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bulletin de la societe d'etude des sciences naturelles d'elbeuf 2009

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

possè<strong>de</strong>nt avec ces p<strong>la</strong>cages <strong>de</strong> colluvions, une couverture filtrante discontinue mais d’une<br />

certaine efficacité pour limiter les engouffrements d’eau directement dans <strong>la</strong> craie.<br />

Des zones critiques, du point <strong>de</strong> vue pollution, existent et sont localisées principalement<br />

sur les versant exposés au Sud et à l’Ouest, là où <strong>la</strong> craie affleure et est très fissurée ; ce qui<br />

permet un engouffrement direct <strong>de</strong>s eaux dans <strong>la</strong> nappe (Ro<strong>de</strong>t, 2003).<br />

A ces zones à risques, s’ajoutent <strong>de</strong>s « trous » anthropiques tels que les bétoires ou<br />

puisards. Il peut s’agir d’anciennes carrières ou d’anciens puits ayant atteint <strong>la</strong> craie. Ainsi les<br />

eaux <strong>de</strong> ruissellement s’y engouffrent sans aucune filtration. Même si <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion interdit<br />

leur utilisation pour les rejets d’effluents (eaux usées…), cette pratique est encore répandue en<br />

Haute-Normandie et plus particulièrement dans le Pays <strong>de</strong> Caux (Ro<strong>de</strong>t, 1991).<br />

En situation <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau, <strong>la</strong> nappe libre se situe au sein du réservoir crayeux. Nous pouvons<br />

ainsi distinguer (Ro<strong>de</strong>t, 1991) que :<br />

- <strong>la</strong> partie supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe se trouve dans <strong>la</strong> craie sénonienne, altérée sur une<br />

épaisseur <strong>de</strong> 10 à 30 mètres. Les diac<strong>la</strong>ses sont nombreuses et les sources<br />

rencontrées à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’étage sont rares mais puissantes (sources <strong>de</strong> Radicatel,<br />

sources d’Yport),<br />

- <strong>la</strong> craie argileuse du Turonien fait office <strong>de</strong> mur semi-perméable ; les sources <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Rançon au Sud d’Yvetot sont issues du Turonien,<br />

- <strong>la</strong> partie inférieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe est située dans le Cénomanien et a pour mur les<br />

argiles du Gault (Albien).<br />

L’aquifère <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie en Pays <strong>de</strong> Caux est drainé au Sud par <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et les<br />

vallées sèches ou humi<strong>de</strong>s qui se raccor<strong>de</strong>nt au fleuve, et au Nord par les vallées et valleuses<br />

qui se raccor<strong>de</strong>nt au littoral ; cet antagonisme a pour conséquence l’existence d’une ligne <strong>de</strong><br />

partage <strong>de</strong>s eaux souterraines orientée approximativement Ouest-Est et axée sur <strong>la</strong> partie<br />

médiane du Pays <strong>de</strong> Caux. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s sources captées, l’aquifère est généralement exploité<br />

dans les vallées ou dans les valleuses en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus faible profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s forages à<br />

réaliser et surtout du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmissivité plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie dans ces zones (intense<br />

fissuration) (Ro<strong>de</strong>t, 1975).<br />

Dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, les alluvions accumulées sur une quinzaine <strong>de</strong> mètres<br />

d’épaisseur reposent directement sur <strong>la</strong> craie érodée, sans écran imperméable. De ce fait<br />

l’aquifère <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie et <strong>de</strong>s alluvions est un « aquifère multicouches » présentant<br />

généralement une transmissivité plus faible que dans les alluvions. Son importance<br />

économique est ainsi considérable et les forages pénètrent <strong>la</strong>rgement dans <strong>la</strong> craie.<br />

L’exploitation <strong>de</strong> ces forages peut être suffisamment intense pour créer <strong>de</strong>s dépressions<br />

piézométriques qui appellent les eaux du fleuve.<br />

Conclusion.<br />

La Haute-Normandie est <strong>de</strong>venue au cours <strong>de</strong> ces cinquante <strong>de</strong>rnières années, une région<br />

phare <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche en matière <strong>de</strong> karst <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie. Si pendant <strong>de</strong> nombreuses années, le<br />

concept <strong>de</strong> karst <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie n’a été accepté que dans un cercle clos, typiquement<br />

spéléologique en raison du développement <strong>de</strong>s conduits souterrains et non <strong>de</strong> <strong>la</strong> spécificité <strong>de</strong>s<br />

formes superficielles, peu à peu il s’est propagé dans le tissu scientifique, puis dans les<br />

milieux « professionnels ». Aujourd’hui, il s’est insinué dans les mentalités popu<strong>la</strong>ires,<br />

soutenu par les vecteurs puissants que sont les médias et mouvements éducatifs.<br />

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