groupe de recherche sur le système nerveux central - GRSNC

décharges de cellules dans le sens contraire de la conduction habituelle, c’est-à-dire les déchargesdites antidromiques. Les travaux subséquents de Jim avec Arlette, K-G Westberg et Dorly Verdieront montré que dans le système masticateur, les afférences sensorielles peuvent avoir plus qu’unezone de décharge de potentiel d’action et que leur arbre axonal peut être divisé en plusieurscompartiments fonctionnels. Ces notions reviennent à l’honneur même dans d’autres systèmesencore plus primitifs. Ces anecdotes illustrent bien l’originalité de la pensée de Jim. Jim nous amontré à penser « outside the box » et il aura en ce sens marqué pour toujours notre groupe quicherche toujours à comprendre les mécanismes fondamentaux s’appliquant aux systèmes moteurs.Cette capacité de penser et d’agir librement en faisant fi des contraintes et des dogmes établis étaitl’une des plus importantes caractéristiques de Jim. C’est ce qui le rendait capable d’abattre autantde barrières. Qu’il s’agisse de barrières administratives, sociales, culturelles, ou scientifiques,aucune ne tenait face à sa façon de les remettre en question. C’est ainsi qu’il aura vécu dans unpays étranger, autant en français qu’en anglais, mêlant recherche clinique et fondamentale, àMcGill et à l’Université de Montréal. Ceci aura été sans doute le legs le plus important qu’il auralaissé à ses collaborateurs et aux étudiants qu’il a formés. Cette capacité de dire « pourquoi pas ? ».À ses étudiants, il aura également su donner tout le support et insuffler la confiance nécessairepour aller plus loin.En tant qu’ancienne étudiante de Jim, j’aurai appris beaucoup de choses, mais j’aurai d’abordappris qu’il vaut mieux avoir 100 idées farfelues dont une seule peut être bonne et originale qued’avoir 10 idées prévisibles et attendues. De telles idées, Jim en avait à la pelle et les partageaientgénéreusement. C’est pourquoi il avait tant de collaborateurs à travers le monde. Descollaborateurs avec lesquels il partageait non seulement ses idées, mais aussi ses ressourcesmatérielles lorsque possible.Presque 30 ans après le colloque de 1981, un second symposium s’imposait. Ce symposiumorganisé en l’honneur de Jack Feldman, Serge Rossignol et Jim Lund aura permis de mesurer lesprogrès considérables accomplis dans l’étude et la compréhension des mécanismes impliqués dansla genèse des mouvements rythmiques. Ce livre sera publié dans Progress in Brain Research etsera dédié à notre collègue Jim Lund.Arlette KoltaSerge Rossignol.Page 4