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Contextes de l'activité physique et sportive en France - Lara

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Santé m<strong>en</strong>tale« opératoire » (alexithymie) ou <strong>de</strong> type « narcissique » expliquerait certainesconduites à risque <strong>et</strong> psychopathologies spécifiques. Les comportem<strong>en</strong>tsà risque sont r<strong>et</strong>rouvés chez les jeunes pratiquant <strong>de</strong>s sports <strong>de</strong> compétitionavec un <strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>sif (viol<strong>en</strong>ce, alcoolisation, consommation <strong>de</strong>drogues illicites, prises <strong>de</strong> risque excessives), ils sont associés au trait <strong>de</strong>recherche <strong>de</strong>s s<strong>en</strong>sations <strong>et</strong> à une faible perception du danger (Michel<strong>et</strong> coll., 2001 <strong>et</strong> 2003). La pratique d’un sport professionnel comme lecyclisme semble prédisposer au développem<strong>en</strong>t d’une addiction (Seznec,2002). Les troubles anxieux <strong>et</strong> dépressifs ou le stress liés à la pratique int<strong>en</strong>siveont été peu étudiés sinon lors <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> crise : blessure, sevrage dumouvem<strong>en</strong>t (Vidal, 2005 ; Proia <strong>et</strong> coll., 2006).Le stress reste le principal facteur psychologique <strong>en</strong> jeu dans la surv<strong>en</strong>ued’une blessure aussi bi<strong>en</strong> chez les adolesc<strong>en</strong>ts (Emery, 2003 <strong>et</strong> 2005) quechez les adultes (Taimela <strong>et</strong> coll., 1990) certainem<strong>en</strong>t parce qu’il <strong>en</strong>traîneune fatigue <strong>physique</strong> <strong>et</strong> m<strong>en</strong>tale qui précipite l’acci<strong>de</strong>nt. Les répercussionspsychologiques <strong>de</strong> la blessure sont d’autant plus importantes que le sportifest <strong>en</strong>gagé dans sa pratique <strong>et</strong> est à un haut niveau <strong>de</strong> performance (Smith<strong>et</strong> coll., 1990). Une étu<strong>de</strong> longitudinale <strong>de</strong> Johnston <strong>et</strong> Carroll (2000) portantsur 93 pati<strong>en</strong>ts sportifs montre que les sportifs <strong>de</strong> haut niveau prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t,par rapport aux sportifs moins performants, plus <strong>de</strong> troubles psychiques(anxiété, angoisse, dépression, incertitu<strong>de</strong>, énergie, fatigue) <strong>et</strong> qu’ils perçoiv<strong>en</strong>tmoins positivem<strong>en</strong>t les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> leur rééducation. Les auteurs soulign<strong>en</strong>tla nécessité d’un accompagnem<strong>en</strong>t psychologique spécifique car ilsont besoin <strong>de</strong> plus d’informations sur les possibilités <strong>de</strong> rester <strong>en</strong> forme, ladurée <strong>de</strong> leur rééducation, le r<strong>et</strong>our à leur situation antérieure. Ces résultatssont confirmés par Smith <strong>et</strong> coll. (1990). La blessure affecte plus psychologiquem<strong>en</strong>tles sportifs que les non sportifs <strong>et</strong> les sportifs <strong>de</strong> haut niveau parrapport aux sportifs amateurs (Mc Donald <strong>et</strong> Hardy, 1990).La blessure peut conduire à <strong>de</strong>s conduites suicidaires <strong>en</strong> particulier quand ellesigne l’arrêt <strong>de</strong> la carrière <strong>sportive</strong>. Baum (2005), dans une revue <strong>de</strong> la littérature<strong>de</strong> 1966 à 2000, rec<strong>en</strong>se 71 cas <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> dont 66 aboutiss<strong>en</strong>t à la mort.Le premier facteur <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> est la blessure sérieuse conduisant àune interv<strong>en</strong>tion chirurgicale avec une difficile rééducation empêchant lapoursuite du sport <strong>de</strong> 6 semaines à 1 an, puis l’impossibilité <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver l<strong>en</strong>iveau d’avant l’acci<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> le remplacem<strong>en</strong>t du joueur dans l’équipe p<strong>en</strong>dantson abs<strong>en</strong>ce. Les suici<strong>de</strong>s concern<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t les athlètes <strong>en</strong>tre 15 <strong>et</strong>24 ans qui jou<strong>en</strong>t dans les sports professionnels comme le football américain,le bask<strong>et</strong>-ball… La blessure <strong>en</strong> li<strong>en</strong> le plus direct avec la t<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>est la blessure traumatique crâni<strong>en</strong>ne. Une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te <strong>de</strong> Belanger <strong>et</strong>Van<strong>de</strong>rploeg (2005) après un contrôle portant sur 790 sportifs dans une revue<strong>de</strong> la littérature médicale ne constate cep<strong>en</strong>dant pas <strong>de</strong> répercussions <strong>de</strong>straumatismes crâni<strong>en</strong>s sur la mémoire <strong>et</strong> le raisonnem<strong>en</strong>t sept jours après lechoc. La blessure est donc considérée comme un risque psychosocial pot<strong>en</strong>tiel<strong>de</strong> suici<strong>de</strong> mais le risque varie <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge, <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> la blessure527ANALYSE

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