Tibéria<strong>de</strong>, vers le Centre et le Sud. Sa capacité moyenne est<strong>de</strong>400 millions <strong>de</strong> m3 par an. Mekorot surveille <strong>la</strong> qualité<strong>de</strong> l’eau et traite les eaux usées en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s villes.Malheureusement le manque d’eau affecte l’agricultureet l’in<strong>du</strong>strie, et trouver <strong>de</strong>s solutions reste une prioritémajeure. De nombreux projets ont été étudiés pour résoudrele problème. Un projet suggérait par exemple d’importer<strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> Turquie, qui en a en abondance, mais il n’a pasabouti.Les solutions qui sont actuellement mises en œuvresont le recyc<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s eaux usées et <strong>la</strong> désalinisation <strong>de</strong> l’eau<strong>de</strong> mer.À Tel-Aviv, <strong>la</strong> pénurie en eau est particulièrementressentie. C’est aussi l’une <strong>de</strong>s régions où <strong>la</strong> réutilisationagricole <strong>de</strong>s effluents urbains est <strong>la</strong> plus pratiquée. Environ20% <strong>de</strong>s eaux usées <strong>de</strong> Tel-Aviv et <strong>de</strong>s municipalités voisinessont infiltrées et rechargent les nappes souterraines. Laréglementation y est très stricte et inspirée <strong>du</strong> modèlecalifornien. Ce projet concerne 1,3 million <strong>de</strong> personnes. Lamétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> recharge <strong>de</strong>s eaux souterraines, développée etpratiquée avec succès dans le projet est apparentée à untraitement par infiltration dans le sol qui permet unepurification <strong>de</strong> l’eau et con<strong>du</strong>it à un stockage saisonnier etpluriannuel. Les principaux procédés <strong>de</strong> purification qui ontlieu dans le système d’infiltration sont : <strong>la</strong> filtration lentesur sable, l’absorption, l’échange d’ions, <strong>la</strong> dégradationbiologique, <strong>la</strong> précipitation chimique, <strong>la</strong> nitrification, <strong>la</strong>dénitrification et <strong>la</strong> désinfection. L’excellente qualité <strong>de</strong> l’eautraitée obtenue convient à <strong>de</strong> nombreux usages tels quel’irrigation agricole <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its consommés crus, lesutilisations in<strong>du</strong>strielles, ou encore les utilisationsmunicipales (alimentation <strong>de</strong>s chasses d’eau, arrosage <strong>de</strong>spelouses).Actuellement, 70% <strong>du</strong> volume total <strong>de</strong>s eaux usagéespro<strong>du</strong>ites en Israël (400 millions <strong>de</strong> m3) sont traités. Laplupart <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> Tel-Aviv sont connectés à un réseaud’assainissement. Mais celui-ci est ancien et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àêtre rénové.La principale station d’épuration <strong>de</strong> Tel-Aviv est situéeà Shifdan. Mais cette station, qui traite également l’ensemble<strong>de</strong>s eaux usées <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Dan (incluant Tel-Aviv) a,pendant 20 ans, déversé prés <strong>de</strong> 15 000 m 3 <strong>de</strong> rési<strong>du</strong>sorganiques et toxiques par jour dans <strong>la</strong> Méditerranée. Etceci en dépit <strong>de</strong>s engagements pris au p<strong>la</strong>n international(Convention <strong>de</strong> Barcelone). Cette pratique a été interditepar le Ministère <strong>de</strong> l’Environnement fin 2004. L’orientationactuelle est <strong>de</strong> mettre en œuvre les techniques <strong>de</strong>séparation et <strong>de</strong> compostage qui sont appliquées dansd’autres gran<strong>de</strong>s villes israéliennes.Les contrôles effectués par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé sur<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges révèlent régulièrement <strong>de</strong>s quantités quatre foisplus élevées que <strong>la</strong> norme permise <strong>de</strong> bacilles coliformes,premier polluant organique <strong>de</strong> l’eau. Et <strong>de</strong> nombreusesin<strong>du</strong>stries particulièrement polluantes continuent <strong>de</strong> déverserleurs déchets chimiques dans <strong>la</strong> mer.Le distributeur d’eau israélien Mekorot a prévud’investir 600 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs entre 2003 et 2005. 40%<strong>de</strong> cet investissement concernera l’assainissement d’eaudans l’agglomération <strong>de</strong> Tel-Aviv. Les 60% restantsconcerneront le raccor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 5 usines <strong>de</strong> désalinisationau réseau d’eau, <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> nouveaux réservoirs etl’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> pompes.En Israël, <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’eau est con<strong>du</strong>iteau niveau national, même s’il incombe aux municipalitésd’en assurer <strong>la</strong> distribution.Le programme national, initialement prévu poursurmonter en 10 ans l’insuffisance à venir <strong>de</strong>s ressources,ainsi que pour renflouer les aquifères surexploités, a étérepensé pour privilégier dans l’immédiat, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s unités<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssalement. Le gouvernement israélien a décidé <strong>la</strong> miseen p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>2 usines <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssalement d’eau <strong>de</strong> mer, l’une àAshkelon (capacité 120 millions m 3 ) <strong>la</strong> <strong>secon<strong>de</strong></strong> à Ha<strong>de</strong>ra(capacité 100 millions m 3 ), en faisant appel notamment àl’investissement privé.En 2002, Veolia Water et ses 2 partenaires israéliens,Israël Desalination Engineering et Dankner, ont remportéle contrat BOT <strong>de</strong> l’usine <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssalement d’Ashkelon, situéau sud <strong>de</strong> Tel-Aviv. Avec une capacité <strong>de</strong> 320 000 m 3 parjour, cette usine est l’une <strong>de</strong>s références les plusimportantes au mon<strong>de</strong> dans le domaine <strong>du</strong> <strong>de</strong>ssalementd’eau <strong>de</strong> mer par osmose inverse. Le contrat, d’une <strong>du</strong>rée<strong>de</strong> 25 ans, porte sur le financement, <strong>la</strong> construction etl’exploitation <strong>de</strong> l’usine. L’usine sera livrée fin 2005 en <strong>de</strong>uxtranches successives d’une capacité <strong>de</strong> 50 millions <strong>de</strong> m 3chacune. L’eau <strong>de</strong> mer alimentant l’usine sera fournie par<strong>de</strong>s canalisations posées en fond <strong>de</strong> mer. Ce sont 1,4 milliond’habitants qui seront <strong>de</strong>sservis.Le contrat prévoit d’importantes économies d’échellegrâce à une meilleure maîtrise <strong>du</strong> coût <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>l’eau par <strong>de</strong>ssalement, via le process d’osmose inversedéveloppé par Veolia Water.L’investissement est d’environ 110 millions d’euros etl’ensemble représente un chiffre d’affaires <strong>de</strong>800 millionsd’euros sur 25 ans. L’eau pro<strong>du</strong>ite, selon les prévisionsétablies, coûtera quelque 0,52dol<strong>la</strong>r le mètre 3 , soit à peineplus cher que le prix habituel, qui est actuellement d’environ0,45 dol<strong>la</strong>r le mètre 3 .Une fois l’usine achevée, <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction couvrira environ14% <strong>de</strong>s besoins en eau israéliens. Plusieurs appels d’offres<strong>de</strong>vraient être <strong>la</strong>ncés pour développer <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>87LES VILLESMEDITERRANÉENNESDIX ANS APRESBARCELONE
pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssalement d’eau <strong>de</strong> mer et <strong>de</strong> traitement<strong>de</strong> l’eau saumâtre encore plus importantes.D’autres opportunités <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> <strong>la</strong>ressource continueront également d’être exploitées commele traitement <strong>de</strong>s eaux polluées <strong>de</strong>s nappes phréatiques, <strong>la</strong>réhabilitation <strong>de</strong>s puits pollués, le traitement <strong>de</strong>s effluents<strong>de</strong> même que l’assainissement <strong>de</strong>s canalisations et <strong>la</strong>centralisation <strong>de</strong>s réseaux d’égouts.On comprend également que dans <strong>la</strong> situation politiqueque connaît Israël, <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’eau rejoigne les questions<strong>de</strong> sécurité nationale.À titre d’exemple Tel-Aviv a connu une grave menaceen 2001 où une pollution à l’ammoniaque d’origine suspectea con<strong>du</strong>it à l’interdiction totale <strong>de</strong> consommer l’eau sousquelque forme que ce soit. Cette pollution, dont on ne saittoujours pas aujourd’hui si elle est d’origine criminelle ouacci<strong>de</strong>ntelle, a été ren<strong>du</strong>e possible par les branchementsillégaux qui sont légions sur l’ensemble <strong>du</strong> réseau <strong>de</strong>distribution. Aujourd’hui <strong>de</strong>s mesures sont prises poursécuriser un réseau qui pourrait être une cible potentielled’attaque terroriste envers les popu<strong>la</strong>tions israéliennes.Cette situation explique donc également les difficultés <strong>de</strong>trouver <strong>de</strong>s informations précises sur l’organisation <strong>du</strong>système d’approvisionnement en eau <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale d’Israël.COLLECTE ET TRAITEMENT DESDÉCHETSLa pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> déchets à Tel-Aviv est l’une <strong>de</strong>s plusélevées <strong>du</strong> pays. La moyenne israélienne est <strong>de</strong>1.6 kg <strong>de</strong> déchets par jour et par personne, mais dans<strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Savion proche <strong>de</strong> Tel-Aviv, il est pro<strong>du</strong>it près <strong>de</strong>4,6 kg par personne et par jour. À Tel-Aviv, même si <strong>la</strong>pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> déchets est passée <strong>de</strong> 3,27 Kg a 2,75 Kg, onest encore bien au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s moyennes nationales.Jusqu’en 1998, les déchets <strong>de</strong> Tel-Aviv étaient déposésdans <strong>la</strong> déchetterie d’Hiriya à l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, dans un espaceouvert à <strong>la</strong> confluence <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Shappirimm (vers le sud)et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Ayalon (vers le nord). Cette déchetterie a étéutilisée comme dépôt <strong>de</strong>s déchets soli<strong>de</strong>s municipaux parl’agglomération <strong>de</strong> Tel-Aviv pendant quatre décennies,jusqu’à former une montagne <strong>de</strong> déchets in<strong>du</strong>striels et <strong>de</strong>déchets <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> constructions.La montagne s’est élevée dans <strong>de</strong>s proportionsimpressionnantes couvrant <strong>de</strong> nombreux hectares etatteignant une hauteur <strong>de</strong> 60 m surplombant ainsi lespaysages agricoles alentours.La décharge fut finalement fermée, <strong>du</strong>rant l’année1998, suite aux années <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> l’opinion publique, àcause <strong>de</strong>s oiseaux qui utilisaient l’endroit pour nicher et serepro<strong>du</strong>ire, et causaient <strong>de</strong>s dangers pour les avionsdésireux <strong>de</strong> se poser à l’aéroport <strong>de</strong> Ben-Gurion, dont lespistes se situent dans l’axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge.La fermeture <strong>de</strong> ce site jusqu’alors très exploitée parl’agglomération <strong>de</strong> Tel-Aviv a posé un certain nombre <strong>de</strong>problèmes dans <strong>la</strong> gestion <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong>s déchets soli<strong>de</strong>smunicipaux.Aujourd’hui, le site d’Hiriya, l’un <strong>de</strong>s dix sites contrôlés,n’est plus utilisé que comme station <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong>sdéchets en partance pour Ganey Hadas, dans le sud <strong>du</strong> pays.Un projet a été envisagé visant à «exporter» les déchetsdomestiques accumulés aux portes <strong>de</strong> Tel-Aviv enCisjordanie (voir encadré).Le caractère exigu <strong>du</strong> territoire israélien a con<strong>du</strong>it legouvernement à encourager le recyc<strong>la</strong>ge et l’élimination<strong>de</strong>s décharges qui, même contrôlées, créent <strong>de</strong> multiplesnuisances pour l’environnement. Plus <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong>s déchetssont actuellement recyclés. Le gouvernement encourageégalement le développement <strong>de</strong> nouvelles technologies pourun traitement écologique <strong>de</strong>s déchets.Le projet ORMA financé par l’UE s’est concentré surl’application <strong>de</strong>s principes <strong>du</strong> parc éco-in<strong>du</strong>striel (EIP - EcoIn<strong>du</strong>strial Park) dans le contexte <strong>de</strong>s zones rurales à faibleactivité in<strong>du</strong>strielle. L’un <strong>de</strong>s principaux aspects <strong>du</strong> projetétait <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s déchets et le cycle <strong>de</strong>s déchets engénéral. Le but était <strong>de</strong> parvenir à une métho<strong>de</strong> écologique<strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s déchets, susceptible en outre <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>ssous-pro<strong>du</strong>its intéressants. Un procédé a été développé quirepose sur une série d’étapes <strong>de</strong> séparation et <strong>de</strong> filtration,en plus d’utiliser les propriétés <strong>de</strong> biodégradation <strong>de</strong> l’eau.Cette technologie permet <strong>de</strong> transformer les matériaux <strong>de</strong>rebut en matériaux recyc<strong>la</strong>bles (le p<strong>la</strong>stique et le verre, parexemple), en énergie dérivée <strong>du</strong> biogaz, en gaz naturel eten engrais.88LES VILLESMEDITERRANÉENNESDIX ANS APRESBARCELONE