMF.Ce site www.abe-infoservice.fr informe le public surses droits et démarches dans les domaines <strong>de</strong> la banque,l’ assurance et <strong>de</strong>s placements financiers (cf. point 4 duchapitre 3 sur les activités du pôle commun ACP/AMF).2. Les économistes <strong>de</strong> l’ ACP contribuent également aux documents <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, à vocation plus strictement académique (documents disponibles dansla rubrique « économie et statistiques » sur le site Internet <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> : www.banque-france.fr).16 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


1.3 L’ organisation <strong>de</strong> l’ ACPL’ ACP est composée <strong>de</strong> différentes instances luipermettant <strong>de</strong> mener à bien l’ ensemble <strong>de</strong> sesmissions. Son organisation répond ainsi à plusieursimpératifs clés : l’ indépendance, la collégialité,la présence <strong>de</strong>s différentes compétences,l’ efficacité <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> décision et la réactivité.A | Le collègeComposé <strong>de</strong> 19 membres, le collège <strong>de</strong> l’ ACPest présidé par le gouverneur <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong><strong>France</strong>. Il se réunit en différentes formationsselon les sujets traités.Le collège plénier traite <strong>de</strong>s questions générales<strong>de</strong> supervision et <strong>de</strong> stabilité financière. Il déci<strong>de</strong>également <strong>de</strong> toutes les orientations liées aufonctionnement <strong>de</strong> l’ ACP : définition <strong>de</strong>s prioritésdu contrôle, vote du budget, élaboration <strong>de</strong>sprincipes d’organisation et <strong>de</strong> fonctionnement…Les sous-collèges 3 , l’ un pour le secteur <strong>de</strong> labanque, l’ autre pour l’ assurance, chacun composé<strong>de</strong> huit membres issus du collège plénier,sont respectivement compétents pour les dossiersindividuels et les questions d’ordre généralspécifiques à leur secteur.Le collège se réunit également en formationrestreinte (huit membres également) afin d’examinerles questions individuelles ayant uneinci<strong>de</strong>nce significative sur les <strong>de</strong>ux secteurs ousur la stabilité financière dans son ensemble. Iltraite, en outre, <strong>de</strong>s questions relatives à la surveillance<strong>de</strong>s conglomérats financiers.La composition et les activités <strong>de</strong> la commission<strong>de</strong>s sanctions <strong>de</strong> l’ ACP sont développées auchapitre 5 du présent rapport.3. Le sous-collège banque peut se réunir en formation monégasque lorsque <strong>de</strong>s dossiers relatifs à la principauté <strong>de</strong> Monaco sont discutés. Celle-ci est alors représentée par ledirecteur du Budget et du Trésor <strong>de</strong> la principauté.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201217


1 PRÉSENTATION DE L’ ACP1 ) Missions et organisation <strong>de</strong> l’ ACP1.3 L’ organisation <strong>de</strong> l’ ACPLe collège <strong>de</strong> l’ acp1219 1606181411 131007 17081504 0302010509Premier rang,<strong>de</strong> gauche à droite :Deuxième rang,<strong>de</strong> gauche à droite :Troisième rang,<strong>de</strong> gauche à droite :ııM. Jérôme Haas,ııM me Delphine d’Amarzit(direction générale du Trésor),ııM. Jean-Philippe Thierry,vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ACP,ııM. Robert Ophèle,second sous-gouverneur<strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>,ııM me Danièle Nouy,secrétaire général <strong>de</strong> l’ACP,ııM. Christian Noyer,prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ACP,ııM me Anne Le Lorier,premier sous-gouverneur<strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>,ııM. Gérard Rameix,ııM. Jean-Philippe Vachia.ııM. Dominique Thiry,ııM me Hélène Rey,ııM. Philippe Mathouillet,ııM. Emmanuel Constans,ııM me Monique Millot-Pernin,ııM. Dominique Hoenn,ııM. Francis Assié,ııM. Lucien Uzan.ııM. Jean-Marie Levaux,ııM. Christian Poirier,ııM. Thierry Coste,ııM. Philippe Auberger,ııM. François Lemasson.18 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Composition du collège <strong>de</strong> l’ ACPFormation plénière(au 31 décembre 2012)Prési<strong>de</strong>nt du collège :01|M. Christian Noyerou le sous-gouverneur désigné,02|M. Robert OphèleUn vice-prési<strong>de</strong>nt ayant une expérienceprofessionnelle en matière d’assurance,désigné par les ministres chargés <strong>de</strong>l’ économie, <strong>de</strong> la sécurité sociale et<strong>de</strong> la mutualité :03|M. Jean-Philippe Thierry,vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ Autorité<strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntielSont également membres du collège<strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel :04|M. Jérôme Haas, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>l’ Autorité <strong>de</strong>s normes comptables,05|M. Gérard Rameix, le prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong>s marchésfinanciers,06|M. Philippe Auberger,une personnalité désignéepar le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ Assembléenationale,07|M me Monique Millot-Pernin,une personnalité désignéepar le prési<strong>de</strong>nt du SénatSur proposition du vice-prési<strong>de</strong>nt duConseil d’État :|M. Olivier Fouquet, conseiller d’ÉtatSur proposition du premier prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> cassation :08|M. Francis Assié, conseillerSur proposition du premier prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong>s comptes :09|M. Jean-Philippe Vachia,conseiller maîtreEn raison <strong>de</strong> leurs compétences enmatière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s clientèles ou<strong>de</strong> techniques quantitatives etactuarielles ou dans d’autres matièresutiles à l’exercice, par l’ Autorité, <strong>de</strong> sesmissions :10|M. Emmanuel Constans11|M me Hélène ReyEn raison <strong>de</strong> leurs compétences enmatière d’assurance, <strong>de</strong> mutualité,<strong>de</strong> prévoyance ou <strong>de</strong> réassurance :12|M. Jean-Marie Levaux13|M. Philippe Mathouillet14|M. Dominique Thiry15|M. Lucien UzanEn raison <strong>de</strong> leurs compétences enmatière d’opérations <strong>de</strong> banque, <strong>de</strong>services <strong>de</strong> paiement ou <strong>de</strong> servicesd’investissement :16|M. Thierry Coste17|M. Dominique Hoenn18|M. François Lemasson19|M. Christian PoirierFormation restreinte(au 31 décembre 2012)Le prési<strong>de</strong>nt :M. Christian Noyerou le sous-gouverneur désigné,M. Robert OphèleLe vice-prési<strong>de</strong>nt :M. Jean-Philippe ThierryLe prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong>s normescomptables :M. Jérôme HaasLe conseiller maître à la Cour <strong>de</strong>scomptes :M. Jean-Philippe VachiaMembres qualifiés choisis en raison<strong>de</strong> leurs compétences en matière <strong>de</strong>banque :M. François LemassonM. Christian PoirierMembres qualifiés choisis en raison<strong>de</strong> leurs compétences en matièred’assurance :M. Jean-Marie LevauxM. Lucien UzanSous-collège sectoriel banque(au 31 décembre 2012)Le prési<strong>de</strong>nt :M. Christian Noyerou le sous-gouverneur désigné, M. Robert OphèleLe vice-prési<strong>de</strong>nt :M. Jean-Philippe ThierryLe conseiller d’État :M. Olivier FouquetMembre qualifié :M. Emmanuel ConstansMembres qualifiés choisis en raison<strong>de</strong> leurs compétences en matière <strong>de</strong> banque :M. Thierry CosteM. Dominique HoennM. François LemassonM. Christian PoirierSous-collège sectoriel assurance(au 31 décembre 2012)Le prési<strong>de</strong>nt :M. Jean-Philippe ThierryLe gouverneur ou le sous-gouverneur <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> :M. Christian Noyerou M. Robert OphèleLe conseiller à la Cour <strong>de</strong> cassation :M. Francis AssiéLe conseiller maître à la Cour <strong>de</strong>s comptes :M. Jean-Philippe VachiaMembres qualifiés choisis en raison<strong>de</strong> leurs compétences en matière d’assurance :M. Jean-Marie LevauxM. Philippe MathouilletM. Dominique ThiryM. Lucien UzanPar ailleurs, le directeur général du Trésor ou son représentant siège auprès <strong>de</strong> toutes les formations du collège, et le directeur <strong>de</strong> la sécurité sociale ou son représentant siège auprèsdu sous-collège sectoriel <strong>de</strong> l’ assurance ou <strong>de</strong>s autres formations lorsqu’elles traitent <strong>de</strong>s organismes régis par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutualité ou le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité sociale. Ils n’ont pas voixdélibérative mais disposent <strong>de</strong> la faculté <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une secon<strong>de</strong> délibération.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201219


1 PRÉSENTATION DE L’ ACP1 ) Missions et organisation <strong>de</strong> l’ ACP1.3 L’ organisation <strong>de</strong> l’ ACPB | Le comité d’auditUn comité d’audit a été constitué afin <strong>de</strong> veillerau bon usage <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> l’ ACP. En tantqu’ organe consultatif, il intervient notammentpour rendre un avis préalable sur :ııle budget prévisionnel <strong>de</strong> l’ ACP, avant sonadoption par le collège,ııle rapport d’exécution budgétaire <strong>de</strong> l’ exerciceclos,ııles conventions <strong>de</strong> refacturation <strong>de</strong>s moyenset prestations fournis par la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong><strong>France</strong>, préalablement à leur approbation.Une décision a modifié, en 2012, la compositiondu comité d’audit qui est désormais composé <strong>de</strong>cinq membres.COMPOSITION DU COMITÉ D’AUDITDE L’ ACPM. Lucien Uzan, prési<strong>de</strong>ntM. Jean-Philippe Vachia,conseiller maître à la Cour <strong>de</strong>s comptesM. Jérôme Haas,prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong>s normes comptablesM. Thierry CosteM me Monique Millot-PerninC | Les commissions consultatives et le comité scientifiqueAfin d’assister le collège sur <strong>de</strong>s thèmes spécifiques,plusieurs commissions consultatives ontété constituées.La commission Affaires pru<strong>de</strong>ntielles est chargée<strong>de</strong> rendre un avis sur les instructions <strong>de</strong> l’ ACPencadrant la transmission d’états périodiques pru<strong>de</strong>ntiels,par les assujettis, avant leur adoption.Elle est également saisie pour avis <strong>de</strong> projets <strong>de</strong>notices ou gui<strong>de</strong>s explicatifs (l’ activité <strong>de</strong> la commissionconsultative Affaires pru<strong>de</strong>ntielles en 2012est détaillée au chapitre 6).COMPOSITION DE LA COMMISSION CONSULTATIVE AFFAIRES PRUDENTIELLES(au 31 décembre 2012)ııM. Dominique Thiry, prési<strong>de</strong>ntııM. Dominique Hoenn, vice-prési<strong>de</strong>ntMembres désignés au sein <strong>de</strong>s personnes soumises au contrôle <strong>de</strong> l’ ACP :Secteur <strong>de</strong> l’ assuranceSecteur <strong>de</strong> la banqueııM me Violaine Conti, AXAııM. Francis Canterini, Crédit AgricoleııM. Cédric Cornu, Pro BTPııM. Benoît Catherine, ExaneııM. Nicolas Eyt, SogécapııM. Christian Lajoie, BNP ParibasııM. Christian Herbere, La Mutuelle FamilialeııM me Catherine Meritet, Société généraleııM. Richard Rey, CovéaııM. Éric Spielrein, RCI <strong>Banque</strong>Sont également membres <strong>de</strong> la commission, les associations professionnelles suivantes :Secteur <strong>de</strong> l’ assuranceSecteur <strong>de</strong> la banqueııLe Centre technique <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> prévoyance (CTIP) ııL’ Association <strong>de</strong>s sociétés financières (ASF)ııLa Fédération française <strong>de</strong>s sociétés d’assurances (FFSA) ııL’ Association française <strong>de</strong>s marchés financiers (AMAFI)ııLa Fédération nationale <strong>de</strong> la mutualité française (FNMF) ııLa Fédération bancaire française (FBF)ııLe Groupement <strong>de</strong>s entreprises mutuelles d’assurance (GEMA)La Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations désigne une personne pour la représenter.20 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


La commission Pratiques commerciales rend unavis sur les projets <strong>de</strong> recommandation portant surson domaine <strong>de</strong> compétence. Elle approfondit certainssujets <strong>de</strong> pratiques commerciales i<strong>de</strong>ntifiéspar l’ ACP et recueille les informations et suggestions<strong>de</strong> ses membres en matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>sclientèles (l’ activité <strong>de</strong> la commission Pratiquescommerciales en 2012 est détaillée au chapitre 3).COMPOSITION DE LA COMMISSION CONSULTATIVE PRATIQUES COMMERCIALES(au 31 décembre 2012)ııM. Emmanuel Constans, prési<strong>de</strong>ntııM. Jean-Marie Levaux, vice-prési<strong>de</strong>ntCinq membres choisis en raison d’une compétence acquise au travers <strong>de</strong> la participation à <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> clientèles(particuliers ou professionnels), <strong>de</strong>s associations d’épargnants, <strong>de</strong>s associations caritatives ayant une activité dans cedomaine ainsi qu’à l’ Institut national <strong>de</strong> la consommation :ııM. Jean Berthon, FAIDERııM. Pierre Cernesson, Confédération nationale <strong>de</strong>s associations familiales catholiquesııM. Olivier Gayraud, Consommation logement et cadre <strong>de</strong> vieııM me Valérie Gervais, AFOCQuatre membres choisis en raison d’une compétence acquise au sein d’un établissement <strong>de</strong> crédit, d’un organisme d’assuranceou au sein d’une association professionnelle représentative :ııM. Pierre Bocquet, FBFııM. Alain Lasseron, ASFııM. Christophe Ollivier, FNMFııM. Philippe Poiget, FFSADeux membres choisis en raison d’une compétence acquise au sein d’un intermédiaire d’assurance, d’un intermédiaireen opérations <strong>de</strong> banque et services <strong>de</strong> paiement ou au sein d’une association professionnelle représentative :ııM. Philippe De Robert, Fédération nationale <strong>de</strong>s agents généraux d’assuranceııM me Sophie Ho Thong, Association professionnelle <strong>de</strong>s intermédiaires en créditsUn membre choisi en raison <strong>de</strong> son expérience <strong>de</strong> représentation du personnel <strong>de</strong>s personnes soumises au contrôle <strong>de</strong> l’ ACP :ııM me Raphaëlle Bertholon, SNE CGCUn membre choisi en raison <strong>de</strong> travaux universitaires portant sur <strong>de</strong>s sujets bancaires ou d’assurance :ııM. Pierre-Grégoire Marly, professeur agrégé <strong>de</strong>s facultés <strong>de</strong> droitUn membre choisi en raison d’une expertise acquise dans le suivi <strong>de</strong> ces questions au travers <strong>de</strong>s médias :ııM. Jean-François Filliatre, rédacteur en chef <strong>de</strong> Mieux vivre votre argentACPRapport <strong>annuel</strong> 201221


1 PRÉSENTATION DE L’ ACP1 ) Missions et organisation <strong>de</strong> l’ ACP1.3 L’ organisation <strong>de</strong> l’ ACPLa commission Lutte contre le blanchimentest chargée <strong>de</strong> rendre un avis sur les projetsd’instructions, <strong>de</strong> lignes directrices ou d’autresdocuments <strong>de</strong> l’ ACP relatifs à la lutte contre leblanchiment et le financement du terrorisme(l’ activité <strong>de</strong> la commission Lutte contre le blanchimenten 2012 est détaillée au chapitre 4).COMPOSITION DE LA COMMISSION CONSULTATIVE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT(au 31 décembre 2012)ııM. Francis Assié, prési<strong>de</strong>ntııM. François Lemasson, vice-prési<strong>de</strong>ntCinq membres désignés au sein <strong>de</strong>s personnes soumisesau contrôle <strong>de</strong> l’ ACP :Secteur <strong>de</strong> l’ assuranceııM. Gaël Buard, Natixis AssurancesııM. Philippe Girau<strong>de</strong>l, GroupamaııM. Hubert Marck, AXAııM. Paul-Henri Mezin, groupe Malakoff MédéricııM me Catherine Petapermal, La <strong>France</strong> MutualisteHuit membres désignés au sein <strong>de</strong>s personnes soumisesau contrôle <strong>de</strong> l’ ACP :Secteur <strong>de</strong> la banqueııM. Alain Breuillin, Bank Audi Saradar <strong>France</strong>ııM. Raoul d’Estaintot, Caisse fédérale<strong>de</strong> Crédit mutuelııM me Catherine Frenzel, ExaneııM. Édouard Leveau-Vallier, HSBC <strong>France</strong>ııM. Jacques Piccioloni, BNCııM. Henri Quintard, BNP ParibasııM. Luc Retail, la <strong>Banque</strong> PostaleııM. Grégory Torrez, <strong>Banque</strong> AccordSont également membres <strong>de</strong> la commission, les associations professionnelles suivantes :Secteur <strong>de</strong> l’ assuranceSecteur <strong>de</strong> la banqueııLe Centre technique <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> prévoyanceııL’ Association française <strong>de</strong>s établissements(CTIP)<strong>de</strong> paiement et <strong>de</strong> monnaie électronique (AFEPAME)ııLa Fédération française <strong>de</strong>s sociétés d’assurances (FFSA) ııL’ Association française <strong>de</strong>s sociétés financières (ASF)ııLa Fédération nationale indépendante <strong>de</strong>s mutuelles ııL’ Association française <strong>de</strong>s marchés financiers (AMAFI)(FNIM)ııLa Fédération bancaire française (FBF)ııLa Fédération nationale <strong>de</strong> la mutualité française (FNMF)ııLe Groupement <strong>de</strong>s entreprises mutuelles d’assurance(GEMA)ııLa Chambre syndicale <strong>de</strong>s courtiers d’assurance (CSCA)La Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations désigne une personne pour la représenter.22 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Le comité scientifique a pour mission <strong>de</strong> favoriserles synergies entre la recherche dans le domainefinancier et la supervision pru<strong>de</strong>ntielle. Ili<strong>de</strong>ntifie les évolutions susceptibles d’affecter lesactivités <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance(l’ activité du comité scientifique en 2012est développée au point 2 du chapitre 2).COMPOSITION DU COMITÉ SCIENTIFIQUEDE L’ ACP(au 31 décembre 2012)ııM me Hélène Rey, prési<strong>de</strong>ntııM. Philippe Mathouillet, vice-prési<strong>de</strong>ntııM. Laurent Clerc, <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>ııM. Antoine Frachot, Écoles nationales d’économie et<strong>de</strong> statistiquesııM. Christian Gourieroux, ENSAEııM. Guillaume Leroy, Institut <strong>de</strong>s actuairesııM. Didier Marteau, ESCP EuropeııM. Guillaume Plantin, université <strong>de</strong> ToulouseııM. David Thesmar, HECııM. Philippe Trainar, SCORııM. Philippe Weil, OFCEACPRapport <strong>annuel</strong> 201223


2Le secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACPLes services opérationnels <strong>de</strong> l’ ACP sont regroupésau sein du secrétariat général. Il est dirigépar le secrétaire général, Danièle Nouy, qui engageles dépenses dans la limite du budget votépar le collège. Le secrétaire général est assistéd’un premier secrétaire général adjoint, CyrilRoux, et <strong>de</strong> trois secrétaires généraux adjoints :M. Édouard Fernan<strong>de</strong>z-Bollo, M. Fabrice Pesinet M. Frédéric Visnovsky.la direction générale du secrétariat général <strong>de</strong> l’acp :les secrétaires généraux adjointsDe gauche à droite :M. Fabrice Pesin, M. Cyril Roux, premier secrétaire général adjoint <strong>de</strong> l’ACP,M. Édouard Fernan<strong>de</strong>z-Bollo, M. Frédéric Visnovsky.24 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ Autorité est adossée à la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> afin,notamment, <strong>de</strong> faire bénéficier ses missions <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong>s synergies avec les autres fonctionsqu’exerce la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> et <strong>de</strong>s moyensdont elle dispose, en raison <strong>de</strong> son rôle en matière<strong>de</strong> stabilité financière. Cet adossement se traduit<strong>de</strong> plusieurs manières, notamment :ııla <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> est l’ employeur <strong>de</strong> tousles agents <strong>de</strong> l’ ACP ;ııl’ ACP utilise <strong>de</strong>s moyens fournis par la <strong>Banque</strong><strong>de</strong> <strong>France</strong> et qui lui sont facturés par celle-ci ;ııl’ ACP dispose d’un budget propre, annexe <strong>de</strong>celui <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>.La banque centrale recouvre, auprès <strong>de</strong>s organismesassujettis, les contributions pour frais <strong>de</strong>contrôle, intégralement affectées à l’ ACP. Cellescipeuvent être complétées par <strong>de</strong>s dotationsadditionnelles <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>. Pour respecterle principe <strong>de</strong> bonne gestion, cette dispositionreste exceptionnelle.Avec 1092 collaborateurs au 31 décembre 2012,l’ ambitieux programme <strong>de</strong> recrutement engagépar l’ ACP, dont les effectifs s’établissaient à moins<strong>de</strong> 900 collaborateurs à sa création, a pleinementporté ses fruits. Les trois quarts <strong>de</strong>s recrutementsont concerné les directions en charge du contrôle.Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> l’ assuranceet <strong>de</strong> la banque a ainsi été renforcé significativement,<strong>de</strong> même que le contrôle <strong>de</strong>s pratiquescommerciales.Le recrutement <strong>de</strong>s profils scientifiquesDepuis sa création, l’ ACP a mené une action continue pourcompléter les recrutements issus <strong>de</strong> la mobilité interne et<strong>de</strong>s concours organisés par la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> par <strong>de</strong>sactions volontaristes <strong>de</strong> recrutement, tant <strong>de</strong> professionnelsexpérimentés que <strong>de</strong> jeunes scientifiques <strong>de</strong> haut niveau.Ainsi, <strong>de</strong> juillet 2011 à décembre 2012, 29 cadresscientifiques juniors ont été recrutés en CDI pour couvrirles besoins <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s assurances et,dans une moindre mesure, ceux <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>set <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong>s Affaires internationales. Ils sontdiplômés <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s écoles d’ingénieurs (41 %), d’écoles etformations universitaires en actuariat (35 %), <strong>de</strong>s écolesnormales supérieures ou <strong>de</strong>s instituts d’étu<strong>de</strong>s politiques(24 %). Ces résultats ont été obtenus grâce audéveloppement d’une politique <strong>de</strong> partenariats avec lesécoles d’ingénieurs et d’actuariat ainsi qu’à uneparticipation active aux forums <strong>de</strong> recrutement.Par ailleurs, en accueillant 37 stagiaires conventionnésen 2012 (dont 24 pour <strong>de</strong>s stages <strong>de</strong> longue durée), l’ ACP aégalement contribué à la formation <strong>de</strong>s étudiants. De même,elle a, pour la première fois en 2012, mis en place <strong>de</strong>s contratsd’apprentissage et accueilli un contrat <strong>de</strong> recherche CIFRE 4 .4. Conventions industrielles <strong>de</strong> formation par la recherche.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201225


1 PRÉSENTATION DE L’ACP2 ) Le secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACPRépartition <strong>de</strong>s effectifs18 %6 %14 %7 %2 %16 %38 %■ Contrôle secteur banque■ Contrôle secteur assurance■ Contrôle pratiques commerciales■ Agrément■ Activités transversales■ Activités <strong>de</strong> support■ Secrétariat généralEn termes d’activité, les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s effectifsassurent la surveillance pru<strong>de</strong>ntielle individuelle,permanente et sur place, le contrôle <strong>de</strong>s pratiquescommerciales ainsi que les activités d’agrémentet d’autorisation. Par ailleurs, 18 % <strong>de</strong>s effectifssont affectés aux activités transversales, à savoirà la surveillance macro-pru<strong>de</strong>ntielle, aux travauxinternationaux portant sur l’ élaboration <strong>de</strong>la réglementation, aux activités juridiques ainsiqu’aux autres missions transversales (travauxméthodologiques notamment). Enfin, 14 % <strong>de</strong>sagents concourent aux activités <strong>de</strong> support ; ces<strong>de</strong>rnières recouvrent la gestion <strong>de</strong>s ressourceshumaines, la formation, la communication, lecontrôle <strong>de</strong> gestion et le budget, l’ immobilier, lesmoyens généraux ainsi que la gestion du systèmed’information et du parc informatique.Intégration <strong>de</strong>s commissaires contrôleurs <strong>de</strong>s assurances au corps<strong>de</strong>s ingénieurs <strong>de</strong>s MinesLe 1 er mars 2012, les commissaires contrôleurs <strong>de</strong>s assurancesont été intégrés, par décret, au corps <strong>de</strong>s ingénieurs <strong>de</strong>s Mineset ceux en poste à l’ ACP ont été placés en position <strong>de</strong>détachement. Cette fusion <strong>de</strong>s corps achève <strong>de</strong> faire du corps<strong>de</strong>s Mines le grand corps interministériel <strong>de</strong> l’ État chargé <strong>de</strong> larégulation, <strong>de</strong> la régulation industrielle et technologique à larégulation financière. Elle consacre sa vocation au service <strong>de</strong>l’ État et <strong>de</strong>s autorités publiques comme l’ ACP. Les statuts ducorps <strong>de</strong>s Mines prévoient désormais que les ingénieurs quien sont issus concourent à la régulation et la supervision dusecteur financier. Des affectations au sein <strong>de</strong> l’ ACP vont êtreproposées aux nouveaux ingénieurs <strong>de</strong>s Mines à l’ issue <strong>de</strong>leur formation.La formation : une action essentielle pour intégrer les nouveaux collaborateurset assurer leur montée en compétencesEn 2012, l’ effort <strong>de</strong> formation s’est poursuivi et intensifié afind’accompagner le recrutement <strong>de</strong>s nouveaux collaborateurset <strong>de</strong> maintenir les connaissances au sein <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>l’ ACP, dans un contexte d’évolutions importantes <strong>de</strong> laréglementation.Des matinées d’accueil mensuelles et trois stages d’accueil etd’intégration ont ainsi été organisés à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s agentsnouvellement recrutés. En complément <strong>de</strong>s parcours <strong>de</strong>formation initiale, l’ accent a été mis sur les formations<strong>de</strong>stinées à préparer l’ entrée en vigueur <strong>de</strong>s nouvellesréglementations Bâle III et Solvabilité II, ainsi que sur laformation <strong>de</strong>s managers (prise <strong>de</strong> poste, co-développement,prévention <strong>de</strong>s risques psychosociaux).Le volume horaire <strong>de</strong>s formations suivies par l’ ensemble<strong>de</strong>s agents a représenté environ 57 000 heures en 2012, chiffrestable par rapport à l’ an passé.26 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


le secrétariat général <strong>de</strong> l’ACP (au 1 er mars 2013)Secrétaire général : Danièle NouyPremier secrétaire général adjoint : Cyril RouxSecrétaires généraux adjoints :édouard Fernan<strong>de</strong>z-Bollo, Fabrice Pesin, Frédéric VisnovskyDélégation au Contrôlesur place <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> créditet <strong>de</strong>s entreprisesd’investissementDélégué : Thierry MergenDélégué adjoint :Matthieu LeclercqGroupe permanent d’enquêteset cellule <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s risquesmodélisésDirection du Contrôle<strong>de</strong>s établissements<strong>de</strong> crédit générauxet spécialisésDirecteur : Bertrand PeyretAdjoints : Violaine Clerc,Philippe CreignouııService <strong>de</strong>s banquesgénéralistes : Anne LecuyerııService <strong>de</strong>s banquesétrangères : Hassiba KaabecheııService du financement <strong>de</strong>sparticuliers et <strong>de</strong>s collectivitéslocales : Sébastien ClanetııService <strong>de</strong>s financementsspécialisés professionnels :Jérôme ChevyDirection du Contrôle<strong>de</strong>s établissementsmutualistes etentreprisesd’investissementDirection <strong>de</strong>s Ressourceshumaines, métho<strong>de</strong>s etsystème d’informationDirecteur : François BarnierAdjoints : Jean-Luc Menda,Jean-Marc SerrotııService <strong>de</strong>s ressourceshumaines : Vincent TeurcqııService <strong>de</strong>s normes etmétho<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> l’organisationet <strong>de</strong> la formation :Clémentine VilcocqııService d’assistance, <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s applicationset <strong>de</strong> maîtrise d’ouvrage :Freddy LatchimyUnité communication :Geneviève MarcDirection<strong>de</strong>s Affaires financièresDirecteur : Michel BordAdjoint : Marie-Astrid LarcherııService <strong>de</strong> gestion financière :Armand CarréeııService <strong>de</strong> l’immobilieret <strong>de</strong>s moyens généraux :Olivier Le GuennecRobustesse : Alain DequierDirection <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>sDirecteur : Olivier <strong>de</strong> BandtAdjoints : Anne-Sophie Borie-Tessier,Dominique DurantııService d’étu<strong>de</strong>s actuarielles et simulation :Henri FraisseııService <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s statistiques, publicationset veille documentaire : Laëtitia MeneauııService d’analyse transversale <strong>de</strong>s risques :Laurent MercierDirection <strong>de</strong>s Affaires internationalesDirecteur : Philippe RichardAdjoints : Nicolas Peligry, Olivier PratoııService <strong>de</strong>s Affaires internationales banques :Sophie Vuarlot-DignacııService <strong>de</strong>s Affaires internationalesAssurances : Émilie QuémaııService <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s comptables : Ludovic LebrunDirection <strong>de</strong>s Affaires juridiquesDirecteur : Henry <strong>de</strong> GanayAdjoints : Didier Israël, Anne-Marie MoulinSecrétariat du collège : Marie-Françoise BarasııService <strong>de</strong>s Affaires institutionnelles et du droitpublic : Jean-Gaspard D’Ailhaud <strong>de</strong> BrisisııService du droit <strong>de</strong>s affaires et du droit privéııService du droit <strong>de</strong> la lutte anti-blanchimentet du contrôle interne : Gaëtan ViallardDirection <strong>de</strong>s Agréments,<strong>de</strong>s autorisationset <strong>de</strong> la réglementationDirection <strong>de</strong>s Contrôlesspécialiséset transversauxDirecteur : Romain PaserotAdjoint : Grégoire VuarlotııCellule modèles internes :Marc BaranııService <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>sdispositifs anti-blanchiment :Patrick GarrousteııGroupe permanent d’enquêtes<strong>de</strong>s organismes d’assuranceııService <strong>de</strong>s contrôles sur placespécialisés : Thierry Auran1 re direction du Contrôle<strong>de</strong>s assurancesDirecteur : Paul CoulombAdjoint : Claire BourdonııBriga<strong>de</strong> 1 : Vianney BourquardııBriga<strong>de</strong> 2 : Philippe SourlasııBriga<strong>de</strong> 3 : Jean-Philippe BarjonııBriga<strong>de</strong> 4 : Flor Gabriel2 e direction du Contrôle<strong>de</strong>s assurancesDirecteur : Patrick MontagnerııBriga<strong>de</strong> 5 : Frédéric HeinrichııBriga<strong>de</strong> 6 : Hélène DenisııBriga<strong>de</strong> 7 : Didier PouillouxııBriga<strong>de</strong> 8 : Évelyne MasséDirecteur : Patrick AmisAdjoint : François-Louis MichaudııService <strong>de</strong>s groupesmutualistes 1 :Perrine KaltwasserııService <strong>de</strong>s groupesmutualistes 2 : Muriel TiessetııService <strong>de</strong>s établissementsindépendants, <strong>de</strong> gestionprivée et monégasques :Isabelle Barroux-RehbachııService <strong>de</strong>s entreprisesd’investissement :Christophe ReynaudDirecteur : Jean-Clau<strong>de</strong> HuyssenAdjoints : Nathalie Beau<strong>de</strong>moulinııService <strong>de</strong> la réglementation financière :Gilles PetitııService <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> créditet <strong>de</strong>s entreprises d’investissementııService <strong>de</strong>s établissements et <strong>de</strong>s procéduresspécialisées : Sophie Béranger-Lachandı ı Service <strong>de</strong>s organismes d’assurance :Martine ProcureurDirection du Contrôle<strong>de</strong>s pratiques commercialesService <strong>de</strong> la commission<strong>de</strong>s sanctions :Jean-Manuel ClemmerDirecteur : Pauline <strong>de</strong> ChatillonAdjoints : Cécile Sellier,Barbara Souverain-DezııService <strong>de</strong> veille sur les contratset les risques : Hélène Arveillerı ı Service <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s intermédiaires :Maryvonne Maryı ı Service informations et réclamations :Isabelle Le Moullec-Patatı ı Service <strong>de</strong> coordination : Christine DecubreACPRapport <strong>annuel</strong> 201227


1 PRÉSENTATION DE L’ACP2 ) Le secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACPle comité <strong>de</strong> direction <strong>de</strong> l’ acpDe gauche à droite :Derrière : M. Patrick Amis, M. Thierry Mergen, M. Patrick Montagner, M me Pauline <strong>de</strong> Chatillon,M. Romain Paserot, M. Michel Bord, M. Olivier <strong>de</strong> Bandt, M. Jean-Clau<strong>de</strong> Huyssen, M. Philippe Richard.Devant : M. Henry <strong>de</strong> Ganay, M. François Barnier, M. Paul Coulomb, M. Bertrand Peyret.28 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


1 PRÉSENTATION DE L’ACP3 ) L’action du collège <strong>de</strong> L’ACP3.1 Les décisions <strong>de</strong> portée généraleLes décisions <strong>de</strong> portée générale adoptées en 2012■■INSTRUCTIONSInstruction 2012-I-01Instruction 2012-I-02Instruction 2012-I-03Instruction 2012-I-04Instruction 2012-I-05Instruction 2012-I-06Instruction 2012-I-07Instruction 2012-I-08Instruction 2012-I-09relative à la procédure <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’avis portant sur la désignation <strong>de</strong>s commissaires auxcomptes et <strong>de</strong>s contrôleurs spécifiquesrelative à la suppression du tableau ENGCT_INT relatif au risque <strong>de</strong> crédit lié à l’ activitéinternationalemodifiant l’ annexe <strong>de</strong> l’ instruction 2011-I-06 relative au ratio <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong>crédit foncier et <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> l’ habitatrelative aux informations sur le dispositif <strong>de</strong> prévention du blanchiment <strong>de</strong> capitaux et dufinancement <strong>de</strong>s activités terroristesrelative à la collecte d’informations sur les rémunérationsrelative à la composition du dossier d’avenant à une convention <strong>de</strong> substitutionrelative au questionnaire sur l’ application <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>stinées à assurer la protection <strong>de</strong> laclientèlemodifiant le formulaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’agrément <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit prestataires<strong>de</strong> services d’investissementmodifiant le formulaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’agrément <strong>de</strong>s entreprises d’investissement■■RECOMMANDATIONSRecommandation 2012-R-01Recommandation 2012-R-02Recommandation 2013-R-01portant sur la commercialisation auprès <strong>de</strong>s particuliers <strong>de</strong> prêts comportant un risque <strong>de</strong>changesur la commercialisation <strong>de</strong>s comptes à termesur le recueil <strong>de</strong>s informations relatives à la connaissance du client dans le cadre du <strong>de</strong>voir<strong>de</strong> conseil en assurance vie (adoptée par le collège <strong>de</strong> l’ ACP en décembre 2012)■■LIGNES DIRECTRICESLignes directrices relatives à la relation d’affaires et au client occasionnel■■POSITIONSPosition 2012-P-01Position 2012-P-02relative à la mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> vigilance <strong>de</strong> lutte contre le blanchiment <strong>de</strong>scapitaux et le financement du terrorisme par <strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement pourle service <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> fondsrelative au placement et à la commercialisation d’instruments financiers30 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


3.2 Les décisions individuellesLes questions individuelles sont examinées parles formations sectorielles et la formation restreintedu collège. Elles portent notamment sur<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’agrément et, pour les organismesdéjà agréés, sur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modifications<strong>de</strong> situation, d’autorisations et <strong>de</strong> dérogationsprévues par la réglementation, sur les suites àdonner à l’ exercice du contrôle, qui peuvent, lecas échéant, prendre la forme d’injonctions, <strong>de</strong>mesures <strong>de</strong> police administrative ou d’ouvertured’une procédure <strong>de</strong> sanction.Au total, en 2012, le collège a adopté 452 mesuresindividuelles.A | Les agréments et autorisationsTout organisme désirant exercer <strong>de</strong>s activitésbancaires ou d’assurance est tenu <strong>de</strong> soumettreune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’agrément à l’ ACP. L’ exercice <strong>de</strong>ces activités sans agrément est puni <strong>de</strong> sanctionspénales.La délivrance d’un agrément entraîne l’ acquisition,par l’ organisme concerné, d’un statut quile place dans le champ du contrôle <strong>de</strong> l’ ACP, enapplication <strong>de</strong> l’ article L. 612-2 du co<strong>de</strong> monétaireet financier. Sur un plan général, le collègeest particulièrement attentif à la qualité <strong>de</strong>s projetsqui lui sont présentés, lesquels sont souventconfortés par la prise d’engagements et la fixation<strong>de</strong> conditions. Dans une logique d’informationdu public et <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle,l’ article L. 612-21 du co<strong>de</strong> monétaire et financierdispose que l’ Autorité établit et publie la liste<strong>de</strong>s personnes agréées. Cette liste est publiée surle site <strong>de</strong> l’ ACP, dans la rubrique « Agréments etautorisations ».Le collège a examiné un grand nombre d’opérationssoumises à autorisation durant l’ année2012. Il doit en effet être saisi pour toute modificationou extension relative aux agréments qu’ildélivre. Il peut aussi prononcer le retrait <strong>de</strong>sagréments qu’il a accordé.En outre, la réglementation prévoit que les organismesassujettis doivent obtenir une autorisationdu collège pour procé<strong>de</strong>r à certaines opérationsou encore pour l’ utilisation d’approchesinternes pour le calcul <strong>de</strong>s ratios pru<strong>de</strong>ntiels.Enfin, le collège peut accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s dérogationstemporaires.B | Le contrôleLe collège est chargé <strong>de</strong> fixer les priorités <strong>de</strong>contrôle, tant en ce qui concerne les axes thématiquesprincipaux, que les moyens qui yseront consacrés, l’ organisation particulière <strong>de</strong>ces missions relevant du secrétaire général. Lecollège procè<strong>de</strong> à cette occasion à un bilan <strong>de</strong>scontrôles individuels effectués l’ année précé<strong>de</strong>nteainsi que <strong>de</strong>s problématiques généralesliées à la stabilité financière, qui éclairent sesdélibérations.En outre, en cours d’année, au vu <strong>de</strong>s constatationsdu contrôle et après une procédurecontradictoire, le collège est régulièrement amenéà prendre <strong>de</strong>s décisions très importantes pourles établissements du secteur bancaire et lesorganismes du secteur <strong>de</strong> l’ assurance.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201231


1 PRÉSENTATION DE L’ ACP3 ) L’ action du collège <strong>de</strong> l’ ACP3.2 Les décisions individuellesLes pouvoirs du collège <strong>de</strong> l’ ACP en matière <strong>de</strong> police administrativeLes compétences <strong>de</strong> l’ ACP en matière <strong>de</strong> policeadministrative désignent, au sens strict, les pouvoirsénumérés aux articles L. 612-30 à L. 612-34 du co<strong>de</strong>monétaire et financier : mise en gar<strong>de</strong>, mise en <strong>de</strong>meure,<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> programme <strong>de</strong> rétablissement, mesuresconservatoires et placement sous administrationprovisoire. Au sens large, elles incluent un ensembled’autres pouvoirs visant à prévenir la survenance <strong>de</strong>manquements ou à rétablir rapi<strong>de</strong>ment la situation d’uneentité contrôlée. Il s’agit notamment, pour le secteur <strong>de</strong>l’ assurance, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plan <strong>de</strong> redressement et <strong>de</strong>plan <strong>de</strong> financement à court terme prévues aux articlesR. 323-2 et R. 323-3 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances.Pour le secteur bancaire, il s’agit <strong>de</strong>s injonctions prévues àl’ article L. 511-41-3 du co<strong>de</strong> monétaire et financier, parlesquelles l’ ACP peut enjoindre à un établissement <strong>de</strong> crédit<strong>de</strong> prendre toutes mesures <strong>de</strong>stinées à restaurer ourenforcer sa situation financière, à améliorer ses métho<strong>de</strong>s<strong>de</strong> gestion, ou encore lui enjoindre <strong>de</strong> détenir <strong>de</strong>s fondspropres d’un montant supérieur au montant minimal prévupar la réglementation (mesure dite <strong>de</strong> « pilier 2 »).L’ ACP peut encore avoir recours à <strong>de</strong>s injonctions sousastreinte, prononcées en cas <strong>de</strong> méconnaissance, par unorganisme soumis à son contrôle, d’une obligation <strong>de</strong>transmission <strong>de</strong> documents <strong>de</strong>mandés par le secrétairegénéral (article L. 612-25 du co<strong>de</strong> précité).Enfin, le collège a le pouvoir d’ouvrir une procéduredisciplinaire et <strong>de</strong> saisir la commission <strong>de</strong>s sanctions(cf. chapitre 5 sur l’ activité <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s sanctions)L’ utilisation par l’ ACP <strong>de</strong> ces pouvoirs est essentielle pourl’ efficacité <strong>de</strong> sa politique <strong>de</strong> contrôle. En effet, les mesuresque l’ Autorité prononce confèrent à son action une efficacitépréventive et correctrice, dans un double objectif <strong>de</strong> stabilitéfinancière et <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle.Liste <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> policeııMise en gar<strong>de</strong>ııMise en <strong>de</strong>meureııProgramme <strong>de</strong> rétablissementııMesures conservatoiresııDésignation d’un administrateurListe <strong>de</strong>s mesures conservatoiresııPlacement sous surveillance spécialeııLimitation ou interdiction temporaire d’exercer certainesopérationsııSuspension, restriction ou interdiction temporaire <strong>de</strong> la libredisposition <strong>de</strong> tout ou partie <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong> la personnecontrôléeııOrdre <strong>de</strong> suspendre ou limiter le paiement <strong>de</strong>s valeurs<strong>de</strong> rachat, la faculté d’arbitrages, le versement d’avancesur contrat ou la faculté <strong>de</strong> renonciationııTransfert d’office <strong>de</strong> tout ou partie du portefeuille <strong>de</strong> contratsd’assurance ou <strong>de</strong> règlements mutualistesııInterdiction ou limitation <strong>de</strong> la distribution d’un divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>aux actionnaires ou d’une rémunération <strong>de</strong>s parts socialesaux sociétairesııSuspension d’un ou plusieurs dirigeants32 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


C | Les mesures <strong>de</strong> policeadministrativeLe collège <strong>de</strong> l’ ACP a adopté 51 décisions définitivesen 2012, 63 en incluant les renouvellements<strong>de</strong> mesures déjà adoptées.S’agissant <strong>de</strong> la mise en <strong>de</strong>meure (pouvoir que lecollège a délégué au prési<strong>de</strong>nt, cf. la décision <strong>de</strong>délégation n o 2010-10 du 12 avril 2010 modifiée,publiée au Journal officiel), l’ année 2012 marqueun essor <strong>de</strong> son utilisation afin <strong>de</strong> corriger <strong>de</strong>smanquements à <strong>de</strong>s dispositions obligatoires :7 mesures ont été prononcées, 5 autres ont étéengagées. Elles ont porté sur les ratios pru<strong>de</strong>ntiels(liquidité, solvabilité, grands risques) ou ontconcerné le contrôle interne ou la lutte contre leblanchiment <strong>de</strong>s capitaux et le financement duterrorisme (LCB-FT).Le collège a exigé à huit reprises la soumissionà son approbation d’un programme <strong>de</strong> rétablissement(article L. 612-32 du co<strong>de</strong> monétaire et financier),<strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> (article R. 510-4 du co<strong>de</strong><strong>de</strong> la mutualité) ou <strong>de</strong> redressement (article R.931-5-2 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité sociale). Ce quia concerné 6 organismes d’assurance et 2 établissementsbancaires. Cinq programmes ont étéapprouvés par l’ ACP, la remise ou l’ approbationétant encore en cours à fin 2012 pour les autres.Le contenu <strong>de</strong>s programmes a porté principalementsur la restauration ou le renforcement <strong>de</strong>la situation financière, sur la gouvernance et surle dispositif <strong>de</strong> contrôle interne, souvent sur plusieurs<strong>de</strong> ces domaines simultanément.Le collège a placé sous surveillance spécialeun organisme du secteur <strong>de</strong> l’ assurance et troisétablissements du secteur <strong>de</strong> la banque appartenantà un même groupe, utilisant pour lapremière fois formellement ce pouvoir issu <strong>de</strong>l’ ACAM, hors du secteur <strong>de</strong> l’ assurance.Il a également prononcé <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> limitationou d’interdiction d’activité à <strong>de</strong>ux reprises, dansl’ objectif, soit <strong>de</strong> protéger la clientèle, soit d’empêcherla dégradation <strong>de</strong> la situation financière.En matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle, l’ ACPa également fait usage une fois <strong>de</strong> son pouvoir<strong>de</strong> mise en gar<strong>de</strong>, prévu à l’ article L. 612-30 duco<strong>de</strong> monétaire et financier, à l’ encontre d’uncourtier d’assurance. L’ intermédiaire commercialisaitsur Internet <strong>de</strong>s contrats d’assurance vieen unités <strong>de</strong> compte composées d’instrumentsfinanciers complexes. Les éléments diffusés surle site Internet ne permettaient pas au public <strong>de</strong>prendre connaissance ni <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s supportsd’investissement, ni <strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong>srisques présentés par les produits proposés. Lespratiques <strong>de</strong> ce professionnel étaient donc susceptibles<strong>de</strong> mettre en danger les intérêts <strong>de</strong> laclientèle en ne respectant ni la recommandation<strong>de</strong> l’ ACP n o 2010-R-01 sur la commercialisation<strong>de</strong>s contrats d’assurance sur la vie en unités <strong>de</strong>compte constituées d’instruments financierscomplexes, ni la recommandation n o 2011-R-02sur les communications à caractère publicitaire<strong>de</strong>s contrats d’assurance vie en unités <strong>de</strong> comptecomposées <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> créance.Le domaine <strong>de</strong> la lutte contre le blanchiment <strong>de</strong>scapitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), autre domaine transversal avec celui <strong>de</strong> laprotection <strong>de</strong> la clientèle, a donné lieu à plusieursmesures, en particulier <strong>de</strong> mise en <strong>de</strong>meure (lesactions en matière <strong>de</strong> LCB-FT sont développéesdans le chapitre 4). En outre, afin d’accroîtrel’ efficacité <strong>de</strong> son action, l’ ACP a recours à uneutilisation combinée <strong>de</strong> ses pouvoirs chaquefois qu’elle estime que l’ objectif <strong>de</strong> correctionvisé serait mieux atteint <strong>de</strong> cette façon.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201233


1 PRÉSENTATION DE L’ ACP3 ) L’ action du collège <strong>de</strong> l’ ACP3.2 Les décisions individuellesEn 2012, le collège a ainsi décidé simultanémentd’ouvrir une procédure disciplinaire à l’ encontred’un établissement <strong>de</strong> crédit afin <strong>de</strong> sanctionner<strong>de</strong>s manquements graves et persistants à <strong>de</strong>sdispositions réglementaires pour le passé et <strong>de</strong>lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un programme <strong>de</strong> rétablissementafin <strong>de</strong> conduire, pour l’ avenir, l’ organisme àmettre en œuvre <strong>de</strong>s mesures correctrices sur<strong>de</strong>s éléments extérieurs au champ <strong>de</strong> la notification<strong>de</strong> griefs. Pour un autre établissement, lecollège a ouvert une procédure disciplinaire etl’ a placé sous surveillance spéciale.Le collège <strong>de</strong> l’ ACP a également combiné <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> police administrative, soit pourmieux suivre le rétablissement d’un groupe et<strong>de</strong> ses composantes, soit s’agissant d’un seulorganisme soumis au contrôle, pour obtenir lescorrections appropriées par <strong>de</strong>s mesures ciblées.Ainsi, s’agissant d’un groupe d’assurance, il a<strong>de</strong>mandé un programme <strong>de</strong> rétablissement àla société mère, puis l’ a approuvé et a décidé leplacement simultané sous surveillance spécialed’une entité du groupe, poussant ainsi la maisonmère et, au sein du groupe, l’ entité ayant le plusbesoin <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> rétablissement, à une miseen œuvre plus effective <strong>de</strong>s actions correctrices,sous le contrôle rapproché <strong>de</strong> l’ ACP, en vue <strong>de</strong> larestauration <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’ ensemble.S’agissant d’un autre organisme, le collège adécidé une interdiction temporaire d’opérationsprévue à l’ article L. 612-33-2 du co<strong>de</strong> monétaireet financier afin d’assurer la protection <strong>de</strong>s intérêts<strong>de</strong> la clientèle, alors que simultanément leprési<strong>de</strong>nt a décidé <strong>de</strong> le mettre en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong>se conformer à certaines dispositions réglementairesrelatives à l’ exercice <strong>de</strong> son activité.Enfin, un établissement <strong>de</strong> crédit à l’ encontreduquel l’ ACP avait ouvert, fin 2011, une procéduredisciplinaire, a également été placé sousadministration provisoire en 2012.Le collège a fait usage, pour la première fois en2012, <strong>de</strong> son pouvoir d’injonction sous astreinteà l’ encontre <strong>de</strong> trois organismes dans le secteur<strong>de</strong> l’ assurance et d’une entreprise dans le secteur<strong>de</strong> la banque, afin d’obtenir la communication<strong>de</strong>s états périodiques <strong>de</strong>s organismes concernés.Le co<strong>de</strong> monétaire et financier prévoit que lesastreintes, dont le collège fixe le montant et ladate d’effet, sont d’un montant maximum <strong>de</strong>15 000 euros par jour. Elles ont été liquidées pour2 organismes, qui n’ont pas déféré à l’ injonctiondans le délai fixé, à <strong>de</strong>ux reprises pour chacund’eux. Dans 13 autres cas, la procédure d’injonctionsous astreinte qui avait été engagée a étéclôturée, les organismes ayant communiqué lesdocuments exigés. Dans d’autres cas encore,le collège n’a pas été saisi, l’ engagement préalabled’une phase contradictoire par le secrétairegénéral ayant conduit les organismes concernésà fournir les états ou documents <strong>de</strong>mandés parl’ ACP dès cette étape.34 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


D | Les ouvertures <strong>de</strong> procéduresdisciplinairesLe collège a décidé d’ouvrir neuf procéduresdisciplinaires en 2012, dont il a saisi la commission<strong>de</strong>s sanctions. Il s’agit <strong>de</strong> cas d’ouverturedirecte <strong>de</strong> procédures disciplinaires, c’est-à-direne faisant pas suite à une précé<strong>de</strong>nte sanction<strong>de</strong> l’ ACP ou encore à un constat <strong>de</strong> non-respectd’une mesure <strong>de</strong> police administrative. Alorsque les trois procédures ouvertes en 2011 portaienttoutes sur <strong>de</strong>s manquements aux règles<strong>de</strong> contrôle interne et/ou à celles concernant lalutte contre le blanchiment <strong>de</strong>s capitaux et lefinancement du terrorisme, la commission a éténotamment saisie d’un dossier dans le domainepru<strong>de</strong>ntiel (non-respect <strong>de</strong> ratios/non-remised’états) ainsi que <strong>de</strong> trois dossiers en matière <strong>de</strong>protection <strong>de</strong> la clientèle.Par ailleurs, en cas <strong>de</strong> persistance <strong>de</strong>s manquementsayant fait l’ objet d’une précé<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> mesures correctrices, en particulier s’agissant<strong>de</strong>s situations qui caractérisent la récidive, lorsquel’ ACP a précé<strong>de</strong>mment pris une mesure <strong>de</strong> policeou <strong>de</strong> sanction, le collège est, en principe, saisid’un examen <strong>de</strong> la situation particulière <strong>de</strong> l’ organismeconcerné, <strong>de</strong> nature à le conduire à déci<strong>de</strong>rd’ouvrir une procédure disciplinaire.De même, il pourrait être saisi <strong>de</strong> constats portantsur <strong>de</strong> nouveaux manquements graves chezune personne précé<strong>de</strong>mment sanctionnée.Dans cette perspective, les services <strong>de</strong> l’ ACPassurent un suivi <strong>de</strong>s mesures prononcées, ycompris la correction <strong>de</strong>s manquements ayantdébouché sur <strong>de</strong>s sanctions ; ce suivi inclut, sinécessaire, un contrôle sur place. Les modalités<strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> certaines mesures <strong>de</strong> police administrative,comme le programme <strong>de</strong> rétablissementou la surveillance spéciale, sont prévues parle co<strong>de</strong> monétaire et financier. Dans les autrescas <strong>de</strong> recours à <strong>de</strong>s mesures contraignantesimpliquant que l’ organisme concerné prenne<strong>de</strong>s actions correctrices (mise en gar<strong>de</strong>, mise en<strong>de</strong>meure, limitation ou interdiction d’activité,injonction, sanction, etc.), un suivi spécifiqueest mis en place.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201235


4L’ évaluation <strong>de</strong> l’ action<strong>de</strong> l’ ACP4.1 Les auditions parlementairesLe prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ ACP, gouverneur <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, et le secrétaire général sont régulièrementauditionnés par les commissions du Sénat et <strong>de</strong> l’ Assemblée nationale. L’ encadré ci-<strong>de</strong>ssous reprendl’ ensemble <strong>de</strong>s auditions pour l’ année 2012.Auditions parlementaires concernant l’ ACP pour l’ année 2012Date SUJET DEMANDEUR REPRÉSENTANT DE L’ ACP15 février 2012 Table ron<strong>de</strong> sur Bâle IIILa commission <strong>de</strong>s finances etla commission <strong>de</strong>s affaireseuropéennes du Sénat16 février 2012 Table ron<strong>de</strong> sur Omnibus II Le Parlement européen3 avril 201217 avril 201230 mai 201224 juillet 2012Évasion <strong>de</strong>s capitaux et <strong>de</strong>s actifs hors<strong>de</strong> <strong>France</strong> et ses inci<strong>de</strong>nces fiscalesBilan <strong>de</strong>s facilités <strong>de</strong> refinancementmises en place par la BCEFichier national <strong>de</strong>s créditsaux particuliersMise en œuvre <strong>de</strong> l’ accorddu 29 juin 2012 relatif au pacte <strong>de</strong>croissance et à l’ Union bancaire3 octobre 2012 Crédit immobilier <strong>de</strong> <strong>France</strong>9 octobre 201216 octobre 201224 octobre 20127 novembre 201227 novembre 2012Union bancaireCrédits à la consommation –projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> finances 2013Union bancaire, situation<strong>de</strong>s banques françaisesCrise <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes publiques dans la zoneeuro et rôle <strong>de</strong>s banquesFinancement <strong>de</strong> l’ économie par lesbanquesProjet <strong>de</strong> loi relatif à la création <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> publique d’investissementEnjeux du financement <strong>de</strong> l’ économie et<strong>de</strong> la fiscalité <strong>de</strong> l’ épargne, dispositifsactuels et propositions d’évolutionLa commission d’enquête du SénatLa commission <strong>de</strong>s finances du SénatLe groupe <strong>de</strong> travailinter-commissions du SénatLa commission <strong>de</strong>s finances et lacommission <strong>de</strong>s affaires européennes<strong>de</strong> l’ Assemblée nationaleTable ron<strong>de</strong> animée par M. AntoineCrombez, administrateur <strong>de</strong> lacommission <strong>de</strong>s financesLa commission <strong>de</strong>s finances du SénatM. Damien Abad, rapporteur<strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s affaireséconomiques <strong>de</strong> l’ Assemblée nationaleLa commission <strong>de</strong>s finances du SénatLa section <strong>de</strong> l’ économie et <strong>de</strong>sfinances du Conseil économique, socialet environnementalLa commission <strong>de</strong>s finances, <strong>de</strong>l’ économie générale et du contrôlebudgétaire <strong>de</strong> l’ Assemblée nationaleLa commission <strong>de</strong>s finances <strong>de</strong>l’ Assemblée nationaleLa mission sur la fiscalité <strong>de</strong> l’ épargne<strong>de</strong> l’ Assemblée nationaleDanièle Nouy, secrétaire général <strong>de</strong>l’ ACP, et Frédéric Visnovsky,secrétaire général adjoint <strong>de</strong> l’ ACPDanièle Nouy, secrétaire général<strong>de</strong> l’ ACPÉdouard Fernan<strong>de</strong>z-Bollo,secrétaire général adjoint<strong>de</strong> l’ ACPChristian Noyer, gouverneur <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ ACPFabrice Pesin, secrétaire généraladjoint <strong>de</strong> l’ ACPChristian Noyer, gouverneur <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, prési<strong>de</strong>ntCyril Roux, premier secrétairegénéral adjoint <strong>de</strong> l’ ACPDanièle Nouy, secrétaire général <strong>de</strong>l’ ACP, et Édouard Fernan<strong>de</strong>z-Bollo,secrétaire général adjointFabrice Pesin, secrétaire généraladjoint <strong>de</strong> l’ ACPChristian Noyer, gouverneur <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ ACPRobert Ophèle, sous-gouverneur<strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>Christian Noyer, gouverneur <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ ACPMichel Cardona, secrétaire généraladjoint <strong>de</strong> l’ ACPJean-Philippe Thierry, viceprési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> l’ ACP, et Fabrice Pesin,secrétaire général adjoint <strong>de</strong> l’ ACP36 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


4.2 L’ évaluation <strong>de</strong> lasurveillance du secteurfinancier français parle Fonds monétaireinternationalLe secteur financier français a fait l’objet, à partirdu mois d’octobre 2011, d’une évaluation enprofon<strong>de</strong>ur par le Fonds monétaire international(FMI) au titre du Financial Sector AssessmentProgram ou FSAP (programme d’évaluation dusecteur financier). Ce programme est conformeà l’article IV <strong>de</strong>s statuts du FMI et s’est conclu le20 décembre 2012 par la publication d’un rapport.Le FSAP, initiative conjointe du FMI et <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> mondiale, a pour but d’offrir aux paysmembres une analyse complète et approfondie<strong>de</strong> leur système financier au sens large(banques, assurances, marchés financiers) et<strong>de</strong> son contrôle. Il s’inscrit dans le cadre <strong>de</strong> lasurveillance bilatérale du FMI, sur l’évolution <strong>de</strong>la situation et <strong>de</strong>s politiques macroéconomiqueset financières <strong>de</strong>s pays membres. Initié sur basevolontaire, il est désormais obligatoire pour 25pays considérés comme systémiques (dont la<strong>France</strong>), et constitue un élément important <strong>de</strong> lasurveillance bilatérale du FMI.Le déroulement <strong>de</strong> la mission FSAP s’est traduitpar <strong>de</strong>ux missions sur place menées par <strong>de</strong>s expertsdu FMI en charge <strong>de</strong> l’exercice (la premièredu 10 au 27 janvier 2012 et la secon<strong>de</strong> du 30 maiau 13 juin 2012), au cours <strong>de</strong>squelles <strong>de</strong> nombreuxentretiens ont été programmés, aussi bienavec les acteurs <strong>de</strong> la place qu’avec les autoritésfrançaises dont l’ACP, en lien avec la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong><strong>France</strong> (BDF), l’Autorité <strong>de</strong>s marchés financiers(AMF) et la direction générale du Trésor (DGTrésor). L’évaluation a été coordonnée par uncomité <strong>de</strong> pilotage composé <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>la DG Trésor, <strong>de</strong> la BDF, <strong>de</strong> l’ACP et <strong>de</strong> l’AMF.L’exercice s’est articulé autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux volets : lepremier concernait l’évaluation <strong>de</strong> la conformitéaux standards et co<strong>de</strong>s internationaux <strong>de</strong>s pratiquesfrançaises relatives à la supervision <strong>de</strong>sbanques (évaluation <strong>de</strong>s Basel Core Principlesou BCP, coordination par l’ACP), <strong>de</strong>s assurances(évaluation <strong>de</strong>s Insurance Core Principles ou ICP,coordination par l’ACP), <strong>de</strong>s marchés financiers(évaluation <strong>de</strong>s principes IOSCO, coordinationpar l’AMF), et système <strong>de</strong> paiements-règlementslivraison(évaluation <strong>de</strong>s principes CPSS-IOSCO,coordination par la BDF) ; le second, plus prospectif,a permis au FMI <strong>de</strong> mener <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s approfondiessur certaines caractéristiques et dispositionsspécifiques du secteur financier français : marché<strong>de</strong> l’immobilier, stress tests (ACP) et gestion <strong>de</strong>crise (BDF). Les entretiens menés avec les acteursdu secteur financier (banques, assurances…) ontpermis, d’une part, <strong>de</strong> vérifier la qualité <strong>de</strong> la gestion<strong>de</strong>s risques et l’application effective <strong>de</strong>s règlespru<strong>de</strong>ntielles et, d’autre part, d’évaluer les relationsavec les autorités <strong>de</strong> supervision.Le 20 décembre 2012, le Conseil d’administrationdu FMI a conclu la consultation au titre <strong>de</strong> l’articleIV pour la <strong>France</strong> en parallèle <strong>de</strong> l’exercicedu FSAP. L’ appréciation du Conseil a été positive,rejoignant en particulier les conclusions du FSAPsur la qualité <strong>de</strong> la supervision et la résiliencedu secteur financier. Il a néanmoins soulignél’excessive dépendance <strong>de</strong>s banques à l’égard <strong>de</strong>srefinancements <strong>de</strong> marché et appelé les autoritésfrançaises à mieux orienter l’épargne vers lesbanques et l’épargne <strong>de</strong> long terme (pour plusd’informations, cf. encadré point 2 du chapitre 2sur les stress tests menés dans le cadre du FSAP).ACPRapport <strong>annuel</strong> 201237


5Deux enjeux majeurs pour l’ ACP :la loi <strong>de</strong> séparation et <strong>de</strong> régulation<strong>de</strong>s activités bancaires et l’ Unionbancaire européenne5.1 La loi <strong>de</strong> séparation et <strong>de</strong>régulation <strong>de</strong>s activitésbancairesLe projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> séparation et <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>sactivités bancaires vise à tirer les leçons <strong>de</strong> lacrise financière en ce qui concerne, d’une part,l’ organisation <strong>de</strong>s banques et les risques qu’ellessont autorisées à prendre et, d’autre part, les pouvoirs<strong>de</strong>s autorités publiques, dont l’ Autorité <strong>de</strong>contrôle pru<strong>de</strong>ntiel et <strong>de</strong> résolution (ACPR), enmatière <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s crises. Cetexte s’inscrit dans la continuité <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong>sréglementations et <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> supervisionvisant à encadrer, <strong>de</strong> manière plus rigoureuse,les risques bancaires afin d’assurer la protection<strong>de</strong>s dépôts et la stabilité financière. Anticipant sur<strong>de</strong>s évolutions attendues au niveau européen, ildote dès à présent l’ ACPR <strong>de</strong>s instruments lesplus avancés en matière <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques et<strong>de</strong>s crises bancaires.Le volet du projet <strong>de</strong> loi relatif à la séparation <strong>de</strong>sactivités prévoit que les activités <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> crédit qui ne sont pas réaliséespour le compte <strong>de</strong>s clients ou qui ne ren<strong>de</strong>nt pasun service utile à l’ économie <strong>de</strong>vront être cantonnéesdans une filiale dédiée qui ne pourra pasrecevoir <strong>de</strong> dépôts <strong>de</strong> la clientèle. Les établissementsassujettis à cette séparation seront ceux quidépasseront <strong>de</strong>s seuils qui doivent être fixés parun décret en Conseil d’État.L’ ACPR contrôlera le respect <strong>de</strong> la règle <strong>de</strong> séparationet veillera donc à ce que les établissements<strong>de</strong> crédit mettent en place un dispositif adéquatpour qualifier correctement leurs opérations <strong>de</strong>marché au regard <strong>de</strong>s critères fixés par la loi etpar ses textes d’application. La filiale dédiée, qui<strong>de</strong>vra être agréée par l’ ACPR, aura à respecter <strong>de</strong>sdispositions pru<strong>de</strong>ntielles limitant les liens financiersavec le reste du groupe et par là même lerisque <strong>de</strong> contagion à la banque <strong>de</strong> dépôts en cas<strong>de</strong> crise. En outre, la surveillance <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong>marché sera encore renforcée par <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>contrôle interne rendues plus exigeantes.Le projet <strong>de</strong> loi renforce également les outils <strong>de</strong> préventionet <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s crises existant au niveaunational en confiant à l’ ACPR <strong>de</strong>s nouvelles missionsen matière <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>scrises bancaires qui s’ajouteront à ses missions <strong>de</strong>supervision. La crise financière a en effet démontrél’ importance <strong>de</strong> disposer d’instruments juridiquespermettant d’intervenir rapi<strong>de</strong>ment pour prévenirles défaillances et, lorsqu’elles surviennent, pouréviter leur propagation au système financier.Ces missions seront exercées par un collège dédiéau sein <strong>de</strong> l’ ACPR, qui s’appellera le collège<strong>de</strong> résolution. Celui-ci aura un rôle préventif, en<strong>de</strong>mandant aux banques d’établir à l’ avance <strong>de</strong>splans <strong>de</strong> résolution qui permettront <strong>de</strong> savoircomment celles-ci pourraient, en cas <strong>de</strong> difficulté,se restructurer rapi<strong>de</strong>ment afin <strong>de</strong> préserver lesactivités critiques pour le financement <strong>de</strong> l’ économiefrançaise. Pour gérer les crises bancairesqui pourraient survenir, le collège <strong>de</strong> résolutiondisposera <strong>de</strong> pouvoirs nouveaux tels que la possibilité<strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r du transfert ou <strong>de</strong> la cession <strong>de</strong>branches d’activité ou <strong>de</strong> déprécier ou d’annuler lecapital et la <strong>de</strong>tte subordonnée afin d’absorber lemontant <strong>de</strong>s pertes. Il pourra aussi faire intervenirle Fonds <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>s dépôts, renommé Fonds38 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


<strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>s dépôts et <strong>de</strong> résolution, au profit<strong>de</strong> l’ établissement en difficulté <strong>de</strong> manière à limiterl’ impact sur les finances publiques.Par ailleurs, afin d’aligner la <strong>France</strong> sur les meilleursstandards internationaux, le projet <strong>de</strong> loi donne àl’ ACPR le pouvoir <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> l’ honorabilité,<strong>de</strong> la compétence et <strong>de</strong> l’ expérience <strong>de</strong>s membres<strong>de</strong>s conseils d’administration <strong>de</strong>s établissements<strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong>s entreprises d’investissement.Enfin, il comprend <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong>stinées àrenforcer la prévention <strong>de</strong>s risques systémiques.Le Conseil <strong>de</strong> la régulation financière et du risquesystémique, créé en 2010 et formellement désignécomme autorité macro-pru<strong>de</strong>ntielle française, <strong>de</strong>vientà cette occasion le Haut conseil <strong>de</strong> stabilitéfinancière (HCSF). Il reviendra au HSCF <strong>de</strong> menerla politique macro-pru<strong>de</strong>ntielle et à ce titre, il seradoté <strong>de</strong> pouvoirs contraignants, notamment envisagésdans le cadre <strong>de</strong> Bâle III, et visant à fixer auxbanques françaises <strong>de</strong>s obligations plus strictesen matière <strong>de</strong> fonds propres et <strong>de</strong> conditionsd’octroi <strong>de</strong>s crédits. Il exercera cette surveillanced’ensemble en coopérant avec les acteurs <strong>de</strong> larégulation financière, dont l’ACPR et, si besoin, enmobilisant, sur proposition du gouverneur <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, les pouvoirs que la loi lui conférera.L’ ACP, comme l’ensemble <strong>de</strong>s autorités compétentesen matière <strong>de</strong> régulation et <strong>de</strong> supervisionfinancière, est représentée au sein du Haut Conseil(par le gouverneur <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> l’Autorité, assisté du vice-prési<strong>de</strong>nt).5.2 L’ Union bancaireeuropéenneDécidée lors du Conseil européen et du sommet<strong>de</strong> la zone euro <strong>de</strong>s 28 et 29 juin 2012, la mise enœuvre <strong>de</strong> l’ Union bancaire constitue l’ une <strong>de</strong>sréponses politiques à la crise financière en Europeet plus particulièrement au sein <strong>de</strong> la zoneeuro. Ses objectifs, multiples, visent notammentà rompre le lien entre les risques souverains etbancaires, améliorer les canaux <strong>de</strong> transmission<strong>de</strong> la politique monétaire et permettre, avecd’autres évolutions, une recapitalisation directe<strong>de</strong>s banques en difficulté dans le cadre du mécanisme<strong>de</strong> stabilité européen.L’ Union bancaire repose sur trois piliers : lamise en place d’un mécanisme <strong>de</strong> surveillanceunique (MSU, ou Single supervisory mechanism– SSM – en anglais), sous l’ égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong>centrale européenne (BCE), l’ harmonisation <strong>de</strong>ssystèmes <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>s dépôts et un cadre européenunifié pour le redressement <strong>de</strong>s banqueset la résolution <strong>de</strong> leurs défaillances. Bien qu’ilsconstituent un tout indissociable, ces différentsvolets s’inscrivent dans <strong>de</strong>s calendriers législatifsdistincts : la Commission a <strong>de</strong> fait été appelée àfaire <strong>de</strong>s propositions législatives sur le MSU rapi<strong>de</strong>mentaprès le Conseil européen, celles sur les<strong>de</strong>ux autres composantes <strong>de</strong> l’ Union bancaire ne<strong>de</strong>vant intervenir que dans un second temps.Ainsi, dès le 12 septembre 2012, la Commissiona publié <strong>de</strong>ux projets <strong>de</strong> règlements européens :le premier texte, qui constitue la pierre angulairedu dispositif, vise, dans le cadre <strong>de</strong> l’ article 127-6du Traité <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l’ Union européenne,à conférer à la BCE d’importantes prérogativesen matière <strong>de</strong> supervision ; le secondtexte a pour objectif <strong>de</strong> modifier un précé<strong>de</strong>ntrèglement, celui ayant créé, début 2011, l’ Autoritébancaire européenne, dont la gouvernance<strong>de</strong>vait être adaptée pour tenir compte du nouveléquilibre résultant du MSU. La phase <strong>de</strong> négociationqui a succédé a permis d’aboutir à unaccord <strong>de</strong> principe au Conseil mi-décembre. Letrilogue entre ce <strong>de</strong>rnier, le Parlement et la Commissionqui s’en est suivi, a permis, au cours<strong>de</strong>s premiers mois <strong>de</strong> 2013, d’enregistrer <strong>de</strong>s progrèsdécisifs, permettant une adoption rapi<strong>de</strong>, <strong>de</strong>sorte que le MSU puisse être pleinement opérationnelen 2014.La BCE, dont le champ <strong>de</strong> compétence, trèslarge, sera pour l’ essentiel calé sur les dispositions<strong>de</strong>s textes transposant Bâle III en droit européen(la directive et le règlement composantle « paquet CRD 4 »), sera chargée <strong>de</strong> la supervision<strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong>s banques <strong>de</strong> la zoneeuro (ainsi que <strong>de</strong> celles situées dans les pays<strong>de</strong> l’ Union européenne souhaitant adhérer aumécanisme), mais elle exercera un suivi directpour les plus significatives d’entre elles. Ledispositif s’articulera autour d’un Comité <strong>de</strong>surveillance (distinct du Conseil <strong>de</strong>s gouverneurs<strong>de</strong> la BCE tout en rapportant à ce <strong>de</strong>rnier)auquel participeront notamment les autoritésnationales compétentes (l’ ACP, en <strong>France</strong>) quicontinueront à assurer, en pratique, une gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel.L’ ACP a contribué et continuera à contribuer, en2013, aux travaux préparatoires menés sous l’ égi<strong>de</strong><strong>de</strong> la BCE ; tirant pleinement profit <strong>de</strong> son adossementà la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, elle entend jouer unrôle <strong>de</strong> tout premier plan une fois le MSU en place.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201239


Focussur les principalesactions <strong>de</strong> communication<strong>de</strong> l’ ACP en 2012Janvier01L’ Autorité lance unenouvelle version <strong>de</strong>son site Internet :www.acp.banque-france.fr.Plus pratique et intuitif,le site propose uneentrée ciblée par public :établissements bancaires,organismes d’assurance,intermédiaires,mutuelles, institutions<strong>de</strong> prévoyance,presse, universitaire,particuliers…Mai11L’ ACP et l’ AMF organisentun colloque académiquesur les conséquences<strong>de</strong> la crise financière surl’ épargne <strong>de</strong>s ménages etla commercialisation <strong>de</strong>sproduits financiers.14L’ ACP publie son rapportd’activité 2011. ChristianNoyer, son prési<strong>de</strong>nt,présente le documentlors d’une conférence<strong>de</strong> presse.25Danièle Nouy, secrétairegénéral <strong>de</strong> l’ ACP, et ThierryFrancq, secrétaire général<strong>de</strong> l’ AMF, présententà la presse le rapportd’activité du pôle communAssurance <strong>Banque</strong>Épargne Info Service.Juin27ııL’ ACP organise uneconférence autour <strong>de</strong><strong>de</strong>ux thématiques :Bâle III et CRD 4et le contrôle <strong>de</strong>spratiques commercialesen banque et enassurance. ChristianNoyer, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>l’ ACP et Jean-PhilippeThierry, vice-prési<strong>de</strong>nt,ont participé àl’ événement.ııL’ Autorité publieles résultats <strong>de</strong> sonenquête <strong>annuel</strong>lesur les taux <strong>de</strong>revalorisation<strong>de</strong>s provisionsmathématiquesrelatifs aux contrats<strong>de</strong> capitalisation etaux contrats individuelsd’assurance vie (au titre<strong>de</strong> l’ année 2011).40 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Juillet11Dans le cadre <strong>de</strong> l’ exercice<strong>de</strong> l’ Autorité bancaireeuropéenne visant àestimer les éventuelsbesoins en fonds propres<strong>de</strong>s banques européennes,l’ ACP publie les premiersrésultats pour les banquesfrançaises. Les résultatsdéfinitifs ont été publiésle 3 octobre 2012.Novembre27L’ ACP organise uneconférence sur le contrôle<strong>de</strong>s systèmes d’informationen banque et en assurance,en présence <strong>de</strong> FabricePesin et Frédéric Visnovsky,secrétaires générauxadjoints.Décembre18L’ ACP, la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>et l’ AMF présentent àla presse la nouvelleversion du site InternetAssurance <strong>Banque</strong>Épargne Info Service.www.abe-infoservice.frinforme et oriente lepublic sur ses droits etdémarches en matière<strong>de</strong> banque, d’assurance et<strong>de</strong> placements financiers.Octobre19L’ Autorité organise unenouvelle conférence à<strong>de</strong>stination du marchéportant sur les prochainesétapes <strong>de</strong> Solvabilité IIainsi que sur le contrôleen matière <strong>de</strong> lutte contrele blanchiment et lefinancement du terrorismedans le secteur <strong>de</strong> labanque et <strong>de</strong> l’ assurance.Christian Noyer, Jean-Philippe Thierry et FrancisAssié, membre du collège<strong>de</strong> l’ ACP, sont présents.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201241


B | Le secteur bancaire poursuitsa réorganisation sous l’ effet,notamment, <strong>de</strong> la conjonctureéconomiqueAu premier semestre, la banque publique Oséoa été dotée <strong>de</strong> nouvelles capacités d’interventionavec la création d’une filiale dédiée à l’ industrie,Oséo Industrie. Au <strong>de</strong>uxième semestre, les démarchesont été engagées en vue <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>la <strong>Banque</strong> publique d’investissement (BPI). La loiportant création <strong>de</strong> la BPI a été publiée au Journalofficiel du 1 er janvier 2013. La BPI est constituée,d’une part, d’un pôle <strong>de</strong> financement issu d’Oséo,d’autre part, d’un pôle d’investissement en fondspropres issu principalement du Fonds stratégiqued’investissement et <strong>de</strong> CDC Entreprise.Par ailleurs, en application du plan <strong>de</strong> résolution ordonnéedu groupe Dexia, les États belge et françaisont procédé, à la fin <strong>de</strong> l’ année 2012, à une recapitalisation<strong>de</strong> Dexia SA, holding financière belgedu groupe, ayant entraîné l’ acquisition du contrôleindirect <strong>de</strong> la banque Dexia Crédit Local et <strong>de</strong> l’ ensemble<strong>de</strong> ses filiales françaises par l’ État belge,par l’ intermédiaire <strong>de</strong> la Société fédérale <strong>de</strong> participationet d’investissement. L’ ACP a ensuite prononcé,début 2013, l’ agrément d’un nouvel établissement<strong>de</strong> crédit, la Société <strong>de</strong> financement local,détenu à hauteur <strong>de</strong> 75 % par l ’État français, 20 %par la Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations et 5 %par la <strong>Banque</strong> Postale, et autorisé la cession <strong>de</strong> lasociété <strong>de</strong> crédit foncier du groupe Dexia, DexiaMunicipal Agency, à cet établissement. La Société<strong>de</strong> financement local et sa filiale Dexia MunicipalAgency, renommée la Caisse française <strong>de</strong> financementlocal, vont assurer le financement <strong>de</strong> collectivitéslocales et d’établissements publics <strong>de</strong> santéfrançais. La commercialisation <strong>de</strong>s crédits est assuréepar la <strong>Banque</strong> Postale, dont l’ agrément a étémodifié par l’ ACP en mai 2012, pour lui permettred’intervenir dans ce domaine, en partenariat avecla Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations.Les réorganisations au sein <strong>de</strong> groupes financiersse sont poursuivies.❫❫Plusieurs banques sans activité <strong>de</strong>puisplusieurs années ont <strong>de</strong>mandé leur retraitd’agrément.ııAu sein du groupe BPCE, l’ agrément <strong>de</strong> la Sociétécentrale <strong>de</strong> Crédit Maritime Mutuel, quis’était repositionnée, <strong>de</strong>puis 2005, vers unesimple mission <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong>s caissesrégionales <strong>de</strong> crédit maritime, en raison <strong>de</strong>leur adossement aux <strong>Banque</strong>s populaires, aété retiré avec prise d’effet immédiate.ııL’ agrément du Crédit Mutuel Agricole et RuralOcéan « C.M.A.R. Océan », banque mutualisteou coopérative affiliée à la Confédérationnationale du Crédit Mutuel, a été retiréavec prise d’effet immédiate.ııLa succursale <strong>de</strong> la banque <strong>de</strong> droit suisseUnion <strong>de</strong> banques suisses (UBS), dont le groupecontinue par ailleurs à disposer d’implantationsen <strong>France</strong>, et la filiale du groupe d’assurancesitalien Generali, BSI-Ifabanque, qui avait cessétoute activité en <strong>France</strong>, ont <strong>de</strong>mandé le retrait<strong>de</strong> leur agrément.❫❫Des réorganisations résultent <strong>de</strong> nouvellesorientations stratégiques.ııAu sein du groupe BPCE, la banque NatixisTransport Finance a été absorbée par sa maisonmère Natixis et la société financière NatixisLease a procédé à l’ acquisition <strong>de</strong> la totalité<strong>de</strong>s titres <strong>de</strong> la société financière Sud-ouestBail, anciennement détenue par Expanso, filiale<strong>de</strong> la Caisse d’épargne et <strong>de</strong> prévoyanceAquitaine Poitou-Charentes.ııLa banque à capitaux libanais, <strong>Banque</strong> <strong>de</strong>l’ Europe Méridionale – BEMO – a décidé <strong>de</strong>transférer son siège au Luxembourg afin <strong>de</strong><strong>de</strong>venir une banque <strong>de</strong> droit luxembourgeois,sous la dénomination BEMO Europe <strong>Banque</strong>Privée SA, et <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, en conséquence, leretrait <strong>de</strong> son agrément. Celui-ci interviendralors du transfert effectif du siège social <strong>de</strong>l’ établissement, qui ouvrira alors une succursaleen <strong>France</strong>, implantée à Paris.ııLe changement <strong>de</strong> contrôle indirect <strong>de</strong> Rothschil<strong>de</strong>t Compagnie <strong>Banque</strong> a été autorisé auprofit du concert familial élargi <strong>de</strong> contrôle<strong>de</strong> Paris-Orléans, société holding qui a étéinscrite à cette occasion sur la liste <strong>de</strong>s compagniesfinancières.ııLe changement <strong>de</strong> contrôle indirect <strong>de</strong> <strong>Banque</strong>J. Safra (Monaco) SA est intervenu dans le cadred’une réorganisation structurelle <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong>ACPRapport <strong>annuel</strong> 201245


2 Contribuer à la stabilité du système financier1 ) Les agréments et autorisations1.1 Le secteur bancairecontrôle exercé sur la banque monégasque, auprofit d’un véhicule d’investissement détenuintégralement par Joseph Y. Safra.ııAu sein du groupe Crédit Mutuel CM-CIC,une filiale bancaire monégasque habilitée à latenue <strong>de</strong> compte conservation a été créée parapport <strong>de</strong> l’ agence bancaire monégasque <strong>de</strong>la Caisse méditerranéenne <strong>de</strong> financement duCrédit Mutuel (CAMEFI). Elle est dénommée<strong>Banque</strong> européenne du Crédit Mutuel Monaco– BECM Monaco – et est directement rattachéeà la <strong>Banque</strong> européenne du Crédit Mutuel.En outre, dans le cadre <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> contrôle,aux Pays-Bas, <strong>de</strong> la société KBL European PrivateBankers SA par la société Précision Capital SA,regroupant les intérêts d’un investisseur qatari,l’ ACP a autorisé cette <strong>de</strong>rnière à acquérir indirectement<strong>de</strong>s participations supérieures à 50 % ausein <strong>de</strong> KBL Richelieu <strong>Banque</strong> Privée et KBL MonacoPrivate Bankers SA (société monégasque).L’ année 2012 s’est caractérisée à nouveau par unecontraction <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s sociétés financières.Alors que 4 nouvelles sociétés financièresont été agréées en 2011, aucun nouvel agrémentn’a été délivré dans cette catégorie en 2012 5 , tandisque 12 retraits d’agrément ont été prononcés.Plusieurs groupes étrangers, notamment industriels,se sont informés sur les modalités d’obtentiond’un agrément <strong>de</strong> société financière maisn’ont pas concrétisé leur projet. Cet attentismepourrait trouver, pour partie, son origine dansles modifications attendues, pour 2013, du cadrejuridique applicable aux sociétés financièresà compter <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> la directiveeuropéenne CRD 4.Enfin, l’ anticipation, par les groupes bancairesdétenteurs <strong>de</strong> filiales <strong>de</strong> financement spécialisées,<strong>de</strong> l’ impact futur <strong>de</strong> la CRD 4 pourrait égalementexpliquer ce mouvement <strong>de</strong> repli <strong>de</strong>s sociétés financières.En effet, leurs groupes d’appartenanceatten<strong>de</strong>nt d’évaluer les conséquences concrètesdu nouveau régime pru<strong>de</strong>ntiel pour prendre ladécision <strong>de</strong> conserver ou non, dans leur périmètre,ces activités <strong>de</strong> financement spécialisées.Les retraits d’agrément ont concerné majoritairement<strong>de</strong>s sociétés financières (dont 2 Sofergie)n’ayant plus d’activité régulée ou se consacrantà une activité <strong>de</strong> gestion extinctive <strong>de</strong> leurs encourssans initier <strong>de</strong> nouvelles opérations bancaires.Quatre autres retraits sont liés à la rationalisation<strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> plusieursgroupes bancaires.ııLe groupe General Electric (GE) a regroupéses activités d’affacturage au sein <strong>de</strong> la GEFactofrance, entraînant les retraits d’agréments<strong>de</strong> GE Factor et <strong>de</strong> Factobail.ııLe groupe BNP Paribas a regroupé les siennesau sein <strong>de</strong> BNP Paribas Factor avec pourconséquence le retrait d’agrément <strong>de</strong> FortisCommercial Finance. L’ agrément <strong>de</strong> la sociétéOrange-BNP Paribas Services, filiale communecréée en 2007 par <strong>France</strong> Telecom et BNP Paribas,qui proposait <strong>de</strong>s cartes prépayées dansle cadre d’un partenariat commercial, a étéretiré. BNP Paribas a d’abord acquis la totalité<strong>de</strong>s titres d’Orange-BNP Paribas Services, puisa sollicité son retrait d’agrément.ııGCE Bail, qui exerçait les mêmes activités <strong>de</strong>crédit-bail mobilier que sa maison mère NatixisLease, a été absorbé par cette <strong>de</strong>rnière.À fin 2012, la <strong>France</strong> comptait 572 établissements<strong>de</strong> crédit agréés, contre 590 à fin 2011.C | Les infrastructures <strong>de</strong> marchéconnaissent <strong>de</strong>s mouvements<strong>de</strong> concentration❫❫LCH.Clearnet SAAfin <strong>de</strong> poursuivre son repositionnement <strong>de</strong>groupe <strong>de</strong> services d’intermédiation sur les marchésfinanciers et <strong>de</strong> renforcer sa présence à tousles niveaux <strong>de</strong> la chaîne du traitement <strong>de</strong>s opérationssur instruments financiers, en particuliersur le segment « post-marché », le groupeLondon Stock of Exchange (LSEG) a été autorisé5. Hormis la création <strong>de</strong> S-Money (cf. infra), les établissements <strong>de</strong> monnaie électronique étant une sous-catégorie <strong>de</strong>s sociétés financières.46 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


2 Contribuer à la stabilité du système financier1 ) Les agréments et autorisations1.1 Le secteur bancaireE | La population <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> paiement et<strong>de</strong> monnaie électronique et <strong>de</strong>leurs agents connaît un essorsignificatifTrois nouveaux agréments d’établissements<strong>de</strong> paiement ont été prononcés en 2012, dontceux <strong>de</strong>s sociétés OPS et Lemon Way, <strong>de</strong>venusdéfinitifs sur la pério<strong>de</strong>. Pour sa part, la sociétéS-Money, filiale du groupe BPCE, a été agrééeen qualité <strong>de</strong> société financière-établissement <strong>de</strong>monnaie électronique.Le nombre d’agents <strong>de</strong> prestataires <strong>de</strong> services<strong>de</strong> paiement (établissements <strong>de</strong> crédit ou établissements<strong>de</strong> paiement) enregistrés s’est fortementaccru, s’élevant à 164 fin 2012 (dont 121 nouvellesdéclarations et 5 radiations à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>sprestataires <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement). Ces déclarationssont le fait, essentiellement, d’établissementsspécialisés dans le transfert <strong>de</strong> fonds.Par ailleurs, compte tenu <strong>de</strong>s conditions respectivesd’exercice <strong>de</strong> leurs activités, au regard <strong>de</strong>sconditions d’exemption posées par le co<strong>de</strong> monétaireet financier, les sociétés Auchan, GIE GrandSta<strong>de</strong> et Greenpark Solution ont été exemptéesd’agrément d’établissement <strong>de</strong> monnaie électronique,tandis que les sociétés Bouygues Telecom,Orange <strong>France</strong>, SFR, SFR Collectivités, Q-ParkInvest, Omniparc, Gassot & Co et Hors Limite 64ont été exemptées d’agrément en qualité d’établissement<strong>de</strong> paiement.Ainsi, trois ans après la transposition en droitfrançais <strong>de</strong> la directive sur les services <strong>de</strong> paiement,18 établissements <strong>de</strong> paiement ont étéagréés, 11 sociétés peuvent exercer dans le cadred’une exemption d’agrément et la population <strong>de</strong>sagents s’est très largement accrue. L’ offre spécialisée<strong>de</strong> monnaie électronique <strong>de</strong>meure principalementle fait <strong>de</strong> sociétés exemptées d’agrémentpour fournir <strong>de</strong>s services bancaires <strong>de</strong> paiement(7 à fin 2012) dans l’ attente <strong>de</strong> la transpositionen droit français <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième directive sur lamonnaie électronique et, notamment, du statutspécifique d’émetteur <strong>de</strong> monnaie électroniquequi remplacera le régime existant <strong>de</strong> société financière-établissement<strong>de</strong> monnaie électronique.Parmi les 17 établissements <strong>de</strong> paiement effectivementen exercice, 4 sont spécialisés uniquementdans l’ activité <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> fonds enespèces, les autres offrant une gamme plus oumoins étendue <strong>de</strong> services à une clientèle variée(particuliers, entreprises ou professionnels),principalement via l’ Internet fixe ou mobile.48 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Services <strong>de</strong> paiement et prestataires <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiementL’ article L. 314-1, point II du co<strong>de</strong> monétaire et financierdéfinit 7 services <strong>de</strong> paiement :1) les services permettant le versement d’espèces sur uncompte <strong>de</strong> paiement et les opérations <strong>de</strong> gestion d’uncompte <strong>de</strong> paiement ;2) les services permettant le retrait d’espèces sur uncompte <strong>de</strong> paiement et les opérations <strong>de</strong> gestion d’uncompte <strong>de</strong> paiement ;3) l’ exécution <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> paiement suivantesassociées à un compte <strong>de</strong> paiement :a) les prélèvements, y compris les prélèvementsautorisés unitairement,b) les opérations <strong>de</strong> paiement effectuées avec une carte<strong>de</strong> paiement ou un dispositif similaire,c) les virements, y compris les ordres permanents.4) l’ exécution <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> paiement suivantesassociées à une ouverture <strong>de</strong> crédit :a) les prélèvements, y compris les prélèvementsautorisés unitairement,b) les opérations <strong>de</strong> paiement effectuées avec une carte<strong>de</strong> paiement ou un dispositif similaire,c) les virements, y compris les ordres permanents.5) l’ émission d’instruments <strong>de</strong> paiement et / ou l’ acquisitiond’ordres <strong>de</strong> paiement ;6) les services <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> fonds ;7) l’ exécution d’opérations <strong>de</strong> paiement, lorsque leconsentement du payeur est donné au moyen <strong>de</strong> toutdispositif <strong>de</strong> télécommunication, numérique ouinformatique, et que le paiement est adressé àl’ opérateur du système ou du réseau <strong>de</strong> télécommunicationou informatique, agissant uniquement enqualité d’intermédiaire entre l’ utilisateur <strong>de</strong> services<strong>de</strong> paiement et le fournisseur <strong>de</strong> biens ou services.Conformément à l’ article L. 521-2 du co<strong>de</strong> monétaire etfinancier, les services <strong>de</strong> paiement ne peuvent être fournis àtitre <strong>de</strong> profession habituelle que par <strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong>services <strong>de</strong> paiement, c’est-à-dire, soit par <strong>de</strong>s établissements<strong>de</strong> crédit, soit par <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> paiement.Cependant, une entreprise peut proposer <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>paiement s’ils sont contenus dans les limites précisées parl’ article L. 521-3, point I du co<strong>de</strong> monétaire et financier, enbénéficiant alors d’une exemption d’agrément. Ces servicesdoivent être fondés sur <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> paiement acceptés,pour l’ acquisition <strong>de</strong> biens ou <strong>de</strong> services, que dans leslocaux <strong>de</strong> cette entreprise ou, dans le cadre d’un accordcommercial avec elle, dans un réseau limité <strong>de</strong> personnesacceptant ces moyens <strong>de</strong> paiement, ou pour un éventaillimité <strong>de</strong> biens ou <strong>de</strong> services. En ce cas, l’ entrepriseadresse à l’ ACP une déclaration d’exemption afin qu’elleconduise l’ examen <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Onze entreprises sont ainsi exemptées d’agrément pour lafourniture <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement dont 10 en raison d’unéventail limité <strong>de</strong> biens ou <strong>de</strong> services et 1 en raison d’unréseau limité d’acceptation du moyen <strong>de</strong> paiement.Les établissements <strong>de</strong> paiement peuvent avoir recours à <strong>de</strong>sagents dont le statut est décrit par les articles L. 523-1 etsuivants du co<strong>de</strong> monétaire et financier. Un agent agit en vertud’un mandat délivré par un prestataire <strong>de</strong> services <strong>de</strong>paiement, son mandant. Cette position <strong>de</strong> mandataire imposeà l’ agent <strong>de</strong> travailler pour le compte du prestataire <strong>de</strong>services <strong>de</strong> paiement et dans les limites <strong>de</strong> l’ agrément <strong>de</strong>celui-ci. Néanmoins, un agent peut travailler pour le compte <strong>de</strong>plusieurs prestataires <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement.Le recours à <strong>de</strong>s agents est une faculté plus particulièrementretenue par les établissements <strong>de</strong> paiement effectuant uneactivité <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> fonds qui se constituent ainsi unréseau commercial.Par ailleurs, l’ exercice <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement en <strong>France</strong>est permis à tout établissement se conformant auxformalités du passeport européen, telles qu’édictées àl’ article L. 522-13, point II du co<strong>de</strong>.Les déclarations <strong>de</strong> libre prestation <strong>de</strong> services 6 pourpratiquer cette activité sur le territoire français sont aunombre <strong>de</strong> 159, principalement en provenance duRoyaume-Uni (77 % <strong>de</strong>s déclarations). Les déclarations <strong>de</strong>libre établissement (implantation d’une succursale) sontbeaucoup moins usitées avec un total <strong>de</strong> 4, toutes enprovenance du Royaume-Uni.Les déclarations d’agents exerçant en <strong>France</strong> par <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> paiement étrangers sont trèsimportantes avec un total <strong>de</strong> 5 310 agents. Ces déclarationssont le fait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux États européens : l’ Irlan<strong>de</strong> et leRoyaume-Uni. L’ Irlan<strong>de</strong> représente 55 % <strong>de</strong>s déclarationset le Royaume-Uni, 45 %.Les établissements <strong>de</strong> paiement français ont, quant à eux,déclaré au total 55 agents, principalement en Allemagne ;6 établissements <strong>de</strong> paiement français ont procédé à <strong>de</strong>sdéclarations <strong>de</strong> libre prestation <strong>de</strong> services avec <strong>de</strong>spérimètres variés : soit pour exercer dans un seul payseuropéen, soit dans tout ou partie <strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong>s payscomposant l’ Espace économique européen.6. Ces données portent sur l’ ensemble <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s enregistrées et non sur le flux <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s reçues sur l’ année 2012.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201249


2 Contribuer à la stabilité du système financier1 ) Les agréments et autorisations1.1 Le secteur bancaireF | La population <strong>de</strong>s changeursmanuels s’accroît légèrementVingt-quatre nouveaux professionnels ont été autorisésà exercer l’ activité <strong>de</strong> change manuel, tandisque 14 changeurs manuels ont obtenu un retraitd’autorisation d’exercice (dont un dans le cadred’une procédure <strong>de</strong> retrait d’autorisation d’officemise en œuvre par l’ ACP). Ainsi, on dénombreun total <strong>de</strong> 173 changeurs manuels autorisés parl’ ACP au 31 décembre 2012 (contre 163 à fin 2011).Les changeurs manuels agréés ont un volumed’activité supérieur au seuil d’exemption (lerégime d’autorisation mis en place par l’ ordonnancen o 2009-104 du 30 janvier 2009 fixe <strong>de</strong>sseuils réglementaires en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>squels l’ activité<strong>de</strong> change manuel ne requiert pas une autorisationd’exercice). Ces seuils d’exemption ainsique le renforcement <strong>de</strong>s exigences mises en placepar l’ ACP, dans le cadre du nouveau régime d’autorisation,ont eu pour conséquence <strong>de</strong> ramenerle nombre <strong>de</strong> changeurs manuels <strong>de</strong> 500 en 2009à 173 fin 2012. Le régime d’autorisation applicable,<strong>de</strong>puis 2009, à l’ activité <strong>de</strong> change manuel a étéprogressivement étendu et s’applique, <strong>de</strong>puis le 29novembre 2012, à tous les territoires d’outre-mer,notamment à la Nouvelle-Calédonie, à la Polynésiefrançaise et aux îles Wallis et Futuna. Un nouveauchangeur manuel a ainsi été autorisé en Nouvelle-Calédonie en 2012, les autres étant exemptés.G | L’ exercice du passeporteuropéen poursuit, en 2012, undéveloppement soutenuL’ ACP a réceptionné les notifications <strong>de</strong> passeport<strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong>s autres États <strong>de</strong>l’ Espace économique européen et examiné les<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> passeport <strong>de</strong>s établissements françaisdans les autres États.a. Les établissements <strong>de</strong> l’ Espaceéconomique européen (EEE) opéranten <strong>France</strong>❫❫En libre établissementTrente-neuf déclarations ont été transmises àl’ ACP, dont 5 créations <strong>de</strong> succursales. Au 31 décembre2012, 115 établissements <strong>de</strong> l’ EEE disposaientd’une succursale en <strong>France</strong> (62 établissements<strong>de</strong> crédit, 49 entreprises d’investissementet 4 établissements <strong>de</strong> paiement).L’ ACP continue également à recevoir un volumeimportant <strong>de</strong> notifications <strong>de</strong> recours à <strong>de</strong>sagents, sur le territoire français, par <strong>de</strong>s établissements<strong>de</strong> paiement d’autres États <strong>de</strong> l’ EEE (cf.encadré sur les services <strong>de</strong> paiement et prestataires<strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement).Enfin, l’ ACP a reçu, pour la première année,consécutivement à la transposition par d’autresÉtats <strong>de</strong> l’ EEE <strong>de</strong> la directive 2009/110/CE surla monnaie électronique, <strong>de</strong>s notifications <strong>de</strong>recours à <strong>de</strong>s distributeurs émanant <strong>de</strong> 2 établissements<strong>de</strong> monnaie électronique.❫❫En libre prestation <strong>de</strong> servicesSix cent vingt-neuf déclarations ont été transmisesà l’ ACP. Au 31 décembre 2012, 3227 établissements<strong>de</strong> l’ EEE exerçaient ainsi en <strong>France</strong> leur activité enlibre prestation <strong>de</strong> services (dont 2500 entreprisesd’investissement et, pour la première année, 22établissements <strong>de</strong> monnaie électronique).b. Les établissements français intervenantdans d’autres États <strong>de</strong> l’ EEE❫❫En libre établissementL’ ACP a transmis 6 notifications d’ouverture <strong>de</strong> succursales(3 succursales d’établissements <strong>de</strong> crédit,3 succursales d’entreprises d’investissement) ainsique 12 modifications afférentes à <strong>de</strong>s succursalesdéjà établies. Elle vérifie au préalable l’ adéquation<strong>de</strong>s structures administratives et <strong>de</strong> la situationfinancière <strong>de</strong> l’ établissement à la mise en œuvre<strong>de</strong> ce projet. Au 31 décembre 2012, les établissements<strong>de</strong> crédit français disposaient <strong>de</strong> 137 succursaleset les entreprises d’investissement <strong>de</strong>22 dans l’ EEE.Par ailleurs, en 2012, l’ ACP a enregistré 52 agentset transmis aux autorités concernées les notifications<strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> paiement français proposant,via ces agents, <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> paiementdans d’autres États <strong>de</strong> l’ EEE. Au 31 décembre 2012,les établissements <strong>de</strong> paiement français avaientrecours à 55 agents dans les autres États <strong>de</strong> l’ EEE.50 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


❫❫En libre prestation <strong>de</strong> servicesEn 2012, 23 établissements ont transmis 125 notifications à l’ ACP.Au 31 décembre 2012, 213 établissements français exerçaient en libre prestation <strong>de</strong> servicesdans les autres États <strong>de</strong> l’ EEE (156 établissements <strong>de</strong> crédit, 51 entreprises d’investissement et6 établissements <strong>de</strong> paiement).Évolution du nombre <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong>crédit, <strong>de</strong>s entreprises d’investissement et<strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> paiement en <strong>France</strong>et <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit à Monaco31/12/2011 31/12/2012Variation(nombre)■■ÉTABLISSEMENTS DE CRÉDIT AGRÉÉS EN FRANCE• Établissements habilités à traiter toutes les opérations <strong>de</strong> banque 310 303 - 71.1 <strong>Banque</strong>sdont succursales d’établissements ayant leur siège dans les pays tiers197(22)193(21)- 4(- 1)1.2 <strong>Banque</strong>s mutualistes ou coopératives 95 92 - 31.3 Caisses <strong>de</strong> crédit municipal 18 18 –• Sociétés financières 277 266 - 11• Institutions financières spécialisées 3 3 –Sous-total 590 572 - 18Succursales établissements <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong> l’ Espaceéconomique européen relevant du libre établissement66 62 - 4Total <strong>France</strong> 656 634 - 22Établissements <strong>de</strong> crédit agréés à Monaco 24 25 + 1Total <strong>France</strong> et Monaco 680 659 - 21■■ENTREPRISES D’INVESTISSEMENT• Entreprises d’investissement agréées par l’ ACP 97 93 - 4Succursales d’entreprises d’investissement relevantdu libre établissement52 49 - 3Total 149 142 - 7■■ÉTABLISSEMENTS DE PAIEMENT• Établissements <strong>de</strong> paiement agréés par l’ ACP 12 17 + 5Succursales d’établissements <strong>de</strong> paiement relevantdu libre établissement4 4 -Total 16 21 + 5ACPRapport <strong>annuel</strong> 201251


2 Contribuer à la stabilité du système financier1 ) Les agréments et autorisations1.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assurance1.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceL’ ACP a pris 172 décisions d’agrément ou d’autorisationrelatives au secteur <strong>de</strong>s assurances en2012.Comme l’ année précé<strong>de</strong>nte, le plus grand nombre<strong>de</strong> dossiers (99) a porté sur <strong>de</strong>s organismes régispar le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutualité essentiellement pour<strong>de</strong>s fusions et transferts <strong>de</strong> portefeuille (28) etpour <strong>de</strong>s conventions <strong>de</strong> substitution ou <strong>de</strong>s avenantsà celles-ci (45). Les décisions concernant<strong>de</strong>s entreprises régies par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances(69) ont notamment porté sur <strong>de</strong>s fusions outransferts <strong>de</strong> portefeuille (28), <strong>de</strong>s modificationsd’actionnariat (15), sur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’agrémentou d’extension d’agrément (11). Les organismessoumis au co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité sociale ont fait l’ objet<strong>de</strong> 4 décisions.CODE DESASSURANCESCODE DE LASÉCURITÉ SOCIALECODE DE LAMUTUALITÉTotal■■NATURE OPÉRATIONAgrément et extension d’agrément 11 1 3 15Transfert 19 – – 19Transfert fusion 9 2 28 39Modification actionnariat 15 – – 15Affiliation à une SGAM 7 ou UMG 8 1 – 2 3Caducité et retrait d’agrément 6 1 14 21Substitution – – 45 45Autres opérations 8 0 7 15Total 69 4 99 172A | Les entreprises dépendantdu co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances ontpoursuivi leurs opérations<strong>de</strong> restructurationL’ année 2012 a été marquée par la restructuration<strong>de</strong> Groupama qui a nécessité l’ adoption <strong>de</strong>nombreuses décisions par le collège <strong>de</strong> l’ ACP.Dans le cadre <strong>de</strong>s mesures mises en œuvre parGroupama en vue <strong>de</strong> redresser sa situation financière,Gan Eurocourtage a transféré la plusgran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> son activité opérationnelle àAllianz IARD et à Helvetia SA :ııle portefeuille <strong>de</strong> contrats constitué par lebiais du réseau <strong>de</strong> courtage du groupe etcouvrant les risques <strong>de</strong>s particuliers, <strong>de</strong>s professionnelset <strong>de</strong>s entreprises a été transféréauprès d’Allianz IARD ;ııles garanties « transport » ont été reprises parHelvetia SA ;ııles activités conservées par Gan Eurocourtageà la suite <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux opérations ont ététransférées à Groupama SA.7. Société <strong>de</strong> groupe d’assurance mutuelle.8. Union mutualiste <strong>de</strong> groupe.52 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Par ailleurs, la société Macifilia avait été crééeà l’ initiative <strong>de</strong> la société d’assurance mutuelleMacif, dont elle était la filiale intégrale. Son objectifétait <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> support pour la mise enœuvre d’une politique <strong>de</strong> diversification reposantsur la sélection <strong>de</strong> niches telles que la couverture<strong>de</strong>s transporteurs publics <strong>de</strong> marchandiseset <strong>de</strong> voyageurs, l’ assurance <strong>de</strong>s flottes automobiles,les garanties « pannes mécaniques » et lesrisques <strong>de</strong>s entreprises. La Macif a repris la quasitotalité<strong>de</strong>s engagements <strong>de</strong> Macifilia dans lecadre <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> transfert prévue parl’ article L. 324-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances.Après avoir racheté, en 2011, au groupe Allianz<strong>France</strong>, la société d’assurance vie Coparc spécialiséedans l’ assurance vie liée à la gestionpatrimoniale, le groupe <strong>de</strong> prévoyance complémentaireApicil a procédé à la fusion-absorption<strong>de</strong> cette société par sa filiale Apicil Assurances.Celle-ci a également une activité centrée surl’ épargne et privilégie les particuliers et les professionsindépendantes qu’elle démarche par lebiais du courtage.Un certain nombre <strong>de</strong> groupes ont réorganiséleurs activités en Europe, ce qui a eu <strong>de</strong>s conséquencespour les sociétés agréées en <strong>France</strong>.ııLe groupe américain Chartis a entrepris <strong>de</strong>réorganiser ses activités européennes qui serontdésormais centralisées dans sa filiale britannique,Chartis Europe Limited. En <strong>France</strong>,cette restructuration a entraîné le remplacement<strong>de</strong> la filiale existante, Chartis EuropeSA, par une succursale implantée par ChartisEurope Limited à laquelle la société françaisea transféré l’ intégralité <strong>de</strong> sa production.ııTout en jouant le rôle <strong>de</strong> structure <strong>de</strong> tête dugroupe Europ Assistance, la société EuropAssistance Holding (à laquelle sont rattachéesles sociétés Europ Assistance et IcareAssurance) a conservé le statut d’entreprised’assurance pour intervenir en Grèce par lebiais d’une succursale et, surtout, pour opéreren libre prestation <strong>de</strong> services dans diverspays <strong>de</strong> l’ EEE via sa succursale irlandaise.Dans le but <strong>de</strong> clarifier son organigrammefinancier, le groupe Europ Assistance s’estefforcé d’opérer une séparation plus netteentre les activités <strong>de</strong> holding et les opérationsd’assistance en faisant apport du portefeuille<strong>de</strong> contrats souscrits par Europ AssistanceHolding, au travers <strong>de</strong> sa succursale irlandaise,à l’ une <strong>de</strong>s filiales <strong>de</strong> celle-ci, la sociétéEurop Assistance.ııEn vue <strong>de</strong> préparer l’ édification d’une nouvellearchitecture financière pour ses activitéseuropéennes, dans le contexte <strong>de</strong> la miseen place <strong>de</strong> Solvabilité II, le groupe américainMetLife a placé sa filiale française, MetLifeSA, sous le contrôle financier <strong>de</strong> la holding <strong>de</strong>droit irlandais MetLife EU Holding CompanyLimited. La société Metlife SA a axé sa politiquecommerciale sur la prévoyance.ııLe Groupe <strong>de</strong>s Assurances Mutuelles <strong>de</strong> l’ Est(GAMEST) est une union <strong>de</strong> sociétés d’assurancesmutuelles régie par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances,principalement présente dans l’ Est<strong>de</strong> la <strong>France</strong>. L’ une <strong>de</strong>s entités affiliées auGAMEST, la Mutuelle d’Alsace et <strong>de</strong> Lorraine(MAL), a absorbé la société d’assurance mutuelleJurassurance, extérieure à l’ union.Certains groupes d’assurance ont procédé à <strong>de</strong>sopérations en vue <strong>de</strong> simplifier leur structure.ııDans le cadre <strong>de</strong> la simplification <strong>de</strong>s structuresdu groupe Monceau, l’ une <strong>de</strong>s mutuelles<strong>de</strong> l’ union UMAM, <strong>France</strong> Réunion AssuranceMutuelle (FRAM), a renoncé à poursuivre sonactivité en faisant apport <strong>de</strong> l’ intégralité <strong>de</strong>son portefeuille <strong>de</strong> contrats à la filiale dommagesdu groupe, Monceau Générale Assurances.À l’ issue <strong>de</strong> cette opération, FRAM aété absorbée par l’ une <strong>de</strong>s mutuelles membres<strong>de</strong> l’ union UMAM, la Mutuelle Centrale d’Assurances(dispensée d’agrément).ııLe groupe Covéa a poursuivi la simplification<strong>de</strong> son organigramme opérationnel selon lesmodalités suivantes.– Toutes les filiales d’exploitation ont étéapportées à la holding MMA Coopérations,qui sera détenue à parts égales parles mutuelles <strong>de</strong> tête <strong>de</strong>s trois pôles (GMF,MMA, Maaf) autour <strong>de</strong>squels s’organiseCovéa. Ces mutuelles <strong>de</strong>meurent affiliées àla SGAM Covéa qui reste le centre <strong>de</strong> décisiondu groupe. La restructuration a inclusles participations acquises par diverses com-ACPRapport <strong>annuel</strong> 201253


2 Contribuer à la stabilité du système financier1 ) Les agréments et autorisations1.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceposantes du groupe Covéa dans 5 sociétés(Assurances <strong>Banque</strong> Populaire IARD, Carma,Carma Vie, la Défense orléanaise etProtec BTP) créées dans le cadre d’accords<strong>de</strong> coopération conclus avec <strong>de</strong>s partenairesextérieurs (Natixis, Carrefour, le groupe <strong>de</strong>protection sociale complémentaire Pro BTP).– La Cité européenne, dont la productionconcernait <strong>de</strong>s contrats d’assurance collectifsvie et <strong>de</strong>s PERP, a transféré la totalitédu portefeuille <strong>de</strong> contrats à GMF Vie.ııEDF a mis à profit les dispositions régissant lesinstitutions <strong>de</strong> retraite professionnelle supplémentaire(IRP) pour leur transférer les engagementslui incombant en matière <strong>de</strong> versementd’in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> départ en retraite. À cetitre, elle a souhaité soumettre les contrats <strong>de</strong>groupe d’assurance vie correspondants, souscritsau bénéfice <strong>de</strong> ses salariés auprès <strong>de</strong>ssociétés d’assurance Cardif Vie et Prédica, auxrègles s’appliquant aux IRP.Par ailleurs, au sein du groupe AXA, la Mutuellegénérale d’assurance <strong>de</strong> risques divers a développé<strong>de</strong>s partenariats pour permettre notammentà <strong>de</strong>s courtiers ou <strong>de</strong>s organismes du secteurmutualiste <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s prestations fourniespar AXA sous une marque neutre sur le segment<strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> particuliers. Dans la perspective<strong>de</strong> l’ entrée en vigueur <strong>de</strong>s futures normes pru<strong>de</strong>ntiellesdu dispositif Solvabilité II, le groupeAXA a substitué une société anonyme, dénomméeMGARD, à la mutuelle existante dont ellea repris l’ intégralité du portefeuille <strong>de</strong> contrats.La SA MGARD est détenue par AXA AssurancesIARD Mutuelle.La société d’assurance mutuelle non-vie ThélemAssurances est essentiellement implantée enrégion Centre et s’adresse à une clientèle composée<strong>de</strong> particuliers, <strong>de</strong> commerçants, d’artisans,<strong>de</strong> professions libérales et <strong>de</strong> PME-PMI. Pourmieux répondre aux besoins <strong>de</strong> ses sociétaires,elle a mis en place une filiale spécialisée enprévoyance, Thélem Prévoyance, dont l’ offre secompose <strong>de</strong> garanties « temporaire décès », « vieentière » et « obsèques » en partenariat avec legroupe <strong>de</strong> prévoyance complémentaire Humanis,qui a pris en charge la gestion administrative<strong>de</strong>s contrats et le traitement <strong>de</strong>s sinistres.Au 31 décembre 2012, 318 entreprises d’assuranceagréées étaient en activité.Les sociétés la Réassurance intercontinentaleet AME Réassurance, filiales respectives <strong>de</strong>sgroupes MMA et GMF, avaient obtenu en 2008l’ agrément pour pratiquer <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong>réassurance. Ces <strong>de</strong>ux entreprises, dont l’ activitése limitait à la gestion <strong>de</strong>s portefeuilles existants,ont pris l’ engagement <strong>de</strong> ne plus réaliser<strong>de</strong> nouvelles souscriptions et ont fait constaterla caducité <strong>de</strong> leur agrément afin d’accélérer laclôture <strong>de</strong> leur liquidation amiable.Au 31 décembre 2012, 17 entreprises <strong>de</strong> réassuranceagréées <strong>de</strong>meuraient opérationnelles.D’autres mouvements sont à noter.ııSpécialisées dans l’ assurance <strong>de</strong>s corps <strong>de</strong>navires <strong>de</strong> pêche, les sociétés d’assurancemutuelles maritimes du Morbihan et <strong>de</strong> LoireAtlantique (SAMMAR) la Prévoyante et laPrévoyante maritime <strong>de</strong> Saint-Gilles-Croix<strong>de</strong>-Vieont regroupé leurs activités, par voie<strong>de</strong> fusion-absorption, avec la société d’assurancemutuelle Bretagne-Océan (SAMBO).Parallèlement, la SAMMAR a finalisé l’ arrêt<strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> la Société d’assurancemutuelle maritime du Centre-Ouest (SAM-MARCO) et <strong>de</strong> la Société d’assurance mutuellemaritime <strong>de</strong> Noirmoutier (SAMMARNO) enreprenant leurs engagements résiduels. Cesfusions ont été dictées par le souci <strong>de</strong> renforcerdans chaque cas la situation financière<strong>de</strong> la société absorbante et <strong>de</strong> disposer d’unmaillage géographique plus <strong>de</strong>nse en matièred’assurance <strong>de</strong>s risques liés à la pêche dansun secteur économique en crise.ııPour se renforcer sur le marché <strong>de</strong> l’ assistance,les groupes Swiss Life et CNP ontconclu une alliance qui s’est concrétisée parla mise en place d’une holding communecontrôlant en totalité leurs filiales d’assistancerespectives, Garantie Assistance et Filassistance.Cette holding est détenue à hauteur<strong>de</strong> 66 % par le groupe CNP et à hauteur<strong>de</strong> 34 % par le groupe Swiss Life.54 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


B | Le secteur <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong>prévoyance a connu <strong>de</strong> nouveauxrapprochements en 2012Dans le cadre <strong>de</strong> leur rapprochement ayantdémarré à fin 2010, les groupes paritaires <strong>de</strong>protection sociale Humanis et Novalis Taitboutont créé en 2012 une institution <strong>de</strong> prévoyancedénommée Humanis prévoyance, résultant <strong>de</strong>la fusion <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux institutions <strong>de</strong> prévoyancedu groupe Humanis (Aprionis prévoyance etVauban Humanis prévoyance) et d’une institution<strong>de</strong> prévoyance du groupe Novalis Taitbout(Novalis prévoyance). Les objectifs affichés<strong>de</strong> cette fusion sont, notamment, <strong>de</strong> répondreau phénomène observé <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong>sgroupes <strong>de</strong> protection sociale et d’effectuer <strong>de</strong>séconomies d’échelle en matière <strong>de</strong> gestion.Le rapprochement <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux groupes paritaires<strong>de</strong> protection sociale donnera naissanceau premier groupe <strong>de</strong> retraite complémentaireet au troisième groupe <strong>de</strong> protection sociale enassurance <strong>de</strong> personnes (<strong>de</strong>rrière Malakoff Médéricet AG2R La Mondiale), en termes <strong>de</strong> cotisations<strong>annuel</strong>les. L’ activité santé <strong>de</strong>s institutions<strong>de</strong> prévoyance et <strong>de</strong>s mutuelles <strong>de</strong> ce groupeassurera la protection <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 3,5 millions <strong>de</strong>personnes. L’ activité <strong>de</strong> gestion pour compte <strong>de</strong>tiers concernera, pour sa part, plus d’un million<strong>de</strong> personnes protégées.Au 31 décembre 2012, 49 institutions <strong>de</strong> prévoyanceagréées étaient en activité.C | Le secteur <strong>de</strong>s mutuelles dulivre II du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutualitéa poursuivi sa concentrationLe mouvement <strong>de</strong> fusions <strong>de</strong> mutuelles, connu<strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années, s’est poursuivien 2012 quoique <strong>de</strong> façon atténuée. La difficulté<strong>de</strong> répondre à l’ ensemble <strong>de</strong>s exigences économiqueset réglementaires reste sensible pourcertains organismes, dont certains choisissent<strong>de</strong> fusionner.À l’ issue <strong>de</strong> 29 fusions en 2012, le nombre <strong>de</strong>s mutuellesrecensées en activité au 31 décembre 2012s’établit à 630 mutuelles, dont 202 substituées.a.Les restructurationsDeux gran<strong>de</strong>s entités mutualistes, couvrant plusieursmillions <strong>de</strong> personnes, ont connu d’importantesévolutions en 2012.L’UMG Istya, créée en 2011 sous forme d’Union<strong>de</strong> groupe mutualiste (UMG) par <strong>de</strong>s mutuelles<strong>de</strong>s trois fonctions publiques <strong>de</strong> l’État, hospitalièreet territoriale, totalisant un chiffre d’affaires<strong>de</strong> 6 milliards d’euros, a intégré la Mutuellecivile <strong>de</strong> la défense (MCDéf) au 1 er janvier2012 et la MGEFI au 1 er janvier 2013, alors queles mutuelles MNH et MNH Prévoyance ont <strong>de</strong>mandéà quitter l’UMG à fin 2012.L’année 2012 a vu la création d’un acteur <strong>de</strong> taillesignificative, Harmonie Mutuelles, issue <strong>de</strong> lafusion-absorption <strong>de</strong> mutuelles existantes.Harmonie Mutuelles, nouvellement créée dansle cadre <strong>de</strong> la simplification <strong>de</strong>s structuresjuridiques du groupe Harmonie, a absorbé6 mutuelles dont 1 substituée. Pour ce faire, ellea également présenté 1 <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’agrément afin<strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> tous les agréments <strong>de</strong>s mutuellesabsorbées. Dans le cadre <strong>de</strong> cette restructuration,2 unions <strong>de</strong> mutuelles ont été dissoutes, dèslors qu’elles étaient composées <strong>de</strong> mutuellesabsorbées par la nouvelle structure. Parailleurs, Harmonie Mutuelles a repris l’ensemble<strong>de</strong>s mutuelles substituées par les mutuellesabsorbées. Il convient <strong>de</strong> noter le changementd’échelle produit par cette fusion : les cotisationsencaissées s’élèveront à 2,1 milliards d’euros,quasi exclusivement en complémentaire santé,dans les branches 1 et 2, ce qui place cettemutuelle au premier rang <strong>de</strong>s mutuelles du co<strong>de</strong><strong>de</strong> la mutualité.Par ailleurs, 3 fusions concernant au total 7mutuelles <strong>de</strong> l’union sont intervenues dans lecadre <strong>de</strong> la restructuration du « groupe Radiancegroupe Humanis » dont l’objet est <strong>de</strong> mutualiserles moyens <strong>de</strong> gestion, tout en maintenant uneproximité régionale.D’autres fusions ont eu pour objet d’absorber <strong>de</strong>smutuelles substituées par leurs propres garantes.Toutes ces opérations s’inscrivent dans le mouvement<strong>de</strong> concentration <strong>de</strong>s mutuelles engagé<strong>de</strong> très longue date.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201255


2 Contribuer à la stabilité du système financier1 ) Les agréments et autorisations1.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceb. Retrait d’agrément à l’ initiative <strong>de</strong> l’ ACPL’ ACP a également initié 5 procédures préalablesen vue soit <strong>de</strong> retirer l’ agrément (3 cas), soit <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s dissolutions (2 cas) <strong>de</strong> mutuellesau motif <strong>de</strong> l’ absence d’activité d’assurance etd’adhérents ou d’absence <strong>de</strong> réunions d’assembléegénérale <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 2 ans.D | L’ exercice du passeportunique européena.Les sociétés <strong>de</strong> l’ EEE opérant en <strong>France</strong>❫❫En régime d’établissementEn 2012, 5 déclarations ont été transmises à l’ ACP.Au 31 décembre 2012, 82 entreprises <strong>de</strong> l’ EEEdisposaient d’un établissement en <strong>France</strong>(62 non-vie, 14 vie et 6 mixtes).❫❫En libre prestation <strong>de</strong> services (LPS)En 2012, 63 notifications ont été reçues par l’ ACP.Au 31 décembre 2012, 1 091 entreprises <strong>de</strong> l’ EEEsont habilitées à exercer en <strong>France</strong> en LPS, <strong>de</strong>puisleur siège social ou leurs succursales (164).b. Les entreprises françaises intervenantdans d’autres États <strong>de</strong> l’ EEE❫❫En régime d’établissementEn 2012, 30 déclarations ont été remises àl’ ACP concernant 11 entreprises (AGA International,Groupama SA, Coface, ACMN Vie, CNPAssurances, Europ Assistance, Euromaf, CardifAssurances Risques Divers, Afi Esca, AXA CorporateSolutions, Afi Esca IARD).Au 31 décembre 2012, 116 entreprises françaisesdisposaient d’une succursale dans l’ un <strong>de</strong>s pays<strong>de</strong> l’ EEE.❫❫En libre prestation <strong>de</strong> servicesEn 2012, 516 notifications ont été adressées àl’ ACP. Les principales entités sont les suivantes :Covéa Risks, MMA Vie et MMA Vie AssurancesMutuelles, Coface, Macif, Groupama, Europ Assistance,Helvetia Assurances et Axeria Prévoyance.Au 31 décembre 2012, 1680 habilitations d’exerciceen LPS au sein <strong>de</strong> l’ EEE sont recenséespour les entreprises françaises opérant, soit àpartir <strong>de</strong> leur siège social, soit à partir <strong>de</strong> leurssuccursales (37).évolution du nombre d’organismes d’assurance31/12/2011 31/12/2012Variation(nombre)• Sociétés d’assurance vie et mixtes 103 102 - 1dont mixtes 40 40 0• Sociétés d’assurance non-vie 224 216 - 8Soit total entreprises d’assurance 327 318 - 9• Sociétés <strong>de</strong> réassurance 19 16 - 3• Succursales <strong>de</strong> pays tiers 5 5 0Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances 351 339 - 12Institutions <strong>de</strong> prévoyance 51 49 - 2Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité sociale 51 49 - 2• Mutuelles livre II 672 630 - 42dont mutuelles substituées 219 202 - 17Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutualité 672 630 - 42Total <strong>de</strong>s organismes recensés agréésou dispensés d’agrément1 074 1 018 - 5656 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


2Les principaux risquesauxquels le système financiera été exposé en 201212 étu<strong>de</strong>s publiéesdont 1 dans la Revue d’économie financière, 1 dans le Journalof International Financial Markets, Institutions and Money et 1dans le Journal of Financial Stability.1exercice <strong>de</strong> renforcement<strong>de</strong>s fonds propres <strong>de</strong>sprincipaux groupesbancaires français.1exercice <strong>de</strong> stress test <strong>Banque</strong>set 1 exercice <strong>de</strong> stress testAssurances réalisés en 2012 dansle cadre du programme FSAP duFonds monétaire international.Des travaux d’analyse ayantnotamment porté sur 5principaux risques :° ° le risque souverain,° ° la pression sur le refinancement<strong>de</strong>s banques,° ° les risques liés au niveaudurablement bas <strong>de</strong>s taux,°le ° risque <strong>de</strong> correction sur lemarché immobilier,° ° les flux d’épargne bancaireet d’assurance vie.L’ activité <strong>de</strong> l’ ACP s’est déployée en 2012 dansune conjoncture toujours difficile pour les établissementsfinanciers qui ont continué à subirles conséquences <strong>de</strong> la crise et <strong>de</strong> l’ aversioncroissante aux risques <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s agentséconomiques. Le ralentissement conjoncturel aconduit l’ ACP à poursuivre et à approfondir sasurveillance du risque <strong>de</strong> crédit sur les entrepriseset les particuliers et à s’assurer <strong>de</strong> la couvertureadéquate <strong>de</strong>s risques.Au-<strong>de</strong>là, l’ ACP a orienté ses actions <strong>de</strong> contrôles(permanent et sur place) sur la base <strong>de</strong> ses analysesqui visent à i<strong>de</strong>ntifier les principaux risquesauxquels le système financier est exposé.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201257


2 Contribuer à la stabilité du système financier2 ) Les principaux risques auxquels le système financier a été exposé en 2012Risques spécifiques sur lesquels l’ ACPa porté une attention particulière en 2012■■Risques■■Points <strong>de</strong> vigilance en 2012Risque souverain• Incertitu<strong>de</strong>s sur la zone euro, qui ont pu entraîner une défiancevis-à-vis <strong>de</strong>s principales institutions financières• Part <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes souveraines dans les portefeuilles <strong>de</strong>s banqueset <strong>de</strong>s assurances• Déficit dépôts/crédits <strong>de</strong>s banques• Structures <strong>de</strong> refinancement <strong>de</strong>s banquesPression sur le refinancement<strong>de</strong>s banques• Stratégies d’adaptation après les tensions sur les refinancementsen dollars <strong>de</strong> l’ été 2011• Impact <strong>de</strong>s adaptations engagées sur la rentabilité future• Coût <strong>de</strong> refinancementRisques liés au niveau durablementbas <strong>de</strong>s taux• Stratégies éventuelles <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> sources alternatives <strong>de</strong>ren<strong>de</strong>ment, potentiellement porteuses <strong>de</strong> risquesinsuffisamment maîtrisés• Impacts d’une remontée rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s taux sur les rachats enassurance vieRisque <strong>de</strong> correction sur le marchéimmobilier• Impacts d’un retournement du marché• Maintien <strong>de</strong> la pru<strong>de</strong>nce dans les critères d’octroi <strong>de</strong>s crédits• Niveau <strong>de</strong> marges <strong>de</strong>s créditsRisque d’accentuation d’un comportement<strong>de</strong> précaution <strong>de</strong>s ménages et <strong>de</strong>sentreprises(cf. point 3.3)• Conséquences <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong> la fiscalité <strong>de</strong> l’ épargne, <strong>de</strong>la situation <strong>de</strong>s marchés, <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> taux <strong>de</strong>s différentsproduits d’épargne sur l’ évolution <strong>de</strong> la collecte en assurance vie• Impacts <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong> la collecte <strong>de</strong> l’ épargne bancairesur la structure <strong>de</strong>s bilans <strong>de</strong>s banques et par conséquentsur le financement <strong>de</strong> l’économie.Risques liés à la transition versles nouvelles réglementations(cf. points 3.1 et 3.2)• Impacts <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> Bâle III (pour les banques)et <strong>de</strong> Solvabilité II (pour les assureurs) sur la structure <strong>de</strong>s bilans,la gestion actif/passif• Conséquences sur le financement <strong>de</strong> l’ économie58 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


2.1 Le risque souverainLa crise <strong>de</strong> la zone euro, qui a éclaté au printemps2010, a souligné <strong>de</strong> façon aiguë les interactionsqui pouvaient exister entre les risques souverainset les risques bancaires. La dégradationrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s finances publiques <strong>de</strong> certains pays,souvent mises à mal par les conséquences <strong>de</strong> lacrise financière, a créé un climat <strong>de</strong> suspicionà l’ égard <strong>de</strong>s banques <strong>de</strong> la zone. Celles-ci ontalors subi la défiance <strong>de</strong>s investisseurs étrangers,notamment nord-américains, et elles ontdû faire face, pour certaines d’entre elles, à <strong>de</strong>très sérieuses restrictions dans leur accès aurefinancement <strong>de</strong> marché.Le traitement <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong>s institutionsfinancières <strong>de</strong> la zone euro passait donc impérativementpar une déconnexion entre risquessouverain et bancaire et l’ action <strong>de</strong>s autoritéseuropéennes s’est orientée pour ce faire dansdifférentes directions.ııAu niveau <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> supervision, l’ EBA(European Banking Authority, Autorité bancaireeuropéenne) a tout d’abord souhaité renforcerla transparence <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> la zoneeuro par la publication, dans le cadre <strong>de</strong>s stresstests <strong>de</strong> 2010 et 2011, <strong>de</strong>s expositions détailléessur les <strong>de</strong>ttes souveraines <strong>de</strong>s différents États<strong>de</strong> la région.Ces <strong>de</strong>ux exercices n’ayant pas suffi à rétablirla confiance <strong>de</strong>s investisseurs, l’ EBA a procédé,à l’ automne 2011, à un nouvel exercice(Capital exercise) <strong>de</strong>stiné à renforcer la structurefinancière <strong>de</strong>s banques <strong>de</strong> la zone euro,tout en tenant compte <strong>de</strong>s pertes que pourraientgénérer leurs portefeuilles <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttessouveraines (cf. point 3).Au final, les fonds propres <strong>de</strong>s principalesbanques européennes couvertes par l’ exerciceont été accrus <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 200 milliardsd’euros entre décembre 2011 et juin 2012, etla quasi-totalité d’entre elles présentait unratio <strong>de</strong> solvabilité sur fonds propres <strong>de</strong> base<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 9 % comme <strong>de</strong>mandé par l’ EBA.En même temps qu’elles renforçaient leursfonds propres dans le cadre <strong>de</strong> cet exercice,les banques françaises ont procédé à la réductionprogressive <strong>de</strong> leurs expositions surles pays dits « à risque » <strong>de</strong> la zone euro autravers <strong>de</strong> la vente d’une partie <strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>ttessouveraines. Le mouvement, particulièrementrapi<strong>de</strong> en 2011 (- 50 % <strong>de</strong> l’ encours),s’est poursuivi à un rythme toujours importanten 2012 (<strong>de</strong> - 16 % pour l’ Irlan<strong>de</strong> à - 99 %pour la Grèce 9 ), seule l’ Italie bénéficiant surl’ année d’un regain d’intérêt (+ 6 %). Lesgroupes Crédit agricole (GCA) et Société générale(SG) ont, en outre, cédé leurs filialesgrecques Emporiki (GCA) et Geniki (SG) àl’ automne 2012.ııAu niveau <strong>de</strong>s autorités monétaires, la <strong>Banque</strong>centrale européenne (BCE) a engagé une interventionmassive en injectant à <strong>de</strong>ux reprises(Very Long Term Refinancing Operations –VLTRO – du 22 décembre 2011 et du 1 er mars2012) <strong>de</strong>s liquidités dans le système bancaire,afin <strong>de</strong> fluidifier les canaux <strong>de</strong> financementau sein <strong>de</strong> la zone euro et d’assurer unetransmission plus homogène <strong>de</strong> la politiquemonétaire dans l’ ensemble <strong>de</strong>s pays. Ces actionsont provoqué une détente relative <strong>de</strong>staux longs <strong>de</strong>s États en difficulté.Par la suite, le 6 septembre 2012, la BCE a préciséles détails techniques <strong>de</strong> ses opérationsmonétaires sur titres – Outright MonetaryTransactions (OMT) – qui lui permettent désormais,sous certaines conditions, d’acheter <strong>de</strong>sobligations souveraines <strong>de</strong> maturité courte (<strong>de</strong>1 an à 3 ans) sur le marché secondaire afind’agir directement sur les niveaux <strong>de</strong>s taux.Si l’ ensemble <strong>de</strong> ces mesures a permis d’observerun reflux <strong>de</strong> l’ aversion au risque à partir<strong>de</strong> mi-2012, la situation n’en reste pas moinsfragile. La poursuite <strong>de</strong>s réformes structurelles,engagées avec la mise en place du Mécanismeeuropéen <strong>de</strong> stabilité, en octobre 2012, est doncindispensable. C’est tout l’ objet <strong>de</strong> la création dusystème <strong>de</strong> supervision bancaire unifié qui a étédécidé à la fin <strong>de</strong> l’ année 2012.9. Cette contraction s’expliquant notamment par la participation <strong>de</strong>s banques françaises au programme d’échange <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte grecque <strong>de</strong> mars 2012.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201259


2 Contribuer à la stabilité du système financier2 ) Les principaux risques auxquels le système financier a été exposé en 20122.2 La pression sur le refinancement <strong>de</strong>s banques%62.2 La pression sur lerefinancement <strong>de</strong>sbanquesEn comparaison avec l’ année 2011, les conditions<strong>de</strong> refinancement <strong>de</strong>s banques françaisesse sont nettement améliorées en 2012. Commeles autres banques <strong>de</strong> la zone euro, elles ont bénéficié<strong>de</strong> l’ impact positif <strong>de</strong>s mesures spécialesadoptées par la BCE dès la fin 2011 et tout au long<strong>de</strong> l’ année 2012 : mise en place <strong>de</strong>s VLTRO, élargissement<strong>de</strong> la gamme <strong>de</strong>s collatéraux éligiblesau financement BCE le 22 juin 2012, baisse <strong>de</strong>staux directeurs <strong>de</strong> 25 points <strong>de</strong> base le 11 juillet2012, extension <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> swap euros/dollars avec la Réserve fédérale américaine etannonce <strong>de</strong>s OMT. Ces mesures ont significativementcontribué à réduire les tensions sur le marchéinterbancaire. Ainsi, à fin 2012, les taux surle marché interbancaire européen s’établissent à<strong>de</strong>s niveaux historiquement bas (cf. graphique 1).L’ adoption par le groupe <strong>de</strong>s gouverneurs <strong>de</strong>banque centrale et <strong>de</strong>s responsables du contrôlebancaire, le 6 janvier 2013, <strong>de</strong> la version révisée<strong>de</strong> la norme <strong>de</strong> liquidité applicable aux banques(LCR – Liquidity Capital Ratio) <strong>de</strong>vrait égalementcontribuer à alléger certaines tensionsaffectant le financement <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong>crédit, qui pouvaient être dues aux incertitu<strong>de</strong>ssur le calibrage du futur ratio LCR.Graphique 1 :Spread entre les taux 3 mois et JJ (au jour le jour)sur le marché interbancaire européenDans le même temps, les établissements françaisont poursuivi leurs stratégies d’ajustement<strong>de</strong> leur bilan dans le but <strong>de</strong> <strong>de</strong>sserrer leurscontraintes <strong>de</strong> liquidité. La mise en œuvre <strong>de</strong>splans <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> l’ effet <strong>de</strong> levier (<strong>de</strong>leveraging)a ainsi progressivement réduit les besoins<strong>de</strong> financement en 2012 (notamment sur les activitéslibellées en dollars), tandis que le recentragedu financement sur les ressources les plusstables a contribué à limiter la part <strong>de</strong>s passifsà court terme (cf. graphique 2). Le ratio créditssur dépôts <strong>de</strong>s banques françaises a égalementpoursuivi sa baisse vers un niveau plus équilibré.Ce mouvement s’est opéré principalementgrâce à une augmentation <strong>de</strong> la collecte <strong>de</strong>s dépôts(+ 6 % entre décembre 2011 et décembre2012), les banques ont donc préservé le crédità l’économie domestique dans un contexte <strong>de</strong>baisse <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> lié à la faiblesse <strong>de</strong>s perspectivesconjoncturelles (en décembre 2012, leglissement <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’encours <strong>de</strong> crédit au secteurprivé s’est élevé à +1,7 %). Le ratio atteintdésormais son niveau le plus bas <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong>dix ans (graphique 3).Graphique 2 :Structure <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s établissements%1008060402021,230,448,522,927,749,421,826,751,524,921,853,322,022,855,220,022,757,320,320,659,222,918,059,122,616,461,025,014,160,9540Déc. 2007Juin 2008Déc. 2008Juin 2009Déc. 2009Juin 2010Déc. 2010Juin 2011Déc. 2011Juin 20123210Juil. 07Oct. 07Janv. 08Avr. 08Juil. 08Oct. 08Janv. 09Avr. 09Juil. 09Source : BloombergOvernight In<strong>de</strong>xed Swap RateEURIBOR 3MOct. 09Janv. 10Avr. 10Juil. 10Oct. 10Janv. 11Avr. 11Juil. 11Oct. 11Janv. 12Avr. 12Juil. 12Oct. 12Janv. 130,20,1Financement <strong>de</strong> marché et interbancaire <strong>de</strong> moyen et long terme (>3mois)Financement <strong>de</strong> marché et interbancaire <strong>de</strong> court terme (


%135130125120115110105100Déc. 2000la <strong>de</strong>tte souveraine n’auront pas été complètementsurmontées (cf. supra). En réaction, les banquesfrançaises ont continué à augmenter leurs réserves<strong>de</strong> liquidité auprès <strong>de</strong>s banques centrales.Déc. 2001Graphique 3 :Ratio Crédits/ ressources clientèles129% 129%Déc. 2002Source : ACPDéc. 2003Déc. 2004120%Déc. 2005Déc. 2006Déc. 2007Déc. 2008Déc. 2009112%Déc. 2010Déc. 2011106%Déc. 20122.3 Les risques liés au niveaudurablement bas <strong>de</strong>s tauxAlors que les taux <strong>de</strong>s obligations souverainesfrançaises ont atteint <strong>de</strong>s niveaux historiquementbas à l’ hiver 2012-2013, certains économistesprévoient la possibilité d’un prolongement d’unesituation <strong>de</strong> taux bas sur une longue pério<strong>de</strong>.Un contexte <strong>de</strong> taux durablement bas contraintle secteur <strong>de</strong> l’ assurance, en particulier celui<strong>de</strong> l’ assurance vie, dont les actifs sont investissignificativement en titres <strong>de</strong> créance publics.Dans une telle situation, en effet, les assureursdoivent adapter leur politique <strong>de</strong> placementafin <strong>de</strong> maintenir un niveau <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment suffisantpour couvrir leurs engagements, tout entenant compte <strong>de</strong>s contraintes réglementaireset en conservant leurs objectifs <strong>de</strong> gestion pru<strong>de</strong>nte.Dans un contexte économique incertain,les stratégies d’allocation d’actifs <strong>de</strong>s assureursse font ainsi nécessairement plus complexes :recherche d’investissements plus rémunérateurssur <strong>de</strong> nouveaux compartiments <strong>de</strong> marché, allongement<strong>de</strong> la durée moyenne <strong>de</strong>s titres détenusou recours à <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> couverturefinancière. La mise en place <strong>de</strong> partenariats avec<strong>de</strong>s banques pour investir dans <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>crédit est également observée (cf. point 3.3 duprésent chapitre), mais pour <strong>de</strong>s montants encoretrès limités en 2012.Une configuration durable <strong>de</strong> taux bas est égalementsusceptible d’influencer l’ offre <strong>de</strong> produits<strong>de</strong>s assureurs, qui peuvent par exemplechercher à privilégier la distribution <strong>de</strong> contratsen unités <strong>de</strong> compte par rapport aux compartimentsen euros. La baisse <strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>splacements répercutée sur les taux servis auxassurés se fait dans un contexte <strong>de</strong> concurrenceimportante entre les différents acteurs du marchéet entre les différents produits d’épargne. Acontrario, une remontée rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s taux pourraitcontribuer à une augmentation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rachat <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s assurés souhaitantprivilégier <strong>de</strong>s placements plus réactifs à unnouvel environnement obligataire.Dans ce contexte, l’ ACP est donc très attentiveaux évolutions stratégiques à l’ œuvre dans lesorganismes d’assurance, qu’il s’agisse <strong>de</strong>s choixd’allocation d’actifs ou <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>l’ offre, en premier lieu pour le secteur vie maiségalement, dans une moindre mesure, pour lesacteurs non-vie, susceptibles <strong>de</strong> rechercher unren<strong>de</strong>ment plus élevé <strong>de</strong> leurs actifs pour compenserla faible rentabilité technique <strong>de</strong> certainesbranches. L’ ACP s’attachera ainsi à mettreen place un suivi rapproché <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong> ceschangements sur les risques et la profitabilité<strong>de</strong>s organismes d’assurance, à la fois sur un planindividuel et par une approche transversale.Une vigilance particulière est également attendue<strong>de</strong>s organismes eux-mêmes, qui doivent disposerd’outils adaptés pour mesurer précisément lesconséquences <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong> leurs stratégiesactif / passif sur le niveau <strong>de</strong> leurs risques, étantentendu que <strong>de</strong> nouvelles exigences en fondspropres seront à prendre en compte au titre durisque <strong>de</strong> taux, dans le cadre <strong>de</strong> la future réglementationSolvabilité II, et sur leur rentabilité.S’agissant du secteur bancaire, un environnementprolongé <strong>de</strong> taux bas, conjugué à l’ adaptationnécessaire <strong>de</strong>s établissements vers un financementplus stable, donc plus cher, ne seraitpas non plus sans impact sur la rentabilité <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> crédit.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201261


2 Contribuer à la stabilité du système financier2 ) Les principaux risques auxquels le système financier a été exposé en 20122.4 Le risque <strong>de</strong> correction sur le marché immobilier2.4 Le risque <strong>de</strong> correctionsur le marché immobilierLa hausse quasi ininterrompue <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’ immobilierrési<strong>de</strong>ntiel <strong>de</strong>puis une quinzaine d’annéesen <strong>France</strong> peut conduire à s’interroger surla possibilité d’un retournement du marché qui,compte tenu <strong>de</strong> l’ importance <strong>de</strong>s encours <strong>de</strong>crédits à l’ habitat dans les bilans <strong>de</strong>s banquesfrançaises 10 , pourrait, en première analyse, leurêtre préjudiciable.Plusieurs indicateurs pourraient laisser entrevoirune inversion <strong>de</strong> cette dynamique <strong>de</strong> long termedu marché <strong>de</strong> l’ immobilier rési<strong>de</strong>ntiel hexagonal.ııLes prix ont amorcé leur décrue en province<strong>de</strong>puis fin 2011 (- 0,9 % sur les neuf premiersmois <strong>de</strong> 2012 11 ) ; ils sont toutefois restésstables sur la même pério<strong>de</strong> à Paris ;ıımême s’il reste bien supérieur au niveau atteinten 2009 au plus fort <strong>de</strong> la crise, le nombre <strong>de</strong>transactions a sensiblement fléchi, tant dansl’ ancien (- 11,8 % entre septembre 2011 et septembre2012 12 ), que dans le neuf (- 9 % 13 ) ; lacontraction marquée du nombre <strong>de</strong> mises enchantier (- 14,5 % entre novembre 2011 et novembre2012) ne laisse pas présager <strong>de</strong> repriserapi<strong>de</strong> sur ce <strong>de</strong>rnier segment ;ııla production nette <strong>de</strong>s crédits à l’ habitat 14s’est très fortement contractée, chutant <strong>de</strong>50 % entre novembre 2011 et novembre 2012et revenant à son niveau <strong>de</strong> fin 2009 ;ııenfin, la baisse <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>s crédits immobiliers,qui se rapprochent <strong>de</strong> leur niveau <strong>de</strong> fin2010, ne paraît pas suffisante pour enrayer labaisse <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> crédits à l’ habitat, nipour relancer l’ activité sur le marché physique.La qualité <strong>de</strong>s engagements <strong>de</strong>s banques françaisessur le secteur paraît toutefois relativementpeu sensible aux évolutions du marché.En dépit d’une baisse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’ ordre <strong>de</strong> 8 %entre mi-2008 et mi-2009, et dans un contextemacro économique particulièrement dégradé, lesbanques françaises n’ont pas enregistré <strong>de</strong> dégradationsignificative <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> leurs engagements,ainsi que l’ a montré l’ enquête <strong>annuel</strong>le<strong>de</strong> l’ ACP sur le financement <strong>de</strong> l’ habitat 15 . Defaçon analogue, la mission d’évaluation du systèmefinancier français conduite en 2012 par leFonds monétaire international a pu mesurer queles ratios <strong>de</strong> solvabilité <strong>de</strong>s banques françaisesseraient très peu affectés par une baisse <strong>de</strong>s prix<strong>de</strong> l’ immobilier rési<strong>de</strong>ntiel <strong>de</strong> 25 % 16 .Cette situation reflète notamment la pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>sdécisions d’octroi <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong>s banques françaises,qui se fon<strong>de</strong>nt principalement sur l’ analyse <strong>de</strong> lacapacité <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s emprunteurs (etnon sur la valeur du bien financé) ainsi que la trèslarge prédominance <strong>de</strong>s concours à taux fixe (ou àtaux variables assortis <strong>de</strong> plafonds stricts) qui lesinsensibilisent aux hausses <strong>de</strong> taux.Il n’en reste pas moins que la persistance <strong>de</strong> conditionsmacroéconomiques dégradées pourrait altérerla solvabilité d’une partie <strong>de</strong>s emprunteurs etgénérer un accroissement <strong>de</strong>s défauts sur les créditsimmobiliers, même s’ils restent pour l’ heureà un niveau mo<strong>de</strong>ste au regard, tant <strong>de</strong>s autrescatégories <strong>de</strong> crédits à la clientèle que comparativementà d’autres pays. Néanmoins, l’ analyse sur lelong terme <strong>de</strong>s portefeuilles <strong>de</strong> prêts à l’ habitat <strong>de</strong>sbanques françaises fait apparaître une évolution <strong>de</strong>leurs caractéristiques, les concours présentant unprofil <strong>de</strong> risque a priori plus élevé (investissementlocatif, emprunteurs en<strong>de</strong>ttés au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 35 %)représentant une part croissante <strong>de</strong>s engagements.10. En 2011, les crédits à l’ habitat représentaient près <strong>de</strong> 61 % <strong>de</strong>s concours accordés à la clientèle non financière et près du tiers <strong>de</strong> l’ encours <strong>de</strong>s financementsaccordés à la clientèle en métropole.11. Source : Institut national <strong>de</strong> la statistique et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques (INSEE).12. Source : Conseil général <strong>de</strong> l’ environnement et du développement durable (CGEDD) d’après la direction générale <strong>de</strong>s Finances publiques (DGFiP) (MEDOC) etbases notariales.13. Source : Ministère <strong>de</strong> l’ écologie et du développement durable.14. Crédits accordés par les banques nets <strong>de</strong>s remboursements effectués par les emprunteurs ; source : <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>.15. Cf. Analyses et Synthèses n o 8, juillet 2012.16. Cf. <strong>France</strong> : Financial System Stability Assessment (décembre 2012), p. 18.62 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Dans cet environnement où les prix <strong>de</strong> l’ immobilieront atteint <strong>de</strong>s niveaux historiquement élevés,il est particulièrement important que les établissements<strong>de</strong> crédit français maintiennent <strong>de</strong>scritères d’octroi <strong>de</strong> crédit suffisamment pru<strong>de</strong>nts,s’agissant notamment <strong>de</strong>s ratios du montant duprêt par rapport à la valeur du bien financé oudu taux d’en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s ménages. L’ ACP, qui aentamé <strong>de</strong>s discussions approfondies avec les établissementssur ces questions, restera donc particulièrementvigilante sur ces différents points.L’ activité du comité scientifique <strong>de</strong> l’ ACP en 2012Le comité scientifique <strong>de</strong> l’ ACP 17 , créé en septembre 2010, est chargé à la fois :ıı<strong>de</strong> favoriser les synergies entre la recherche dans ledomaine financier et la supervision pru<strong>de</strong>ntielle, enapportant <strong>de</strong>s éléments analytiques visant à renforcer ledéveloppement d’outils <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s risques parl’ Autorité ;ııet d’exercer une veille en matière financière en vued’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> manière prospective les évolutionsscientifiques pertinentes pour l’ activité <strong>de</strong>s banques et<strong>de</strong>s organismes d’assurance.En 2012, le comité s’est réuni à trois reprises. Ses travaux ont essentiellement porté sur les thèmes suivants :ııle développement <strong>de</strong> tests <strong>de</strong> résistance, stress tests dansles domaines bancaire et assurantiel, en particulier avecl’ introduction <strong>de</strong> stress tests <strong>de</strong> long terme en assurance,faisant suite à <strong>de</strong>s entretiens auprès <strong>de</strong>s organismes ;ııla mesure du risque systémique et du risque <strong>de</strong> contagionlié aux réseaux interbancaires, après une revue <strong>de</strong>s travaux<strong>de</strong> recherche menés sur ces sujets ;ııL’ i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> vulnérabilité du systèmefinancier dans la banque et l’ assurance ;ııla future réglementation sur la liquidité : son impact surles banques françaises mais également sur les secteurs<strong>de</strong> la bancassurance et <strong>de</strong> l’ assurance vie ;ııla réflexion sur la notion <strong>de</strong> rentabilité bancaire, retoursur fonds propres, relation entre rentabilité et risques…Le comité scientifique <strong>de</strong> l’ ACP s’est par ailleurs intéressé au développement d’indicateurs avancés <strong>de</strong> vulnérabilité,visant à mettre en regard les profits dégagés par <strong>de</strong>s portefeuilles bancaires avec les niveaux d’exigence en fondspropres correspondants.17. Cf. encadré p.115 du rapport <strong>annuel</strong> 2011 <strong>de</strong> l’ ACP pour une présentation détaillée du Comité.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201263


2 Contribuer à la stabilité du système financier2 ) Les principaux risques auxquels le système financier a été exposé en 20122.4 Le risque <strong>de</strong> correction sur le marché immobilierStress tests FSAP (Financial Sector Assessment Program)du FondS monétaire international (FMI)Au premier semestre 2012 18 , l’ ACP a procédé à l’ examen <strong>de</strong>la stabilité du système financier français, dans le cadre duprogramme FSAP du FMI.Commencée en mars 2012, sur la base <strong>de</strong>s comptes à findécembre 2011, cette évaluation s’est appuyée sur lesrésultats <strong>de</strong> différents exercices <strong>de</strong> stress test réalisés àpartir, d’une part, <strong>de</strong>s modèles internes <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>sorganismes d’assurance (exercice dit « bottom-up ») et,d’autre part, <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> stress développés par l’ ACPpour les banques (exercice dit « top-down »). L’ objectif était<strong>de</strong> juger la résistance <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>s organismesd’assurance à l’ apparition d’un certain nombre <strong>de</strong> chocshypothétiques, d’ordre macroéconomiques, financiers etassurantiels. Ces tests <strong>de</strong> résistance ont été conduits dans<strong>de</strong>s conditions macroéconomiques et financièresparticulièrement dégradées, au cœur <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttessouveraines européennes.La méthodologie et les principaux résultats <strong>de</strong> l’ exerciceont été publiés dans le numéro <strong>de</strong> janvier 2013 d’ Analyses etSynthèses 19 , disponible sur le site Internet <strong>de</strong> l’ ACP.En ce qui concerne le secteur bancaire, 8 groupes 20 (BNPParibas, Société générale, Groupe Crédit Agricole, GroupeBPCE, Groupe Crédit mutuel, la <strong>Banque</strong> Postale, HSBC<strong>France</strong>, Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations) ont pris part austress bottom-up (représentant plus <strong>de</strong> 97 % du total d’actifs<strong>de</strong>s banques françaises). Sur le plan méthodologique,l’ exercice s’est appuyé sur <strong>de</strong>ux scénariosmacroéconomiques – un scénario central et un scénario« défavorable » – et sur une analyse en sensibilité <strong>de</strong>plusieurs autres facteurs. Il s’est articulé autour <strong>de</strong> troistypes d’indicateurs : <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> solvabilité quiincluaient un stress souverain, <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> liquiditéet <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> contagion. Sur le plan réglementaire,cet exercice qui intègre la réglementation pru<strong>de</strong>ntielleeffectivement en vigueur sur l’ horizon <strong>de</strong> simulation(2012-2016), s’est inscrit dans un cadre en pleine évolution,avec la mise en place progressive <strong>de</strong> la directive CRD 4.Les résultats <strong>de</strong>s stress tests <strong>de</strong> solvabilité ont témoigné <strong>de</strong> lacapacité <strong>de</strong>s banques françaises à résister à unedétérioration significative <strong>de</strong> l’ environnement économique,tout en étant capables <strong>de</strong> se conformer aux nouvellesexigences <strong>de</strong> la CRD 4. L’ ensemble <strong>de</strong>s banques affiche, dansle scénario central, un ratio supérieur à 9 % sur tout l’ horizonconsidéré et supérieur à 8 % dans le scénario adverse. Parailleurs, en simulant un dysfonctionnement partiel <strong>de</strong>smarchés interbancaires (wholesale funding), les stress <strong>de</strong>liquidité ont permis à la fois <strong>de</strong> mesurer la vulnérabilité queprésente le recours à cette source <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>marché pour le secteur bancaire et d’apprécier l’ existenced’importantes réserves <strong>de</strong> collatéraux éligibles à la BCE, quipermettraient à l’ensemble <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> faire facedurablement (plus d’un an) à un épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise en ayantrecours à la BCE. Enfin, les stress tests sur les expositionsinterbancaires ont montré la forte résilience du systèmebancaire français aux risques <strong>de</strong> contagion.S’agissant du secteur <strong>de</strong> l’ assurance, les 25 entités <strong>de</strong>l’ échantillon retenu ont permis <strong>de</strong> couvrir 70 % du marché <strong>de</strong>l’ assurance vie et 50 % du marché <strong>de</strong> l’ assurance non-vie,avec respectivement 12 et 13 assureurs. Les assureurs ontévalué l’ impact à l’ horizon d’un an <strong>de</strong>s scénarios central etdéfavorable dans le cadre <strong>de</strong> la réglementation actuelleSolvabilité I en utilisant leurs propres modèles. Ils ont ainsiété amenés à estimer l’ impact sur leur ratio <strong>de</strong> solvabilitéd’un scénario combinant une hausse <strong>de</strong>s prestations(incluant les rachats dans le cas <strong>de</strong> l’ assurance vie), une fortedégradation <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> marché et la survenance d’unévénement <strong>de</strong> sinistralité extrême. Les mécanismesd’absorption <strong>de</strong>s pertes existants, c’est-à-dire les impôtsdifférés et la participation aux bénéfices, ont été pris encompte dans les simulations.Les résultats montrent que les assureurs vie ne sont quefaiblement atteints par le scénario défavorable, en raison <strong>de</strong>capacités importantes d’absorption <strong>de</strong>s pertes liées aumécanisme <strong>de</strong> la participation aux bénéfices. Quant auxassureurs non-vie, qui ne disposent pas <strong>de</strong> ce mécanisme,l’ effet plus important du scénario défavorable ne met pas enpéril leur solvabilité en raison du niveau généralement élevé<strong>de</strong> leurs ratios <strong>de</strong> solvabilité initiaux. Au cours <strong>de</strong> l’ année2011, les assureurs vie et non-vie ont en outre fortementaugmenté leurs disponibilités qui représentent en find’année respectivement 4,0 % et 3,6 % <strong>de</strong> leurs placements.Ce comportement pru<strong>de</strong>nt a été essentiellement motivé par<strong>de</strong>ux phénomènes : la situation <strong>de</strong> décollecte en assurancevie mais aussi la perception d’un risque accru sur tous lestypes <strong>de</strong> placements.18. Rapport du FMI sur le site www.imf.org/external/country/FRA « <strong>France</strong> : Financial System Stability Assessment » – Country Report n o 12/341.19. Analyses et Synthèses n o 11, janvier 2013 : http://www.acp.banque-france.fr/uploads/media/201301-stress-tests-systeme-bancaire-et-organismes-assurance-en-france.pdf.20. Les résultats ont été publiés hors Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations.64 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


3Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel1428assujettis dont le profil <strong>de</strong> risque a étéévalué en 2012,°dont ° 716 pour le secteur bancaire°et ° 712 pour le secteur assurantiel237contrôles sur place en cours ou achevésau titre du programme d’enquêtes 2012°dont ° 140 concernant le secteur bancaire°et ° 97 au sein du secteur assurantiel,°soit ° un taux d’engagement du programmed’enquêtes 2012 <strong>de</strong> 98,5 %29collèges <strong>de</strong> superviseurs organisés pour lesgroupes dont l’ ACP est le superviseur surbase consolidée,°dont ° 14 pour le secteur bancaire°et ° 15 pour les organismes d’assurance118lettres <strong>de</strong> suite aux rapports adressées aucours <strong>de</strong> l’ année,°dont ° 83 à <strong>de</strong>s assujettis du secteur bancaire°et ° 35 à <strong>de</strong>s organismes du secteur <strong>de</strong> l’ assuranceL’ Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel assure lecontrôle du respect <strong>de</strong>s dispositions législativeset réglemen taires par les personnes soumises àson contrôle. Les travaux <strong>de</strong> l’ ACP s’appuientsur une combinaison <strong>de</strong> contrôles permanentset <strong>de</strong> contrôles sur place, visant à assurer uneanalyse détaillée et approfondie <strong>de</strong> l’ activité <strong>de</strong>sétablissements assujettis.ııLe contrôle permanent s’appuie notammentsur l’ analyse <strong>de</strong>s états pru<strong>de</strong>ntiels et comptablesque les organismes sont tenus d’envoyerà l’ ACP mais repose aussi sur une série<strong>de</strong> contacts, par voie d’échanges écrits ou <strong>de</strong>réunions, tout au long <strong>de</strong> l’ année en fonction<strong>de</strong>s priorités déterminées ou <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<strong>de</strong>s établissements.ııLe contrôle sur place, pour sa part, vérifieau moyen d’enquêtes approfondies la situationpru<strong>de</strong>ntielle <strong>de</strong>s établissements, soit parle biais d’enquêtes sur un thème donné, soitpar une vérification générale <strong>de</strong> la situationfinancière, <strong>de</strong>s principaux indicateurs pru<strong>de</strong>ntielset <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> contrôle interne.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201265


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.1 Le secteur bancaireLe contrôle <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> paiementL’ ACP est en charge du contrôle <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong>paiement, <strong>de</strong>puis l’ entrée en vigueur, le 1 er novembre 2009,<strong>de</strong> la transposition en droit français <strong>de</strong> la directiveeuropéenne 2007/64/CE du 13 novembre 2007.En pratique, les établissements agréés en <strong>France</strong> serépartissent entre, d’une part, ceux spécialisés dansle transfert <strong>de</strong> fonds et, d’autre part, ceux ayantprincipalement une activité d’acquisition d’ordres <strong>de</strong>paiement, pour une clientèle <strong>de</strong> sites marchands oud’entreprises.L’ Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel s’assure du respect <strong>de</strong>sdispositions réglementaires applicables auxétablissements <strong>de</strong> paiement et sanctionne les éventuellesinfractions. Ces établissements font l’ objet <strong>de</strong> règlespru<strong>de</strong>ntielles spécifiques, adaptées aux caractéristiques<strong>de</strong> leurs activités, notamment en ce qui concerne lesexigences <strong>de</strong> fonds propres. Comme pour lesétablissements <strong>de</strong> crédit, les actions <strong>de</strong> contrôle menéess’appuient sur l’ examen <strong>de</strong>s états réglementaires,comptables et pru<strong>de</strong>ntiels transmis, périodiquement parles établissements, ainsi que sur l’ analyse <strong>de</strong>s rapports<strong>annuel</strong>s <strong>de</strong> contrôle interne.Dans le cadre <strong>de</strong> ses contrôles, l’ ACP attache uneimportance particulière au maintien d’un niveau suffisant<strong>de</strong> fonds propres, notamment dans la phase <strong>de</strong> montée enpuissance <strong>de</strong> l’ activité <strong>de</strong>s établissements. Ceux-ci doiventen effet financer <strong>de</strong>s investissements technologiques,souvent significatifs dans ce secteur.3.1 Le secteur bancaireLe contrôle <strong>de</strong>s 659 établissements <strong>de</strong> crédit 21 et142 entreprises d’investissement est assuré par2 directions <strong>de</strong> contrôle permanent réparties en8 services et par la délégation au contrôle surplace.L’ ACP évalue le profil <strong>de</strong> risque <strong>de</strong>s établissementssur la base d’une méthodologie qui lui estpropre, appelée ORAP 2, qui prévoit une analyse<strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong>s risques auxquels les établissementssont exposés, en fonction <strong>de</strong> la nature,du volume et <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong>s activités exercées,ainsi que <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong>contrôle interne. Plus <strong>de</strong> 700 analyses ORAP ontainsi été conduites en 2012.La situation intrinsèque <strong>de</strong> chaque établissement,au regard <strong>de</strong>s différents critères d’évaluation,fait l’ objet d’une analyse réalisée sur labase <strong>de</strong> données quantitatives <strong>de</strong>stinée notammentà évaluer le profil <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> l’ établissement,ainsi que <strong>de</strong> données qualitatives visantà évaluer la qualité du dispositif <strong>de</strong> gestion, <strong>de</strong>surveillance et <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong>s risques ainsi quel’ organisation globale du dispositif <strong>de</strong> contrôleinterne (sur la base <strong>de</strong>s rapports remis <strong>annuel</strong>lementpar les établissements sur leurs risqueset leurs dispositifs <strong>de</strong> contrôle interne et <strong>de</strong>lutte contre le blanchiment d’argent et le financementdu terrorisme). Les éventuelles imperfections<strong>de</strong>s modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>sexigences en fonds propres au titre <strong>de</strong>s risquesopérationnels, <strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong> marché sont égalementprises en compte. L’ ACP intègre dans sesanalyses les résultats <strong>de</strong> tests <strong>de</strong> résistance àdiverses simulations <strong>de</strong> crise, notamment pourles risques <strong>de</strong> crédit, <strong>de</strong> marché et <strong>de</strong> liquidité.Enfin, elle s’appuie sur l’ exploitation <strong>de</strong>s résultats<strong>de</strong>s contrôles sur place, éléments indispensablesdu dispositif <strong>de</strong> surveillance pru<strong>de</strong>ntielle.Le programme <strong>de</strong> contrôle sur place a comporté<strong>de</strong>ux types d’enquêtes. D’une part, <strong>de</strong>senquêtes à vocation générale qui ont permis <strong>de</strong>21. Dont 62 succursales d’établissements issus <strong>de</strong> l’ Espace économique européen, pour lesquelles la surveillance pru<strong>de</strong>ntielle exercée par l’ ACP est limitée au suivi <strong>de</strong> leursituation <strong>de</strong> liquidité et à la prévention du blanchiment d’argent, ainsi qu’aux dispositions <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle.66 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


couvrir l’ ensemble <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s établissementscontrôlés. Il s’agit d’établissements petitset moyens pour lesquels <strong>de</strong>s points d’attentionavaient été i<strong>de</strong>ntifiés par le contrôle permanent.D’autre part, <strong>de</strong>s enquêtes dites « thématiques »qui concernent plutôt les grands groupes. Ils’agit d’enquêtes ciblées sur certaines activitésou lignes métiers <strong>de</strong>s établissements, souventdéclinées dans plusieurs groupes bancaires (enquêtesdites « transversales »), qui ont porté sur<strong>de</strong>s dispositifs réglementaires et <strong>de</strong>s problématiquesliées aux effets <strong>de</strong> la crise sur le secteurbancaire.En fonction du résultat <strong>de</strong> ses analyses, l’ ACPpeut imposer <strong>de</strong>s exigences individuelles supplémentaires<strong>de</strong> capital aux établissements,allant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s minima réglementaires (dispositifdit <strong>de</strong> « pilier 2 »). C’est notamment le caspour l’ ensemble <strong>de</strong>s grands groupes bancairesfrançais et leurs principales filiales.Les services <strong>de</strong> l’ ACP ont poursuivi, en 2012,leur suivi rapproché <strong>de</strong>s établissements par<strong>de</strong>s contacts très fréquents avec les principauxresponsables <strong>de</strong>s établissements (dirigeants,directeurs financiers, responsables <strong>de</strong> lignes <strong>de</strong>métiers, du suivi <strong>de</strong>s risques, <strong>de</strong>s contrôles périodiques,permanents…). Près <strong>de</strong> 1 100 entretiens<strong>de</strong> contrôle ont ainsi été conduits.Par ailleurs, afin <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r lesrisques spécifiques portés par certaines activités,<strong>de</strong>s analyses thématiques ont été réaliséespour les établissements intervenant sur certainssegments d’activité (crédit à la consommation,crédit immobilier, affacturage, financement <strong>de</strong>l’ immobilier professionnel, financement <strong>de</strong> l’ automobile…),dont certaines ont fait l’ objet d’unepublication dans la revue Analyses et Synthèses<strong>de</strong> l’ ACP 22 .Pour les grands groupes bancaires, l’ ACP retientune approche spécifique fondée sur unprogramme structuré d’entretiens dits « <strong>de</strong>surveillance rapprochée ». Il est construit parlignes <strong>de</strong> métiers (banque <strong>de</strong> détail en <strong>France</strong>,banque <strong>de</strong> détail à l’ étranger, banque d’investissement…),par zones géographiques et, le caséchéant, par entités juridiques dès lors qu’ellesappellent un suivi individuel renforcé. Au cours<strong>de</strong> ces entretiens, un diagnostic approfondi estétabli sur les risques (risques <strong>de</strong> crédit, <strong>de</strong> marché,<strong>de</strong> liquidité…) <strong>de</strong>s établissements, ainsi quesur leur dispositif <strong>de</strong> maîtrise et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> cesrisques. L’ appréciation d’ensemble portée sur lessituations <strong>de</strong> ces groupes a été, comme chaqueannée, communiquée aux dirigeants, aux organesdélibérants ainsi qu’aux commissairesaux comptes <strong>de</strong>s établissements.Les implantations françaises <strong>de</strong>s établissements<strong>de</strong> crédit étrangers font également l’ objet d’unsuivi renforcé qui repose notamment sur la participationactive <strong>de</strong> l’ ACP aux collèges <strong>de</strong> superviseurs(contribution à l’ évaluation du groupe dansle cadre d’une évaluation conjointe <strong>de</strong>s risquesselon le schéma décidé par les superviseurs européenset l’ Autorité bancaire européenne) et surune analyse approfondie <strong>de</strong> la situation d’ensemble<strong>de</strong>s groupes concernés. En effet, la miseen place <strong>de</strong> ces collèges <strong>de</strong> superviseurs, rendueobligatoire en Europe <strong>de</strong>puis plusieurs années, sedéveloppe maintenant dans d’autres régions dumon<strong>de</strong> sous l’ impulsion du G20 et du FinancialStability Board (cf. point E du présent chapitre).22. Disponible dans la rubrique « Étu<strong>de</strong>s » du site Internet <strong>de</strong> l’ ACP : www.acp.banque-france.fr.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201267


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.1 Le secteur bancaireL’ analyse du risque <strong>de</strong> contagionDans le cadre <strong>de</strong> son objectif <strong>de</strong> veiller à la préservation <strong>de</strong>la stabilité du système financier, l’ ACP a engagé <strong>de</strong>stravaux d’analyse du risque systémique et développé, àce titre, un modèle <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la contagion entre lesinstitutions financières. Dans cette approche, le secteurbancaire est modélisé sous la forme d’un réseau <strong>de</strong>groupes bancaires, avec une prise en compte explicite<strong>de</strong>s relations entre institutions, mesurées à partir <strong>de</strong> leursdéclarations réglementaires au titre du contrôle <strong>de</strong>sgrands risques. Cet axe <strong>de</strong> travail permet <strong>de</strong> mesurer lerisque <strong>de</strong> contagion, comme la propagation <strong>de</strong>s pertesentre institutions via leurs expositions bilatérales.En exploitant ces données <strong>de</strong> collecte réglementaire,l’ analyse offre une alternative intéressante aux mesures <strong>de</strong>risque systémique fondées sur les données <strong>de</strong> marché,observées ex post, qui excluent tout raisonnement <strong>de</strong>causalité et donc toute recommandation pru<strong>de</strong>ntielle visantl’ origine <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> risque et non ses seuls symptômes.Cette thématique <strong>de</strong> recherche a permis <strong>de</strong> mener,en collaboration avec <strong>de</strong>s chercheurs du CREST 23 <strong>de</strong>stravaux académiques présentés lors <strong>de</strong> conférencesinternationales ou institutionnelles et a donné lieu àpublication. Cette étape a permis la validation par <strong>de</strong>sexperts extérieurs <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong> travail concernantl’ articulation <strong>de</strong>s différents concepts mobilisés(définition d’un choc commun, i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque…).Ce travail conceptuel <strong>de</strong> compréhension et d’analyse <strong>de</strong>scanaux <strong>de</strong> contagion a pu, en outre, être transposé enoutils opérationnels <strong>de</strong> stress tests. Une version simplifiéedu modèle a ainsi été utilisée lors <strong>de</strong> la mission FSAP 2012du FMI (cf. encadré au point 1 du présent chapitre) afind’évaluer le risque <strong>de</strong> contagion au sein du systèmebancaire français. Cette première expérience se prolongeactuellement au sein d’un groupe <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l’ ESRB(European Systemic Risk Board) 24 .23. Centre <strong>de</strong> recherches en économie et statistique, www.crest.fr.24. Pour plus <strong>de</strong> détails, cf. Analyses et Synthèses n o 11, janvier 2013 dans la rubrique « Étu<strong>de</strong>s » du site Internet <strong>de</strong> l’ ACP.68 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


A | La préparation du marché auxnouvelles réglementationsEn 2012, le secteur bancaire français a poursuivisa préparation à la nouvelle réglementation relativeaux accords <strong>de</strong> Bâle III publiés le 16 décembre2010 25 et dont les dispositions seront renduesapplicables par une nouvelle version <strong>de</strong> la directivebancaire CRD 4. Celles-ci se traduiront, pourl’ essentiel, par une définition plus restrictive <strong>de</strong>sfonds propres, <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> fonds propres plusélevées au titre du ratio <strong>de</strong> solvabilité et l’ introduction<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nouveaux ratios <strong>de</strong> liquidité, l’ un à unhorizon <strong>de</strong> 30 jours (Liquidity Coverage Ratio, ditLCR) et l’ autre, structurel, en stock, à un horizond’ un an (Net Stable Funding Ratio, dit NSFR). Parailleurs, les principaux groupes bancaires françaisseront soumis à <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> solvabilitésupplémentaires spécifiques à partir <strong>de</strong> 2016, autitre <strong>de</strong> leur qualité <strong>de</strong> groupes internationaux dits« systémiques » (Global SIBs), selon la liste établiepar le Conseil <strong>de</strong> stabilité financière (cf. encadré).Les groupes bancaires systémiques (Global Systemically Important Banks – G-SIBs )Comme il s’y était engagé en 2011, le Conseil <strong>de</strong> stabilitéfinancière a publié le 1 er novembre 2012 une liste mise àjour <strong>de</strong>s 28 banques considérées comme « d’importancesystémique » (G-SIBs, Global Systemically Important Banks),sur la base <strong>de</strong> la méthodologie adoptée et publiée le4 novembre 2011 par le Comité <strong>de</strong> Bâle 26 .L’ i<strong>de</strong>ntification et le classement <strong>de</strong> ces établissements, enfonction <strong>de</strong> leur niveau d’importance systémique reposentsur l’ examen <strong>de</strong> 5 indicateurs : les activités transfrontières, lataille, l’ interconnexion, la non-substituabilité et la complexité.Une fois classés, en fonction du niveau <strong>de</strong> leur score surces indicateurs, les établissements ont été répartis au sein<strong>de</strong> 5 intervalles, correspondant chacun à l’ applicationd’une surcharge en fonds propres <strong>de</strong> base, comprise entre1 % et 3,5 % <strong>de</strong>s risques pondérés.Quatre groupes bancaires français sont considéréscomme systémiques : BNP Paribas (avec une surcharge<strong>de</strong> 2 %) et les groupes BPCE, Crédit Agricole et SociétéGénérale (avec une surcharge <strong>de</strong> 1 %).Dans ce contexte, l’ ACP a poursuivi, en 2012, sespoints réguliers sur les trajectoires individuelles<strong>de</strong>s banques françaises en matière <strong>de</strong> solvabilitéet <strong>de</strong> liquidité. Le suivi en ce domaine a égalementété réalisé au travers <strong>de</strong> l’ étu<strong>de</strong> d’impactBâle III (Quantitative Impact Study – QIS), à laquelleont participé plus <strong>de</strong> 200 banques (dont10 établissements français) provenant <strong>de</strong> 26 paysmembres du Comité <strong>de</strong> Bâle.Les mesures engagées par les banques françaisespour renforcer leurs fonds propres– essentiellement par la mise en réserve <strong>de</strong> résultats– et opérer un ajustement ciblé et ordonné<strong>de</strong> leurs bilans leur ont par ailleurs permis <strong>de</strong>respecter, dès le 31 mars 2012, l’ objectif fixé au30 juin 2012 par l’ EBA d’un ratio Core Tier One<strong>de</strong> 9 % (cf. encadré page 70).25. Le rapport d’activité 2011 <strong>de</strong> l’ ACP a détaillé p. 84 les nouvelles mesures prévues par cet accord.26. Cf. rapport d’activité 2011 <strong>de</strong> l’ ACP, p. 176.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201269


ont facilité les adaptations nécessaires <strong>de</strong>s systèmesd’information aux changements à veniren ce domaine.L’ entrée en vigueur <strong>de</strong> la CRD 4 aura aussi <strong>de</strong>sconséquences sur la définition même du secteurbancaire français. Aujourd’hui, la notiond’établissement <strong>de</strong> crédit couvre en effet, en<strong>France</strong>, <strong>de</strong>s situations très diverses, le simplefait d’accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s crédits à la clientèle nécessitantd’obtenir un agrément. À l’ inverse, lefutur texte européen définit les établissements<strong>de</strong> crédit comme les institutions dont l’ activitéconsiste à recevoir <strong>de</strong>s dépôts ou d’autres fondsremboursables du public et à accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s crédits.Le co<strong>de</strong> monétaire et financier sera doncmodifié pour créer un nouveau statut, purementnational, pour les sociétés financières ne répondantpas à cette nouvelle définition européenne.Dans le cadre <strong>de</strong> travaux engagés tout au long <strong>de</strong>l’ année 2012 avec la direction générale du Trésoret avec la profession, il est envisagé que lesétablissements français existants ne répondantpas à la définition européenne auront l’ option<strong>de</strong> basculer dans ce statut, qui coexistera aveccelui d’établissement <strong>de</strong> crédit. Un régime pru<strong>de</strong>ntieladapté, qui prendra en compte les caractéristiques<strong>de</strong> ces institutions, sera défini. L’ACPs’attend à ce qu’il s’appuie largement sur les nouvellesdispositions européennes et soit au moinsaussi exigeant que la réglementation françaiseactuelle.B | L’ adaptation <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>marchéLes activités <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s établissements bancairesont <strong>de</strong> nouveau été marquées, en 2012,par le renchérissement du coût <strong>de</strong> refinancementsur les marchés, ainsi que par la préparation etl’ entrée en vigueur d’évolutions réglementairescontribuant à augmenter les exigences en fondspropres. L’ ajustement <strong>de</strong>s bilans bancaires, entaméau cours <strong>de</strong>s exercices précé<strong>de</strong>nts, s’est doncpoursuivi dans un contexte <strong>de</strong> marché peu favorable,contribuant également à une réduction <strong>de</strong>l’ appétence aux risques <strong>de</strong>s établissements.Dans le prolongement <strong>de</strong>s orientations retenues<strong>de</strong>puis 2010, les grands établissements françaisont continué, en 2012, <strong>de</strong> faire évoluer leurs activités<strong>de</strong> banque <strong>de</strong> financement et d’investissement(BFI). Cela s’est traduit par une réduction<strong>de</strong>s activités les plus consommatrices <strong>de</strong> fondspropres ou <strong>de</strong> liquidité et la recherche <strong>de</strong> stratégiesalternatives. Ont été privilégiées les activités<strong>de</strong> syndication et <strong>de</strong> courtage, au détriment<strong>de</strong> l’ investissement ou <strong>de</strong> la négociation pourcompte propre. Les approches consistant à octroyer<strong>de</strong>s financements <strong>de</strong>vant être portés pard’autres investisseurs (originate to distribute)ont fait leur retour, quoique sous <strong>de</strong>s formesquelque peu simplifiées et clarifiées, par rapportà celles qui avaient prévalu avant la crise.Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte<strong>de</strong> renforcement du cadre réglementaire danslequel opèrent les BFI, qu’il s’agisse <strong>de</strong> l’ organisationmême <strong>de</strong> leurs activités - règle Volker etloi Dodd-Franck aux États-Unis, rapport Vickersen Gran<strong>de</strong>-Bretagne et rapport Liikanen pourl’ Union européenne (cf. encadré page suivante),<strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong> celles-ci (directive européenneEMIR 27 et loi Dodd-Frank), ou <strong>de</strong>s exigences enfonds propres et en liquidité auxquelles ellessont soumises, avec la transposition en droitcommunautaire <strong>de</strong>s standards dits « Bâle 2.5 »et « Bâle III ».27. European Market Infrastructure Regulation, règlement relatif aux infrastructures <strong>de</strong> marché européen.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201271


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.1 Le secteur bancaireConclusion du rapport LiikanenEn octobre 2012, un groupe d’experts <strong>de</strong> haut niveauprésidé par M. Liikanen, gouverneur <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong>Finlan<strong>de</strong>, a remis son rapport sur la réforme structurelledu secteur bancaire <strong>de</strong> l’ Union européenne 28 .Le Commissaire européen Michel Barnier lui avait confiéle mandat d’examiner si <strong>de</strong>s mesures portant sur lastructure <strong>de</strong>s banques européennes étaient nécessaires,en plus <strong>de</strong>s réformes en cours, afin <strong>de</strong> réduire le risque <strong>de</strong>défaillance bancaire, <strong>de</strong> renforcer la stabilité financière,<strong>de</strong> préserver les activités critiques pour l’ économie, <strong>de</strong>protéger la clientèle <strong>de</strong> détail et <strong>de</strong> réduire le recours auxai<strong>de</strong>s publiques. La <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> et l’ ACP ont fait part<strong>de</strong> leurs commentaires, en réponse à la consultationorganisée consécutivement par la Commissioneuropéenne.Après un examen <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> la crise financière et <strong>de</strong>sliens avec les modèles bancaires, le rapport constatequ’aucun business mo<strong>de</strong>l bancaire n’a traversé la crisefinancière totalement in<strong>de</strong>mne. Il fait valoir que le modèle<strong>de</strong> la banque universelle, établi <strong>de</strong> longue date en Europe,ne sera nullement affecté par les solutions proposéespour le secteur bancaire européen. Ces propositions ontété formulées après l’ examen <strong>de</strong>s recommandations durapport <strong>de</strong> la commission présidée par M. Vickers auRoyaume-Uni 29 et <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> la section 619 duDodd-Franck Act aux États-Unis (Volcker rule).La proposition centrale 30 du rapport Liikanen consiste àimposer, au sein <strong>de</strong>s groupes bancaires, que lanégociation pour compte propre et les positions sur actifsou dérivés résultant d’activités <strong>de</strong> tenue <strong>de</strong> marché– hormis certaines activités exemptées – soientobligatoirement assignées à une entité juridique (« l’ entiténégociatrice » ou trading entity) distincte <strong>de</strong> la banque <strong>de</strong>dépôt. De même, les prêts, engagements <strong>de</strong> prêt ouexpositions <strong>de</strong> crédit non garanties vis-à-vis <strong>de</strong> fondsspéculatifs (hedge funds), <strong>de</strong> véhicules d’investissementstructuré (SIV) et autres entités <strong>de</strong> nature comparable,ainsi que les participations en capital-investissement,<strong>de</strong>vraient tous être assignés à cette entité négociatrice.Le rapport Liikanen ne comporte pas d’étu<strong>de</strong> d’impact.Le secteur bancaire français serait particulièrementconcerné compte tenu <strong>de</strong> sa structure, alors que les seuilsd’application proposés ne paraissent pas forcémentpertinents.L’ approche retenue, qui conçoit la séparation <strong>de</strong>s activitéssans prendre en considération leur utilité pour lefinancement <strong>de</strong> l’ économie réelle, est différente <strong>de</strong> cellesuivie dans le cadre <strong>de</strong> la réforme bancaire française.Les préconisations du rapport Liikanen conduisent àcantonner un périmètre large d’activités allant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>sactivités spéculatives pour compte propre (proprietarytrading). Une analyse plus différenciée <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>marché semble pourtant possible et nécessaire.L’ intégration <strong>de</strong> la tenue <strong>de</strong> marché (market making) dansle périmètre <strong>de</strong>s activités qui <strong>de</strong>vraient être séparées,selon le rapport Liikanen, soulève notamment <strong>de</strong>nombreuses questions stratégiques et organisationnellespour les banques universelles. L’ activité d’animation dumarché secondaire est, par exemple, fortement liée auplacement <strong>de</strong>s émissions sur le marché primaire.De manière plus générale, le cantonnement <strong>de</strong> la tenue <strong>de</strong>marché pourrait avoir un impact négatif sur le financement<strong>de</strong> l’ économie, alors même que les réformes réglementairesengagées, en amenant les banques à réduire l’ effet <strong>de</strong> levieret la transformation excessifs qui avaient été <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong>la crise, peuvent nécessiter un accroissement du rôle <strong>de</strong>smarchés, dans le financement <strong>de</strong> l’ activité économique. Uneréflexion supplémentaire sur ce sujet, incluant, notamment,<strong>de</strong>s travaux sur les critères d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> la tenue <strong>de</strong>marché, aurait été souhaitable.Par ailleurs, la rentabilité <strong>de</strong>s trading entities et leur équilibreéconomique seraient assez incertains si le périmètre <strong>de</strong>sactivités qu’elles <strong>de</strong>vraient héberger était conçu <strong>de</strong> manièreexcessivement large, dans la mesure où ces entités auraientà supporter <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> financement plus onéreuseset <strong>de</strong>s charges d’exploitation accrues, faisant suite à ladisparition <strong>de</strong> synergies intragroupes.28. http://ec.europa.eu/internal_market/bank/docs/high-level_expert_group/report_fr.pdf.29. http://www.hm-treasury.gov.uk/d/ICB-Final-Report.pdf.30. Les autres propositions portent principalement sur i) la possibilité <strong>de</strong> séparer d’autres activités en fonction du plan <strong>de</strong> sauvetage et <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong>s défaillances,ii) l’ utilisation <strong>de</strong>s instruments spécifiques au renflouement interne (bail-in instruments) en tant qu’instruments <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> crise, la révision <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> fondspropres relatives aux positions du portefeuille <strong>de</strong> négociation et aux prêts immobiliers et iii) le renforcement <strong>de</strong> la gouvernance et du contrôle <strong>de</strong>s banques.72 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ ACP a, par conséquent, continué d’inciter lesétablissements à affiner leur maîtrise <strong>de</strong>s ressourcesdésormais plus rares que constituent lesfonds propres et les actifs liqui<strong>de</strong>s. Elle a effectuéun suivi rapproché <strong>de</strong> la cohérence et <strong>de</strong> laconduite <strong>de</strong>s inflexions stratégiques engagées,ainsi que <strong>de</strong> l’ évolution <strong>de</strong> la trajectoire <strong>de</strong> leursratios <strong>de</strong> solvabilité et <strong>de</strong> liquidité. Elle a égalementporté une attention particulière à la maîtrise<strong>de</strong>s risques découlant <strong>de</strong> ces évolutions.Ainsi, elle s’est attachée à vérifier que la dynamique<strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> la solvabilité <strong>de</strong>s établissementss’accompagne effectivement d’uneamélioration <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong> marchédétenus dans les portefeuilles pérennes et d’unebonne maîtrise <strong>de</strong>s activités placées en gestionextinctive.En 2012, les <strong>de</strong>ux directions du contrôle bancaireet les équipes <strong>de</strong> contrôle sur place ont à nouveauété mobilisées pour s’assurer <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong>srisques <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s établissements et notamment<strong>de</strong>s grands groupes. Cette préoccupations’est traduite par la poursuite <strong>de</strong> l’ intensification<strong>de</strong>s échanges avec les responsables opérationnelsainsi qu’avec ceux en charge du contrôle<strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> marché et leurs équipes. L’ACPa également diligenté <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôlesur place, en particulier sur l’ encadrement <strong>de</strong>srisques <strong>de</strong> marché par les fonctions opérationnelleset <strong>de</strong> contrôle, ainsi que sur les modalités<strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s encours placés en gestionextinctive.Ce suivi rapproché s’est notamment traduit parl’ analyse d’informations et <strong>de</strong> données internes<strong>de</strong>stinées à compléter les déclarations pru<strong>de</strong>ntiellespour apprécier les risques financiers portéspar les banques. Les services <strong>de</strong> contrôle sesont appuyés à cet égard sur une large gamme<strong>de</strong> données utilisées par les établissements pourleur gestion courante et le pilotage <strong>de</strong> leursrisques, recouvrant <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> résultats,<strong>de</strong> consommation en fonds propres ou en liquiditéet <strong>de</strong> risques. Parmi ces <strong>de</strong>rniers, ont notammentété privilégiés le suivi <strong>de</strong> l’ évolution <strong>de</strong>la valeur en risque, globalement et par type d’activité,le niveau <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s limites,les besoins <strong>de</strong> refinancement liés aux opérations<strong>de</strong> marché, les résultats générés par les activités<strong>de</strong> marché et l’ analyse <strong>de</strong>s portefeuilles <strong>de</strong>marché sous l’ effet <strong>de</strong> scénarios stressés. L’ ACPa également renforcé ses analyses transversales<strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s cinq principauxgroupes bancaires français, avec la mise enplace d’un tableau <strong>de</strong> bord trimestriel.Enfin, l’ Autorité a réalisé <strong>de</strong> nombreux travaux<strong>de</strong>stinés à s’assurer <strong>de</strong>s conditions dans lesquellesles fonds propres <strong>de</strong>s établissements permettentd’assurer la couverture <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> marchédécoulant <strong>de</strong> leur portefeuille <strong>de</strong> négociation.Des enquêtes sur place ont été réalisées dans lecadre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’autorisation d’approchesinternes, notamment au titre <strong>de</strong>s nouvelles exigencesréglementaires en matière <strong>de</strong> valeur enrisque stressée, <strong>de</strong> risque additionnel <strong>de</strong> défautet <strong>de</strong> migration et <strong>de</strong> mesure globale <strong>de</strong>s risquesdu portefeuille <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong>s principauxétablissements <strong>de</strong> la place (cf. point D).Des missions ont également été réalisées en vued’évaluer les modèles internes développés parles établissements pour mieux appréhen<strong>de</strong>r lesrisques <strong>de</strong> défaut et <strong>de</strong> contrepartie découlant <strong>de</strong>leurs activités <strong>de</strong> marché (modèles « expositionpondérée effective stressée », Expected EffectivePositive Exposure, et ajustement <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>crédit, Credit Valuation Adjustement).ACPRapport <strong>annuel</strong> 201273


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.1 Le secteur bancaireC | Le suivi <strong>de</strong> la structure<strong>de</strong> refinancement <strong>de</strong>sétablissementsLes tensions apparues sur la <strong>de</strong>tte souveraine européenne<strong>de</strong>puis 2010 se sont prolongées au premiersemestre 2012 et ont continué <strong>de</strong> perturberle fonctionnement du marché interbancaire. Enréponse, la <strong>Banque</strong> centrale européenne (BCE) apris <strong>de</strong>s mesures exceptionnelles (VLTRO, élargissement<strong>de</strong> la gamme <strong>de</strong>s titres acceptés en collatéral,baisse <strong>de</strong> 25 points <strong>de</strong> base <strong>de</strong> ses tauxdirecteurs, cf. point 2 du présent chapitre). Cellesciont permis <strong>de</strong> réinstaurer progressivement laconfiance <strong>de</strong>s marchés, même si <strong>de</strong>s tensions ontperduré tout au long <strong>de</strong> l’ année. Les banques enont néanmoins profité pour renforcer leurs réserves<strong>de</strong> liquidité à court terme et accroître leurrefinancement à moyen et long terme.L’ ACP a, par conséquent, continué d’assurer unsuivi rapproché du profil et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>refinancement <strong>de</strong>s groupes bancaires français,en particulier pour les plus importants d’entreeux. Dans le prolongement <strong>de</strong>s actions engagées<strong>de</strong>puis 2007, <strong>de</strong> nombreuses réunions ontété tenues avec les trésoriers et les responsables<strong>de</strong> la gestion actif-passif. Comme en 2011, uneattention particulière a été apportée au suivi <strong>de</strong>la « transformation » qu’ils opèrent, notammenten termes <strong>de</strong> maturité <strong>de</strong> leurs actifs et passifs.À l’ instar <strong>de</strong> ce qu’elles avaient fait en 2008 et2009, et remis en place au <strong>de</strong>uxième semestre2011, les <strong>de</strong>ux directions du contrôle bancaireont également organisé, avec les trésoriers <strong>de</strong>sgrands groupes, <strong>de</strong>s conférences téléphoniquesquotidiennes ou hebdomadaires, selon l’ intensité<strong>de</strong>s tensions observées sur le marché monétaire.Des missions <strong>de</strong> contrôle sur place ontcomplété le dispositif, permettant <strong>de</strong> s’assurer<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> la gestion du risque <strong>de</strong> liquiditéet <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong>s déclarations réglementaires<strong>de</strong>s établissements.Par ailleurs, l’ ACP a continué <strong>de</strong> recevoir à unefréquence élevée <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gestion complétantles informations réglementaires, qui ontpermis d’affiner l’ analyse <strong>de</strong> la structure et <strong>de</strong>sconditions <strong>de</strong> refinancement <strong>de</strong>s grands groupesbancaires français, ainsi que <strong>de</strong> renforcer laqualité du dialogue avec leurs équipes. Parmiles principaux indicateurs suivis ont figurél’ évolution du niveau et du coût du refinancementà court terme, la capacité <strong>de</strong>s banques àatteindre leurs cibles <strong>de</strong> refinancement à moyenet long terme, l’ évolution <strong>de</strong> leurs impasses etcoefficients <strong>de</strong> liquidité et le montant <strong>de</strong> leursréserves d’actifs liqui<strong>de</strong>s. Les groupes bancaires<strong>de</strong> la zone euro ayant un accès très restreint auxinvestisseurs en dollars <strong>de</strong>puis mi-2011 ont dûréduire ou financer différemment leurs activitésen dollars (financement <strong>de</strong> projet, commerce international).Leurs impasses en dollars et leursencours <strong>de</strong> contrats d’échanges euros contredollars ont ainsi fait l’ objet d’un suivi continu.Des étu<strong>de</strong>s ont également été réalisées afin <strong>de</strong>déterminer l’ impact d’une dégradation <strong>de</strong> leurnotation à court terme et à long terme.La situation <strong>de</strong> liquidité et <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> refinancement<strong>de</strong>s principaux groupes bancaires adonné lieu à <strong>de</strong>s analyses transversales qui ontété présentées régulièrement au collège. Ellesseront complétées en 2013 par un suivi précis<strong>de</strong>s plans d’adaptation <strong>de</strong>s groupes (et <strong>de</strong> leursprincipales composantes) aux futures exigencesréglementaires du LCR.Cette surveillance du risque <strong>de</strong> liquidité a été complétéepar <strong>de</strong>s scénarios <strong>de</strong> crise développés encollaboration avec le FMI dans le cadre du FSAP(cf. encadré sur le FSAP FMI au point 2). Elle s’estégalement effectuée dans le cadre <strong>de</strong> contactsétroits avec les superviseurs <strong>de</strong>s principaux paysdans lesquels les groupes français opèrent, ce quia permis <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong> près l’ évolution <strong>de</strong>s conditions<strong>de</strong> refinancement dans les principales placesfinancières et au niveau consolidé.Tout au long <strong>de</strong> l’ année, les groupes ont été incitésà renforcer activement la solidité <strong>de</strong> leurstructure <strong>de</strong> refinancement, tant pour se prémunircontre la fragilité persistante du marchéinterbancaire, que pour se préparer à la normalisation<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> refinancement assuréespar les banques centrales et à l’ entrée en vigueurprochaine d’exigences réglementaires sensiblementplus contraignantes en matière <strong>de</strong> liquidité.74 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


D | L’ analyse <strong>de</strong>s approchesinternes utilisées pour le calcul<strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> fonds propresa.Le cadre réglementaireL’ arrêté du 20 février 2007 relatif aux exigences<strong>de</strong> fonds propres applicables aux établissements<strong>de</strong> crédit et aux entreprises d’investissement prévoitque ceux-ci peuvent être autorisés, par l’ ACP,à recourir à <strong>de</strong>s approches internes pour le calcul<strong>de</strong> leurs exigences en fonds propres au titre <strong>de</strong>srisques <strong>de</strong> crédit, <strong>de</strong> marché et opérationnels.Il a été complété par l’ arrêté du 23 novembre2011 qui transpose en droit français les dispositions<strong>de</strong> la directive 2010/176/UE, dite « CRD 3 »,selon laquelle les établissements <strong>de</strong> crédit autorisésà utiliser un modèle interne pour calculerleurs exigences en fonds propres au titre<strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> marché doivent, à partir du 31décembre 2011, déterminer <strong>de</strong>s exigences enfonds propres additionnelles calculées à partir<strong>de</strong>s trois indicateurs <strong>de</strong> risque supplémentaires :I le risque additionnel <strong>de</strong> défaut et <strong>de</strong> migration(Incremental Risk Charge) qui mesurele risque <strong>de</strong> défaut et <strong>de</strong> changement <strong>de</strong>notation sur les positions du portefeuille <strong>de</strong>négociation (hors portefeuille <strong>de</strong> corrélation<strong>de</strong> crédit) en complément au risque <strong>de</strong> défautdéjà pris en compte dans le calcul <strong>de</strong> lavaleur en risque ;II la mesure globale <strong>de</strong>s risques (ComprehensiveRisk Measure) qui mesure les risques <strong>de</strong>défaut, <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> notation ainsi queles risques <strong>de</strong> marché sur le portefeuille <strong>de</strong>corrélation <strong>de</strong> crédit ;III la valeur en risque stressée (Stressed Valueat-Risk)qui calcule la perte potentielle àun horizon <strong>de</strong> 10 jours avec un intervalle<strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> 99 %, à partir d’un historique<strong>de</strong> données collectées, sur une pério<strong>de</strong>continue d’un an représentant une pério<strong>de</strong><strong>de</strong> crise aiguë pour l’ établissement.La mise en œuvre <strong>de</strong> ces approches internes sefait généralement par vagues successives, <strong>de</strong> façonà couvrir en priorité les portefeuilles et lesentités principales d’un groupe et avec l’ objectif<strong>de</strong> les déployer à terme sur l’ ensemble du périmètreconsolidé. Dans le cas <strong>de</strong> filiales agrééesdans d’autres pays, l’ analyse se fait en coopérationétroite avec l’ autorité compétente locale,notamment au sein <strong>de</strong> l’ Union européenne oùun processus <strong>de</strong> décision conjoint est prévu parla directive 2006/48/EC.Les établissements font également évoluer en permanenceces approches internes, tant en ce quiconcerne les aspects <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s risques,que pour ce qui est <strong>de</strong> leur mise en œuvre opérationnelleou le périmètre sur lequel elles sont déployées.L’ instruction n o 2011-I-10 du 15 juin 2011sur le suivi <strong>de</strong>s modèles internes utilisés pour lecalcul <strong>de</strong>s exigences en fonds propres a donc prévuque les établissements ayant été autorisés à uti-ACPRapport <strong>annuel</strong> 201275


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.1 Le secteur bancaireE | L’ approfondissement <strong>de</strong>smodalités <strong>de</strong> travail au sein <strong>de</strong>scollèges <strong>de</strong> superviseurs et <strong>de</strong>sgroupes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> criseL’ ACP assure l’ animation <strong>de</strong> 14 collèges <strong>de</strong>superviseurs pour <strong>de</strong>s groupes bancaires dontelle est le superviseur consolidé en Europe. Cescollèges ont vocation à promouvoir une coopérationrenforcée entre les autorités assurant lecontrôle <strong>de</strong>s entités <strong>de</strong>s groupes concernés. L’ actionconduite au sein <strong>de</strong> ces enceintes revêt uneimportance particulière pour les groupes bancairesfrançais ayant développé une activité internationalesignificative : BNP Paribas, SociétéGénérale et Crédit Agricole.Dans un contexte international marqué par lesplans d’adaptation <strong>de</strong>s activités bancaires àl’ environnement économique, notamment enEurope, et aux nouvelles réglementations BâleIII, les modalités <strong>de</strong> travail au sein <strong>de</strong> ces collègesont été approfondies, le cas échéant, enformation distincte.ııDans un contexte financier toujours difficileen Europe, le partage d’informations a étérenforcé, non seulement lors <strong>de</strong>s réunionsphysiques <strong>de</strong>s collèges en présence <strong>de</strong>s dirigeantset représentants <strong>de</strong>s groupes concernés,mais également par l’ intermédiaire <strong>de</strong>nombreuses conférences téléphoniques ad hocou par la mise à disposition, sur <strong>de</strong>s sitesextranet dédiés administrés par l’ ACP, <strong>de</strong>points d’actualité ayant trait aux évolutions<strong>de</strong>s situations financières ou <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong>risque. Les orientations stratégiques, dans lecadre <strong>de</strong>s plans d’adaptation, les trajectoires<strong>de</strong> solvabilité dans la perspective <strong>de</strong> Bâle III,les évolutions <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> refinancement<strong>de</strong>s groupes bancaires français ont étéparmi les sujets les plus discutés.ııDans le cadre <strong>de</strong>s collèges <strong>de</strong> superviseurseuropéens, rendus obligatoires par la CRD 2pour les groupes ayant une filiale implantéedans un autre pays <strong>de</strong> l’ Union européenne<strong>de</strong>puis fin 2010, l’ ACP a conduit les échangessur la mise en œuvre et les résultats du test<strong>de</strong> l’ EBA visant à mettre en évi<strong>de</strong>nce d’éventuelsbesoins <strong>de</strong> fonds propres <strong>de</strong>s banqueseuropéennes. Pour les quatre banques françaisessoumises à l’ exercice (BNP Paribas,Société Générale, Crédit Agricole et BPCE),ces échanges ont permis <strong>de</strong> répondre auxinquiétu<strong>de</strong>s sur leurs expositions aux <strong>de</strong>ttessouveraines et <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong>s marges dontelles disposent par rapport à l’ objectif <strong>de</strong>9 % <strong>de</strong> Core Tier One au 30 juin 2012 fixé parl’ EBA (cf. encadré p.70).ııDans la formation européenne <strong>de</strong>s collèges<strong>de</strong> superviseurs, conformément à la législationeuropéenne, l’ ACP a également coordonnéla mise à jour <strong>de</strong>s décisions conjointes<strong>annuel</strong>les concernant, d’une part, la situationfinancière <strong>de</strong>s groupes bancaires et <strong>de</strong> leursfiliales européennes ainsi que leurs profils<strong>de</strong> risque et, d’autre part, le niveau requis <strong>de</strong>fonds propres en vue <strong>de</strong> l’ application d’éventuellesexigences <strong>de</strong> fonds propres dites <strong>de</strong>« pilier 2 », à chaque entité <strong>de</strong>s groupes bancaireset sur base consolidée.ııL’ ACP a poursuivi les efforts <strong>de</strong> coordination<strong>de</strong>s programmes d’activité et <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>contrôle dans le cadre <strong>de</strong>s collèges restreintsdits « Core College », et associant les superviseursétrangers <strong>de</strong>s filiales ou succursales<strong>de</strong> pays tiers significatives à l’ échelle <strong>de</strong>sgroupes bancaires concernés. En plus <strong>de</strong>sréunions plénières <strong>de</strong>s collèges, <strong>de</strong>s ateliers<strong>de</strong> travail (workshops) ont été organisés sur<strong>de</strong>s sujets d’intérêt commun, parmi lesquelsl’ évaluation <strong>de</strong>s modèles internes <strong>de</strong> risque<strong>de</strong> crédit ou <strong>de</strong> risque opérationnel.L’ ACP, en outre, a continué <strong>de</strong> participer à unevingtaine <strong>de</strong> collèges en qualité <strong>de</strong> superviseurd’une filiale d’un groupe bancaire européen.En parallèle, en coopération avec la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong><strong>France</strong>, l’ ACP a intensifié les travaux au sein <strong>de</strong>s« groupes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> crise » (Crisis ManagementGroups – CMG – selon la terminologie du78 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Conseil <strong>de</strong> stabilité financière), mis en place àl’ été 2011. Leur objectif est d’étudier et <strong>de</strong> discuterles plans <strong>de</strong> rétablissement et <strong>de</strong> résolution(Recovery and Resolution plans – RRP) définisex ante par les grands groupes bancaires transfrontières(BNP Paribas, Société Générale, CréditAgricole, Crédit Mutuel et BPCE) pour faire faceaux situations <strong>de</strong> crise. En 2012, l’ ACP a organiséplusieurs réunions plénières <strong>de</strong>s CMG ainsi que<strong>de</strong>s réunions techniques avec les autres autorités<strong>de</strong> supervision et les banques centrales concernées,afin <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong>s améliorations à apporteraux plans <strong>de</strong> rétablissement et <strong>de</strong> résolution.Les plans <strong>de</strong> rétablissement <strong>de</strong>s groupes françaisétaient, pour la plupart d’entre eux, bienavancés dès le début <strong>de</strong> l’ année 2012 ; l’ essentiel<strong>de</strong> cette année a donc été consacré à un enrichissementet une actualisation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers(analyse <strong>de</strong>s stress scénarios, examen <strong>de</strong>s indicateursd’alertes, élargissement et diversification<strong>de</strong>s options <strong>de</strong> redressement disponibles…).L’ élaboration <strong>de</strong>s volets « plans <strong>de</strong> résolution »est plus complexe, leur objectif étant <strong>de</strong> fourniraux autorités compétentes concernées les informationsnécessaires à une résolution ordonnée<strong>de</strong>s groupes bancaires en cas <strong>de</strong> crise. Grâce àun processus d’échange itératif et nourri entreles établissements et les autorités, <strong>de</strong>s progrèssignificatifs ont été réalisés en 2012 par les établissementsfrançais dans l’ analyse <strong>de</strong>s fonctionsjugées critiques pour le fonctionnement <strong>de</strong>s économieset <strong>de</strong>s marchés, les interdépendancesfinancières et opérationnelles (opérations intragroupes,systèmes d’information, infrastructures<strong>de</strong> marché, les prestations <strong>de</strong> services essentiels,etc.), ainsi que l’ i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s obstacles à lamise en place d’une résolution ordonnée.Des travaux ont commencé à être menés aucours du <strong>de</strong>uxième semestre 2012 sur certainsgrands établissements bancaires concernant letype <strong>de</strong> stratégie <strong>de</strong> résolution à mettre en place.La définition <strong>de</strong> ces stratégies reste toutefois à cesta<strong>de</strong> assez préliminaire. Les travaux sur ces sujetsainsi que les plans <strong>de</strong> résolution opérationnelsassociés à ces stratégies <strong>de</strong> résolution serontapprofondis au cours du premier semestre 2013pour les quatre groupes. Cette définition <strong>de</strong> lastratégie <strong>de</strong> résolution pose <strong>de</strong> nombreux enjeuxen matière <strong>de</strong> coordination entre autoritésconcernées, dans un cadre réglementaire européenen cours <strong>de</strong> discussion.L’ année 2013 est donc une année charnière pourla conception et l’ évaluation <strong>de</strong>s « plans <strong>de</strong> résolution». L’ ACP continuera d’approfondir leséchanges au sein <strong>de</strong>s CMG. Ces travaux tiendrontcompte <strong>de</strong>s orientations définies par le Conseil<strong>de</strong> stabilité financière et l’ EBA, <strong>de</strong> la propositionlégislative <strong>de</strong> la Commission européenne sur lagestion <strong>de</strong> crise publiée en juin 2012, ainsi que<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> réforme bancaire et financière en<strong>France</strong> et en Europe.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201279


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assurance3.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceLe contrôle <strong>de</strong>s organismes d’assurance reposesur trois directions qui assurent le contrôlepermanent et le contrôle sur place. Au total,97 contrôles sur place ont été menés en 2012.Deux directions sont chargées <strong>de</strong> la surveillancepru<strong>de</strong>ntielle <strong>de</strong>s 1020 organismes d’assurance en<strong>France</strong>. Leurs moyens sont répartis en 8 briga<strong>de</strong>s<strong>de</strong> contrôle chargées chacune d’un portefeuilled’organismes répartis par groupes ou par entitésindividuelles selon les cas. Ces briga<strong>de</strong>s ontmené, en 2012, 76 contrôles sur place, dont certains,commencés en cours d’année, se poursuivaientà la fin <strong>de</strong> l’ exercice. Ces contrôles surplace ont porté à la fois sur le respect <strong>de</strong>s dispositionslégislatives et réglementaires actuellementen vigueur (46 contrôles), mais aussisur les modèles internes élaborés par les organismes,en vue <strong>de</strong> l’ adoption du nouveau cadrelégislatif Solvabilité II (30 contrôles).En outre, les briga<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle ont <strong>de</strong>séchanges soutenus, tout au long <strong>de</strong> l’ année, avecles organismes et analysent certaines situationsspécifiques. Elles rencontrent les organismes àleur initiative ou à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sociétés. Tousles organismes font l’ objet d’une évaluation <strong>annuel</strong>le<strong>de</strong> leur situation économique et pru<strong>de</strong>ntiellefondée sur l’ ensemble <strong>de</strong>s remises pru<strong>de</strong>ntielleset les autres informations dont dispose lecontrôle. Les remises pru<strong>de</strong>ntielles comprennentau premier chef le dossier <strong>annuel</strong>, composé <strong>de</strong>srenseignements généraux, <strong>de</strong>s comptes détaillés,<strong>de</strong>s états <strong>de</strong> contrôle ainsi que <strong>de</strong>s rapportssur la solvabilité, la réassurance et le contrôle interne.Les organismes fournissent également <strong>de</strong>sdonnées trimestrielles, et même hebdomadairespour certaines. L’ évaluation <strong>annuel</strong>le <strong>de</strong> chaqueorganisme comprend l’ examen <strong>de</strong> l’ évolution <strong>de</strong>la production, <strong>de</strong>s sinistres, <strong>de</strong> la couverture <strong>de</strong>sengagements réglementés, du caractère adéquat<strong>de</strong>s provisions réglementaires, <strong>de</strong>s placementseffectués et, en conclusion, <strong>de</strong> la solvabilité <strong>de</strong>sorganismes et <strong>de</strong> leurs perspectives. En outre,la collaboration avec les superviseurs étrangerspour les groupes français ayant <strong>de</strong>s implantationsen <strong>de</strong>hors du territoire national, ou pourles groupes étrangers ayant <strong>de</strong>s filiales ou succursalesen <strong>France</strong>, se traduit par <strong>de</strong> nombreuxcontacts bilatéraux et par l’ organisation <strong>de</strong> sessions<strong>de</strong> collèges <strong>de</strong> superviseurs tels que prévuspar les accords européens.La troisième direction est en charge <strong>de</strong> la réalisation<strong>de</strong> contrôles spécialisés et transversauxsur l’ ensemble <strong>de</strong>s organismes. Elle assure ainsile contrôle permanent et sur place en matière<strong>de</strong> lutte contre le blanchiment d’argent et lefinancement du terrorisme. Elle effectue aussi<strong>de</strong>s contrôles sur place spécialisés (21 en 2012),en matière <strong>de</strong> modèles internes développés parles organismes d’assurance en vue <strong>de</strong> l’ adoption<strong>de</strong> la réglementation européenne SolvabilitéII ou <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s systèmes d’information.Elle apporte alors aux briga<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle unevision transversale et développe la doctrine <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong> l’ ACP sur ces thèmes. L’ année 2012a vu la mise en place au sein <strong>de</strong> cette direction,d’une nouvelle unité : le groupe permanent d’enquêtes<strong>de</strong>s organismes d’assurance. Ce groupeest chargé en continu <strong>de</strong> mener <strong>de</strong>s contrôlessur place thématiques en assurance, en fonction<strong>de</strong>s priorités retenues par le collège <strong>de</strong> l’ ACP etaprès concertation avec les briga<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle.Le suivi <strong>de</strong>s observations faites à l’ issue <strong>de</strong> cesenquêtes est confié aux briga<strong>de</strong>s au titre ducontrôle permanent <strong>de</strong>s organismes dont ellesont la charge.Par ailleurs, pour organiser leurs contrôles etdisposer d’une information sectorielle, <strong>de</strong> comparaisonset <strong>de</strong> projections <strong>de</strong> la solvabilité,ainsi que <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s organismes d’assurancesous conditions stressées, les directionsdu contrôle disposent <strong>de</strong>s analyses effectuéespar la direction <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s.80 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


A | La préparation du marchéà Solvabilité IIa. L’ ACP poursuit ses travaux surSolvabilité II malgré le décalage<strong>de</strong> calendrierL’ année 2012 a continué <strong>de</strong> mobiliser les équipes<strong>de</strong> l’ ACP sur Solvabilité II, tant pour les négociationseuropéennes et les travaux <strong>de</strong> transposition,que pour l’ accompagnement <strong>de</strong> la préparationdu marché français.Une structure « projet » a été mise en place dès2010 pour le pilotage <strong>de</strong> l’ étu<strong>de</strong> d’impact QIS 5en <strong>France</strong>. Son organisation a été adaptée unepremière fois en 2011, puis <strong>de</strong> nouveau au printemps2012 pour la rendre mieux à même <strong>de</strong>relever les défis opérationnels <strong>de</strong> la mise enœuvre du nouveau régime pru<strong>de</strong>ntiel. La feuille<strong>de</strong> route interne comprend la mise en place d’ungui<strong>de</strong> <strong>de</strong> contrôle spécifique à Solvabilité II, laformalisation du processus <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>l’ utilisation <strong>de</strong>s modèles internes, l’ examen<strong>de</strong>s perspectives d’évolution du cadre applicableaux entités non soumises à Solvabilité II(conjointement avec la direction générale duTrésor, la direction <strong>de</strong> la sécurité sociale et lesfédérations professionnelles), la création <strong>de</strong>soutils informatiques <strong>de</strong> remise <strong>de</strong> données etd’analyse, ainsi que les états nationaux spécifiques<strong>de</strong> remise <strong>de</strong> données. Divers groupes <strong>de</strong>travail thématiques sont chargés <strong>de</strong> la transmissioninterne <strong>de</strong>s connaissances. L’ ACP assure ladirection stratégique du projet via un comité <strong>de</strong>pilotage mensuel, qui réunit le secrétaire général,les secrétaires généraux adjoints, le chef <strong>de</strong>projet et les directions impliquées.La décision <strong>de</strong>s membres du trilogue (Commissioneuropéenne, Conseil et Parlement européens)<strong>de</strong> lancer une étu<strong>de</strong> d’impact sur lesmesures propres aux branches longues rendinévitable un nouveau décalage <strong>de</strong> l’ entrée envigueur <strong>de</strong> la directive. La préparation <strong>de</strong> cetexercice a mobilisé <strong>de</strong> manière importante leséquipes <strong>de</strong> l’ Autorité au <strong>de</strong>rnier trimestre 2012.Afin <strong>de</strong> maintenir l’ effort <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>sorganismes et <strong>de</strong> capitaliser sur les travaux déjàeffectués, l’ ACP a par ailleurs décidé <strong>de</strong> mettreen place <strong>de</strong>s jalons <strong>de</strong> préparation à Solvabilité II.Ceux-ci ont été présentés au marché lors <strong>de</strong> laconférence <strong>de</strong> l’ ACP du 19 octobre 2012.Cette initiative a <strong>de</strong>puis été complétée au niveaueuropéen puisque l’ Autorité européenne <strong>de</strong>sassurances et <strong>de</strong>s pensions professionnelles(European Insurance and Occupational PensionsAuthority, EIOPA) envisage <strong>de</strong> mettre en place<strong>de</strong>s mesures intérimaires sur certains aspects<strong>de</strong> la directive, dès 2014.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la poursuite <strong>de</strong>s chantiers en cours,l’ année 2012 a donc aussi été consacrée à la préparation<strong>de</strong>s échéances à venir. Celles-ci requerrontun effort substantiel <strong>de</strong> travail, tant <strong>de</strong> lapart <strong>de</strong> l’ ACP, que <strong>de</strong>s organismes dans le cadre<strong>de</strong> l’ étu<strong>de</strong> d’impact sur les mesures propres auxbranches longues ou les travaux menés en vue<strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong>s organismes aux remisesd’information qui seront <strong>de</strong>mandées (cf. encadrépage suivante).ACPRapport <strong>annuel</strong> 201281


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceLe pilier 3 <strong>de</strong> Solvabilité II : les avancées 2012Le pilier 3 <strong>de</strong> Solvabilité II est relatif aux obligations <strong>de</strong>remises d’informations au superviseur et <strong>de</strong> diffusiond’informations au public. L’ EIOPA a publié, le 10 juillet2012, une version stabilisée <strong>de</strong>s informations requises parSolvabilité II. Celle-ci fait suite aux différentesconsultations informelles menées <strong>de</strong>puis 2009, puis à laconsultation publique conduite fin 2011, à laquelle lemarché français a activement participé.Les documents stabilisés publiés par l’ EIOPA,comprennent également les exigences additionnellesd’information au titre <strong>de</strong> la stabilité financière, quis’appliqueront essentiellement aux groupes dont le bilanSolvabilité II est supérieur à 12 milliards d’euros.Afin <strong>de</strong> permettre au marché <strong>de</strong> se préparer, l’ ACP aeffectué <strong>de</strong>s présentations détaillées <strong>de</strong>s états Solvabilité IIauprès <strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong>s fédérations en décembre 2011et janvier 2012. Ces présentations ont également étél’ occasion d’illustrer l’ application du principe <strong>de</strong>proportionnalité dans le pilier 3, au travers <strong>de</strong> caspratiques, mettant en évi<strong>de</strong>nce que l’ ampleur <strong>de</strong>sinformations à fournir est fonction <strong>de</strong> la taille, <strong>de</strong> la natureet <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s organismes.Par ailleurs, l’ ACP a transmis aux fédérationsprofessionnelles une traduction informelle en français<strong>de</strong> certains <strong>de</strong>s états Solvabilité II, afin <strong>de</strong> faciliter lapréparation du marché et <strong>de</strong> répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong>s organismes.Des exigences complémentaires en cours <strong>de</strong> finalisationLe reporting Solvabilité II fait l’ objet d’une harmonisationmaximale au niveau européen. Néanmoins, il peut êtrecomplété par <strong>de</strong>s états nationaux spécifiques, qui doiventcependant être limités à <strong>de</strong>s besoins non couverts parSolvabilité II et correspondant à <strong>de</strong>s spécificités nationales<strong>de</strong> réglementation ou <strong>de</strong> marché. L’ ACP a ainsi défini <strong>de</strong>sétats nationaux spécifiques correspondant à <strong>de</strong>s besoinspru<strong>de</strong>ntiels (participation aux bénéfices, taux servi,assurance construction, responsabilité civile médicale,etc.) et statistiques, ainsi que <strong>de</strong>s états issus <strong>de</strong>s annexesaux comptes statutaires en cours <strong>de</strong> définition parl’ Autorité <strong>de</strong>s normes comptables. Ces états ont étédiscutés avec les fédérations professionnelles et lesorganismes statistiques publics (Insee, Direction <strong>de</strong> larecherche, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> l’ évaluation et <strong>de</strong>s statistiques– DREES – <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>) et sont en voie <strong>de</strong>finalisation.Il est à noter que la BCE envisage <strong>de</strong> collecter <strong>de</strong>s donnéesstatistiques sur les organismes d’assurance, en s’appuyantautant que possible sur les informations Solvabilité II.Cependant, <strong>de</strong>s besoins additionnels ne sont pas à exclureet font l’ objet d’une analyse par la BCE.Une mise en œuvre progressiveSi le contenu du pilier 3 <strong>de</strong> Solvabilité II est largementstabilisé, le prolongement <strong>de</strong>s discussions portant sur ladirective dite « Omnibus II » (ayant pour objet d’adapterSolvabilité II au nouveau système européen <strong>de</strong> surveillancefinancière, tout en introduisant <strong>de</strong>s mesures transitoires)amène à décaler la date d’entrée en vigueur du régimepru<strong>de</strong>ntiel Solvabilité II. Au niveau européen, l’ EIOPA acommuniqué, fin 2012, son intention <strong>de</strong> mettre en œuvre,dès 2014, <strong>de</strong>s mesures intérimaires sur les piliers 2 et 3. Lestravaux <strong>de</strong> l’ ACP s’inscrivent dans cette initiative et, sur lepilier 3, l’ Autorité collectera dès 2013, sous format Excel, unbilan Solvabilité II et certains états <strong>de</strong> base.L’ ACP envisage <strong>de</strong> prolonger ces collectes préparatoiresen 2014 et 2015 au format XBRL, en coordination avec lesmesures envisagées au niveau européen par l’ EIOPA. Cescollectes faciliteront la préparation au pilier 3 enpermettant <strong>de</strong> tester les systèmes informatiques,d’améliorer la fiabilisation <strong>de</strong>s données Solvabilité II et <strong>de</strong>permettre un dialogue sur celles-ci entre les directions ducontrôle <strong>de</strong> l’ ACP et les organismes (pour plusd’informations sur la directive Omnibus II, cf. chapitre 6).82 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


. Un projet ouvert sur l’ ensemble <strong>de</strong>sacteurs <strong>de</strong> Solvabilité IIAu niveau européen, l’ ACP est très active dansles groupes <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l’ EIOPA qui doivent préciserles exigences <strong>de</strong> la directive européenne ;les travaux dans ce domaine sont détaillés auchapitre 6 du présent rapport. Au niveau national,l’ ACP participe aux groupes <strong>de</strong> travail misen place dans le cadre <strong>de</strong> la transposition <strong>de</strong> ladirective en droit français par la direction généraledu Trésor. À la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> celle-ci, l’ ACPpilote les travaux <strong>de</strong> transposition concernant lesobligations d’information et le futur régime pru<strong>de</strong>ntiel<strong>de</strong>s entités non soumises à Solvabilité II.Le projet Solvabilité II associe largement la place<strong>de</strong> Paris. Les fédérations professionnelles sontinformées <strong>de</strong> l’ évolution <strong>de</strong>s négociations européenneset consultées régulièrement dans lecadre <strong>de</strong> réunions <strong>de</strong> place bimensuelles présidéespar le secrétaire général <strong>de</strong> l’ ACP. S’ajouteleur participation à <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail techniques,en particulier sur la future étu<strong>de</strong> d’impactsur le paquet branches longues.La préparation du marché français est une priorité<strong>de</strong> l’ ACP. Comme en 2011, une enquête <strong>de</strong>préparation a été réalisée, permettant une autoévaluation,par les organismes, <strong>de</strong> leur niveau <strong>de</strong>préparation. Les résultats <strong>de</strong> cette enquête ontété restitués lors <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong> l’ ACP du19 octobre 2012 (cf. encadré ci-<strong>de</strong>ssous).Les résultats <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième enquête <strong>de</strong> préparation à Solvabilité IIÀ l’ occasion <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong> l’ ACP qui s’est tenue levendredi 19 octobre 2012, les premiers résultats <strong>de</strong>l’ enquête <strong>de</strong> préparation du marché à Solvabilité II ont étéprésentés. Cet exercice s’est déroulé <strong>de</strong> juillet àseptembre 2012 et fait suite à une première enquêteconduite en 2011. Il a bénéficié d’une large couverturepuisque près <strong>de</strong> 500 organismes (364 entités solo et46 groupes) y ont répondu, couvrant plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>sprovisions techniques vie et 80 % <strong>de</strong>s primes non-vie.Le principal enseignement <strong>de</strong> cette enquête est que lapréparation du marché progresse sur l’ ensemble <strong>de</strong>saspects <strong>de</strong> la directive. En 2011, 15 % 32 <strong>de</strong>s répondants àl’ enquête n’avaient pas commencé leurs travaux sur lesaspects quantitatifs du calcul <strong>de</strong> l’ exigence <strong>de</strong> couverture<strong>de</strong> solvabilité (pilier 1 <strong>de</strong> la directive), ce chiffre montaità 17 % pour les exigences qualitatives, notamment enmatière <strong>de</strong> gouvernance et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques (pilier 2)et à 46 % pour les exigences <strong>de</strong> communication ausuperviseur et au marché (pilier 3). En 2012, la part <strong>de</strong>srépondants n’ayant pas amorcé la préparation n’est plusque <strong>de</strong> 1 % pour le pilier 1 et <strong>de</strong> 2 % pour le pilier 2. Seule lapréparation du pilier 3 reste véritablement en retard,un quart <strong>de</strong>s répondants n’ayant pas commencé leurstravaux <strong>de</strong> préparation.Comme en 2011, le secteur <strong>de</strong> la mutualité apparaîtglobalement moins préparé que le reste du marché, maiscet écart se réduit. À titre d’exemple, alors qu’en 2011,seules 21 % <strong>de</strong>s mutuelles participantes déclaraient ne pasavoir commencé leurs travaux sur le pilier 1, en 2012, ellesne sont plus que 2 %.L’ enquête montre également que si <strong>de</strong>s efforts importantsont été fournis, dans certains cas, les dispositifs basés surles modèles internes restent perfectibles. Les pointsd’attention les plus importants concernent la qualité <strong>de</strong>la documentation essentielle à une bonne appréhension<strong>de</strong> modèles internes aux composants souvent disparates,la nécessité d’un processus <strong>de</strong> validation interne et <strong>de</strong>justification <strong>de</strong>s hypothèses sous-jacentes au modèle,la faible cohérence entre le modèle interne et le bilanpru<strong>de</strong>ntiel ainsi que le rôle fondamental <strong>de</strong> la gouvernancedu dispositif du modèle interne.Enfin, l’ effort <strong>de</strong> formation mis en place par lesorganismes semble s’accentuer par rapport à 2011. 77 %<strong>de</strong>s répondants déclarent avoir mis en place un plan <strong>de</strong>formation pour leur conseil d’administration et 74 % pourles salariés ; ces taux étaient respectivement <strong>de</strong> 67 % et60 % en 2011.32. Les résultats sont présentés en pourcentage <strong>de</strong> répondants bruts, sans retraitement en fonction <strong>de</strong> leur taille <strong>de</strong> bilan ou volume d’affaires.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201283


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceCes conférences, ainsi que les articles publiés régulièrementdans la Revue <strong>de</strong> l’ ACP, permettentaux organismes d’assurance <strong>de</strong> suivre l’ actualité<strong>de</strong> Solvabilité II et d’être informés <strong>de</strong>s orientationsretenues par le collège, par exemple sur lesquestions <strong>de</strong> gouvernance.En effet, les dispositions concernant la gouvernance<strong>de</strong>s organismes d’assurance forment lepilier 2 du futur régime pru<strong>de</strong>ntiel Solvabilité II.Elles constituent un complément aux exigencesquantitatives du pilier 1 et d’information dupilier 3. Les trois co<strong>de</strong>s régissant les organismessoumis au contrôle <strong>de</strong> l’ ACP comportent déjà<strong>de</strong> nombreuses mesures relatives à la gouvernance,mais celles-ci portent principalement surla composition et le fonctionnement <strong>de</strong>s organessociaux. Les évolutions prévues dans SolvabilitéII visent à l’ efficience du fonctionnement<strong>de</strong>s organismes et tirent les leçons <strong>de</strong> la crisefinancière, à l’ instar <strong>de</strong> celles prévues dans lesstandards internationaux <strong>de</strong> l’ Association internationale<strong>de</strong>s contrôleurs d’assurance (InternationalAssociation of Insurance Supervisors –IAIS) et <strong>de</strong> l’ Organisation <strong>de</strong> coopération et <strong>de</strong>développement économiques(OCDE).Les principales composantes du système <strong>de</strong> gouvernancedans Solvabilité II sont :ııun organe d’administration <strong>de</strong> gestion ou <strong>de</strong>contrôle pleinement responsable <strong>de</strong> l’ application,par l’ organisme, <strong>de</strong> la réglementationqui sera représenté, si l’ organisme est àstructure moniste, par le conseil d’administrationet le directeur général ou, dans le casd’une structure duale, par le conseil <strong>de</strong> surveillanceet le directoire ;ııle principe <strong>de</strong>s « quatre yeux » imposant la désignationd’au moins <strong>de</strong>ux personnes en charge<strong>de</strong> la direction effective <strong>de</strong> l’ organisme ;ıı4 fonctions clés (gestion <strong>de</strong>s risques, audit,conformité et actuariat) dotées <strong>de</strong> responsablesqui, lorsque <strong>de</strong>s circonstances exceptionnellesl’ exigent, peuvent <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r àêtre entendus par les organes collégiaux,hors la présence du management ;ıı<strong>de</strong>s exigences renforcées en matière <strong>de</strong> compétenceet d’honorabilité touchant l’ organed’administration <strong>de</strong> gestion ou <strong>de</strong> contrôle,les dirigeants effectifs et les personnes travaillantdans les fonctions clés ; la notification<strong>de</strong>s personnes qui dirigent effectivementl’ organisme et <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong>s fonctionsclés étant prévue ;ııun processus ORSA (Own Risk and SolvencyAssessment) d’auto-évaluation par l’ organisme<strong>de</strong> ses risques et <strong>de</strong> sa solvabilité.Il est désormais indispensable que l’ ensemble<strong>de</strong>s organismes se prépare activement aux nouvellesmesures du pilier 2. L’ ACP a, dans cetteperspective, mené plusieurs actions en 2012 :ııdans le cadre <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> transposition, lesprincipales options proposées en matière <strong>de</strong>gouvernance ont été présentées, le 19 avril,au collège « assurance » <strong>de</strong> l’ ACP ;ııun article sur la gouvernance (« Une préparationnécessaire en matière <strong>de</strong> gouvernance ») aété publié dans la Revue <strong>de</strong> l’ ACP n o 9;ıılors <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong> l’ ACP du 19 octobre,les résultats <strong>de</strong> l’ enquête 2012 <strong>de</strong> préparationdu marché, notamment sur les questions traitantdu pilier 2 <strong>de</strong> gouvernance et <strong>de</strong> l’ ORSA,ont été restitués.c. Une revue active <strong>de</strong> la modélisation<strong>de</strong>s risquesUne <strong>de</strong>s principales évolutions du cadre pru<strong>de</strong>ntieldéfini par la directive Solvabilité II est la possibilitédonnée aux organismes d’assurance et<strong>de</strong> réassurance <strong>de</strong> recourir à un modèle internepour calculer leur exigence <strong>de</strong> capital, en lieuet place <strong>de</strong> la formule standard. Cette possibilitéest soumise à autorisation préalable <strong>de</strong> l’ autorité<strong>de</strong> contrôle et ne sera effective qu’avec l’ entréeen vigueur <strong>de</strong> la directive Solvabilité II.Toutefois, afin <strong>de</strong> préparer cette évolution efficacementet <strong>de</strong> façon harmonisée avec l’ EIOPA, unprocessus <strong>de</strong> précandidature a été mis en placepar l’ ACP dès novembre 2010. Des acteurs significatifsdu marché <strong>de</strong> l’ assurance se sont alorsdéclarés intéressés par le recours à <strong>de</strong>s modèlesinternes et se sont engagés dans ce processus <strong>de</strong>précandidature, à travers la livraison d’une note<strong>de</strong> synthèse décrivant leur modèle et documentantles différents composants <strong>de</strong> celui-ci.84 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ ACP a mis en œuvre <strong>de</strong>s ressources importantesen vue <strong>de</strong> faciliter la préparation du marché àl’ usage <strong>de</strong>s modèles internes. Les travaux <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s<strong>de</strong> contrôle ont été renforcés par le recoursà une cellule dédiée dont l’ activité s’est significativementdéveloppée en 2012. Pôle <strong>de</strong> référence,tant pour la doctrine et les négociations internationalesen matière <strong>de</strong> modèles internes quepour les travaux conduits chez les différentsorganismes candidats, cette structure apporteégalement une vision transversale <strong>de</strong>s pratiquesdu marché.La concentration <strong>de</strong> l’ expertise réglementaireet technique sur les modèles internes permet <strong>de</strong>renforcer l’ action <strong>de</strong> l’ ACP, en particulier dansles domaines nécessitant une approche spécifique(vie, non-vie, marché). Elle se concrétiseégalement par la mise en place progressive d’ungui<strong>de</strong> <strong>de</strong> contrôle Solvabilité II.Une coopération européenne dans le cadre du suivi <strong>de</strong>s précandidaturesmodèles internes <strong>de</strong>s groupes internationauxDans le cas <strong>de</strong>s groupes internationaux, les contrôles <strong>de</strong>l’ ACP sont menés en concertation et avec la participation<strong>de</strong>s autres superviseurs européens concernés par lemodèle interne. L’ ensemble <strong>de</strong> ces contrôles est suivi parune formation restreinte du collège européen <strong>de</strong>ssuperviseurs, auquel participe l’ EIOPA. Plusieurs cas <strong>de</strong>figure sont alors possibles : l’ ACP peut être le superviseur<strong>de</strong> l’ ensemble du groupe lorsque ce <strong>de</strong>rnier est français ;elle prend alors en charge la coordination <strong>de</strong>s contrôles.L’ Autorité peut également être le superviseur local d’ungroupe étranger qui dispose d’une filiale en <strong>France</strong>, auquelcas elle inscrit ses contrôles dans le cadre défini par lesuperviseur du groupe. Enfin, l’ ACP peut aussi être lesuperviseur consolidé d’un groupe français présent àl’ international.Ces travaux se mènent en étroite collaboration avecl’ EIOPA et avec les autres superviseurs européens, enparticulier au travers <strong>de</strong> l’ Internal Mo<strong>de</strong>ls Committee.C’est dans ce cadre que sont examinées les modalités<strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s précandidatures, pendant lapério<strong>de</strong> intérimaire courant jusqu’à l’ entrée en vigueur<strong>de</strong> Solvabilité II.Au total, les équipes <strong>de</strong> l’ ACP animent, en tant quesuperviseur consolidé, <strong>de</strong>ux comités <strong>de</strong> pilotage pourla validation <strong>de</strong> modèles internes impliquant <strong>de</strong>s filialeseuropéennes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux groupes français et elles ont conduit,avec leurs homologues, huit enquêtes conjointes sur lesaspects <strong>de</strong>s modèles ayant une inci<strong>de</strong>nce sur l’ ensembledu groupe, maison mère et filiales. Inversement, l’ ACPparticipe aux comités <strong>de</strong> pilotage <strong>de</strong> trois groupeseuropéens ayant <strong>de</strong>s filiales en <strong>France</strong>, soit onze réunionsplénières en 2012 ; elle a ainsi participé à une dizaine <strong>de</strong>visites ou d’enquêtes conjointes, avec l’ autorité <strong>de</strong> contrôledu groupe au siège <strong>de</strong> la maison mère.Dans un contexte d’incertitu<strong>de</strong> sur la dated’entrée en vigueur <strong>de</strong> Solvabilité II, <strong>de</strong>s décalagesont été observés sur certains processus<strong>de</strong> précandidature. Toutefois, l’ intérêt dumarché pour ces modèles reste réel, avec neufprocessus en cours, sur <strong>de</strong>s acteurs importants<strong>de</strong> l’ assurance et <strong>de</strong> la réassurance en <strong>France</strong>,et une vingtaine d’organismes qui envisage <strong>de</strong>recourir au modèle interne à terme, selon la<strong>de</strong>rnière enquête sur la préparation du marché.L’ examen <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> précandidatures déjàouverts se poursuit en 2013.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201285


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceB | Une surveillance renforcée liéeaux conséquences <strong>de</strong> la criseFin 2011 et début 2012, l’ ACP a porté une attentionparticulière aux organismes détenant<strong>de</strong>s obligations souveraines grecques et concernés,à ce titre, par la restructuration <strong>de</strong> la <strong>de</strong>ttepublique grecque. Elle a aussi suivi <strong>de</strong> près lafaçon dont les organismes ont traduit la baisse<strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s actions dans leurscomptes 2011, par la constitution, ou non, <strong>de</strong>provisions. (Les organismes doivent procé<strong>de</strong>r, lecas échéant, à <strong>de</strong>s dépréciations durables ligneà ligne et doivent constituer, si nécessaire, uneprovision pour risque d’exigibilité).Par ailleurs, les flux hebdomadaires <strong>de</strong> cotisationset <strong>de</strong> prestations <strong>de</strong>s assureurs vie ont étéexaminés <strong>de</strong> façon approfondie, tout au long <strong>de</strong>l’ année 2012. Ils ont été présentés et commentésà chaque séance du sous-collège sectoriel assurance<strong>de</strong> l’ ACP. L’ ACP a également mis en placeune enquête mensuelle détaillée sur les placementset a mené <strong>de</strong>s enquêtes, auprès du marché,sur la revalorisation <strong>de</strong>s taux en assurancevie (cf. encadré ci-contre).Un travail spécifique a également été conduit,en 2012, pour analyser les résultats 2011 <strong>de</strong>sorganismes les plus significatifs, lesquels ontété conviés à venir présenter et expliquer leurscomptes <strong>de</strong> résultats. De surcroît, s’agissant <strong>de</strong>sacteurs les plus significatifs, notamment ceuxcotés en bourse ou filiales <strong>de</strong> banques, une analyse<strong>de</strong>s comptes semestriels au 30 juin 2012 aété réalisée pour la première fois.De même, les conséquences pour le secteur <strong>de</strong>la prévoyance, d’une part, <strong>de</strong>s modifications législativessur l’ âge <strong>de</strong> la retraite qui accroissentla durée <strong>de</strong> versement <strong>de</strong>s rentes d’invalidité/incapacité et, d’autre part, <strong>de</strong> l’ intensification<strong>de</strong> la concurrence qui conduit à <strong>de</strong>s regroupements,ont été suivies avec attention (contrôlessur place, analyses, entretiens).Une vigilance particulière a aussi été apportéeaux organismes connaissant un fort développementdu fait d’un recours intense au courtage,qui dans certains cas n’a pas été maîtrisé. L’ ACPa, en effet, constaté que plusieurs organismesavaient mal défini les contrats qu’ils ven<strong>de</strong>ntpar ce biais et n’avaient pas accordé assez d’attentionà la tarification et à la sinistralité. Ellea rappelé que, <strong>de</strong> surcroît, la délégation <strong>de</strong> lagestion <strong>de</strong>s sinistres ne les exonère pas <strong>de</strong> leursresponsabilités vis-à-vis <strong>de</strong>s assurés.Enfin, l’ ACP a également porté son attentionsur tous les organismes pratiquant la retraite enpoints (branche 26), particulièrement touchéspar la baisse tendancielle <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>sactifs en 2011. Elle continue <strong>de</strong> les suivre <strong>de</strong> prèsen 2013, les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>meurant historiquementbas, ce qui rend très difficile le pilotage<strong>de</strong>s organismes et compromet leur rentabilité àmoyen et long terme.86 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ analyse <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> revalorisation en assurance vieAu titre <strong>de</strong>s contrôles spécifiques au secteur <strong>de</strong>l’ assurance, l’ ACP a reconduit, en 2012, en les enrichissant,ses travaux <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> revalorisation <strong>de</strong>scontrats d’assurance vie en euros. Deux enquêtes, dontles résultats ont fait l’ objet d’une publication, ont ainsi étémenées : la première 33 , effectuée <strong>de</strong>puis quatre ans,concerne les contrats <strong>de</strong> capitalisation et les contratsindividuels d’assurance vie ; la secon<strong>de</strong> 34 , lancée pour lapremière fois en 2012, traite <strong>de</strong>s contrats collectifs en cas<strong>de</strong> vie et <strong>de</strong>s plans d’épargne retraite populaire (PERP).Dans un contexte <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s placementset d’évolutions importantes <strong>de</strong>s choix d’épargne <strong>de</strong>sménages, le niveau <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> revalorisation servis auxassurés appelle en effet une vigilance particulière dusuperviseur, au regard <strong>de</strong> ses objectifs <strong>de</strong> contrôlepru<strong>de</strong>ntiel (vérification <strong>de</strong> l’ adéquation <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>sorganismes) et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s pratiques commerciales enassurance vie.Concernant les contrats individuels, l’ évolutiondéfavorable <strong>de</strong> la valorisation <strong>de</strong> certains actifs financiersdétenus par les assureurs a pesé sur la revalorisationservie aux assurés. Le taux <strong>de</strong> revalorisation moyen <strong>de</strong>scontrats individuels (pondéré par les provisionsmathématiques correspondantes), net <strong>de</strong> chargement <strong>de</strong>gestion, a ainsi continué à baisser, <strong>de</strong> 3,4 % en 2010 à 3,0 %en 2011, marquant un tassement plus prononcé que celuiobservé les années précé<strong>de</strong>ntes (4,1 % en 2007, 3,9 % en2008, 3,65 % en 2009). Une analyse en termes <strong>de</strong> seuilsmontre que seulement 13 % <strong>de</strong>s provisionsmathématiques ont été revalorisées en 2011 à un taux aumoins égal à 3,5 %. Par ailleurs, un peu plus <strong>de</strong> la moitié(56 %) <strong>de</strong>s provisions mathématiques affichent un taux <strong>de</strong>revalorisation supérieur à 3,0 %.Concernant les contrats collectifs, une baisse i<strong>de</strong>ntique dutaux <strong>de</strong> revalorisation moyen net <strong>de</strong> chargement <strong>de</strong>gestion est observée, <strong>de</strong> 3,4 % en 2010 à 3,0 % en 2011.Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s contrats collectifs, correspondant à65 % <strong>de</strong>s provisions mathématiques (contre 91 % dans lecas <strong>de</strong>s contrats individuels), a été revalorisée en 2011 àun taux inférieur à celui <strong>de</strong> 2010. A contrario, 24 % <strong>de</strong>sprovisions mathématiques (contre 2 % dans le cas <strong>de</strong>scontrats individuels) ont enregistré un relèvement <strong>de</strong> leurtaux <strong>de</strong> revalorisation net sur la pério<strong>de</strong>, tandis que 11 %<strong>de</strong>s provisions mathématiques ont été revalorisées en2011 au même taux qu’en 2010.L’ ACP reconduira en 2013 ces <strong>de</strong>ux enquêtes afin <strong>de</strong>s’assurer que les organismes continuent à faire preuve <strong>de</strong>pru<strong>de</strong>nce dans la définition <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> revalorisation.33. Analyses et Synthèses n o 6 <strong>de</strong> l’ ACP – Juin 2012.34. Analyses et Synthèses n o 7 <strong>de</strong> l’ ACP – Juin 2012.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201287


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceDes actions renforcées pour obtenir les documents <strong>annuel</strong>s dans les délaisL’ année 2012 a été marquée par une intensification<strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> l’ ACP en vue d’obtenir, dans les délaisréglementés, l’ intégralité <strong>de</strong>s documents <strong>annuel</strong>s,allant jusqu’à l’ ouverture par le collège <strong>de</strong> procéduresd’injonction assorties d’astreinte.La première vague <strong>de</strong> relance <strong>de</strong>s documents <strong>annuel</strong>s 2011 adémarré dès la fin <strong>de</strong> l’ été 2012, pour les organismes n’ayantrien envoyé ou n’ayant envoyé qu’une partie <strong>de</strong>s documents.Les mutuelles ayant fait l’ objet d’une double relance au titre<strong>de</strong>s comptes 2010, soit une douzaine, ont directement reçuun courrier <strong>de</strong> la part du premier secrétaire général adjoint.Les autres, plus <strong>de</strong> 300, ont reçu un premier courrier <strong>de</strong> lapart du directeur du Contrôle. Parmi ces <strong>de</strong>rnières, 228avaient déjà fait l’ objet d’une première relance au titre <strong>de</strong>scomptes 2010. Au 17 octobre 2012, près <strong>de</strong> 80 mutuelles etunions n’avaient toujours pas régularisé leur situation. Lesprési<strong>de</strong>nts et directeurs <strong>de</strong> ces mutuelles et unions ont doncreçu, fin octobre 2012, un second courrier <strong>de</strong> relance, signécette fois par le premier secrétaire général adjoint.Par ailleurs, plus <strong>de</strong> 60 mutuelles et unions ont réponduque leur assemblée générale se tiendrait au cours du<strong>de</strong>rnier trimestre 2012. Contrairement aux sociétésd’assurance, les organismes relevant du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> lamutualité n’ont pas l’ obligation <strong>de</strong> tenir une assembléegénérale approuvant leurs comptes dans les six moissuivant la clôture <strong>de</strong> l’ exercice. Ces mutuelles et unions fontl’ objet d’un suivi particulier et seront relancées, sinécessaire, à l’ issue du délai <strong>de</strong> 30 jours suivant la tenue <strong>de</strong>leur assemblée générale. Une évolution <strong>de</strong> laréglementation sur ce point est actuellement en discussion.En 2012, le sous-collège sectoriel assurance <strong>de</strong> l’ ACP aouvert pour la première fois <strong>de</strong>s procédures d’injonctionassorties d’astreinte à l’ encontre <strong>de</strong> trois mutuelles, <strong>de</strong>uxau titre <strong>de</strong>s comptes 2010, désormais terminées, et uneautre au titre <strong>de</strong>s comptes 2011, toujours en cours.La connaissance <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> ces organismes s’estaccrue en 2012 et <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> contrôle ciblées ont puêtre mises en place. Un certain nombre <strong>de</strong> contrôles surplace ont permis <strong>de</strong> régler <strong>de</strong>s situations problématiquesà court terme. Par ailleurs, dans le cadre du contrôlepermanent, un processus <strong>de</strong> mise en conformité a étéreconduit en 2012 à l’ égard <strong>de</strong>s organismes qui nerespectaient pas certaines dispositions du co<strong>de</strong> et pourlesquels un contrôle sur place ne se justifiait pas.C | Des contrôles spécifiques liés àl’ assuranceL’ Autorité a accru, en 2012, son effort <strong>de</strong> contrôlesthématiques et d’étu<strong>de</strong>s transversales, en complément<strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> suivi pru<strong>de</strong>ntiel individuelmenées par les briga<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle. Ainsi, lesservices d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ ACP ont conduit <strong>de</strong>s analysestransversales sur la collecte ou les placements<strong>de</strong>s assureurs, basées sur l’ exploitationd’enquêtes ou <strong>de</strong> collectes réglementaires, quipermettent d’apporter un éclairage sur les principalesévolutions. Selon leur nature, ces travauxportent sur l’ ensemble du secteur (étu<strong>de</strong> <strong>annuel</strong>ledétaillée sur la structure <strong>de</strong>s placements) ou surle seul secteur <strong>de</strong> l’ assurance vie (examen trimestriel<strong>de</strong> la collecte et <strong>de</strong>s placements).a. L’ étu<strong>de</strong> <strong>annuel</strong>le sur les placements<strong>de</strong>s organismes d’assuranceLa direction <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ ACP et la directiongénérale <strong>de</strong>s Statistiques <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>renouvellent chaque année, <strong>de</strong>puis 2009, une analysedétaillée <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s placements <strong>de</strong>sorganismes d’assurance, vie et non-vie 35 , donnantlieu à publication. En 2012, le champ d’examen <strong>de</strong>l’ étu<strong>de</strong>, sur la base <strong>de</strong>s données à fin 2011, a étéélargi aux mutuelles et institutions <strong>de</strong> prévoyance.L’ échantillon ainsi constitué rassemble désormaisplus <strong>de</strong> 600 organismes (contre 314 en 2011).Si la composition du portefeuille <strong>de</strong>s assureurs,pris dans leur ensemble, varie peu en 2011 avec<strong>de</strong>s placements, après mise en transparence<strong>de</strong>s OPCVM détenus, toujours majoritairement35. Cf. « Les placements <strong>de</strong>s organismes d’assurance à fin 2011 », Bulletin <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> n o 189, 3 e trimestre 2012.88 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


investis en titres <strong>de</strong> créance (73 %) puis en actions(13,0 %, dont 9,5 % d’actions cotées), unaccroissement sensible <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s titres lesplus liqui<strong>de</strong>s (OPCVM monétaires et titres <strong>de</strong>créance <strong>de</strong> durée initiale inférieure à un an) estcependant observé.L’ étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure par type d’instrumentmet en outre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s différences dansles choix d’allocation d’actifs selon le type d’organisme.La prépondérance <strong>de</strong>s titres <strong>de</strong> créanceest notamment plus marquée chez les assureursvie et mixtes (75,3 %) que chez les assureursnon-vie (54,3 %), tandis que ces <strong>de</strong>rniers détiennentune part sensiblement plus importanted’actions non cotées (15,7 %, contre 2,2 % pourles assureurs vie et mixtes), reflet <strong>de</strong>s participationsintra-groupe qu’ils portent.Les mutuelles et les institutions <strong>de</strong> prévoyance(IP) ont <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> placements relativementproches <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’ assurance vie. Les IPse distinguent néanmoins par une part d’actifsimmobiliers plus forte que celle <strong>de</strong>s placementsdétenus sous forme d’actions (respectivement10 % et 5 %), au contraire <strong>de</strong>s mutuelles (respectivement5 % et 10 %) et <strong>de</strong>s assureurs vie.Le recentrage sur l’ économie nationale, amorcéen 2010, se confirme en 2011 avec une proportion<strong>de</strong> titres émis par <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts (hors titres noncotés et hors immobilier), après mise en transparence<strong>de</strong>s OPCVM, qui ressort en hausse, à fin2011, à plus <strong>de</strong> 44 % du portefeuille, contre 41 %en 2010. Les principaux secteurs bénéficiairesen <strong>France</strong> <strong>de</strong>s placements <strong>de</strong>s assureurs pour2011 <strong>de</strong>meurent le secteur bancaire (19,4 %,contre 17,4 % en 2010), celui <strong>de</strong>s administrationspubliques (16,3 %, contre 14,4 % en 2010)et celui <strong>de</strong>s sociétés non-financières (6,6 % en2011 contre 7 % en 2010).b. L’ analyse trimestrielle <strong>de</strong> la collecteet <strong>de</strong>s placements en assurance vieDans un contexte marqué par <strong>de</strong>s mouvements<strong>de</strong> décollecte en assurance vie, les outils <strong>de</strong> suivirapproché <strong>de</strong>s flux mis en place à <strong>de</strong>s fins pru<strong>de</strong>ntiellesfont également l’ objet d’une exploitationtransversale trimestrielle. Rapprochées<strong>de</strong>s données collectées sur les placements <strong>de</strong>sassureurs vie, elles permettent <strong>de</strong> fournir uneinformation complète et régulière sur les faitssaillants <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>.Les analyses mettent notamment en évi<strong>de</strong>ncela poursuite en 2012, mais avec une moindreampleur, du phénomène <strong>de</strong> décollecte observéen fin d’année 2011. La collecte nette cumulée,négative sur les neuf premiers mois <strong>de</strong> l’ année,se redresse toutefois en fin d’année. Les rachatsse stabilisent à <strong>de</strong>s niveaux plus faibles que ceux<strong>de</strong> l’ année 2011.La structure <strong>de</strong>s placements, en termes <strong>de</strong> nature<strong>de</strong> titres, évolue peu. Quelques assureursaccroissent cependant légèrement la part <strong>de</strong>leurs placements en obligations privées nonbancaires, tandis que d’autres réduisent leurexposition aux actions. La diminution, continueau cours <strong>de</strong> l’ année 2012, <strong>de</strong>s expositions<strong>de</strong>s assureurs vie aux titres souverains <strong>de</strong>s Étatspériphériques <strong>de</strong> la zone euro constitue le principalfait marquant.Les plus-values latentes sur les portefeuilles détenuspar les assureurs, qui reflètent les évolutions<strong>de</strong>s marchés financiers, ont fortement augmenté àpartir du troisième trimestre, en lien avec la baisse<strong>de</strong>s taux obligataires, pour atteindre un niveauélevé, supérieur à celui observé avant la crise.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201289


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.2 Le secteur <strong>de</strong> l’ assurancec.Le contrôle <strong>de</strong>s systèmes d’informationLe contrôle <strong>de</strong>s systèmes d’information <strong>de</strong>s organismesd’assurance s’est poursuivi en 2012, avecune dominante liée à l’ appui <strong>de</strong>s revues <strong>de</strong>s modèlesinternes, en examinant la qualité <strong>de</strong>s projetsinformatiques supports. La démarche suiviepar l’ ACP a été partagée avec la place lors d’uneconférence sur le contrôle <strong>de</strong>s systèmes d’information(cf. encadré).Une conférence sur le contrôle<strong>de</strong>s systèmes d’information dansles banques et les organismesd’assuranceLa conférence sur le contrôle <strong>de</strong>s systèmesd’information en banque et en assurance, organiséepar l’ ACP le 27 novembre 2012, a souligné lespréoccupations communes <strong>de</strong> la part du superviseurdans les <strong>de</strong>ux secteurs : la gouvernance <strong>de</strong>s systèmesd’information, leur bon fonctionnement, la maîtrise <strong>de</strong>leur sécurité et <strong>de</strong> leur continuité ainsi que la qualité<strong>de</strong>s données gérées.Les principales conclusions <strong>de</strong>s contrôles conduits parl’ ACP ont également été présentées : la complexité <strong>de</strong>ssystèmes d’information <strong>de</strong>vient telle, que leur maîtriserequiert <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> rationalisation ; et lagouvernance <strong>de</strong>s systèmes d’information estinsuffisamment intégrée dans la gouvernance globale<strong>de</strong>s organisations. Ces <strong>de</strong>ux éléments pèsent sur laqualité <strong>de</strong>s données. Enfin, face à la sophistication <strong>de</strong>sattaques, le niveau <strong>de</strong> sécurité interne et externeapparaît hétérogène.L’ avenir proche <strong>de</strong>vrait faire écho à ces préoccupations :en assurance, le futur régime Solvabilité II accroîtra lesexigences formelles en matière <strong>de</strong> cartographie <strong>de</strong>srisques, <strong>de</strong> gouvernance, <strong>de</strong> contrôle interne et <strong>de</strong>qualité <strong>de</strong>s données. Concernant les établissements <strong>de</strong>crédit, les contraintes <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> la complexité sefont croissantes, sous la pression <strong>de</strong> l’ innovationfinancière comme <strong>de</strong> la consolidation du secteur.La réflexion débutée en 2012 par l’ ACP sur le cloudcomputing, en lien avec la profession, s’inscrit pleinementdans cette perspective. Il s’agira <strong>de</strong> dégager les enjeux, lespossibilités et les dangers afférents à une délocalisationcomplète <strong>de</strong>s ressources et données informatiques.d.Le suivi <strong>de</strong> la couverture du risque <strong>de</strong>dépendanceL’ année 2012 a vu la mise en place d’une nouvelleunité, le groupe permanent d’enquêtes <strong>de</strong>sorganismes d’assurance, au sein <strong>de</strong> la direction<strong>de</strong>s Contrôles spécialisés et transversaux. Dansce cadre, <strong>de</strong>s travaux relatifs à la couverture durisque <strong>de</strong> dépendance ont été engagés au secondsemestre, à la fois sur la protection offerteaux assurés par les contrats existants sur lemarché et sur l’ équilibre financier <strong>de</strong> ces engagementspour les assureurs.D | L’ approfondissement <strong>de</strong>smodalités <strong>de</strong> travail au sein<strong>de</strong>s collèges <strong>de</strong> superviseursL’ activité internationale <strong>de</strong>s groupes d’assurancerend nécessaire une coopération entre contrôleurspermettant d’évaluer la solvabilité d’un groupedans son ensemble. Dans ce cadre, les collèges <strong>de</strong>contrôleurs ont vocation à regrouper les représentants<strong>de</strong>s autorités responsables du contrôle <strong>de</strong>sdifférentes entités composant un groupe d’assurance,sous la prési<strong>de</strong>nce en principe <strong>de</strong> l’ autoritéen charge <strong>de</strong> la tête du groupe. Ces collèges ontpour but d’échanger <strong>de</strong>s informations et d’examinerla situation financière globale du groupe et <strong>de</strong>chacune <strong>de</strong> ses principales entités, afin <strong>de</strong> coordonnerles actions <strong>de</strong> supervision. Les collèges <strong>de</strong>contrôleurs sont considérés comme une <strong>de</strong>s réponsespermettant <strong>de</strong> prévenir ou <strong>de</strong> remédier auxdifficultés <strong>de</strong>s groupes financiers internationaux.La coopération entre superviseurs et l’ organisation<strong>de</strong>s collèges dans le cadre réglementaire actuelsont encadrées par <strong>de</strong>s protocoles signés parles autorités <strong>de</strong>s États membres <strong>de</strong> l’ Union européenneet par <strong>de</strong>s lignes directrices <strong>de</strong> l’ autoritéeuropéenne (EIOPA), complétées par <strong>de</strong>s principescommuns adoptés en janvier 2009 avecl’ autorité européenne en charge <strong>de</strong> la supervisionbancaire (EBA). Cette coopération intersectorielleest rendue nécessaire par l’ existence <strong>de</strong>conglomérats financiers comportant <strong>de</strong>s filialesdans les <strong>de</strong>ux secteurs financiers, ce qui est lecas en <strong>France</strong> <strong>de</strong> plusieurs grands groupes bancairesqui détiennent <strong>de</strong>s entités <strong>de</strong> taille significativedans le secteur <strong>de</strong>s assurances.90 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


La réglementation communautaire intègre <strong>de</strong>manière limitée ce type d’organisation dans lesdirectives actuelles, mais les protocoles adoptéspar la Conférence européenne <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong>contrôle, ancêtre <strong>de</strong> l’ EIOPA, en ont étendu lechamp. La directive Solvabilité II poursuit l’ extension<strong>de</strong>s collèges <strong>de</strong> contrôleurs placés sousla prési<strong>de</strong>nce du contrôleur du groupe. Elle comporte<strong>de</strong>s règles pour la composition du collègeainsi que pour la désignation du contrôleur dugroupe. Celui-ci dispose <strong>de</strong> pouvoirs spécifiquespour le contrôle <strong>de</strong> la solvabilité du groupe relevantdu collège qu’il prési<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s entités qui lecomposent, notamment en matière <strong>de</strong> validation<strong>de</strong>s modèles internes. Elle édicte également <strong>de</strong>sprincipes <strong>de</strong> coopération, d’échange d’informationsainsi que <strong>de</strong> consultation entre les participantsaux collèges.En 2012, les directions du contrôle <strong>de</strong>s assurances<strong>de</strong> l’ ACP ont organisé <strong>de</strong>s réunions associantles superviseurs concernés <strong>de</strong>s groupesdont la tête <strong>de</strong> groupe est française et les filialessituées dans l’ Union européenne ou en <strong>de</strong>hors.À ce titre, l’ ACP est contrôleur <strong>de</strong> 15 groupes.Les directions du contrôle <strong>de</strong>s assurances ontaussi assisté aux réunions <strong>de</strong>s collèges animéspar une autre autorité, dès lors qu’il existe unefiliale en <strong>France</strong> : l’ ACP est membre <strong>de</strong> huit collègesen tant qu’autorité d’un pays d’accueil.De surcroît, dans le cadre <strong>de</strong> l’ examen <strong>de</strong>s modèlesinternes <strong>de</strong>s groupes qui ont déposé uneprécandidature, les directions du contrôle ontorganisé <strong>de</strong>s séances ad hoc entre les superviseurseuropéens concernés, pour examiner ensembleles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’amélioration à apporteraux modèles développés pour les groupes dansleur globalité (maison mère et filiales). Six réunionsconcernant <strong>de</strong>ux groupes français ayantune présence internationale ont ainsi eu lieu en2012. En outre, l’ ACP a participé à six réunionsorganisées par ses homologues étrangers dans lemême cadre, pour les filiales françaises <strong>de</strong> troisgroupes européens.Le Conseil <strong>de</strong> stabilité financière et le G20 ont réaffirméà plusieurs reprises la nécessité d’amélioreret <strong>de</strong> rendre encore plus effective la coopérationentre superviseurs <strong>de</strong>s groupes internationaux.Ce renforcement <strong>de</strong> la coopération est renduencore plus marqué par le projet <strong>de</strong> publier, aucours <strong>de</strong> l’ année 2013, une liste <strong>de</strong>s groupesd’assurance internationaux qui seront jugés systémiques(G-SII).L’ i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s organismes d’assurance d’importance systémique(G-SIIs- Global Systemically Important Insurers)Les travaux relatifs aux institutions financièressystémiques, menés sous l’ égi<strong>de</strong> du Conseil <strong>de</strong> stabilitéfinancière (CSF), ont porté non seulement sur le secteurbancaire (cf. encadré supra) mais également sur lesorganismes d’assurance.À l’ instar du Comité <strong>de</strong> Bâle pour les banques, l’ IAIS apublié, en 2012, une méthodologie d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>sassureurs systémiques, cohérente avec celle utilisée pourle secteur bancaire mais adaptée aux spécificités <strong>de</strong>l’ assurance. S’appuyant sur l’ analyse concluant que lesactivités d’assurance dites « traditionnelles » font peserun risque limité sur le système financier, l’ IAIS metl’ accent, dans la définition <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> mesure ducaractère systémique <strong>de</strong>s assureurs, sur l’ importance <strong>de</strong>sactivités dites « non traditionnelles ». Parmi celles-ci, elleretient par exemple les garanties financières (incluantnotamment les activités <strong>de</strong>s assureurs dits « monolines »),ainsi que les activités financières ne constituant pas <strong>de</strong>sopérations d’assurance. Les autres indicateurs utiliséssont, <strong>de</strong> même que pour le secteur bancaire, la taille, lecaractère international <strong>de</strong>s activités, l’ importance <strong>de</strong>srelations avec les autres institutions financières(interconnexion) et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> substituabilité.En 2012, l’ ACP a activement participé aux travauxd’i<strong>de</strong>ntification, sur la base <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l’ exercice2011, <strong>de</strong>s organismes d’assurance systémiques. Elle aégalement contribué à l’ élaboration du documentconsultatif <strong>de</strong> l’ IAIS sur la définition <strong>de</strong>s mesures queles pays concernés, par la supervision <strong>de</strong>s organismesd’assurance systémiques, <strong>de</strong>vront mettre en place.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201291


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.3 Les liens financiers entre banque et assurance3.3 Les liens financiers entrebanque et assuranceA | L’ analyse du financementapporté aux maisons mèresbancairesAutorité intégrée supervisant à la fois les établissements<strong>de</strong> crédit et les organismes d’assurance,l’ ACP porte une attention particulière aux expositionscroisées entre les <strong>de</strong>ux secteurs d’activitéet, plus largement, aux liens qui peuvent lesunir. Ces liens sont d’autant plus importants en<strong>France</strong> que la plupart <strong>de</strong>s grands groupes bancairesont créé <strong>de</strong>s compagnies d’assurance, tanten vie qu’en non-vie, qui proposent, via le réseau<strong>de</strong>s agences bancaires, <strong>de</strong>s produits d’assuranceaux clients <strong>de</strong> leur maison mère. Ces filiales sont<strong>de</strong>venues, notamment en assurance vie, <strong>de</strong>s acteursmajeurs du secteur français.Même en l’ absence <strong>de</strong> filiales dédiées, les établissements<strong>de</strong> crédit ont noué <strong>de</strong>s partenariatsindustriels forts avec <strong>de</strong>s compagnies d’assurancepour proposer une palette élargie <strong>de</strong> produits àleurs clientèles. Inversement, quelques groupesd’assurance ont créé <strong>de</strong>s filiales bancaires quiproposent <strong>de</strong>s produits ciblés, souvent <strong>de</strong>s créditsou <strong>de</strong>s produits d’épargne (comptes livrets, parexemple) à leurs clients, mais la taille <strong>de</strong> ces filialesbancaires <strong>de</strong>meure très réduite, notammentsi on la compare au marché dans son ensemble.La réglementation européenne impose <strong>de</strong>s mesuresspécifiques <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s conglomérats financiersafin <strong>de</strong> surveiller les liens financiers entre les<strong>de</strong>ux secteurs et éviter notamment la propagation<strong>de</strong> chocs d’un secteur à l’ autre. Les directions ducontrôle <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong>s assurancesont donc porté une attention particulière àces aspects, notamment à la détention croisée <strong>de</strong>fonds propres et au financement apporté par lesassureurs aux établissements <strong>de</strong> crédit.À l’ occasion <strong>de</strong> contrôles sur place et d’entretiensmenés par les briga<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle du secteur <strong>de</strong>l’ assurance, un recensement <strong>de</strong>s créances intragroupeexistant au sein <strong>de</strong>s organismes d’assurancedétenues par un conglomérat bancaire français aété mené. Différentes situations ont été constatées.Les filiales d’assurance <strong>de</strong>s principaux groupesbancaires français détiennent toutes <strong>de</strong>s instruments<strong>de</strong> fonds propres <strong>de</strong> leur groupe d’appartenance(<strong>de</strong>s titres subordonnés entrant, soit dansles fonds propres <strong>de</strong> base – Tier 1 – soit dans lesfonds propres complémentaires – Tier 2). Cettesituation n’est pas interdite par la réglementation,mais elle constitue toutefois une préoccupationpour le superviseur puisqu’elle crée un mouvementcirculaire <strong>de</strong> fonds propres susceptibled’affaiblir les conglomérats, même si leurs têtesbancaires déduisent, au titre <strong>de</strong> la surveillancecomplémentaire à laquelle elles sont astreintes,ces fonds propres auto-détenus pour le calcul duratio <strong>de</strong> solvabilité bancaire du conglomérat.Le collège restreint <strong>de</strong> l’ ACP, saisi <strong>de</strong> ces constats,a recommandé que, pour prendre pleinement encompte les effets pru<strong>de</strong>ntiels <strong>de</strong> cette détentioncroisée <strong>de</strong> fonds propres, les filiales d’assurance<strong>de</strong>s groupes bancaires se voient appliquer unmo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul renforcé <strong>de</strong> leur solvabilité.Aussi, l’ ACP a-t-elle procédé à un calcul <strong>de</strong> lacouverture <strong>de</strong> l’ exigence <strong>de</strong> solvabilité, en corrigeantle montant total <strong>de</strong>s éléments constitutifs<strong>de</strong> la marge <strong>de</strong> solvabilité du montant <strong>de</strong>s instruments<strong>de</strong> fonds propres détenus dans le groupebancaire d’origine. Après correction, la couverture<strong>de</strong> l’ exigence <strong>de</strong> solvabilité <strong>de</strong> chaque organismedoit rester supérieure à 100 %, ce qui peutimpliquer en cas d’insuffisance <strong>de</strong>s mesures correctives<strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s groupes concernés.Les titres émis par le secteur bancaire (obligationsseniors ou titres sécurisés <strong>de</strong> type obligationsfoncières ou obligations à l’ habitat) figurent asseztraditionnellement parmi les placements <strong>de</strong>s organismesd’assurance, d’autant que le secteur bancaireest l’ un <strong>de</strong>s plus importants émetteurs surles marchés pour assurer le refinancement <strong>de</strong> sonactivité <strong>de</strong> prêts. S’agissant <strong>de</strong>s bancassureurs,les filiales d’assurance concentrent plus spécifiquementleurs interventions sur leur groupe d’appartenance,mais pas exclusivement. L’ exposition<strong>de</strong>s filiales d’assurance sur leur groupe d’appartenanceest surveillée attentivement par l’ ACP. Pluslargement, l’ exposition aux secteurs bancaires <strong>de</strong>pays sous assistance ou aux établissements fragilisésa aussi été surveillée.92 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


B | L’ exposition <strong>de</strong>s assureurs vieau secteur bancaireAu cours <strong>de</strong>s trois premiers trimestres <strong>de</strong> l’ année2012, la part <strong>de</strong>s placements <strong>de</strong>s assureursvie en titres émis par le secteur bancaire, actionsou titres <strong>de</strong> créance, est restée relativementstable autour <strong>de</strong> 23 % du total <strong>de</strong>s placements.Les assureurs ont cependant renforcé le poids<strong>de</strong> leurs investissements en obligations ordinaireset sécurisées, au détriment <strong>de</strong> la part enactions et obligations subordonnées bancaires.Par ailleurs, le financement du secteur bancairefrançais par les assureurs vie continue <strong>de</strong> s’opéreressentiellement sous la forme <strong>de</strong> titres <strong>de</strong>créance, majoritairement <strong>de</strong> court terme.Flux d’épargne <strong>de</strong>s ménages et inci<strong>de</strong>nce sur les bancassureursL’ ACP, en liaison avec la direction générale <strong>de</strong>s Statistiques<strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, a poursuivi en 2012 ses travaux,entamés en 2011, sur l’ évolution <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> placementsfinanciers <strong>de</strong>s ménages et son inci<strong>de</strong>nce sur les groupes<strong>de</strong> bancassurance. L’ objet <strong>de</strong> ces analyses, complétées par<strong>de</strong>s entretiens avec les directions commerciales ou cellesen charge du pilotage <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> la clientèle <strong>de</strong> détail,consiste notamment à examiner les stratégies mises enœuvre au sein <strong>de</strong>s groupes distribuant la gammecomplète <strong>de</strong> produits financiers, afin d’apprécier dansquelle mesure elles pouvaient avoir influencé lesévolutions constatées.Ces travaux ont fait l’ objet <strong>de</strong> publications au Bulletin <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> et dans les Analyses et Synthèses (n o 10 <strong>de</strong>décembre 2012).L’ Autorité est en effet particulièrement attentive àl’ évolution <strong>de</strong>s placements financiers <strong>de</strong>s ménages, dontle flux a fléchi au cours <strong>de</strong> l’ année 2012 et dont lacomposition s’est modifiée fortement <strong>de</strong>puis 2011, audétriment <strong>de</strong> l’ assurance vie. Les conséquences <strong>de</strong> cesévolutions sur la situation pru<strong>de</strong>ntielle et financière <strong>de</strong>sgroupes <strong>de</strong> bancassurance font l’ objet d’un suiviparticulier, pour apprécier les impacts sur le coût <strong>de</strong> lacollecte <strong>de</strong> ressources et sur les plans d’adaptation auxfutures normes <strong>de</strong> liquidité.Le flux net <strong>de</strong>s principaux placements financiers <strong>de</strong>sménages a continué <strong>de</strong> décroître au premier semestre 2012.Mesuré en glissement <strong>annuel</strong>, le flux d’épargnereprésentait ainsi 85,2 milliards d’euros à fin juin 2012,diminuant <strong>de</strong> façon régulière après le record <strong>de</strong>septembre 2011 à 120,7 milliards d’euros. Comme en 2011,dans un contexte d’incertitu<strong>de</strong> économique, les ménagesont privilégié les produits bancaires les plus liqui<strong>de</strong>s etconsidérés comme plus sûrs, au détriment notamment<strong>de</strong>s OPCVM et <strong>de</strong> l’ assurance vie. Le mouvement <strong>de</strong>réallocation engagé en 2011 s’est donc poursuivi, maisavec toutefois une moindre ampleur.Suite page suivanteACPRapport <strong>annuel</strong> 201293


2 Contribuer à la stabilité du système financier3 ) Le contrôle pru<strong>de</strong>ntiel3.3 Les liens financiers entre banque et assuranceFlux d’épargne <strong>de</strong>s ménages et inci<strong>de</strong>nce sur les bancassureurs (suite)❫❫Principaux placements financiers <strong>de</strong>s ménages français (flux calculés sur quatre trimestres, en milliards d’euros)Mars2010Juin2010Sept.2010• Placements bancaires 20,7 23,5 24,8 35,2 41,2 52,8 64,1 59,8 71,4 71,0• Placements non bancaires 88,0 79,4 73,6 73,3 67,4 58,2 56,6 40,9 24,6 14,3dont contrats d’assurance vie* 86,2 88,7 91,5 86,5 74,4 63,9 53,0 34,0 18,5 8,5dont parts d’OPCVM -19,4 -27,2 -29,9 -28,5 -24,4 -19,3 -16,3 -11,0 -12,1 -9,3dont titres <strong>de</strong> créances et actions 21,1 17,9 12,1 15,4 17,4 13,6 20,0 17,9 18,3 15,0Total <strong>de</strong>s principauxplacementS financiersDéc.2010Mars2011Juin2011Sept.2011Déc.2011Mars2012Juin2012108,7 102,9 98,4 108,5 108,6 111,0 120,7 100,7 96,0 85,2Source : comptes financiers, <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>.* Les flux d’assurance vie sont mesurés par les flux <strong>de</strong> provisions techniques sur l’ ensemble <strong>de</strong>s contrats (collectifs et individuels).Après une fin 2011 difficile et un premier semestre 2012incertain, l’ assurance vie a enregistré <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> collectenette légèrement positifs au <strong>de</strong>rnier trimestre 2012.Au cours du <strong>de</strong>rnier trimestre 2012, le secteur <strong>de</strong> l’ assurancevie a enregistré à nouveau une collecte nette, alors mêmeque <strong>de</strong>s flux positifs importants étaient enregistrés dans lemême temps sur les livrets A et les livrets <strong>de</strong> développementdurable (+ 31,8 milliards d’euros selon <strong>de</strong>s chiffres <strong>de</strong> laCaisse <strong>de</strong>s dépôts), dans le prolongement du premierrelèvement <strong>de</strong>s plafonds intervenu le 1 er octobre. Le surcroît<strong>de</strong> collecte observé sur les livrets d’épargne réglementées’est en effet opéré essentiellement à partir <strong>de</strong>s autrescomptes sur livrets et <strong>de</strong>s dépôts à vue dans les banques.❫❫Évolution <strong>de</strong> la collecte nette <strong>de</strong> l’ assurance vie (contrats individuels, en milliards d’euros)La collecte s’effectueà un rythme soutenu et continuLe marché entre en décollecteLe marché traverseune phase d’incertitu<strong>de</strong>100806040200-20-40-60-80-100Collecte nette <strong>de</strong>s 6 groupes <strong>de</strong> bancassuranceCollecte nette <strong>de</strong>s autres assureursSource : données <strong>de</strong>s établissements – les données <strong>de</strong> décembre sont provisoires.❫❫L’ inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> ces évolutions sur les groupes <strong>de</strong> bancassuranceEn 2011, la collecte <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> bancassurance avait étéfreinée par plusieurs phénomènes conjoncturels, dont unephase <strong>de</strong> défiance au cours <strong>de</strong> l’ été 2011. Ce phénomène nes’est pas reproduit en 2012. Les groupes <strong>de</strong> bancassuranceont enregistré, dans un contexte <strong>de</strong> décollecte globale enassurance vie, une performance relative meilleure que celle<strong>de</strong> l’ ensemble du marché, et leur collecte sur les produitsbancaires est restée dynamique. Les entretiens avec lesdirections commerciales ont fait ressortir que lesévolutions enregistrées témoignaient d’une attitu<strong>de</strong>« attentiste » <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s ménages face à <strong>de</strong> nombreusesincertitu<strong>de</strong>s, économiques mais également fiscales.94 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


La fin <strong>de</strong> l’ année 2012 a certes été marquée parun redressement <strong>de</strong> la collecte en assurance vieet par une forte augmentation <strong>de</strong>s encours dulivret A et du livret <strong>de</strong> développement durable,après le relèvement <strong>de</strong> leurs plafonds, mais lesflux d’épargne <strong>de</strong>s ménages sont susceptibles <strong>de</strong>connaître <strong>de</strong> nouvelles évolutions significativesen 2013. L’ ACP maintiendra donc sa vigilance,notamment en procédant à l’ examen <strong>de</strong>s taux<strong>de</strong> revalorisation qui auront été retenus par les assureursvie et à la mesure <strong>de</strong> l’ impact <strong>de</strong> la baissedu taux <strong>de</strong> rémunération du livret A à 1,75 % surles stratégies <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s ressources clientèlepar les établissements <strong>de</strong> crédit, pour s’assurerque ces <strong>de</strong>rniers continuent à faire preuve <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nceen la matière.C | La participation directe <strong>de</strong>sorganismes d’assurance aufinancement <strong>de</strong>s acteurséconomiquesPlusieurs organismes d’assurance ont entrepris,en 2012, <strong>de</strong> diversifier leurs placements en accordant<strong>de</strong>s financements, sous forme <strong>de</strong> prêts oud’emprunts obligataires, à différentes catégoriesd’acteurs économiques (collectivités territoriales,entreprises). Ces initiatives, qui ont parfois donnélieu à <strong>de</strong>s communications publiques, interviennentdans un contexte où assureurs et banquiersont un intérêt commun à ces transferts.La baisse du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s actifs obligatairesconduit les organismes d’assurance à rechercher<strong>de</strong>s actifs aux rémunérations plus élevées quecelles <strong>de</strong>s obligations souveraines et <strong>de</strong>s obligationsémises par les grands groupes. Du côté <strong>de</strong>sbanques originatrices, le renforcement <strong>de</strong>s exigencesréglementaires <strong>de</strong> solvabilité et <strong>de</strong> liquiditéamène les établissements <strong>de</strong> crédit à rechercher<strong>de</strong>s solutions d’allégement <strong>de</strong>s bilans.Les montants annoncés par les organismesd’assurance sont, pour le moment, faibles, tanten valeur absolue que rapportés à la taille <strong>de</strong>leurs portefeuilles <strong>de</strong> placement. Ce constat ne<strong>de</strong>vrait pas sensiblement évoluer en 2013, lesorganismes cherchant à affiner leurs dispositifset à en tester la pertinence.Les règles <strong>de</strong> diversification <strong>de</strong>s placements<strong>de</strong>s organismes d’assurance se font en harmonieavec les réglementations existantes (co<strong>de</strong>monétaire et financier et co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances)et en conservant la pru<strong>de</strong>nce qui doit s’attacherà cette diversification. Dans la plupart <strong>de</strong>s cas,les organismes d’assurance souhaitent conserverune participation <strong>de</strong>s banques aux financementsaccordés, d’une part, pour assurer lagestion opérationnelle <strong>de</strong>s prêts – les banquesservant d’agent <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s flux – maisaussi, d’autre part, pour avoir un alignement <strong>de</strong>sintérêts et éviter une sélection biaisée.Les prêts aux collectivités territoriales ont été l’ un<strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> cette diversification <strong>de</strong>s placements en2013, avec un succès qui semble encore mitigé. Lesorganismes d’assurance souhaitent délivrer <strong>de</strong>sprêts <strong>de</strong> longue durée, amortissables et à taux fixe.Les organismes d’assurance se sont égalementintéressés à un segment plus traditionnel et plusproche <strong>de</strong> leurs investissements : les financements<strong>de</strong> biens immobiliers à usage commercialavec garantie hypothécaire attachée au financementavec <strong>de</strong>s initiatives structurées selon différentsschémas (notamment sous forme <strong>de</strong> prêts à<strong>de</strong>s sociétés foncières ou <strong>de</strong>s rachats <strong>de</strong> créancessur le marché secondaire ou <strong>de</strong> souscriptiond’émissions obligataires). Les montants accordésont été significatifs et les biens sous-jacents sont<strong>de</strong>s immeubles <strong>de</strong> bureaux. Ces financementssont ceux pour lesquels les assureurs disposentdéjà d’un savoir-faire leur permettant d’évaluer,indépendamment <strong>de</strong> l’ apporteur, la qualité dubien, son ren<strong>de</strong>ment moyen (loyer, taux d’occupation,travaux <strong>de</strong> petite rénovation) et la possibilité<strong>de</strong> supporter la <strong>de</strong>tte contractée.Des organismes d’assurance ont mis en place <strong>de</strong>scollaborations avec <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> créditpour accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s prêts aux entreprises <strong>de</strong> tailleintermédiaire ou participer à <strong>de</strong>s placements obligatairesprivés. Les entreprises d’assurance participentdéjà très largement au financement <strong>de</strong>sgrands groupes en souscrivant aux emprunts obligatairesémis par ces <strong>de</strong>rniers. Elles tentent désormais<strong>de</strong> participer au financement <strong>de</strong>s entreprises<strong>de</strong> taille intermédiaire, ce qui suppose qu’ellescollaborent avec <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit etqu’elles se dotent <strong>de</strong> compétences en analyse durisque <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong>s entreprises. L’ ACP sera attentiveen 2013 à ce que le processus <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>sdossiers et d’analyse du risque <strong>de</strong> crédit soit structuré<strong>de</strong> façon efficace et permette <strong>de</strong> protéger lesintérêts <strong>de</strong>s assurés. Elle veillera également à ceque le risque <strong>de</strong> crédit attaché à ces financementssoit correctement reflété dans les comptes, y comprispar <strong>de</strong>s dépréciations, lorsque cela est nécessaire,pour refléter une éventuelle perte <strong>de</strong> valeur.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201295


Protéger la clientèle<strong>de</strong>s secteurs<strong>de</strong> la banqueet <strong>de</strong> l’ assurance3L’ACP veille au respect, par les personnes soumises à son contrôle, <strong>de</strong>l’ensemble <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>stinées à assurer la protection <strong>de</strong>s clientèles.Elle s’assure également <strong>de</strong> l’adéquation <strong>de</strong>s procédures et <strong>de</strong>s moyensmis en œuvre par les entités pour y parvenir. Le champ du contrôle <strong>de</strong>l’ACP concerne toutes les étapes <strong>de</strong> la commercialisation d’un produitou service : publicité, information précontractuelle, <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conseil,déroulement d’un contrat jusqu’à son dénouement…La direction du Contrôle <strong>de</strong>s pratiques commerciales est en charge <strong>de</strong>cette mission pour les secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’assurance.98Le contrôle du respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection<strong>de</strong> la clientèle108Le traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la clientèle112Les recommandations <strong>de</strong> bonnes pratiques114Les activités du pôle commun ACP/AMFACPRapport <strong>annuel</strong> 201297


1Le contrôle du respect <strong>de</strong>s règles<strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèleLe contrôle <strong>de</strong>s pratiques commerciales en chiffres79contrôles sur place conduitsau cours <strong>de</strong> l’ année 20124 030<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s écrites reçuesdans l’ année3recommandationspubliées3 976publicités analysées1.1 Les contrôles sur placeeffectués en 2012 et leursenseignementsEn 2012, les équipes <strong>de</strong> l’ ACP ont poursuivi leurscontrôles <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit, <strong>de</strong>s organismesd’assurance et <strong>de</strong> leurs intermédiaires enprivilégiant une approche ciblée sur <strong>de</strong>s thèmescomme le droit au compte, la conformité <strong>de</strong>s documentsremis à l’ emprunteur, le traitement <strong>de</strong>sréclamations et la commercialisation <strong>de</strong> contratsd’assurance vie en unités <strong>de</strong> compte constituéesd’instruments financiers complexes.Outre les contrôles effectués par l’ ACP seule,tant auprès <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit que<strong>de</strong>s organismes d’assurance, les synergies avecd’autres institutions ont été renforcées.Pour les intermédiaires en assurance, l’ ACP adélégué certains contrôles aux succursales <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> <strong>de</strong> Lille, <strong>de</strong> Lyon et <strong>de</strong> Toulouse.Dans le cadre du pôle commun, elle a réalisé<strong>de</strong>s contrôles conjointement avec l’ Autorité<strong>de</strong>s marchés financiers (AMF).A | Le secteur bancaireLe contrôle <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit a porténotamment sur la gestion du droit au compte, laconformité <strong>de</strong> la documentation commerciale etpublicitaire, la prise en charge <strong>de</strong>s réclamations,la banque à distance et le fonctionnement <strong>de</strong>scomptes.S’agissant du droit au compte, les contrôles réaliséspar l’ ACP se sont concentrés sur les dispositionslégales permettant à chacun <strong>de</strong> disposerd’un compte bancaire, quelle que soit sasituation. Il est apparu dans certains cas que leslettres <strong>de</strong> refus d’ouverture <strong>de</strong> compte ne présentaientpas les mentions nécessaires à la bonneinformation du client sur les démarches à réaliserauprès <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>. De plus, dansquelques cas, la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> a dû renouvelerà l’ établissement <strong>de</strong> crédit son injonctiond’ouvrir un compte.L’ accès aux services bancaires <strong>de</strong> base, tels quedéfinis à l’ article D. 312-5 du co<strong>de</strong> monétaire etfinancier, doit être garanti et la loi prévoit leurgratuité. Certains établissements attribuent unedurée limitée à ces services en déclenchantleur résiliation dès lors que le client souscrit à<strong>de</strong>s services complémentaires. Par ailleurs, lespersonnes bénéficiant du droit au compte ne sevoient pas toujours délivrer <strong>de</strong> carte à autorisationsystématique.98 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Certaines lacunes ont été relevées dans la formalisation<strong>de</strong>s procédures internes encadrant le droitau compte (non prise en compte <strong>de</strong> la gratuitésystématique <strong>de</strong>s services bancaires, promotion<strong>de</strong> la vente <strong>de</strong> services supplémentaires…). Laformation <strong>de</strong>s collaborateurs à ce sujet doit êtreplus développée et la non-conformité vis-à-vis dudroit au compte doit être mieux intégrée dans lacartographie <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> l’ établissement.L’ ACP s’est également intéressée à la conformité<strong>de</strong> la documentation à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l’ emprunteur.En effet, certaines communications à caractèrepublicitaire relèguent <strong>de</strong>s informations essentiellesau rang <strong>de</strong> simples mentions alors que la loiprévoit une police <strong>de</strong> caractères <strong>de</strong> taille minimalepour leur présentation. Dans le cadre <strong>de</strong> la locationavec option d’achat, il est arrivé que le véhicule présentésur le visuel ne correspon<strong>de</strong> manifestementpas aux loyers mis en avant pour son financement,ce qui pourrait s’avérer trompeur pour le client.Le caractère facultatif <strong>de</strong> l’ assurance emprunteurn’est pas systématiquement mentionné. Dans lesoffres <strong>de</strong> crédit, les informations gagneraient enclarté si une taille <strong>de</strong> caractères suffisante permettaitune lecture aisée du contrat.La prise en charge <strong>de</strong>s réclamations a fait l’ objetd’une attention particulière <strong>de</strong> l’ ACP à la suite <strong>de</strong>la publication <strong>de</strong> la recommandation 2011-R-05,qui préconise notamment une prise en compte <strong>de</strong>smanquements i<strong>de</strong>ntifiés dans les réclamations,dans un souci permanent d’amélioration <strong>de</strong> la qualité<strong>de</strong> service au client. Les contrôles ont révéléque certains établissements proposaient une lignesurtaxée pour recevoir leurs réclamations.La vente à distance <strong>de</strong> services bancaires estsoumise à une réglementation spécifique. Undélai <strong>de</strong> rétractation <strong>de</strong> 14 jours est alors accordéau client qui ne doit pas être contraint d’y renoncerpar écrit en cas d’exécution immédiate <strong>de</strong>la convention <strong>de</strong> compte. La modification <strong>de</strong>sconditions générales doit également faire l’ objetd’une notification dans les <strong>de</strong>ux mois qui précè<strong>de</strong>ntson entrée en application, ce qui n’est pastoujours proposé.Enfin, les modalités <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>scomptes ont été analysées dans plusieurs établissements.Il apparaît dans certains cas queles relevés <strong>de</strong> banque n’indiquent pas systématiquementle taux applicable au découvert,autorisé et non autorisé, ni les moyens d’accèsau médiateur. De plus, le suivi <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s surles moyens <strong>de</strong> paiement doit être conforme àla loi, qui énonce clairement que la frappe duco<strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntiel par le détenteur <strong>de</strong> la cartene suffit pas en tant que telle à démontrer quel’ opération a été autorisée par ce <strong>de</strong>rnier ; cettedisposition protège la clientèle et garantit uneparfaite confiance dans les moyens <strong>de</strong> paiementélectroniques. Les contrôles se sont aussi montrésvigilants sur d’éventuelles facturations systématiqueset abusives <strong>de</strong> la révocation, dans lesdélais légaux, d’un prélèvement autorisé.B | Le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceLes contrôles effectués au sein <strong>de</strong>s organismesd’assurance en 2012 ont notamment porté surles sujets suivants : la commercialisation <strong>de</strong>sproduits complexes en support <strong>de</strong>s contratsd’assurance vie en unités <strong>de</strong> compte, le dispositifmis en place pour le traitement <strong>de</strong>s réclamationset le respect <strong>de</strong>s exigences réglementaireset contractuelles en termes <strong>de</strong> délais.L’ ACP a vérifié comment étaient prises encompte ses recommandations portant surl’ assurance vie. S’agissant <strong>de</strong>s produits complexesqui peuvent être proposés en tant quesupports, la situation est contrastée. Ainsi, unecommunication spécifique aux adhérents etsouscripteurs sur les risques liés à la sélection<strong>de</strong>s supports complexes proposés a été, en général,mise en place par les organismes, <strong>de</strong> mêmequ’un ciblage <strong>de</strong> la clientèle et <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong>formation <strong>de</strong>s conseillers. Néanmoins, la qualité<strong>de</strong> l’ information communiquée aux clients etl’ encadrement du processus <strong>de</strong> commercialisation<strong>de</strong>s supports complexes doivent être améliorés.En effet, certains organismes contrôlésutilisent un sous-jacent difficilement appréhendableet non observable <strong>de</strong> façon individuelle surles marchés ; l’ existence, ou non, d’une garantieen capital n’est pas toujours claire, ce qui peutentraîner une confusion sur l’ objet <strong>de</strong> la garantieet le capital investi. Enfin, une insuffisance, voireune absence d’information, a été constatée sur lesconséquences d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> rachat ou d’undécès avant l’ échéance du titre sous-jacent.ACPRapport <strong>annuel</strong> 201299


3 Protéger la clientèle <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance1 ) Le contrôle du respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle1.1 Les contrôles sur place effectués en 2012 et leurs enseignementsConcernant l’ encadrement du processus <strong>de</strong> commercialisation,les contrôles ont révélé certainesinsuffisances : documents <strong>de</strong> formalisation du<strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conseil incomplets, mises en gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>la clientèle exigées par la loi omises et informationspersonnelles pas systématiquement misesà jour. Une plus gran<strong>de</strong> implication du contrôleinterne est un préalable à un meilleur encadrement<strong>de</strong> la commercialisation.L’ ACP a également porté son attention sur lerespect, par les organismes d’assurance, <strong>de</strong>sdispositions légales encadrant la recherche <strong>de</strong>scontrats d’assurance vie non réclamés par leurssouscripteurs ou leurs bénéficiaires.Depuis 2011, l’ ACP a renforcé son action concernantle règlement <strong>de</strong>s contrats d’assurance viedénoués par l’ arrivée du terme ou par le décès <strong>de</strong>l’ assuré. Elle a ainsi initié sept contrôles sur placeauprès d’assureurs représentant plus <strong>de</strong> 40 % <strong>de</strong>parts <strong>de</strong> marché en assurance vie, sur le thème<strong>de</strong>s contrats non réclamés. L’ Autorité a égalementexploité les informations transmises sur ce thèmepar les assureurs via les rapports <strong>de</strong> contrôle interne2011 et 2012. Ces contrôles ont mis en évi<strong>de</strong>ncecertaines situations non satisfaisantes.❫❫L’ i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s assurés décédésL’ article L. 132-9-3 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances disposeque les assureurs doivent s’informer dudécès éventuel <strong>de</strong> leurs assurés et consulter àcet effet le répertoire national d’i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s personnes physiques <strong>de</strong> l’ Insee (RNIPP).Conformément à la loi, certains assureurs ontd’ores et déjà soumis au RNIPP l’ intégralité <strong>de</strong>leurs portefeuilles <strong>de</strong> contrats d’assurance vie.Néanmoins, pour d’autres, <strong>de</strong>s portefeuilles <strong>de</strong>contrats, notamment en assurance collective,ont été exclus <strong>de</strong>s consultations. En outre, lamise en place, pour les consultations du RNIPP,<strong>de</strong> critères <strong>de</strong> sélection sur la base <strong>de</strong> l’ âge <strong>de</strong>sassurés et/ou du montant <strong>de</strong> la provision mathématiquedu contrat, entraîne une non-conformitéà la loi s’ils excluent <strong>de</strong> manière systématiquecertains contrats. En particulier, les assureursne doivent pas s’exonérer <strong>de</strong> leur obligation pourles contrats considérés <strong>de</strong> faible montant et ceuxdépourvus, par nature, <strong>de</strong> provision mathématique(par exemple, les contrats temporaires décès).Par ailleurs, un suivi adapté <strong>de</strong>s courriers« n’habite pas à l’ adresse indiquée » peut faciliterl’ i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s assurés décédés.Il convient <strong>de</strong> rappeler que tout retard dans l’ i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s assurés décédés entraîne plusieursconséquences défavorables pour les bénéficiaires :ııles contrats d’assurance vie souscrits antérieurementau 18 décembre 2008 prévoientmajoritairement que le montant du capital(fonds euros) est déterminé au moment dudécès. Les bénéficiaires per<strong>de</strong>nt alors le bénéficed’une revalorisation du capital ;ııle retard dans l’ i<strong>de</strong>ntification peut entraînerla prescription du capital décès et le reversementà l’ État, sans recherche <strong>de</strong>s bénéficiaires(exemple : un assuré décè<strong>de</strong> à 59 ansalors que l’ assureur applique un critère d’âge<strong>de</strong> 90 ans pour la consultation du RNIPP) ;100 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


ııla plupart <strong>de</strong>s clauses bénéficiaires prévoientun bénéficiaire <strong>de</strong> 1 er rang et <strong>de</strong>s bénéficiairessubséquents. Or, si le bénéficiaire <strong>de</strong> 1 er rangdécè<strong>de</strong> avant d’être contacté par l’ assureur,le capital revient non à ses héritiers, mais auxbénéficiaires en sous-ordre ;ııenfin, la recherche <strong>de</strong>s bénéficiaires est rendued’autant plus difficile que la découvertedu décès <strong>de</strong> l’ assuré est tardive.❫❫La recherche <strong>de</strong>s bénéficiairesL’ article L. 132-8 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances prévoitl’ obligation pour l’ assureur <strong>de</strong> rechercher lesbénéficiaires <strong>de</strong>s contrats d’assurance vie, dèsqu’il est informé du décès <strong>de</strong> l’ assuré. Lors <strong>de</strong>scontrôles sur place, les revues <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong>contrats dénoués par décès et non réglés plusd’un an à compter <strong>de</strong> la connaissance du décès,ont pu mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s dossiers pourlesquels les investigations et/ou le suivi ont étélimités, insuffisants ou inexistants.Il a également été constaté que la méthodologied’investigation était très variable d’un assureurà l’ autre, notamment sur les interlocuteurscontactés, le nombre et les délais <strong>de</strong> relance, lesconditions <strong>de</strong> saisine d’un prestataire extérieurspécialisé dans la recherche, etc. Par ailleurs, lescontrôles ont mis à nouveau en évi<strong>de</strong>nce l’ importance<strong>de</strong> la rédaction et du suivi <strong>de</strong>s clausesbénéficiaires durant la vie du contrat pour faciliterl’ i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s bénéficiaires.Enfin, la recherche <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong>s contratsdénoués par l’ arrivée du terme ne doit pas êtrenégligée, d’autant plus que les capitaux ne serevalorisent plus à compter <strong>de</strong> la date du termeet qu’il n’est en général plus adressé <strong>de</strong> relevésd’information après l’ échéance.❫❫La revalorisation post mortemL’ article L. 132-5 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances disposeque les contrats d’assurance vie comportant<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> rachat doivent préciser lesconditions dans lesquelles, en cas <strong>de</strong> décès, larevalorisation du capital garanti intervient àcompter, au plus tard, du premier anniversairedu décès <strong>de</strong> l’ assuré, jusqu’à la réception <strong>de</strong>spièces nécessaires au paiement (dispositionapplicable pour les contrats souscrits à compterdu 18 décembre 2008).Concernant les contrats souscrits avant le 18 décembre2008, il a été constaté <strong>de</strong>s pratiques trèsdiverses, suivant que le capital (fonds euros) estarrêté rétroactivement à la date du décès, à ladate <strong>de</strong> connaissance du décès ou à la date <strong>de</strong>réception <strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong>s pièces justificatives.L’ intention du législateur, en exigeant une revalorisationpost mortem pour les nouveaux contrats,était que le taux soit suffisamment incitatif pourque l’ assureur ait intérêt à rechercher les bénéficiaireset à régler le capital décès dans le délai d’unan à compter du décès. À l’ occasion d’une revue<strong>de</strong>s clauses <strong>de</strong> revalorisation post mortem <strong>de</strong> plus<strong>de</strong> 60 contrats, il a été constaté qu’environ 25 %<strong>de</strong> ces contrats revalorisent le capital décès, dansles mêmes conditions que durant la vie du contrat.En revanche, certains problèmes ont été i<strong>de</strong>ntifiésà l’ occasion <strong>de</strong> cette revue (mention explicite<strong>de</strong> l’ inexistence d’une revalorisation, absence<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> la revalorisation, conditions<strong>de</strong> revalorisation très complexes…).❫❫Le traitement <strong>de</strong>s capitaux endéshérenceDepuis 2007, la loi <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> la sécuritésociale a prévu l’ affectation au fonds <strong>de</strong> réserve<strong>de</strong>s retraites (au fonds <strong>de</strong> solidarité vieillesse<strong>de</strong>puis 2011) <strong>de</strong>s sommes issues <strong>de</strong> contratsd’assurance vie non réglées <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 30 ansà compter du terme du contrat ou du décès <strong>de</strong>l’ assuré. Afin <strong>de</strong> pouvoir satisfaire à cette obligation,l’ assureur doit au préalable i<strong>de</strong>ntifier lesdossiers dénoués par le décès ou par le terme ettracer précisément les millésimes <strong>de</strong>s dossiers sinistrés.À ce titre, l’ ACP rappelle que le traitement<strong>de</strong>s capitaux en déshérence (capitaux non réglésatteints par la prescription trentenaire) doit donnerlieu à l’ établissement d’une procédure comptable.En outre, l’ état <strong>de</strong> liquidation <strong>de</strong>s sinistres àpayer est exigé par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances, ce quipermet <strong>de</strong> vérifier l’ exactitu<strong>de</strong> et la complétu<strong>de</strong><strong>de</strong>s montants reversés à l’ État <strong>de</strong>puis 2007. À cetégard, il a été observé que les modalités <strong>de</strong> déterminationet <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s provisions pour sinistresà payer étaient perfectibles.Enfin, les pratiques en matière <strong>de</strong> revalorisation<strong>de</strong>s sommes dues à l’ État ne sont pas homogènesentre les organismes contrôlés, plusieurs assureursreversant le seul montant du capital déterminéà la date du décès.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012101


3 Protéger la clientèle <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance1 ) Le contrôle du respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle1.1 Les contrôles sur place effectués en 2012 et leurs enseignementsEn 2013, l’ ACP restera vigilante sur le respect <strong>de</strong>sdispositions législatives dont la mise en œuvrepermet le règlement au décès ou à l’ échéance <strong>de</strong>scontrats d’assurance vie.Les dispositifs mis en place pour le traitement<strong>de</strong>s réclamations peuvent dans certains cas serévéler incomplets. Dans les faits, l’ organisationdu traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la clientèlegagnerait à bénéficier d’un traitement centraliséet commun à toutes les entités d’un groupe.Les voies <strong>de</strong> recours doivent être clairement etprécisément présentées. Il est important queles procédures et organisations mises en placepermettent d’atteindre les objectifs proposés parla recommandation 2011-R-05 sur le traitement<strong>de</strong>s réclamations, entrée en vigueur <strong>de</strong>puis le 1 erseptembre 2012.Enfin, les contrôles ont porté sur le respect <strong>de</strong>sdélais légaux et contractuels, notamment enassurance automobile, qui doivent faire l’ objetd’un suivi particulier. Ainsi, l’ outil <strong>de</strong> gestion<strong>de</strong> la relation client doit permettre <strong>de</strong> retracer<strong>de</strong> manière fiable toutes les actions <strong>de</strong>s chargés<strong>de</strong> clientèle, tandis qu’une information détailléesur les possibilités d’in<strong>de</strong>mnisation doit êtremise à la disposition du client. La vigilance <strong>de</strong>scontrôles s’est aussi portée sur les délais applicablespour les résiliations qui doivent être strictementrespectés.L’ enquête <strong>de</strong> l’ ACP sur les contrats d’assurance liés aux téléphones portablesLes réclamations et appels téléphoniques reçus par l’ ACPayant mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s problématiques liées au cadrejuridique <strong>de</strong>s contrats d’assurance <strong>de</strong> téléphone portable,à leurs conditions <strong>de</strong> garantie et à la multiplicité <strong>de</strong>sacteurs impliqués dans le contrat, une enquête a étéeffectuée auprès <strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s intermédiairesd’assurance les plus représentatifs <strong>de</strong> ce marché.L’ étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s questionnaires complétés retournés à l’ ACPainsi que <strong>de</strong>s documents contractuels sollicités ont mis enexergue :ııun schéma contractuel complexe faisant intervenirune pluralité d’acteurs ;ııun libellé <strong>de</strong>s garanties comportant <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>mise en jeu souvent restrictives et <strong>de</strong>s exclusionsgénéralement excessives et non conformes, dans leurforme, aux dispositions légales ;ıı<strong>de</strong>s clauses relatives aux modifications, renouvellementet résiliation du contrat, contraires à certainesdispositions du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances.L’ ACP en tirera les conclusions en termes d’actions auprès<strong>de</strong>s entités concernées et <strong>de</strong> manière générale sur lespratiques du marché.ııun manque d’information <strong>de</strong>s assurés sur lescaractéristiques du contrat vendu et sur leurinterlocuteur pour toute <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’information,<strong>de</strong> déclaration <strong>de</strong> sinistre, <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> résiliation ou<strong>de</strong> réclamation ;102 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


C | Les intermédiairesLes intermédiaires ne font pas l’ objet d’uncontrôle permanent <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’ ACP. Chaqueentité doit d’abord être assujettie avant <strong>de</strong> fairel’ objet d’un contrôle sur place. Cela se matérialisepar l’ envoi d’une décision d’assujettissementsignée par le secrétaire général <strong>de</strong> l’ ACP.Dans le secteur <strong>de</strong> l’ assurance, tous les types d’intermédiairessont concernés par les contrôles :courtiers en assurance, agents généraux, courtiersgrossistes, comparateurs Internet ou encoreétablissements <strong>de</strong> crédit agissant en qualité d’intermédiaireen assurance.Pour être immatriculé à l’ Organisme pour leregistre <strong>de</strong>s intermédiaires en assurance (ORIAS)et ainsi exercer en tant qu’intermédiaire d’assuranceauprès du public, la loi a posé plusieursexigences :ııl’ intermédiaire, personne physique ou morale,doit disposer d’une assurance responsabilitécivile professionnelle et d’une garantiefinancière selon le type <strong>de</strong> son activité ;ııl’ intermédiaire, personne physique, les dirigeantsd’une personne morale et les salariés<strong>de</strong> l’ entreprise exerçant l’ intermédiation enassurance doivent justifier <strong>de</strong> leur capacitéprofessionnelle, mais également du respect<strong>de</strong> la condition d’honorabilité.Les missions <strong>de</strong> contrôle ont relevé que certainsintermédiaires ne pouvaient pas toujours justifier<strong>de</strong> la capacité professionnelle <strong>de</strong> l’ ensemble<strong>de</strong> leurs salariés avant leur premier acte d’intermédiation,qu’il s’agisse <strong>de</strong> la présentation, <strong>de</strong> laproposition ou d’une ai<strong>de</strong> apportée pour conclurele contrat d’assurance ou encore d’autres travauxpréparatoires à leur conclusion.Dans la documentation remise au client avant laconclusion d’un premier contrat d’assurance, certainsintermédiaires ne font pas mention du numérod’immatriculation à l’ ORIAS ou, plus spécifiquement,<strong>de</strong>s moyens pour le client <strong>de</strong> vérifierleur immatriculation auprès <strong>de</strong> ce registre. Parailleurs, les modalités <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> possiblesdifférends doivent faire l’ objet d’une informationdu client ce qui, dans les faits, n’est pas toujoursrespecté. Les coordonnées <strong>de</strong> l’ ACP ne doiventpas être absentes <strong>de</strong>s documents remis au client.En outre, toutes les correspondances ou publicitésémanant d’un intermédiaire doivent indiquerson nom ou sa dénomination sociale, sonadresse professionnelle et son numéro d’immatriculation.Or, les contrôles ont relevé que l’ ensemble<strong>de</strong> ces mentions n’étaient pas toujoursprésentes sur tous les supports.Enfin, le client doit être informé du <strong>de</strong>gré d’indépendance<strong>de</strong> la personne avec laquelle il est encontact vis-à-vis <strong>de</strong> ses fournisseurs, afin qu’ilpuisse connaître, en toute transparence, les lienset intérêts existants entre l’ intermédiaire et le, oules, organisme(s) d’assurance. Dans certains cas,l’ ACP a pu constater que l’ intermédiaire n’informaitpas suffisamment le client sur ses liensavec ses fournisseurs et ses obligations, ou non,d’exclusivité.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012103


3 Protéger la clientèle <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance1 ) Le contrôle du respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle1.1 Les contrôles sur place effectués en 2012 et leurs enseignementsDepuis le 1 er janvier 2010, ces relations doiventen outre être formalisées par une conventionentre le producteur et le distributeur pour lescontrats d’assurance vie comportant <strong>de</strong>s valeurs<strong>de</strong> rachat. Ces conventions doivent porter surles conditions <strong>de</strong> soumission <strong>de</strong>s documents àcaractère publicitaire <strong>de</strong> l’ intermédiaire à l’ organismed’assurance, avant toute diffusion, et surla mise à disposition, par l’ organisme d’assuranceà l’ intermédiaire, <strong>de</strong>s informations nécessairesà l’ appréciation <strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong>s caractéristiquesdu contrat. Dans plusieurs cas, l’ ACPa pu constater que l’ intermédiaire n’avait pasétabli ou mis à jour ces conventions avec l’ ensemble<strong>de</strong> ses partenaires commerciaux et que,<strong>de</strong> fait, il pouvait ne pas disposer <strong>de</strong> l’ ensemble<strong>de</strong>s informations nécessaires à une présentationclaire <strong>de</strong>s caractéristiques du contrat et à unconseil adapté.Avant la conclusion <strong>de</strong> tout contrat, l’ intermédiairedoit préciser les exigences et les besoinsdu client ainsi que les raisons qui motivent leconseil fourni quant au produit d’assurancedéterminé. Ces précisions doivent être mentionnéespar l’ intermédiaire avec clarté et exactitu<strong>de</strong>sur support papier ou tout autre support durable.Elles reposent en particulier sur les élémentsd’informations communiqués par le client, dontcertaines sont expressément prévues par lestextes pour les contrats d’assurance vie.Lors <strong>de</strong>s contrôles, l’ ACP a relevé <strong>de</strong>s insuffisancestant sur les modalités <strong>de</strong> recueil et latraçabilité <strong>de</strong>s informations, que sur la qualité<strong>de</strong>s informations recueillies et leur exploitationdans le processus <strong>de</strong> commercialisation. Enparticulier pour les contrats d’assurance vie,les informations collectées étaient incomplètes.La précision <strong>de</strong>s exigences et <strong>de</strong>s besoins duclient n’est pas toujours formalisée sur supportdurable. De même, la motivation du conseil peutêtre insuffisamment développée pour que lesprofessionnels apportent la preuve que le conseilfourni est adapté au client. La recommandation2013-R-01 sur le recueil <strong>de</strong>s informations relativesà la connaissance du client dans le cadredu <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conseil en assurance vie <strong>de</strong>vraitcontribuer à la diffusion <strong>de</strong>s bonnes pratiquesdans ce domaine.Les contrôles ont également mis en avant que certainsintermédiaires ne respectent pas les dispositionsrelatives à la mise en gar<strong>de</strong> telle que prévuepar les textes pour les contrats d’assurancevie. En effet, lorsque le client ne donne pas lesinformations le concernant, en particulier sur sasituation financière, ses objectifs <strong>de</strong> souscription,ses connaissances et son expérience en matièrefinancière, l’ intermédiaire doit le mettre en gar<strong>de</strong>préalablement à la conclusion du contrat. De plus,même s’il ne dispose pas <strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong> cesinformations, cette mise en gar<strong>de</strong> ne le dispensepas <strong>de</strong> motiver et <strong>de</strong> formaliser son conseil sur labase <strong>de</strong>s informations qu’il a pu collecter et <strong>de</strong> laconnaissance qu’il a <strong>de</strong> son client.Par ailleurs, l’ année 2013 marquera la montéeen puissance <strong>de</strong>s contrôles sur place chez les intermédiairesen opérations <strong>de</strong> banque et services<strong>de</strong> paiement (IOBSP), en lien avec l’ entrée en vigueur,début 2013, <strong>de</strong> la nouvelle réglementationles concernant. En 2012, tout en réalisant unesurveillance <strong>de</strong>s acteurs, tant par le contrôle <strong>de</strong>spublicités, que par l’ analyse <strong>de</strong>s réclamations,l’ ACP a régulièrement échangé avec les associationsprofessionnelles et les acteurs concernéssur cette nouvelle réglementation. En 2013,elle mènera <strong>de</strong>s contrôles ciblés qui porteront àla fois sur le respect <strong>de</strong>s conditions d’accès etd’exercice <strong>de</strong> l’ activité d’intermédiation en opérations<strong>de</strong> banque et en services <strong>de</strong> paiement, etsur la conformité aux règles régissant la commercialisation<strong>de</strong>s produits concernés.104 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


1.2 Les annexes au rapport<strong>de</strong> contrôle internePour la <strong>de</strong>uxième année consécutive, les établissements<strong>de</strong> crédit et organismes d’assuranceétaient invités à remettre une annexe à leur rapport<strong>de</strong> contrôle interne consacrée à la protection<strong>de</strong> la clientèle. Un questionnaire informatisé aété mis à leur disposition en 2012, permettantune exploitation automatisée <strong>de</strong>s réponses enplus <strong>de</strong> leur analyse individuelle. Étaient abordés: l’ intégration <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> laclientèle dans leur dispositif <strong>de</strong> contrôle interne,le traitement <strong>de</strong>s réclamations ainsi qu’un certainnombre <strong>de</strong> sujets ayant trait aux pratiquescommerciales.La quasi-totalité <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> créditdéclare prendre en compte la protection <strong>de</strong> laclientèle dans leur dispositif <strong>de</strong> contrôle interne,notamment dans la veille juridique et l’ approbation<strong>de</strong>s nouveaux produits, comme l’ illustre letableau suivant.Intégration <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> laclientèle dans le contrôle interne en banqueEnsemble <strong>de</strong>sétablissementsGrands groupes■■Processus concernés par le dispositif<strong>de</strong> contrôle interne• Mise sur le marché <strong>de</strong> nouveaux produits 89 % 91 %• Loyauté <strong>de</strong> l’ information, régularité formelle et respect <strong>de</strong>sprocédures internes <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>s documents commerciauxet publicitaires88 % 89 %• Modalités <strong>de</strong> vente (qualité <strong>de</strong>s informations, du conseil et miseen gar<strong>de</strong>, absence <strong>de</strong> pratique trompeuse et agressive, exigencesd’habilitation et <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s collaborateurs, respect dudispositif supplémentaire <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s clients en cas <strong>de</strong>démarchage bancaire et financier)83 % 81 %• Conformité <strong>de</strong>s documents contractuels 89 % 89 %• Tarification (respect <strong>de</strong>s taux pratiqués au regard <strong>de</strong>s divers types<strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong>s seuils <strong>de</strong> l’ usure, <strong>de</strong>s dispositions relatives à lafacturation <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> paiement, <strong>de</strong>s relevés <strong>annuel</strong>s <strong>de</strong>frais bancaires)• Régularité <strong>de</strong>s consultations et <strong>de</strong>s régularisations <strong>de</strong>sinscriptions au Fichier central <strong>de</strong>s chèques (FCC) et Fichier<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits aux particuliers(FICP)83 % 81 %86 % 83 %• Respect <strong>de</strong> la charte d’accessibilité bancaire 79 % 77 %• Clôture <strong>de</strong>s contrats, préavis, mobilité bancaire 75 % 73 %Seulement la moitié <strong>de</strong>s organismes d’assuranceayant renvoyé le formulaire déclare avoir i<strong>de</strong>ntifiéles exigences réglementaires <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>la clientèle sur la totalité <strong>de</strong> leurs activités, et les<strong>de</strong>ux tiers avoir mis en place un contrôle <strong>de</strong> laconformité <strong>de</strong>s nouveaux contrats. En revanche,tous ont pris en compte les quatre recommandations<strong>de</strong> l’ ACP émises en 2010 et 2011. Des auditsinternes sur les thèmes évoqués dans ces textesont d’ailleurs suivi leur publication.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012105


3 Protéger la clientèle <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance1 ) Le contrôle du respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle1.3 La veille et le contrôle <strong>de</strong>s publicitésIntégration <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèledans le contrôle interne en assuranceEntreprisesd’assuranceMutuelles etinstitutions <strong>de</strong>prévoyance■■Processus concernés par le dispositif <strong>de</strong> contrôleinterne• Mise sur le marché <strong>de</strong> nouveaux contrats et la conformité <strong>de</strong> ladocumentation contractuelle80 % 64 %• Contrôle <strong>de</strong>s documents commerciaux et publicitaires 73 % 57 %• Respect <strong>de</strong>s obligations d’information 77 % 77 %• Gestion <strong>de</strong>s sinistres 76 % 76 %• Cohérence <strong>de</strong>s outils d’ai<strong>de</strong> à la vente avec le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conseil 56 % 41 %• Relation avec les intermédiaires en assurance 58 % 24 %S’agissant <strong>de</strong>s réclamations, seuls 55 % <strong>de</strong>s établissements<strong>de</strong> crédit se sont fixé un objectif enmatière <strong>de</strong> délai <strong>de</strong> traitement et 58 % seulementdéclarent traiter plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>s réclamationsreçues. Dans le secteur <strong>de</strong>s assurances, la situationn’est guère plus enviable et le dispositif <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong>s réclamations reste très largementà développer. Près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s mutuelles etinstitutions <strong>de</strong> prévoyance déclare ne pas fournird’information sur la procédure <strong>de</strong> réclamationà leur clientèle.Enfin, on notera que la formation initiale <strong>de</strong>sconseillers clientèle ne fait pas l’ objet d’un recensementparticulier <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s répondants. Lamajorité <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit et organismesd’assurance mise sur la formation permanente.L’ existence d’une rémunération variable enfonction <strong>de</strong> la réalisation d’objectifs, cumulée àla pratique <strong>de</strong> challenges eux-mêmes associés à<strong>de</strong>s campagnes périodiques <strong>de</strong> vente, reste largementrépandue.Une instruction, adoptée par le collège <strong>de</strong> l’ ACPle 13 décembre 2012 après avis <strong>de</strong>s commissionsconsultatives Affaires pru<strong>de</strong>ntielles et Pratiquescommerciales, a rendu obligatoire un questionnairesur la protection <strong>de</strong> la clientèle, dont leformat est similaire à celui du formulaire 2012.1.3 La veille et le contrôle<strong>de</strong>s publicitésÀ fin décembre 2012, le secteur financier totalise1,8 milliard d’euros bruts d’investissementssur l’ ensemble <strong>de</strong>s médias, ce qui le positionneau 6 ème rang <strong>de</strong>s annonceurs français 36 . La publicité,qui constitue la première étape <strong>de</strong> l’ entréeen relation avec le futur client, est une sourceimportante <strong>de</strong> dérives potentielles. Dans le cadre<strong>de</strong> sa mission <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection<strong>de</strong> la clientèle, l’ ACP s’est vue expressémentconfier la veille sur la publicité.Doté d’outils technologiques adaptés et d’une équipedédiée, le contrôle exercé par l’ ACP concernela conformité <strong>de</strong>s publicités et offres promotionnellesen faveur <strong>de</strong> l’ ensemble <strong>de</strong>s produits etservices bancaires ainsi que <strong>de</strong>s contrats d’assurance,quels que soient leurs supports <strong>de</strong> diffusion.En 2012, l’ ACP a contrôlé 3976 publicités, soitune augmentation <strong>de</strong> 56 % en un an.L’ Autorité a ainsi, en particulier, poursuivi sonaction dans les domaines du crédit à la consommationet <strong>de</strong> l’ assurance vie.S’agissant du crédit à la consommation, l’ ACPa contrôlé le respect <strong>de</strong> la loi du 1 er juillet 2010,36. Source : Kantar Média.106 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


dite « loi Lagar<strong>de</strong> », en vérifiant notamment quel’ habillage publicitaire ne se fasse pas au détriment<strong>de</strong>s informations légales essentielles liéesau financement. En assurance vie, le contrôle aconcerné le caractère clair, exact et non trompeur<strong>de</strong>s offres <strong>de</strong> taux promotionnel, subordonnéesà <strong>de</strong> nombreuses conditions cumulatives.L’ ACP a aussi porté une attention particulière ausuivi <strong>de</strong> ses recommandations relatives aux produitscomplexes, aux titres obligataires servant<strong>de</strong> support aux contrats d’assurance vie et auxcontrats d’assurance vie dits « obsèques ».La veille a également été étendue à <strong>de</strong> nouveauxsupports <strong>de</strong> communication parfois perçus commeplus intrusifs par le public comme, par exemple,les courriels publicitaires accessibles à <strong>de</strong> nombreuxacteurs du marché plus ou moins sensibilisésaux dispositions légales relatives à la publicité.L’ exercice <strong>de</strong> cette mission permet à l’ ACP d’actualiserau jour le jour sa connaissance <strong>de</strong>s pratiquescommerciales et <strong>de</strong>s produits. Elle optimisela réactivité <strong>de</strong> ses actions individuelles.C’est ainsi qu’en 2012, cette surveillance a donnélieu à 54 interventions auprès <strong>de</strong>s entreprisesconcernées, soit une augmentation <strong>de</strong> 125 % parrapport à 2011.Une mise en gar<strong>de</strong> a également été prononcéeen raison <strong>de</strong> la diffusion, par un intermédiaired’assurance, <strong>de</strong> publicités non respectueuses<strong>de</strong>s objectifs d’information exacte, claire et nontrompeuse, posés par la recommandation sur lacommercialisation <strong>de</strong>s produits complexes.Par ailleurs, 5 contrôles ont été conduits à la suite<strong>de</strong> l’ analyse préalable <strong>de</strong> communications à caractèrepublicitaire. Ces contrôles ont égalementconcerné le déploiement, au sein <strong>de</strong>s entreprises,<strong>de</strong> moyens et procédures adéquats pour assurerla conformité à la réglementation <strong>de</strong> l’ élaborationet <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong> communications.L’ ACP joue également son rôle <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>spratiques en matière <strong>de</strong> publicité en diffusant <strong>de</strong>smessages à la place. Ainsi, lors <strong>de</strong> sa conférencedu 27 juin 2012 consacrée aux pratiques commerciales,l’ ACP a apporté <strong>de</strong>s réponses concrètes auxquestions qui lui ont été posées par <strong>de</strong>s organismesreprésentatifs, une association <strong>de</strong> consommateurset l’ Autorité <strong>de</strong> régulation professionnelle <strong>de</strong> la publicité,concernant ses missions, ses pouvoirs, sesactions et ses préconisations en la matière.En s’appuyant sur <strong>de</strong>s exemples concrets, l’ ACPa ainsi attiré l’ attention <strong>de</strong>s professionnels sur lanécessité d’adapter le support et le discours publicitaireà la complexité <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong>s offresproposés. Les organismes se sont également vurappeler leur obligation, dans le cadre du contrôleinterne, <strong>de</strong> s’assurer du respect, par leurs intermédiaires,<strong>de</strong>s dispositions légales liées à la publicité.L’ innovation financière et l’ ACPDans le cadre <strong>de</strong> ses activités <strong>de</strong> veille, l’ ACP a organisé ungroupe interne d’échanges sur l’ innovation financière,associant ses différentes directions <strong>de</strong> contrôle sur pièceset sur place (contrôle bancaire, contrôle <strong>de</strong>s assurances,contrôle <strong>de</strong>s pratiques commerciales et contrôlestransversaux).Le champ <strong>de</strong> l’ innovation financière est, dans ce cadre,défini <strong>de</strong> manière large : il recouvre tous types <strong>de</strong>produits, contrats, processus et mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> distributiondans les domaines <strong>de</strong> la banque ou <strong>de</strong> l’ assurance, quiprésentent un caractère innovant ou soulevant <strong>de</strong>sdifficultés particulières, principalement d’ordre techniqueou juridique (nouveaux types <strong>de</strong> supports <strong>de</strong> contratsd’assurance vie, évolutions apportées aux moyens <strong>de</strong>paiement, montages contractuels particuliers,notamment).Ce groupe a pour objet d’organiser la remontée et laconsolidation <strong>de</strong>s informations i<strong>de</strong>ntifiées dans le cadre <strong>de</strong>sactivités <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’ ACP. Il favorise l’ échange <strong>de</strong> points<strong>de</strong> vue, selon un mo<strong>de</strong> transversal banque et assurance, envue d’i<strong>de</strong>ntifier les problématiques <strong>de</strong>vant faire l’ objet d’uneattention particulière et d’anticiper les risques. Ces travauxpermettent également <strong>de</strong> contribuer aux groupes <strong>de</strong> travail<strong>de</strong>s différentes autorités <strong>de</strong> surveillance européennes sur lesthèmes <strong>de</strong> l’ innovation financière et <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>sconsommateurs (cf. chapitre 6).ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012107


2Le traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<strong>de</strong> la clientèle2.1 Le rôle <strong>de</strong> l’ ACPA | Orienter les clientsLes clients <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>s organismes d’assurancepeuvent adresser à l’ ACP leurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd’information ou leurs réclamations écrites enmatière <strong>de</strong> pratiques commerciales.La première mission <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’ ACP encharge <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s consiste à communiquerau réclamant une information claire sur lesvoies <strong>de</strong> recours amiable dont il dispose pourobtenir une réponse à son dossier : coordonnées<strong>de</strong>s services internes <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s réclamationset du/<strong>de</strong>s médiateur(s) compétent(s).L’ ACP veille également, selon les données dontelle dispose sur le dossier, à préciser la réglementationapplicable au cas d’espèce, pour permettreau réclamant d’apprécier le bien fondé <strong>de</strong>sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Les équipes <strong>de</strong> l’ ACP échangent régulièrementavec les médiateurs, afin <strong>de</strong> disposer d’une informationactualisée, notamment sur leur champ <strong>de</strong>compétence. Des réunions rassemblant les médiateurs<strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurancesont organisées sur les sujets d’intérêt commun,par exemple sur le processus <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>sréclamations visant un contrat d’assurance commercialisépar un acteur bancaire.En cas <strong>de</strong> violation flagrante d’une dispositionlégale ou réglementaire, ou d’une clause contractuelle,l’ ACP intervient directement auprès <strong>de</strong>l’ établissement ou <strong>de</strong> l’ organisme en cause, tantsur le litige soumis que, plus largement, sur sesprocédures internes.B | Exploiter les informationsrecueillies à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> contrôleLes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s reçues sont une source d’informationprécieuse sur les pratiques commercialessusceptibles d’être préjudiciables aux intérêts <strong>de</strong>la clientèle et/ou <strong>de</strong> l’ entité concernée. Ces élémentssont utilisés par l’ ACP en vue <strong>de</strong> :ııdéfinir <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> contrôle, tant thématiques,que spécifiques à certaines entitésassujetties ;ııadopter <strong>de</strong>s recommandations à l’ attentiondu marché ;ııou encore faire <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> modificationslégislatives ou réglementaires.2.2 Les enseignementstirés du traitement <strong>de</strong>s<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la clientèleA | Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la clientèlereçues par l’ ACPEn 2012, l’ ACP a reçu 4 030 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et réclamationsécrites. Ce nombre est en progression <strong>de</strong> 16 %sur un an, si l’ on fait abstraction <strong>de</strong>s 577 dossiersreçus au <strong>de</strong>uxième semestre 2011 sur une problématiquerelevant d’un même assureur. 6 000 courriersont été envoyés par l’ ACP en réponse ou dansle cadre du traitement <strong>de</strong> ces dossiers.108 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Évolution du nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s écrites reçues par l’ ACP <strong>de</strong> 2010 à 2012420040004049*40303800383536003400320030002010 2011 2012* Dont 577 dossiers relevant d’un même assureur.L’ ACP a également reçu 11 434 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s téléphoniques.Ce nombre est en diminution par rapportà 2011 (- 21 %). Cette baisse s’observe principalementen assurance vie, les rachats <strong>de</strong> contratsuscitant moins d’inquiétu<strong>de</strong>s qu’en 2011.B | Des voies <strong>de</strong> recours internesencore mal connues <strong>de</strong>s clientsSur l’ ensemble <strong>de</strong>s courriers ou courriels reçus,plus <strong>de</strong> 13 % ont été adressés à tort à l’ ACP etétaient en réalité <strong>de</strong>stinés aux établissements<strong>de</strong> crédit (5 % <strong>de</strong>s cas), organismes d’assuranceou intermédiaires (dans plus <strong>de</strong> 14 % <strong>de</strong>s cas),dans le cadre <strong>de</strong> leur relation contractuelle avecle client (déclaration <strong>de</strong> sinistre, interruption<strong>de</strong> la relation contractuelle, etc.). Ce volume témoigne<strong>de</strong> la nécessité pour les acteurs <strong>de</strong> cessecteurs <strong>de</strong> mieux communiquer à leurs clientsles points <strong>de</strong> contact dans le cadre <strong>de</strong> la relationcontractuelle. De même, les clients ont parfois<strong>de</strong>s difficultés à i<strong>de</strong>ntifier le bon interlocuteurlorsqu’un intermédiaire intervient dans la relationcontractuelle.En outre, 12 % <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> l’ ACP auprès<strong>de</strong>s sociétés, organismes ou intermédiaires sontdirectement liées au circuit interne <strong>de</strong> traitement<strong>de</strong>s réclamations (délais très longs, voireabsence <strong>de</strong> réponse) ou à un accès difficile à lamédiation, lorsque celle-ci existe.C | La décomposition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>spar catégorie et par objetLes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s écrites et appels téléphoniquesreçus dans le domaine <strong>de</strong> l’ assurance santé/prévoyance sont en progression par rapport àl’ année <strong>de</strong>rnière.La répartition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s écrites reçues quiconcerne le secteur bancaire reste globalementstable.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012109


3 Protéger la clientèle <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance2 ) Le traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la clientèle2.2 Les enseignements tirés du traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la clientèleRépartition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s 2012 par catégorie%100Assurance dommages%100Compte90807042 %44 %Assurance santé/prévoyanceAssurance vieNon spécifié90807026 %Cré di tMoyens <strong>de</strong> paiementProduits d’épargneNon spécifié6050605034 %4032 %25 %4030201022 %13 %18 %30201016 %18 %04 %Assurance 2012 Assurance 2012(<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s écrites) (appels téléphoniques)06 %<strong>Banque</strong> 2012À l’ écrit comme au téléphone, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s relativesà l’ assurance concernent essentiellement lagestion <strong>de</strong> sinistres ou la prise en charge en IARD 37 ,suivies par la résiliation ou la fin <strong>de</strong> contrat en vie.En banque, l’ exécution du contrat occupe unepart prédominante dans les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s reçues.Répartition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s 2012 par objet%10090807060504014 %5 %19 %30 %1 % 6 %3 %26 %20 %Souscriptiondu contrathors primesPrime/cotisationGestion du contratSinistre/prise en chargeRésiliation/fin <strong>de</strong> contratAutres motifset/ou non spécifié%10090807060504013 %40 %13 %Souscription du contratExécution du contratFin du contratQualité <strong>de</strong> la relationTarification/fiscalitéAutres motifset/ou non spécifié302010024 %8 %Assurance 2012(<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s écrites)44 %Assurance 2012(appels téléphoniques)302010015 %10 %9 %<strong>Banque</strong> 201237. Incendie, acci<strong>de</strong>nts et risques divers.110 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ ACP est intervenue dans plus d’un cas sur dixpour non-respect, par l’ organisme ou l’ établissementconcerné, d’une disposition légale, réglementaireou contractuelle, notamment sur lesproblématiques suivantes.En assurance <strong>de</strong> dommages, les contrats collectifsà adhésion facultative se sont largementdéveloppés ces <strong>de</strong>rnières années, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>tout cadre réglementaire spécifique. À cet égard,l’ assurance annulation <strong>de</strong> voyage a été à l’ origine<strong>de</strong> nouvelles réclamations portant sur lalongueur <strong>de</strong>s délais en matière <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>ssinistres ou l’ absence <strong>de</strong> réponse aux déclarations<strong>de</strong> sinistres pouvant aller jusqu’à six mois.L’ ACP a constaté que certains gestionnaires pratiquaient<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s dissuasives vis-à-vis <strong>de</strong>sréclamants en exigeant parfois d’eux la communication<strong>de</strong> justificatifs nécessaires à l’ in<strong>de</strong>mnisationd’ores et déjà transmis. De plus, les conditionsd’application <strong>de</strong>s garanties se révèlentparfois tellement restrictives qu’elles vi<strong>de</strong>nt lecontrat <strong>de</strong> son objet.En assurance santé, les contrats collectifs àadhésion facultative sont également à l’ origined’interrogations, comme celle <strong>de</strong> l’ opposabilité<strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> cotisations décidées entrel’ organisme assureur et le souscripteur. L’ACPconstate que l’ adhérent, auquel les dispositionsprotectrices <strong>de</strong> la loi Chatel ne s’appliquent pas,est informé souvent tardivement du nouveaumontant <strong>de</strong> la cotisation. Dans ces conditions,il convient d’examiner, dans chaque situation età la lumière <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce intervenue surce point en septembre 2012, si le changement<strong>de</strong> tarif constitue une modification <strong>de</strong>s droitset obligations <strong>de</strong> l’ adhérent, susceptible <strong>de</strong> luiouvrir droit à la dénonciation <strong>de</strong> son adhésion.En assurance vie, l’ ACP continue <strong>de</strong> recevoir<strong>de</strong>s réclamations concernant le non-respect <strong>de</strong>sdélais légaux. Elle a constaté <strong>de</strong>s retards principalementdans le traitement <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rachat, <strong>de</strong> transfert et <strong>de</strong> versement <strong>de</strong>s capitauxà terme ou au décès. Elle a noté que les piècesnécessaires sont parfois <strong>de</strong>mandées au souscripteurou à l’ adhérent les unes après les autressans raison valable, ce qui est <strong>de</strong> nature à retar<strong>de</strong>rl’ exécution <strong>de</strong> l’ opération. Concernant cesdifférents délais, elle a également relevé que lesintérêts <strong>de</strong> retard sont rarement versés spontanémentau réclamant, alors même que les textesprévoient que ceux-ci sont dus « <strong>de</strong> plein droit ».Dans le domaine bancaire, les clôtures <strong>de</strong>compte (<strong>de</strong> dépôt ou d’épargne) donnent lieuà un certain nombre <strong>de</strong> réclamations. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<strong>de</strong> clôture à l’ initiative du client sontparfois réalisées dans <strong>de</strong>s délais trop longs,voire ne sont pas prises en compte par l’ établissement.S’agissant <strong>de</strong>s clôtures à l’ initiative d’unétablissement, le préavis légal n’est pas toujoursrespecté, certains réclamants n’ayant parfoisplus accès à certains services avant l’ expirationdudit préavis (suppression <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> paiementou <strong>de</strong>s accès au compte à distance…). Enfin,<strong>de</strong>s difficultés peuvent apparaître en cas <strong>de</strong>clôture <strong>de</strong> comptes joints, à l’ initiative <strong>de</strong> l’ un <strong>de</strong>scotitulaires du compte. Parmi les raisons envisageables: la contestation <strong>de</strong> la clôture par le cotitulairequi n’est pas à l’ origine <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,le refus <strong>de</strong> l’ établissement <strong>de</strong> clôturer le comptesi la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> n’est pas faite conjointement parl’ ensemble <strong>de</strong>s cotitulaires.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012111


3Les recommandations<strong>de</strong> bonnes pratiquesL’ ACP a publié trois recommandations en 2012.• Recommandation sur la commercialisationauprès <strong>de</strong>s particuliers <strong>de</strong> prêts comportantun risque <strong>de</strong> changeL’ ACP a adopté une recommandation permettantd’améliorer l’ information et la transparence lors<strong>de</strong> la commercialisation auprès <strong>de</strong>s particuliers<strong>de</strong> prêts comportant un risque <strong>de</strong> change. Desétablissements <strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong>s intermédiaires enopérations <strong>de</strong> banque proposent aux particuliers<strong>de</strong>s prêts en <strong>de</strong>vises comportant <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong>change, en mettant en avant <strong>de</strong>s taux d’intérêtplus faibles que ceux appliqués aux prêts eneuros et une faible variation du taux <strong>de</strong> change.L’ analyse <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>ce type <strong>de</strong> crédit a permis <strong>de</strong> constater que lerisque <strong>de</strong> change pouvait être mal appréhendépar les emprunteurs. Cette recommandation estentrée en vigueur le 1 er octobre 2012.• Recommandation sur la commercialisation<strong>de</strong>s comptes à termeL’ Autorité a constaté, dans le cadre <strong>de</strong> son action<strong>de</strong> veille sur la publicité et les nouveauxproduits, une multiplication <strong>de</strong>s nouvelles offresbancaires <strong>de</strong> compte à terme à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>sparticuliers. Celles-ci présentent <strong>de</strong>s caractéristiquestrès hétérogènes, qui ne sont pas toujoursclairement exposées aux clients. Certainsdocuments publicitaires et commerciaux ont puentretenir une relative confusion entre compte àterme et livret d’épargne, voire dans certains casavec un contrat d’assurance vie. Selon les modalitésdu compte à terme, le fonctionnement, lespénalités en cas <strong>de</strong> retrait anticipé <strong>de</strong>s fonds etla rémunération effective sont parfois difficiles àappréhen<strong>de</strong>r. Cette recommandation s’appliqueà compter du 1 er juin 2013.• Recommandation sur le recueil <strong>de</strong>s informationsrelatives à la connaissance duclient dans le cadre du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conseil enassurance vieDans le cadre du pôle commun à l’ ACP et àl’ AMF, les <strong>de</strong>ux autorités ont mené une actionconjointe sur le recueil <strong>de</strong>s informations relativesà la connaissance <strong>de</strong>s clients dans le domaine <strong>de</strong>la commercialisation <strong>de</strong>s contrats d’assurancevie et <strong>de</strong>s instruments financiers.112 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ ACP et l’ AMF précisent leurs exigences relativesaux modalités <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong>s informations,à la qualité du contenu <strong>de</strong>s informationsrecueillies, à leur exploitation et aux moyens etprocédures mis en place pour s’assurer du respect<strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle ainsiqu’au contrôle interne, pour les entreprises tenues<strong>de</strong> se doter d’un tel dispositif.Ces textes entreront en vigueur le 1 er octobre 2013.Les travaux <strong>de</strong> la commission consultative Pratiques commerciales en 2012Au cours <strong>de</strong>s réunions trimestrielles tenues en 2012, la commission consultative <strong>de</strong>s Pratiques commerciales a échangé sur<strong>de</strong> nombreux sujets d’actualité en matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle dans le domaine <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance.La commission a rendu <strong>de</strong>s avis sur :ııtrois projets <strong>de</strong> recommandations <strong>de</strong> l’ ACP(commercialisation auprès <strong>de</strong>s particuliers <strong>de</strong> prêtscomportant un risque <strong>de</strong> change, commercialisation<strong>de</strong>s comptes à terme, recueil <strong>de</strong>s informations relativesà la connaissance du client dans le cadre du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong>conseil en assurance vie) ;ııle projet d’instruction instaurant un reportingspécifique sur l’ application <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>stinées àassurer la protection <strong>de</strong> la clientèle, à compter <strong>de</strong>l’ exercice 2012.Les bilans <strong>de</strong>s divers travaux réalisés en matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle et les travaux en cours ont été présentés à lacommission et ont suscité <strong>de</strong> riches débats sur :ııla présentation du bilan <strong>de</strong> la recommandation2010-R-01 relative à la commercialisation <strong>de</strong>s contratsd’assurance vie en unités <strong>de</strong> compte constituéesd’instruments financiers complexes, un an après sapublication ;ııla présentation <strong>de</strong> la méthodologie <strong>de</strong> veille sur lapublicité et le bilan <strong>de</strong>s actions menées en 2011 ;ııla présentation <strong>de</strong>s rapports <strong>annuel</strong>s d’activité 2011 <strong>de</strong>l’ ACP et du pôle commun ACP/AMF ;ııla présentation du dispositif informatisé <strong>de</strong> traitement<strong>de</strong> l’ annexe spécifique au rapport <strong>de</strong> contrôle interneportant sur les règles <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle pourl’ exercice 2011 ;ııla présentation <strong>de</strong>s travaux en cours portant surl’ assurance <strong>de</strong>s téléphones portables ;ııla formation : un point a été fait sur les échanges avecles filières BTS et Master pour intégrer les aspects <strong>de</strong>protection <strong>de</strong> la clientèle.L’ actualité européenne et internationale en matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la clientèle a également été abordée, notamment :ııla présentation <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> législationeuropéenne : directive intermédiation en assuranceIMD 2 et règlement Packaged Retail Investment Products(PRIPs) sur les produits d’investissement <strong>de</strong> détailpackagés ;ııl’ adhésion <strong>de</strong> l’ ACP à FinCoNet (International FinancialConsumer Protection Network) visant à instituer unecollaboration internationale pour la protection <strong>de</strong> laclientèle bancaire.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012113


4Les activités du pôle communACP/AMF4.1 Ses missionsAprès trois ans d’existence, le pôle communACP/AMF a su s’imposer comme un acteur importantdu paysage <strong>de</strong> la régulation française. Ila développé son champ d’action dans le cadre<strong>de</strong>s missions qui lui ont été confiées par l’ ordonnancedu 21 janvier 2010 (article L. 612-47 duco<strong>de</strong> monétaire et financier).Celles-ci sont :ıı<strong>de</strong> coordonner les priorités <strong>de</strong> contrôle ;ııd’analyser les résultats <strong>de</strong> l’ activité <strong>de</strong> contrôle ;ıı<strong>de</strong> coordonner la veille sur l’ ensemble <strong>de</strong>sopérations <strong>de</strong> banque ou d’assurance et lesservices d’investissement et d’épargne, et <strong>de</strong>surveiller les campagnes publicitaires ;ııd’offrir un point d’entrée commun pour toutesles clientèles.4.2 Les réalisations pour 2012En matière d’information du public, l’ ACP,l’ AMF et la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> ont annoncé, le18 décembre 2012, le lancement <strong>de</strong> la nouvelleversion du site Assurance <strong>Banque</strong> Épargne InfoService.Ce site www.abe-infoservice.fr a notamment pourobjectif :ııd’informer et orienter le public en mettantà sa disposition <strong>de</strong>s informations et renseignementspratiques sur les démarches et lesrelations contractuelles dans les domaines <strong>de</strong>l’ assurance, la banque et l’ épargne ;ıı<strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s conseils pratiques et <strong>de</strong>s informationssur les différents produits et servicesautorisés ;ııd’alerter et <strong>de</strong> mettre en gar<strong>de</strong> contre les pratiques<strong>de</strong> certains établissements et sociétés ;ııd’orienter les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s du public ;ıı<strong>de</strong> recueillir les informations ou réclamationsque les clients souhaitent porter à la connaissance<strong>de</strong> l’ ACP ou <strong>de</strong> l’ AMF.La navigation sur ce site est facilitée grâce auxdifférentes rubriques disponibles. Un pointd’entrée par secteur « assurance », « banque »ou « placements financiers » permet d’accé<strong>de</strong>rdirectement aux informations recherchées. Desentrées thématiques ont également été créées :« produits », « commercialisation », « alertes »,« actualités » et « dossiers ».Au cours <strong>de</strong> l’ année 2012, dix contrôles surplace ont été effectués conjointement par <strong>de</strong>séquipes <strong>de</strong> l’ ACP et <strong>de</strong> l’ AMF. Ils ont été réalisésau sein <strong>de</strong> sociétés ayant à la fois le statut d’intermédiaired’assurance et <strong>de</strong> société <strong>de</strong> gestion<strong>de</strong> portefeuilles ou <strong>de</strong> prestataire <strong>de</strong> servicesd’investissement. Certains <strong>de</strong> ces contrôles fontl’ objet <strong>de</strong> suites disciplinaires.L’ analyse <strong>de</strong>s documents et <strong>de</strong>s pratiques observéessur le marché ainsi que les informationset réclamations reçues en matière <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong>sinformations ont conduit l’ ACP et l’ AMF à préciserleurs attentes sur le recueil <strong>de</strong>s informationsrelatives à la connaissance <strong>de</strong>s clients. Celles-cise traduisent par la recommandation <strong>de</strong> l’ ACP<strong>de</strong>stinée aux organismes et aux intermédiairesd’assurance (recommandation 2013-R-01) et laposition <strong>de</strong> l’ AMF s’appliquant aux prestataires114 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


<strong>de</strong> service d’investissement et aux conseillers eninvestissements financiers.Cette démarche <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autorités a été menéeen étroite collaboration avec la Commission nationale<strong>de</strong> l’ informatique et <strong>de</strong>s libertés (CNIL),afin <strong>de</strong> garantir le respect <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> la loidu 6 janvier 1978 modifiée.Enfin, dans un contexte où l’ épargne, essentielleau bon fonctionnement <strong>de</strong> l’ économie, estplus que jamais au cœur <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong>l’ ensemble <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong>s marchés financiers,l’ ACP et l’ AMF ont décidé <strong>de</strong> consacrer leur colloqueacadémique du 11 mai 2012 aux conséquences<strong>de</strong> la crise financière sur l’ épargne <strong>de</strong>sménages et la commercialisation <strong>de</strong>s produitsfinanciers. Les sessions ont traité <strong>de</strong>s répercussions<strong>de</strong> la crise sur l’ allocation <strong>de</strong>s portefeuilles<strong>de</strong>s ménages, d’une part, et sur les enjeux enmatière <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s produits financiers,d’autre part.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012115


La lutte contrele blanchiment<strong>de</strong>s capitauxet le financementdu terrorisme (LCB-FT)4L’Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel s’assure du respect, par les entitésqu’elle contrôle, <strong>de</strong> leurs obligations en matière <strong>de</strong> lutte contre le blanchiment<strong>de</strong>s capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT).Pour cela, elle exerce un contrôle permanent (au travers, par exemple,<strong>de</strong> l’examen <strong>de</strong>s réponses à <strong>de</strong>s questionnaires) et diligente <strong>de</strong>scontrôles sur place, afin d’analyser la conformité <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong>lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme mis enplace dans les organismes, et vérifier la mise en œuvre effective <strong>de</strong>sobligations <strong>de</strong> vigilance.118Les contrôles <strong>de</strong> l’ ACP en 2012120Les constats effectués124Les décisions générales en matière <strong>de</strong> LCB-FTACPRapport <strong>annuel</strong> 2012117


1Les contrôles<strong>de</strong> l’ ACP en 20121.1 Le contrôle permanentLe contrôle permanent repose notamment surl’ examen <strong>de</strong>s réponses apportées aux questionnairesblanchiment. En 2012, l’ ACP a analysé lesréponses remises dans le domaine bancaire par :ıı646 établissements <strong>de</strong> crédit et 82 entreprisesd’investissement (instruction n o 2000-09modifiée 38 ) ;ıı10 établissements <strong>de</strong> paiement (instructionn o 2010-08) ;ıı152 changeurs manuels (instruction n o 2011-I-04).Par ailleurs, un suivi complet <strong>de</strong>s insuffisancesconstatées et <strong>de</strong> l’ avancement <strong>de</strong>s mesures correctricesmises en œuvre par les 272 organismesd’assurance vie qui avaient remis les <strong>de</strong>rniersquestionnaires blanchiment spécifiques à ce secteur39 (91 entreprises d’assurance, 132 mutuelleset 49 institutions <strong>de</strong> prévoyance) a été effectué.L’ analyse <strong>de</strong>s questionnaires donne lieu à l’ envoi<strong>de</strong> courriers <strong>de</strong> suivi, détaillant les insuffisancesrelevées et <strong>de</strong>mandant aux établissements <strong>de</strong>mettre en œuvre les mesures correctrices nécessaires.Adoption <strong>de</strong> l’ instruction n o 2012-I-04 : définition <strong>de</strong>s nouveaux questionnaires LCB-FTUn nouveau questionnaire commun aux organismes <strong>de</strong>ssecteurs <strong>de</strong> la banque (à l’ exception <strong>de</strong>s changeursmanuels) et <strong>de</strong> l’ assurance vie a été adopté, le 28 juin2012, par le collège <strong>de</strong> l’ ACP. Le nouveau questionnaire afait l’ objet d’une concertation avec les organismesconcernés au cours <strong>de</strong> cinq réunions <strong>de</strong> la commissionconsultative Lutte contre le blanchiment.Le questionnaire comporte 124 questions communes àl’ ensemble <strong>de</strong>s organismes remettant, couvrant lesprincipales obligations en matière <strong>de</strong> LCB-FT : i<strong>de</strong>ntité duresponsable du dispositif <strong>de</strong> LCB-FT et du (<strong>de</strong>s)déclarant(s) et correspondant(s) Tracfin, organisation dudispositif <strong>de</strong> LCB-FT, contrôle interne, obligations <strong>de</strong>vigilance à l’ égard <strong>de</strong> la clientèle, obligations déclarativeset dispositif <strong>de</strong> gel <strong>de</strong>s avoirs.Le questionnaire inclut également <strong>de</strong>s développementsspécifiques concernant l’ approche groupe (tableau B7)pour les personnes concernées, à la suite <strong>de</strong>s travauxconduits par le Comité <strong>de</strong> Bâle et <strong>de</strong> la nouvellerecommandation 18 du Groupe d’action financière (GAFI).Ce « tronc commun » est complété par <strong>de</strong>uxquestionnaires sectoriels portant notamment surl’ activité <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement pour le secteur <strong>de</strong> labanque et sur le recours à la tierce introduction et lesrelations avec les agents généraux, mandatairesd’assurance et courtiers, pour le secteur <strong>de</strong> l’ assurance.Un gui<strong>de</strong> méthodologique, comportant <strong>de</strong>s élémentsd’explicitation sur ces questions, a été annexé àl’ instruction, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>sorganismes financiers.Une attention particulière sera portée lors <strong>de</strong>s missions<strong>de</strong> contrôle sur place à l’ exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réponsescommuniquées à l’ ACP, en particulier s’agissant <strong>de</strong> cellesqui correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s prescriptions réglementaires.38. L’ instruction n o 2000-09 avait notamment été modifiée par l’ instruction n o 2009-07 du 30 novembre 2009, afin <strong>de</strong> prendre en compte la transposition en droit français<strong>de</strong> la directive n o 2005/60/CE du 26 octobre 2005.39. Instructions n o 2010-I-04 et n os 2010-I-05 et 2010-I-06 du 29 septembre 2010 <strong>de</strong> l’ ACP relatives aux informations sur le dispositif <strong>de</strong> prévention du blanchiment <strong>de</strong> capitauxet du financement <strong>de</strong>s activités terroristes.118 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ ACP complète les éléments recueillis dans lecadre <strong>de</strong>s questionnaires par <strong>de</strong>s entretiens avecles organismes ainsi que par l’ examen <strong>de</strong>s rapports<strong>de</strong> contrôle interne. Ces <strong>de</strong>rniers, qui sontremis chaque année par les organismes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxsecteurs (à l’ exception <strong>de</strong>s changeurs manuels),doivent comporter un volet LCB-FT.L’ ensemble <strong>de</strong>s informations remises à l’ ACP estanalysé. Les conclusions <strong>de</strong> cette analyse sontprises en compte lors <strong>de</strong> l’ élaboration du programmed’enquêtes <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’ ACP.Un point <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l’ ACP : la mise en œuvre <strong>de</strong>s obligationsen matière <strong>de</strong> LCB-FT par les organismes implantés outre-merL’ ACP a souhaité développer son action outre-mer. À cettefin, elle a conclu une convention avec l’ Institut d’émission<strong>de</strong>s départements d’outre-mer (IEDOM), d’une part, etl’ Institut d’émission d’outre-mer (IEOM), d’autre part, quiprévoit la création d’un poste <strong>de</strong> conseiller ACP auprès <strong>de</strong>sinstituts. Le conseiller ACP a notamment pour missiond’i<strong>de</strong>ntifier les risques spécifiques à l’ outre-mer en matière<strong>de</strong> LCB-FT.Au cours <strong>de</strong> l’ année 2012, le conseiller ACP a conduit22 entretiens approfondis avec <strong>de</strong>s établissements dusecteur <strong>de</strong> la banque établis outre-mer. Ces entretiens sontl’ occasion <strong>de</strong> faire un point individuel sur l’ application <strong>de</strong>sobligations en matière <strong>de</strong> LCB-FT et sur les améliorations àmettre en œuvre.Par ailleurs, le conseiller ACP a animé 9 réunions <strong>de</strong>sensibilisation rassemblant <strong>de</strong>s organismes soumis aucontrôle <strong>de</strong> l’ ACP.Le conseiller ACP peut également recevoir mission dusecrétaire général <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s contrôles sur placechez <strong>de</strong>s organismes assujettis implantés outre-mer, sanspréjudice <strong>de</strong>s missions effectuées directement par l’ ACP.Dans ce cadre, une première mission <strong>de</strong> contrôle sur placechez un changeur manuel a été conduite en 2012.Trois axes d’amélioration ont été i<strong>de</strong>ntifiés pour lesorganismes implantés outre-mer : améliorer les échangesd’information intra-groupe pour les établissements ayantleur maison mère en métropole, renforcer la formation dupersonnel et adapter les outils <strong>de</strong> suivi et d’analyse auxspécificités <strong>de</strong> l’ outre-mer.1.2 Le contrôle sur placeAu cours <strong>de</strong> l’ année 2012, 52 missions <strong>de</strong> contrôlesur place comportant un volet LCB-FT ont étéconduites au sein d’organismes <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> labanque et <strong>de</strong> l’ assurance. En fonction <strong>de</strong> la gravité<strong>de</strong>s manquements relevés, les missions <strong>de</strong>contrôle sur place peuvent donner lieu à l’ ouvertured’une procédure disciplinaire, à une mesure<strong>de</strong> police administrative ou à une lettre <strong>de</strong> suite.La commission <strong>de</strong>s sanctions a prononcé 3 sanctionsen 2012 comportant <strong>de</strong>s griefs LCB-FT.Cinq procédures disciplinaires étaient en coursà la fin <strong>de</strong> l’ année 2012.Par ailleurs, 4 mises en <strong>de</strong>meure ont été prononcéesen 2012 par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ ACP en matière<strong>de</strong> LCB-FT (une a été abandonnée pour cause <strong>de</strong>retrait d’agrément).Les rapports d’inspection qui n’ont pas donnélieu à l’ ouverture d’une procédure disciplinaireou à une mesure <strong>de</strong> police administrative ont faitl’ objet d’une lettre <strong>de</strong> suite, signée par le secrétairegénéral <strong>de</strong> l’ ACP, faisant état <strong>de</strong>s constatset <strong>de</strong>s recommandations <strong>de</strong> l’ Autorité. Un suivi<strong>de</strong>s mesures correctrices <strong>de</strong>mandées est effectuépar les services <strong>de</strong> l’ ACP.L’ ACP suit l’ exécution <strong>de</strong>s mesures figurant dansles mises en <strong>de</strong>meure, ainsi que <strong>de</strong>s mesures correctricesmentionnées dans les lettres <strong>de</strong> suite, sanspréjudice d’un contrôle sur place, le cas échéant.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012119


2Les constats effectuésL’ ACP a organisé, le 19 octobre 2012, une conférenceau cours <strong>de</strong> laquelle un bilan <strong>de</strong>s contrôleseffectués en matière <strong>de</strong> LCB-FT a été présenté àprès <strong>de</strong> 500 représentants d’organismes <strong>de</strong>s secteurs<strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance.Au cours <strong>de</strong> l’ année 2012, l’ ACP a notammentrelevé que les procédures internes <strong>de</strong>s organismesmériteraient d’être complétées – afin <strong>de</strong>couvrir l’ ensemble <strong>de</strong> leurs obligations en matière<strong>de</strong> LCB-FT – et que l’ analyse ayant conduità l’ élaboration <strong>de</strong> la classification <strong>de</strong>s risquesn’est pas toujours formalisée.De plus, elle a noté <strong>de</strong>s insuffisances dans lesuivi <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> formation organisées enmatière <strong>de</strong> LCB-FT (absence d’évaluation duniveau <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong>s collaborateurs et<strong>de</strong> mise en place d’indicateurs permettant <strong>de</strong>mesurer le nombre <strong>de</strong> personnes ayant bénéficiéd’une formation).Concernant la teneur <strong>de</strong>s dossiers clients, ilest apparu que ceux-ci ne contenaient pas forcémentles informations pertinentes permettantune mise en œuvre efficace du dispositif<strong>de</strong> LCB-FT. Les organismes doivent définir <strong>de</strong>sprogrammes d’actualisation <strong>de</strong>s données, <strong>de</strong>scontrôles permettant <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> l’ exécution<strong>de</strong>s procédures et <strong>de</strong> ces programmes ainsi queles modalités <strong>de</strong> formalisation et <strong>de</strong> conservation<strong>de</strong>s informations recueillies. La mise à jour<strong>de</strong>s données clients est l’ occasion pour les organismes<strong>de</strong> s’interroger sur la réévaluation duniveau <strong>de</strong> risque présenté par la clientèle.L’ ACP attend également <strong>de</strong>s organismes que lesanomalies relevées par les dispositifs <strong>de</strong> suivi<strong>de</strong>s relations d’affaires fassent l’ objet d’une analyseformalisée le plus rapi<strong>de</strong>ment possible, afin<strong>de</strong> pouvoir adresser une déclaration à Tracfin,dans les meilleurs délais, lorsque le doute soulevépar l’ opération atypique ne peut être levé.À cet égard, l’ ACP a constaté que les délais d’envoi<strong>de</strong>s déclarations à Tracfin pouvaient être trèslongs. Les lignes directrices conjointes <strong>de</strong> l’ ACP etTracfin sur la déclaration <strong>de</strong> soupçon rappellentque « dans le cadre du contrôle du caractère adapté<strong>de</strong> leur dispositif LCB-FT, les organismes financierssurveillent leurs délais <strong>de</strong> déclaration <strong>de</strong> soupçon.Pour ce faire, ils prennent en compte la pério<strong>de</strong> écouléeentre la découverte <strong>de</strong> la première opération suspecteet l’ envoi <strong>de</strong> la déclaration à Tracfin. Dans cemême cadre, il paraît opportun, lorsqu’ils existent,que les délais intermédiaires entre l’ envoi d’alertespar <strong>de</strong>s unités opérationnelles au correspondant120 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Tracfin et la transmission <strong>de</strong>s déclarations <strong>de</strong> soupçonfassent également l’ objet d’un suivi ».En outre, l’ ACP a adressé <strong>de</strong>s observations auxorganismes en matière <strong>de</strong> contrôle interne (2.1),<strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> l’ approche groupe (2.2) et<strong>de</strong>s mesures restrictives (2.3).plus sensibles du dispositif LCB-FT pour lesquelsla mise en place <strong>de</strong> mesures correctricesest apparue nécessaire et la plus urgente.Il est attendu que les rapports <strong>de</strong> contrôle interneremis à l’ ACP décrivent les anomalies relevées etles mesures prises en conséquence.2.1 Sur le contrôle interneDes moyens suffisants doivent être mis enœuvre afin <strong>de</strong> garantir l’ efficacité du dispositif<strong>de</strong> contrôle interne en matière <strong>de</strong> LCB-FT.L’ ACP a en effet constaté, dans certains cas, queles contrôleurs n’étaient pas en nombre suffisantdans les organismes et ne disposaient pas <strong>de</strong>scompétences nécessaires afin <strong>de</strong> vérifier efficacementle dispositif <strong>de</strong> LCB-FT. Des insuffisancesont ainsi été notées concernant la volumétrie<strong>de</strong>s échantillons examinés, la durée <strong>de</strong>scontrôles et leur périodicité.Les organismes doivent s’assurer que les moyensmis en œuvre sont adaptés, afin <strong>de</strong> couvrir l’ ensemble<strong>de</strong>s activités y compris, le cas échéant,les activités externalisées, le recours à la tierceintroduction et le recours à <strong>de</strong>s intermédiairesdans la distribution <strong>de</strong> produits d’assurance.Des procédures doivent préciser la nature <strong>de</strong>scontrôles effectués.Il a été relevé que <strong>de</strong>s organismes n’avaient pasdéfini <strong>de</strong> règles écrites internes précisant lescontrôles à mettre en œuvre en matière <strong>de</strong> LCB-FT.Il convient également que les organismes veillentà ce que les points <strong>de</strong> contrôle et les critères <strong>de</strong>sélection <strong>de</strong>s dossiers examinés fassent l’ objet<strong>de</strong> procédures.Les constats effectués doivent faire l’ objet d’unsuivi.Les résultats <strong>de</strong>s contrôles accomplis ne sont pastoujours formalisés, ce qui ne permet pas d’assurerleur suivi.Des missions <strong>de</strong> contrôle périodique thématiquespeuvent être réalisées sur les points les2.2 Sur l’ approche groupeLes organes exécutifs et/ou délibérants doiventdisposer d’informations relatives aux dispositifs<strong>de</strong> contrôle interne et <strong>de</strong> LCB-FT nécessairesà l’ exercice <strong>de</strong> leurs missions.Le bilan <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle sur place surle respect <strong>de</strong>s obligations <strong>de</strong> LCB-FT dans ledomaine <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> fortune pour les secteurs<strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance (voir encadrép.121) a mis en avant <strong>de</strong>s insuffisances importantesconcernant les modalités <strong>de</strong> gouvernance,par les entreprises mères <strong>de</strong> groupe, <strong>de</strong>s dispositifs<strong>de</strong> contrôle interne et <strong>de</strong> LCB-FT mis en placepar les établissements appartenant à ces groupes.Le bilan rappelle que l’ ACP attend <strong>de</strong>s organismes :ııque leurs organes sociaux évaluent et contrôlentpériodiquement l’ efficacité <strong>de</strong>s politiques, <strong>de</strong>sdispositifs et <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> contrôle interneet <strong>de</strong> LCB-FT mis en place pour se conformerà leurs obligations et prennent les mesuresappropriées pour remédier aux éventuellesdéfaillances ;ııqu’à cette fin, il soit mis à disposition <strong>de</strong>sorganes sociaux, dans les délais requis, lesinformations nécessaires à l’ exercice <strong>de</strong> leursmissions, en quantité et en qualité.Les échanges d’informations au sein d’un groupedoivent inclure les anomalies relatives à un clientcommun à plusieurs entités du groupe.L’ ACP a noté <strong>de</strong>s cas où il n’y avait pas d’échangesd’informations au sein d’un même groupe concernantles anomalies relevées sur un client <strong>de</strong> plusieursentités du groupe.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012121


4 La lutte contre le blanchiment <strong>de</strong>s capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT)2 ) Les constats effectués2.3 Sur les mesures restrictives (gel <strong>de</strong>s avoirs)Les lignes directrices relatives aux échanges d’informationsau sein d’un groupe et hors groupe,indiquent sur ce sujet que « lorsqu’une entité dugroupe détecte une anomalie sur un client, quiest également client d’une autre entité du mêmegroupe, il appartient au groupe <strong>de</strong> s’assurer quecette <strong>de</strong>rnière est informée <strong>de</strong> ce facteur <strong>de</strong> risque,dans les cas pour lesquels le groupe estime quecela est nécessaire à la vigilance en matière <strong>de</strong>LCB-FT. Les organismes financiers doivent mettreen œuvre <strong>de</strong>s vigilances adéquates ».Une évaluation <strong>de</strong>s mesures mises en œuvre parles filiales et succursales implantées à l’ étranger,au regard du droit qui leur est applicable, doitêtre effectuée.L’ ACP a constaté au sein <strong>de</strong> plusieurs groupes quele siège ne procédait pas à l’ analyse comparative<strong>de</strong>s réglementations auxquelles sont soumises lesentités situées à l’ étranger. Il n’y avait pas nonplus d’analyse <strong>de</strong>s procédures locales, notammentpour s’assurer <strong>de</strong> leur compatibilité avec lesprocédures élaborées au niveau du groupe.La définition <strong>de</strong> procédures permettant la surveillance<strong>de</strong> la LCB-FT au sein d’un groupe estnécessaire. Les groupes peuvent, par exemple,<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux entités situées à l’ étranger <strong>de</strong>compléter les tableaux blanchiment élaborés parl’ ACP afin d’évaluer leur dispositif.2.3 Sur les mesuresrestrictives(gel <strong>de</strong>s avoirs)Les organismes financiers doivent veiller à appliquerl’ ensemble <strong>de</strong>s mesures prises, tant auniveau européen que français.Il a été relevé à plusieurs reprises que les dispositifs<strong>de</strong> gel <strong>de</strong>s avoirs ne prenaient pas encompte l’ ensemble <strong>de</strong>s mesures en vigueur auniveau national et européen.Il est attendu <strong>de</strong>s organismes financiers qu’ilss’assurent <strong>de</strong> la piste d’audit <strong>de</strong>s modificationsapportées dans leur dispositif <strong>de</strong> détection<strong>de</strong>s personnes visées par <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> gel<strong>de</strong>s avoirs (inscriptions, modifications, radiations…),afin <strong>de</strong> pouvoir contrôler la réalité<strong>de</strong> la prise en compte du dispositif <strong>de</strong> gel. Descontrôles doivent être effectués afin <strong>de</strong> vérifierque l’ inscription <strong>de</strong> nouvelles personnes permetbien <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s alertes dans le dispositif <strong>de</strong>détection mis en place.Lorsque la liste <strong>de</strong>s personnes visées par <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> gel <strong>de</strong>s avoirs est mise à jour, il estindispensable <strong>de</strong> conduire une revue <strong>de</strong>s bases<strong>de</strong> données clientèle dans les meilleurs délais.Les organismes financiers doivent s’assurerqu’ils disposent d’une maîtrise <strong>de</strong> leur dispositif<strong>de</strong> détection automatique.Il est apparu que plusieurs organismes financiersavaient une connaissance insuffisante duparamétrage <strong>de</strong> leur dispositif <strong>de</strong> détection automatiqueacquis auprès d’un prestataire externe,notamment sur les champs filtrés. En conséquence,ils n’étaient pas en mesure <strong>de</strong> s’assurerque les dispositifs <strong>de</strong> gel <strong>de</strong>s avoirs couvraientl’ ensemble <strong>de</strong> leurs clients, ainsi que les mandataireset les bénéficiaires effectifs <strong>de</strong> ceux-ci.Par ailleurs, il a parfois été relevé que les critèresorthographiques paramétrés par les organismesdans leur dispositif <strong>de</strong> détection automatiqueétaient trop restrictifs. Par exemple, il aété constaté que <strong>de</strong>s dispositifs ne permettaient<strong>de</strong> détecter une personne faisant l’ objet d’unemesure restrictive que si le nom <strong>de</strong> la personnecorrespondait parfaitement au nom inscrit dansle règlement européen ou l’ arrêté du ministre <strong>de</strong>l’ Économie instituant la mesure, sans prendreen compte les variations orthographiques pouvantexister.Les organismes doivent pouvoir justifier à l’ ACP<strong>de</strong> l’ efficacité <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> détection utilisés,ce qui nécessite bien sûr d’en comprendre lefonctionnement.122 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Le processus <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s alertes doit êtreformalisé.L’ ACP a noté qu’en cas d’alerte par le dispositif <strong>de</strong>gel <strong>de</strong>s avoirs, l’ analyse effectuée afin <strong>de</strong> vérifiersi la personne concernée fait l’ objet <strong>de</strong> mesuresrestrictives n’était pas toujours conservée.Il est nécessaire que <strong>de</strong>s procédures définissentles contrôles à conduire en cas d’alerte, ainsi queles modalités <strong>de</strong> formalisation et <strong>de</strong> conservation<strong>de</strong>s diligences effectuées.S’il apparaît que le client est un homonymed’une personne faisant l’ objet d’une mesurerestrictive, les établissements conservent égalementl’ analyse ayant conduit à ne pas donnersuite à l’ alerte.Bilan <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle sur place sur le respect <strong>de</strong>s obligations<strong>de</strong> LCB-FT dans le domaine <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> fortuneLe collège <strong>de</strong> l’ ACP a adopté, le 14 février 2012, un bilan<strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle sur place conduites en 2010 et en2011 sur les activités <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> fortune au sein <strong>de</strong>21 établissements <strong>de</strong> crédit, entreprises d’investissementet entreprises d’assurance vie. Ce bilan a été rendu publicen mars 2012.Les établissements contrôlés ont, dans l’ ensemble,engagé <strong>de</strong>s efforts significatifs pour mettre leurdispositif <strong>de</strong> LCB-FT en conformité avec les obligationslégislatives et réglementaires issues <strong>de</strong> l’ ordonnancen o 2009-104 du 30 janvier 2009.Des insuffisances importantes ont néanmoins étérelevées, notamment concernant la mise en œuvre <strong>de</strong>l’ approche groupe (cf. point 2.2 du présent chapitre).En outre, <strong>de</strong>s lacunes ont été constatées dans lesdispositifs <strong>de</strong> contrôle permanent et périodique.ııla détection <strong>de</strong>s clients présentant un risque élevé et lamise en place <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> vigilance adaptées ;ııl’ amélioration <strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong> la relationd’affaires et du client, à l’ entrée en relation et pendanttoute la durée <strong>de</strong> celle-ci ;ııl’ amélioration <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> surveillanceautomatisée <strong>de</strong>s relations d’affaires ;ııle respect <strong>de</strong>s obligations <strong>de</strong> déclaration à Tracfin, etnotamment la réduction <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong> déclaration ;ııl’ amélioration <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> détection au regard<strong>de</strong>s listes <strong>de</strong> gel <strong>de</strong>s avoirs ;ııle renforcement <strong>de</strong>s moyens humains et techniquesalloués aux unités en charge du dispositif <strong>de</strong> contrôle<strong>de</strong> la conformité.Les améliorations attendues par l’ ACP portent sur lespoints suivants :ııle renforcement <strong>de</strong> la gouvernance et notamment <strong>de</strong> lacohérence <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> contrôle interne et <strong>de</strong>LCB-FT au sein du groupe ;ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012123


3Les décisions généralesen matière <strong>de</strong> LCB-FT3.1 Les lignes directrices surla relation d’affaires etle client occasionnelL’ ACP a constaté que les organismes financiersrencontrent <strong>de</strong>s difficultés à distinguer leursclients occasionnels, tels que définis à l’ articleR. 561-10 du co<strong>de</strong> monétaire et financier, <strong>de</strong> leursclients avec lesquels une relation d’affaires estnouée, au sens <strong>de</strong> l’ article L. 561-2-1 du co<strong>de</strong>monétaire et financier.Les lignes directrices répon<strong>de</strong>nt à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> préciser les attentes <strong>de</strong>l’ ACP sur la distinction entre ces <strong>de</strong>ux notions.Le document adopté par le collège <strong>de</strong> l’ ACP rappellequ’une relation d’affaires est considéréecomme nouée dans <strong>de</strong>ux cas :ıılorsqu’il y a un contrat entre l’ organisme financieret le client utilisant ses services, en applicationduquel plusieurs opérations successivessont réalisées entre les cocontractants, ou quicrée pour ceux-ci <strong>de</strong>s obligations continues ;ıılorsque le client bénéficie, <strong>de</strong> manière régulière,<strong>de</strong> l’ intervention d’un organismefinancier pour la réalisation <strong>de</strong> plusieursopérations ou d’une opération présentant uncaractère continu. L’ absence <strong>de</strong> contrat n’estainsi pas un critère suffisant pour conclureque le client est un client occasionnel.Dans tous les cas, la durée est un élément déterminant<strong>de</strong> la relation d’affaires.Le client occasionnel se définit comme celui quiréalise auprès d’un organisme financier une opérationponctuelle, que celle-ci s’effectue en une seuleopération ou en plusieurs opérations apparaissantcomme liées entre elles. Il s’agit en pratique duclient « <strong>de</strong> passage » qui effectuera, par exemple,une ou plusieurs opérations sur une courte pério<strong>de</strong>dans le cadre d’un séjour touristique.Dans le cadre <strong>de</strong> la concertation qui a eu lieusur le projet <strong>de</strong> lignes directrices, les professionnelsont mis en avant que la distinction entre les<strong>de</strong>ux notions était difficile à faire dans certainessituations, notamment s’agissant <strong>de</strong>s opérations<strong>de</strong> change manuel et du service <strong>de</strong> transmission<strong>de</strong> fonds.L’ ACP attend que les changeurs manuels etles prestataires <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement (PSP)exerçant le service <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> fondsdéfinissent <strong>de</strong>s critères, adaptés à la nature <strong>de</strong>la clientèle et aux opérations effectuées, permettant<strong>de</strong> distinguer leurs clients occasionnels<strong>de</strong> leurs clients avec lesquels une relationd’affaires est nouée. Ces critères peuvent parexemple porter sur le nombre d’opérations réaliséespar un client, le temps écoulé entre <strong>de</strong>uxopérations ou le montant <strong>de</strong>s opérations.La définition <strong>de</strong> tels critères et la mise en place<strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> vigilance adaptées doivent êtreun point d’attention dans le cadre du dispositif<strong>de</strong> contrôle interne.Plusieurs cas concrets, relevés lors <strong>de</strong> missions<strong>de</strong> contrôle sur place ou transmis par les professionnels,viennent illustrer ce qu’il faut entendrepar client occasionnel et relation d’affaires.Les lignes directrices précisent les mesures<strong>de</strong> vigilance à mettre en œuvre, en particulierl’ ACP rappelle que les obligations <strong>de</strong> connaissancedu client et <strong>de</strong> vigilance constante s’exercentsur les seuls clients en relation d’affaires,conformément aux articles L. 561-6 et R. 561-12du co<strong>de</strong> monétaire et financier.124 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ activité <strong>de</strong> la commission consultative Lutte contre le blanchimenten 2012La commission consultative Lutte contre leblanchiment est chargée <strong>de</strong> donner un avis surl’ ensemble <strong>de</strong>s documents obligatoires(instructions) ou <strong>de</strong> nature explicative (lignesdirectrices, principes d’application sectoriels etpositions) qui sont adoptés et publiés par le collège<strong>de</strong> l’ ACP en matière <strong>de</strong> LCB-FT. La commission s’estréunie six fois au cours <strong>de</strong> l’ année 2012.Elle a notamment été consultée sur l’ instructionn o 2012-I-04 définissant les nouveauxquestionnaires LCB-FT pour les secteurs <strong>de</strong> labanque (hors changeurs manuels) et <strong>de</strong> l’ assurancevie (cf. point 1 du présent chapitre), les lignesdirectrices sur la relation d’affaires et le clientoccasionnel et la position relative à la mise enœuvre <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> vigilance <strong>de</strong> LCB-FT par<strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong> services <strong>de</strong> paiement (PSP),pour le service <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> fonds.Des travaux ont par ailleurs été engagés concernant<strong>de</strong>s principes d’application sectoriels sur lesbénéficiaires effectifs d’organismes <strong>de</strong>placements collectifs et sur la correspondancebancaire.Les travaux <strong>de</strong> la commission portent également en2013 sur la mise à jour <strong>de</strong>s principes d’applicationsectoriels sur les virements <strong>de</strong> fonds – dans lecontexte <strong>de</strong> la nouvelle recommandation 16 du GAFIet <strong>de</strong> sa note interprétative – <strong>de</strong>s principesd’application sectoriels relatifs à la LCB-FT pour lesecteur <strong>de</strong>s assurances <strong>de</strong> juin 2010, qui prendronten compte les évolutions réglementaires ainsi queles lignes directrices ou principes d’applicationsectoriels adoptés <strong>de</strong>puis, et <strong>de</strong>s lignes directricessur la gestion <strong>de</strong> fortune, à la suite du bilansusmentionné adopté par le collège.L’ ACP envisage également <strong>de</strong> réviser le questionnaireremis par les changeurs manuels, à l’ issue <strong>de</strong> laremise qui a eu lieu en mars 2013, et d’élaborer unquestionnaire LCB-FT spécifique aux organismesdu secteur <strong>de</strong> l’ assurance non-vie.3.2 La position relative à la mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>vigilance <strong>de</strong> LCB-FT par <strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong> services <strong>de</strong>paiement pour le service <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> fondsL’ ACP a relevé que, dans le cadre <strong>de</strong> la mise enœuvre <strong>de</strong> leurs obligations <strong>de</strong> vigilance en matière<strong>de</strong> LCB-FT, les PSP qui effectuent le service<strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> fonds définissent <strong>de</strong>smontants prédéterminés à partir <strong>de</strong>squels ils<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s informations supplémentairesà leurs clients.Ces montants doivent tenir compte <strong>de</strong>s risquesi<strong>de</strong>ntifiés par la classification <strong>de</strong>s risques.L’ ACP attend que les procédures <strong>de</strong>s PSP précisentles montants prédéterminés mis enplace, les modalités d’autorisation <strong>de</strong>s opérationsd’un montant supérieur à ceux-ci, lanature <strong>de</strong>s informations supplémentaires <strong>de</strong>mandéeset les conditions dans lesquelles estmenée leur analyse.La position précise que les informations complémentaires<strong>de</strong>mandées peuvent être l’ origine <strong>de</strong>sfonds, l’ activité professionnelle du client ainsique l’ objet <strong>de</strong> l’ opération.Les montants susmentionnés doivent fairel’ objet d’une actualisation régulière et prendreen compte tout évènement affectant les activitésou la clientèle du PSP ainsi que les informationsdiffusées par les organismes et autorités compétentesen matière <strong>de</strong> LCB-FT (GAFI, ministèrechargé <strong>de</strong> l’ Économie, Tracfin…).Le caractère adapté <strong>de</strong> ces montants et <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> vigilance mises en œuvre est unpoint d’attention <strong>de</strong> l’ ACP, tant dans le cadre<strong>de</strong> l’ examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’agrément que <strong>de</strong>scontrôles sur pièces et sur place.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012125


Sanctionnerles manquements :l’ activité <strong>de</strong>la commission<strong>de</strong>s sanctions5La mission <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s sanctions est <strong>de</strong> sanctionnerles manquements aux dispositions législatives et réglementairesapplicables aux établissements assujettis. Elle a été instituée pourrépondre aux exigences <strong>de</strong> la Convention européenne <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong><strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong>s libertés fondamentales, tellesqu’interprétées par la Cour européenne <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l’homme,dans le but <strong>de</strong> distinguer clairement les fonctions <strong>de</strong> poursuite,d’instruction et <strong>de</strong> sanction dans l’exercice du pouvoir juridictionnel.128L’ activité disciplinaire137Autres faits marquants <strong>de</strong> l’ année 2012ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012127


1L’ activité disciplinaire5décisions rendues en 2012Délai moyen <strong>de</strong> jugement :10,1 mois1.1 Les saisines en 2012En 2012, la commission <strong>de</strong>s sanctions a été saisie<strong>de</strong> 9 procédures disciplinaires (5 en 2010,3 en 2011).Ces chiffres doivent être rapprochés <strong>de</strong> l’utilisationfaite, par le collège <strong>de</strong> l’ACP, <strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>s armes qui sont à sa disposition face auxmanquements dont il est informé, en particulierl’envoi <strong>de</strong> « lettres <strong>de</strong> suite », qu’il privilégieen cas <strong>de</strong> manquements présentant un <strong>de</strong>grémoindre <strong>de</strong> gravité, ou <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> policeadministrative (cf. sur ce point le chapitre 1).On peut observer que :ııle nombre <strong>de</strong> saisines <strong>de</strong> la commission asensiblement progressé ;ııcomme au cours <strong>de</strong>s années précé<strong>de</strong>ntes,elles ont principalement porté sur <strong>de</strong>s établissementsdu secteur bancaire puisque lespersonnes mises en cause ont été 5 établissements<strong>de</strong> crédit, 1 compagnie financière,1 changeur manuel et 2 sociétés <strong>de</strong> courtageen assurance ;ııdans le secteur bancaire, les organismes misen cause étaient <strong>de</strong> dimension très variable ;ııles <strong>de</strong>ux affaires relatives à <strong>de</strong>s organismesdu secteur <strong>de</strong> l’ assurance ont porté sur <strong>de</strong>ssociétés <strong>de</strong> courtage, dont l’ une avait une activitétrès mo<strong>de</strong>ste ; cette <strong>de</strong>rnière procédurevisait également les <strong>de</strong>ux cogérants au titre<strong>de</strong> leur responsabilité personnelle;ııune première saisine a fait suite au contrôle<strong>de</strong>s pratiques commerciales ;ııla commission n’a pas été saisie à la suite dunon-respect d’une mesure <strong>de</strong> police administrative.1.2 Les décisions renduesen 2012A | Nombre et nature <strong>de</strong>ssanctions prononcéesEn 2012 (comme en 2011), la commission <strong>de</strong>ssanctions a rendu 5 décisions 40 . Elle a pronon-40. Toutes les décisions <strong>de</strong> la commission peuvent être consultées sur le recueil <strong>de</strong> jurispru<strong>de</strong>nce mis en ligne sur le site <strong>de</strong> l’ ACP. Une sixième audience, partiellementpublique, s’est tenue en 2012 (procédure disciplinaire n o 2012-04 concernant la <strong>Banque</strong> populaire Côte d’Azur, audience du 18 décembre 2012) mais la décisionn’a été rendue que le 10 janvier 2013.128 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


cé 3 blâmes 41 , 1 avertissement 42 et 3 interdictionsd’exercer une activité d’intermédiationen matière d’assurance 43 . Les sanctions pécuniairesqu’elle a infligées ont varié <strong>de</strong> 10 000 à500 000 euros, atteignant un montant cumulé<strong>de</strong> 1 225 000 euros. La nature <strong>de</strong>s manquementsqu’elle a réprimés n’a pas encore réellementdonné l’ occasion à la commissiond’utiliser, pour fixer le montant <strong>de</strong> la sanctionfinancière prononcée, le critère <strong>de</strong>s bénéficesprocurés par le manquement (ou <strong>de</strong>s coûts oupertes qu’il a permis d’éviter), qui est classiquementprédominant dans d’autres matièrestelles que le droit <strong>de</strong>s ententes ou les abus <strong>de</strong>positions dominantes, ou la répression <strong>de</strong>s abus<strong>de</strong> marché. Même si <strong>de</strong>s lacunes en matière <strong>de</strong>contrôle interne ou <strong>de</strong> lutte contre le blanchimentpeuvent impliquer un certain chiffrage<strong>de</strong>s économies qu’elles ont procurées, celui-cireste <strong>de</strong> toute manière sans proportion avec leplafond très élevé <strong>de</strong>s sanctions susceptiblesd’être prononcées (100 millions d’euros pour laplupart <strong>de</strong>s catégories d’établissements). Dansces domaines, l’ ampleur <strong>de</strong> la sanction financièreprend plutôt en compte les risques que lemanquement a fait courir à l’ établissement luimêmeou au système financier, au regard <strong>de</strong>sexigences <strong>de</strong> stabilité et <strong>de</strong> conformité sur labase <strong>de</strong> ces critères, les affaires soumises à lacommission en 2012 ne l’ ont pas conduite à retenir<strong>de</strong>s montants très élevés. Il n’est pas excluque d’autres types <strong>de</strong> manquements, tels queceux concernant les pratiques commerciales,conduisent à utiliser davantage à l’ avenir lecritère <strong>de</strong>s gains procurés.Par ailleurs, la commission prend évi<strong>de</strong>mmenten compte l’ échelle <strong>de</strong>s sanctions applicables àl’ époque <strong>de</strong>s faits (échelle qui a considérablementprogressé dans la pério<strong>de</strong> récente), tellequ’elle a pu être déjà appliquée dans <strong>de</strong>s affairessimilaires soit par elle-même, soit par les instancesauxquelles elle a succédé. Elle prend ainsien compte les autres critères classiques <strong>de</strong> larépression disciplinaire, tels que (le cas échéant)leur réitération après d’éventuels contrôles antérieurs,y compris lorsqu’ils n’ont pas été suivis<strong>de</strong> sanction, ou les mesures et les engagementspris pour régulariser les manquements.B | Délai d’examen <strong>de</strong>s affairesLa durée <strong>de</strong> l’ instance constitue l’ un <strong>de</strong>s critèrespour mesurer l’ efficacité <strong>de</strong> l’ activité disciplinaire.Cette durée a été, en moyenne, pour les 5 instancesachevées en 2012, <strong>de</strong> 10 mois, en ce inclusela durée du délibéré faisant suite à l’ audience,soit environ 3 semaines. Au 31 décembre 2012,la commission avait 7 dossiers « en stock », dontle plus ancien correspondait à une saisine du24 mai 2012.La durée moyenne <strong>de</strong>s instances achevées en2011 avait été inférieure à 7 mois : comme ilétait prévisible, la mise en place du rapporteura entraîné un allongement <strong>de</strong>s délais. C’est lacontrepartie naturelle du temps nécessaire àl’ élaboration du rapport, lequel fait parfois suiteà <strong>de</strong>s auditions ou à <strong>de</strong>s mesures d’instructioncomplémentaires ordonnées par le rapporteuret au recueil <strong>de</strong>s observations qu’appelle éventuellementla communication du rapport. Cesdélais sont en outre soumis à <strong>de</strong>s contraintestenant au dossier lui-même (nombre et complexité<strong>de</strong>s griefs, volume) et au comportement<strong>de</strong>s parties, en particulier <strong>de</strong> leur propensionà solliciter un report <strong>de</strong>s délais qui leur sontimpartis.41. Procédures n o 2011-01, 2011-03 et 2012-01 .42. Procédure n o 2011-02.43. Procédure n o 2012-02 .ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012129


5 SANCTIONNER LES MANQUEMENTS : L’ ACTIVITÉ DE LA COMMISSION DES SANCTIONS1 ) L’ activité disciplinaire1.2 Les décisions rendues en 2012C | Typologie <strong>de</strong>s griefsıı<strong>Banque</strong>sLes griefs qui ont justifié l’ ouverture d’une procédureà l’ encontre d’un organisme du secteurbancaire peuvent être regroupés en <strong>de</strong>ux catégoriesprincipales : ceux fondés sur les dispositionsdu règlement n o 97-02 du 21 février 1997modifié du CRBF relatif au contrôle interne <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong>s entreprises d’investissementet ceux relatifs à la lutte contrele blanchiment <strong>de</strong>s capitaux et le financementdu terrorisme (LCB-FT). D’autres types <strong>de</strong>griefs ont toutefois justifié <strong>de</strong>s poursuites disciplinaires: le retard <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>s étatspru<strong>de</strong>ntiels au superviseur, le non-respect duratio <strong>de</strong> solvabilité et (il s’agit <strong>de</strong> la premièresaisine en matière <strong>de</strong> pratiques commerciales)la méconnaissance <strong>de</strong>s dispositions relatives audroit au compte.ııAssurancesLa première <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux procédures ouvertescontre <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong> ce secteur a visé<strong>de</strong>s manquements aux conditions d’exercice<strong>de</strong> l’ activité d’intermédiation en assurances(obligations d’immatriculation à l’ Organismepour le registre <strong>de</strong>s intermédiaires d’assurance– ORIAS – et <strong>de</strong> souscription d’une garantieprofessionnelle) ainsi que sur <strong>de</strong>s manquementsaux règles relatives à l’ information <strong>de</strong>sclients et au <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conseil. Dans la secon<strong>de</strong>,sont reprochés <strong>de</strong>s manquements à l’ obligationd’information et au <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conseil.D | Jurispru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la commission<strong>de</strong>s sanctions et issue<strong>de</strong>s recours formés contreses décisions ou celles <strong>de</strong>l’ ex-Commission bancaire1°) Jurispru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la commission<strong>de</strong>s sanctionsa. Questions générales et procédure1. La nature juridique <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>ssanctionsIl résulte <strong>de</strong> la combinaison <strong>de</strong>s articles L. 612-1,L. 612-4 et L. 612-26 du Comofi, prévoyant quel’ ACP est une autorité administrative indépendantecomprenant un collège et une commission<strong>de</strong>s sanctions dont les décisions peuvent fairel’ objet d’un recours <strong>de</strong> pleine juridiction <strong>de</strong>vantle Conseil d’État, et <strong>de</strong> l’ article L. 311-4 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>justice administrative précisant que le Conseild’État connaît <strong>de</strong> ces recours en « premier et <strong>de</strong>rnierressort » que, même si la commission <strong>de</strong>ssanctions est organisée et fonctionne comme unejuridiction, le législateur n’a pas entendu lui conférercette qualité. Par conséquent, aucune questionprioritaire <strong>de</strong> constitutionnalité ne peut être présentée<strong>de</strong>vant elle (décision du 10 janvier 2013,<strong>Banque</strong> populaire Côte d’Azur, procéduresn o 2012-04 et 2012-04 bis).2. L’ extension <strong>de</strong>s contrôles sur place <strong>de</strong>l’ ACP aux succursales ou filiales <strong>de</strong> banquesimplantées hors <strong>de</strong> l’ Espace économiqueeuropéen – conséquences d’une extensionirrégulière <strong>de</strong> contrôleLes dispositions du Comofi (articles L. 612-26,L. 632-13, D. 632-1 et L. 612-24) fixent précisémentle cadre et les conditions dans lesquelsles contrôles effectués par l’ ACP dans lesbanques peuvent être étendus à leurs succursalesou filiales implantées à l’ étranger. Ainsi,les conventions internationales ou accords bilatérauxpubliés, auxquels le co<strong>de</strong> (L. 612-26 et130 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


la commission <strong>de</strong>s sanctionsLa commission <strong>de</strong> sanction :Au fond, <strong>de</strong>bout, <strong>de</strong> gauche à droite : Jean Cellier, Jean-Clau<strong>de</strong> Hassan, Louis Vaurs, Pierre Florin, Bruno Martin Lapra<strong>de</strong>, Charles Cornut,Marc Sanson, Francis Crédot.Assis, <strong>de</strong>vant, <strong>de</strong> gauche à droite : Yves Breillat, Claudie Aldigé, Rémi Bouchez, André Icard.Composition <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s sanctions à la fin <strong>de</strong> 2012Sur désignation du vice-prési<strong>de</strong>ntdu Conseil d’État :MM. Bruno Martin Lapra<strong>de</strong>, conseiller d’État, prési<strong>de</strong>nt,et Jean-Clau<strong>de</strong> Hassan, conseiller d’État, suppléant ;MM. Rémi Bouchez, conseiller d’État, membre <strong>de</strong> lacommission, et Marc Sanson, conseiller d’État, suppléant ;Sur désignation du premier prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> cassation :En raison <strong>de</strong> leurs compétences dansles matières utiles à l’exercice <strong>de</strong> leurs missions :MM. Francis Crédot, membre <strong>de</strong>la commission, et Louis Vaurs, suppléant ;MM. Pierre Florin, membre <strong>de</strong> la commission,et Jean Cellier, suppléant ;MM. André Icard, membre <strong>de</strong> la commission,et Charles Cornut, suppléant.M me Claudie Aldigé, conseiller, membre<strong>de</strong> la commission, et M. Yves Breillat, conseiller, suppléant ;ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012131


5 SANCTIONNER LES MANQUEMENTS : L’ ACTIVITÉ DE LA COMMISSION DES SANCTIONS1 ) L’ activité disciplinaire1.2 Les décisions rendues en 2012L. 632-13) subordonne l’ extension à l’ étranger<strong>de</strong>s contrôles sur place ne peuvent se réduire à<strong>de</strong> simples échanges <strong>de</strong> correspondance entre lesecrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP et les agents du superviseurconcerné, sous peine d’irrégularité ducontrôle. En outre, l’ article L. 632-15, qui définitles conditions dans lesquelles l’ ACP peut transmettre<strong>de</strong>s informations aux autorités <strong>de</strong>s Étatsnon-membres <strong>de</strong> la Communauté européenneet non parties à l’ accord sur l’ Espace économiqueeuropéen, ne peut fon<strong>de</strong>r une extensionà l’ étranger d’une mission <strong>de</strong> contrôle sur placeexécutée pour le compte <strong>de</strong> l’ ACP (décision du24 octobre 2012, procédure n o 2011-02).Ainsi, dès lors qu’il est possible <strong>de</strong> distinguer,parmi les griefs notifiés à l’ établissement, d’unepart, ceux qui reposent en tout ou partie sur lesconstats faits irrégulièrement (et qui doiventdonc, dans cette mesure, être abandonnés) et,d’autre part, ceux qui reposent entièrement surles constats <strong>de</strong> la partie française du contrôle,cette irrégularité est sans conséquence sur la validitédu contrôle en <strong>France</strong>. De plus, la commission,lorsqu’elle vient à constater que certains <strong>de</strong>sgriefs retenus par le collège lors <strong>de</strong> l’ ouverture <strong>de</strong>la procédure doivent être abandonnés, n’a pas às’interroger sur la question <strong>de</strong> savoir dans quellemesure cet abandon aurait pu conduire le collège,seul juge <strong>de</strong> l’ opportunité <strong>de</strong>s poursuites, àdéci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> ne pas ouvrir la procédure au vu <strong>de</strong>sseuls griefs restants et qu’il lui appartient seulement,à ce sta<strong>de</strong>, au vu <strong>de</strong>s griefs qu’elle estimeétablis, <strong>de</strong> déterminer la sanction qu’elle estimeappropriée (même décision).Cette décision <strong>de</strong> la commission est à l’ origined’une modification du Comofi introduite à lafaveur <strong>de</strong> l’ examen du projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> séparationet <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>s activités bancaires :par l’ article 14 du projet qu’elle a adopté en premièrelecture, le 19 février 2013, l’ Assembléenationale a modifié le <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l’ articleL. 612-26 du co<strong>de</strong>, qu’elle a ainsi rédigé :« Les contrôles sur place peuvent également êtreétendus aux succursales ou filiales, installées àl’ étranger, d’entreprises assujetties au contrôle<strong>de</strong> l’ Autorité soit, pour les contrôles dans unÉtat partie à l’ accord sur l’ Espace économiqueeuropéen, en application <strong>de</strong> l’ article L. 632-12,soit, pour les autres États, dans le cadre <strong>de</strong>sconventions bilatérales prévues à l’ article L. 632-13 ou avec un accord exprès pour le déroulement<strong>de</strong> cette extension recueilli auprès <strong>de</strong> l’ autoritécompétente chargée d’une mission similaire àcelle confiée en <strong>France</strong> à l’ Autorité <strong>de</strong> contrôlepru<strong>de</strong>ntiel et <strong>de</strong> résolution, à condition que cetteautorité soit elle-même soumise au secret professionnel.Pour les pays avec lesquels n’a pas étéconclue une <strong>de</strong>s conventions bilatérales prévuesau même article L. 632-13, le secrétaire généralest chargé <strong>de</strong> recueillir l’ accord <strong>de</strong> l’ autoritécompétente concernée et <strong>de</strong> préciser avec elle, s’ily a lieu, les conditions d’extension du contrôlesur place d’une personne assujettie déterminéeà ses filiales ou succursales. Ces conditions sontportées à la connaissance <strong>de</strong> cette personne et <strong>de</strong>ces entités. »132 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


3. Interprétation <strong>de</strong> l’ article 19 <strong>de</strong>l’ ordonnance 2009-104 relative à laprévention <strong>de</strong> l’ utilisation du systèmefinancier aux fins <strong>de</strong> blanchiment <strong>de</strong> capitauxet <strong>de</strong> financement du terrorismePar son article 19, cette ordonnance, qui a transposéla 3 ème directive anti-blanchiment, a invitéles établissements à se conformer à leurs nouvellesobligations <strong>de</strong> vigilance « dans les meilleursdélais appréciés en fonction <strong>de</strong>s risques etau plus tard dans un délai d’un an à compter<strong>de</strong> la publication du <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>s décrets prévuspour (leur) application (laquelle est intervenue le4 septembre 2009) ». Faute <strong>de</strong> dispositions réglementairesplus précises, la commission a estiméque si <strong>de</strong>s diligences insuffisantes au regard <strong>de</strong>ces dispositions pouvaient donner lieu à <strong>de</strong>s remarquesdu secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP au titre<strong>de</strong> son action préventive, elles ne pouvaient êtreréprimées que si le manquement s’est poursuiviaprès ce délai (décision du 24 octobre 2012, procéduren o 2011-02).4. Les conditions d’ouverture d’une procéduredisciplinaire en cas <strong>de</strong> manquement par unétablissement à ses obligations en matière <strong>de</strong>lutte contre le blanchiment et le financementdu terrorisme (LCB-FT)L’ article L. 562-7 du Comofi n’impose pas aucollège l’ obligation formelle <strong>de</strong> constater l’ existence<strong>de</strong>s conditions spéciales prévues par cetarticle lors <strong>de</strong> l’ ouverture d’une procédure disciplinaireen matière <strong>de</strong> LCB-FT : il suffit, pourque la régularité <strong>de</strong> la décision d’ouverture <strong>de</strong>procédure ne soit pas affectée, que les griefsqui la fon<strong>de</strong>nt relèvent, s’ils <strong>de</strong>vaient être reconnuscomme établis, d’au moins une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxcatégories mentionnées par cet article : soit un« grave défaut <strong>de</strong> vigilance », soit une « carencedans l’ organisation <strong>de</strong>s procédures internes <strong>de</strong>contrôle » (décision du 29 juin 2012, <strong>Banque</strong> populaire<strong>de</strong>s Alpes, procédure n o 2011-01).5. Les conditions <strong>de</strong> l’ anonymisation <strong>de</strong>sdécisionsLa commission a précisé les circonstances quipeuvent la conduire à accepter d’anonymiser sesdécisions. Elle a ainsi accepté <strong>de</strong> publier sousune forme ne permettant pas d’i<strong>de</strong>ntifier l’ établissementpoursuivi sa décision du 24 octobre2012 aux motifs : « (…) d’une part, <strong>de</strong> l’ abandon,<strong>de</strong> la réduction du périmètre et <strong>de</strong> la relativisationd’une part significative <strong>de</strong>s griefs notifiéset, d’autre part, du très faible nombre <strong>de</strong> dossiersindividuels dans lesquels ont été constatés <strong>de</strong>smanquements aux obligations déclaratives ou <strong>de</strong>vigilance, au regard du volume <strong>de</strong> l’ activité <strong>de</strong>banque privée au sein du groupe <strong>de</strong> l’ établissementA, soit, à fin 2009, <strong>de</strong>s actifs sous gestions’élevant, en tout, à environ … milliards d’eurosdont … milliards d’euros – et plus <strong>de</strong> … milleclients – au sein <strong>de</strong> l’ entité française du métierbanque privée » (procédure n o 2011-02).La commission a également estimé, dans sa décisiondu 10 janvier 2013 à l’ égard <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong>populaire Côte d’Azur (BPCA) (cf. paragrapheci-après), déjà sanctionnée par la Commissionbancaire pour les mêmes faits, que, même sila précé<strong>de</strong>nte décision (cassée par le Conseild’État, cf. ci-après) avait été publiée sous uneforme nominative, cet établissement peut être ànouveau, dans le respect <strong>de</strong> la règle non bis ini<strong>de</strong>m, poursuivi et sanctionné pour les mêmesfaits que ceux ayant justifié la sanction initiale,par une décision publique rendue, le cas échéant,sous une forme nominative (décision du 10janvier 2013, <strong>Banque</strong> populaire Côte d’Azur, procéduresn o 2012-04 et 2012-04 bis).b. Sur le fond1. Obligations en matière <strong>de</strong> contrôle<strong>de</strong> la conformité et <strong>de</strong> LCB-FT dansune gran<strong>de</strong> banqueDans sa décision du 24 octobre 2012 (procéduren o 2011-02), la commission <strong>de</strong>s sanctions a estimé :ııque dans une banque où a été institué un« comité exécutif » présidé par le ou les mandatairessociaux, l’ expression « membre <strong>de</strong> ladirection », à laquelle fait référence le 1° <strong>de</strong>l’ article R. 561-38 du co<strong>de</strong> pour la désignationACPRapport <strong>annuel</strong> 2012133


5 SANCTIONNER LES MANQUEMENTS : L’ ACTIVITÉ DE LA COMMISSION DES SANCTIONS1 ) L’ activité disciplinaire1.2 Les décisions rendues en 2012du responsable <strong>de</strong> la mise en œuvre du dispositifd’évaluation et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risquesLCB-FT, doit être regardée comme impliquantl’ appartenance à ce comité ;ııque le co<strong>de</strong> n’impose ni que le membre ducomité <strong>de</strong> direction responsable <strong>de</strong> la LCB-FTexerce lui-même une fonction opérationnelleà ce titre, telle que celle <strong>de</strong> correspondantTracfin, ni qu’il assume cette mission à titreexclusif ;ııqu’en cas <strong>de</strong> désaccord entre les responsablesopérationnels et <strong>de</strong> la conformité ausein d’une entité du groupe, seule une procédure<strong>de</strong> remontée <strong>de</strong>s informations relativesaux dossiers individuels, dans les limites, lecas échéant, du droit local applicable, peutpermettre la mise en place d’un dispositif <strong>de</strong>contrôle comportant, au niveau consolidé,une mesure, une surveillance et une maîtrisedu risque <strong>de</strong> non-conformité, sans pourautant forcer l’ entité centrale compétente àdéci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’ entrée en relation d’affaires pources dossiers.2. Obligations relatives au gel <strong>de</strong>s avoirsDans sa décision du 12 décembre 2012 (procéduren o 2011-03, Bank Tejarat Paris – M. Mahdian– M. Fazeli), la commission <strong>de</strong>s sanctions a estiméque :ııles établissements <strong>de</strong> crédit sont tenus d’informerle Trésor <strong>de</strong> toute tentative <strong>de</strong> contournement<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> gel, même si l’ opérationinitialement prévue n’a pas été menée àbien, soit que l’ établissement ait refusé <strong>de</strong> laréaliser, soit que le client n’y ait pas donnésuite, soit encore que ses modalités aient étémodifiées (retrait dans les messages Swift dunom <strong>de</strong> personnes listées) ;ıımême si le banquier notificateur d’un créditdocumentaire n’est appelé à verser lui-même<strong>de</strong>s fonds ou ressources économiques qu’auseul exportateur, en sorte qu’il ne peut êtreà même <strong>de</strong> « geler » les fonds ou ressources<strong>de</strong>stinés au transporteur et, le cas échéant, àl’ assureur, il reste que le crédit documentairequ’il contribue à mettre en place conduit àmettre indirectement <strong>de</strong>s ressources à la disposition<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers, en sorte qu’il commetune faute en participant à un crédit documentairesans veiller à ce que ni le transporteurni l’ assureur ne figurent sur la liste <strong>de</strong>s personnesdont les avoirs sont gelés.3. Précisions sur la responsabilité personnelle<strong>de</strong>s dirigeants responsablesDans sa décision du 12 décembre 2012 (procéduren o 2011-03, Bank Tejarat Paris – M. Mahdian– M. Fazeli), la commission <strong>de</strong>s sanctions a estiméque l’ article L. 612-39 du co<strong>de</strong> monétaire et financier,qui ne lui octroie pas <strong>de</strong> pouvoir générald’interdire l’ exercice <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> direction,ne lui permet pas d’infliger l’ une <strong>de</strong>s sanctionsprévues par cet article (suspension ou démission)à un dirigeant qui n’est plus en fonction à ladate à laquelle elle statue. Par ailleurs, relevantqu’en vertu <strong>de</strong>s dispositions combinées du <strong>de</strong>rnieralinéa <strong>de</strong> l’ article L. 511-10 et du troisièmealinéa <strong>de</strong> l’ article L. 511-13 du Comofi, la déterminationeffective <strong>de</strong> l’ orientation <strong>de</strong> l’ activité<strong>de</strong>s succursales françaises <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong>crédit étrangers doit être assurée par <strong>de</strong>ux personnesau moins, agréées comme telles par lesuperviseur, elle a estimé que la circonstanceque l’ une <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux personnes aurait en faitété empêchée d’exercer la plénitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses fonctionspar l’ autre dirigeant, qui aurait entendu enconserver le monopole, n’est pas <strong>de</strong> nature à ladécharger <strong>de</strong> sa responsabilité disciplinaire, dèslors que, dans une telle situation, il lui appartient<strong>de</strong> prendre toute mesure utile pour exercereffectivement sa responsabilité, aussi longtempsqu’elle continue à en porter le titre ; qu’en effet,la recherche d’individualisation dans les responsabilitéseffectivement exercées par chacun <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux codirigeants méconnaît les termes <strong>de</strong> laloi, qui vise précisément à ce que, dans une logique<strong>de</strong> contrôle mutuel, l’ orientation <strong>de</strong> l’ activité<strong>de</strong> l’ établissement agréé soit déterminée encommun, dans tous les domaines, par les <strong>de</strong>uxintéressés.134 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


2°) Issue <strong>de</strong>s recours contre lesdécisions <strong>de</strong> l’ ex-Commissionbancaire ou <strong>de</strong> la commission<strong>de</strong>s sanctionsa. L’ arrêt du Conseil d’État « BPCA »11 avril 2012 (req. n o 336839)Par une décision du 18 décembre 2009, la Commissionbancaire avait prononcé, à l’ encontre <strong>de</strong>la BPCA, un blâme et une sanction pécuniaire<strong>de</strong> 600000 euros, pour différents manquementsen matière <strong>de</strong> LCB-FT.Dans le cadre du pourvoi en cassation formé parla BPCA contre cette décision, le Conseil d’Étata saisi le Conseil constitutionnel d’une Questionprioritaire <strong>de</strong> constitutionnalité (QPC) :celui-ci, par une décision n o 2011-200 QPC du2 décembre 2011, a déclaré contraires à la Constitutionles textes qui permettaient à l’ ancienneCommission bancaire <strong>de</strong> cumuler les pouvoirs <strong>de</strong>contrôle, <strong>de</strong> poursuites et <strong>de</strong> sanction. Le Conseild’État a en conséquence, par un arrêt du 11 avril2012 (req. n o 336839), cassé la décision <strong>de</strong> sanctionprise par la Commission bancaire, mais aprécisé que, l’ inconstitutionnalité dénoncée parla décision n o 2011-200 QPC <strong>de</strong>vant s’apprécierau regard du motif retenu, tiré <strong>de</strong> l’ absence <strong>de</strong>séparation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> poursuite et <strong>de</strong> jugementau sein <strong>de</strong> la Commission bancaire, cettedéclaration d’inconstitutionnalité ne remettaiten cause ni les actes <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> constatationaccomplis par la Commission bancaire, nila possibilité pour la commission <strong>de</strong>s sanctions<strong>de</strong> l’ ACP, au sein <strong>de</strong> laquelle a été mise en placeune organisation dissociée, <strong>de</strong> sanctionner, surla base <strong>de</strong> ces contrôles, <strong>de</strong>s faits qui se sont produitssous l’ empire <strong>de</strong>s anciens textes.En conséquence <strong>de</strong> cette jurispru<strong>de</strong>nce, lesgriefs notifiés à un établissement par le collège<strong>de</strong> l’ ACP peuvent donc, s’ils sont établis,être sanctionnés par la commission <strong>de</strong>s sanctions,alors même que ces manquements sontantérieurs à la création <strong>de</strong> l’ ACP (décision du24 octobre 2012, procédure n o 2011-02) ou quec’est la Commission bancaire qui aurait ordonnéla mission d’inspection dont le rapport a conduità l’ ouverture <strong>de</strong> la procédure (décision du29 juin 2012, <strong>Banque</strong> populaire <strong>de</strong>s Alpes, procéduren o 2011-01).ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012135


5 SANCTIONNER LES MANQUEMENTS : L’ ACTIVITÉ DE LA COMMISSION DES SANCTIONS1 ) L’ activité disciplinaire1.3 Les moyens techniques <strong>de</strong> l’ instructionC’est dans ce cadre que le collège a décidéd’ouvrir une nouvelle procédure disciplinaireà l’ encontre <strong>de</strong> la BPCA, qui a abouti à ce quecet établissement soit sanctionné pour les faitsconstatés dans le rapport d’avril 2008 (décisiondu 10 janvier 2013, <strong>Banque</strong> populaire Côted’Azur, procédures n o 2012-04 et 2012-04 bis quiconcerne <strong>de</strong>s nouvelles poursuites disciplinairesengagées par l’ ACP après l’ arrêt du Conseild’État précité du 11 avril 2012).Le Conseil d’État a confirmé cette interprétation<strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la décision n o 2011-200 QPCsur l’ activité disciplinaire <strong>de</strong> l’ ACP lors <strong>de</strong> l’ examen<strong>de</strong> la sanction infligée par la commission<strong>de</strong>s sanctions à l’ encontre <strong>de</strong> la Caisse <strong>de</strong> créditmunicipal <strong>de</strong> Toulon (CCMT).b. L’ arrêt du Conseil d’État CCMTdu 30 janvier 2013 (n o 347357)Par cet arrêt, le Conseil d’État a intégralementconfirmé la première décision <strong>de</strong> sanction prononcéepar la commission le 10 janvier 2011 àl’ encontre <strong>de</strong> la Caisse <strong>de</strong> Crédit municipal <strong>de</strong>Toulon (CCMT). Il a confirmé au passage quela commission n’avait pas la nature d’une juridiction,dès lors que l’ article L. 311-4 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>justice administrative précise que le Conseild’État juge en premier et <strong>de</strong>rnier ressort lesrecours contre ses décisions. Il a égalementconfirmé, cette fois par un motif revêtu <strong>de</strong>l’ autorité <strong>de</strong> la chose jugée (parce que nécessairesoutien d’un dispositif) l’ interprétationqu’il avait déjà donnée dans son arrêtn o 336839 susmentionné – mais c’était alors unsimple « obiter dictum » – <strong>de</strong> la portée <strong>de</strong> la décisionn o 2011-200 QPC du Conseil constitutionnel.1.3 Les moyens techniques<strong>de</strong> l’ instructionLes partenaires <strong>de</strong> la commission (l’ autoritépoursuivante et les avocats défen<strong>de</strong>urs) sontdésormais parfaitement accoutumés à son fonctionnemententièrement dématérialisé, tel qu’ila été décrit dans les premiers rapports <strong>annuel</strong>s<strong>de</strong> l’ ACP (cf. p.25 du rapport 2010 et p.161 durapport 2011).136 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


2Autres faits marquants<strong>de</strong> l’ année 20122.1 Première rencontre<strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>la fonction répressived’homologues européens<strong>de</strong> l’ ACPLe prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission a réuni le14 décembre 2012 une vingtaine <strong>de</strong> représentants<strong>de</strong> la fonction répressive d’homologueseuropéens <strong>de</strong> l’ ACP en un séminaire <strong>de</strong> travail,auquel l’ EBA et l’ EIOPA étaient égalementreprésentées.À partir <strong>de</strong> contributions écrites approfondies,rédigées selon un canevas commun, sur l’ organisationet le fonctionnement <strong>de</strong>s activités disciplinaires<strong>de</strong> chacun, les participants ont puconfronter leurs expériences sur <strong>de</strong>s sujets telsque l’ ouverture <strong>de</strong>s procédures disciplinaireset leur instruction, l’ audience et les techniques<strong>de</strong> motivation <strong>de</strong> la décision ou encore la jurispru<strong>de</strong>nce<strong>de</strong>s juridictions <strong>de</strong> recours sur cesdécisions. Une place a naturellement été faite àla présentation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail « zéropapier » <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s sanctions. Au<strong>de</strong>là<strong>de</strong>s échanges techniques, l’ objectif <strong>de</strong>création d’un début <strong>de</strong> réseau d’échanges informelssur un domaine en pleine mutation a étépleinement atteint.2.2 Modification <strong>de</strong> laprocédure disciplinaire :le rapporteur n’est plustenu <strong>de</strong> proposer dansson rapport un niveau<strong>de</strong> sanctionEn juin 2012, la commission <strong>de</strong>s sanctions adécidé <strong>de</strong> ne plus imposer à son rapporteurd’indiquer dans son rapport écrit la nature etle niveau <strong>de</strong>s sanctions qu’il préconise. Cettemodification <strong>de</strong> l’ article 3 <strong>de</strong> son règlementintérieur permet <strong>de</strong> laisser l’ initiative <strong>de</strong> la propositiond’une sanction appropriée à l’ autoritépoursuivante. Néanmoins, bien qu’il n’y soitplus tenu, le rapporteur a toujours la faculté<strong>de</strong> faire une telle proposition ; il peut aussi, lecas échéant, donner son avis sur la propositionfaite par le représentant du collège à l’ audience.Cette modification unifie les procédures répressivessuivies à l’ AMF et à l’ ACP.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012137


Être un acteur influent<strong>de</strong> l’ évolution ducadre réglementaireinternational, européenet français6L’ACP représente la supervision française sur la scène internationale.À ce titre, elle participe activement aux réunions <strong>de</strong>s différentes instancesinternationales et européennes <strong>de</strong> l’assurance et <strong>de</strong> la banqueconcernant les questions pru<strong>de</strong>ntielles, comptables et <strong>de</strong> protection<strong>de</strong> la clientèle. Elle contribue ainsi aux objectifs <strong>de</strong> stabilité financièreen Europe.La direction <strong>de</strong>s Affaires internationales est en charge <strong>de</strong>s questionstransversales concernant les secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’assuranceen matière <strong>de</strong> réglementations pru<strong>de</strong>ntielles et comptables.140L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales162L’ évolution législative et réglementaire au niveau nationalACPRapport <strong>annuel</strong> 2012139


1L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dansles instances européenneset internationales213groupes ou sous-groupes <strong>de</strong> travailauxquels participent <strong>de</strong>s représentants<strong>de</strong> l’ ACP15prési<strong>de</strong>nces assurées par <strong>de</strong>sreprésentants <strong>de</strong> l’ ACPL’ ARCHITECTURE DE LA SUPERVISION EUROPÉENNEUn comité européen du risque systémique a été mis en place et <strong>de</strong> nouvelles autorités (EBA, EIOPA et ESMA),aux pouvoirs renforcés, ont été créées à la suite <strong>de</strong> la crise.■■Supervision macro-pru<strong>de</strong>ntielleComité Européen du Risque Systémique (CERS = ESRB)Prési<strong>de</strong>nt : gouverneur <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>Conseil général(Prend les décisions)Comité exécutif(Prépare les décisions)Comité scientifiqueconsultatifComité techniqueconsultatifMécanique d’alerte précoceInformation sur les risques systémiquesInformation sur les développementsmicro-pru<strong>de</strong>ntiels■■Supervision micro-pru<strong>de</strong>ntielleAutorité bancaire européenne(ABE = EBA)Autorité européenne <strong>de</strong>sassurances et <strong>de</strong>s pensionsprofessionnelles (AEAPP = EIOPA)Autorité européenne<strong>de</strong>s marchés financiers(AEMF = ESMA)Superviseurs nationaux : ACP, AMF…140 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


1.1 Dans le secteur<strong>de</strong> l’ assuranceA | En EuropeL’ ACP participe activement aux travaux <strong>de</strong> l’ Autoritéeuropéenne <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s pensionsprofessionnelles (European Insurance andOccupational Pensions Authority, EIOPA). Cestravaux concernent tant les mesures techniquesnécessaires à la mise en œuvre <strong>de</strong> Solvabilité II,que les problématiques <strong>de</strong> protection du consommateur,les questions <strong>de</strong> stabilité financière et <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong> crise ou encore les fonds <strong>de</strong> pension.Dans ce contexte, l’ ACP est particulièrementactive dans l’ ensemble <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>l’ EIOPA suivants :ııle Financial Stability Committee (FSC), consacréau suivi et aux analyses <strong>de</strong>s tendances<strong>de</strong>s marchés et aux questions <strong>de</strong> stabilitéfinancière ;ııl’ Internal Monitoring Group (IMG), dont l’ objectifest d’établir <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> prévention,gestion et résolution <strong>de</strong>s crises sur la base<strong>de</strong>s travaux menés dans le cadre <strong>de</strong>s autrescomités ;ııla Task Force on Crisis Management (TFCM),qui a vocation à mettre en place les structuresnécessaires au sein <strong>de</strong> l’ EIOPA pourgérer une situation <strong>de</strong> crise ;ııl’ Information Technology and Data Committee(ITDC), qui traite <strong>de</strong> toutes les questionsrelatives à l’ informatique et aux transfert,stockage ou traitement <strong>de</strong> données au sein<strong>de</strong> l’ EIOPA ;ııle Review Panel, en charge <strong>de</strong> l’ organisationet du suivi <strong>de</strong>s revues par les pairs, organiséesentre les membres <strong>de</strong> l’ EIOPA ;ııl’ Occupational Pensions Committee (OPC),dédié aux problématiques relatives aux fonds<strong>de</strong> pension.De plus, le Committee on Consumer Protectionand Financial Innovation (CCPFI), qui traite <strong>de</strong>sproblématiques liées à la protection du consommateuret à l’ innovation financière est présidépar l’ ACP.Plusieurs groupes <strong>de</strong> travail dans lesquels l’ ACPest également représentée sont plus particulièrementdédiés à la construction du cadre pru<strong>de</strong>ntiel<strong>de</strong> Solvabilité II :ııle Financial Requirements Expert Group(Finreq), qui traite <strong>de</strong>s aspects relatifs aupilier 1 (exigences quantitatives) ;ııl’ Internal Mo<strong>de</strong>ls Committee (IMC), consacréaux modèles internes ;ııl’ Internal Governance, Supervisory Reviewand Reporting Expert Group (IGSRR), sur lesaspects relatifs aux piliers 2 et 3 ;ııl’ Insurance Groups Supervision Committee(IGSC), dédié aux problématiques liées aucontrôle <strong>de</strong>s groupes d’assurance ;ııl’ Equivalence Committee (EC), chargé <strong>de</strong> traiter<strong>de</strong>s questions d’équivalence sous SolvabilitéII.L’ ensemble <strong>de</strong> ces groupes et comités rapporteau Board of Supervisors (BoS) <strong>de</strong> l’ EIOPA oùDanièle Nouy, secrétaire général <strong>de</strong> l’ ACP, etCyril Roux, premier secrétaire général adjoint,représentent la <strong>France</strong>. En parallèle, le renforcement<strong>de</strong> la présence française au sein <strong>de</strong>sorganes <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l’ Autorité européennes’est illustré avec l’ élection <strong>de</strong> Danièle Nouy auManagement Board <strong>de</strong> l’ EIOPA.En 2012, les représentants <strong>de</strong> l’ ACP ont participéà plus <strong>de</strong> 200 réunions organisées par lesgroupes <strong>de</strong> travail et leurs sous-groupes. Cesréunions, bien que se tenant majoritairement àFrancfort dans les locaux <strong>de</strong> l’ EIOPA, peuventégalement être organisées par les autorités <strong>de</strong>contrôle nationales. L’ ACP a ainsi accueilli 23 <strong>de</strong>ces réunions dans ses locaux.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s positions exprimées lors <strong>de</strong>s réunionsdu BoS, l’ Autorité a également été appeléeà commenter ou vali<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong>l’ EIOPA, par procédure écrite au niveau du BoS,à 162 reprises au cours <strong>de</strong> l’ année.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012141


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS1 ) L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales1.1 Dans le secteur <strong>de</strong> l’ assurancea. L’ élaboration <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> mise enœuvre <strong>de</strong> la directive Solvabilité IIDans le prolongement <strong>de</strong>s travaux réalisés en2011 sur Solvabilité II, les groupes <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>l’ EIOPA ont poursuivi la rédaction <strong>de</strong> 58 standardstechniques contraignants (mesures <strong>de</strong>niveau 3) ainsi que <strong>de</strong> 36 orientations et recommandations(mesures <strong>de</strong> niveau 3 non contraignantes)portant sur l’ ensemble du périmètre<strong>de</strong> Solvabilité II. Certains ont donné lieu à uneconsultation auprès <strong>de</strong> la profession et, dans cecadre, à la publication d’une version provisoire(ORSA 44 , reporting). L’ ACP suit l’ ensemble <strong>de</strong>ces documents techniques ; elle est contributeurpour la majorité d’entre eux et assure la responsabilité<strong>de</strong> l’ élaboration <strong>de</strong> certains. En outre, lacohérence <strong>de</strong>s dispositions et <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong>certains standards ou orientations a été analyséepar une équipe dédiée au sein <strong>de</strong> l’ EIOPA,auprès <strong>de</strong> laquelle <strong>de</strong>ux agents <strong>de</strong> l’ ACP ont étédétachés au cours <strong>de</strong> l’ été 2012.b. Les négociations relatives à Omnibus IIL’ année 2012 a été marquée par la complexité<strong>de</strong>s négociations sur la directive modificatrice<strong>de</strong> Solvabilité II, Omnibus II (cf. encadré p. 138).À la suite <strong>de</strong> la décision du trilogue <strong>de</strong> menerune étu<strong>de</strong> d’impact sur le paquet « branches longues», l’ ACP s’est activement impliquée dans lapréparation <strong>de</strong> cet exercice. Elle participe à laTask Force créée à cette occasion par l’ EIOPA etest en première ligne pour répondre à la professionlors <strong>de</strong> l’ exercice qui se déroule en 2013.Au sein <strong>de</strong> l’ ACP, une équipe <strong>de</strong> six personnes aété spécifiquement mise en place pour suivre lesnégociations sur le sujet et encadrer l’ exerciceau niveau national (cf. point 3.2 du chapitre 2).En raison <strong>de</strong>s retards dans les négociations etafin d’inciter la profession et les autorités <strong>de</strong>contrôle à se préparer à Solvabilité II, l’ EIOPAa décidé, fin 2012, <strong>de</strong> promouvoir l’ applicationanticipée d’une partie <strong>de</strong>s piliers 2 et 3. Cettedécision a été publiée sur son site Internet, le20 décembre 2012. L’ ACP a été l’ une <strong>de</strong>s premièresautorités nationales à s’inscrire danscette démarche et elle participe activement à ladéfinition <strong>de</strong>s mesures applicables dès 2014, suroption nationale.44. Own Risk and Solvency Assessment.142 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Point d’étape sur Omnibus IIAu mois <strong>de</strong> janvier 2011, la Commission européenneproposait la directive Omnibus II (OMD II) modifiantSolvabilité II (adoptée par le Parlement européen en 2009).Les objectifs initiaux étaient <strong>de</strong> mettre en conformité lecadre Solvabilité II avec le traité <strong>de</strong> Lisbonne et le nouveausystème européen <strong>de</strong> surveillance financière (enparticulier avec la création <strong>de</strong> l’ EIOPA) et d’introduire <strong>de</strong>smesures transitoires pour la mise en œuvre <strong>de</strong> ce nouveaurégime pru<strong>de</strong>ntiel.À la suite <strong>de</strong> la proposition <strong>de</strong> la Commission européenne,<strong>de</strong>ux versions <strong>de</strong> la directive OMD II ont été produites : l’ unepar le Comité <strong>de</strong>s représentants permanents – au Conseil –en septembre 2011, l’ autre par la Commission économiqueet monétaire du Parlement européen en mars 2012.Les trilogues (discussions informelles entre le Conseil, leParlement et la Commission européenne sur les projets <strong>de</strong>textes communautaires), initiés en avril 2012, avaient pourbut <strong>de</strong> produire une version <strong>de</strong> la directive qui soit adoptéeen première lecture. Les négociations n’ont toutefois pasabouti en 2012 (plusieurs points, détaillés ci-<strong>de</strong>ssous, sontencore discutés) et se poursuivent donc en 2013.Conséquence directe du retard pris lors <strong>de</strong>s négociationsd’OMD II, une directive dite « Quick Fix » a dû êtrerapi<strong>de</strong>ment adoptée, afin <strong>de</strong> repousser la dated’application <strong>de</strong> Solvabilité II (initialement fixéeau 31 octobre 2012) au 1 er janvier 2014 et l’ obligation<strong>de</strong> transposition au 30 juin 2013.Les points en discussion concernent :❫❫l’ articulation entre Delegated Acts et Regulatory TechnicalStandards (tous sont <strong>de</strong>s actes non législatifsd’application directe, adoptés par la Commissioneuropéenne et complétant certains éléments <strong>de</strong> ladirective ; l’ EIOPA est chargée, dans le cadre <strong>de</strong> son rôled’expert technique auprès <strong>de</strong> la Commission, <strong>de</strong> rédigerles projets <strong>de</strong> Regulatory Technical Standards). Lesdiscussions portent à la fois sur la liste <strong>de</strong>s textes àrédiger et sur leur nature ;❫❫la possibilité d’exempter les organismes <strong>de</strong> la remise<strong>de</strong> certains états trimestriels et <strong>de</strong> l’ état détaillé <strong>de</strong>splacements : le débat porte sur les critères permettantaux autorités nationales <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’ exemption(en vie et non-vie) ;❫❫le périmètre du recours à la médiation contraignante<strong>de</strong> l’ EIOPA ;❫❫les mesures transitoires :ııl’ équivalence <strong>de</strong>s pays tiers : c’est la durée <strong>de</strong>l’ équivalence transitoire qui est sujette à discussion,ııles activités sous l’ article 4 <strong>de</strong> la directive sur les Fonds<strong>de</strong> pension (IORP en anglais : Institution for OccupationalRetirement Provision). Les discussions portent sur ledélai pendant lequel les cantons RPS (retraiteprofessionnelle supplémentaire) resteront sousSolvabilité I avant d’être soumis à Solvabilité II ou,le cas échéant, à la future directive IORP II,ııl’ éligibilité transitoire (grandfathering) <strong>de</strong>s fonds propresSolvabilité I. Le débat concerne la date à partir <strong>de</strong> laquelledébutera la pério<strong>de</strong> transitoire <strong>de</strong> dix ans relative aupassage <strong>de</strong>s critères Solvabilité I aux critères Solvabilité II,ııles actions : l’ articulation entre l’ equity dampener(mécanisme d’ajustement visant à diminuer les effetspro-cycliques <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> marché sur ladétention d’actions par les organismes assureurs) et lesmodifications <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> charge en SCR (SolvencyCapital Requirement) sur les actions (passage progressif,pendant sept ans, d’un taux <strong>de</strong> 22 % à 39 % ou 49 % enfonction <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s titres concernés) fait débat,❫❫les mesures <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la volatilité : le paquet« branches longues » qui comprend trois mesuresprincipales, la prime contra-cyclique ajoutée au taux sansrisque en cas <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> stress <strong>de</strong> marché, le MatchingAdjustment, prime permanente ajoutée au taux sansrisque pour l’ actualisation <strong>de</strong> certains engagementsrépondant notamment à <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> gestionactif-passif, et une mesure transitoire consistant en laconvergence progressive <strong>de</strong>s taux utilisés pour actualiserles provisions techniques vie sous Solvabilité I vers lestaux Solvabilité II.C’est ce <strong>de</strong>rnier aspect qui a soulevé le plus <strong>de</strong> difficultéslors <strong>de</strong>s trilogues. À la suite <strong>de</strong> l’ échec <strong>de</strong>s négociationssous la prési<strong>de</strong>nce danoise sur ce point, le Conseil et leParlement européen ont <strong>de</strong>mandé à la Commissioneuropéenne <strong>de</strong> préparer une étu<strong>de</strong> d’impact (Long TermGuarantee Assessment – LTGA) pour tester les mesuresenvisagées auprès d’un échantillon d’organismessélectionnés par les autorités <strong>de</strong> contrôle nationales(cf. point 3.2 du chapitre 2).Un accord sur les termes <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> cet exercice a ététrouvé le 14 décembre 2012 et le calendrier <strong>de</strong> l’ exercice(lancement le 28 janvier 2013) approuvé. Les conclusions,qui serviront <strong>de</strong> base pour la rédaction d’OMD II, sontattendues en juillet.L’ EIOPA et les autorités <strong>de</strong> contrôle nationales ont instituéles groupes <strong>de</strong> travail nécessaires à la mise en œuvre <strong>de</strong>cet exercice, tant au niveau européen, qu’au niveaunational. En particulier, l’ EIOPA a créé une Task Forcespécifiquement dédiée à l’ exercice – à laquelle l’ ACP aparticipé activement – pour rédiger les spécificationstechniques <strong>de</strong> l’ exercice sur la base <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong>référence susmentionnés.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012143


la valeur <strong>de</strong> rachat n’est pas soumise aux fluctuationsdu marché, les régimes <strong>de</strong> retraite professionnelle,les actions, les obligations ainsique les dépôts assortis d’un taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>mentdéterminé en fonction d’un taux d’intérêt.D’une manière générale, les principes applicablesaux instruments financiers seraient étendusaux secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance.La proposition <strong>de</strong> règlement donne <strong>de</strong>s principesdétaillés sur l’ information <strong>de</strong>s clients ; il appartiendraensuite aux autorités européennes <strong>de</strong> supervision<strong>de</strong> préciser chaque rubrique, en tenantcompte <strong>de</strong>s spécificités <strong>de</strong> chaque secteur. Ledocument synthétique contiendrait <strong>de</strong>s informationsimportantes du contrat, sous la forme <strong>de</strong>réponses à <strong>de</strong>s questions types, portant notammentsur les garanties, les frais et les coûts. Lesnégociations sur ce texte ont démarré en septembre2012 au Conseil européen et le rapporteurau Parlement européen a publié son projet<strong>de</strong> rapport le 20 décembre 2012.Le <strong>de</strong>uxième texte présentant un intérêt particulierest la révision <strong>de</strong> la directive intermédiation(IMD 2) dont le champ d’application,limité aux intermédiaires d’assurance dans ladirective <strong>de</strong> 2005, est étendu à l’ ensemble <strong>de</strong>sdistributeurs d’assurance (y compris les organismesd’assurance qui ven<strong>de</strong>nt en direct).Les travaux <strong>de</strong> la Commission européenne s’inspirent<strong>de</strong> la révision <strong>de</strong> la directive Marchésd’instruments financiers (MIF 2), proposée le20 octobre 2011 et actuellement en négociationau Parlement et au Conseil. L’ objectif est <strong>de</strong>mettre en place non seulement <strong>de</strong>s exigencessimilaires quel que soit le canal <strong>de</strong> distribution<strong>de</strong>s contrats d’assurance, mais aussi d’instaurerune plus gran<strong>de</strong> cohérence <strong>de</strong>s exigences entreles différents secteurs.En l’ état actuel du texte, le projet IMD 2 introduiraitla possibilité <strong>de</strong> vendre <strong>de</strong>s contratsd’assurance sans conseil, en assurance non-viecomme en assurance vie, ce qui est discutable.Une autre nouveauté <strong>de</strong> ce texte est l’ introductiond’une différenciation entre clients professionnelset non-professionnels selon <strong>de</strong>s critèresdéjà en place <strong>de</strong> la directive MIF.IMD 2 renforcerait également les obligations <strong>de</strong>publication <strong>de</strong>s règles d’intérêt général, harmoniseraitles sanctions entre États membres, centraliseraitl’ information sur l’ immatriculation<strong>de</strong>s intermédiaires auprès <strong>de</strong> l’ EIOPA. Elle renforceraitet harmoniserait aussi les compétencesprofessionnelles attendues. Des règles relativesaux conflits d’intérêt et à l’ information sur lesrémunérations font également l’ objet d’importantsdébats.Un chapitre <strong>de</strong> ce projet <strong>de</strong> directive vise à renforcerles exigences s’appliquant à la distribution<strong>de</strong>s produits entrant dans le périmètre d’applicationdu futur règlement PRIPs. Ces dispositionsconcernent en particulier les tests d’adéquationet <strong>de</strong> caractère approprié pour le client, et l’ interdiction<strong>de</strong> percevoir <strong>de</strong>s commissions pourles intermédiaires indiquant qu’ils donnent unconseil indépendant.L’ EIOPA sera amenée à proposer à la Commission<strong>de</strong>s normes techniques <strong>de</strong> réglementation(en matière <strong>de</strong> compétence professionnelle et <strong>de</strong>reporting sur les infractions), mais aussi à rédiger<strong>de</strong>s orientations (en matière <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>sventes liées et <strong>de</strong> sanctions).Ces <strong>de</strong>ux projets ne sont pas sans lien et la négociation<strong>de</strong> l’ un influencera celle <strong>de</strong> l’ autre.❫❫Les travaux <strong>de</strong> l’ EIOPA en matière<strong>de</strong> protection du consommateuret d’innovation financièreCes travaux sont confiés au comité CCPFI 45 , dontl’ ACP assure la prési<strong>de</strong>nce.Une réflexion marquante a porté sur le traitement<strong>de</strong>s réclamations par les organismesd’assurance. Ce sujet a donné lieu à la publication,le 14 juin 2012, d’orientations (Gui<strong>de</strong>lines)sur le traitement <strong>de</strong>s réclamations parles organismes d’assurance. Ces premièresorientations publiées par les autorités européennesont donné lieu à une réflexion approfondiesur le mécanisme <strong>de</strong> comply or45. Commitee on Consumer Protection and Financial Innovation.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012145


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS1 ) L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales1.1 Dans le secteur <strong>de</strong> l’ assuranceexplain, processus par lequel les autorités nationalescommuniquent à l’ autorité européenneleur conformité ou leur intention <strong>de</strong> se mettreen conformité, ou expliquent les raisons pourlesquelles elles ne suivent pas les orientations.L’ ACP a anticipé ces orientations en publiant larecommandation sur le traitement <strong>de</strong>s réclamationsle 15 décembre 2011. Applicable <strong>de</strong>puis le1 er septembre 2012, la recommandation 2011-R-05répond aux objectifs fixés par l’ EIOPA consistantà clarifier la définition <strong>de</strong> la réclamation, à améliorerl’ information délivrée sur les modalités <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong>s réclamations, à organiser ce traitementet en assurer un suivi, en particulier autitre du contrôle interne. Les réflexions sur cesujet se poursuivent en 2013, afin d’étendre lechamp d’application <strong>de</strong> ces orientations à d’autressecteurs ou canaux <strong>de</strong> distribution.Durant l’ année 2012, le CCPFI a mené <strong>de</strong>s travaux<strong>de</strong> cartographie <strong>de</strong>s attributions <strong>de</strong>s autoritéscompétentes. Ainsi, le rapport présentant lescompétences <strong>de</strong>s autorités nationales en matière<strong>de</strong> protection du consommateur a été publiésur le site <strong>de</strong> l’ EIOPA, le 14 juin 2012. Un autrerapport, publié en septembre 2012, présente unétat <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong>s autoritésnationales en matière <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s intermédiairesd’assurance.Le comité a également réalisé une revue <strong>de</strong>stendances <strong>de</strong> consommation (consumer trends)au niveau européen mettant en évi<strong>de</strong>nce lesproblèmes <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s assurancesemprunteurs dans certains pays, un poids grandissant<strong>de</strong>s contrats d’assurance vie en unités <strong>de</strong>compte ainsi qu’une utilisation croissante <strong>de</strong>ssites Internet <strong>de</strong> comparateurs. En accord avecson règlement et en vue <strong>de</strong> collecter <strong>annuel</strong>lement<strong>de</strong>s données sur ces tendances <strong>de</strong> consommation,l’ EIOPA a rendu publique la méthodologie<strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s données liées aux tendances<strong>de</strong> consommation, en novembre 2012.En ce qui concerne l’ innovation financière, leCCPFI a édicté, en avril 2012, <strong>de</strong>s bonnes pratiquesen matière <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>svariable annuities. Ce texte s’appuie sur le constat<strong>de</strong>s mauvaises pratiques relevées dans diverspays européens et revient sur la réglementationeuropéenne applicable et son applicationconcrète, telle qu’attendue par les superviseurs.Dans un contexte <strong>de</strong> crise financière, il importaitenfin à l’ EIOPA <strong>de</strong> se pencher sur les mécanismes<strong>de</strong> coopération <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> garantie en assuranceen Europe. Le rapport sur ce sujet fait étatd’un manque <strong>de</strong> coopération et d’uniformisation<strong>de</strong>s mécanismes européens. Les fonds <strong>de</strong> garantiesont relativement rares et, lorsqu’ils existent,ils ne couvrent généralement pas l’ intégralité <strong>de</strong>smarchés. L’ ACP, se basant sur son expérience nationale,encourage une couverture plus large <strong>de</strong>smarchés <strong>de</strong> l’ assurance par les fonds <strong>de</strong> garantienationaux ainsi qu’une coopération renforcée <strong>de</strong>ces mécanismes entre États membres.e. La stabilité financièreEn 2012, le Financial Stability Committee (FSC)a notamment publié <strong>de</strong>ux rapports <strong>de</strong> stabilitéfinancière et mis en place un tableau <strong>de</strong> bord trimestrielsur les risques dans le secteur <strong>de</strong>s assurancesreposant à la fois sur <strong>de</strong>s données quantitativescollectées auprès <strong>de</strong>s organismes et sur lesréflexions <strong>de</strong>s membres du groupe. Le FSC contribueà ce titre aux analyses réalisées par le JointCommittee avec l’ EBA et l’ Autorité européenne<strong>de</strong>s marchés financiers (European Securities andMarket Authority, ESMA) et alimente les travauxdu Comité européen du risque systémique. Enfin,il participe aux travaux <strong>de</strong>s autres groupes <strong>de</strong>l’ EIOPA : il a, par exemple, été chargé d’i<strong>de</strong>ntifierles données qui seront nécessaires aux missions<strong>de</strong> stabilité financière dans les futurs états <strong>de</strong>reporting Solvabilité II. L’ ACP a été partie prenanteà l’ ensemble <strong>de</strong> ces travaux.f. La directive fonds <strong>de</strong> pensionLa Commission européenne a indiqué fin 2012proposer son projet <strong>de</strong> révision <strong>de</strong> la directiveIORP 46 à l’ été 2013. Dans ce cadre, elle a adresséà l’ EIOPA, en mars 2011, une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’avistechnique. Dans le prolongement <strong>de</strong> la réponse46. Institutions for Occupational Retirement Provision, directive européenne sur les retraites professionnelles.146 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


qu’elle y a apportée en début d’année, l’ EIOPAa conduit une étu<strong>de</strong> quantitative d’impact entremi-octobre et mi-décembre 2012. L’ ACP a activementparticipé à la rédaction <strong>de</strong>s spécificationstechniques <strong>de</strong> l’ exercice et proposé auxfédérations professionnelles françaises <strong>de</strong> lafaire réaliser par leurs membres, sur la base duvolontariat. Elle sera également impliquée dansl’ analyse <strong>de</strong>s résultats et la rédaction du rapportà remettre à la Commission européenne.B | L’ International Association ofInsurance Supervisors (IAIS)L’ objectif <strong>de</strong> l’ IAIS 47 est <strong>de</strong> contribuer à l’ amélioration<strong>de</strong> la surveillance <strong>de</strong>s organismes d’assuranced’un point <strong>de</strong> vue local et aussi international,afin <strong>de</strong> favoriser la stabilité, l’ équité etl’ intégrité <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> l’ assurance ainsi quela protection <strong>de</strong>s assurés. L’ IAIS promeut égalementle développement <strong>de</strong> la régulation <strong>de</strong>smarchés pour contribuer à la stabilité financièremondiale. Pour répondre à ces <strong>de</strong>ux objectifs,elle élabore <strong>de</strong>s principes, <strong>de</strong>s standards ou <strong>de</strong>slignes directrices (guidances).L’ ACP a contribué aux travaux techniques conduitspar les comités spécialisés <strong>de</strong> l’ IAIS, en particulier :ııle Financial Stability Committee (FSC), dont lerôle est <strong>de</strong> coordonner les activités <strong>de</strong> l’ IAISavec celles du Comité <strong>de</strong> stabilité financièreet du G20, d’une part, et <strong>de</strong> développer avecle Technical Committee <strong>de</strong>s outils macropru<strong>de</strong>ntiels<strong>de</strong>stinés à mieux appréhen<strong>de</strong>ret prévenir les risques pesant sur la stabilitéfinancière, d’autre part ;ııle Technical Committee est chargé d’élaborer<strong>de</strong>s standards internationaux pour une supervisionefficace et transparente, afin <strong>de</strong> limiterles possibilités d’arbitrage réglementaire <strong>de</strong> lapart <strong>de</strong>s organismes d’assurance. Il travailleen particulier à l’ élaboration d’un cadre communpour la supervision <strong>de</strong>s groupes d’assuranceactifs à l’ international (IAIG 48 ) ;ııl’ Implementation Committee, ayant pour objectifla mise en œuvre <strong>de</strong>s standards, l’ étu<strong>de</strong><strong>de</strong> leur impact et la coopération entre les superviseurs.En 2012, l’ ACP a participé à 14 réunions <strong>de</strong> cescomités ou <strong>de</strong>s sous-comités qui y sont rattachés.Enfin, elle a été invitée à intervenir en octobre àWashington D.C., lors <strong>de</strong> la conférence <strong>annuel</strong>le,dans un panel portant sur la protection <strong>de</strong>sconsommateurs.En continuité avec les travaux réalisés en 2011,l’ ACP s’est impliquée dans la construction ducadre pru<strong>de</strong>ntiel commun pour les groupes internationalementactifs (ComFrame), qui a faitl’ objet, au cours <strong>de</strong> l’ été 2012, d’une nouvelleconsultation publique. Le projet étant à présentparticulièrement bien avancé, il est prévu d’entester les mesures tant quantitatives que qualitatives,dans les années qui viennent.47. L’ International Association of Insurance Supervisors (IAIS) a été créée en 1994. C’est une association à but non lucratif selon la loi suisse. Elle regroupe les représentants<strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> contrôle en assurance <strong>de</strong> 190 juridictions, dans près <strong>de</strong> 140 pays. Plus <strong>de</strong> 120 organisations représentant <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> professionnels en assuranceet réassurance et <strong>de</strong>s institutions financières internationales ainsi que <strong>de</strong>s consultants sont observateurs.48. Internationally Active Insurance Groups.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012147


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS1 ) L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales1.1 Dans le secteur <strong>de</strong> l’ assurancePar ailleurs, le projet <strong>de</strong> méthodologie d’i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s organismes d’assurance d’importancesystémique (G-SIIs – Global Systemically ImportantInsurers) a été rédigé et fait l’ objet d’uneconsultation auprès <strong>de</strong>s parties prenantes. Dansce cadre, plusieurs exercices <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> donnéesont été réalisés afin d’affiner l’ i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s assureurs pouvant être qualifiés <strong>de</strong> systémiques.Des propositions <strong>de</strong> mesures à mettreen œuvre par les assureurs systémiques ont égalementfait l’ objet d’une consultation publique.Ces divers travaux ont nécessité l’ implication <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong> l’ ACP (cf. point 3.2 du chapitre 2).Enfin, l’ ACP a fait l’ objet <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux peer reviewssous l’ égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ IAIS. Les résultats <strong>de</strong> ces travaux,qui ont porté sur l’ application <strong>de</strong>s InsuranceCore Principles, ont été transmis au Conseil <strong>de</strong> stabilitéfinancière (Financial Stability Board – FSB).L’ ACP a également répondu à plusieurs questionnairesportant en particulier sur les dispositionsapplicables aux succursales, aux conglomératsfinanciers ou encore relatifs à l’ évaluation <strong>de</strong>srisques et aux tendances observées sur les différentsmarchés (Key Insurance Risks and TrendsSurvey).L’ action <strong>de</strong> l’ ACP en faveur du renforcement <strong>de</strong> la LCB-FT au niveau internationalLe Groupe d’action financière (GAFI) a adopté sesnouvelles recommandations en février 2012. En vue dudémarrage d’un nouveau cycle d’évaluations mutuellesà la fin <strong>de</strong> l’ année 2013, les travaux conduits en 2012 ontnotamment porté sur la rédaction d’une nouvelleméthodologie d’évaluation qui a été adoptée enfévrier 2013. L’ ACP a été particulièrement impliquée surles questions relatives à l’ évaluation <strong>de</strong> la supervision<strong>de</strong>s organismes financiers.Afin <strong>de</strong> prendre en compte la révision <strong>de</strong>s recommandationsdu GAFI, le groupe LCB-FT du Comité <strong>de</strong> Bâle, présidé parl’ ACP, et le groupe sur la criminalité financière <strong>de</strong> l’ IAIS ontinitié un travail <strong>de</strong> mise à jour <strong>de</strong> leurs lignes directricesdans le domaine LCB-FT 49 .Au sein du groupe <strong>de</strong> l’ AMLC (Anti Money Laun<strong>de</strong>ringCommittee, précé<strong>de</strong>mment AMLTF), qui dépend du Comitéjoint réunissant les trois autorités européennes (EBA,EIOPA et ESMA), l’ ACP a participé activement auxdiscussions relatives à la supervision <strong>de</strong>s émetteurs et<strong>de</strong>s distributeurs <strong>de</strong> monnaie électronique qui se sonttraduites par la publication d’un rapport sur ce sujet endécembre 2012 50 . L’ ACP a également contribué à larédaction du protocole <strong>de</strong> coopération entre lessuperviseurs européens du pays d’origine et du paysd’accueil relatif à la supervision <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong>paiement ayant recours à <strong>de</strong>s agents ou <strong>de</strong>s succursalesdans un autre État membre, qui a été publié en juillet 2012 51 .49. « Devoir <strong>de</strong> diligence <strong>de</strong>s banques au sujet <strong>de</strong> la clientèle » (2001) et « Consolidated KYC Risk Management » (2004) pour le Comité <strong>de</strong> Bâle, « Guidance paper on AML and CFT »(2004) pour l’ IAIS.50. http://www.eba.europa.eu/cebs/media/Joint-Committee/JC-2012-086--E-Money-Report----December-2012.pdf51. https://eiopa.europa.eu/joint-committee/in<strong>de</strong>x.html?no_cache=1&cid=4301&did=25098&sechash=0667c8be148 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


1.2 Dans le secteur bancaireEn 2012, l’ ACP a été particulièrement active dansles instances internationales et européennes.Au titre <strong>de</strong> ses travaux liés à l’ évolution <strong>de</strong> laréglementation pru<strong>de</strong>ntielle, elle a été présentedans 52 groupes et sous-groupes internationauxdu Comité <strong>de</strong> Bâle, <strong>de</strong> l’ EBA, du Comitétripartite (ou Joint Forum), du Joint Committeeon Financial Conglomerates et du FSB. Les représentants<strong>de</strong> l’ ACP ont, dans ce cadre, participéà 199 réunions internationales et 106 réunionsnationales. Ils ont en outre répondu à plus <strong>de</strong>200 procédures écrites sur l’ année 2012.L’ ACP a également été active au plan internationalet européen dans le domaine bancaire autitre <strong>de</strong> ses missions comptables (cf. point 1.3 duprésent chapitre), <strong>de</strong> protection du consommateur,<strong>de</strong> supervision et <strong>de</strong> coopération.A | En EuropeL’ action <strong>de</strong> l’ ACP s’est concentrée en premierlieu, au plan européen, sur les travaux liés auprojet <strong>de</strong> CRD 4, qui met en œuvre en Europela réforme <strong>de</strong> Bâle III adoptée fin 2010 par leComité <strong>de</strong> Bâle. La CRD 4 comporte en pratiqueune directive (CRD 4 – Capital RequirementsDirective), qui nécessitera une transposition endroit national, et un règlement (CRR – CapitalRequirements Regulation) d’application directe.Depuis mai 2012, une phase <strong>de</strong> trilogue, quiassocie le Parlement européen, le Conseil et laCommission, est en cours afin d’aboutir à un accordsur le contenu <strong>de</strong> la réforme et à une adoptionpar codécision. L’ ACP a continué d’apporterson soutien technique à la direction générale duTrésor dans la négociation <strong>de</strong> la CRD 4, à traverssa participation systématique aux groupes <strong>de</strong>travail du Conseil, ouverts aux experts jusqu’enmai 2012, puis <strong>de</strong> sa contribution à la préparation<strong>de</strong>s réunions politiques et <strong>de</strong>s réponses auxtrès nombreuses procédures écrites du Conseil.L’ action <strong>de</strong> l’ ACP s’est plus directement manifestéeau sein <strong>de</strong> l’ EBA, dont les représentants ausein du Board of Supervisors (BoS) sont DanièleNouy, secrétaire général <strong>de</strong> l’ ACP et FrédéricVisnovsky, secrétaire général adjoint. En 2012,les travaux réglementaires <strong>de</strong> l’ EBA ont essentiellementvisé à préparer et anticiper la mise enœuvre <strong>de</strong> la CRD 4, avec la préparation <strong>de</strong> standardstechniques ou d’orientations.a. Les standards techniquesLa CRD 4 confie à l’ EBA la responsabilité <strong>de</strong>rédiger les standards techniques <strong>de</strong>stinés à précisercertaines dispositions du règlement ou <strong>de</strong>la directive et à assurer une mise en œuvre harmonisée<strong>de</strong> la réforme. L’ ACP contribue, <strong>de</strong>puis2011, à la rédaction <strong>de</strong>s 84 standards techniquesque doit préparer l’ EBA. Ces normes, qui <strong>de</strong>vrontensuite être adoptées par la Commissioneuropéenne, seront d’application directe en droitnational et se substitueront dans leur domaine,en <strong>France</strong>, aux arrêtés du ministre <strong>de</strong>s Financeset aux instructions <strong>de</strong> l’ ACP.Onze standards techniques ont fait l’ objet <strong>de</strong>consultations publiques en 2012 au niveau <strong>de</strong>l’ EBA. Ces consultations ont été relayées auniveau national par <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> sensibilisationet d’information. La profession a ainsi pu sefamiliariser avec les changements à venir, dansle cadre <strong>de</strong> plusieurs réunions <strong>de</strong> place organiséespar l’ ACP. La finalisation <strong>de</strong> ces standardsest suspendue à l’ adoption <strong>de</strong> la CRD 4, maisle <strong>de</strong>gré d’avancement <strong>de</strong>vrait contribuer à unemise en œuvre rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réforme, dès cetteadoption. En outre, ces publications facilitent lapréparation <strong>de</strong>s acteurs concernés.Les principaux standards développés en 2012ont concerné le reporting pru<strong>de</strong>ntiel et les fondspropres.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012149


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS1 ) L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales1.2 Dans le secteur bancaireb. Le reporting pru<strong>de</strong>ntielDans le cadre <strong>de</strong> la CRD 4, le reporting pru<strong>de</strong>ntielsera harmonisé au niveau européen.L’ Implementing Technical Standard Reporting,en cours <strong>de</strong> finalisation par l’ EBA, contiendrales instructions et tableaux <strong>de</strong> reporting relatifsà FINREP (Financial Reporting) et à COREP(Common Reporting). COREP intégrera désormaisles ratios <strong>de</strong> solvabilité, <strong>de</strong> grands risques, <strong>de</strong>liquidité et <strong>de</strong> levier. Des consultations distinctessur ces différents composants ont été organiséesen 2012. Des reportings relatifs aux actifs gagés(Assets Encumbrance), aux prêts non performantset aux prêts restructurés sont par ailleursen cours <strong>de</strong> préparation.Concernant plus particulièrement FINREP et lapartie <strong>de</strong> COREP portant sur le ratio <strong>de</strong> solvabilitéet les grands risques, pour lesquels une consultationa été lancée fin 2011, plusieurs changementsy ont été apportés pour tenir compte :ıı<strong>de</strong>s remarques adressées pendant la pério<strong>de</strong><strong>de</strong> consultation. L’ EBA a réuni la professionà <strong>de</strong>ux reprises et six réunions d’informationont été organisées par l’ ACP avec lesétablissements français ;ıı<strong>de</strong>s besoins exprimés par le Comité européendu risque systémique (ESRB) pour lasurveillance macro-pru<strong>de</strong>ntielle ;ıı<strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong> synergies avec les projets<strong>de</strong> reporting développés par le FSB.L’ ACP, très active dans les groupes <strong>de</strong> travail<strong>de</strong> l’ EBA (notamment dans le groupe plénieren charge <strong>de</strong>s aspects comptables, reporting etaudit, dont Frédéric Visnovsky, secrétairegénéral adjoint, assure la prési<strong>de</strong>nce) ainsique dans les instances <strong>de</strong> coordination entreles différentes autorités, a continué à œuvrerpour que soit préservé l’ équilibre entre lanécessité <strong>de</strong> fournir aux superviseurs l’ informationnécessaire à l’ exercice <strong>de</strong> leur missionet celle d’éviter un alourdissement tropimportant <strong>de</strong> la charge du reporting pesantsur les établissements.Au plan national, la fiabilité <strong>de</strong>s états SURFI 52a été renforcée par l’ introduction <strong>de</strong> contrôlesinter-tableaux. Un état a été créé afin d’améliorerl’ information sur les rémunérations. Dans cecadre, l’ ACP a collaboré étroitement avec la professionau cours <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> mise au pointet d’explication qui ont précédé la présentation<strong>de</strong>s textes à la commission consultative Affairespru<strong>de</strong>ntielles (cf. encadré sur l’ activité <strong>de</strong> lacommission en 2012, p. 153).Enfin, pour améliorer le niveau d’information misà disposition <strong>de</strong> la profession sur son site Internet,l’ ACP a entrepris une étu<strong>de</strong> visant à refondre lesite d’information e-SURFI qui fournit aux établissementsassujettis l’ ensemble <strong>de</strong>s renseignementsnécessaires à l’ élaboration <strong>de</strong>s reportings.c. Les fonds propresLa CRD 4 prévoit que certains aspects importants<strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s fonds propressoient traités par <strong>de</strong>s standards techniques.L’ ACP s’est fortement impliquée dans la préparationet l’ élaboration <strong>de</strong> ces standards, qui représententun enjeu important pour les établissementsfrançais. Trois projets, couvrant diversaspects liés à la définition <strong>de</strong>s fonds propres, ontété publiés en 2012 :ııun premier standard technique a été soumisà consultation du 4 avril au 4 juillet 2012.Il concerne en particulier les éléments <strong>de</strong>définition nécessaires au calcul <strong>de</strong>s fondspropres, tels que les charges prévisibles, certainescaractéristiques <strong>de</strong>s instruments émispar les groupes mutualistes, la définition dubénéfice distribuable ou les seuils d’autorisationpréalable pour le remboursement <strong>de</strong>sinstruments <strong>de</strong> fonds propres ;ııun <strong>de</strong>uxième standard technique relatif àla définition <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consolidationet à l’ agrégation <strong>de</strong>s fonds propres, pour lecalcul <strong>de</strong> l’ adéquation <strong>de</strong>s fonds proprespour les conglomérats faisant l’ objet d’unesurveillance complémentaire, a été soumis àconsultation du 31 août au 5 octobre 2012 ;52. Système unifié <strong>de</strong> reporting financier.150 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


L’ activité <strong>de</strong> la commission consultative Affaires pru<strong>de</strong>ntiellesLa commission consultative Affaires pru<strong>de</strong>ntielles a étéinstituée par la décision 2010-C-20 du 21 juin 2010 ducollège <strong>de</strong> l’ ACP. Elle est chargée <strong>de</strong> rendre un avis surles projets d’instructions, <strong>de</strong> notices, orientations et gui<strong>de</strong>sexplicatifs publiés par l’ ACP, préalablement à leur adoption.Elle examine tous les textes soumis au collège, à l’ exception<strong>de</strong> ceux relatifs à la lutte anti-blanchiment et aux changeursmanuels.La commission s’est réunie quatre fois en 2012 et a examinédix projets <strong>de</strong> textes portant sur :ııla mise en place et la modification <strong>de</strong>s reportings,comme, par exemple, celle relative au ratio <strong>de</strong>couverture <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> crédit foncier et <strong>de</strong>financement <strong>de</strong> l’ habitat ;ııla composition du dossier d’avenant à une convention<strong>de</strong> substitution ;ııla mise en œuvre <strong>de</strong>s orientations <strong>de</strong> l’ EBA sur la VaR(Value at Risk) stressée et l’ IRC (Incremental Risk Charge) ;ııla notice relative aux modalités <strong>de</strong> calcul du ratio <strong>de</strong>solvabilité ;ııla modification <strong>de</strong>s formulaires d’agrément <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> crédit, <strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong> servicesd’investissement et <strong>de</strong>s entreprises d’investissement ;ııla mise en place <strong>de</strong> questionnaires portant surl’ application <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>stinées à assurer la protection<strong>de</strong> la clientèle <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>s assurances.ııle dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’avis <strong>de</strong> l’ ACP sur la nomination <strong>de</strong>scommissaires aux comptes et <strong>de</strong>s contrôleurs spécifiques ;En 2012, les orientations adoptées par l’ EBA onttraité <strong>de</strong> :ııla valeur en risque en situation <strong>de</strong> crise et <strong>de</strong>sexigences <strong>de</strong> fonds propres pour risques supplémentaires<strong>de</strong> défaut et <strong>de</strong> migration (IRC).Les orientations sur la valeur en risque en situation<strong>de</strong> crise (VaR stressée) et la charge relativeaux risques supplémentaires <strong>de</strong> défautet <strong>de</strong> migration (IRC) concernent les établissementsutilisant <strong>de</strong>s modèles internes pourle calcul <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> fonds propres, autitre <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> marché. L’ orientation surla VaR stressée définit les bonnes pratiquespour l’ i<strong>de</strong>ntification et la revue <strong>annuel</strong>le <strong>de</strong>la pério<strong>de</strong> stressée, ainsi que la méthodologie<strong>de</strong> calcul et l’ utilisation opérationnelle (usetest) <strong>de</strong> la VaR stressée. L’ orientation sur l’ IRCspécifie le champ d’application <strong>de</strong> la charge(i.e. les instruments inclus dans l’ IRC), lesexigences relatives aux probabilités <strong>de</strong> défautet aux matrices <strong>de</strong> transition utilisées,à la simulation <strong>de</strong>s migrations et défauts surl’ horizon <strong>de</strong> capital d’un an, les bonnes pratiquesd’évaluation <strong>de</strong>s profits et pertes (P&L)en cas <strong>de</strong> migration ou <strong>de</strong> défaut (impact surles prix <strong>de</strong> marché et sur la détermination duP&L), la détermination <strong>de</strong>s horizons <strong>de</strong> liquidité,la validation <strong>de</strong>s modèles IRC et l’ utilisationopérationnelle. Cette orientation a étémise en œuvre en <strong>France</strong> par une mise à jour<strong>de</strong> la notice relative aux modalités <strong>de</strong> calculdu ratio <strong>de</strong> solvabilité ;ııles changements relatifs à l’ approche <strong>de</strong> mesureavancée du risque opérationnel. Ces orientationsprécisent dans quelles situations lesétablissements autorisés à utiliser l’ approche<strong>de</strong> mesure avancée doivent informer les superviseurs<strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong> modèle et solliciter unaccord. Cette orientation a été mise en œuvrepar l’ instruction n o 2011-I-10 <strong>de</strong> l’ ACP ;ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012153


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS1 ) L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales1.2 Dans le secteur bancaireııl’ harmonisation <strong>de</strong> la collecte <strong>de</strong>s donnéesrelatives aux pratiques <strong>de</strong> rémunération 53 . Cesorientations ont donné lieu à l’ adoption <strong>de</strong>l’ instruction 2012-I-05 qui contient en annexetrois tableaux que les établissements assujettisdoivent remplir et transmettre à l’ ACP.Par ailleurs, l’ EBA a également publié, le22 novembre 2012, <strong>de</strong>s orientations sur l’ honorabilitéet l’ expérience <strong>de</strong>s personnes membres <strong>de</strong>conseils d’administration ou occupant une fonctionclé. La mise en œuvre <strong>de</strong> ces orientationssuppose une adaptation du cadre juridique français.Celle-ci est en cours avec le projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong>séparation et régulation <strong>de</strong>s activités bancaires.B | À l’ internationalEn 2012, l’ activité du Comité <strong>de</strong> Bâle est restée intense.Il a notamment cherché à renforcer et compléterle dispositif <strong>de</strong> Bâle III en travaillant surplusieurs questions pru<strong>de</strong>ntielles d’importance,telles que la liquidité, le risque <strong>de</strong> contrepartie, latitrisation ou les risques <strong>de</strong> marché. En parallèle,le Comité a mis en place un dispositif <strong>de</strong> suivi etd’évaluation <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> Bâle III parses membres afin <strong>de</strong> garantir l’ efficacité <strong>de</strong> cetteréforme. L’ ACP a été fortement impliquée danstous ces travaux à travers sa participation à plus<strong>de</strong> 20 groupes <strong>de</strong> travail dédiés à ces questions.a. Les travaux réglementairesLa contribution <strong>de</strong> l’ ACP aux réflexions et travauxdu Comité <strong>de</strong> Bâle sur les évolutions ducadre réglementaire international a donné lieuà <strong>de</strong> nombreux travaux d’analyse et d’étu<strong>de</strong>ainsi que, dans <strong>de</strong> nombreux cas, <strong>de</strong>s échangesavec la profession afin <strong>de</strong> mieux comprendreles enjeux et les impacts <strong>de</strong>s évolutions en projet.Par ailleurs, comme lors <strong>de</strong>s années précé<strong>de</strong>ntes,l’ Autorité a continué <strong>de</strong> participer auxétu<strong>de</strong>s quantitatives d’impact semestrielles surBâle III coordonnées par le Comité en assurantla collecte et la fiabilisation <strong>de</strong>s données transmisespar les banques françaises participanteset en s’impliquant directement dans les travauxd’analyse du comité. L’ ACP a, par exemple, procédéau détachement temporaire d’experts pourparticiper aux équipes internationales d’analyse<strong>de</strong>s données. Ces étu<strong>de</strong>s d’impact couvrent toutesles composantes <strong>de</strong> Bâle III : solvabilité, liquiditéet levier.❫❫LiquiditéLa mise en place d’un régime <strong>de</strong> liquidité internationalsuffisamment pru<strong>de</strong>nt et sans effetsindésirables sur le marché interbancaire et lefinancement <strong>de</strong> l’ économie a constitué unepriorité <strong>de</strong> l’ ACP en 2012. À ce titre, elle a trèsactivement contribué aux travaux du WorkingGroup on Liquidity (WGL) relatifs à la définitiondu ratio <strong>de</strong> liquidité LCR qui vise à s’assurerqu’un établissement est prêt à faire face à unchoc <strong>de</strong> liquidité soudain, en mobilisant <strong>de</strong>sactifs considérés comme liqui<strong>de</strong>s par le régulateur.Les négociations ont duré plusieurs moiset ont abouti à la révision du ratio. Le GHOS(Group of Governors and Heads of Supervision)a approuvé, en début d’année, la révision duLCR par le Comité <strong>de</strong> Bâle, qui a publié la versiondéfinitive du ratio, le 6 janvier 2013. Leratio LCR sera progressivement mis en œuvreà partir <strong>de</strong> 2015. Dans l’ intervalle, l’ ACP continue<strong>de</strong> participer aux travaux du WGL, dontle programme <strong>de</strong> travail 2013 porte sur <strong>de</strong>saspects importants du risque <strong>de</strong> liquidité, parmilesquels les conséquences du ratio pour lesopérations <strong>de</strong> politique monétaire, la définitiond’indicateurs permettant <strong>de</strong> démontrer la liquidité<strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s titres admis au numérateurdu ratio et les modalités <strong>de</strong> la communicationfinancière du LCR.❫❫Risque <strong>de</strong> contrepartieLe traitement du risque <strong>de</strong> contrepartie a étél’ un <strong>de</strong>s principaux sujets traités par le Comité<strong>de</strong> Bâle en matière <strong>de</strong> solvabilité, afin <strong>de</strong> préciseret compléter certains aspects <strong>de</strong> Bâle III. L’ ACPa contribué aux travaux du Risk MeasurementGroup du Comité en charge du suivi <strong>de</strong>s techniques<strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s risques.Ces travaux ont notamment permis <strong>de</strong> préciser53. Gui<strong>de</strong>lines on the remuneration benchmarking exercise et Gui<strong>de</strong>lines on the data collection exercise regarding high earners.154 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


certains aspects <strong>de</strong> la charge CVA (CreditValuation Adjustment), via le processus <strong>de</strong> FAQ 54bâlois 55 . Par ailleurs, un dispositif intérimaire<strong>de</strong> capitalisation <strong>de</strong>s expositions <strong>de</strong>s banquesaux contreparties centrales a été adopté 56 . L’ACPparticipe au groupe <strong>de</strong> travail chargé <strong>de</strong> développerle dispositif réglementaire <strong>de</strong> plus longterme en la matière.❫❫TitrisationL’ ACP a continué à s’investir dans l’ élaboration,par le Comité <strong>de</strong> Bâle, d’un nouveau cadrepru<strong>de</strong>ntiel pour les positions <strong>de</strong> titrisation enportefeuille bancaire. En effet, désireux <strong>de</strong> tirerles leçons <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong>s subprimes, le Comité asouhaité rendre les exigences en fonds propresréglementaires associées aux titrisations pluspru<strong>de</strong>ntes, moins procycliques et moins dépendantes<strong>de</strong>s notations d’agences.Il a ainsi publié, en décembre 2012, un documentconsultatif présentant <strong>de</strong>s améliorations<strong>de</strong>s formules actuelles et introduisant <strong>de</strong> nouvellesmétho<strong>de</strong>s moins sophistiquées mais plusconservatrices pour calculer ces exigences <strong>de</strong>fonds propres. La hiérarchie <strong>de</strong>s approches articulantl’ emploi <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s serait égalementrevue.En collaboration avec ses homologues du Comité,l’ ACP s’est impliquée dans les travaux <strong>de</strong> calibration<strong>de</strong>s différentes approches visant à rendrecelles-ci suffisamment pru<strong>de</strong>ntes par comparaisonaux pertes potentielles modélisées surles portefeuilles sous-jacents aux titrisations età leur impact sur les différentes tranches. Elle aégalement joué un rôle moteur dans l’ élaboration<strong>de</strong>s nouvelles hiérarchies en cherchant àpromouvoir le recours aux modèles internesd’analyse du risque et à préserver <strong>de</strong>s conditions<strong>de</strong> concurrence équitables entre les différentspays membres du Comité. Ces travaux sepoursuivent en 2013.❫❫La revue fondamentale du Trading BookLes réformes du dispositif <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>srisques <strong>de</strong> marché engagées par le Comité <strong>de</strong>Bâle visent à corriger les défaillances observéeslors <strong>de</strong> la crise financière. Elles doivent notammentconduire à une revue plus structurelle oufondamentale du traitement réglementaire <strong>de</strong>sactivités <strong>de</strong> négociation, au-<strong>de</strong>là du renforcement<strong>de</strong>s exigences déjà introduit par Bâle III. Cetterevue fondamentale, conduite par le TradingBook Group du Comité, a fait l’ objet d’une premièreconsultation publique à l’ été 2012 portantsur les grands principes du futur dispositif. Celui-cia pour but, en particulier, <strong>de</strong> réduire davantageles possibilités d’arbitrage réglementaireentre le portefeuille bancaire et le portefeuille <strong>de</strong>négociation, notamment en renforçant les conditionsd’éligibilité <strong>de</strong>s positions à une inclusiondans le portefeuille <strong>de</strong> négociation et en vérifiantplus strictement le respect <strong>de</strong> ces conditionspar les banques. Les modalités <strong>de</strong> mesure<strong>de</strong>s risques, dans le cadre non seulement <strong>de</strong>l’ approche fondée sur les modèles internes maisaussi <strong>de</strong> l’ approche standard, seront égalementrevues afin, notamment, <strong>de</strong> mieux prendre encompte la liquidité réelle <strong>de</strong>s positions du portefeuille<strong>de</strong> négociation.De manière générale, l’ ACP est particulièrementattentive aux réflexions menées au Comité <strong>de</strong>Bâle afin que le futur régime ten<strong>de</strong> vers plus <strong>de</strong>sensibilité au risque, tout en renforçant les outilsà la disposition du superviseur pour contrôler, etremettre en cause, le cas échéant, la méthodologieemployée par les établissements pour la mesuredu risque ainsi que les résultats en termes<strong>de</strong> fonds propres qu’ils obtiennent.❫❫Les établissements financiersd’importance systémiqueLe Comité <strong>de</strong> Bâle a continué, en liaison avec leConseil <strong>de</strong> stabilité financière, <strong>de</strong> travailler surle traitement <strong>de</strong>s établissements d’importancesystémique. Après la publication, fin 2012, d’uneliste mise à jour <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s banques d’importancesystémique au plan mondial, le Comitéa également développé <strong>de</strong>s règles pour les établissementsd’importance systémique au plandomestique (cf. point 3.1 du chapitre 2).54. Frequently Asked Questions.55. Cf. http://www.bis.org/publ/bcbs237.htm.56. Cf. http://www.bis.org/publ/bcbs227.htm.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012155


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS1 ) L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales1.2 Dans le secteur bancaireL’ ACP a participé à l’ élaboration <strong>de</strong>s principesapplicables aux banques d’importance systémiqueafin <strong>de</strong> s’assurer que celles-ci disposeront,à partir <strong>de</strong> 2016, <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> collecte<strong>de</strong>s données et <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s risques appropriésà leur taille et leur complexité. Ces principesd’activité (Principles for effective risk dataaggregation and risk reporting) ont été publiésle 9 janvier 2013.❫❫Les principes fondamentauxpour le contrôle bancaireEn 2012, le Comité <strong>de</strong> Bâle a publié une versionrévisée <strong>de</strong> ses principes fondamentaux pour lecontrôle bancaire afin, en particulier, d’intégrerles leçons <strong>de</strong> la crise financière et les développementsréglementaires qui en ont découlé. Cesprincipes définissent <strong>de</strong>s standards minimauxpour la supervision et la réglementation bancaire.Ils sont notamment utilisés pour estimerles systèmes <strong>de</strong> supervision bancaire dans lecadre <strong>de</strong>s missions d’évaluation du secteur financierconduites par les institutions internationales,comme celle réalisée en <strong>France</strong> au secondsemestre 2012.b. Les travaux <strong>de</strong>stinés à renforcerl’ application <strong>de</strong> Bâle IIIEn complément <strong>de</strong> ses travaux liés au renforcement<strong>de</strong> la réglementation bancaire internationale,le Comité <strong>de</strong> Bâle a mis en place, au cours<strong>de</strong> l’ année 2012, un programme d’évaluation <strong>de</strong>la mise en œuvre <strong>de</strong> Bâle III par ses membres.L’ ACP, qui soutient cette démarche <strong>de</strong>stinée àassurer une mise en œuvre cohérente et complète<strong>de</strong> la réforme au plan international, s’estdirectement impliquée dans ses travaux en fournissantnotamment <strong>de</strong>s ressources au Comitépour ses équipes d’évaluation (cf. encadré ci<strong>de</strong>ssous).Ces travaux sont appelés à se poursuivreen 2013 et dans les prochaines années.L’ évaluation <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> Bâle IIIEn 2012, l’ ACP a largement participé à la conduite duprogramme d’évaluation <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> Bâle IIIpar le Comité <strong>de</strong> Bâle. Celui-ci repose sur trois niveaux.L’ évaluation <strong>de</strong> niveau 1 a pour objet <strong>de</strong> s’assurer queBâle III est adoptée dans chaque pays, selon le calendrierinternational convenu.L’ évaluation <strong>de</strong> niveau 2 doit veiller à la conformité <strong>de</strong>sréglementations <strong>de</strong> chaque pays aux exigences minimales<strong>de</strong> Bâle III. Cette évaluation est conduite par <strong>de</strong>s équipesd’experts et comprend un examen détaillé <strong>de</strong>sréglementations ainsi que <strong>de</strong>s missions sur place. L’ ACP aparticipé à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s quatre premières évaluationseffectuées par le Comité : sur les projets <strong>de</strong> réglementationaux États-Unis et sur la réglementation à Singapour. La<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> a par ailleurs piloté celle portant sur laréglementation au Japon. L’ ACP participe en 2013 à <strong>de</strong>nouvelles évaluations, tous les pays membres du Comité <strong>de</strong>Bâle <strong>de</strong>vant à terme faire l’ objet d’une évaluation.L’ évaluation <strong>de</strong> niveau 3 a pour objet <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> lacohérence, à la fois entre banques et entre pays, <strong>de</strong>s actifspondérés par le risque ou RWA (Risk Weighted Assets) etmesurés selon les modalités prévues par ces réglementations.L’ évaluation porte sur le portefeuille bancaire <strong>de</strong>sétablissements ainsi que sur leur portefeuille <strong>de</strong> négociation.L’ ACP participe aux <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> travail du Comité quiont été constitués à cet effet et coprési<strong>de</strong> celui en charge<strong>de</strong> l’ évaluation sur le portefeuille <strong>de</strong> négociation(Standards Implementation Group on Trading Book).La publication <strong>de</strong> la première évaluation sur le portefeuille<strong>de</strong> négociation est intervenue le 31 janvier 2013. Elle meten évi<strong>de</strong>nce, à partir d’une analyse <strong>de</strong> l’ informationpublique disponible ainsi que d’un exercice <strong>de</strong> comparaison<strong>de</strong>s RWA sur la base <strong>de</strong> portefeuilles hypothétiques,<strong>de</strong>s écarts importants entre banques qui ne peuvent êtreexpliqués, qu’ en partie seulement, par <strong>de</strong>s différences<strong>de</strong> business mo<strong>de</strong>l et/ou <strong>de</strong> composition <strong>de</strong>s portefeuilles.En effet, l’ exercice <strong>de</strong> comparaison <strong>de</strong>s RWA sur la base<strong>de</strong> portefeuilles hypothétiques, mené auprès <strong>de</strong> quinzebanques dont la majorité a fait l’ objet d’une visite surplace, permet <strong>de</strong> constater que, indépendamment <strong>de</strong>la composition <strong>de</strong>s portefeuilles, les écarts observés entreRWA calculés par les banques pouvaient s’expliquer, pourplus <strong>de</strong> 75 %, par <strong>de</strong>s choix différents <strong>de</strong> modélisation<strong>de</strong>s risques et, pour près <strong>de</strong> 25 %, par les décisions prisespar les autorités <strong>de</strong> contrôle nationales relatives à lamajoration <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> fonds propres calculéesà partir <strong>de</strong> cette modélisation.156 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


c. Les travaux <strong>de</strong> réglementation <strong>de</strong>spratiques commerciales au niveauinternationalDans les secteurs <strong>de</strong> l’ assurance et <strong>de</strong>s marchésfinanciers, <strong>de</strong>s organismes internationaux, respectivementl’ IAIS et l’ IOSCO 57 , permettent lacollaboration <strong>de</strong>s superviseurs et <strong>de</strong>s régulateurs,aussi bien sur les aspects pru<strong>de</strong>ntiels, quesur la protection <strong>de</strong> la clientèle. En revanche, lesecteur bancaire n’a pas d’organisation internationaleconsacrée à ce sujet, le Comité <strong>de</strong> Bâletraitant exclusivement <strong>de</strong>s aspects pru<strong>de</strong>ntiels<strong>de</strong> la régulation. L’ OCDE et le Conseil <strong>de</strong> stabilitéfinancière ont également relevé l’ absence d’uneorganisation internationale en charge <strong>de</strong> la protection<strong>de</strong> la clientèle en matière bancaire.FinCoNet – International Financial ConsumerProtection Network – est un réseau informel <strong>de</strong>superviseurs, qui <strong>de</strong>vrait être transformé enorganisation internationale en 2013. Ses statutssont très larges et couvrent la protection <strong>de</strong> laclientèle dans les trois secteurs <strong>de</strong> la banque,les valeurs mobilières et l’ assurance. Mais sonprogramme <strong>de</strong> travail 2012-2014 est désormaisclairement centré sur la protection <strong>de</strong> la clientèlebancaire en matière <strong>de</strong> dépôts et <strong>de</strong> crédits, etdéveloppe les recommandations du Conseil <strong>de</strong>stabilité financière.L’ ACP contribue également aux travaux <strong>de</strong> lataskforce OCDE/G20 sur la protection du consommateurfinancier, qui développe les principes généraux<strong>de</strong> protection du consommateur dans ledomaine financier, approuvés par le G20 fin 2011.d. Les thématiques transversales❫❫La finance parallèle (shadow banking)Sur l’ impulsion du G20, relayée par le Conseil<strong>de</strong> stabilité financière, les superviseurs internationauxse sont penchés en 2011 et 2012 sur laproblématique du système bancaire parallèle dit« shadow banking ». Le shadow banking se définitcomme « un système d’intermédiation <strong>de</strong> créditauquel concourent <strong>de</strong>s entités et <strong>de</strong>s activitésextérieures au système bancaire régulé ».Dans le cadre <strong>de</strong> plusieurs groupes <strong>de</strong> travailauxquels participe l’ ACP, le Comité <strong>de</strong> Bâle apassé au crible les risques que pourraient fairecourir aux banques leurs liens avec le shadowbanking. Il a examiné les mesures <strong>de</strong> régulationindirecte qui pourraient être prises pourlimiter les risques liés à ce secteur et l’ encadrer.Le Comité <strong>de</strong> Bâle a étudié, en particulier,l’ opportunité <strong>de</strong> faire évoluer la réglementationpru<strong>de</strong>ntielle concernant le périmètre <strong>de</strong> consolidationpru<strong>de</strong>ntielle (cf. encadré p. 156), le mo<strong>de</strong><strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s grands risques et la sensibilité aurisque <strong>de</strong>s pondérations utilisées pour le calculdu ratio <strong>de</strong> solvabilité.Au niveau européen, l’ ACP a fait valoir les positionsfrançaises dans le cadre du livre vert surle shadow banking publié par la Commissioneuropéenne en mars 2012. Dans une réponseconjointe avec les autres autorités françaisesconcernées (<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, direction généraledu Trésor et Autorité <strong>de</strong>s marchés financiers),elle a apporté son soutien à la démarche<strong>de</strong> la Commission visant à élaborer une réponseréglementaire proportionnée au shadow banking,tout en insistant sur l’ efficacité d’une définitionextensive <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit soumis àla réglementation pru<strong>de</strong>ntielle bancaire, à l’ instar<strong>de</strong> la réglementation française existante, afin<strong>de</strong> limiter le plus possible la sphère non régulée.57. International Organization of Securities Commissions, Organisation internationale <strong>de</strong>s commissions <strong>de</strong> valeurs.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012157


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS1 ) L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales1.2 Dans le secteur bancaireLa consolidation <strong>de</strong>s entités structurées : application aux entités du shadow bankingParmi les travaux assignés par le FSB au Comité <strong>de</strong> Bâleconcernant les problématiques liées au shadow banking,l’ ACP a présidé le groupe <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>stiné à évaluer sil’ application <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> consolidation notammentcomptables permettait <strong>de</strong> faire remonter, dans les bilansconsolidés <strong>de</strong>s groupes bancaires, les risques portés par lesentités du shadow banking.La notion <strong>de</strong> contrôle est un élément clé <strong>de</strong> l’ analyse pourdéterminer si les entités du shadow banking doivent êtreconsolidées comptablement. Elle est, à ce jour, définie <strong>de</strong>manière différente, d’une part, dans les normes comptablesinternationales IFRS 58 qui s’appliquent aux principauxgroupes bancaires européens et, d’autre part, dans lesnormes américaines US GAAP 59 . Lorsque les droits <strong>de</strong> voteconstituent le processus décisionnel prégnant, les <strong>de</strong>uxréférentiels comptables IFRS et US GAAP concluent que ladétention <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> vote confère lecontrôle (sauf dans <strong>de</strong> rares exceptions qui <strong>de</strong>vront êtrejustifiées). En complément, les normes IFRS reconnaissentles situations <strong>de</strong> « contrôle <strong>de</strong> fait », c’est-à-dire l’ existenced’un contrôle même en l’ absence <strong>de</strong> détention <strong>de</strong> la majorité<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> vote. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, une analyse au caspar cas doit être menée et nécessite l’ exercice du jugement.L’ analyse se révèle beaucoup plus complexe pour lesstructures dans lesquelles le droit <strong>de</strong> vote n’est pas unélément clé dans l’ exercice <strong>de</strong> la gouvernance. C’estnotamment le cas <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> titrisation ou <strong>de</strong>svéhicules d’arbitrage, inclus dans le shadow banking, qui secaractérisent par un certain <strong>de</strong>gré d’autopilotage. C’estpour ces structures ad hoc, car constituées dans un butprécis et étroit, que les approches divergent le plus à cejour entre les normes IFRS et US GAAP. Là où les premièresfont reposer, en pratique, l’ analyse <strong>de</strong> l’ existence d’uncontrôle sur le critère d’exposition à la majorité <strong>de</strong>s« risques et avantages », les secon<strong>de</strong>s retiennent lescritères suivants, qui doivent être cumulativementremplis : (I) pouvoir sur les activités déterminantes,(II) exposition à la variabilité <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> la structure,(III) utilisation <strong>de</strong> ce pouvoir pour influer sur la variabilité<strong>de</strong>s revenus. La mise en œuvre <strong>de</strong> ces principes supposel’ analyse d’un faisceau <strong>de</strong> faits et circonstances, laissantune place importante au jugement.Il convient <strong>de</strong> noter que la publication par l’ InternationalAccounting Standards Board (IASB) <strong>de</strong>s nouvelles normes<strong>de</strong> consolidation <strong>de</strong>s entités contrôlées (IFRS 10 etIFRS 12), pour les informations à publier en annexe auxcomptes consolidés, va permettre <strong>de</strong> réduire une partie<strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> traitement existant actuellement avecles normes comptables américaines. Ces nouvellesdispositions <strong>de</strong>vront être appliquées dans l’ Unioneuropéenne, au plus tard, au 1 er janvier 2014.❫❫Les conglomérats financiersLe comité tripartite (Joint forum, composé duComité <strong>de</strong> Bâle, <strong>de</strong> l’ IAIS et <strong>de</strong> l’ IOSCO) a publié,courant 2012, une version mise à jour <strong>de</strong>ses principes <strong>de</strong> supervision <strong>de</strong>s conglomératsfinanciers. L’ ACP, qui a coprésidé cette initiative,a joué un rôle moteur dans ce projet. Ces principesdéfinissent un cadre pru<strong>de</strong>ntiel <strong>de</strong> référenceau plan international pour la supervision<strong>de</strong>s conglomérats financiers, sur les aspects notamment<strong>de</strong> gouvernance, <strong>de</strong> gestion ainsi que<strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> solvabilité et <strong>de</strong> liquidité.58. International Financial Reporting Standards.59. United States Generally Accepted Accounting Principles.158 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


1.3 Les travaux dans lesdomaines comptableet <strong>de</strong> l’ auditL’ action <strong>de</strong> l’ ACP revêt dans ces domaines <strong>de</strong>multiples formes. Elle s’inscrit notamment dansle contexte <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> convergence entrel’ IASB et le FASB 60 , mais également dans celui<strong>de</strong>s nombreux chantiers engagés en Europecomme en <strong>France</strong> sur les normes comptables, lereporting financier et l’ audit. L’ ACP a ainsi activementcontribué aux nombreux groupes <strong>de</strong> travailorganisés par <strong>de</strong>s organismes français (Autorité<strong>de</strong>s normes comptables - ANC), européens(EBA, EIOPA) et internationaux (Comité <strong>de</strong> Bâleet IAIS). L’ ACP a été présente dans 29 groupeset sous-groupes <strong>de</strong> travail, dont 17 au niveau internationalqui se répartissent entre 11 pour leComité <strong>de</strong> Bâle et 6 pour l’ EBA, pour un nombretotal <strong>de</strong> 105 réunions et conférences téléphoniques(dont 61 au niveau international). Ellea dans ce cadre notamment veillé à ce que lesleçons <strong>de</strong> la crise financière soient pleinementtirées afin d’assurer une représentation adéquate<strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong>s modèles économiques et <strong>de</strong>srisques auxquels sont exposées les institutionsfinancières, dans les états financiers.A | Les travaux menés dansle domaine comptablea. Les projets comptables❫❫Le projet <strong>de</strong> révision <strong>de</strong> la normerelative aux instruments financiersL’ ACP s’est montrée très active dans les différentséchanges organisés par le Comité <strong>de</strong> Bâleet l’ EBA, ainsi que ceux <strong>de</strong> l’ ANC dans le cadre<strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> refonte <strong>de</strong> la norme IAS 39 relativeaux instruments financiers.En matière <strong>de</strong> dépréciation <strong>de</strong>s instruments financiers,le Comité <strong>de</strong> Bâle a publié les attentesminimales <strong>de</strong>s superviseurs, déclinant ainsila recommandation du G20. Outre la nécessitépour l’ IASB et le FASB d’adopter <strong>de</strong>s approchesconvergentes, le Comité <strong>de</strong> Bâle a ainsi rappeléles principes fondamentaux à l’ aune <strong>de</strong>squels ilportera un jugement sur les modèles proposés.Ces principes évoquent notamment la nécessité :ıı<strong>de</strong> mettre en place une méthodologie <strong>de</strong> provisionnementpermettant une i<strong>de</strong>ntificationet une comptabilisation plus en amont <strong>de</strong>spertes attendues ;ıı<strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l’ expérience acquise surun cycle économique complet pour estimerles pertes attendues ;ıı<strong>de</strong> favoriser un adossement <strong>de</strong>s principescomptables aux pratiques <strong>de</strong> gestion durisque <strong>de</strong> crédit mises en place dans les établissements<strong>de</strong> crédit, ce qui suppose notammentque la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> provisionnementpuisse être appliquée à <strong>de</strong>s encours individuelsainsi que sur la base <strong>de</strong> portefeuillesouverts comme fermés.Concernant les travaux consacrés à la comptabilité<strong>de</strong> couverture, scindés en <strong>de</strong>ux parties (règlesgénérales <strong>de</strong> couverture et couverture <strong>de</strong> portefeuillesdits « dynamiques », c’est-à-dire dont lacomposition évolue dans le temps en fonction <strong>de</strong>snouvelles transactions effectuées et <strong>de</strong> celles arrivantà échéance), l’ ACP a veillé à faire valoir sesvues, notamment dans le cadre <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>l’ ANC. Elle milite, entre autres, pour une meilleureprise en compte <strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong> la gestion<strong>de</strong>s risques couverts et une plus gran<strong>de</strong> rigueurdans la désignation et la cessation <strong>de</strong>s opérations<strong>de</strong> couverture d’un point <strong>de</strong> vue comptable. Il n’en<strong>de</strong>meure pas moins qu’il reste encore <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>stouchant plus particulièrement les opérations<strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>s portefeuilles dynamiquesou « macro-couverture », qui sont d’autant plusprégnantes qu’elles sont assez largement utiliséespar les établissements <strong>de</strong> crédit français.L’ IASB a entrepris, en 2012, une revue profon<strong>de</strong><strong>de</strong>s dispositions en matière <strong>de</strong> macro-couverturequi ne sera finalisée, au mieux, qu’en 2014.L’ ACP continuera <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong> manière très rapprochéeces aspects, <strong>de</strong> façon à s’assurer queles pratiques <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>s risques jugéesadéquates puissent continuer à être fidèlementreprésentées dans les états financiers.Enfin, se posera, le moment venu, la question <strong>de</strong>la date <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> ces nouvelles dispositionset notamment <strong>de</strong> l’ articulation à trouverentre la mise en œuvre rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s améliorations60. Financial Accounting Standards Board.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012159


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS1 ) L’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans les instances européennes et internationales1.3 Les travaux dans les domaines comptable et <strong>de</strong> l’ auditapportées et la nécessaire articulation avec l’ application<strong>de</strong>s nouvelles dispositions relatives auxcontrats d’assurance, au moins pour les entreprisesconcernées.❫❫Le projet <strong>de</strong> norme sur les contratsd’assuranceLa norme IFRS 4 phase 1 actuelle est une normetransitoire, l’ IASB n’ayant pas été en mesured’achever ses travaux sur les contrats d’assurancepour la transition européenne aux IFRSen 2005. Cette norme autorise dans les faitsles groupes à continuer à appliquer les normescomptables spécifiques à chaque pays, ce quinuit à la comparabilité <strong>de</strong>s états financiers <strong>de</strong>sgroupes d’assurance publiant en IFRS.Conscient <strong>de</strong>s insuffisances <strong>de</strong> la norme actuelle,l’ IASB a poursuivi ses travaux. Un premierexposé sondage <strong>de</strong> l’ IASB a été publié enjuillet 2010. Celui-ci a été critiqué notamment enraison <strong>de</strong> l’ impact <strong>de</strong>s principes énoncés sur laformation et la volatilité du résultat, non nécessairementreprésentatives du modèle <strong>de</strong> gestionà long terme <strong>de</strong>s assureurs.Suite aux réponses reçues, l’ IASB a décidé <strong>de</strong> soumettreune nouvelle version <strong>de</strong> la norme pour unappel à commentaires en 2013. Depuis le début<strong>de</strong>s nouvelles délibérations, l’ ACP a régulièrementsuivi les travaux <strong>de</strong> l’ IASB et participe aux travaux<strong>de</strong> l’ EIOPA et <strong>de</strong> l’ IAIS sur l’ évolution du projet.❫❫La participation active <strong>de</strong> l’ ACP auxtravaux <strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong>s normescomptablesUn groupe <strong>de</strong> travail a été créé, auquel l’ ACP atrès activement participé, afin <strong>de</strong> transférer, àdroit constant, en lien avec la transposition <strong>de</strong>la directive Solvabilité II, les prescriptions comptables<strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s assurantiels vers un règlementcomptable <strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong>s normes comptables(ANC) et <strong>de</strong> se conformer ainsi aux dispositions<strong>de</strong> l’ ordonnance n o 2009-79 du 29 janvier 2009créant l’ ANC.L’ ACP a, par ailleurs, participé aux autres travaux<strong>de</strong> l’ ANC relatifs aux normes comptables applicablesaux comptes sociaux <strong>de</strong>s organismes d’assurance,<strong>de</strong>s mutuelles et <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> prévoyance,notamment à ceux effectués à l’ occasion<strong>de</strong> l’ entrée en fiscalité <strong>de</strong>s mutuelles d’assurance.b. Les travaux d’analyse <strong>de</strong>s informationspubliées au titre du pilier 3L’ EBA a poursuivi, en 2012, les travaux d’analyse<strong>de</strong>s informations publiées par un échantillon <strong>de</strong>19 banques européennes au titre <strong>de</strong>s exigencesdu pilier 3. Cette analyse, réalisée pour laquatrième année consécutive, a été concentréesur l’ information publiée au titre <strong>de</strong> l’ exercice2011 sur les thèmes pour lesquels <strong>de</strong>s insuffisancesont été constatées au cours <strong>de</strong>s exercicesprécé<strong>de</strong>nts ainsi que sur les nouvelles exigencesliées à la mise en application <strong>de</strong> la CRD 3 (prenanten compte les modifications apportéespar Bâle 2.5). Les travaux réalisés mettent enévi<strong>de</strong>nce les efforts consentis par les banqueseuropéennes pour améliorer leurs publications(en particulier l’ information publiée enmatière <strong>de</strong> fonds propres et <strong>de</strong> rémunération)et se conformer aux nouvelles exigences introduitespar la CRD 3. Néanmoins, l’ EBA constatequ’il reste encore <strong>de</strong>s voies d’amélioration, enparticulier pour ce qui concerne l’ informationfournie en matière <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> crédit(approche IRB et titrisation) et <strong>de</strong> risques <strong>de</strong>marché. Si les faiblesses i<strong>de</strong>ntifiées sont liées,pour partie, à la première mise en œuvre<strong>de</strong>s nouvelles exigences <strong>de</strong> la CRD 3 (titrisation– risques <strong>de</strong> marché), certaines faiblessesdéjà i<strong>de</strong>ntifiées lors <strong>de</strong>s évaluations précé<strong>de</strong>ntespersistent, nécessitant une action complémentaire.En parallèle, une étu<strong>de</strong> a été conduite sur l’ informationpubliée par les banques européennes,au titre <strong>de</strong> l’ exercice 2011, sur les mesures adoptéesou envisagées afin <strong>de</strong> préparer le passageaux nouvelles exigences <strong>de</strong> fonds propres définiesdans l’ accord Bâle III, d’une part, et surles tests <strong>de</strong> l’ EBA relatifs aux besoins en fondspropres <strong>de</strong>s banques européennes, d’autre part.Elle a montré que l’ information publiée à cetégard était <strong>de</strong> qualité très variable.Au plan global, l’ EBA a pu i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s bonnespratiques pour l’ ensemble <strong>de</strong>s domaines et encourageles établissements à les suivre.En outre, à la lumière <strong>de</strong>s constats tirés <strong>de</strong> sonanalyse, elle a jugé utile <strong>de</strong> donner cette année,sur un certain nombre <strong>de</strong> sujets, <strong>de</strong>s explicationscomplémentaires sur les objectifs et le contenu160 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


attendu <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> publication au titre dupilier 3. L’ EBA poursuit, en 2013, son action pouraméliorer la qualité et la comparabilité <strong>de</strong>s donnéespubliées, en coordination avec les établissementset les utilisateurs, le cas échéant.Enfin, au plan français, l’ ACP a analysé les rapports<strong>annuel</strong>s 2011 d’un échantillon <strong>de</strong> 14 banqueseuropéennes et a déterminé, au travers <strong>de</strong> ses analyses,un certain nombre <strong>de</strong> points d’attention surlesquels elle a communiqué lors <strong>de</strong>s différentesjournées d’arrêté <strong>de</strong>s comptes organisées par lescabinets d’audit.B | Les travaux en matière d’auditLes données comptables constituant très largementla base <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s ratios pru<strong>de</strong>ntiels,l’ ACP attache une importance primordiale à laqualité <strong>de</strong> l’ audit au sein <strong>de</strong>s établissements<strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong>s organismes d’assurance. Pourcette raison, elle prend activement part aux différentstravaux menés, tant aux niveaux européen(EBA, EIOPA, Commission européenne)qu’international (Comité <strong>de</strong> Bâle et IAIS). L’ objectifest <strong>de</strong> favoriser l’ émergence <strong>de</strong> bonnespratiques en la matière, dans un contexte <strong>de</strong>complexité croissante <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> publicationd’informations et d’attentes élevées visà-vis<strong>de</strong>s auditeurs.Sur l’ année 2012, les travaux <strong>de</strong> l’ Autorité ontprincipalement porté sur la réponse à l’ appel àcommentaires <strong>de</strong> la Commission européennesur les projets <strong>de</strong> règlement et <strong>de</strong> directive surl’ audit, la réponse au normalisateur international<strong>de</strong> l’ audit (International Auditing and AssuranceStandards Board – IAASB) sur son projet<strong>de</strong> révision <strong>de</strong> la norme consacrée au formatinternational du rapport d’audit (IAIS, Comité<strong>de</strong> Bâle, EBA) et enfin aux projets <strong>de</strong> révision<strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s d’application précisant les bonnespratiques <strong>de</strong> relations entre les auditeurs et lessuperviseurs (travaux menés simultanément parl’ IAIS et le Comité <strong>de</strong> Bâle à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du FSB).La publication <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> règlement et <strong>de</strong> directivesur l’ audit a été l’ occasion pour l’ ACP <strong>de</strong>participer au groupe <strong>de</strong> travail français organisépar le Haut Conseil <strong>de</strong> commissariat aux compteset <strong>de</strong> défendre certains principes tels que :ııl’ absence <strong>de</strong> limitation <strong>de</strong>s honoraires résultant<strong>de</strong> missions effectuées à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssuperviseurs et une définition précise du périmètre<strong>de</strong>s missions interdites ;ııla nécessaire pluralité <strong>de</strong>s activités au sein<strong>de</strong>s cabinets d’audit, afin <strong>de</strong> conserver unhaut niveau <strong>de</strong> compétences <strong>de</strong>s personnesimpliquées dans les missions d’audit légal<strong>de</strong>s comptes.Concomitamment, l’ appel à commentaires <strong>de</strong>l’ IAASB sur son projet <strong>de</strong> modification du modèle<strong>de</strong> rapport d’audit légal a permis aux superviseurs<strong>de</strong> confirmer leur intérêt pour toute proposition<strong>de</strong>stinée à améliorer la qualité <strong>de</strong> l’ auditlégal et à diminuer l’ écart existant (expectationgap) entre les attentes <strong>de</strong>s utilisateurs <strong>de</strong>s étatsfinanciers à l’ endroit <strong>de</strong> l’ audit légal et la réalité<strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>s auditeurs légaux (résuméesdans le rapport d’audit). Ce projet a notammentpour objectif d’insérer <strong>de</strong>s parties supplémentairesdans le modèle standard du rapport général,telles que le rappel <strong>de</strong> la responsabilité distincte,dans le processus d’arrêté <strong>de</strong>s comptes<strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> gouvernance <strong>de</strong> l’ entité ou dugroupe audité et <strong>de</strong>s commissaires aux comptes,la justification <strong>de</strong> l’ opinion (pratique déjà existanteen <strong>France</strong>), l’ appréciation du respect duprincipe <strong>de</strong> continuité d’exploitation et enfinl’ absence d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> défaillance majeuredans le dispositif <strong>de</strong> contrôle interne.Par ailleurs, au sein du Comité <strong>de</strong> Bâle et <strong>de</strong>l’ IAIS, l’ ACP a participé, tout au long <strong>de</strong> l’ année2012, aux travaux relatifs à la publication<strong>de</strong> lignes directrices <strong>de</strong>stinées à définir les relationsentre les superviseurs et les auditeurs. Unepremière version <strong>de</strong> ce document fera l’ objetd’un appel à commentaires en 2013. La nouvelleversion revient sur les attentes <strong>de</strong>s superviseursvis-à-vis <strong>de</strong>s auditeurs sur les particularités sectorielles<strong>de</strong> la banque ou <strong>de</strong> l’ assurance maiségalement sur celles vis-à-vis <strong>de</strong>s comités d’auditdans le cadre <strong>de</strong> leurs relations avec les auditeurslégaux.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012161


2L’ évolution législative etréglementaire au niveaunationalL’ Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel contribue à l’ élaboration<strong>de</strong> la réglementation au niveau national. Plusieurs dispositionsprises en 2012 ont eu un impact direct sur ses missions.2.1 Les règles spécifiquesau secteur bancaireA | La <strong>Banque</strong> publiqued’investissementLa loi n o 2012-1559 du 31 décembre 2012 portecréation <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> publique d’investissement,groupe public au service du financementet du développement <strong>de</strong>s entreprises. Ce nouvelétablissement public est chargé <strong>de</strong> favoriser ledéveloppement et le financement <strong>de</strong>s petites etmoyennes entreprises. Il a également pour missiond’apporter son soutien à la mise en œuvre <strong>de</strong>la transition écologique et énergétique et <strong>de</strong> participerau développement <strong>de</strong>s secteurs d’avenir, <strong>de</strong>la conversion numérique et l’ économie sociale.La loi n o 2012-1559 autorise, en outre, pour unedurée <strong>de</strong> six mois, le gouvernement à prendrepar voie d’ordonnances les mesures nécessairesà la réforme du régime <strong>de</strong>s établissements<strong>de</strong> crédit eu égard à la législation bancaire <strong>de</strong>l’ Union européenne (règlement du Parlementeuropéen et du Conseil concernant les exigencespru<strong>de</strong>ntielles applicables aux établissements <strong>de</strong>crédit et aux entreprises d’investissement - CRR)et à la définition d’un nouveau régime applicableaux entités qui exercent une activité <strong>de</strong> créditsans collecte <strong>de</strong> fonds remboursables du public.L’ autorisation s’étend également aux mesuresd’adaptation subséquentes, notamment pour cequi concerne les conditions d’agrément.B | Les intermédiaires financiersa. Les intermédiaires en opérations<strong>de</strong> banque et services <strong>de</strong> paiementLe décret n o 2012-101 du 26 janvier 2012 relatifaux intermédiaires en opérations <strong>de</strong> banqueet en services <strong>de</strong> paiement (IOBSP) renforceles obligations <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong>s servicesfinanciers à l’ égard <strong>de</strong> leur clientèle. Il définitle statut d’IOBSP et soumet la profession à <strong>de</strong>sconditions d’accès et d’exercice en instaurant<strong>de</strong>s obligations <strong>de</strong> capacité professionnelle, d’assurance<strong>de</strong> responsabilité professionnelle et <strong>de</strong>garantie financière. Enfin, <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> bonneconduite sont mises en place.L’ arrêté du 1 er mars 2012 définit les seuils prévusà l’ article R. 519-2 du co<strong>de</strong> monétaire et financierconcernant les IOBSP. Ils sont fixés en nombred’opérations et en montant. Lorsque les seuilsfixés sont franchis, une personne qui offre <strong>de</strong>scrédits à la consommation ou <strong>de</strong>s crédits auxprofessionnels, en complément <strong>de</strong> produits ou<strong>de</strong> services fournis au titre <strong>de</strong> son activité principale,est qualifiée d’intermédiaire en opérations<strong>de</strong> banque et en services <strong>de</strong> paiement, et tenue, àce titre, <strong>de</strong> respecter l’ ensemble <strong>de</strong>s dispositionsapplicables.162 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


. L’ immatriculation sur un registreuniqueLe décret n o 2012-100 du 26 janvier 2012 relatifà l’ immatriculation <strong>de</strong>s IOBSP, <strong>de</strong>s conseillersen investissements financiers et <strong>de</strong>s agents liésdéfinit le rôle et les compétences <strong>de</strong> l’ Organismepour le registre <strong>de</strong>s intermédiaires en assurance(ORIAS). Cet organisme est chargé <strong>de</strong> tenir leregistre unique <strong>de</strong>s intermédiaires et <strong>de</strong> vérifierles conditions d’accès à l’ activité d’intermédiation,notamment <strong>de</strong>s conditions d’honorabilité.L’ ORIAS est également compétent pour procé<strong>de</strong>rà la radiation du registre sur décision préalable<strong>de</strong> l’ ACP ou <strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong>s marchés financiers(AMF).Le décret n o 2012-297 du 1 er mars 2012 apporte<strong>de</strong>s précisions sur l’ immatriculation <strong>de</strong>s conseillersen investissements financiers au registreunique tenu par l’ ORIAS. Le décret impose lasouscription d’un contrat d’assurance <strong>de</strong> responsabilitécivile et fixe également <strong>de</strong>s niveauxminimaux <strong>de</strong> garantie du contrat d’assurance <strong>de</strong>responsabilité civile professionnelle.L’ arrêté du 1 er mars 2012 relatif au registreunique prévu à l’ article L. 512-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>sassurances et à l’ article L. 546-1 du co<strong>de</strong> monétaireet financier fixe la liste <strong>de</strong>s informations àfournir à l’ appui d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’immatriculationou du renouvellement <strong>de</strong> l’ immatriculationsur le registre unique. Il précise également lesinformations du registre qui seront consultablespar le public.Enfin, trois arrêtés publiés le 20 décembre 2012complètent le dispositif :ııla date <strong>de</strong> mise en place du registre unique<strong>de</strong>s intermédiaires mentionné à l’ articleL. 546-1 du co<strong>de</strong> monétaire et financier estfixée au 15 janvier 2013 ;ııles statuts <strong>de</strong> l’ organisme en charge <strong>de</strong> latenue du registre unique <strong>de</strong>s intermédiairesen assurance, banque et finance (ORIAS)sont homologués. L’ ORIAS est constitué sousla forme d’une association régie par la loi du1 er juillet 1901 ;ııles frais d’inscription <strong>annuel</strong>s à l’ ORIAS sontfixés à 30 euros.C | Les quotas d’émission <strong>de</strong> gazà effet <strong>de</strong> serreL’ ordonnance n o 2012-827 du 28 juin 2012 relativeau système d’échange <strong>de</strong> quotas d’émission<strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre (pério<strong>de</strong> 2013-2020) estprise sur le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’ article 2 <strong>de</strong> la loino 2011-12 du 5 janvier 2011 portant diverses dispositionsd’adaptation <strong>de</strong> la législation au droit<strong>de</strong> l’ Union européenne, qui autorise le Gouvernementà transposer, par voie d’ordonnance, ladirective 2009/29/CE du Parlement européen etdu Conseil du 23 avril 2009.Cette ordonnance est <strong>de</strong>stinée à améliorer etétendre le système communautaire d’échange<strong>de</strong> quotas d’émission <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre. Ellemodifie le chapitre II du titre II du livre II <strong>de</strong>la partie législative du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ environnement,en ce qui concerne la section 2 intitulée « Quotasd’émission <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre » et la section 3« Unités définies par le protocole fait à Kyotole 11 décembre 1997 à la convention-cadre <strong>de</strong>sNations unies sur les changements climatiquesdu 9 mai 1992 ». L’ article L. 229-18 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’ environnement est complété afin d’établir unesanction en cas d’émissions supérieures au plafondd’émission.L’ ordonnance n o 2012-827 vise également à mettreen cohérence les dispositions législatives du co<strong>de</strong>monétaire et financier avec les paragraphes 2 et3 <strong>de</strong> l’ article 18 du règlement (UE) n o 1031/2010modifié <strong>de</strong> la Commission du 12 novembre 2010relatif au calendrier, à la gestion et aux autres aspects<strong>de</strong> la mise aux enchères <strong>de</strong>s quotas d’émission<strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre.Elle confie à l’ AMF la mission <strong>de</strong> délivrer l’ autorisationprévue à l’ article 18 (2) visant à permettreaux personnes établies en <strong>France</strong> et exemptées<strong>de</strong> la directive 2004/39/CE concernant les marchésd’instruments financiers <strong>de</strong> participer auxenchères <strong>de</strong> quotas d’émission <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong>serre. L’ AMF se voit également attribuer les pouvoirs<strong>de</strong> contrôle, d’enquête et <strong>de</strong> sanction nécessairesà l’ accomplissement <strong>de</strong> cette mission.Elle confie à l’ ACP, après avis <strong>de</strong> l’ AMF, la mission<strong>de</strong> délivrer l’ autorisation prévue à l’ article 18 (3),en vue <strong>de</strong> permettre aux établissements <strong>de</strong> cré-ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012163


6 ÊTRE UN ACTEUR INFLUENT DE L’ ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE INTERNATIONAL, EUROPÉEN ET FRANÇAIS2 ) L’ évolution législative et réglementaire au niveau national2.1 Les règles spécifiques au secteur bancairedit ou aux entreprises d’investissement établis en<strong>France</strong> <strong>de</strong> soumettre directement <strong>de</strong>s offres pourle compte <strong>de</strong> leurs clients, lors <strong>de</strong>s enchères <strong>de</strong>quotas d’émission <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre.D | Le microcréditL’ arrêté du 18 juillet 2012 relatif aux associationset fondations habilitées à faire certains prêtset pris pour l’ application <strong>de</strong>s articles R. 518-59et R. 518-62 du co<strong>de</strong> monétaire et financier aété pris après l’ avis du Comité consultatif <strong>de</strong> lalégislation et <strong>de</strong> la réglementation financières endate du 20 juin 2012, notamment afin <strong>de</strong> précisercertaines dispositions <strong>de</strong>s articles R. 518-59et R. 518-62 du co<strong>de</strong> monétaire et financier.Le nombre <strong>de</strong> dossiers <strong>de</strong>vant être traités par lesassociations et fondations <strong>de</strong>mandant l’ habilitationpour effectuer <strong>de</strong>s microcrédits (articleR. 518-59-2° du co<strong>de</strong> monétaire et financier) s’estétabli à 50. Par ailleurs, l’ article 2 <strong>de</strong> l’ arrêté fixeles différents taux mentionnés à l’ article R. 518-62du co<strong>de</strong> monétaire et financier, ainsi que la composition<strong>de</strong>s fonds propres et ressources assimilées<strong>de</strong>vant être détenus par ces associations etfondations.Enfin, l’ arrêté du 3 juillet 2002, pris en applicationdu décret n o 2002-652 du 30 avril 2002, estabrogé par l’ article 6 <strong>de</strong> l’ arrêté du 18 juillet 2012.E | Le livret A et le livret <strong>de</strong>développement durableLe décret n o 2012-1128 du 4 octobre 2012 prisen application <strong>de</strong> l’ article L. 221-38 du co<strong>de</strong>monétaire et financier, précise les modalités<strong>de</strong> la vérification préalable à l’ ouverture d’unlivret A. Ainsi, l’ établissement <strong>de</strong> crédit saisid’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ouverture d’un livret A doitinformer le client <strong>de</strong> l’ interdiction <strong>de</strong> disposer<strong>de</strong> plusieurs livrets A et doit en outre interrogerl’ administration fiscale sur l’ existence éventuelled’un précé<strong>de</strong>nt livret A. Cette <strong>de</strong>rnièrerépond dans un délai <strong>de</strong> 48 heures, l’ ouvertured’un nouveau livret A étant subordonnée à laclôture du précé<strong>de</strong>nt.Le décret n o 2012-1056 du 18 septembre 2012porte relèvement du plafond du livret A, qui a étéfixé à 19 125 euros à compter du 1 er octobre 2012.Ce plafond a <strong>de</strong> nouveau été relevé à 22950 eurosà compter du 1 er janvier 2013, par le décret n o 2012-1445 du 24 décembre 2012.Le décret n o 2012-1057 du 18 septembre 2012porte doublement du plafond du livret <strong>de</strong> développementdurable prévu à l’ article L. 221-27 duco<strong>de</strong> monétaire et financier. Ce <strong>de</strong>rnier est ainsidésormais fixé à 12 000 euros, et non plus à6 000 euros à compter du 1 er octobre 2012.Ces textes s’inscrivent dans le cadre d’uneréforme du fonctionnement du livret A et dulivret <strong>de</strong> développement durable. Ainsi, ledécret n o 2012-914 du 25 juillet 2012 permetnotamment aux établissements <strong>de</strong> crédit qui lesouhaitent d’accélérer la fréquence <strong>de</strong> leur centralisationet ce, dès le mois d’août 2012. Ces établissements<strong>de</strong> crédit pourront déclarer, quatrefois par mois, le montant <strong>de</strong> leur collecte dulivret A et du livret <strong>de</strong> développement durable àla Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations.164 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


F | Le comité <strong>de</strong>s rémunérationsLe décret n o 2012-67 du 20 janvier 2012 fixe à10 milliards d’euros le seuil <strong>de</strong> bilan au-<strong>de</strong>làduquel s’applique, pour les établissements <strong>de</strong>crédit, entreprises d’investissement et sociétés<strong>de</strong> capital-risque, l’ obligation prévue par l’ articleL. 511-41-1-A du co<strong>de</strong> monétaire et financier<strong>de</strong> constituer un comité <strong>de</strong>s rémunérations.G | Le Comité consultatif<strong>de</strong> la législation et <strong>de</strong> laréglementation financières(CCLRF)Le décret n o 2012-1382 du 10 décembre 2012relatif à la composition du CCLRF modifie lacomposition du comité en portant le nombre <strong>de</strong>ses membres <strong>de</strong> 14 à 17, afin <strong>de</strong> permettre unereprésentation <strong>de</strong>s mutuelles et <strong>de</strong>s institutions<strong>de</strong> prévoyance, dans le cadre <strong>de</strong> l’ adoption <strong>de</strong> ladirective n o 2009/138/CE dite « Solvabilité II ».Ainsi, les textes pru<strong>de</strong>ntiels relatifs aux mutuelleset aux institutions <strong>de</strong> prévoyance ferontdésormais l’ objet d’une consultation du CCLRF.2.2 Les dispositionsen matière <strong>de</strong> luttecontre le blanchiment<strong>de</strong>s capitaux et lefinancement duterrorisme (LCB-FT)Le décret n o 2012-1125 du 3 octobre 2012 a modifiéplusieurs dispositions relatives aux obligations<strong>de</strong> vigilance en matière <strong>de</strong> LCB-FT, enparticulier :ııl’ article R. 561-10-II-3° du co<strong>de</strong> monétaire etfinancier a été complété pour préciser quel’ i<strong>de</strong>ntification et la vérification <strong>de</strong> l’ i<strong>de</strong>ntitéd’un client occasionnel, réalisant uneopération <strong>de</strong> change manuel, doivent dorénavantêtre effectuées quel que soit le montant<strong>de</strong> l’ opération, et non plus à compter <strong>de</strong>8000 euros, lorsque ce client ou son représentantlégal n’est pas physiquement présentaux fins <strong>de</strong> l’ i<strong>de</strong>ntification ;ııla dérogation <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s obligations<strong>de</strong> vigilance en matière <strong>de</strong> monnaieélectronique, prévue à l’ article R. 561-16-5°du co<strong>de</strong> monétaire et financier, a été limitéeà la monnaie électronique ayant vocation àêtre utilisée uniquement pour l’ acquisition<strong>de</strong> biens ou <strong>de</strong> services ;ııl’ article R. 561-20 du co<strong>de</strong> monétaire et financierprécise les mesures <strong>de</strong> vigilance complémentairesà mettre en œuvre pour chaquecas mentionné à l’ article L. 561-10. Des mesuresspécifiques ont été définies lorsqu’uneopération est effectuée avec une personnedomiciliée, enregistrée ou établie dans unÉtat ou territoire dont les insuffisances <strong>de</strong> lalégislation ou les pratiques font obstacle à laLCB-FT.L’ article 72 <strong>de</strong> la loi n o 2012-387 du 22 mars2012 a modifié l’ article L. 561-9 du co<strong>de</strong> monétaireet financier. Celui-ci prévoit désormais queles organismes réalisant <strong>de</strong>s opérations d’assurancenon-vie portant sur les branches 1 à 18<strong>de</strong> l’ article R. 321-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances nesont pas soumis aux obligations <strong>de</strong> vérification<strong>de</strong> l’ i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s clients (L. 561-5 du co<strong>de</strong> monétaireet financier) et aux obligations <strong>de</strong> vigilanceconstante (L. 561-6 du co<strong>de</strong> monétaire et financier),pour autant qu’il n’existe pas <strong>de</strong> soupçon<strong>de</strong> blanchiment <strong>de</strong> capitaux ou <strong>de</strong> financementdu terrorisme.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012165


Budget et suivi<strong>de</strong> la performance7L’ Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel dispose <strong>de</strong> moyens budgétaires spécifiques,sous forme d’une contribution pour frais <strong>de</strong> contrôle recouvréepar la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> auprès <strong>de</strong>s organismes assujettis et intégralementaffectée à l’ACP. Ces contributions peuvent être complétéespar les dotations additionnelles <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>.Depuis 2011, l’Autorité a mis en place <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> performance<strong>de</strong>stinés à mesurer l’efficacité <strong>de</strong> son action dans la réalisation <strong>de</strong> sesmissions.168Budget176Suivi <strong>de</strong> la performanceACPRapport <strong>annuel</strong> 2012167


1Budget1.1 Le budget <strong>de</strong> l’ ACPConformément à l’ article L. 612-18 du co<strong>de</strong> monétaireet financier, l’ ACP en tant qu’autoritéadministrative indépendante, dispose <strong>de</strong> l’ autonomiefinancière dans la limite du produit <strong>de</strong>scontributions versées par les organismes assujettis.Des dotations additionnelles peuvent luiêtre allouées par la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>.En application <strong>de</strong> l’ article L. 612-19 du co<strong>de</strong> monétaireet financier, l’ ACP recourt aux fonctionssupport <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> afin <strong>de</strong> favoriserles synergies et <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> la mutualisation<strong>de</strong> certains coûts (gestion immobilière, informatique,gestion du personnel, comptabilité…). Elles’appuie également sur certains métiers opérationnels<strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, notamment ence qui concerne l’ exploitation <strong>de</strong> bases <strong>de</strong> donnéesnécessaires à l’ exercice <strong>de</strong> ses missions.Les prestations ainsi rendues à l’ ACP par la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> sont évaluées sur la base<strong>de</strong> la comptabilité analytique <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnièreconformément à la convention financièreconclue entre elles ; ces prestations constituentau titre d’un exercice <strong>de</strong>s charges pour l’ ACPet <strong>de</strong>s produits au sein du budget général <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>. Les prestations que l’ ACP estamenée à rendre à la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> sont égalementévaluées sur la base du coût analytique ;elles constituent un produit pour l’ ACP et unecharge pour la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>. Les investissementssont également effectués par la <strong>Banque</strong><strong>de</strong> <strong>France</strong> pour le compte <strong>de</strong> l’ ACP, le budget <strong>de</strong>l’ Autorité rendant compte <strong>de</strong>s amortissementsqui en découlent.L’ ensemble <strong>de</strong>s recettes et dépenses <strong>de</strong> l’ ACP autitre <strong>de</strong> l’ exercice 2012 constitue le budget <strong>de</strong>l’ Autorité, celui-ci étant, en application du co<strong>de</strong>monétaire et financier, un budget annexe <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> dont l’ exécution est in fineintégrée dans ses propres comptes.168 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012Le rapport sur l’ exécution budgétaire <strong>de</strong> l’ ACP,ainsi élaboré au titre <strong>de</strong> l’ année 2012, a été soumisau comité d’audit qui a rendu un avis favorableau cours <strong>de</strong> sa séance du 20 mars 2013. Il aensuite fait l’ objet d’une validation par le collègeplénier le 27 mars 2013.1.2 Présentation synthétiquedu budget 2012 <strong>de</strong> l’ ACPLe rapport sur l’ exécution budgétaire validépar le collège plénier <strong>de</strong> l’ ACP 61 au cours <strong>de</strong> saséance du 27 mars 2013 fait apparaître, au titre<strong>de</strong> l’ année 2012, un sol<strong>de</strong> budgétaire négatif <strong>de</strong>5,8 millions d’euros.Ce sol<strong>de</strong> résulte <strong>de</strong> l’ enregistrement <strong>de</strong> recettesnettes <strong>de</strong> 180,9 millions d’euros en forte croissancepar rapport à l’ année 2011 (+ 17,2 millionsd’euros) compte tenu <strong>de</strong>s modificationsintervenues au cours <strong>de</strong> l’ année 2012 sur lestaux <strong>de</strong> contribution applicables tant aux organismesdu secteur bancaire qu’assurantiel(cf. encadré p. 168). Le montant <strong>de</strong>s dépensess’est quant à lui établi à 186,7 millions d’euros,en hausse <strong>de</strong> 8,7 %. Ces évolutions constatéestant sur les recettes que les dépenses résultent<strong>de</strong> la poursuite <strong>de</strong> la montée en charge <strong>de</strong> l’ ACPsur ses différentes missions.Ce sol<strong>de</strong> budgétaire négatif est significativementinférieur à celui qui figurait dans le budget prévisionnel<strong>de</strong> l’ ACP approuvé par le collège plénier,en raison essentiellement <strong>de</strong> charges <strong>de</strong>personnel moins importantes que prévues initialementd’une part, et <strong>de</strong> coûts informatiques et<strong>de</strong>s autres frais généraux moindres qu’escomptés,d’autre part.61. L’exécution budgétaire est présentée au collège <strong>de</strong> l’ACP en milliers d’euros.Les écarts qui peuvent être constatés dans les tableaux entre les détails et lestotaux sont consécutifs à la transposition <strong>de</strong>s montants <strong>de</strong> milliers en millionsd’euros.


Dépenses et recettesen millions d’eurosDépensesetBudgetrecettes20122011initial62Dépensesetrecettes2012Écart par rapportau budgetÉcart entre dépenses2011 et 2012Montant % Montant %• Charges <strong>de</strong> personnel 94,9 105,8 102,0 - 3,8 - 3,6 % 7,1 7,4 %• Dépenses informatiques 22,4 27,9 24,5 - 3,4 - 12,1 % 2,2 9,7 %• Dépenses immobilières 23,3 28,2 28,7 0,6 2,0 % 5,5 23,5 %• Autres dépenses 31,2 36,7 31,4 - 5,3 - 14,4 % 0,3 0,8 %Ensemble <strong>de</strong>s dépenses (A) 171,7 198,6 186,7 - 11,9 - 6,0 % 15,0 8,7 %• Contributions <strong>de</strong>s assujettis 161,0 178,3 178,3 0,0 0,0 % 17,3 10,8 %• Autres recettes 2,7 2,5 2,6 0,1 2,4 % - 0,1 - 3,7 %Ensemble <strong>de</strong>s recettes (B) 163,7 180,8 180,9 0,1 0,1 % 17,2 10,5 %Sol<strong>de</strong> budgétaire (b) - (A) - 8,0 - 5,8A | Recettes enregistrées par l’ ACPLes recettes issues <strong>de</strong>s contributions pourfrais <strong>de</strong> contrôle s’établissent à 178,3 millionsd’euros.Les recettes issues <strong>de</strong>s contributions pour frais<strong>de</strong> contrôle s’établissent au titre <strong>de</strong> l’ exercice2012 à 179,2 millions d’euros avant prise encompte <strong>de</strong>s annulations au titre <strong>de</strong>s exercicesantérieurs et <strong>de</strong>s dotations pour provisionspour risque <strong>de</strong> non-recouvrement. Ce montant<strong>de</strong> recettes est en progression <strong>de</strong> 16,7 millionsd’euros par rapport à l’ exercice 2011 en raison <strong>de</strong>la hausse <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> contribution tant pour lesorganismes du secteur bancaire que du secteurassurantiel, mais également <strong>de</strong> la collecte pourla première fois – compte tenu <strong>de</strong> l’ évolution <strong>de</strong>sdispositions législatives – d’une contributionpour frais <strong>de</strong> contrôle auprès <strong>de</strong> la Caisse <strong>de</strong>sdépôts et consignations. Néanmoins, les recettesissues <strong>de</strong>s contributions pour frais <strong>de</strong> contrôleversées par les établissements <strong>de</strong> crédit – horscontribution <strong>de</strong> la Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations– sont inférieures aux prévisions résultant<strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> contribution rehaussés, en raisonessentiellement :ııd’une hausse <strong>de</strong>s exigences en fonds propresliée à l’ entrée en vigueur du cadre réglementaireBâle 2.5 moins élevée qu’initialementanticipée par les établissements ;ıı<strong>de</strong> primes d’assurance vie ayant accusé unrecul en 2011, raison pour laquelle les contributionsréglées par le secteur n’ont enregistréqu’une croissance <strong>de</strong> 16 % alors que le taux<strong>de</strong> contribution a progressé <strong>de</strong> 25 % ;ıı<strong>de</strong> la réduction du nombre d’intermédiairesen opérations <strong>de</strong> banque ou en services <strong>de</strong>paiement déclaré par les établissementsmandants.62. Dans le cadre <strong>de</strong> l’ évaluation définitive <strong>de</strong>s coûts analytiques <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> – intervenant au cours du 2 ème trimestre <strong>de</strong> chaque année conformément à la conventionfinancière – le montant <strong>de</strong>s prestations rendues par la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> à l’ ACP ainsi que celles rendues par l’ ACP a été ajusté, portant ainsi le sol<strong>de</strong> budgétaire relatifà l’ exercice 2011 à - 8,0 millions d’euros contre - 8,3 millions d’euros découlant <strong>de</strong>s coûts dits « semi-définitifs ». Les données présentées dans le présent document au titre<strong>de</strong> l’ année 2011 sont établies sur la base <strong>de</strong>s coûts définitifs et peuvent ainsi être légèrement différentes <strong>de</strong> celles, établies à partir <strong>de</strong>s coûts semi-définitifs, publiées dansle rapport <strong>annuel</strong> 2011 <strong>de</strong> l’ ACP.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012169


7 BUDGET ET SUIVI DE LA PERFORMANCE1 ) Budget1.2 Présentation synthétique du budget 2012 <strong>de</strong> l’ ACPCatégories <strong>de</strong> contributionsen millions d’euros2011 2012Écart entre 2011 et 2012Montant %• Établissements <strong>de</strong> crédit et entreprisesd’investissement (y compris Caisse <strong>de</strong>s dépôtset consignations)125,2 138,0 12,8 10,2 %• Changeurs manuels 0,2 0,2 0,0 - 5,2 %• Assurances, mutuelles et institutions<strong>de</strong> prévoyance• Intermédiaires en opérations <strong>de</strong> banqueet services <strong>de</strong> paiement30,1 34,9 4,8 16,0 %4,3 3,3 - 1,0 - 24,2 %• Courtiers / associations microcrédit 2,8 2,9 0,1 3,5 %Total <strong>de</strong>s contributions 162,6 179,2 16,7 10,3 %• Dotations aux provisions nettes <strong>de</strong>s repriseset annulations <strong>de</strong> contributionsContributions nettesd’annulations et provisions- 1,6 - 0,9 0,6 41,3 %161,0 178,3 17,3 10,8 %96 % du montant <strong>de</strong>s recettes issues <strong>de</strong>s contributionspour frais <strong>de</strong> contrôle 2012 proviennent <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> crédit, <strong>de</strong>s entreprises d’investissement,<strong>de</strong>s organismes d’assurance, mutuelleset institutions <strong>de</strong> prévoyance et <strong>de</strong> la Caisse <strong>de</strong>sdépôts et consignations. Le sol<strong>de</strong> (6,3 millionsd’euros) correspond aux contributions <strong>de</strong>s intermédiairesen opérations <strong>de</strong> banque et en services<strong>de</strong> paiement (IOBSP), aux courtiers en assuranceet réassurance, aux changeurs manuels et auxassociations <strong>de</strong> microcrédit.170 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Évolutions en matière <strong>de</strong> contributions pour frais <strong>de</strong> contrôleLe dispositif relatif aux contributions pour frais <strong>de</strong>contrôle dues par les personnes soumises au contrôle <strong>de</strong>l’ ACP a connu au cours <strong>de</strong> l’ année 2012 plusieursévolutions, d’autres <strong>de</strong>vant également intervenir au cours<strong>de</strong> l’ année 2013.❫❫Évolutions intervenues au cours <strong>de</strong> l’ année 2012Les taux <strong>de</strong> contribution applicables aux entités dusecteur bancaire ainsi qu’à celles du secteur assurantielont été modifiés au titre <strong>de</strong> l’ année 2012 :ııL’ arrêté daté du 9 avril 2010 fixant le taux <strong>de</strong> lacontribution pour frais <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s entités du secteurbancaire a été modifié en date du 26 mars 2012, portantainsi le taux s’appliquant au montant <strong>de</strong>s exigences enfonds propres ou à celui du capital minimum à 0,63 pourmille (contre précé<strong>de</strong>mment 0,6 pour mille) ;ııL’ arrêté daté du 26 avril 2010 fixant le taux <strong>de</strong> lacontribution pour frais <strong>de</strong> contrôle applicable auxentités du secteur <strong>de</strong>s assurances a été modifié en datedu 26 mars 2012, portant ainsi le taux s’appliquant aumontant <strong>de</strong>s primes ou cotisations émises à 0,15 pourmille (contre précé<strong>de</strong>mment 0,12 pour mille).Les montants forfaitaires applicables aux autres catégoriesd’assujettis ainsi que le montant <strong>de</strong>s contributionsminimales sont quant à eux restés inchangés.❫❫Évolutions intervenant en 2013Le registre <strong>de</strong>s intermédiaires en assurance, banque etfinance prévu à l’ article L. 512-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances,tenu par l’ ORIAS, est entré en vigueur le 15 janvier 2013.À la suite <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> ce registre, les règlesd’assujettissement à la contribution pour frais <strong>de</strong> contrôleainsi que les modalités d’émission <strong>de</strong>s appels àcontribution vont évoluer à compter <strong>de</strong> l’ exercice 2013,tant pour les courtiers en assurance ou réassurance quepour les intermédiaires en opérations <strong>de</strong> banque ou enservices <strong>de</strong> paiement (IOBSP) :ııEn application <strong>de</strong> l’ article L. 612-20-V-1° du co<strong>de</strong>monétaire et financier, ces <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong>personnes sont désormais assujetties à la contributionpour frais <strong>de</strong> contrôle au titre <strong>de</strong> l’ activité exercée au1 er avril <strong>de</strong> chaque année (au lieu du 1 er janvier) ;ııÀ l’ image <strong>de</strong> la pratique déjà existante pour les courtiersen assurance ou réassurance, les appels à contributionpour frais <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>stinés aux IOBSP serontdésormais émis par la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> sur la base <strong>de</strong>sinformations communiquées à l’ ACP par l’ ORIAS ;ııPour ces <strong>de</strong>ux catégories d’intermédiaires, les appels àcontribution seront désormais émis au plus tard le15 juin <strong>de</strong> chaque année, la date limite <strong>de</strong> paiementétant fixée au 30 août. Néanmoins, <strong>de</strong> manièretransitoire, l’ émission <strong>de</strong>s appels à contribution<strong>de</strong>stinés aux IOBSP interviendra en 2013 au plus tardle 15 octobre, pour une date limite <strong>de</strong> paiement fixée au31 décembre 2013.Il est également rappelé que <strong>de</strong>s démarches <strong>de</strong>stinées àmodifier, à compter <strong>de</strong> l’ exercice 2013, les taux <strong>de</strong>contribution applicables aux assujettis <strong>de</strong>s secteursbancaire et assurantiel ont été engagées.Les recettes issues <strong>de</strong>s contributions pour frais <strong>de</strong>contrôle 2012 sont en outre, à l’ image <strong>de</strong>s annéesprécé<strong>de</strong>ntes, légèrement impactées par <strong>de</strong>s annulations<strong>de</strong> contributions émises au titre <strong>de</strong>s années2010 et 2011, intervenues au cours <strong>de</strong> l’ exercice2012 dans le cadre du traitement <strong>de</strong>s contestations.Ces annulations – qui impactent le budget <strong>de</strong> l’ ACPpour la seule fraction <strong>de</strong>s contributions non provisionnéeà fin 2011 – découlent essentiellement dunon-assujettissement <strong>de</strong> personnes déclarées à torten tant qu’intermédiaire en opérations <strong>de</strong> banqueet en services <strong>de</strong> paiement, ou <strong>de</strong> la constatationdu caractère irrécouvrable <strong>de</strong>s sommes dues notammentdans le cadre <strong>de</strong> procédures collectives.À mi-février 2013, les contributions pour frais<strong>de</strong> contrôle dues au titre <strong>de</strong> l’ année 2012 ont étécollectées à hauteur <strong>de</strong> 99,5 %, correspondant àun montant restant à recouvrer <strong>de</strong> 0,9 milliond’euros, dont 0,8 million d’euros relatifs aux intermédiairesen opérations <strong>de</strong> banque ou en services<strong>de</strong> paiement et aux courtiers en assuranceou réassurance. Le taux <strong>de</strong> recouvrement atteintsur la catégorie <strong>de</strong>s intermédiaires en opérations<strong>de</strong> banque ou en services <strong>de</strong> paiement (80,6 %)apparaît en hausse significative par rapportau niveau atteint au titre <strong>de</strong> la campagne 2011(71,3 %) à fin mars 2012.Cette amélioration se traduit en 2012 par unebaisse substantielle <strong>de</strong>s provisions ayant dû êtreconstituées pour défaut <strong>de</strong> règlement par rapportà l’ exercice 2011.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012171


7 BUDGET ET SUIVI DE LA PERFORMANCE1 ) Budget1.2 Présentation synthétique du budget 2012 <strong>de</strong> l’ ACPContributions 2012 Contributions 2011 Contributions 2010Données arrêtéesà mi-février 2013Restantà encaisseren milliers d’€Taux <strong>de</strong>recouvrementRestantà encaisseren milliers d’€Taux <strong>de</strong>recouvrementRestantà encaisseren milliers d’€Taux <strong>de</strong>recouvrement• Établissements <strong>de</strong> créditet entreprises d’investissement• Assurances, mutuelleset institutions <strong>de</strong> prévoyance62 100,0 % 2 100,0 % 1 100,0 %11 100,0 % 0 100,0 % 0 100,0 %• Changeurs manuels 15 90,9 % 3 98,1 % 2 98,6 %• Intermédiaires en opérations <strong>de</strong>banque et en services <strong>de</strong> paiement631 80,6 % 994 76,1 % 1 284 70,6 %• Courtiers en assurance ou réassurance 185 93,6 % 207 92,5 % 160 93,7 %TOTAL 904 99,5 % 1 206 99,3% 1 447 99,1 %Il est également précisé que les dispositions législativeset réglementaires <strong>de</strong>stinées à désignerla direction <strong>de</strong>s créances spéciales du Trésor <strong>de</strong>la direction générale <strong>de</strong>s Finances publiquescomme le comptable public compétent en matière<strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong> la contribution pourfrais <strong>de</strong> contrôle ont été adoptées. Dans ce cadre,les contributions restant dues au titre <strong>de</strong>s années2011 et 2012 seront transmises au comptable publicen vue d’engager le processus <strong>de</strong> recouvrementpar voie <strong>de</strong> droit.Autres recettes <strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong> contrôlepru<strong>de</strong>ntielEn complément <strong>de</strong>s contributions pour frais <strong>de</strong>contrôle, <strong>de</strong>s opérations portant sur 2,6 millionsd’euros ont été enregistrées dans la catégorie <strong>de</strong>sautres produits.Ce montant, stable par rapport à 2011, correspondpour une large part à la refacturation <strong>de</strong>prestations rendues par l’ ACP pour le comptetant <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> que d’autres organismestels que l’ Autorité <strong>de</strong>s marchés financierset l’ Autorité bancaire européenne (EBA),ainsi qu’au produit du placement du sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>scontributions reportées.B | DépensesEn raison <strong>de</strong> son adossement, les frais <strong>de</strong> fonctionnement<strong>de</strong> l’ institution sont soit directementengagés par les services du secrétariat général<strong>de</strong> l’ ACP, soit engagés par les services prestataires<strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>.Les dépenses engagées par les services <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> au profit <strong>de</strong> l’ ACP recouvrentles salaires du personnel permanent, la location<strong>de</strong>s locaux d’exploitation et leur entretien, lesdépenses informatiques ainsi que celles <strong>de</strong> formation,pour ne citer que les plus importantes.Hormis les dépenses <strong>de</strong> personnel et celles relativesaux projets informatiques, les dépenses engagéespar la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> pour le compte<strong>de</strong> l’ ACP sont refacturées au coût complet déterminépar la comptabilité analytique <strong>de</strong> la<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, selon <strong>de</strong>s modalités prévuesdans le cadre d’une convention.Les dépenses <strong>de</strong> l’ ACP au titre <strong>de</strong> l’ exercice 2012atteignent 186,7 millions d’euros, en hausse <strong>de</strong>8,7 % en raison essentiellement <strong>de</strong> la croissance<strong>de</strong>s effectifs et <strong>de</strong>s dépenses immobilières, ces<strong>de</strong>rnières ayant progressé conformément auxprévisions initiales (cf. infra).172 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Dépenses en millions d’eurosDÉPENSES2011%STRUCTUREDÉPENSES2012%STRUCTURE• Charges <strong>de</strong> personnel 94,9 55 % 102,0 55 %• Dépenses informatiques 22,4 13 % 24,5 13 %• Dépenses immobilières 23,3 14 % 28,7 15 %• Autres dépenses 28,5 17 % 28,8 15 %• Amortissements 2,7 2 % 2,6 1 %Ensemble <strong>de</strong>s dépenses 171,7 100 % 186,6 100 %a. Dépenses du personnel(102,0 millions d’euros)La progression <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> personnel parrapport à l’ exercice 2011 (+ 7,4 %) résulte quasiexclusivement <strong>de</strong> l’ accroissement <strong>de</strong>s effectifsmoyens affectés au secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP(EATP 63 moyens <strong>annuel</strong>s <strong>de</strong> 1 015,2, en hausse<strong>de</strong> 7,2 %). Le profil et la répartition par activité<strong>de</strong>s effectifs du secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP sontdétaillés au chapitre 1 du présent rapport.Essentiellement en raison du rythme décalé <strong>de</strong>srecrutements par rapport aux prévisions budgétaires– EATP moyens <strong>annuel</strong>s <strong>de</strong> 1 015,2 contre1 098,4 prévus – les dépenses <strong>de</strong> personnel sonten retrait <strong>de</strong> 3,8 millions d’euros par rapport auxprévisions initiales.Catégories <strong>de</strong> dépenses <strong>de</strong> personnelen millions d’euros2011 2012Écart entre dépenses réelles2011 et 2012En montant En %• Traitement <strong>de</strong> base, allocations spéciales,primes <strong>de</strong> bilan 43,2 45,7 2,5 5,7 %• Autres éléments <strong>de</strong> rémunérationet autres charges <strong>de</strong> personnel19,5 20,6 1,1 5,6 %• Charges sociales et fiscales 32,2 35,8 3,5 10,9 %Ensemble 94,9 102,0 7,1 7,4 %63. Équivalent agent à temps plein.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012173


7 BUDGET ET SUIVI DE LA PERFORMANCE1 ) Budget1.2 Présentation synthétique du budget 2012 <strong>de</strong> l’ ACPb. Dépenses informatiques(24,5 millions d’euros)Les dépenses informatiques supportées parl’ ACP se sont élevées en 2012 à 24,5 millionsd’euros, en hausse <strong>de</strong> 2,2 millions d’euros parrapport aux dépenses enregistrées en 2011essentiellement, comme anticipé, en raison <strong>de</strong>la poursuite <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation dusystème d’information du secrétariat général <strong>de</strong>l’ ACP et du lancement du projet « SOLVA 2 » portantsur la mise en place du dispositif <strong>de</strong> collecte<strong>de</strong>s données du futur reporting sur le ratio <strong>de</strong>solvabilité applicable aux organismes du secteur<strong>de</strong> l’ assurance. Le coût <strong>de</strong>s prestations soustraitéesà <strong>de</strong>s prestataires concernant les projetsinformatiques conduits par l’ ACP pour l’ exercice<strong>de</strong> ses missions, ainsi que la maintenanced’applications déjà existantes, s’est ainsi établi à8,1 millions d’euros.Comme les autres années, les dépenses informatiquesintègrent également le coût <strong>de</strong>sprestations fournies par la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>,évaluées conformément aux dispositions <strong>de</strong>la convention financière signée en 2010 entrecette <strong>de</strong>rnière et l’ ACP. Au titre <strong>de</strong> l’ année 2012,ces prestations se sont élevées à 16,5 millionsd’euros, soit un niveau quasi stable par rapportà 2011 (16,1 millions d’euros).Ces prestations portent sur l’ exploitation, dansle cadre <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong><strong>France</strong>, du système d’information <strong>de</strong> l’ ACP ainsique sur <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> conseils et d’étu<strong>de</strong>sen matière notamment d’architecture du systèmed’information et <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong> projets.Figure également dans ce poste, l’ ensemble<strong>de</strong>s dépenses engagées au titre <strong>de</strong> la fournitureaux agents du secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP <strong>de</strong>soutils d’informatique individuelle (incluant lesoutils collaboratifs ainsi que la téléphonie).c. Dépenses immobilières(28,7 millions d’euros)Les installations immobilières <strong>de</strong> l’ ACP n’ont pasconnu d’évolutions en 2012, les infrastructuresexistantes ayant été initialement dimensionnéesen fonction <strong>de</strong> l’ effectif cible. Néanmoins, les dépensesimmobilières ont enregistré entre 2011 et2012 une augmentation <strong>de</strong> 5,5 millions d’euros,l’ ACP ayant bénéficié au titre <strong>de</strong> l’ exercice 2011,pour le site <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Châteaudun, d’une franchise<strong>de</strong> loyers <strong>de</strong> huit mois ; 2012 a ainsi constituéle premier exercice au cours duquel l’ ACP asupporté ces dépenses en année pleine.En complément <strong>de</strong>s loyers et charges relativesaux <strong>de</strong>ux immeubles occupés par les servicesdu secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP, les dépensesimmobilières intègrent le montant <strong>de</strong>s prestationsfournies par la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, évaluéesconformément à la convention financièreet correspondant notamment aux dépensesd’entretien et d’électricité, ainsi qu’au montant<strong>de</strong>s amortissements <strong>de</strong>s agencements <strong>de</strong>s immeubles.Compte tenu <strong>de</strong> l’ accroissement <strong>de</strong>s effectifs, lasurface allouée par poste <strong>de</strong> travail occupé s’établità 10,4 m². La poursuite <strong>de</strong>s recrutements<strong>de</strong>vrait faire tendre cet indicateur vers un niveauproche <strong>de</strong> 10 m².174 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


d. Autres dépenses (28,8 millions d’euros)Autres dépenses en millions d’eurosDépenses2011Dépenses2012Écart entre dépenses2011 et 2012En montant En %• Sous-traitance hors informatique 14,6 13,3 - 1,3 - 8,7 %• Frais <strong>de</strong> mission 4,2 4,6 + 0,4 + 10,1 %• Autres frais généraux 9,7 10,9 + 1,2 + 12,4 %Ensemble <strong>de</strong>s autres dépenses 28,5 28,8 + 0,4 + 1,3 %Les autres dépenses qui s’élèvent à 28,8 millionsd’euros sont globalement stables par rapport à2011.Les dépenses <strong>de</strong> sous-traitance hors informatiquequi recouvrent l’ ensemble <strong>de</strong>s autres prestations(hors immobilier) rendues par la <strong>Banque</strong><strong>de</strong> <strong>France</strong> à l’ ACP pour son fonctionnement sonten recul <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1,3 million d’euros par rapportà l’ exercice 2011. Une baisse <strong>de</strong> charges <strong>de</strong>l’ ordre <strong>de</strong> 1,5 million d’euros est ainsi constatéesuite à l’ optimisation, d’une part, du recours auxressources fournies par le réseau <strong>de</strong> succursaleset <strong>de</strong>s services centraux <strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>,et, d’autre part, du processus <strong>de</strong> recouvrement<strong>de</strong> la contribution pour frais <strong>de</strong> contrôle. En revanche,le coût <strong>de</strong>s prestations fournies en matière<strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s ressources humaines (gestion<strong>de</strong> la paie, recrutement, système <strong>de</strong> retraite,mé<strong>de</strong>cine du travail, assistance sociale, etc.), <strong>de</strong>gestion financière et comptable, d’audit interneainsi qu’à la partie <strong>de</strong>s prestations logistiquesassurées par la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> (expertisesécurité, fonction achats parc automobile, archivage,etc.) a enregistré une légère croissance enlien avec l’ augmentation <strong>de</strong>s effectifs.Les frais <strong>de</strong> mission ont progressé sur l’ année<strong>de</strong> l’ ordre <strong>de</strong> 10,1 % à 4,6 millions d’euros, enraison à la fois d’une intensification <strong>de</strong> la participationdu secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP auxdifférentes instances européennes et internationalesdans un contexte d’évolution soutenuetant d’un point <strong>de</strong> vue réglementaire qu’institutionnel(Solvabilité II, CRD 4 et préparation<strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> l’ Union bancaire européenne),que d’un accroissement du nombre <strong>de</strong>missions <strong>de</strong> contrôle sur place.Les autres frais généraux intègrent également lescotisations versées par l’ ACP au titre <strong>de</strong> sa participationau fonctionnement <strong>de</strong> différents organismes(1,6 million d’euros). Après avoir enregistréune hausse <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 50 % entre 2010 et2011, ces dépenses ont continué <strong>de</strong> croître en2012 essentiellement en raison <strong>de</strong> la poursuite<strong>de</strong> la montée en charge <strong>de</strong> l’ Autorité bancaireeuropéenne (EBA) et <strong>de</strong> l’ Autorité européenne<strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s pensions professionnelles(EIOPA), créées en 2010.e. Amortissements (2,6 millions d’euros)La charge réelle d’amortissements, globalementstable par rapport à l’ exercice 2011, s’est élevéeà 2,6 millions d’euros. Elle correspond essentiellementaux amortissements d’applicationsinformatiques développées en interne et du matérielinformatique, ainsi que dans une moindremesure aux amortissements <strong>de</strong> logiciels et <strong>de</strong>mobilier.ConclusionL’ exercice 2012 se sol<strong>de</strong> par un déficit <strong>de</strong> 5,8 millionsd’euros. Ce sol<strong>de</strong> sera imputé intégralementsur le montant <strong>de</strong>s contributions reportées<strong>de</strong>s exercices précé<strong>de</strong>nts qui s’établira ainsi à22,8 millions d’euros, au 31 décembre 2012.Compte tenu <strong>de</strong>s évolutions institutionnelles encours tant au niveau national (projet <strong>de</strong> loi bancaire)qu’au niveau européen avec la prochainemise en place <strong>de</strong> l’ Union bancaire, la structureet le périmètre du budget <strong>de</strong> l’ ACP sont susceptiblesd’évoluer dans les mois qui viennent etassurément dès l’ exercice 2014.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012175


2Le suivi <strong>de</strong> la performanceLa mesure <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong> l’ Autorité <strong>de</strong>contrôle pru<strong>de</strong>ntiel au titre <strong>de</strong> l’ année 2012 s’inscritdans la continuité <strong>de</strong> la démarche initiée en2011 qui avait permis la publication, pour la premièrefois, d’indicateurs <strong>de</strong>stinés à mieux mesurerl’ efficacité <strong>de</strong> l’ action <strong>de</strong> l’ Autorité dansla réalisation <strong>de</strong> ses missions.Les indicateurs <strong>de</strong> performance pour 2012 sontsimilaires à ceux présentés dans le rapport<strong>annuel</strong> relatif à l’ exercice 2011. Ils s’articulentautour <strong>de</strong> trois axes stratégiques :ııla préservation <strong>de</strong> la stabilité du système financier;ııla contribution à la définition <strong>de</strong>s normesinternationales et la mise en œuvre <strong>de</strong> façonconvergente <strong>de</strong>s dispositions internationaleset communautaires ;ııla protection <strong>de</strong>s clients <strong>de</strong>s établissementset organismes assujettis au contrôle <strong>de</strong> l’ ACP.Dans une optique <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la performance,ces trois axes stratégiques ont été déclinés endix objectifs opérationnels assortis d’indicateurspermettant <strong>de</strong> mesurer leur atteinte.Pour évaluer l’ action <strong>de</strong> l’ ACP dans le domaine<strong>de</strong> la préservation <strong>de</strong> la stabilité du systèmefinancier, les objectifs opérationnels portentsur les éléments suivants :ııle traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’agrément etd’autorisation dans les délais, ce qui participeen amont à la bonne santé du systèmefinancier ;ııl’ examen par le collège <strong>de</strong>s situations individuelles<strong>de</strong>s entités soumises au contrôle <strong>de</strong>l’ ACP ;ııla capacité <strong>de</strong> l’ ACP à maintenir ou intensifierses contrôles individuels sur pièces ;ııl’ exécution du programme <strong>de</strong> contrôles individuelssur place ;ııl’ élargissement et l’ intensité <strong>de</strong> son contrôlepermanent, ce qui implique, dans un environnementdominé par les groupes transfrontières,une coopération active avec les superviseursétrangers pour la surveillance <strong>de</strong> cesgroupes ;ııla conduite régulière <strong>de</strong> stress tests.Pour apprécier l’ efficacité <strong>de</strong> l’ ACP à contribuerà la définition et la mise en œuvre <strong>de</strong> façonconvergente <strong>de</strong>s normes européennes et nationales,les objectifs suivants ont été retenus :ııaccroître l’ influence <strong>de</strong> la <strong>France</strong> dans le dispositifinternational <strong>de</strong> régulation afin d’interveniren amont lors <strong>de</strong> l’ élaboration <strong>de</strong>snormes ;ıımettre en œuvre <strong>de</strong> façon opérationnelle laréglementation et accroître l’ information <strong>de</strong>sassujettis.Afin <strong>de</strong> mesurer la conduite <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong>protection <strong>de</strong>s clients <strong>de</strong>s établissements etorganismes soumis au contrôle <strong>de</strong> l’ ACP, lesobjectifs assignés reflètent les premières étapesnécessaires à sa mise en place :ııaméliorer l’ information du consommateur surle rôle <strong>de</strong> l’ ACP dans ce domaine ;ııdévelopper le contrôle <strong>de</strong>s pratiques commerciales.Compte tenu <strong>de</strong>s évolutions institutionnelles encours en matière <strong>de</strong> supervision, tant au niveaueuropéen que national, certains <strong>de</strong>s axes stratégiquesou objectifs opérationnels déclinés ci<strong>de</strong>ssusseront adaptés à compter <strong>de</strong> l’ exercice2013.176 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


A | Axe stratégique : préservation<strong>de</strong> la stabilité du systèmefinancier■■■Objectif opérationnel n o 1 :Traiter les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’agrément etd’autorisation dans les délaisIndicateur :Proportion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’agrément ou d’autorisationprésentées au collège ou à son prési<strong>de</strong>nt,ayant fait l’ objet d’une décision dans le respectdu délai applicable. Cet indicateur intègre tantles dossiers présentés au collège que ceux présentésà son prési<strong>de</strong>nt dans le cadre <strong>de</strong>s délégationsdont il dispose.Cible : 100 %Résultat98,4 % <strong>de</strong>s 490 dossiers d’agrémentet d’autorisation ont été traitésdans les délais applicables pourles secteurs <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong>l’ assurance.Analyse du résultat :Cet indicateur a vocation à vérifier la capacité <strong>de</strong>sservices à présenter, aux différentes formationsconcernées du collège <strong>de</strong> l’ ACP, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd’agrément et d’autorisation pour l’ ensemble dusecteur <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong> l’ assurance, dans lesdélais applicables.Ainsi, 318 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s pour le secteur bancaire et172 pour le secteur <strong>de</strong> l’ assurance ont été présentéesau cours <strong>de</strong> l’ année 2012 au collège ou à sonprési<strong>de</strong>nt dans le cadre <strong>de</strong>s délégations. Sur cetotal <strong>de</strong> 490 décisions, seules 8 n’ont pu être renduesdans le respect <strong>de</strong> délais applicables en raisonnotamment <strong>de</strong>s diligences complémentairesqui ont dû être accomplies pour mener à bienl’ instruction <strong>de</strong> ces dossiers. Il convient toutefois<strong>de</strong> souligner que les dépassements <strong>de</strong> délai ontété, pour chacun <strong>de</strong>s cas, <strong>de</strong> très faible ampleur.■■■Objectif opérationnel n o 2 :Mesurer l’ activité <strong>de</strong> l’ Autorité relativeà l’ examen <strong>de</strong>s situations individuelles<strong>de</strong>s entités soumises à son contrôleIndicateur :Nombre <strong>de</strong> décisions individuelles sur une annéeprésentées par nature <strong>de</strong> décision prisespar le collège ainsi que les mises en <strong>de</strong>meuredécidées par le prési<strong>de</strong>nt sur délégation du collège.Contrairement à l’ indicateur précé<strong>de</strong>nt, cetindicateur n’intègre pas les décisions prises parle prési<strong>de</strong>nt du collège en matière d’agrément etd’autorisation sur délégation.Résultat452 décisions relatives à <strong>de</strong>ssituations individuelles sur 498décisions du collège en 2012.Analyse du résultat :L’ objectif <strong>de</strong> cet indicateur est <strong>de</strong> fournir uneinformation sur le volume d’activité <strong>de</strong> l’ Autoritésur les principaux domaines <strong>de</strong> décisions, ainsique sur l’ utilisation effective <strong>de</strong>s différents instrumentsd’intervention donnés au collège par lelégislateur.En 2012, le collège a ainsi prononcé 254 décisionsen matière d’agrément et d’autorisation (horsdécisions du prési<strong>de</strong>nt prises dans le cadre <strong>de</strong>sdélégations). 63 décisions individuelles ont égalementété rendues dans le cadre du contrôle<strong>de</strong>s différents organismes au titre, par exemple,<strong>de</strong> l’ application <strong>de</strong> la réglementation relative aucalcul <strong>de</strong>s fonds propres, <strong>de</strong> l’ autorisation d’utilisation,par <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit ou <strong>de</strong>sentreprises d’investissement, <strong>de</strong> modèles internespour le calcul <strong>de</strong> leurs exigences en fonds propresou pour la gestion du risque <strong>de</strong> liquidité, ou encoreau titre <strong>de</strong> la représentation d’engagementsréglementés pour le secteur <strong>de</strong>s assurances.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012177


7 BUDGET ET SUIVI DE LA PERFORMANCE2 ) Le suivi <strong>de</strong> la performanceL’ Autorité a en outre prononcé 51 mesures <strong>de</strong>police administrative ou autres mesures contraignantes<strong>de</strong> même nature, chiffre porté à 63 entenant compte <strong>de</strong>s 12 renouvellements d’administrateurprovisoire ou <strong>de</strong> liquidateur judiciaire.Cela correspond à 7 mises en <strong>de</strong>meureprises par le prési<strong>de</strong>nt sur délégation du collège,6 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> programme <strong>de</strong> rétablissement,4 injonctions sous astreinte, 2 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plan<strong>de</strong> redressement ou <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>, 1 mise engar<strong>de</strong>, 6 placements sous surveillance spécialeou sous administration provisoire, 2 limitationsd’activité et 23 injonctions au titre du pilier 2 ou<strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> décisions conjointes dans lecadre <strong>de</strong>s collèges <strong>de</strong> superviseurs visant aurenforcement <strong>de</strong>s fonds propres d’établissements<strong>de</strong> crédit ou d’entreprises d’investissement au<strong>de</strong>là<strong>de</strong>s normes réglementaires.Par ailleurs, l’ ACP a décidé en 2012 d’ouvrir 9 procéduresdisciplinaires.■■■Objectif opérationnel n o 3 :Veiller à l’ intensité du contrôlepermanentIndicateur 1 :Pourcentage <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit, entreprisesd’investissement, compagnies financières,entreprises d’assurance ou <strong>de</strong> réassurance, mutuellesdu livre II du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutualité et institutions<strong>de</strong> prévoyance dont le chiffre d’affairesest supérieur à 5 millions d’euros, mentionnés àl’ article L. 612-2-I du co<strong>de</strong> monétaire et financier,ayant fait l’ objet d’une évaluation complète <strong>de</strong>leur profil <strong>de</strong> risques au titre du contrôle permanentau cours <strong>de</strong> l’ année sous revue.Cible : 100 %Résultat99,7 % <strong>de</strong>s organismes visés parl’ indicateur ont fait l’ objet d’uneanalyse <strong>annuel</strong>le complète <strong>de</strong>leur profil <strong>de</strong> risques en 2012.Analyse du résultat :Cet indicateur permet <strong>de</strong> vérifier, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’ exploitationpar le secrétariat général <strong>de</strong> l’ ACP <strong>de</strong>sremises d’états pru<strong>de</strong>ntiels et comptables transmispar les personnes soumises à son contrôle,que l’ intégralité <strong>de</strong>s organismes visés par l’ indicateura fait l’ objet d’une évaluation <strong>annuel</strong>lecomplète et approfondie <strong>de</strong> son profil <strong>de</strong> risquesau titre du contrôle permanent.Au titre <strong>de</strong> l’ année 2012, le taux global observéressort en hausse très significative par rapportau niveau atteint en 2011 (84 %). Les cinq organismes– sur un total <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1 400 – n’ayantpas pu faire l’ objet d’une telle analyse en 2012sont tous détenus par un établissement <strong>de</strong>crédit contrôlé sur base consolidée par l’ ACP.L’ analyse <strong>de</strong> leur profil <strong>de</strong> risques a été décaléeau début <strong>de</strong> l’ exercice 2013 dans le cadre du178 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


processus habituel, consistant à ajuster l’ allocation<strong>de</strong>s ressources à la nature <strong>de</strong>s risques, quiconduit à anticiper ou décaler légèrement certainesévaluations <strong>annuel</strong>les.Outre le maintien d’un pourcentage d’analyse <strong>de</strong>100 % pour les organismes les plus importantset ceux <strong>de</strong> taille intermédiaire, l’ amélioration <strong>de</strong>cet indicateur, au titre <strong>de</strong> l’ année 2012, reflètela poursuite <strong>de</strong>s efforts fournis <strong>de</strong>puis 2011 entermes <strong>de</strong> traitement systématique <strong>de</strong> la populationd’établissements assujettis.À l’ image <strong>de</strong> la démarche adoptée en 2011, cetindicateur <strong>de</strong> performance portant sur l’ intensitédu contrôle permanent est complété par unindicateur d’activité recensant le nombre d’organismessoumis à un contrôle spécifique décidépar le collège.Indicateur 2 :Nombre d’établissements faisant l’ objet d’uncontrôle spécifique par le secrétariat général<strong>de</strong> l’ ACP suite à une décision du collège.RésultatSituation au 31 décembre 2012 :17 organismes du secteur <strong>de</strong> labanque ou <strong>de</strong> l’ assurance fontl’ objet d’un contrôle permanentspécifique suite à une décisiondu collège, contre 14 à fin 2011 :12 sont sous surveillance spéciale,5 sous administration provisoire.Analyse du résultat :L’ objectif <strong>de</strong> cet indicateur est <strong>de</strong> recenser lesorganismes faisant l’ objet d’un contrôle permanentspécifique, suite à une décision du collège,afin <strong>de</strong> prévenir un risque particulier pouvant,dans certains cas, conduire à une défaillance.Sont ainsi recensés, pour les <strong>de</strong>ux secteurs, lesorganismes sous surveillance spéciale au sens <strong>de</strong>l’ article L. 612-33 du co<strong>de</strong> monétaire et financier,ainsi que ceux sous administration provisoire envertu <strong>de</strong> l’ article L. 612-34 du même co<strong>de</strong>.Il est à noter que 12 <strong>de</strong> ces 17 organismes faisaientdéjà l’ objet d’un contrôle permanent spécifiqueau 31 décembre 2011.Au cours <strong>de</strong> l’ année 2012 :ıı3 établissements du secteur bancaire appartenantau même groupe et 1 organisme d’assuranceont été mis sous surveillance spéciale.Cette mesure a constitué la premièreutilisation, pour le secteur bancaire, <strong>de</strong> cepouvoir <strong>de</strong> police administrative qui n’avaitjusqu’à présent été utilisé que pour les organismesd’assurance ;ıı2 mises sous administration provisoire àl’ encontre <strong>de</strong> nouveaux établissements ontété prononcées, dont 1 a été levée avant lafin 2012. Deux mesures <strong>de</strong> même nature, prononcéesantérieurement à 2012 dans le secteur<strong>de</strong> l’ assurance, ont également été levées.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012179


7 BUDGET ET SUIVI DE LA PERFORMANCE2 ) Le suivi <strong>de</strong> la performance■■■Objectif opérationnel n o 4 :Veiller à l’ exécution du programme<strong>de</strong> contrôles sur placeIndicateur :Nombre <strong>de</strong> contrôles sur place (pru<strong>de</strong>ntiels,lutte anti-blanchiment) engagés au cours <strong>de</strong> lapério<strong>de</strong> par rapport au nombre <strong>de</strong> contrôles fixépar le secrétaire général sur la base <strong>de</strong>s orientationsdu collège.Cible : 100 %Résultat98,5 % <strong>de</strong>s contrôles sur placeengagés à fin décembre 2012au titre du programme 2012.Analyse du résultat :Le taux d’engagement du programme <strong>de</strong> contrôles<strong>de</strong> l’ année 2012 était, à fin décembre 2012, proche<strong>de</strong> la cible <strong>de</strong> 100 % avec 237 contrôles sur placeen cours ou achevés, dont 140 dans le secteurbancaire et 97 au sein du secteur assurantiel ;l’ ensemble <strong>de</strong>s missions non démarrées à la fin<strong>de</strong> l’ année 2012 avait débuté mi-février 2013 portantainsi ce taux à 100 % à cette date.Outre la couverture <strong>de</strong>s principales zones <strong>de</strong>risques, tant pour le secteur bancaire qu’assurantiel,ce programme <strong>de</strong> contrôles a égalementconduit l’ ACP à procé<strong>de</strong>r à une trentaine <strong>de</strong> missionsd’évaluation <strong>de</strong> modèles internes élaboréspar <strong>de</strong>s organismes d’assurance en vue <strong>de</strong> leurutilisation dans le futur cadre réglementaireSolvabilité II.Enfin, par nature, cet indicateur ne recense pasles visites sur place effectuées par les servicesdu contrôle bancaire permanent pour <strong>de</strong>s duréescourtes <strong>de</strong> 48 heures environ afin <strong>de</strong> conduire<strong>de</strong>s entretiens avec les principaux intervenants<strong>de</strong>s domaines sur lesquels porte la visite en complément<strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong> réunions habituellementorganisés.■■■ Objectif opérationnel n o 5 :Coopérer activement avecles superviseurs pour la surveillanceconsolidée <strong>de</strong>s groupes bancaireset assurantielsLes secteurs bancaire et assurantiel n’étant passoumis à un régime homogène en matière <strong>de</strong>collèges <strong>de</strong> superviseurs, dans l’ attente <strong>de</strong> latransposition <strong>de</strong> la directive Solvabilité II, <strong>de</strong>sindicateurs différents ont été mis en place pourchaque secteur afin <strong>de</strong> permettre d’apprécierl’ effort fourni par l’ ACP dans ce domaine.Mesure d’une coopération active en matière <strong>de</strong>surveillance <strong>de</strong>s groupes bancaires :Indicateur 1 :Pourcentage <strong>de</strong>s décisions conjointes obtenuesdans le cadre <strong>de</strong>s collèges <strong>de</strong> superviseurs, sansavoir recours à l’ arbitrage <strong>de</strong> l’ Autorité bancaireeuropéenne (EBA), sur le caractère adéquat duniveau <strong>de</strong>s fonds propres <strong>de</strong>s groupes bancairespour lesquels l’ ACP est superviseur sur baseconsolidée.Cible : 100 %Indicateur 2 :Proportion <strong>de</strong> contributions, dans les délais applicables,aux évaluations et décisions conjointesen tant que superviseur <strong>de</strong> filiales françaises <strong>de</strong>groupes bancaires européens.Cible : 100 %Résultat100 % <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> rapportsconjoints soumis au collège <strong>de</strong> l’ ACPpour la pério<strong>de</strong>.100 % <strong>de</strong>s contributionsen réponse adressées dans lesdélais applicables au superviseureuropéen sur base consolidée.180 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


Analyse du résultat :Dans la continuité <strong>de</strong>s travaux conduits au cours<strong>de</strong> l’ année 2011, l’ ensemble <strong>de</strong>s processus d’évaluationconjointe <strong>de</strong>s groupes dont l’ ACP est lesuperviseur sur base consolidée et ayant uneprésence européenne a permis d’aboutir au titre<strong>de</strong> l’ année 2012, en liaison avec les superviseursconcernés, à une décision commune en matièred’adéquation <strong>de</strong>s fonds propres. S’agissant <strong>de</strong>scas où l’ ACP est le superviseur <strong>de</strong> filiales françaises<strong>de</strong> groupes européens, la contribution <strong>de</strong>l’ Autorité au processus <strong>de</strong> décision conjointe a,à chaque fois, été apportée dans les délais prévuspar la directive 2009/111/CE du Parlementeuropéen.En complément <strong>de</strong> cette coopération mise enplace en vue d’aboutir à <strong>de</strong>s décisions communesen matière d’adéquation <strong>de</strong>s fonds propres, <strong>de</strong>sréunions spécifiques ont été prévues entre superviseurseuropéens en vue d’étudier et <strong>de</strong> discuter<strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> rétablissement et <strong>de</strong> résolutiondéfinis, par les principaux groupes françaisayant <strong>de</strong>s implantations européennes, pour faireface à la survenance <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> crise.Mesure d’une coopération active en matière <strong>de</strong>surveillance <strong>de</strong>s groupes d’assurance :Indicateur 1 :Pourcentage <strong>de</strong> processus <strong>de</strong> précandidaturepour l’ adoption <strong>de</strong> modèles internes SolvabilitéII mis en place avec les autres autorités <strong>de</strong>contrôle concernées, pour les groupes ayantdéposé un dossier <strong>de</strong> précandidature dans lesformes requises.Cible : 100 %Indicateur 2 :Pourcentage <strong>de</strong> collèges <strong>de</strong> superviseurs tenusdans l’ année pour les groupes d’assurance dontla maison mère est française. La liste <strong>de</strong> l’ Autoritéeuropéenne <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s pensions professionnelles(EIOPA) <strong>de</strong>s 30 principaux groupesd’assurance européens, dont 6 sont français, sert<strong>de</strong> référence.Cible : 100 %Résultat100 % <strong>de</strong>s collèges relatifs aux6 grands groupes d’assuranceeuropéens dont l’ entité mère estfrançaise et figurant sur la liste<strong>de</strong> l’ EIOPA, ont été tenus en 2012.Analyse du résultat :Même s’il n’existe pas une obligation réglementaire<strong>de</strong> tenir <strong>annuel</strong>lement <strong>de</strong>s collèges <strong>de</strong>superviseurs pour les groupes européens d’assurance,la coopération entre superviseurs estencadrée par <strong>de</strong>s protocoles signés par les autorités<strong>de</strong>s États membres <strong>de</strong> l’ Union européenneainsi que par les lignes directrices <strong>de</strong> l’ EIOPA.Dans ce cadre, les superviseurs européens sesont engagés à une coopération active, en particulierpour la surveillance <strong>de</strong>s groupes les plusimportants i<strong>de</strong>ntifiés par l’ EIOPA. L’ ACP a ainsitenu, en tant que superviseur sur base consolidée,au moins un collège durant l’ année 2012pour chacun <strong>de</strong>s 6 groupes européens répertoriéspar l’ EIOPA, dont l’ entité mère est française.Résultat100 % <strong>de</strong>s processus<strong>de</strong> précandidature avecles superviseurs <strong>de</strong>s groupesd’assurance concernés ontété engagés.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012181


7 BUDGET ET SUIVI DE LA PERFORMANCE2 ) Le suivi <strong>de</strong> la performanceLa tenue <strong>de</strong> collèges <strong>de</strong> superviseurs pour ces6 principaux groupes n’ a, en outre, pas été exclusive,d’autres collèges organisés pour <strong>de</strong>s groupesd’assurance ayant <strong>de</strong>s implantations dans d’autrespays <strong>de</strong> l’ Union européenne et dont l’ ACP assurela surveillance sur base consolidée. De même,l’ ACP a organisé ou a participé à <strong>de</strong>s réunionsspécifiques associant les différents superviseurs<strong>de</strong> groupes transnationaux afin d’examiner leursmodèles internes dans le cadre <strong>de</strong> dossiers <strong>de</strong>précandidature déposés en vue <strong>de</strong> leur utilisationà <strong>de</strong>s fins pru<strong>de</strong>ntielles dans le futur cadreréglementaire Solvabilité II. Enfin, l’ ACP a égalementactivement participé aux collèges organiséspar les superviseurs européens en charge <strong>de</strong> lasurveillance consolidée <strong>de</strong> groupes ayant <strong>de</strong>sfiliales d’assurance implantées en <strong>France</strong>.■■■ Objectif opérationnel n o 6 :Conduire les stress tests européensou internationaux dans les délaisIndicateur :Pourcentage <strong>de</strong> pilotage dans les délais <strong>de</strong>s exercices<strong>de</strong> stress test internationaux ou européensdans le cadre <strong>de</strong> l’ EBA et <strong>de</strong> l’ EIOPA en lien avecla profession.Cible :Conduite <strong>de</strong>s stress tests dans le cadre du programmeFinancial Sector Assessment Program(FSAP) du Fonds monétaire international (FMI)Résultat1 exercice <strong>de</strong> stress test <strong>Banque</strong>s et1 exercice <strong>de</strong> stress test Assurancesréalisés en 2012 dans le cadre duprogramme FSAP du FMI.Analyse du résultat :En 2012, les services <strong>de</strong> l’ ACP ont été très fortementmobilisés sur une pério<strong>de</strong> longue par laconduite, en lien avec la profession, d’exercices<strong>de</strong> stress test dans le cadre du programme FSAPdu FMI. Ces travaux particulièrement complets –qui ont porté simultanément sur les <strong>de</strong>ux secteursbancaire et assurantiel – ont nécessité pour les servicesd’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ ACP en lien avec les services <strong>de</strong>contrôle, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>s exercices(i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s risques à tester, formulation <strong>de</strong>sscénarios et <strong>de</strong>s hypothèses…) et <strong>de</strong> fiabilisation<strong>de</strong>s résultats communiqués par la profession. Enoutre, dans le cadre <strong>de</strong> leur analyse, ces résultatsont été confrontés à ceux obtenus par les modèlesfinanciers propres à l’ ACP.Cette forte mobilisation a ainsi permis <strong>de</strong> produireau FMI les éléments nécessaires pour formulerson appréciation sur la qualité <strong>de</strong> la supervisionfrançaise et la résilience du secteur financier (lesprincipaux enseignements <strong>de</strong> cet exercice sont présentésau point 2 du chapitre 2).En 2012, en revanche, ni l’ EBA 64 , ni l’ EIOPA n’ontcoordonné d’exercice <strong>de</strong> stress test en lien avecla profession, une telle démarche <strong>de</strong>vant êtreconduite en 2013.182 ACPRapport <strong>annuel</strong> 201264. L’ EBA a toutefois mené en 2012 un exercice <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s besoins<strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong>s fonds propres <strong>de</strong>s banques.


B | Axe stratégique : contribuerà la définition <strong>de</strong>s normesinternationales et mettre enœuvre <strong>de</strong> façon convergenteles dispositions internationaleset communautaires■■■ Objectif opérationnel n o 1 :Accroître l’ influence <strong>de</strong> la <strong>France</strong>dans le dispositif international<strong>de</strong> régulationIndicateur 1 :Présence d’agents détachés dans les institutionsconsidérées comme essentielles dans le domaine<strong>de</strong> la supervision pru<strong>de</strong>ntielle.Cible :ııPrésence d’au moins 2 agents détachés respectivementà l’ EBA et à l’ EIOPA.ııPrésence d’au moins 1 agent détaché danschacune <strong>de</strong>s institutions suivantes : secrétariatdu Comité <strong>de</strong> Bâle, <strong>Banque</strong> centraleeuropéenne (secrétariat <strong>de</strong> l’ ESRB – EuropeanSystemic Risk Board), Commission européenne(et autres institutions européennes).Résultat15 agents détachés au 31/12/2012dans les instances internationalesvisées contre 10 à fin 2011.Analyse du résultat :L’ année 2012 a été marquée par une hausse significativedu nombre d’agents détachés dans les institutionsconsidérées comme essentielles dans ledomaine <strong>de</strong> la supervision pru<strong>de</strong>ntielle, 5 agentssupplémentaires ayant été détachés en 2012.Compte tenu <strong>de</strong>s travaux en cours au sein <strong>de</strong> l’ EBApour préparer et anticiper la mise en œuvre <strong>de</strong> laCRD 4 par la préparation <strong>de</strong> standards techniquesou d’orientations, l’ effort a particulièrement étémarqué en termes <strong>de</strong> détachements d’agents auprès<strong>de</strong> cet organisme, avec 6 agents détachés à fin2012, dont 1 occupant un poste <strong>de</strong> directeur. Lesautres agents détachés se répartissent comme suit :2 auprès <strong>de</strong> l’ EIOPA, 1 au secrétariat du Comité <strong>de</strong>Bâle, 1 à la direction générale en charge <strong>de</strong> la stabilitéfinancière à la <strong>Banque</strong> centrale européenne,3 à la Commission européenne (1 dans la directiongénérale en charge <strong>de</strong> la comptabilité et <strong>de</strong> l’ informationfinancière et 2 dans la direction généraleen charge <strong>de</strong>s banques et conglomérats financiers),1 à la représentation permanente <strong>de</strong> la <strong>France</strong>auprès <strong>de</strong> l’ Union européenne, 1 à la commissionéconomique et monétaire du Parlement européen.Indicateurs 2 et 3 :Participation aux comités, groupes et sousgroupes<strong>de</strong> travail internationaux sur les sujetsbancaires et assurantiels.Prési<strong>de</strong>nce ou coprési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> groupes ou sousgroupes<strong>de</strong> travail internationaux auxquels l’ ACPparticipe.Résultat213 groupes ou sous-groupes<strong>de</strong> travail auxquels participent<strong>de</strong>s représentants du secrétariatgénéral <strong>de</strong> l’ ACP.15 prési<strong>de</strong>nces assurées par<strong>de</strong>s représentants du secrétariatgénéral <strong>de</strong> l’ ACP.Analyse du résultat :L’ ACP a en 2012 conforté son rôle en matièred’évolution du cadre réglementaire, en renforçantencore sa participation dans les groupeset sous-groupes <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s principales instancesinternationales ou européennes. Ainsi, àla fin <strong>de</strong> l’ année, les représentants du secrétariatgénéral étaient présents dans 213 groupesou sous-groupes <strong>de</strong> travail actifs tant dans lesecteur bancaire qu’assurantiel, dont les travauxont notamment porté sur la définition et les modalités<strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> Solvabilité II et <strong>de</strong>la directive CRD 4, sur la protection <strong>de</strong> la clien-ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012183


7 BUDGET ET SUIVI DE LA PERFORMANCE2 ) Le suivi <strong>de</strong> la performancetèle, la stabilité financière avec notamment <strong>de</strong>stravaux relatifs aux établissements financiersd’importance systémique et à la gestion <strong>de</strong> crise.L’ ACP a également continué <strong>de</strong> participer activementaux groupes et sous-groupes <strong>de</strong> travailportant sur les normes comptables, les remisesd’informations financières et l’ audit. De manièregénérale, les groupes <strong>de</strong> travail auxquels l’ ACPparticipe appartiennent aux institutions suivantes: EBA, EIOPA, ESRB, IAIS 65 , Comité <strong>de</strong>Bâle, <strong>Banque</strong> <strong>de</strong>s règlements internationaux,Commission européenne, Conseil européen,IASB 66 , FSB 67 , GAFI 68 , GIABA 69 , OCDE 70 , XBRL 71 ,JCFC 72 , CIMA 73 .Les représentants <strong>de</strong> l’ ACP prési<strong>de</strong>nt 15 groupes<strong>de</strong> travail. En complément <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nces <strong>de</strong>groupes <strong>de</strong> travail, la participation active <strong>de</strong>l’ ACP aux travaux d’élaboration et <strong>de</strong> mise enœuvre <strong>de</strong>s normes applicables dans chacun <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux secteurs est renforcée par la présence <strong>de</strong>Danièle Nouy, secrétaire général <strong>de</strong> l’ ACP, auConseil <strong>de</strong> direction (Management Board), tant<strong>de</strong> l’ EIOPA que <strong>de</strong> l’ EBA.■■■ Objectif opérationnel n o 2 :Mettre en œuvre <strong>de</strong> façonopérationnelle la réglementation etaccroître l’ information <strong>de</strong>s personnessoumises au contrôle <strong>de</strong> l’ ACPIndicateur :Nombre <strong>de</strong> mesures (instructions, lignes directrices,recommandations…) adoptées par l’ ACPsur une année et publiées au registre officiel <strong>de</strong>l’ ACP ou dans les supports <strong>de</strong> communication <strong>de</strong>l’ ACP (site Internet, Revue <strong>de</strong> l’ ACP) pour la miseen œuvre <strong>de</strong> la réglementation.Résultat16 mesures <strong>de</strong> portée généralepubliées par l’ ACP en 2012.Analyse du résultat :Cet indicateur d’activité a vocation à apprécier lapolitique <strong>de</strong> transparence que le collège <strong>de</strong> l’ ACPs’attache à promouvoir comme il l’ a indiqué dansun document explicatif publié en 2011 au registreofficiel et repris dans la Revue <strong>de</strong> l’ ACP. En 2012,le collège a ainsi décidé <strong>de</strong> 16 mesures <strong>de</strong> portéegénérale qui ont donné lieu à publication.Ces mesures, qui ont pour objet <strong>de</strong> permettre ou<strong>de</strong> faciliter la mise en œuvre <strong>de</strong> la réglementationet <strong>de</strong> communiquer sur les attentes du superviseur,se décomposent en :ıı9 instructions adoptées en matière d’agrément,<strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel, <strong>de</strong> lutte contrele blanchiment <strong>de</strong>s capitaux et <strong>de</strong> collected’information sur les rémunérations ou ainsique sur l’ application <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>stinées àassurer la protection <strong>de</strong> la clientèle ;65. International Association of Insurance Supervisors, Association internationale <strong>de</strong>s contrôleurs d’assurance.66. International Accounting Standards Board.67. Financial Stability Board, Conseil <strong>de</strong> stabilité financière.68. Groupe d’action financière.69. Intergovernemental action group against laun<strong>de</strong>ring money in west Africa, Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment en Afrique <strong>de</strong> l’ Ouest.70. Organisation <strong>de</strong> coopération et <strong>de</strong> développement économiques.71. eXtensible Business Reporting Language.72. Joint Committee on Financial Conglomerates, Comité mixte <strong>de</strong>s conglomérats financiers.73. Conférence interafricaine <strong>de</strong>s marchés d’assurance184 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


7 BUDGET ET SUIVI DE LA PERFORMANCE2 ) Le suivi <strong>de</strong> la performance■ ■ Objectif opérationnel n o 2 :Développer le contrôle <strong>de</strong>spratiques commercialesIndicateur :Nombre <strong>de</strong> contrôles sur place spécifiquementdédiés aux pratiques commerciales.Résultat79 contrôles sur place <strong>de</strong>s pratiquescommerciales conduits au cours <strong>de</strong>l’ année 2012, contre 67 en 2011.Analyse du résultat :La progression du nombre <strong>de</strong> contrôles réalisésou en cours au titre <strong>de</strong> l’ année 2012 traduit lapoursuite <strong>de</strong> la montée en puissance <strong>de</strong> l’ ACPen matière <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s pratiques commerciales.Comme en 2011, certaines missions <strong>de</strong>contrôle ont été réalisées avec <strong>de</strong>s succursales<strong>de</strong> la <strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>.Dans le cadre <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong> son programme<strong>de</strong> contrôles, l’ ACP a privilégié une démarcheciblée sur <strong>de</strong>s thématiques spécifiques dont certainesont fait l’ objet <strong>de</strong> recommandations <strong>de</strong>l’ ACP. Parallèlement à ces travaux <strong>de</strong> contrôlessur place, l’ ACP a poursuivi son action enmatière d’analyse <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> prise encompte par les organismes d’assurance et lesétablissements <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> laclientèle dans leur dispositif <strong>de</strong> contrôle interneainsi qu’en matière <strong>de</strong> veille et <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>spublicités.186 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012187


GlossaireACTUAIRESpécialiste qui applique la statistique et le calcul <strong>de</strong>s probabilitéspour la conduite d’opérations financières et d’assurance.En assurance vie et non-vie, l’analyse <strong>de</strong>s lois<strong>de</strong> mortalité et l’utilisation <strong>de</strong>s probabilités lui permettentd’évaluer les risques, <strong>de</strong> calculer les primes, les provisionstechniques et mathématiques.ADD ONExigence additionnelle.ADMINISTRATION PROVISOIREL’ administration provisoire est une procédure d’originelégale, dérogatoire au droit commun <strong>de</strong> l’administrationd’une entreprise. Il s’agit d’une mesure <strong>de</strong> police administrativeprise à l’encontre d’un organisme contrôlé parlaquelle est désigné un administrateur, à qui sont transférésles pouvoirs nécessaires à l’administration, à la directionet à la représentation <strong>de</strong> l’entreprise. Cette mesureemporte <strong>de</strong>ssaisissement <strong>de</strong>s organes sociaux en place.AFS (Available for sale)Titres disponibles à la vente.AMF (Autorité <strong>de</strong>s marchés financiers)ANC (Autorité <strong>de</strong>s normes comptables)Organe chargé d’édicter les règles comptables applicablesen <strong>France</strong>. L’ ordonnance n°2009-79 du 22 janvier 2009a fusionné le CNC (Conseil national <strong>de</strong> la comptabilité)avec le CRC (Comité <strong>de</strong> la réglementation comptable)pour former l’Autorité <strong>de</strong>s normes comptables (ANC).APPROCHE DAMPENERApproche alternative proposée dans le cadre <strong>de</strong>s normesSolvabilité II. Elle a pour objet <strong>de</strong> moduler le chargementen capital relatif aux actions en fonction <strong>de</strong> la positiondans le cycle boursier et <strong>de</strong> l’horizon <strong>de</strong> détention <strong>de</strong>sactifs.BANKING BOOKPortefeuille bancaire. Ensemble <strong>de</strong>s éléments d’actifs ou<strong>de</strong> hors bilan qui n’appartiennent pas au portefeuille <strong>de</strong>négociation.CAPTIVEEntreprise d’assurance ou <strong>de</strong> réassurance fondée par ungroupe industriel ou commercial dont l’objet est d’en couvrirexclusivement les risques. La création d’une captivepermet au groupe auquel elle appartient <strong>de</strong> mutualiser lesprogrammes d’assurance et <strong>de</strong> réassurance en vue d’obtenir<strong>de</strong> meilleures garanties, à <strong>de</strong>s prix plus compétitifs,auprès du marché international <strong>de</strong> l’assurance.CCSF (Comité consultatif du secteur financier)Comité chargé d’étudier les questions liées aux relationsentre d’une part, les établissements <strong>de</strong> crédit, les établissements<strong>de</strong> paiement, les entreprises d’investissement etles entreprises d’assurance et d’autre part, leurs clientèles.Il propose toutes mesures appropriées dans ces domaines,notamment sous forme d’avis ou <strong>de</strong> recommandationsd’ordre général.CDS (Credit <strong>de</strong>fault swap)Couverture <strong>de</strong> défaillance. Contrat par lequel un établissementdésireux <strong>de</strong> se protéger contre le risque <strong>de</strong> nonremboursement du crédit qu’il détient verse à un tiers unesomme régulière en contrepartie <strong>de</strong> laquelle il recevra, encas <strong>de</strong> survenance <strong>de</strong> la défaillance redoutée, une sommeprédéfinie.CEBS (Committee of European Banking Supervisors)Comité européen <strong>de</strong>s contrôleurs bancaires (CECB). Remplacé<strong>de</strong>puis le 1 er janvier 2011 par la nouvelle autorité <strong>de</strong>supervision européenne en matière bancaire, l’EBA.CECAPP (Comité européen <strong>de</strong>s contrôleursd’assurance et <strong>de</strong> pensions professionnelles)Traduction française <strong>de</strong> CEIOPS (Committee of EuropeanInsurance and Occupational Pension Supervisors). Remplacé<strong>de</strong>puis le 1 er janvier 2011 par la nouvelle autorité <strong>de</strong>supervision européenne en matière d’assurance, l’EIOPA.CECB (Comité européen <strong>de</strong>s contrôleurs bancaires)Traduction française <strong>de</strong> CEBS (Committee of EuropeanBanking Supervisors). Remplacé <strong>de</strong>puis le 1 er janvier 2011par la nouvelle autorité <strong>de</strong> supervision européenne enmatière bancaire, l’ABE (EBA en anglais).CEIOPS (Committee of European Insuranceand Occupational Pension Supervisors)Comité européen <strong>de</strong>s contrôleurs d’assurance et <strong>de</strong>pensions professionnelles (CECAPP). L’ ancienne conférence<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s assurances <strong>de</strong>s Étatsmembres <strong>de</strong> l’Union européenne a été transformée le 5novembre 2003 en Comité <strong>de</strong>s contrôleurs d’assuranceet <strong>de</strong> pensions professionnelles (CEIOPS en Anglais).Dans le cadre <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> la réforme <strong>de</strong>la structure <strong>de</strong> la supervision financière européenne,il est remplacé <strong>de</strong>puis le 1 er janvier 2011 par l’Autoritéeuropéenne <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s pensions professionnelles(AEAPP, EIOPA en anglais).CERS (Comité européen du risque systémique)Traduction française d’ESRB (European Systemic RiskBoard).188 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


CESR (Committee of European Securities Regulators)Comité européen <strong>de</strong>s Autorités <strong>de</strong>s marchés financiers.CFA (Call for advice)Deman<strong>de</strong> d’avis. Procédure par laquelle la Commissioneuropéenne sollicite un avis technique du CEIOPS, aujourd’hui<strong>de</strong>venu l’EIOPA.CIMA (Conférence interafricaine<strong>de</strong>s marchés d’assurance)Conférence qui a institué un contrôle unifié pour sespays membres, soit 14 États d’Afrique sub-sahariennemembres <strong>de</strong> la zone “franc”.CNIL (Commission nationale <strong>de</strong> l’informatiqueet <strong>de</strong>s libertés)Autorité administrative indépendante chargée <strong>de</strong> veillerà ce que les traitements automatisés, publics ou privés,d’informations nominatives ne portent pas atteinte ni àl’i<strong>de</strong>ntité humaine, ni aux droits <strong>de</strong> l’homme, ni à la vieprivée, ni aux libertés individuelles ou publiques.CONVENTION AERAS (Assurer et emprunteravec un risque aggravé <strong>de</strong> santé)Convention qui a pour objet <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s solutionspour élargir l’accès à l’assurance et à l’emprunt à <strong>de</strong>s personnesayant ou ayant eu un problème grave <strong>de</strong> santé.COREP (Common Reporting Framework)Reporting relatif au ratio <strong>de</strong> solvabilité Bâle II.CVAIl s’agit <strong>de</strong> la composante estimée <strong>de</strong> crédit aux expositions<strong>de</strong> contrepartie dans les instruments dérivés (parexemple à travers la notation <strong>de</strong> cette même contrepartie).Elle est déterminée <strong>de</strong> façon journalière en intégrant leschangements dans les notations et les prix <strong>de</strong> marché, lesaccords <strong>de</strong> compensation, et le collatéral. Plus le risque <strong>de</strong>contrepartie est élevé, plus la CVA va augmenter.DIRECTIVE EUROPÉENNEActe <strong>de</strong>s institutions européennes dont l’objet est <strong>de</strong> favoriserl’harmonisation <strong>de</strong>s législations nationales <strong>de</strong>s Étatsmembres. Elle impose aux États membres un objectif àatteindre, tout en leur laissant le choix quant à la formeet aux moyens.DRASSDirections régionales <strong>de</strong>s affaires sanitaires et sociales.DROCDate réglementaire d’ouverture du chantier.DUCROIRESe dit d’une clause qui rend solidaire un agent commercial<strong>de</strong>s sommes dues par les clients <strong>de</strong> son mandant – lasociété pour le compte <strong>de</strong> laquelle il vend un produit ouun service.DURATIONLa duration peut être comprise comme étant la durée <strong>de</strong>vie moyenne <strong>de</strong>s flux financiers d’un produit, pondéréspar leur valeur actualisée.EBA (European Banking Authority)Autorité bancaire européenne.EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group)Organe consultatif classé auprès du Conseil européenpour faire <strong>de</strong>s recommandations sur les normes comptables(IFRS) à appliquer en Europe.EIOPA (European Insurance and OccupationalPensions Authority)Autorité européenne <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s pensions professionnelles.DENOTCHINGDans le cadre d’un stress test sur le risque <strong>de</strong> crédit, simulationconsistant à mesurer les effets sur les actifs pondéréset/ou le coût du risque <strong>de</strong> la dégradation d’un ouplusieurs crans <strong>de</strong>s notes <strong>de</strong>s contreparties.DGTDirection générale du Trésor.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012189


EIOPC (European Insurance and OccupationalPensions Committee)Comité européen <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s pensions professionnelles.L’ ancien Comité <strong>de</strong>s assurances est <strong>de</strong>venu en2005 le Comité européen <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s pensionsprofessionnelles (EIOPC en Anglais), par la directive2005/1/CE du 9 mars 2005. Présidé par la Commission européennequi en assure également le secrétariat, il réunitles 27 régulateurs <strong>de</strong> l’Union européenne (la <strong>France</strong> y estreprésentée par la direction générale du Trésor), auxquelss’associent comme observateurs les trois États <strong>de</strong> l’Espaceéconomique européen et le prési<strong>de</strong>nt du CEIOPS (EIOPA).Cette création s’inscrit dans l’application à l’assurance duprocessus “Lamfalussy”, EIOPC étant un Comité dit “<strong>de</strong> niveau2”. Le Comité conseille la Commission, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> celle-ci, sur les questions <strong>de</strong> politique en matière d’assurance,<strong>de</strong> réassurance et <strong>de</strong> pensions professionnelles ainsique sur ses propositions dans ce domaine.EMIR (European Market Infrastructure Regulation)Règlement européen sur les infrastructures <strong>de</strong> marché.ESMA (European Securities and Market Authority)Autorité européenne <strong>de</strong>s marchés financiers.ESPACE ÉCONOMIQUE EUROPÉENAssociation dont le but est d’étendre le marché intérieurà <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Association européenne <strong>de</strong> libre-échange(AELE) qui ne veulent pas ou ne sont pas prêts pour entrerdans l’Union européenne (UE). L’ EEE vise ainsi à lever lesobstacles pour créer un espace <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> circulation analogueà un marché national et inclut, à ce titre, les quatregran<strong>de</strong>s libertés <strong>de</strong> circulation du marché intérieur : <strong>de</strong>spersonnes, <strong>de</strong>s marchandises, <strong>de</strong>s services et <strong>de</strong>s capitaux.ESRB (European Systemic Risk Board)Comité européen sur le risque systémique. Conseil chargéà la suite <strong>de</strong> la crise économique <strong>de</strong> 2009 <strong>de</strong> mettre enœuvre une surveillance macropru<strong>de</strong>ntielle et une évaluationen amont <strong>de</strong>s risques systémiques.EXIGENCE DE MARGE DE SOLVABILITÉL’ exigence <strong>de</strong> marge <strong>de</strong> solvabilité correspond au capitalréglementaire qu’une entreprise d’assurance doit détenirpour faire face aux engagements résultant <strong>de</strong> ses activités.En assurance vie, elle sera fonction <strong>de</strong>s provisionsmathématiques <strong>de</strong>s contrats en euros et <strong>de</strong>s contrats enunités <strong>de</strong> compte, et <strong>de</strong>s capitaux sous risques. En assurancenon-vie, elle dépendra du montant <strong>de</strong>s primes ou<strong>de</strong>s sinistres. La réassurance peut également être prise encompte. Notons que le vocabulaire évolue : avec SolvabilitéII, on fait référence à <strong>de</strong>s “exigences <strong>de</strong> fonds propres”ou à un “capital requis”.FASB (Financial Accounting Standards Board)Organe chargé d’édicter les règles comptables applicablesaux États-Unis.FONDS PROPRES (définition comptable)Ensemble <strong>de</strong>s capitaux mis à la disposition <strong>de</strong> la société.FONDS PROPRES PRUDENTIELSEnsemble se composant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> fondspropres : les fonds propres <strong>de</strong> base (noyau dur ou Tier 1)et les fonds propres complémentaires (Tier 2). Les fondspropres <strong>de</strong> base doivent représenter au moins 50 % <strong>de</strong>sfonds propres pru<strong>de</strong>ntiels.FONDS CMU (Couverture maladie universelle)Fonds <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> la protection complémentaire <strong>de</strong>la couverture universelle du risque maladie.FREG (Financial Requirements Expert Group)Groupe <strong>de</strong> travail dépendant <strong>de</strong> l’EIOPA pour la préparation<strong>de</strong> Solvabilité II.FSB (Financial Stability Board)Conseil <strong>de</strong> stabilité financière.GAAP (General Accepted Accounting Principles)Normes comptables en vigueur aux États-Unis, définiespar le FASB.GAFI (Groupe d’action financière internationalesur le blanchiment <strong>de</strong>s capitaux)Le GAFI est un organisme intergouvernemental visantà développer et promouvoir <strong>de</strong>s politiques nationales etinternationales afin <strong>de</strong> lutter contre le blanchiment <strong>de</strong>capitaux et le financement du terrorisme.IAIS (International Association of InsuranceSupervisors)Association internationale <strong>de</strong>s contrôleurs d’assurance(AICA). L’ IAIS est une association dont le but est <strong>de</strong> promouvoirla coopération entre ses membres, principalement<strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> l’assurance,mais aussi <strong>de</strong> développer la collaboration avecles autorités <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s autres secteurs financiers(banques, bourses, etc.). Cette coopération est rendue <strong>de</strong>plus en plus nécessaire compte tenu <strong>de</strong> l’internationalisation<strong>de</strong>s groupes d’assurance et <strong>de</strong> leur diversificationdans les métiers <strong>de</strong> la banque ou la gestion d’actifs.IASB (International Accounting Standards Board)Conseil qui propose les normes comptables internationales– entérinées par l’Union européenne – applicablesaux comptes consolidés.190 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


IASCFInternational accounting standards committee foundation.IFRS (International Financial Reporting Standards)Normes comptables internationales proposées par l’IASB,qui succè<strong>de</strong>nt peu à peu aux normes IAS (InternationalAccounting Standards).IGRSInstitutions <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> retraite supplémentaire.IGSCInsurance Groups Supervision Committee.IGSRRInternal Governance, Supervisory Review and ReportingExpert Group.IMEGInternal Mo<strong>de</strong>l Expert Group.INTERMÉDIAIREEn assurance, les intermédiaires sont <strong>de</strong>s personnesphysiques ou morales figurant sur une liste limitativequi, contre rémunération, proposent ou ai<strong>de</strong>nt àconclure <strong>de</strong>s contrats d’assurance ou <strong>de</strong> réassurance.Les activités consistant uniquement à gérer, estimer ouliqui<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s sinistres ne sont pas considérées comme <strong>de</strong>l’intermédiation.IOPS (International Organization of PensionSupervisors)L’ IOPS est une organisation indépendante rassemblant lesreprésentants et observateurs d’une cinquantaine <strong>de</strong> pays<strong>de</strong> tous niveaux <strong>de</strong> développement économique. Elle apour objectif d’établir <strong>de</strong>s standards internationaux, promouvoirles bonnes pratiques en matière <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>sretraites privées (régimes qui ne relèvent pas <strong>de</strong> la sécuritésociale), favoriser la coopération internationale et fournirun lieu d’échange d’informations. L’ IOPS travaille enétroite collaboration avec les autres organisations internationalesconcernées par les questions <strong>de</strong> retraite : l’IAIS,le Fonds monétaire international et la <strong>Banque</strong> mondiale.L’ OCDE assure son secrétariat.IOSCO (International Organization of SecuritiesCommissions)Comité technique <strong>de</strong> l’organisation internationale <strong>de</strong>scommissions <strong>de</strong> valeurs.IRPInstitutions <strong>de</strong> retraite professionnelle.LCR (Liquidity coverage ratio)Ratio <strong>de</strong> liquidité à un mois (prévu dans la réforme dite<strong>de</strong> « Bâle III »).JOINT FORUMLe Joint forum a été créé en 1996 sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’IAISet ses équivalents en matière <strong>de</strong> contrôle bancaire (Comité<strong>de</strong> Bâle) et boursier (Organisation internationale <strong>de</strong>s commissions<strong>de</strong> valeurs, OICV ou IOSCO en anglais) pourtraiter <strong>de</strong>s sujets communs aux secteurs <strong>de</strong> l’assurance,bancaire et boursier, y compris la réglementation <strong>de</strong>sconglomérats financiers.LOI DACLoi “portant diverses dispositions d’adaptation au droitcommunautaire dans le secteur <strong>de</strong> l’assurance”. Son objectifest d’accroître la sécurité <strong>de</strong>s preneurs d’assurance.LPS (Libre prestation <strong>de</strong> services)La liberté <strong>de</strong> prestation <strong>de</strong> services est la faculté pourun organisme, dont le siège social ou une succursaleest situé dans un État membre <strong>de</strong> l’Espace économiqueeuropéen, d’offrir ses services sur le territoire d’un autreÉtat membre. Il s’agit donc <strong>de</strong> la faculté d’une entreprise<strong>de</strong> garantir à partir <strong>de</strong> l’État membre dans lequel elle estimplantée un risque situé dans un autre État.MMOU, ou MOU (Multilateral memorandum ofun<strong>de</strong>rstanding)Protocole multilatéral <strong>de</strong> coopération et d’échange d’informations.MCR (Minimum capital requirement)Minimum <strong>de</strong> capital requis dans le projet <strong>de</strong> réglementationeuropéenne, Solvabilité II. Le MCR correspond aumontant minimum <strong>de</strong> fonds propres réglementaire, dontle non-respect constitue le seuil déclencheur du retraitd’agrément. Il <strong>de</strong>vrait être calculé <strong>de</strong> façon plus simpleet plus robuste que le SCR (Solvency capital requirementou capital cible) et ne pourra être inférieur à un montantabsolu fixé en euros.NSFR (Net stable funding ratio)Ratio <strong>de</strong> liquidité à un an (prévu dans la réforme dite <strong>de</strong>« Bâle III »).ORIAS (Organisme pour le registre<strong>de</strong>s intermédiaires d’assurance)Association à but non lucratif chargée <strong>de</strong> l’établissement,la tenue et la mise à jour du registre <strong>de</strong>s intermédiairesen assurance et réassurance dans les conditions prévuespar l’article R. 512-1 et suivants du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012191


ORIGINATEUREntreprise qui a été à l’origine <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s créancesou <strong>de</strong>s actifs – le prêteur originel dans le cas <strong>de</strong> créances– dans le cadre d’une opération <strong>de</strong> titrisation.ORSA (Own Risk and Solvency Assessment)Évaluation interne <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong> la solvabilité, définieà l’article 45 <strong>de</strong> la directive Solvabilité II.PARTICIPATION AUX BÉNÉFICES (Assurance vie)La gestion <strong>de</strong>s cotisations épargnées dégage <strong>de</strong>s produitsdénommés bénéfices techniques et financiers. La participationaux bénéfices est une obligation légale à la charge<strong>de</strong>s assureurs selon laquelle les assureurs font participerleurs assurés à ces bénéfices.PASF (Plan d’action pour les services financiers)Programme pluri<strong>annuel</strong> <strong>de</strong> la Commission européennepour mo<strong>de</strong>rniser et ouvrir les services financiers. Adoptéen 1999, il comprend 42 mesures <strong>de</strong>stinées à harmoniserla règlementation en vigueur dans les différents Étatsmembres en matière <strong>de</strong> valeurs mobilières, <strong>de</strong> servicesbancaires, d’assurance, <strong>de</strong> crédit hypothécaire et <strong>de</strong> touteautre forme <strong>de</strong> transaction financière. Établi pour lapério<strong>de</strong> 1999-2005, ce plan a fait l’objet d’évaluations parla Commission européenne. À la suite <strong>de</strong>s actions entreprisesdans le cadre du PASF, la Commission européennea établi dans un livre blanc les orientations <strong>de</strong> la politique<strong>de</strong> l’Union européenne en matière <strong>de</strong> services financierspour la pério<strong>de</strong> 2005-2010.PBAPrincipes <strong>de</strong> base d’assurance.PCGPlan comptable général.PILIERS DE SOLVABILITÉ IILes trois piliers <strong>de</strong> Solvabilité II sont :• pilier 1 : les exigences quantitatives, portant notammentsur le capital et les provisions techniques ;• pilier 2 : les activités <strong>de</strong> contrôle et les exigences qualitatives;• pilier 3 : les exigences d’information du contrôle et <strong>de</strong>publication.PIOBPublic Interest Oversight Body.PROCESSUS LAMFALUSSYProcessus d’élaboration <strong>de</strong>s normes européennes du secteurfinancier. Il décompose le travail <strong>de</strong> conception en 4phases. Les textes <strong>de</strong> niveau 1 sont <strong>de</strong>s directives adoptéespar le Conseil et le Parlement fixant <strong>de</strong>s principes queviendront détailler <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> niveau 2 (règlements)adoptées par la Commission européenne, sous le contrôledu Conseil et du Parlement. Les textes <strong>de</strong> niveau 3 sont<strong>de</strong>s recommandations non contraignantes. Le niveau 4porte sur le contrôle renforcé, par la Commission européenne,<strong>de</strong>s infractions potentielles.PROVISION DE DIVERSIFICATION (Assurance vie)Il s’agit d’une provision technique <strong>de</strong>stinée à absorber lesfluctuations <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong>s contrats dits “diversifiés”.PROVISION DE GESTION (Assurance vie)Cette provision est <strong>de</strong>stinée à couvrir les charges futures<strong>de</strong> gestion non couvertes par ailleurs. Son montant s’établità partir d’un compte prévisionnel <strong>de</strong> charges et <strong>de</strong>produits sur un ensemble homogène <strong>de</strong> contrats selon <strong>de</strong>srègles détaillées à l’article A. 331-1-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances.Pour chaque ensemble homogène <strong>de</strong> contrats, lemontant <strong>de</strong> la provision est égal à la valeur actuelle <strong>de</strong>scharges <strong>de</strong> gestion futures diminuée <strong>de</strong> la valeur actuelle<strong>de</strong>s ressources futures issues <strong>de</strong>s contrats.PROVISION POUR ALÉAS FINANCIERS(Assurance vie)La provision pour aléas financiers (PAF) vise à compenserune baisse du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s actifs par rapport auxengagements <strong>de</strong> taux garantis sur les contrats autres queceux en unités <strong>de</strong> compte. Les sociétés d’assurance quiont en stock <strong>de</strong>s contrats à taux garantis élevés peuventen effet dégager un ren<strong>de</strong>ment sur le portefeuille toutjuste équivalent voire inférieur à la rémunération surlaquelle elles se sont engagées vis-à-vis <strong>de</strong>s assurés. Ladifférence serait alors insuffisante, ne permettant pas, parexemple, <strong>de</strong> couvrir les frais <strong>de</strong> fonctionnement futurs <strong>de</strong>la société d’assurance. Les assureurs sont donc amenés àprovisionner la différence entre les engagements actualisésà un taux d’intérêt pru<strong>de</strong>nt par rapport aux revenus <strong>de</strong>leurs actifs et les engagements précé<strong>de</strong>mment calculés.PROVISION POUR ÉGALISATIONLa provision pour égalisation est constituée pour faireface aux évolutions <strong>de</strong> la sinistralité. Elle sert pour lesrisques <strong>de</strong> nature catastrophique ou pour les contratsdécès <strong>de</strong> groupe.192 ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012


PROVISION POUR FRAIS D’ACQUISITION REPORTÉS(Assurance vie)La provision pour frais d’acquisition reportés correspondà un montant qui est au plus égal à l’écart entre les montants<strong>de</strong>s provisions mathématiques inscrites au bilan etle montant <strong>de</strong>s provisions mathématiques qui seraient àinscrire si les chargements d’acquisition n’étaient pas prisen compte dans les engagements <strong>de</strong>s assurés.PROVISION POUR PARTICIPATIONAUX BÉNÉFICES (Assurance vie)Les assureurs vie ont la possibilité <strong>de</strong> ne pas distribuerimmédiatement la participation aux bénéfices prévue parla législation. Ils disposent pour ce faire d’un délai <strong>de</strong> huitans. Au lieu <strong>de</strong> la redistribuer immédiatement, l’assureurpeut donc la provisionner dans un compte appelé “provisionpour participation aux bénéfices”.PROVISION POUR RISQUE D’EXIGIBILITÉSchématiquement, cette provision doit être passée lorsquel’ensemble <strong>de</strong>s actifs non obligataires est en moins-valuelatente par rapport à leur prix d’acquisition (les actifs obligatairesne sont pas pris en compte dans les calculs car,en l’absence <strong>de</strong> défaut <strong>de</strong> la contrepartie, aucune moinsvaluene <strong>de</strong>vrait être réalisée si ces actifs sont détenusjusqu’à leur terme). Depuis 2003, les entreprises qui satisfontaux règles pru<strong>de</strong>ntielles (représentation <strong>de</strong>s engagementsréglementés, couverture <strong>de</strong> l’exigence <strong>de</strong> marge<strong>de</strong> solvabilité), peuvent doter la provision pour risqued’exigibilité (PRE) <strong>de</strong> manière progressive (<strong>de</strong> 3 à 8 ans,selon la durée du passif). La PRE doit être passée nette <strong>de</strong>provision pour dépréciation durable (PDD) qui se calculeligne à ligne, et qui correspond à la part <strong>de</strong>s moins-valuesdont l’entreprise estime qu’elles ont <strong>de</strong> fortes chances <strong>de</strong>perdurer.PSNEMProvision pour sinistres non encore manifestés.PROVISIONS MATHÉMATIQUES (Assurance vie)Somme faisant partie <strong>de</strong>s provisions techniques et quicorrespond à la partie <strong>de</strong>s primes versées par l’assuré envue <strong>de</strong> constituer une épargne, et que l’organisme d’assurancedoit mettre en réserve afin <strong>de</strong> pouvoir satisfaire àl’engagement pris auprès <strong>de</strong> l’assuré à une date donnée.QIS (Quantitative impact studies)Étu<strong>de</strong>s quantitatives d’impact. La Commission européennea <strong>de</strong>mandé au CEIOPS, <strong>de</strong>venu l’EIOPA, d’organiser <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s quantitatives d’impact dans le cadre du projet SolvabilitéII. Ces étu<strong>de</strong>s ont pour but <strong>de</strong> mesurer l’impact <strong>de</strong>snouvelles règles sur l’évaluation <strong>de</strong>s postes du bilan pru<strong>de</strong>ntielet le calcul <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> capital réglementaire.RWA (Risk weighted assets)Les RWA ou actifs pondérés par le risque sont calculés àpartir <strong>de</strong>s expositions <strong>de</strong>s banques et du niveau <strong>de</strong> risquequi leur est associé, lequel est fonction <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>crédit <strong>de</strong>s contreparties, mesurée selon les modalités prévuespar le dispositif Bâle II.RÉASSURANCELa réassurance peut se définir comme la technique parlaquelle un assureur transfère sur une autre entreprisetout ou partie <strong>de</strong>s risques qu’il a souscrits. L’ article 2,paragraphe 1 <strong>de</strong> la directive européenne 2005/68/CEdonne une définition précise <strong>de</strong> la réassurance : « activitéqui consiste à accepter <strong>de</strong>s risques cédés par une entreprised’assurance ou une autre entreprise <strong>de</strong> réassurance ».D’un point <strong>de</strong> vue économique, grâce à la réassurance,les entreprises d’assurance peuvent assurer <strong>de</strong>s risquessupérieurs au niveau que leurs seuls fonds propres autoriseraient.Cette couverture se concrétise juridiquementpar un contrat, traditionnellement appelé traité <strong>de</strong> réassurance.Un réassureur dit « cessionnaire » s’engage,moyennant rémunération, à rembourser à un assureurdit « cédant », dans <strong>de</strong>s conditions déterminées, tout oupartie <strong>de</strong>s sommes dues ou versées par l’assureur à sesassurés en cas <strong>de</strong> sinistre. Dans tous les cas où l’assureurse réassure contre les risques qu’il a assurés, il reste seulresponsable vis-à-vis <strong>de</strong> l’assuré (art. L. 111-3 du co<strong>de</strong><strong>de</strong>s assurances).RÈGLEMENT EUROPÉENActe émanant <strong>de</strong>s institutions européennes revêtant uncaractère obligatoire, directement applicable dans toutÉtat membre.RÉSERVE DE CAPITALISATIONLa réserve <strong>de</strong> capitalisation est une réserve alimentée parles plus-values réalisées sur les cessions d’obligations etreprise symétriquement uniquement en cas <strong>de</strong> réalisation<strong>de</strong> moins-values sur ce type d’actifs. Ceci permet <strong>de</strong> lisserles résultats correspondant aux plus ou moins-valuesréalisées sur <strong>de</strong>s obligations cédées avant leur terme, encas <strong>de</strong> mouvements <strong>de</strong> taux. Ainsi, les organismes d’assurancene sont pas incités, en cas <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong>s taux, àvendre leurs obligations distribuant <strong>de</strong>s coupons élevés etdégager <strong>de</strong>s bénéfices ponctuels tout en rachetant d’autresobligations, moins performantes ultérieurement. Cetteréserve spéciale, considérée comme une provision auregard <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>s engagements, faitpartie <strong>de</strong>s éléments constitutifs <strong>de</strong> la marge <strong>de</strong> solvabilité.ACPRapport <strong>annuel</strong> 2012193


Directeur <strong>de</strong> publication : Danièle NouyCrédit photos : Jean-Marc Armani, Pascal Assailly (<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>), Christian Chamourat, Valérie Cornet,Jean Derennes (<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>), Camille Hardy (<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>), Marthe Lemelle (<strong>Banque</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>),Luc Pérénom, Fotolia/Pressmaster, Rido (Shutterstock), Yuri Arcurs (Shutterstock), Banana Stock.Conception / réalisation : www.kazoar.frN° ISSN : 2112-7891


Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel • 61, rue Taitbout • 75436 Paris Ce<strong>de</strong>x 09

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