seconde partie du rapport - Institut de la Méditerranée
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ont accès à un Fonds Municipal leur permettant d’emprunterles montants nécessaires pour réaliser ces investissements.Face à cette situation, certains pays ont entamé <strong>de</strong>spolitiques volontaristes pour résoudre ce problème. Desstratégies globales se mettent en p<strong>la</strong>ce incluant unelégis<strong>la</strong>tion plus rigoureuse, concernant en particulier lesdéchets in<strong>du</strong>striels et dangereux, <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction<strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> déchets, <strong>de</strong>s objectifs en matière <strong>de</strong>valorisation et <strong>de</strong> recyc<strong>la</strong>ge et, enfin, l’application <strong>du</strong> principepollueur payeur pour recouvrer les coûts <strong>de</strong> collecte et <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong>s déchets.Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tive inefficacité <strong>de</strong>s servicesmunicipaux dans ce domaine, l’appel au secteur privé est<strong>de</strong> plus en plus fréquent et a con<strong>du</strong>it, partout où il est enp<strong>la</strong>ce, à <strong>de</strong>s progrès visibles en terme d’efficacitééconomique et environnementale. C’est le cas <strong>de</strong> l’Egypte,<strong>du</strong> Liban, <strong>du</strong> Maroc ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> Syrie.La valorisation par compostage a démarré dansplusieurs pays dont l’Egypte, le Liban, <strong>la</strong> Syrie, et le Maroc.Quelques incinérateurs ont été installés mais leur extensionn’et guère envisageable comte tenu <strong>de</strong>s coût élevésd’investissement et d’exploitation. Certains pays mettent enp<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s décharges contrôlées. On en comptait une vingtaineen 2004 dans toute <strong>la</strong> région. D’autres sont en préparation.Certains pays, comme <strong>la</strong> Tunisie ou l’Algérie, ontégalement tenté d’institutionnaliser le recyc<strong>la</strong>ge et <strong>de</strong>responsabiliser les in<strong>du</strong>striels <strong>de</strong> l’embal<strong>la</strong>ge avec un succèstout re<strong>la</strong>tif.Mais <strong>la</strong> sensibilisation reste le point faible <strong>de</strong> toutesces politiques. Les meilleurs progrès sont observés dansles villes où <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s déchets est confiée à <strong>de</strong>s sociétésprivées qui utilisent ce moyen dans le but <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le coût<strong>de</strong> <strong>la</strong> collecte.Globalement et en dépit <strong>de</strong>s progrès constatés, lechantier reste donc immense. Comme pour l’eau, <strong>la</strong> question<strong>de</strong>s déchets pose à <strong>la</strong> fois le problème <strong>de</strong> gouvernance etcelui <strong>du</strong> financement, en particulier <strong>de</strong>s investissementsnécessaires pour une mise à niveau <strong>du</strong> service.La coopération internationale trouve ici également unpoint d’application particulièrement efficace. Le programmeMETAP, initié en 1999, a déjà permis d’importants progrès,s’agissant en particulier <strong>du</strong> développement <strong>de</strong>s compétenceset <strong>de</strong>s capacités institutionnelles et <strong>de</strong> l’harmonisation <strong>de</strong>slégis<strong>la</strong>tions nationales. On notera également que lescoopérations entre villes et collectivités publiques dans cedomaine sont <strong>de</strong> plus en plus nombreuses.Les transports publicsDans toutes les villes étudiées, on note une netteinsuffisance <strong>de</strong>s transports publics <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> l’éten<strong>du</strong>e <strong>de</strong>sagglomérations, <strong>de</strong> <strong>la</strong> médiocre qualité <strong>de</strong>s voiries, <strong>de</strong>sfaibles ressources <strong>de</strong>s habitants et <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cunes dans lessubventions publiques. En dépit d’un faible taux re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>motorisation, les encombrements sont le lot quotidien <strong>de</strong>shabitants. Les parcs <strong>de</strong> véhicules ne cessent <strong>de</strong> s’accroître.La possession d’un véhicule particulier est un signe <strong>de</strong>promotion sociale souvent chèrement acquis ce qui nefacilite pas le développement <strong>de</strong>s transports en commun.Les projets d’aménagement routier intra-urbains abon<strong>de</strong>ntpour satisfaire une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> orientée vers les dép<strong>la</strong>cementsindivi<strong>du</strong>els et résorber une saturation <strong>de</strong>s réseaux urbainet périurbain qui ne cesse <strong>de</strong> s’accroître. Cesinvestissements lourds dont les autorités expliquent qu’ilsparticipent au processus <strong>de</strong> métropolisation, prennent alorsle pas sur les infrastructures <strong>de</strong> transport collectif.Plus graves sont les atteintes à l’environnement <strong>du</strong> fait<strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution automobile <strong>du</strong>e à un parc souvent ancien etmal entretenu et qui ne bénéficie par <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniersdéveloppements techniques en matière <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>sémissions. Considérés jusque-là comme les fléaux <strong>de</strong> paysriches, ces phénomènes atteignent les gran<strong>de</strong>s villes <strong>du</strong>Sud avec <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> réponse ré<strong>du</strong>ites.Quelques projets <strong>de</strong> reconquête <strong>du</strong> domaine public auprofit <strong>de</strong>s transports en commun ont vu le jour: métro <strong>du</strong>Caire (une troisième ligne est <strong>la</strong>ncée), métro léger <strong>de</strong> Tunis,tramway d’Istanbul, projet <strong>de</strong> métro d’Alger. Mais ces projetsont <strong>du</strong> mal à s’étendre en raison <strong>de</strong> leur coût élevé Un projet<strong>de</strong> métro est en débat à Casab<strong>la</strong>nca <strong>de</strong>puis une vingtained’années.Le logement socialLa crise <strong>de</strong> l’habitat urbain n’épargne aucune <strong>de</strong>s villes <strong>de</strong>spays <strong>du</strong> sud et <strong>de</strong> l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> Méditerranée. Cette criseurbaine s’exprime dans une croissance trop rapi<strong>de</strong> qui lesrend incontrô<strong>la</strong>bles. Le paysage urbain <strong>de</strong>s villes s’estcomplètement déstructuré à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> multiplication<strong>de</strong> périphéries urbaines composées <strong>de</strong> bidonvilles etd’habitat précaire.La part <strong>de</strong>s constructions non réglementées représente40 à 60%, <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction annuelle <strong>de</strong> nouveaux logements.Plus <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’Istanbul serait concernéepar cet habitat urbain illégal et <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s constructionsspontanées serait <strong>de</strong> 40 à 50% <strong>de</strong>s nouveaux logements auMaroc. Ces constructions réalisées sans autorisationofficielle s’effectuent sur <strong>de</strong>s terrains le plus souventlégalement acquis mais situés en zone non-constructiblesou pour lesquels les règlements d’urbanisme existants,notamment <strong>la</strong> taille minimale <strong>de</strong> constructibilité, ne sontpas respectés. Ces terrains <strong>de</strong> petite taille sont l’objet d’unevéritable spécu<strong>la</strong>tion immobilière.105LES VILLESMEDITERRANÉENNESDIX ANS APRESBARCELONE