au <strong>la</strong>bel ville d’Art <strong>et</strong> d’histoire <strong>et</strong> le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’uneintercommunalité touristique.Vie artistique <strong>et</strong> culturellePlusieurs acteurs animent à Uzès <strong>la</strong> vie artistique <strong>et</strong> culturelle, en voici lesprincipaux:L’Office <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, qui reçoit avec <strong>la</strong> médiathèque 2,5 millions <strong>de</strong>francs (soit environ 5% du budg<strong>et</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune) a <strong>de</strong>uxlignes d’actions principales. Il gère d’une part les ai<strong><strong>de</strong>s</strong> (financières <strong>et</strong> en locaux)accordées à <strong>la</strong> centaine d’associations culturelles locales <strong>et</strong> aux structuressubventionnées (école <strong>de</strong> musique notamment). En second lieu, il conduit <strong><strong>de</strong>s</strong>actions en régie, surtout axées sur <strong>la</strong> redécouverte du patrimoine <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> métiersd’art. C’est ainsi qu’on trouve à Pâques le Salon du meuble peint, toute l’annéediverses foires <strong>et</strong> fêtes traditionnelles, <strong>et</strong> qu’un Jardin médiéval a <strong>été</strong> créé dans <strong>la</strong>ville.Outre les nombreux bâtiments à visiter, <strong>la</strong> ville compte également un muséemunicipal, avec une salle consacré à André Gi<strong>de</strong>, dont une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille estoriginaire d’Uzès.Depuis trois ans, <strong>la</strong> ville jouit d’une médiathèque <strong>de</strong> 1 300 m2. Pour NicoleDurand 35 , directrice <strong>de</strong> l’Office <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture, dans c<strong>et</strong> équipement que seconcentre « <strong>la</strong> vie culturelle prépondérante à Uzès ». La médiathèque, espaced’une gran<strong>de</strong> convivialité, compte plus <strong>de</strong> 3 000 inscrits. Outre <strong>la</strong> lecturepublique, <strong>la</strong> discothèque, <strong>la</strong> vidéothèque, <strong>la</strong> médiathèque est aussi un espace <strong>de</strong>rencontres <strong>et</strong> colloques (notamment en partenariat avec le Festival <strong>de</strong> <strong>la</strong>Nouvelle Danse) <strong>et</strong> d’un programme d’animations en faveur <strong><strong>de</strong>s</strong> adolescents endifficulté.La ville compte également une Maison <strong><strong>de</strong>s</strong> jeunes <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture, un cinéma d<strong>et</strong>rois salles subventionné, une université popu<strong>la</strong>ire. Il faut insister surl’Association pour le théâtre popu<strong>la</strong>ire qui est présente à Uzès <strong>de</strong>puis unequinzaine d’années: programmation <strong>de</strong> pièces à Uzès, conduite du publicd’Uzès vers les théâtres <strong>de</strong> <strong>la</strong> région.L’offre culturelle privée à Uzès se constitue essentiellement d’une librairie, <strong>de</strong>galeries d’artisanat ou d’art, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cours <strong>de</strong> danse.La ville ne possè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> salle équipée pour <strong><strong>de</strong>s</strong> manifestations artistiques <strong>et</strong>culturelles. C’est une salle polyvalente très <strong>de</strong>mandée par les multiplesassociations qui en fait office.Uzès n’a ni saison théâtrale, musicale ou <strong>de</strong> danse à proprement parler. Le public<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville se dép<strong>la</strong>ce vers les villes voisines: Nîmes, Alès, Avignon, voireMontpellier, qui proposent <strong><strong>de</strong>s</strong> programmations à l’année <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> festivals. Parcontre, <strong>la</strong> ville compte <strong>de</strong> juin à septembre <strong><strong>de</strong>s</strong> animations dominicales pour untourisme <strong>de</strong> proximité, <strong>et</strong> trois festivals. Le plus ancien, Les Nuits Musicalesd’Uzès, est un festival <strong>de</strong> musique ancienne qui se déroule <strong>de</strong>puis 27 anspendant <strong>de</strong>ux semaines en juill<strong>et</strong>. Le second est un festival <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sinée,le troisième le Festival <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle Danse. Un festival <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> rue, trèsLa documentation Française : La Contribution <strong>de</strong> six festivals français au développement local
IV 1 - Le Festival Pablo CasalsVolontairement exilé <strong>de</strong> l’Espagne franquiste, le célèbre violoncelliste <strong>et</strong>compositeur espagnol Pablo Casals vit <strong>de</strong>puis 1939 r<strong>et</strong>iré à Pra<strong><strong>de</strong>s</strong>. Casalschoisit ce refuge <strong>de</strong> Catalogne du Nord afin d’être proche <strong>de</strong> ses compatriotesréfugiés en France, pour lesquels il multiplie les concerts <strong>de</strong> charité <strong>et</strong> lesinterventions <strong>de</strong> soutien, qui sensibilisent l’opinion publique au drame espagnol.La Secon<strong>de</strong> Guerre Mondiale endurcit les convictions pacifistes <strong>et</strong> humaniste duMaître qui déci<strong>de</strong> en 1946 <strong>de</strong> ne plus se produire en public: « tant qu’on nerétablirait pas en Espagne un régime respectueux <strong><strong>de</strong>s</strong> libertés fondamentales <strong>et</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté popu<strong>la</strong>ire ». Il ne reste pas inactif pour autant <strong>et</strong> enseigne à <strong><strong>de</strong>s</strong>jeunes gens venus du mon<strong>de</strong> entier.Encouragé par ses amis musiciens, soutenu financièrement par <strong>la</strong> firme Columbia<strong>et</strong> assisté par les notables <strong>et</strong> édiles locaux, le violoncelliste alors agé <strong>de</strong> 74 ansdéci<strong>de</strong> d’organiser en 1950 une série <strong>de</strong> concerts à Pra<strong><strong>de</strong>s</strong> pour commémorer lebicentenaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> J.S. Bach. Il réunit autour <strong>de</strong> lui dans l’Eglise Saint-Pierre <strong>de</strong> Pra<strong><strong>de</strong>s</strong> les plus grands musiciens <strong>de</strong> son temps: C<strong>la</strong>ra Haskil,Mieczys<strong>la</strong>w Horszowski, Rudolf Serkin, Isaac Stern, Alexan<strong>de</strong>r Schnei<strong>de</strong>r. Ainsinaît le premier Festival Pablo Casals, baptisé selon les voeux du Maître ’FestivalBach’. A <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’hommage dédié à J.S. Bach, tous les protagonistes déci<strong>de</strong>nten eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> reconduire c<strong>et</strong>te manifestation qui se veut annuelle.Jusqu’en 1966, date à <strong>la</strong>quelle il quitte Pra<strong><strong>de</strong>s</strong> pour Porto Rico où il s’éteindraen 1<strong>97</strong>3, Pablo Casals anime un festival qui réunit les plus grands interprètes <strong><strong>de</strong>s</strong>on temps. Le festival est tout sauf un événement mondain, malgré <strong>la</strong> présenced’intellectuels <strong>de</strong> renommée mondiale, <strong>de</strong> têtes couronnées <strong>et</strong> <strong>de</strong> musicien <strong>de</strong>légen<strong>de</strong>. La reine Elisab<strong>et</strong>h <strong>de</strong> Belgique honore le festival <strong>de</strong> sa présencechaleureuse <strong>et</strong> amicale, Thomas Mann, prix nobel <strong>de</strong> littérature siège au comitéd’honneur.La question <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction artistique du festival ne s’est pas posée <strong>de</strong> 1950 à1966.C’est tout naturellement Pau Casals qui assure <strong>la</strong> programmation, <strong>la</strong>nce lesinvitations à ses amis artistes <strong>et</strong> donne son style tout personnel à l’ambiance dufestival. De 1966 à 1980, le festival s’en rem<strong>et</strong> aux choix d’agents <strong>de</strong> concertsparisiens qui dénaturèrent progressivement l’esprit <strong>et</strong> <strong>la</strong> qualité du festival. Apartir <strong>de</strong> 1980, le c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tiste <strong>de</strong> renom international Michel L<strong>et</strong>hiec se voit offrir<strong>la</strong> direction artistique du festival. Sa solidarité agissante dans le milieu <strong><strong>de</strong>s</strong>musiciens lui a permis <strong>de</strong> tisser <strong>de</strong> soli<strong><strong>de</strong>s</strong> liens dans le p<strong>et</strong>it mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique<strong>de</strong> Chambre. Epaulé par une équipe administrative d’un professionnalismenouveau, il réussit à restaurer au festival <strong>la</strong> nature <strong>et</strong> les exigences artistiques <strong><strong>de</strong>s</strong>es origines. Preuve en sont les r<strong>et</strong>ransmissions radiophoniques (notamment surRadio-France), les productions discographiques <strong><strong>de</strong>s</strong> concerts du Festival (avec<strong>la</strong> firme Lyrinx), ainsi que « le Festival Pablo Casals hors les murs ». Depuisplusieurs années le festival reçoit en eff<strong>et</strong> les invitations pour se produire auThéâtre <strong><strong>de</strong>s</strong> Champs Elysées pour trois concerts à <strong>la</strong> mi-janvier <strong>et</strong> à l’étranger:Japon en 1990, New York en 1993, Jérusalem en 1994, Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> <strong>et</strong> Brésil en1995.Depuis <strong>la</strong> nomination <strong>de</strong> Michel L<strong>et</strong>hiec, le festival se consacre exclusivement àl’interprétation du répertoire <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> chambre. Tout comme du temps <strong>de</strong>Casals, les musiciens invités constituent sur p<strong>la</strong>ce <strong><strong>de</strong>s</strong> formations selon les piècesLa documentation Française : La Contribution <strong>de</strong> six festivals français au développement local