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seconde partie du rapport - Institut de la Méditerranée

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À ce<strong>la</strong> s’ajoute une situation très peu contrôlée enmatière <strong>de</strong> rejets in<strong>du</strong>striels. Les entreprises qui sontsouvent situées en milieu urbain ou périurbain, sont peusensibles aux contraintes environnementales et peuencadrées par une réglementation abondante maisinsuffisamment appliquée, et déversent leurs effluentspolluants parfois dans les réseaux d’assainissement maisaussi dans <strong>de</strong>s évacuations souterraines, dans <strong>de</strong>s réseauxd’eau pluviale ou directement dans le milieu, en particulierdans les cours d’eau.La situation <strong>de</strong>s infrastructures en matière d’eau etd’assainissement n’est pas sans conséquences sur <strong>la</strong> santé<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions. On sait, en effet, que l’accès à une eaupropre et à <strong>de</strong>s services d’assainissement, améliore <strong>de</strong> façonnotable <strong>la</strong> santé publique, tout comme l’amélioration <strong>de</strong>stechniques d’évacuation et <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s eaux usées.Lorsqu’ils sont <strong>de</strong> mauvaise qualité, l’eau et les servicesd’assainissement figurent parmi les premières causes <strong>de</strong>ma<strong>la</strong>dies telles que <strong>la</strong> diarrhée, les vers intestinaux, <strong>la</strong> cécitéliée au trachome et <strong>la</strong> bilharziose.Au regard <strong>de</strong> ces problèmes, <strong>de</strong> nombreuxgouvernements ont pris ces <strong>de</strong>rnières années une décisioncourageuse en faisant appel au secteur privé pour investiret gérer tout en conservant le rôle d’organisateur et <strong>de</strong>régu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong>s services. Bien conçu, le partenariat publicprivépermet d’apporter <strong>de</strong>s réponses appropriées auxbesoins <strong>de</strong>s habitants sur <strong>de</strong>s services publics essentiels.Et ce d’autant que les besoins financiers pour <strong>la</strong> rénovation<strong>de</strong>s infrastructures existantes sont considérables. Mais <strong>la</strong>mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> partenariats public-privé en Méditerranéese heurte également, ces <strong>de</strong>rnières années, à un manqued’enthousiasme <strong>de</strong>s opérateurs privés. On constate ainsi,comme on le verra plus loin, une tendance nette <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>rniers <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession à <strong>de</strong>s contrats moinsrisqués sans investissement substantiel tels que l’affermageet les contrats <strong>de</strong> gestion intéressés ou <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong>services en tentant <strong>de</strong> renégocier les contrats en cours ouarrivant à terme.La collecte et le traitement <strong>de</strong>s déchetsConcernant les déchets urbains, l’urbanisation galopantecombinée à une forte in<strong>du</strong>strialisation p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>svilles étudiées en situation d’urgence : collecte défail<strong>la</strong>nte,amoncellement d’or<strong>du</strong>res dans les décharges publiquessauvages ou non contrôlées, inexistence <strong>de</strong> traitement,notamment <strong>de</strong>s déchets spéciaux. On estime aujourd’hui àprès <strong>de</strong> 40 millions <strong>de</strong> tonnes le volume <strong>de</strong> déchets urbainsgénérés dans les villes <strong>de</strong>s pays méditerranéens, soitenviron 0,7 kg par personne et par jour. Ce volume croîtd’environ 3 à 4% par an sous l’effet combiné <strong>de</strong> <strong>la</strong>démographie urbaine et <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie.La collecte relève encore dans une très <strong>la</strong>rge proportion<strong>de</strong>s services municipaux. Elle est dans ce cas très souventdéficiente. On estime que près <strong>du</strong> quart <strong>de</strong>s déchets urbainsne sont pas collectés <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> mauvaise organisation et<strong>du</strong> manque <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong>s services concernés.Les déchets ménagers et in<strong>du</strong>striels sont, le plussouvent, déposés dans <strong>de</strong>s décharges non contrôlées, avecles conséquences que l’on connaît sur <strong>la</strong> contamination <strong>de</strong>smilieux (sol, air, nappes phréatiques, etc).La récupération et le recyc<strong>la</strong>ge est le faitprincipalement <strong>du</strong> secteur informel. Près <strong>de</strong> 60 000personnes vivent <strong>de</strong> cette activité dans <strong>la</strong> seule ville <strong>du</strong> Caire.Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s villes, <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> récupération sontorganisés selon un schéma pyramidal avec plusieursniveaux d’activité : <strong>de</strong>s récupérateurs à <strong>la</strong> base, <strong>de</strong>s « petits» intermédiaires, <strong>de</strong>s intermédiaires grossistes, et enfin, ausommet, diverses in<strong>du</strong>stries qui rachètent les pro<strong>du</strong>its.L’importance sociale <strong>de</strong> cette activité a con<strong>du</strong>it lesopérateurs privés, auxquels ont été confiés <strong>la</strong> gestion <strong>du</strong>service, à négocier <strong>de</strong>s accords avec ce secteur informe<strong>la</strong>fin <strong>de</strong> ne pas mettre en difficulté <strong>de</strong>s franges entières <strong>de</strong><strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion pour lesquelles <strong>la</strong> récupération constituaitune activité <strong>de</strong> survie.La principale difficulté rencontrée dans ce domaineest que, contrairement à une idée reçue, le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong>collecte et <strong>du</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets dans les paysméditerranéens n’est pas sensiblement inférieur à celuiobservé dans les pays développés. Une part importante <strong>de</strong>scoûts est liée à <strong>de</strong>s investissements en biens importés dontles prix <strong>de</strong> revient sont équivalents à ce qu’ils sont dans lespays développés. Par ailleurs, les écarts <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires sont<strong>partie</strong>llement compensés par une faible pro<strong>du</strong>ctivité. Enfin,les coûts <strong>de</strong> collecte sont élevés <strong>du</strong> fait d’un manque <strong>de</strong>civisme et <strong>de</strong> sensibilisation <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions concernées.Pour toutes ces raisons, <strong>la</strong> collecte et le traitement <strong>de</strong>sdéchets représentent une part importante (20 à 40%) <strong>du</strong>budget <strong>de</strong>s municipalités et les taxes payées par lesparticuliers sont proportionnellement plus élevées que dansles pays européens. Le financement est généralement assurépar une taxe municipale mais qui ne couvre qu’une faible <strong>partie</strong><strong>de</strong>s coûts. Dans certains pays, comme l’Egypte et <strong>la</strong> Jordanie,les coûts liés aux déchets sont inclus dans les facturesd’électricité.Les besoins d’investissements sont partout élevés. Ilssont estimés à 250 euros par tonne pour <strong>la</strong> collecte et letransfert et 65 euros pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> déchargescontrôlées. Ces investissements sont généralement réaliséspar transfert <strong>du</strong> budget national vers les communes. Dansquelques pays, dont le Maroc et <strong>la</strong> Tunisie, les municipalités104LES VILLESMEDITERRANÉENNESDIX ANS APRESBARCELONE

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