L’école <strong>de</strong> musique municipale a connu le même sort que le théâtre, un<strong>et</strong>entative d’intercommunalité avec les communes voisines ayant échoué; <strong>la</strong>subvention est <strong>de</strong>puis utilisée pour <strong><strong>de</strong>s</strong> interventions en milieu sco<strong>la</strong>ire. PourtantPhilippe Calm 39 reconnaît « qu’il y a à Pra<strong><strong>de</strong>s</strong> un besoin <strong>de</strong> se former <strong>et</strong> <strong>de</strong>pratiquer <strong><strong>de</strong>s</strong> activités culturelles chez les jeunes mais qui n’est pas satisfait ».Un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> fanfare est à l’<strong>étu<strong>de</strong></strong>.La municipalité soutient par le biais d’une soci<strong>été</strong> d’économie mixte un cinémaau centre ville où peuvent en outre se tenir <strong><strong>de</strong>s</strong> rencontres. Mais, comme l’adm<strong>et</strong>Philippe Calm, adjoint au maire à <strong>la</strong> culture, « Une bibliothèque municipale est lebesoin le plus aigu à Pra<strong><strong>de</strong>s</strong> aujourd’hui ». Elle verra le jour à Pra<strong><strong>de</strong>s</strong> en 1998 <strong>et</strong>sera conçue comme « une bibliothèque-médiathèque avec une zone pour lespectacle vivant. Ce sera un lieu <strong>de</strong> rencontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. »Les traditions cata<strong>la</strong>nes s’expriment aussi à Pra<strong><strong>de</strong>s</strong> à travers les coutumes,notamment les concours <strong>de</strong> sardane. La municipalité est aussi attachée àl’expression <strong><strong>de</strong>s</strong> communautés minoritaires: ainsi elle soutient les Journées duCheval en direction <strong><strong>de</strong>s</strong> gitans.De juin à septembre, quatre manifestations importantes se succè<strong>de</strong>nt à Pra<strong><strong>de</strong>s</strong>. Lapremière, Les Journées Romanes, organisée par l’association trentenaire dumême nom, réunit à l’Abbaye Saint-Michel <strong>de</strong> Cuxa <strong><strong>de</strong>s</strong> spécialistes <strong>de</strong> l’artroman entourés d’un public varié pour une réflexion sur un thème qui varied’année en année. La secon<strong>de</strong>, Les Ciné-rencontres est un festival <strong>de</strong> cinémadont <strong>la</strong> thématique est variable <strong>et</strong> qui connaît une renaissance. La troisième estle Festival Pablo Casals avec son Académie internationale <strong>de</strong> musique. Enfin <strong>la</strong><strong>de</strong>rnière est l’Université cata<strong>la</strong>ne d’<strong>été</strong> qui réunit à Pra<strong><strong>de</strong>s</strong> pendant <strong>de</strong>uxsemaines <strong>de</strong>puis 29 années consécutives universitaires <strong>et</strong> <strong>étudiants</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>nguecata<strong>la</strong>ne (600 au total c<strong>et</strong>te année). Une cinquième manifestation s’est tenue àPra<strong><strong>de</strong>s</strong> en 1995: un colloque sur Thomas Merton (intellectuel <strong>et</strong> humaniste né àPra<strong><strong>de</strong>s</strong> puis ayant immigré aux Etats Unis), qui a donné naissance à l’Associationfrançaise Thomas Merton. <strong>C<strong>et</strong>te</strong> manifestation se systématisera peut-être dansl’avenir.La documentation Française : La Contribution <strong>de</strong> six festivals français au développement local
V 1 - Le Festival Uzeste MusicalLe Festival d’Uzeste Musical est indissociable du parcours personnel <strong>et</strong>artistique <strong>de</strong> Bernard Lubat. Après avoir suivi <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>étu<strong>de</strong></strong>s <strong>de</strong> piano auConservatoire <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux puis obtenu un Premier prix <strong>de</strong> percussions auConservatoire National <strong>de</strong> Paris, Bernard Lubat découvre le jazz avec MichelPortal ou Henri Texier. Il joue à <strong>la</strong> fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 60 <strong>et</strong> au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> années 70avec Jean Luc Ponty, Martial So<strong>la</strong>l, <strong>de</strong>vient batteur <strong>de</strong> Stan G<strong>et</strong>z, d’Eddy Louispuis <strong>de</strong> C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Nougaro. Il interprète parallèlement aussi bien Bartok ou Berliozque Boulez, Xenackis, Berrio. En 1<strong>97</strong>7, il éprouve le besoin d’interrompre unecarrière internationale <strong>de</strong> percusionniste <strong>de</strong> jazz <strong>et</strong> d’interprète <strong>de</strong> musiquecontemporaine pour s’installer à Uzeste, son vil<strong>la</strong>ge natal, où son père étaittenancier <strong>de</strong> bar <strong>et</strong> musicien. La création du Festival d’Uzeste Musical, décidéaprès une série <strong>de</strong> concerts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie Lubat au Théâtre Moufftard, le soir<strong>de</strong> Noël 1<strong>97</strong>7, correspond donc à un moment particulier du parcours artistiqued’un musicien reconnu par ses pairs.Le Festival d’Uzeste Musical est né en 1<strong>97</strong>8, les 25, 26 <strong>et</strong> 27 août afin, selonBernard Lubat, « <strong>de</strong> prouver au ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture que <strong>la</strong> musiqueimprovisée contemporaine n’est nullement un snobisme urbain ». UzesteMusical est conçu afin <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre à <strong>la</strong> Compagnie Lubat <strong>de</strong> mener lesexpériences que les cadres existants ne lui perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> mener. Lors <strong><strong>de</strong>s</strong>premières éditions, le festival ne publie pas <strong>de</strong> programme écrit, s’é<strong>la</strong>borant encours <strong>de</strong> festival en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> rencontres entre musiciens. Michel Portal, HenriTexier, Eddie Louis, Didier Lokwood sont accueillis dès les premières éditions.Durant les premières années, le festival, consacré à l’improvisation musicale, estdifficilement accepté par <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale <strong>et</strong> les élus locaux. Lamunicipalité d’Uzeste limite en 1982 <strong>la</strong> durée du festival à 3 jours pour« salubrité publique », puis interdit <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> manifestation dans les ruesd’Uzeste <strong>de</strong> 1983à 1988. Ces différents avec <strong>la</strong> mairie d’Uzeste vont contribuerau rayonnement local <strong>de</strong> <strong>la</strong> manifestation par l’organisation <strong>de</strong> manifestationsdans les vil<strong>la</strong>ges environants tels que Vil<strong>la</strong>ndraut ou Péchac <strong>et</strong> dans différentslieux privés d’Uzeste mis à disposition par les habitants. A <strong>la</strong> même époque,grâce à une subvention du Fonds d’intervention culturel du Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong>culture, Uzeste Musical ouvre un cinéma à Vil<strong>la</strong>ndraut, étend son activité tout aulong <strong>de</strong> l’année <strong>et</strong> ouvre sa programmation aux différentes formes d’expressionmusicale. En 1987 <strong>et</strong> 1988 sont organisés au café <strong>de</strong> l’Estamin<strong>et</strong> <strong>de</strong>ux « nonfestivals » qui reçoivent le soutien <strong>de</strong> nombreux fidèles d’Uzeste.Un changement <strong>de</strong> majorité municipale en 1988 perm<strong>et</strong> au festival <strong>de</strong> réinvestirles rues d’Uzeste tout en développant <strong><strong>de</strong>s</strong> manifestation dans les environs. Lefestival commence alors une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance continue, reçoit le soutien <strong><strong>de</strong>s</strong>collectivités territoriales, étoffe sa programmation, suscite <strong>la</strong> création <strong>de</strong> festivalsdans <strong>la</strong> région (Musica<strong>la</strong>rue à Luxey, Nuits atypiques à Langon), bénéficied’une couverture médiatique grandissante.Le festival a également évolué à partir <strong>de</strong> 1982 avec l’arrivée <strong>de</strong> l’actrice LaureDuthilleul <strong>et</strong> l’introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole comme élément constitutif du festival.Tout en conservant un rôle primordial au jazz <strong>et</strong> à <strong>la</strong> musique improvisée, lechant, les textes récités, le théâtre, le cinéma, les débats ou les randonnéestrouvent leur p<strong>la</strong>ce au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> programmation. La présence régulière d’artistesfidèles au festival suscite parfois <strong><strong>de</strong>s</strong> critiques à propos du manque <strong>de</strong>La documentation Française : La Contribution <strong>de</strong> six festivals français au développement local