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bulletin de la societe d'etude des sciences naturelles d'elbeuf 2009

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans les constructions rurales aux époques médiévales et<br />

mo<strong>de</strong>rnes.<br />

L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans les bâtiments ruraux anciens <strong>de</strong> Normandie est mal<br />

documentée et varie fortement selon <strong>la</strong> situation géographique même s’il existe <strong>de</strong>s points<br />

communs. La métho<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> adoptée par Dujardin (1998) consiste à partir du matériau luimême<br />

et <strong>de</strong> son origine, à observer les bâtiments ruraux anciens, et enfin à confronter les<br />

observations aux sources écrites (tabellionnages, terriers, sources narratives, comptes <strong>de</strong><br />

construction…) et aux données <strong>de</strong> l’archéologie. De nombreux paramètres conditionnent<br />

l’exploitation <strong>de</strong>s ressources lithiques. La p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans <strong>la</strong> construction rurale reste<br />

apparemment une question encore mal connue, tant à l’époque mo<strong>de</strong>rne qu’à l’époque<br />

médiévale. En effet d’après les recherches bibliographiques faites lors <strong>de</strong> cette recherche,<br />

nous avons constaté que les sources documentaires restent <strong>la</strong>cunaires. Dujardin présente un<br />

travail qui propose d’ouvrir quelques pistes <strong>de</strong> recherche permettant <strong>de</strong> faire progresser <strong>la</strong><br />

connaissance dans ce domaine (Dujardin, 1998, 2000).<br />

Si un grand nombre <strong>de</strong> paramètres interviennent dans l’utilisation et dans <strong>la</strong> provenance<br />

<strong>de</strong>s pierres, il est avéré que, lorsque <strong>la</strong> géologie le permet, on fait systématiquement appel aux<br />

ressources locales pour l’édification du blocage <strong>de</strong>s murs. A côté <strong>de</strong>s exploitations<br />

approvisionnant une ou quelques paroisses existaient <strong>de</strong>s carrières produisant <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong><br />

meilleure qualité, <strong>de</strong>s produits finis ou semi-finis. Enfin, <strong>la</strong> construction rurale fait appel pour<br />

<strong>de</strong>s usages particuliers à <strong>de</strong>s pierres plus lointaines qui sont diffusées à partir <strong>de</strong> grands<br />

centres <strong>de</strong> production en nombre limité.<br />

La p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans <strong>la</strong> construction rurale traditionnelle norman<strong>de</strong> est donc encore<br />

re<strong>la</strong>tivement mal connue. Sans prétendre bouleverser les connaissances, le travail <strong>de</strong><br />

recherche <strong>de</strong> Dujardin (1998) concernant les carrières <strong>de</strong> pierre à bâtir dans l’ancienne<br />

province <strong>de</strong> Normandie apportent quelques précisions. Le point <strong>de</strong> vue choisi est celui du<br />

matériau lui-même, en considérant avant tout les sites <strong>de</strong> production. La construction rurale<br />

norman<strong>de</strong> est définie ici <strong>de</strong> manière simple comme ayant trait à tout ce qui est construit en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s villes. Une restriction s’impose cependant : tout ce qui concerne les constructions<br />

disposant <strong>de</strong> moyens financiers substantiels (gran<strong>de</strong>s abbayes, châteaux) n'est pas abordé car<br />

on s’éloigne trop alors <strong>de</strong>s pratiques généralement constatées dans le domaine rural et on se<br />

rapproche <strong>de</strong> celles observées dans les villes.<br />

Les paramètres physiques.<br />

Les matériaux, <strong>la</strong> géologie.<br />

De toute évi<strong>de</strong>nce, <strong>la</strong> Normandie possè<strong>de</strong> un sous-sol extrêmement varié et il faut y voir un<br />

avantage dans ce domaine <strong>de</strong> recherche. On y trouve, à l’exception notable <strong>de</strong>s basaltes,<br />

quasiment toutes les variétés <strong>de</strong> roches employées dans <strong>la</strong> construction. A l’est, les formations<br />

du Bassin parisien ont fourni surtout <strong>de</strong>s craies, du grès et aussi du travertin. Les limons et les<br />

loess <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>teaux ren<strong>de</strong>nt souvent inaccessible <strong>la</strong> pierre à bâtir <strong>de</strong> qualité qui ne peut être<br />

exploitée que dans les vallées ; <strong>de</strong>s variations locales <strong>de</strong> faciès expliquent le succès <strong>de</strong> certains<br />

centres <strong>de</strong> production comme Caumont ou Vernon (Eure).<br />

A l’ouest, les formations du massif armoricain dominent, avec <strong>de</strong>s matériaux<br />

complètement différents et beaucoup plus contrastés : divers granites, <strong>de</strong>s schistes, <strong>de</strong>s<br />

poudingues, du grès armoricain ; on rencontre aussi <strong>de</strong>s formations calcaires localisées<br />

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