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mémoires de l'académie d'orléans agriculture sciences, belles ...

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27sinistres <strong>de</strong> 93... Je proclame le droit au travail... Il faut récompenser les travailleurs selon leursmœurs et non leur tendre la main par <strong>de</strong>s moyens d’aumônes".Le 27 avril 1848, Victor Schoelcher, sous-secrétaire aux Colonies, signe l’abolition <strong>de</strong>l’esclavage. Le 12 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte est élu Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République,avec 5 434 000 voix. Lamartine n’en recueille que 17 910. Nouvelles élections le 13 mai 1849,pour l’Assemblée nationale législative. Sept sièges <strong>de</strong> représentant du peuple sont à pourvoirdans le Loiret. Une piqûre anonyme paraît en mars 1849, durant la campagne électorale àOrléans. Elle est intitulée : "Aux électeurs : les représentants du Loiret jugés par un modéré". Roger estdécrit comme un homme probe, honnête, d’une opinion modérée, toujours en lutte ouverte avecla démagogie et les partis révolutionnaires. Il est indiqué en conclusion : "MM. Roger etAbbattucci ont représenté dignement, à l’Assemblée nationale, cette majorité du Loiret ennemie<strong>de</strong> tout désordre et <strong>de</strong> toute anarchie... (Ils) ont bien mérité du pays. Ils sont dignes <strong>de</strong> revenirsiéger dans la nouvelle chambre législative ". Roger obtient à nouveau le meilleur score : 36 700voix. Michot, tonnelier à Gien et Péan, maire <strong>de</strong> Noyers sont également élus.De retour à Paris, le baron Roger reprend le chemin <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong>s députés, dès le 18mai. Le soir, il rentre chez lui 42 rue <strong>de</strong> la Chaussée d’Antin ; il se met au lit après avoir ressentiles premières atteintes <strong>de</strong> la terrible maladie qui l’emporte en quelques heures, le choléra. Cefléau était venu frapper une secon<strong>de</strong> fois, après la terrible épidémie <strong>de</strong> 1832. Roger est mort ledimanche 20 mai 1849 à <strong>de</strong>ux heures <strong>de</strong> relevée, c’est-à-dire à quatorze heures, une semaineaprès sa réélection. Il est enterré dans le cimetière du Père-Lachaise, 22 ème division. Le Journal duLoiret annonce le décès le 22 mai et commente : "Cette perte si triste et si rapi<strong>de</strong> excitera <strong>de</strong> vifsregrets dans l’arrondissement <strong>de</strong> Gien, dont M. Roger était le représentant en quelque sorteinamovible".Des élections ont lieu le 8 juillet 1849, afin <strong>de</strong> pourvoir au siège vacant. Alphonse <strong>de</strong>Lamartine, que Le Journal du Loiret avait sollicité <strong>de</strong> présenter sa candidature, désigné par lecomité électoral <strong>de</strong> l’arrondissement <strong>de</strong> Gien, choix ratifié par les délégués <strong>de</strong>s quatrearrondissements du Loiret, est élu avec 23 006 vois, c’est-à-dire un score nettement inférieur àcelui <strong>de</strong> Roger. Lamartine, député <strong>de</strong> Gien, n’y mit jamais les pieds, ni pour la campagneélectorale, ni après son élection. À ce titre, il doit constituer un cas rare, sinon unique dansl’histoire <strong>de</strong> la députation. Ses électeurs, dans leur quasi-totalité, ne le connurent que par saréputation et sa popularité qui furent immenses en un temps. Lamartine était le héros <strong>de</strong> février1848, celui qui, à la proclamation <strong>de</strong> la République, avait réussi à maintenir le drapeau tricolore<strong>de</strong> préférence au drapeau rouge que les manifestants <strong>de</strong> l’Hôtel <strong>de</strong> Ville <strong>de</strong> Paris voulaientimposer.Destin assez extraordinaire ! Roger est un homme d’action, un battant, qui se dépensesans compter pour faire du Sénégal une colonie d’exploitation, cherchant à utiliser sur place unemain-d’œuvre enfin libérée par l’abolition <strong>de</strong> la traite. Il n’eut pas le temps <strong>de</strong> trouver les produitsagricoles convenant au sol et au climat du Sénégal. Il ne réussit pas à entraîner la populationlocale dans ses projets. Mais il fut un précurseur et Léopold Sedar Senghor, le premier prési<strong>de</strong>ntdu Sénégal indépendant, en reconnut le mérite 150 ans plus tard.De retour en France métropolitaine, le baron Roger a continué à se battre pour redonneraux noirs la place qu’il avait tenté <strong>de</strong> leur réserver au Sénégal. Enthousiaste et ouvert aux idéesgénéreuses, il a lutté durant toute la Monarchie <strong>de</strong> juillet pour l’abolition <strong>de</strong> l’esclavage. Après samort, il a rapi<strong>de</strong>ment disparu <strong>de</strong> la mémoire <strong>de</strong> ses concitoyens. Il n’y a aucune rue à son nom, nià Saint-Firmin, ni à Châtillon, ni à Gien. Je l’ai sorti pendant quelques instants <strong>de</strong> l’indifférence et<strong>de</strong> l’oubli. Merci <strong>de</strong> vous en souvenir.Académie d'Orléans Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts VI e Série- Tome 18 - 2008

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