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bulletin de la societe d'etude des sciences naturelles d'elbeuf 2009

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Hol<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, Belgique... et, <strong>de</strong> manière plus surprenante, à New York et aux îles Bermu<strong>de</strong>s<br />

(Dugué, 2003).<br />

Le calcaire bathonien <strong>de</strong> Caen, <strong>de</strong> 35 m d'épaisseur, est le nom d'une formation géologique<br />

datée du bathonien moyen (environ 165 Ma) qui affleure autour <strong>de</strong> Caen, tandis que <strong>la</strong> pierre<br />

<strong>de</strong> Caen ne correspond qu'à <strong>la</strong> partie exploitée <strong>de</strong> cette formation. En réalité, pour <strong>de</strong>s raisons<br />

géologiques, <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> taille du calcaire <strong>de</strong> Caen ne peut être exploitée que sur 6 à 8 m<br />

(Dujardin, 1995).<br />

A <strong>la</strong> base, les calcaires trop marneux (bancs bleus <strong>de</strong>s carriers) sont impropres à <strong>la</strong><br />

construction, mais empêchent une remontée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe aquifère bajocienne dans les<br />

exploitations souterraines. Au sommet, le calcaire <strong>de</strong> Caen, chargé en silex, est inadapté à une<br />

utilisation en pierre <strong>de</strong> taille. Même dans <strong>la</strong> partie exploitable, à <strong>la</strong> manière <strong>de</strong>s veines <strong>de</strong><br />

charbon, les couches géologiques n'apparaissent jamais totalement homogènes ; <strong>la</strong> qualité<br />

dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong>s bancs et <strong>de</strong>s sites d'exploitation. Chaque banc exploité a ainsi reçu<br />

une appel<strong>la</strong>tion propre, imagée (banc galeux, banc royal, banc <strong>de</strong>s airs...), représentative <strong>de</strong> sa<br />

qualité et <strong>de</strong> son utilisation future dans les constructions. Les couches étaient exploitées par<br />

décapage successif <strong>de</strong> haut en bas. La pierre <strong>de</strong> Caen est un calcaire jaunâtre (90% <strong>de</strong><br />

carbonates), à grain très fin, facile à exploiter et à travailler, tout en restant peu gélive,<br />

contrairement aux craies du crétacé. Le milieu <strong>de</strong> dépôt du calcaire <strong>de</strong> Caen est un marécage<br />

côtier carbonate et tropical, calme et peu profond, situé probablement au fond d'un golfe<br />

abrité <strong>de</strong>s vagues et <strong>de</strong>s marées, et dans lequel se décantait une boue carbonatée b<strong>la</strong>nchâtre.<br />

Ce milieu peuplé <strong>de</strong> spongiaires accueille <strong>de</strong> nombreux vertébrés, dont <strong>de</strong>s reptiles retrouvés<br />

entre les carrières <strong>de</strong> Quilly et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>drerie (crocodiles entiers, dinosauriens, plésiosaures,<br />

ichtyosaures associés à <strong>de</strong>s poissons et à <strong>de</strong>s bois flottés) (Dugué, 2003).<br />

Historique <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen.<br />

L'exploitation très ancienne <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen est attestée par <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong><br />

sarcophages, statues et pavages gallo-romains. L'exploitation s'est d'abord effectuée à ciel<br />

ouvert, directement à l'affleurement, sur le versant <strong>de</strong>s coteaux ou <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong><br />

l'agglomération caennaise. Vers les XI e et XII e siècles, au fur et à mesure <strong>de</strong> l'épuisement <strong>de</strong>s<br />

gisements, l'exploitation <strong>de</strong>vient souterraine sur les coteaux <strong>de</strong> Caen, puis, à partir du XVII e<br />

siècle, dans <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> plus en plus éloignés <strong>de</strong> Caen : Vaucelles, Carpiquet, Fleury-sur-<br />

Orne, Venoix, Bretteville-sur-Odon, Ma<strong>la</strong>drerie, qui seront exploités jusqu'au XIX e siècle. Le<br />

volume extrait est estimé à 8000 m 3 pour le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>drerie, ouvert au XVIII e siècle et<br />

qui fermera vers 1920, et à 14 000 m 3 pour les carrières <strong>de</strong> Reury, fermées à l'aube <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Secon<strong>de</strong> Guerre Mondiale. Les bombar<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> juin et juillet 1944, où 2 200 000 m 3 <strong>de</strong><br />

décombres seront déb<strong>la</strong>yés, n'auront que peu d'inci<strong>de</strong>nces sur un nouvel essor <strong>de</strong> l'exploitation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen. Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Caen, d'autres calcaires<br />

bathoniens locaux seront choisis, tel le calcaire <strong>de</strong> Creully, voire <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong> <strong>la</strong> région<br />

parisienne, qui s'avéreront à l'usage moins résistantes (Dujardin, 1998).<br />

Dernièrement, <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>drerie sera <strong>de</strong> nouveau exploitée pour recouvrir les<br />

faça<strong>de</strong>s du musée du Mémorial pour <strong>la</strong> Paix. On estime au total à 11 millions <strong>de</strong> mètres cubes<br />

<strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen extraite, dont plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié dans les carrières souterraines sous<br />

l'agglomération caennaise. Et à peine le tiers <strong>de</strong>s 400 ha <strong>de</strong> carrières est connu ou accessible<br />

aujourd'hui (Dujardin, 1998).<br />

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